c’est toi que j’adore : c’est de toi, je le sens, que je suis l’ouvrage, et j’espère te retrouver au jugement dernier tel que tu parles à mon cœur durant la vie.
Le plus grand n’a pas plus de trois pieds de haut sur deux de large ; mais l’artiste a bien fait voir dans sa Sainte Genevieve du dernier Salon, son Icare qui est à l’Académie et d’autres morceaux, qu’il pouvait tenter de grandes compositions et s’en tirer avec succès.
Créon, le nouveau roi, ordonne que les derniers honneurs soient rendus à Étéocle, mort en combattant pour la patrie. […] Aussi, bien que la comédie soit le contraire de la tragédie, il n’est pas possible que le Divin, dont l’éclatante victoire couronne le drame tragique, soit vaincu sur la scène comique au dénouement205 ; il n’est pas possible , que les idées vraies et les bons sentiments de l’homme subissent finalement une défaite, et que la Société, la Famille, l’État, le véritable amour, le véritable honneur, l’ambition dans ce qu’elle a de légitime et de noble, voient sur ce nouveau théâtre se consommer au dernier acte la destruction réelle de leurs droits. […] 3º À ces deux grandes formes de la comédie, il faut ajouter leur synthèse, qui nous donne une troisième et dernière division. […] Cependant les spectateurs se pâment de rire, et le contraste de leur joie maligne avec les lamentations de la scène, a quelque chose de repoussant. — Arnolphe est encore plus risible dans sa fameuse contestation avec Agnès, au dernier acte de L’École des femmes ; mais il est aussi peu comique, et en outre, la pièce se termine pour lui tragiquement. […] Et, ainsi, ces tableaux où respire encore le bien-être, une sérénité naïve, sont en réalité les derniers grands résultats que produit la poésie du peuple grec.
Çà et là, dans les recoins et le pourtour, sont des auberges, des échoppes, des cabarets, des taudis pour les ouvriers, les hommes de peine, pour les derniers soldats, pour la valetaille accessoire ; il faut bien qu’il y ait de ces taudis, puisque la plus belle apothéose ne peut se passer de manœuvres. […] Comptez celles d’une semaine. « Hier dimanche, dit le duc de Luynes, je trouvai en chemin le roi qui allait tirer dans la plaine Saint-Denis, et qui a été coucher à la Muette, où il compte continuer à tirer aujourd’hui et demain, et revenir ici mardi ou mercredi matin pour courre le cerf ce même jour mercredi186. » Deux mois plus tard, « le roi, dit encore M. de Luynes, a été tous les jours de la semaine dernière et de celle-ci à la chasse, hors aujourd’hui et les dimanches, et tué, depuis le commencement des perdreaux, trois mille cinq cents pièces ». […] Midi ou une heure sonne avant que cette toilette soit achevée, et le secrétaire, qui sans doute sait par expérience l’impossibilité de rendre un compte détaillé des affaires, a un petit bordereau qu’il remet entre les mains de son maître pour l’instruire de ce qu’il doit dire à l’assemblée des fermiers. » — Oisiveté, désordre, dettes, cérémonial, ton et façons de protecteur, tout cela semble une parodie du vrai monde ; c’est que nous sommes au dernier étage de l’aristocratie. […] C’est pourquoi ils chassent, ils bâtissent, ils ont des clients, des hôtes, un lever, une antichambre, des huissiers, des officiers, une table ouverte, une maison montée, des équipages, et le plus souvent des dettes, dernier point qui achève le grand seigneur. […] Le plus pauvre et le plus retiré ménage son habit bleu-de-roi et sa croix de Saint-Louis pour pouvoir, à l’occasion, présenter ses devoirs au grand seigneur son voisin ou au prince qui est de passage Ainsi l’état-major féodal s’est transformé tout entier, depuis ses premiers jusqu’à ses derniers grades.
Avec une haute intelligence il a fait comprendre la fierté de Chatterton dans sa lutte perpétuelle, opposée à la candeur juvénile de son caractère ; la profondeur de ses douleurs et de ses travaux, en contraste avec la douceur paisible de ses penchants ; son accablement, chaque fois que le rocher qu’il roule retombe sur lui pour l’écraser ; sa dernière indignation et sa résolution subite de mourir, et par-dessus tous ces traits, exprimés avec un talent souple, fort et plein d’avenir, l’élévation de sa joie lorsque enfin il a délivré son âme et la sent libre de retourner dans sa véritable patrie. […] Or, durant quatorze années que j’ai vécu dans l’armée, ce n’est qu’en elle, et surtout dans les rangs dédaignés et pauvres de l’infanterie, que j’ai retrouvé ces hommes de caractère antique, poussant le sentiment du devoir jusqu’à ses dernières conséquences, n’ayant ni remords de l’obéissance ni honte de la pauvreté, simples de mœurs et de langage, fiers de la gloire du pays, et insouciants de la leur propre, s’enfermant avec plaisir dans leur obscurité, et partageant avec les malheureux le pain noir qu’ils payent de leur sang. […] « Puisse, dans ses nouvelles phases, la plus pure des Religions ne pas tenter de nier ou d’étouffer ce sentiment de l’Honneur qui veille en nous comme une dernière lampe dans un temple dévasté ! […] L’année dernière, il n’était pas courtisan, mais il pouvait aspirer tout bas à un rôle historique. […] Nous avions été amis depuis le premier jour, nous devions l’être jusqu’au dernier !
Mais le soleil de Perse, la jeunesse facilement irritable, l’ivresse d’une constante fortune, les femmes et le vin, emportèrent dans les derniers temps Alexandre jusqu’à des excès d’actes et de paroles qui excitaient de grands murmures parmi les Grecs et parmi les Macédoniens. […] Je châtierai moi-même le sophiste (Callisthène), les hommes qui me l’ont envoyé, et ceux qui reçoivent dans leur ville des personnes qui conspirent contre moi. » Les derniers sont évidemment Démosthène et les autres démagogues d’Athènes, Aristote et les philosophes. […] XIII Mais pendant qu’Athènes s’insurgeait ainsi à cause du philosophe de Stagire, l’armée d’Alexandre, irritée contre son prisonnier Callisthène, le fouettait et le laissait mourir en chemin, en punition des conspirations qu’il avait ou semées ou nourries dans les derniers temps de la campagne d’Alexandre contre son chef, devenu dieu par sa mort. […] Les secrétaires de Sylla ne les ont pas replacées dans leur ordre ; mais voici l’ordre que leur assignent les traducteurs et les commentateurs les plus éclairés et les plus accrédités des derniers siècles : Politique, Logique, Physique, Rhétorique, Météorologie, Morale, Histoire naturelle, etc. […] « Quant à cette forme dernière de la démagogie, où l’universalité des citoyens prend part au gouvernement, tout État n’est pas fait pour la supporter ; et l’existence en est fort précaire, à moins que les mœurs et les lois ne s’accordent à la maintenir.
Il avait écrit Enfance, Adolescence, Jeunesse, Trois Morts, Guerre et Paix 40, romans de complet et dernier Réalisme. […] Enfin, la tentation dernière est l’orgueil national, la distinction des races et des cultes. […] Tolstoï suppose tous les hommes capables de comprendre pareillement la vérité qui les sauve ; et son livre, s’adressant à tous, vaut pour lui ce que valaient, pour Wagner, ses écrits et ses derniers drames. […] Alberich, par un dernier bond, atteint la pointe et met ses mains sur l’Or. […] Nous avons suivi le texte donné par la partition, texte dernier et définitif.
Un des derniers romans de Guy de Maupassant par exemple, Notre cœur, a été vaillamment pillé. […] Elle nous informe que son dernier petit livre, Félicie Ariescalghera, fut écrit au « chalet des chevaux ». […] Aux dernières pages seulement, le problème est, non point résolu, certes, ni même posé franchement, mais indiqué et escamoté. […] Le Coz) qui s’est décidé à mettre son vrai nom sur son dernier livre. […] Le courage me manque d’utiliser tout cela ; et je cherche des prétextes pour écarter ces dernières gouttes de lie.
Mais si j’étais libre jeudi dernier, je ne le suis plus ! […] Jusque dans les dernières années de la Restauration, Villemain, par exemple, mettait encore Manlius fort au-dessus du médiocre. […] Or, dans cinq de ces pièces, — et les deux dernières ne comptent que pour mémoire93, — il y a toujours un personnage qui n’est pas ce qu’il paraît être. […] Elle nous est indifférente, en somme, et notre intérêt pour elle tombe en nous séparant, avec les derniers vers de son féroce beau-père96. […] Elles le sont toujours un peu, vous le savez, Mesdames, en fait de littérature, par une espèce d’horreur instinctive de la vieillesse et des modes de l’année dernière.
Elle n’est pas encore dans la belle prison lumineuse ; elle cueille les dernières fleurs de sa liberté ; elle est sûre du bonheur de demain, et la certitude ne l’enserre pas dans ses bras divins mais inflexibles. […] Il est allé plus loin encore : contrariant, dans son dernier livre, le pli le plus général en France, même chez les fidèles, il s’est fait, contre Port-Royal, le défenseur des jésuites. […] Ce petit volume, qui condense de longues lectures, traduit trois pensées qu’il a étroitement épousées l’une après l’autre et suivies dans leurs dernières finesses. […] Vous avez peut-être entendu au printemps dernier ou au début de cette saison les « Deux Écoles » dans un théâtre de genre ? […] Frédéric Plessis s’est constitué le peintre dans son dernier roman n’est sans doute pas fort beau.
Religieux par principes et chrétien sincère, il se fit des scrupules de conscience, ou du moins il tint à les empêcher de naître et à se mettre en règle contre les remords et les faiblesses qui pourraient un jour lui venir à ses derniers instants. […] Quant à la noblesse dont il est, et sur laquelle seule il compte pour la générosité du sang et le dévouement à la patrie, il s’indigne de la trouver abaissée, dénaturée et comme dégradée par la politique des rois, et surtout du dernier : en accusant même presque exclusivement Louis XIV, il ne se dit pas assez que l’œuvre par lui consommée a été la politique constante des rois depuis Philippe-Auguste, en y comprenant Henri IV et ce Louis XIII qu’il admire tant. […] Sa théorie est comme une convulsion, un dernier effort suprême de la noblesse agonisante pour ressaisir ce qui va passer à ce tiers état qui est tout, et qui, le jour venu, dans la plénitude de son installation, sera même le prince. […] Ce fut son dernier acte de représentation.
Qu’on parcoure les trois volumes de cette histoire, qui ne va pas au delà de 1786 et qui néglige ainsi les dernières années si remplies du xviiie siècle, que de noms illustres et vénérés s’y rencontrent ! […] « Au reste, si cette disposition est plus fréquente chez les classes travailleuses que chez les classes oisives, parce qu’elle est inséparable de l’emploi du temps, de l’exercice et du travail, elle est aussi bien plus générale dans les sociétés jeunes encore que chez celles qui sont arrivées aux derniers raffinements de la civilisation. […] Aussi anciens que mes premiers, que mes plus informes essais ; car ce qui les distingue de tous les autres, c’est d’être aussi vifs au premier jour qu’au dernier, de s’étendre peu, mais de ne pas décroître. […] Mais de nuit, déjà en route, il revient sur ses pas ; il veut revoir les lieux encore, épier les derniers bruits du logis, la lumière de Louise s’éteignant.
Sa noble et courageuse femme fit vendre jusqu’à son dernier bijou. […] « Il lui écrit le 24 avril 1808 : « J’espère que ma lettre nº 31 vous est déjà parvenue ; je n’ai pu que vous exprimer bien faiblement le bonheur que votre dernière lettre m’a fait éprouver, mais elle vous donnera une idée de la sensation que j’ai ressentie en la lisant et en recevant votre portrait. […] Ce fut dans ce séjour à Lyon, avant les dernières crises de l’Empire, qu’elle connut un des hommes qui ont tenu le plus de place, sinon dans son cœur, du moins dans ses habitudes ; cet homme était le philosophe Ballanche. […] Tel fut Ballanche ; je l’ai beaucoup connu ; j’ai assisté, au pied de son lit, à ses dernières contemplations de l’une et de l’autre vie ; je l’ai vu vivre et je l’ai presque vu mourir dans cette petite mansarde de la rue de Sèvres d’où il pouvait voir la fenêtre en face de son amie, madame Récamier.
Je vous en ai convaincus dans notre dernière entrevue ; je vous ai fait voir jusqu’à l’évidence comment vous aviez été amusés, traversés, quels avaient été les instruments, qui les avait employés, et tant d’autres choses qui, n’eussiez-vous que la moitié d’une âme et une intelligence altérée, vous diraient : « Voilà ce qu’a fait Banquo. » PREMIER ASSASSIN. […] Depuis le premier jusqu’au dernier, je vous souhaite à tous une sincère bienvenue. […] cette ligne se prolongera-t-elle jusqu’à ce que le monde se brise au dernier jour ? […] À ce présage, son désespoir n’atteint pas son énergie, il meurt en combattant avec intrépidité ; on sent dans ses dernières paroles, comme dans celles de Saül dans la Bible, l’âpre accent qui défie le ciel.
Je serai injuste pour ce qui ne te touche pas ; je me ferai le serviteur du dernier de tes fils. […] « Maman, demandai-je un jour à ma mère, dans les dernières années de sa vie, est-ce que vraiment tous ceux de notre famille que vous avez connus étaient aussi réfractaires à la fortune que ceux que j’ai connus moi-même ? […] Je l’ai connue dans ses dernières années, gardant toujours la mode du moment où elle devint veuve. […] L’Angleterre a été jusqu’à ces dernières années la première des nations, parce qu’elle a été la plus égoïste.
Permettez-moi donc un retour intime avec vous sur mes premières et sur mes dernières années. […] « Le jeune homme et la jeune femme sortent les derniers de la maison en glissant la clef par la chatière sous la porte ; l’homme tient à la main ses lourds outils de travail, le pic, la pioche ; sa hache brille sur ses épaules ; la femme porte un long berceau de bois blanc dans lequel dort son nourrisson en équilibre sur sa tête ; elle le soutient d’une main, et elle conduit de l’autre main un enfant qui commence à marcher et qui trébuche sur les pierres. […] J’ouvre ici mon âme jusque dans ses derniers replis. […] … XXXVIII Quant à moi, je serais mort déjà mille fois de la mort de Caton, si j’étais de la religion de Caton ; mais je n’en suis pas ; j’adore Dieu dans ses desseins ; je crois que la mort patiente du dernier des mendiants sur sa paille est plus sublime que la mort impatiente de Caton sur le tronçon de son épée !
Parmi ceux qui ont écrit dans les derniers tems sur la morale chrétienne, les uns excélent par la solidité du raisonnement, les autres par la vivacité de l’imagination, beaucoup par l’élégance de la composition, peu par l’onction des sentimens. […] On y ressent trop ce misérable bel esprit, ce goût de pointes & d’antithèses que l’on préféroit vers le milieu du siécle dernier à ce beau naturel, à cette simplicité élégante, le vrai caractère de l’éloquence chrétienne. […] Quoiqu’on ne cesse de nous annoncer la décadence de tous les genres de littérature, & en particulier celle de l’éloquence de la chaire, nous avons encore quelques Orateurs dignes d’être placés à coté de ceux du dernier siécle. […] Une raison supérieure s’est faite entendre dans nos derniers jours du pied des Alpes & des Pyrenées au Nord de la France.
Au siècle dernier, l’école de la sensation, qu’elle admette ou non la spiritualité de l’âme, tend, en vertu de son principe, à exagérer l’influence du physique sur le moral. […] L’ablation au contraire des tubercules bijumeaux ou quadrijumeaux abolit sur-le-champ la contractilité des iris, l’action de la rétine et du nerf optique, ce qui permet de conclure en dernière analyse qu’il y a des organes distincts pour les sensations, pour les perceptions, pour les mouvements. […] Il s’en tient à son principe d’explication comme au dernier mot de la science6. […] Alors même qu’il verrait dans les phénomènes physiques des phénomènes physiologiques transformés, il lui serait impossible de se refuser à reconnaître qu’il y a au moins entre eux cette différence que le moi a conscience des premiers et non des derniers.
II La pensée d’élever l’histoire au rang d’une science appartient au siècle dernier. […] C’est lui qui fait que l’histoire du genre humain est nécessairement un tout, c’est-à-dire une chaîne de traditions depuis le premier anneau jusqu’au dernier. » Nul n’a exprimé avec plus de force que Herder cette fatalité naturelle qui serait la loi du développement des individus, des sociétés et de l’humanité tout entière. […] Comme dans ces dernières, il s’agit de tables de présence ou d’absence à dresser, de séries croissantes ou décroissantes à établir, de statistiques à former. […] Aux hommes qui voulaient diriger le mouvement révolutionnaire succèdent ceux qu’il entraîne aux dernières extrémités.
Dans un moment où le soupçon régnait et où la discorde était près d’éclater parmi eux, il s’adressa à la dévotion italienne et fit diversion aux querelles moyennant des processions publiques et des prières : « Car de jeûnes, dit-il gaiement, nous en faisions assez. » Ces jeûnes étaient poussés aux dernières limites du possible : « Ni la ville ni nous ne mangeâmes jamais, depuis la fin de février jusques au vingt-deuxième d’avril, qu’une fois le jour : je ne trouvai jamais soldat qui en fît plainte. » Lui-même et les autres chefs ne mangeaient plus, depuis la fin de mars, qu’un petit pain, un peu de pois avec du lard et des mauves bouillies, et une fois le jour seulement : Le désir que j’avais d’acquérir de l’honneur, dit-il, et de faire souffrir cette honte à l’empereur (Charles Quint) d’avoir arrêté si longuement son armée, me faisait trouver cela si doux qu’il ne m’était nulle peine de jeûner. […] Lieutenant de roi en Guyenne et révoqué par Charles IX, il se vit remplacé dans le temps même où il envoyait sa démission, ayant reçu au siège de Rabastens (1570) sa dernière et horrible blessure, un coup d’arquebuse qui lui perça les os de la face ou du nez et le força à porter le reste de ses jours un masque au visage.
Mais ce qui est beau dans cette fatigue, c’est son zèle, son feu, son ardeur dernière d’utilité et de semence pour autrui. […] Par le souvenir de notre prière tant de fois mêlée, par toutes nos larmes qui, en se mêlant aussi, avaient leur douceur, par notre dernière espérance, victorieuse du désespoir, — parle !
Le roi, dès l’automne dernier, s’était dit qu’il fallait frapper un coup. […] Ils ne cesseront sensiblement que dans les dernières années de cette guerre.
Biot eut, dans ses dernières années, une satisfaction des plus vives, une des jouissances les plus sensibles à l’esprit d’un savant. […] Biot s’est plu à retracer l’historique de sa découverte et de toutes ses conséquences dans un dernier travail inséré dans les Annales de Chimie et de Physique, et qu’il appelait son testament scientifique (mai-août 1860).
Qui n’a connu un talent que tard et ne l’a apprécié que dans son plein ou dans ses œuvres dernières ; qui ne l’a vu jeune, à son premier moment d’éclat et d’essor, ne s’en fera jamais une parfaite et naturelle idée, la seule vivante. […] C’est un dernier moyen d’observation facile et commode.
L’an de Rome 507, de Carthage 605, et avant Jésus-Christ 241, la première guerre punique étant terminée, les Carthaginois, qui avaient été contraints, par leurs dernières défaites, de signer avec les Romains un traité désavantageux, eurent à soutenir une autre guerre contre leurs propres soldats, les Mercenaires, qui avaient servi sous leurs généraux en Sicile. […] Hamilcar cependant eut raison, une dernière fois, de Mathos qui s’était remis en campagne, et, l’ayant fait prisonnier, il le livra à la fureur des Carthaginois qui, le jour du triomphe, assouvirent sur lui leur vengeance par mille cruautés.
Doré est bien celui d’un artiste qui se souvient du Cid de la légende jusque dans la chute et le délire du dernier et du plus lamentable de ses descendants. […] Il paraît y être entré avec tout le feu et l’enthousiasme de la jeunesse et il s’est plu à remarquer dans son tout dernier ouvrage, non sans un retour évident sur lui-même, « qu’il n’est pas de meilleurs soldats que ceux qui sont transportés de la culture des lettres sur les champs de bataille, et qu’aucun homme d’étude n’est devenu homme de guerre sans être un brave et un vaillant2. » Pendant quatre années (1571-1575), Cervantes fit un rude apprentissage de la vie militaire ; il eut sa part glorieuse dans la bataille navale de Lépante (7 octobre 1571) ; la galère sur laquelle il servait, Marquesa, fut engagée au plus épais de la mêlée ; chargée d’attaquer la Capitane d’Alexandrie, elle y tua des centaines de Turcs et prit l’étendard royal d’Égypte.
Vague et chimérique dans ses plans et ses velléités personnelles, il jugeait cependant avec vérité de l’état de l’esprit public en Allemagne, surtout à la suite du dernier décret dit de Trianon, qui portait à l’extrême l’application du blocus continental, et il pronostiquait exactement comme le roi Jérôme, quoique en vertu de désirs et de sentiments tout opposés : « Le système continental, introduit en Allemagne, y marqua, disait-il, une époque décisive pour l’esprit public de cette contrée. […] Il n’était pas jusqu’à l’observateur du dernier degré qui, au lieu de me donner la simple note de ce qu’il avait vu de ses propres yeux, ne fît un roman d’armée russe à sa façon.
Or, Mme la comtesse Agénor de Gasparin, — c’est elle en toutes lettres, — femme d’un homme de cœur et d’un homme de bien, Genevoise de famille et de naissance, de la haute bourgeoisie ou de l’aristocratie de cette république (c’est tout un), passant certaines saisons à Paris, mais établie et vivant plus ordinairement en son château ou manoir au pied du Jura suisse, dans le canton de Vaud, dans le pays de Glaire d’Orbe, a publié, en ces dernières années surtout, une série d’esquisses, d’impressions morales ou pittoresques, de tableaux paysanesques ou alpestres avec intention et inspiration chrétienne très-marquée46, toute une œuvre qu’il est naturel de rapprocher des Lettres et Journaux d’Eugénie de Guérin. […] Dans une des premières lettres qui remontent à l’année 1832, on est au 2 janvier ; les lettres de Louise ne sont pas venues ; les dernières se sont perdues ou ont été retardées par la faute du messager ; mais Eugénie pense à sa jeune amie et lui écrit dès le second jour de l’année nouvelle : « Comme je me serais étrennée hier matin, ma très-chère, si j’avais pu en me levant sauter à votre cou, vous souhaiter la bonne année, vous dire que je vous aime au commencement et à la fin de tous les ans, de tous les jours, et que je fais pour vous des vœux, des vœux sans fin !
Le roi ne partit que dans les derniers jours de mai : tout juin se passa à des mouvements de troupes, à des fourrages, à des escarmouches. […] La prétention du comte de Clermont ne fut déclarée qu’au dernier moment, à la séance du 1er décembre.
Goethe voulait peindre un être souffrant par toutes les affections d’une âme tendre et fière ; il voulait peindre ce mélange de maux, qui seul peut conduire un homme au dernier degré du désespoir. […] On est averti des penchants coupables, par toutes les réflexions, par toutes les circonstances, par tous les traités de morale ; mais lorsqu’on se sent une nature généreuse et sensible, on s’y confie entièrement, et l’on peut arriver au dernier degré du malheur, sans que rien vous ait fait connaître la suite d’erreurs qui vous y a conduit.
Des jeunes gens l’admiraient, quelques-uns même le compromettaient, car il n’était point, en ces années dernières, puéril follicule qui ne le voulût accaparer. […] Et qu’on souhaite le départ de l’homme d’esprit vers quelque fabrique, où c’est l’heure de mettre en pages, afin que reparaisse, de dernières minutes, voix baissée, paupières closes, pour la fuite plus mesurée et savourée du rêve, le délicieux maître, le poète.
Ce prétendant déchu reçoit les hommages de ses derniers féaux dans les plâtras d’une banlieue ordurière18. […] « L’Art chrétien est mort le jour où un pape s’est avisé de voiler les nudités de Michel-Ange, dans le Jugement dernier. » Charles Morice, qui dit cela, ne peut souffrir l’imagerie ni les divinités en carton-pâte du style Saint-Sulpice.
Bref le siècle est troublé, audacieux, révolutionnaire et les dernières vibrations des secousses qu’il a provoquées se prolongent jusqu’au milieu du siècle suivant. […] En 1715, Louis XIV meurt, et la littérature officielle de ses dernières années, littérature dévote, guindée, retenue, fait place à un dévergondage d’athéisme, d’impudeur, de cynisme, de nudité.
Walckenaer était mort le 27 avril dernier, dans la quatre-vingt et unième année de son âge, au moment où il achevait de corriger les épreuves du cinquième volume de ses Mémoires sur Mme de Sévigné, mémoires infinis, courants en tous sens, amusement prolongé de sa vieillesse et qu’il ne devait point terminer. […] Il n’avait jamais été irréligieux ; dans les dernières années, il se laissa gagner aux impressions et aux croyances chrétiennes, auxquelles l’associait son aimable et respectable épouse.
Par exemple, le Poussin a bien pu dans son tableau de la mort de Germanicus exprimer toutes les especes d’affliction dont sa famille et ses amis furent penetrez, quand il mourut empoisonné entre leurs bras ; mais il ne lui étoit pas possible de nous rendre compte des derniers sentimens de ce prince si propres à nous attendrir. […] Ceux qui sçavent que Germanicus avoit une femme uniquement attachée à lui, et qui reçut ses derniers soupirs, reconnoissent Agrippine aussi certainement que les antiquaires la reconnoissent à sa coëfure, et à son air de tête pris d’après les médailles de cette princesse.
Ainsi les fruits nés dans leur sol naturel par une culture ordinaire et des soins médiocres, sont préférés aux fruits étrangers qu’on a fait naître dans ce même sol avec beaucoup de peine et d’industrie ; on goûte les derniers, et l’on revient toujours aux autres. […] Cet avantage serait, ce me semble, plus réel que celui que leur attribuait le fameux satirique du dernier siècle, admirateur aussi passionné des anciens, que juge sévère et quelquefois injuste des modernes1.
On sait qu’il mourut l’année suivante ; et tandis que le peuple, toujours extrême, était loin de témoigner, pour sa cendre, le respect qu’il lui devait, et comme à son souverain, et comme à un homme qui avait fait de grandes choses pour la France, les orateurs sacrés et les gens de lettres portèrent leurs derniers hommages sur sa tombe. […] Je ne parle pas des dernières années de ce prince ; je plains tant de grandeur suivie de tant de désastres.
Plus tard, nous le retrouverons dans ses transformations dernières et ses migrations les plus lointaines. […] Ces accents de poésie, ces effrois de l’imagination, étaient comme assortis aux crises dernières de la liberté de Rome.
Properce le remplaça ; et, dans l’ordre du temps, je vins en quatrième après eux. » Ailleurs enfin Ovide, plus malheureux et plus découragé que jamais, semble épuiser, dans une dernière élégie, la suite des grands poëtes dont il se félicite d’être le contemporain, Marsus, Rabirius, Macer, vingt autres encore. […] Ce progrès en mal d’une génération sur l’autre, cette enchère de perversité dans les âges qui devaient suivre, de César à Auguste et d’Auguste au dernier des Césars, n’était-ce pas l’horoscope de l’empire et la fatalité de cette puissance sans droit et sans barrière ?
Édouard Rod vient de publier un roman intitulé : Dernier refuge. […] Cette ineptie n’est pas proférée uniquement par les derniers des grimauds de lettres. […] Et enfin vous ne sauriez croire combien ce roman de mœurs légères est moral en ses conclusions dernières. […] Vous savez qu’il est du dernier bourgeois et qu’on ne l’accepte plus aux mardis de la Comédie-Française. […] Zola a proclamé une centaine de fois au cours de son dernier volume.
Lucrèce, jouée samedi dernier, a eu, je le répète, un vrai succès ; la foule était accourue à cet Odéon désert.
L'exemple de l’Angleterre, qui fut bien plus longue à affermir et surtout à ennoblir son gouvernement représentatif au commencement du dernier siècle, est propre à inspirer de la patience ; on en est en France au Robert Walpole : qui sait ?
Lorsque nous exposions, dans notre dernier numéro, les inconvénients pour la littérature de ces achats à l’enchère, de ces taux prodigieux, disproportionnés, qu’on met aux œuvres, nous ne faisions que pressentir ce qui éclate aujourd’hui.
Qu'il me soit permis de leur rendre cette justice, à moi, l’un des derniers d’entre eux par le mérite et par l’âge.
Un soir que le public s’était retiré, que les derniers rayons mourants éclairaient encore la serre, que les calices qui s’ouvrent de jour n’étaient pas encore fermés, et que ceux qui attendent la nuit pour éclore commençaient déjà à s’entr’ouvrir, à cette heure charmante, les plus nobles des fleurs rapprochées et faisant cercle vers le haut de la serre se mirent à rêver, à s’enivrer de leurs propres parfums, et à causer entre elles dans la langue des fleurs.
On a beaucoup ri, il est vrai, de certaines histoires, de celle de mademoiselle Victoire, par exemple, ou du sacré chien ; mais elle aussi a souri peut-être de la simplicité du lecteur ; et, comme pour mieux accréditer encore les folles et enfantines gentillesses de ses jeunes années, elle en a fait une ces jours derniers, et des meilleures.
« Mais il le faut, vous le voulez ; et, puisque c’est une dernière planche de salut, je vais encore m’y hasarder.
Dans l’étude de la statuaire grecque, on en resta ainsi longtemps au pur gracieux, à l’art joli et léché des derniers âges : ce n’est que tard qu’on a découvert la majesté reculée des marbres d’Égine, les bas-reliefs de Phidias, la Vénus de Milo.
Il est étrange, et cependant rigoureusement vrai que tandis que nos pères étaient des barbares pour tout le reste, la morale, au moyen de l’Évangile, s’était élevée chez eux à son dernier point de perfection : de sorte que l’on vit des hommes, si nous osons parler ainsi, à la fois sauvages par le corps, et civilisés par l’âme.
Bientôt, pour dernier trait de passion et de misère, la superbe souveraine de Carthage va jusqu’à souhaiter qu’un petit Énée, parvulus Aeneas 38, reste au moins auprès d’elle pour consoler sa douleur, même en portant témoignage à sa honte.
C’est dans les derniers que cette difference paroît dans toute son étenduë.
mais il faut dire qu’il y a vingt ans2 à peu près (étaient-ce les dernières flammes, plus vives de leur agonie, de notre crépuscule intellectuel ?