Mais je sais que sa réputation est immense, et plus européenne encore que française ; qu’il est plein d’idées, fertile en inventions, et mécanicien et chimiste presque autant que chirurgien ; qu’il s’est élevé seul, en dehors des cadres officiels et des académies, et que son exemple est excellent à une époque où nous commençons à connaître mieux le prix de l’énergie individuelle et de ses œuvres.
C’est, je crois, Racine qui a commencé à rimer faiblement, en ce sens qu’il se sert souvent d’adjectifs au bout de deux vers, redoutables et épouvantables, qu’il y emploie des mots presque congénères : père, mère, chose que Malherbe eût évitée, qu’il n’a presque jamais la consonne d’appui.
La phrase par laquelle il commence : « Liceat huic de lithontriplica dissertationi nonnulla subnectere », etc., donne lieu de croire qu’il faisait suite à quelque publication médicale de Hartley.
La publication de L’Astrée fut, selon Boileau, l’époque où l’afféterie précieuse de langage, les conversations vagues et frivoles , les longs verbiages d’amour commencèrent à être en vogue.
L’abbé Boileau commence par exposer, dans son Histoire des flagellans, tout le fanatisme de leur secte.
J’ai voulu dire seulement que le théatre de Marcellus et les autres théatres magnifiques furent détruits ou devinrent inutiles par le dommage qu’ils avoient souffert, et que ces représentations somptueuses qu’on y donnoient cesserent, mais je n’ai pas prétendu dire que toute représentation de comédies ait cessée, au contraire, je crois que dans Rome et dans les autres grandes villes qui avoient essuïé les mêmes malheurs que cette capitale, on commença dès que les temps furent redevenus moins orageux, à joüer des pieces de théatres, mais sans l’appareil ancien.
Vous croyez le savoir, et c’est souvent en travaillant que vous commencez à l’apprendre.
Mais lorsque les plébéiens des cités héroïques devinrent assez nombreux, assez aguerris pour effrayer les pères (qui dans une oligarchie devaient être peu nombreux, comme le mot l’indique), et que, forts de leur nombre, ils commencèrent à faire des lois sans l’autorisation du sénat, les républiques devinrent démocratiques.
À peine une faible lueur de civilisation commençait-elle à poindre, à peine quelques monastères étaient-ils fondés, que le vent du nord souffla cette flamme et que la nuit recommença. […] Comment commencer et par quoi finir ? […] Lord Herbert irrité court se plaindre auprès de la reine mère, dont la puissance commençait à se relever de l’éclipse qu’elle avait subie et allait bientôt porter Richelieu au pouvoir. […] La race emplumée t’appartient tout entière, et avec elle une musique qui ne doit rien à l’art commencera bientôt à saluer joyeusement tes promenades du matin et du soir. […] Cette correspondance commence à l’époque où Sterne fut appelé en France pour la première fois par les soins de sa santé.
Et si l’on parvient à démêler ce qui s’achève, on distingue mal ce qui commence. […] C’est par le fétichisme que commença l’humanité. […] L’humanité a commencé tout entière par le crime. […] C’est là qu’il commença à être tenté. […] Il achève un art et n’en commence aucun autre.
Le ciel commence à se révéler à lui, et son œil ardent interroge les destinées des astres. […] Pictet, essaya de le résumer ainsi : « L’auteur commence par rechercher l’origine et la source du beau. […] Maintenant elle appartient à l’avenir, et l’avenir lui donnera, comme Byron et Mickiewicz ont déjà commencé à le faire, les développements dont elle est susceptible. […] Je ne savais ni commencer ni finir dans ce rigide espace, et quand je commençais à commencer, c’était le moment de finir ; l’espace était rempli. […] Il s’empara avec vivacité d’un volume, coupa les premières pages avec ses doigts, et commença à se moquer comme à l’ordinaire, s’écriant : « Ah !
La monarchie absolue commençait. […] La grande époque a commencé. […] Ce que la famille a commencé, le collège le continue. […] Avec le Symbolisme, quelque chose était né qui était plus qu’une vaine agitation et dont la critique commençait à s’occuper sérieusement. […] Son travail est commencé ; de nouvelles tendances se manifestent ; des réputations s’esquissent, qui grandiront à leur tour.
L’exposition. — D’un ton trop relevé pour le personnage à qui elle est faite, ne nous peignant d’abord que des choses tout à fait étrangères à la pièce, mais servant au moins à remplir le titre jusqu’au moment où l’action commence. […] Commençons par Arnolphe. […] Commençons par analyser La Critique de l’École des femmes, jouée sur le théâtre du Palais-Royal, le premier juin. […] et par où commencer ? […] Tartuffe n’aurait-il pas dû commencer sa visite par ce fatal cabinet ?
Ce pluralisme a d’ailleurs commencé par un dualisme, celui du classique et du romantique. […] Elle ne commence à vivre littérairement que lorsque certains détours lui permettent de passer dans l’écriture sans y perdre sa sincérité et sa fraîcheur. […] Mais sa meilleure façon de rendre ce service à l’esprit humain, c’est peut-être de commencer par se défendre elle-même contre son propre automatisme, contre la pente naturelle où la conduit son exercice. […] La vie heureuse, dit Pascal, est celle qui commence par l’amour et qui finit par l’ambition. […] Une génération ne commence pas et ne finit pas à un point précis.
Nous commençâmes par faire travailler sur notre projet deux molla (on appelle ainsi les prêtres et docteurs mahométans), et à intéresser tous nos amis dans notre dessein. […] Il arriva, au mois d’octobre, que, dans une audience d’ambassadeurs, Janikan trouvant le roi chagrin contre le premier ministre, sur un sujet qu’on raconte diversement, il commença à l’accuser de plusieurs choses, les unes vraies et les autres fausses, que le prince écouta assez aigrement. […] Je commencerai par la Grande Allée, qu’on peut appeler le cours d’Ispahan, et qui est la plus belle que j’ai vue et dont j’aie jamais ouï parler ; sa longueur est de trois mille deux cents pas, et sa largeur de cent dix31. […] Enfin, le premier ministre, soit qu’il fût plus ami de l’équité que les autres, comme cette manière d’agir noble et désintéressée qu’il avait toujours fait paraître auparavant le donnait à conjecturer, soit qu’il craignît qu’à son défaut quelque autre prît la parole, ce qui l’eût rendu criminel, puisqu’il lui appartenait de parler le premier, et qu’il le venait de faire lorsqu’il avait opiné si fort au désavantage de Sefie-Mirza ; ce premier ministre, dis-je, rompit le silence et commença à dire: « que véritablement, sur l’assurance infaillible que l’on aurait que le fils aîné d’Abas II ne serait plus en état de recevoir la couronne, l’assemblée pourrait, sans injustice, passer à l’élection du second fils ; mais, puisque maintenant Aga-Mubarik les assurait fortement que Sefie-Mirza n’avait perdu ni la vie, ni la vue, sans délibérer davantage, il le fallait élire: c’est pourquoi il lui donnait de tout son cœur sa voix et ses vœux, et protestait qu’il fallait tout de ce pas lui aller présenter le diadème et l’empire. » Les autres seigneurs, à ces paroles, perdirent courage, et n’eurent plus la force de soutenir bien ce qu’ils avaient commencé mal.
fit vivement Walewski, si vous ne commenciez que la semaine prochaine ? […] l’histoire, elle ne commence qu’à l’histoire : c’est-à-dire à l’humanité qui s’est fait de la publicité ! […] Et l’on commence l’interminable déroulement de la toile emmaillotant le paquet raide. C’est une femme qui a vécu, — il y a deux mille quatre cents ans, — et ce redoutable et si lointain passé d’un être, dont nos regards commencent à tâtonner la forme, et dont on va violer l’infini sommeil, semble mettre, en la salle, en la curiosité historique qui est là, je ne sais quoi de religieux dans l’avidité de voir. […] Enfin, sous le débandelettement, commence à s’esquisser un peu de la forme humaine d’un corps. « Berthelot, Robin, voyez cela !
Elle avait lu d’aventure Tom Jones en français, et peut-être Gusman d’Alfarache ; elle avait commencé Paul et Virginie, sans oser le finir. […] « (14 janvier 1843)… L’aînée de mes filles est toujours en Angleterre, à ma grande affliction, car cette absence commence à me devenir insupportable. […] Alors commence le tourment : « Ah !
Mais quand leur printemps a disparu, c’est alors qu’elles commencent à employer de l’adresse pour conserver des hommages auxquels il serait pénible de renoncer. […] Commencée vers 1805, à la cour impériale, elle ne se reprit ou ne s’acheva qu’en 1820 ; elle porte dans sa trame l’empreinte des modifications successives que subirent les idées de l’auteur ; et l’esprit de Mme de Rémusat, toujours actif, se modifia, se mûrit incessamment. […] Les romans de Walter Scott passaient alors le détroit ; on commençait à songer à l’exactitude dans la reproduction des lieux et des époques.
La Révolution n’était que commencée, et le serment de la royauté à la Révolution était aussi vain que le serment de la Révolution à la royauté. […] Il y a peu de grandes âmes qui ne sentent en naissant la persécution de la fortune, et qui ne commencent par une révolte intérieure contre la société. […] Voici la page de l’arrêt dans les Girondins : X « Danton voulut trois choses : la première, secouer le peuple et le compromettre tellement dans la cause de la Révolution, qu’il ne pût plus reculer et qu’il se précipitât aux frontières, tout souillé du sang des royalistes, sans autre espérance que la victoire ou la mort ; la seconde, porter la terreur dans l’âme des royalistes, des aristocrates et du clergé ; enfin, la troisième, intimider les Girondins, qui commençaient à murmurer de la tyrannie de la commune, et montrer à ces âmes faibles que, s’ils ne se faisaient pas les instruments du peuple, ils en pourraient bien être les victimes.
Elle commence à cent soixante-trois pieds du pavé, et sa hauteur, prise depuis sa base jusqu’à l’ouverture de la lanterne, est de cent cinquante-cinq pieds. […] « Dans un cas, les destinées de l’homme sont celles de la matière : la vie humaine est un écoulement, qui commence à l’organisation, qui finit à la dissolution, et qui s’épanche, comme le fleuve, sur une pente fatale, des glaciers à l’Océan. […] Confessez que tout commence et que tout finit par le mystère, et adorez !
En tout cas notre romantisme a commencé par être lyrique. […] Mais, s’il en est ainsi, quand une société nouvelle se sera reconstituée, ou plutôt commencera de naître, le cycle recommencera, et nous verrons reparaître « l’amour de la lecture », dont vous me paraissez pleurer la perte. […] Rachilde Je pense que la société contemporaine a le goût de l’exhibition poussé au point précis où commence la névrose.
Il accepte donc, faute de mieux, l’amitié que la comtesse lui offre de sa main gantée, et la dame s’en va non sans avoir surpris le nom de son hôte invisible, au bas d’un tableau commencé. […] La scène est hardie, brûlante, incisive ; cela commence par un duel d’attaques et de réparties. […] Décidément c’est une âme perdue, le naufrage est accompli ; la femme du monde n’est plus, l’aventurière commence, et elle ira loin.
Il est vrai que la lourdeur paraît parfois de la puissance… Il avait commencé autrement. […] La philosophie de la sensation, qui commence par le nez dans le Traité de Condillac, cette prise de tabac philosophique, a fait éternuer trop voluptueusement M. […] Le parlement de Bordeaux, quand tout brûlait dans le Midi, avait envoyé à l’Assemblée quatre-vingts adresses de quatre-vingts villes, qui criaient vers Elle et qui demandaient qu’on réprimât les excès sans nom de cette canaille, devenue un peu trop Reine de France, et la Constituante, qui mentait à son nom, qui ne sut jamais rien constituer, improuva honteusement ces quatre-vingts adresses et commença ainsi à démolir l’ordre judiciaire, au milieu de tant d’autres démolitions !
La titillation élégante commence seulement là où cesse la sexualité normale. […] On n’a qu’à passer en revue le cercle de ses amis et connaissances, pour remarquer que l’on commence à grisonner bien plus tôt qu’autrefois. […] Conformément à la doctrine de leur maître théorique Ruskin, le déclin de l’art commence, pour les préraphaélites, avec Raphaël. […] La « damozel » commence à parler. […] « Nous étions dix jeunes filles dans le blé vert », ainsi commence la pièce ; « petites feuilles rouges dans l’eau du moulin.
Lors l’on commença à piller ; vous et huit ou dix des vôtres ne fîtes qu’entrer et sortir dans six ou sept maisons où chacun gagna quelque chose, et y eûtes par hasard quelque deux ou trois mille écus qui vous furent baillés pour votre part. » — De même au sac de Louviers (1591), où toute la ville fut pillée, des gens du pays qui étaient parmi les vainqueurs, et qui savaient tous les êtres de l’endroit, indiquaient les magasins de toiles et de cuirs qui faisaient le fort du butin : Rosny en eut quelque mille écus pour sa part. […] Il commençait son rôle d’administrateur intègre, impitoyable.
Cette charge de grand maître ne lui fut pas donnée encore pour le moment, et il commença par se livrer tout entier aux finances. […] Cela serait supportable à un jeune homme qui n’aurait jamais rendu preuve de son courage, et qui désirerait commencer sa fortune ; mais, la vôtre étant déjà si avancée que vous possédez les deux plus importantes et utiles charges du royaume, vos actions passées vous ayant acquis envers moi toute confiance de valeur, et ayant plusieurs braves hommes dans l’armée où vous commandez maintenant, vous leur deviez commettre ces choses remplies de tant de dangers : partant, avisez à vous mieux ménager à l’avenir ; car, si vous m’êtes utile en la charge de l’artillerie, j’ai encore plus besoin de vous en celle des finances.
À partir de cet âge, couronné par les règnes d’Antonin et de Marc-Aurèle, la décadence commence, et Gibbon va en retracer l’histoire avec exactitude, avec regret, en s’attachant à tout ce qui la retarde, en répugnant à tout ce qui l’accélère ; une belle histoire où le génie de l’ordre, de la méthode, de la bonne administration, domine ; une narration revêtue de toutes les qualités fermes, continues et solides, qui la font ressembler, jusque dans ses dégradations successives et inévitables à travers les temps barbares, à une large chaussée romaine. […] Vers ce temps, comme s’il sentait qu’il doit commencer à se réconcilier avec l’idiome natal et à se diriger vers le but où l’appelle son secret talent, il se remet à lire les auteurs anglais, et surtout les plus récents, ceux qui, ayant écrit depuis la révolution de 1688, unissent à la pureté du langage un esprit de raison et d’indépendance, Swift, Addison ; puis, lorsqu’il en vient aux historiens, il est beau d’entendre avec quelle révérence il parle de Robertson et de Hume auxquels on l’adjoindra un jour : La parfaite composition, le nerveux langage, les habiles périodes du docteur Robertson m’enflammaient jusqu’à me donner l’ambitieuse espérance que je pourrais un jour marcher sur ses traces : la tranquille philosophie, les inimitables beautés négligées de son ami et rival, me forçaient souvent de fermer le volume avec une sensation mêlée de plaisir exquis et de désespoir.
Peu à peu cependant, à mesure que la mode des perruques et celle des coiffures élégantes prévalut, les gens comme il faut perdirent l’habitude de mettre leur chapeau pour ne point déranger l’édifice artificiel ou la poudre de leur chevelure ; les parapluies commencèrent à faire l’office du chapeau ; cependant on a continué de considérer celui-ci comme une part si essentielle de la toilette, qu’un homme du monde n’est point censé habillé sans en avoir un ou quelque chose d’approchant, qu’il porte sous le bras ; si bien qu’il y a quantité de gens polis dans toutes les cours et les capitales d’Europe qui n’ont jamais, eux ni leurs pères, porté un chapeau autrement que sous le bras, quoique l’utilité d’une telle mode ne soit aucunement évidente, et que ce soit même très gênant. […] Il disait encore « que lorsque l’usage de porter de larges manches ou parements avec des boutons avait commencé, il y avait à cela une raison : les parements pouvaient être rabattus sur les mains, et les préserver ainsi de l’humidité et du froid.
Cependant les années d’application et de travail allaient commencer pour lui. […] Je laissai dire, je commençai.
Ici la margrave a affaire à une tout autre matière qu’elle attaque avec moins de façon : on ne se fait aucune idée, quand on ne l’a pas lue, de la grossièreté gothique et ostrogothique qu’elle nous démasque dans son entourage, et, si supérieure qu’elle soit à son sujet, elle en a quelque chose dans sa manière ; il en rejaillit par moments sur elle et sur son ton des teintes désagréables : cette jeune femme qui écrit (car elle commença d’écrire ses mémoires à vingt-cinq ans) a des crudités de Saint-Simon quand il dévisage les gens, et, faute d’occasion sans doute, et de savoir où la placer, elle ne dédommage jamais par de la grâce. […] Voltaire, dans ce fameux séjour, ne se brouilla finalement avec Frédéric que parce qu’il avait commencé par avoir à Berlin procès sur procès, qu’il s’était brouillé auparavant avec ses autres confrères les gens de lettres, et qu’il avait introduit la guerre civile dans l’Académie : L’affaire de Voltaire (un procès avec le juif Hirschel) n’est pas encore finie, écrivait Frédéric à sa sœur (2 février 1751).
Louis XIV commence par rappeler ses bons offices constants et ceux de ses prédécesseurs envers les Provinces-Unies de la Hollande, et il raisonne, comme il aime à le faire, non-seulement à l’adresse et à l’intention de ses contemporains, mais en vue de l’avenir : « La postérité, dit-il, qui n’aura pas été témoin de tous ces événements, demandera quel a été le prix et la reconnaissance de tous ces bienfaits ; pour la satisfaire, je veux lui apprendre que, dans toutes les guerres que les rois mes prédécesseurs ou moi avons entreprises, depuis près d’un siècle, contre les puissances voisines, cette république ne nous a non-seulement pas secondés de troupes ni d’argent, et n’est pas sortie d’une simple et tiède neutralité, mais a toujours tâché de traverser, ou ouvertement ou sous main, nos progrès et nos avantages. » La Hollande n’est pas la seule ni la dernière république qui ait été ingrate envers la France pour prix des plus grands services reçus à leur berceau : ces sortes de gouvernements, où tant de passions et de volontés s’en mêlent, sont coutumiers du fait […] Mais nous n’embrassons encore, à cette fin du second volume, que la première partie de la grande carrière de Louvois ; la seconde va commencer ; il a encore douze ans à vivre, à gouverner, à être premier ministre autant qu’on peut l’être sans le titre, sous un roi aussi travailleur.
ne vous souvenez-vous pas avec quelque joie au cœur de ce doux moment qui a commencé nos rapports, de cette soudaine et délicieuse intelligence… Mais les femmes ne veulent croire qu’à l’amour parlé ; il faut leur chanter les désirs, il faut prêcher quand le cœur bat. […] À force de nier l’amour en autrui et de le trouver trop froid à son gré, ou trop peu sublime au prix de la flamme éthérée qu’elle rêve, elle lui a soufflé du froid en effet, elle a tué le charme : « Je commence à voir clair en nous, lui écrit Michel dans un dernier adieu : vous me disiez si fermement que j’étais froid et que j’analysais, que parfois je croyais que vous m’aimiez beaucoup et que je vous aimais peu.
. ; dans les séries achevées ou commencées des Mères de famille, du Chemin de Toulon, des Contemporains illustres, etc. […] Hasard ou choix, il avait commencé par se loger à portée de Saint-Giles, le quartier pauvre.
C’est dans l’une de ces campagnes de Flandre où le pain manquait et où le prêt ne venait guère, où l’argent, cette étoile de gaîté, ne brillait que par son absence, que, pour dissiper une mutinerie commencée, il eut l’idée de faire battre la générale. […] Montesquiou, chargé d’attaquer les retranchements, dut attendre, pour commencer, que Villars, qui était retourné aux ponts pour presser les troupes, l’eût rejoint.
Mais que d’espace il restait encore à parcourir avant d’arriver à cette fin désirée dont on commençait à avoir l’idée et le sentiment ! […] Vaugelas, dans sa Préface aussi judicieuse que fine, commence par définir modestement son rôle ; il ne prétend pas être législateur ni réformateur, il n’est que le secrétaire et le témoin de l’usage.
Cette ancienne romance, qui fut célèbre dans son temps, et qui commence par : Déjà le pied à l’étrier, me revient à la mémoire, hélas ! trop naturellement, en écrivant cette lettre ; car je puis la commencer à peu près dans les mêmes termes : Déjà le pied à l’étrier, en agonie mortelle, Seigneur, je t’écris ceci… Hier, ils m’ont donné l’extrême-onction, et aujourd’hui je vous écris.
Pour être juste, il faudrait commencer par dire que Pope a parfaitement bien senti et bien admiré Homère ; que sa préface est d’une excellente critique pour le temps, et bonne encore à lire aujourd’hui ; que la grandeur, l’invention, la fertilité de l’original, cette vaste universalité première d’où chaque genre ensuite a découlé, sont admirablement comprises. […] Consistante dans nos folies et dans nos fautes, la nature, honnête en cela et sincère, finit comme elle a commencé. » Et je traduirai à ma manière les exemples qu’il varie agréablement, et qui seraient moins familiers pour nous.
Ajoutez qu’elle part de là tout aussitôt pour prêcher et moraliser : « Arrêtons-nous ici un moment, dit-elle, et que les mères considèrent avec effroi l’étendue de la vigilance qui leur est imposée ; tout conspire contre les tendres dépôts qui leur sont confiés, et la conservation de leur intégrité n’appartient qu’à une rare prudence… » Et voilà toute une leçon de vertu qui commence : il est bien temps ! […] Dès que je suis libre, je remonte au cabinet commencer ou continuer d’écrire ; mais, quand le soir arrive, le bon frère nous rejoint ; on lit des journaux ou quelque chose de meilleur ; il vient parfois quelques hommes ; si ce n’est pas moi qui fasse la lecture, je couds modestement en l’écoutant, et j’ai soin que l’enfant ne l’interrompe pas, car il ne nous quitte jamais, si ce n’est lors de quelque repas de cérémonie : comme je ne veux point qu’il embarrasse personne ni qu’il occupe de lui, il demeure à son appartement ou il va promener avec sa bonne et ne paraît qu’à la fin du dessert.
Dans un admirable article sur les difficultés qu’il y aurait, pour plus d’un demi-siècle encore, à composer une véritable histoire de la Révolution française, parlant des Mémoires nombreux qui commençaient à paraître et dans lesquels chacun plaidait pour son parti et pour son saint et ne présentait que « la portion de vérité qui pouvait servir le mieux à noircir l’adversaire », l’éminent publiciste indiquait, à l’appui de sa pensée, les deux exemples le plus en vue : « Beaucoup de gens, disait-il, écrivent leurs Mémoires pour faire l’histoire personnelle de leurs talents, de leur mérite et de leur conduite. […] On a d’elle, lorsqu’elle était encore jeune fille, c’est-à-dire avant son mariage, à l’âge de vingt-deux ou vingt-trois ans, un Essai moral, une espèce de dissertation sur l’amour qui commence ainsi : « Je pense à l’amour et je prends la plume… Que prétends-je faire ?
Il avait commencé par tâter le désert à sa lisière et sur des points différents. […] Son ambition, avant de mourir, après avoir accompli le pèlerinage de la Mecque, est de consacrer sa fortune à poursuivre l’œuvre commencée par son père : doter les routes de son pays de puits utiles aux voyageurs. » Si l’on peut se figurer un moment qu’on soit Touâreg, on ambitionnerait d’être le cheik Othman, c’est-à-dire celui qui désire que les hommes, si séparés qu’ils soient, s’entendent pour le bien et se donnent la main.
Il a eu raison, selon moi, en se récusant de la sorte, et il a donné un exemple tardif par où tous les autres historiens dignes de ce nom auraient dû commencer. […] L’Odyssée, par exemple (pour commencer avec M.
I La Correspondance régulière du maréchal de Noailles avec Louis XV commence à un moment décisif, au moment de la mort du cardinal de Fleury ou même quelques mois auparavant. […] Vraisemblablement nous n’aurons pas à ménager les Hollandais ; Luxembourg est de trop dure digestion ; mais si nous entreprenions le siège d’une place, par laquelle croiriez-vous qu’il faudrait commencer ?
Là encore il s’annonça par un travers : il prétendit tout aussitôt, pour commencer, au commandement de l’armée d’Allemagne (1736). […] Au retour de ces détachements, le prince me faisait rendre compte des détails et de la nature du pays que nous avions parcouru ; il commença à me marquer de la confiance et beaucoup de satisfaction de mon zèle et de mon activité. » C’est à ce moment que le comte de Clermont fut pris d’une maladie qu’on ne désigne pas, mais si violente qu’au départ du camp de Walheim il fut impossible de le transporter.
Quant au jeu, il commença de bonne heure, et sa réputation était faite dès le temps de la Constituante. […] Mais autour de lui, et sous son influence, se formait peu à peu une opinion qui gagnait et qui avait ses courants de toutes parts dans ce haut monde officiel, où chacun commençait à penser à soi.
Qu’il commence par Villon, à la bonne heure ! […] Elles commencent par un grand traité, vers et prose, paraphrase et parodie du Phédon ; Théophile le composa durant son premier bannissement pour réfuter les imputations d’athéisme et d’épicuréisme auxquelles il avait prêté, et pour racheter certain Hymne à la Nature dont les échos du Louvre avaient, un soir, retenti.
Mais au moins les convenances sont observées ; l’opinion commence à flétrir ce qui est ignoble et crapuleux. […] Tant qu’elle se borne à rire des Etats, des gentilshommes campagnards et de leurs galas étourdissants, et de leur enthousiasme à tout voter entre midi et une heure, et de toutes les autres folies du prochain de Bretagne après dîner, cela est bien, cela est d’une solide et légitime plaisanterie, cela rappelle en certains endroits la touche de Molière : mais, du moment qu’il y a eu de petites tranchées en Bretagne, et à Rennes une colique pierreuse, c’est-à-dire que le gouverneur, M. de Chaulnes, voulant dissiper le peuple par sa présence, a été repoussé chez lui a coups de pierres ; du moment que M. de Forbin arrive avec six mille hommes de troupes contre les mutins, et que ces pauvres diables, du plus loin qu’ils aperçoivent les troupes royales, se débandent par les champs, se jettent à genoux, en criant Meà culpà (car c’est le seul mot de français qu’ils sachent) ; quand, pour châtier Rennes, on transfère son parlement à Vannes, qu’on prend à l’aventure vingt-cinq ou trente hommes pour les pendre, qu’on chasse et qu’on bannit toute une grande rue, femmes accouchées, vieillards, enfants, avec défense de les recueillir, sous peine de mort ; quand on roue, qu’on écartèle, et qu’à force d’avoir écartelé et roué l’on se relâche, et qu’on pend : au milieu de ces horreurs exercées contre des innocents ou pauvres égarés, on souffre de voir Mme de Sévigné se jouer presque comme à l’ordinaire ; on lui voudrait une indignation brûlante, amère, généreuse ; surtout on voudrait effacer de ses lettres des lignes comme celles-ci : « Les mutins de Rennes se sont sauvés il y a longtemps : ainsi les bons pâtiront pour les méchants : mais je trouve tout fort bon, pourvu que les quatre mille hommes de guerre qui sont à Rennes, sous MM. de Forbin et de Vins, ne m’empêchent point de me promener dans mes bois, qui sont d’une hauteur et d’une beauté merveilleuses ; » et ailleurs : « On a pris soixante bourgeois ; on commence demain à pendre.
Ses sentiments affectifs trouvèrent à s’employer sans contrainte dans le foyer domestique ; les événements de la Révolution commencèrent bientôt de les distraire et d’y introduire des émotions nouvelles. […] Toutes ces passions humainement si nobles, ces zèles excessifs, soit politiques, soit maternels, ces préférences, ces fougues d’une âme qui aspire à trop étreindre, commencèrent de s’abattre peu à peu en prière et en larmes de paix devant Dieu.
Le comte Hervé était trop occupé de ce qu’il recevait pour s’apercevoir d’autre chose ; il sortit en saluant, et lorsqu’il passa devant les fenêtres, Christel vit qu’il avait déjà brisé l’un des cachets, et qu’il commençait à lire avidement ce qui semblait si pressé de l’atteindre. […] Le courrier de Paris arrivait vers deux heures et demie, à l’issue du dîner ; bien peu après, dès que sa mère lassée commençait à sommeiller, Christel s’approchait sans bruit du bureau et faisait rapidement le départ ; puis elle prenait la lettre pour Hervé, mise tout d’abord de côté, et la tenait longtemps dans sa main, et non pas sans trembler, comme si elle se fût permis quelque chose de défendu.
Nous avons commencé par l’Odyssée, parce que, l’Odyssée, c’est l’homme ; l’Iliade, c’est le poète. […] Puis vinrent les ténèbres des âges barbares, qui enveloppèrent pendant près de mille ans l’Occident d’ignorance, et qui ne commencèrent à se dissiper qu’à l’époque où les manuscrits retrouvés d’Homère, dans les cendres du paganisme, redevinrent l’étude, la source et l’enthousiasme de l’esprit humain.
Il ne faut pas oublier cependant que l’Art poétique est le terme d’une évolution commencée avant Descartes, et par conséquent hors de son influence : il est l’expression complète de l’esprit classique, qui n’a point son origine et sa cause dans l’esprit cartésien ; mais l’esprit classique et l’esprit cartésien sont deux effets parallèles et deux manifestations formellement différentes d’une même cause, d’un certain esprit général qui s’est trouvé formé au commencement du xviie siècle d’une association d’éléments et par un concours d’influences dont je n’ai pas ici à tenter l’analyse. […] Il entrevit alors cette vérité importante : que le mouvement général de la littérature se compose d’un grand nombre de mouvements particuliers, de vitesses très inégales ; qu’il y a pour une langue, et qu’il y a pour chaque genre des points de perfection qui sont atteints à des moments très différents : le progrès commence à peine d’un côté, que la décadence se fait sentir de l’autre.
La tragédie littéraire commença alors, mais alors seulement, d’être une œuvre de théâtre. […] La société polie suivit ses poètes, le cardinal de Richelieu se déclara amateur passionné du genre dramatique, et les honnêtes femmes commencèrent à se risquer chez les comédiens.
On connaît la qualité d’une passion à deux moments principaux : lorsqu’elle commence, et lorsqu’elle finit. […] Voilà comment aux environs de 1700 on commence à trouver une singulière jouissance à épier en soi et autour de soi les manifestations sentimentales.