nous n’entendons pas seulement un gouvernement, mais une époque, — rechercher comme le botaniste cherche dans la fleur le point noir qui doit la faire périr, rechercher le point d’erreur ou de faiblesse par lequel tout ce qui semblait si vivant devait s’altérer et durer si peu, qu’à quelques années de distance, c’était fini ou à peu près de ce qui paraissait éternel, n’est-ce pas là un magnifique sujet d’histoire, plus beau, selon nous, et plus tentant pour une forte pensée, que l’histoire d’une époque qui eût construit des œuvres durables et accompli tout son destin ? […] Si un talent pareil, sans grand ressort naturel, comme on vient de le voir, s’anime donc quelque part, et se met à vivre, comme dans cette histoire littéraire de la Restauration, par exemple, avec une intensité qui étonne, il faut chercher, dans la loyauté des convictions et la profondeur des croyances, le secret de cette vie soudaine et de cette inspiration sur laquelle, avec le talent, un peu cotonneux de l’auteur, on n’était pas en droit de compter. […] Vous cherchiez un esprit littéraire, occupé de choses littéraires, et vous ne trouvez plus que le soldat d’un parti qui fait l’exercice, en douze temps, de l’embrassade avec tout le monde, pour le compte de la Fusion ! […] Nettement ne va pas chercher ses points de départ si avant.
franchement, nous avons vainement cherché dans ce livre des Consolations cet accent sincère qui traduit, de manière à ce qu’on ne puisse pas s’y tromper, ces deux choses qui sont consubstantielles dans les grands poètes, leur moralité et leur génie, et font du tout, quand on l’exprime bien, ce qu’on appelle une originalité. […] Il y est toujours, cet accent d’une réalité qui palpite, et qui, en somme, n’a perdu que de son intensité, tandis qu’au contraire l’Augustin vrai que je cherche, l’Augustin dans lequel le poète veut fondre le René pour en faire un type inattendu, une autre création poétique vivante, je ne le vois pas. […] Le ton augustinien de cette préface n’est que l’imprégnement de la lecture des Confessions en un esprit qui cherche à réaliser son procédé poétique, comme il le dit un peu trop, avec des airs de littérateur à projets et à combinaisons, à la fin de ce petit traité de l’Amitié, qu’il achève par de… l’amour-propre d’auteur. […] Les exceptions y sont ; voyez, par exemple, ce marbre ailé, dédié à David d’Angers, sur un de ses ouvrages, Le Joueur d’orgue, quelques Sonnets vigoureusement frappés, etc. : mais il faut les chercher à travers une langue et une inspiration si laborieuses que je ne pense pas que M.
Ce n’est pas un homme libre, c’est un esclave : ne cherchez pas en lui un artiste désintéressé. […] L’artiste ne cherche pas, on dirait plutôt que l’idée lui échappe. […] Il a passé sa vie à chercher des idées, les trouvant quelquefois. […] En dehors de ses études et de ses représentations grotesques, il passait son temps à chercher un ami, et, quand il avait bu, ses yeux pleuraient abondamment les larmes de la solitude.
Il serait peut-être curieux de chercher comment l’éloquence, perdue depuis tant de siècles, après avoir régné à Athènes, à Rome et dans Byzance, reparut au bout de douze cents ans chez les descendants des Celtes, et dans un pays où il n’y avait ni liberté à venger, ni intérêts d’état à défendre. […] Lingendes fit le premier des efforts heureux pour la chercher ; et dans son oraison funèbre de Louis XIII, d’ailleurs assez médiocre, on en rencontre assez souvent des traces. […] Cicéron contre Catilina et contre Antoine, s’abandonnait à son génie ; et les expressions, les tours, les mouvements, venaient le chercher en foule, et se précipitaient au-devant de lui : ce même orateur, quand César régna dans Rome, voulut lui adresser une espèce de discours en forme de lettre, où il conciliât ce qu’il se devait à lui-même, et ce qu’il fallait accorder au nouveau maître que lui avait donné Pharsale ; il recommença six fois, et n’en put venir à bout ; et il y eut, dans l’éloquence même, quelque chose d’impossible à Cicéron. […] De là, souvent notre espèce d’incrédulité pour les mouvements extraordinaires et passionnés de l’âme ; de là, surtout, dans l’éloquence comme au théâtre, cette facilité à saisir les petites teintes de ridicule qu’une circonstance étrangère mêle quelquefois aux grandes choses, et qui, surtout, sont si voisines du pathétique que l’on cherche.
Je cherche sous quelle nuance subtile se laisse concevoir chez cet esprit de tant de supériorité et de clairvoyance la perfide forfaiture dont on l’accuse. […] Pourtant elle s’accorde par quelque côté aux préoccupations morales de ceux qui sentent et comprennent notre temps et cherchent à le définir sans convention. […] On n’a guère la curiosité de les y chercher, tant ce qu’il crée de son fond est de même venue, de même famille. […] Rien de franc, rien de pur ; jamais, et pour cause, la mélodie à nu, la belle ligne qui s’élance, se déroule et ne cherche à valoir que par soi. […] De ce qu’a de particulier l’émotion qui le soulève et le met en état de grâce artistique, il cherche toujours à dégager les lignes de l’universel.
Collin, ils n’y cherchent plus ni ménagements ni finesse. […] C’est certainement sur le théâtre que la foule cherche le plus des sermonnaires. […] Jourdain et ne cherche qu’à le préserver de ceux qu’on lui joue. […] Cela donne envie de mendier. » De même un spectateur à Tartuffe peut penser : « Cherchons une bonne dupe. […] Donc que l’honnête fille ne cherche point à être un « honnête homme ».
On donna huit jours de répit au pauvre Joubert ; après quoi tu iras chercher fortune ailleurs ! […] Quels beaux comédiens il va chercher pour former cette illustre compagnie à son poète ! […] Cet homme a des duels, comme on a des poignées de main dans la rue, et il envoie chercher un témoin, par son domestique, comme on envoie chercher sa bourse, quand on l’a oubliée sur sa table. […] D’abord la soubrette va chercher un portrait dans l’habit de M. […] On les chercha longtemps elle et lui, elle surtout.
Aujourd’hui même le moment ne me semble pas encore venu pour chercher et pour donner la clef de cette organisation d’artiste et de poëte qui est assurément la plus extraordinaire et la plus inattendue qu’ait vue paraître la littérature française . Que si ma pensée se reporte, non plus sur le poëte, mais sur l’homme auquel tant de liens de ma jeunesse m’avaient si étroitement uni et en qui j’avais mis mon orgueil, ressongeant à celui qui était à notre tête dans nos premières et brillantes campagnes romantiques et pour qui je conserve les sentiments de respect d’un lieutenant vieilli pour son ancien général, je me prends aussi à rêver, à chercher l’unité de sa vie et de son caractère à travers les brisures apparentes ; je m’interroge à son sujet dans les circonstances intimes et décisives dont il me fut donné d’être témoin ; je remue tout le passé, je fouille dans de vieilles lettres qui ravivent mes plus émouvants, mes plus poignants souvenirs, et tout à coup je rencontre une page jaunie qui me paraît aujourd’hui d’un à-propos, d’une signification presque prophétique ; je n’en avais été que peu frappé dans le moment même.
Vives et piquantes, elles abondent en saillies de gaieté et en railleries de bon goût ; on dirait que par ses agaceries elle cherche à relever l’âme contrite de sa dévote amie. […] Ils devraient, ce me semble, laisser leurs disputes jusqu’à ce que la paix générale fût faite, et ensuite recommencer leurs guerres civiles, s’arracher leurs bonnets de la tête, s’ils en avaient envie ; mais présentement nous avons des choses plus sérieuses ; et pour moi, j’ai si fort regardé ces deux partis avec indifférence, que je n’ai pas voulu presque en entendre parler, et que je cherche toujours mes confesseurs exempts de haine ou d’amitié pour eux. » Grâce à madame des Ursins et à la reine d’Espagne, princesse remplie de force et de prudence, l’intérieur de cette cour demeura libre de toute intrigue religieuse, quoique le roi Philippe méritât d’être appelé un grand saint ; et, malgré l’exemple de la France, on n’eut à s’occuper en Espagne que des soins de la guerre.
Amyot avait bien rencontré en s’arrêtant à Plutarque : un bon esprit plutôt qu’un grand esprit, un auteur lui laisse les questions ardues ou dangereuses, ou du moins qui ne parle ni politique ni religion ni métaphysique d’une façon offensive, un causeur en philosophie plutôt qu’un philosophe, moins attaché à bâtir un système d’une belle ordonnance, qu’à regarder l’homme, à chercher les règles, les formes, les modes de son activité : en un mot, un moraliste. […] Homme d’une époque tardive et raffinée où s’amalgamaient en une civilisation hybride et Rome et la Grèce et l’Orient, moraliste plus attentif au fonds humain qu’à la particularité historique, et, quand il cherche la variation et la singularité, plus curieux de l’individu que des sociétés, Plutarque offrait déjà les temps anciens dans l’image la plus capable de ressembler aux temps modernes.
Habitués au latin, au grec, à des langues mortes dont ils trouvaient les formes fixes, les règles certaines, le type désormais immuable dans les écrivains anciens, ils cherchaient le français et ne le trouvaient nulle part. […] Les soldats, les courtisans, les dames reçoivent par mode les mots des étrangers auxquels nos Français vont se frotter, ou qui viennent chercher fortune chez eux.
Charles Maurras devaient, quinze ans plus tard, entraîner dans le régionalisme toute une jeunesse inquiète, et qui, lasse du renanisme sceptique, cherchait un appui, se cherchait elle-même ses origines, ses racines, les moyens de se développer et de grandir.
La morale est une réalité vivante et agissante ; c’est un système de faits donnés ; en faire l’étude du point de vue de la science *, ce n’est pas chercher à la mettre d’accord avec telle ou telle doctrine métaphysique, c’est l’observer telle qu’elle est et tenter de l’expliquer. […] Au lieu de spéculer sur cette lacune au profit du mystère et de l’obscurantisme, il faut chercher à la combler.
Je compare, je cherche, je corrige, et, par ce seul effort de volonté, il se trouve que je parviens à sentir autrement, je découvre des images nouvelles, ma volonté a éveillé mon émotivité et ma sensibilité. […] Rousseau qu’il faut chercher le commencement de la couleur descriptive, bien que le Contrat social soit encore un bel exemple de style abstrait.
ou bien un philosophe qui était tout à la fois physicien, géomètre, naturaliste, politique, dialecticien, qui avait porté l’analyse dans toutes les opérations de l’esprit, assigné l’origine et la marche de nos idées, cherché dans les passions humaines toutes les règles de l’éloquence et du goût, et en qui le concours et l’union de toutes ces connaissances devaient former un esprit vaste et une imagination qui agrandissait tous les arts en réfléchissant leur lumière les uns sur les autres, ne devait-il pas en effet avoir moins d’estime pour un orateur qui avait plus d’harmonie que d’idées, et pour un maître d’éloquence qui savait mieux les règles de l’art, que l’origine et le fondement des arts même et des règles ? […] Cette manière de chercher de petits rapports qui étonnent l’esprit sans l’éclairer, n’a dû être approuvée dans aucun siècle.
Il conviendra de chercher la mesure dans laquelle fut ou non française l’œuvre de Mallarmé. […] Il ne tirait sa matière poétique que de lui. : Or un lyrique, s’Il a de l’étoffe, cherche toujours à dépasser le lyrisme. […] Le vrai mystificateur cherche à ne pas le paraître, mais à l’être. […] Chercher, par exemple, comme le veut M. […] Avec l’idée de l’éloquence est présente à ses côtés l’idée de la matière dont elle cherche à se passer.
Je n’ai jamais vu jouer cette pièce ; mais si j’étais comédien, je chercherais la tradition dans l’ouvrage même. […] L’ouvrage fut généralement désapprouvé ; les premiers succès de l’auteur, rendaient ses juges difficiles ; d’ailleurs les comédiens des cinq troupes, qui rivalisaient alors avec la sienne, ne cherchaient pas à lui faire des amis. […] Le jeune homme profite des leçons de son maître, cherche fortune, plaît à une belle, et cette belle est la femme du docteur. […] Amphitryon furieux, proteste qu’il arrive à l’instant de l’armée, et va chercher des témoins pour attester la vérité de ce qu’il avance. […] Baron, reconnaît ses torts, il ne cesse de répéter qu’il ne cherche pas à se rapprocher de Molière, parce qu’il se croit indigne de ses bontés.
Lui, cependant, s’en alla tout imprégné d’une joie profonde, comme s’il avait enfin trouvé la paix morale si longtemps cherchée. […] À son tour, il voulut chercher dans un cloître l’oubli et le repos, en même temps que son âme indécise continuait à lui suggérer mille prétextés contraires. […] Son âme naturellement religieuse apprit de ce maître à chercher dans la beauté l’absolu dont elle avait soif. […] Et il proteste contre cette confusion ; après quoi il cherché querelle à M. […] Voyez, par exemple, et sans chercher plus loin, le cas de M.
Sa mémoire est riche, exacte et presque infaillible ; son jugement est sain, exempt de troubles autres que ceux qu’il cherche, de passions autres que ses colères contenues ; il est studieux et calme. […] Cherchez et trouvez pour lui une vie assurée, car à lui seul il ne saura trouver que la mort ! […] Il fait lentement le tour du cercle et cherche partout un passage impossible. […] Il cherche des bienfaiteurs, il en trouve et il écrit contre eux. […] Tandis que le Quaker s’achemine vers l’escalier, Kitty Bell cherche à voir, à travers les portes vitrées, s’il n’y a personne qui puisse donner du secours ; puis, ne voyant rien, elle suit le Quaker avec terreur, en écoutant le bruit de la chambre de Chatterton.
— Eh bien, allez la chercher ; je ne puis quitter Meisenthâl sans lui dire adieu. » Orchel entra dans la maison, et quelques instants après Sûzel paraissait, toute rouge. […] Mais bientôt tu t’en chercheras une toi-même. […] Longtemps il la chercha, de plus en plus inquiet ; enfin il la découvrit au loin, cachée derrière une guirlande de chêne tombant du pilier à droite de la porte. […] — Çà, dit Christel, sauf votre respect, monsieur Kobus, et malgré tout le plaisir que j’aurais à rester, je ne puis le prendre sur moi ; il faut que je parte… et je venais justement chercher Sûzel. — Chercher Sûzel !
Cherchez au loin ! […] Çà donc, prenez votre loupe, prenez votre crochet, prenez votre hotte, et cherchez bien ! […] Peut-être bien qu’à la fin de cette course, nous trouverons la solution du problème que nous cherchons. […] Il cherche ce qui est simple, réglé, contenu dans de justes bornes. […] tel cherche bien loin ce qui est sous sa main.”
Cela doit être d’autant plus poétique que la poésie a négligé davantage jusqu’ici ces trésors de descriptions, de sensibilité, de naturel, de passions douces, enfouis à notre insu sous la pierre du foyer domestique, dans le jardin, dans le verger, dans la prairie, dans la vigne, dans la montagne qui borne le court horizon, dans le coin de ciel en vue de la fenêtre où se couche le soleil, où se lève l’étoile, dans l’enfant à la mamelle, dans la mère souriante, dans le père sérieux, dans l’aïeul prévoyant, dans le fils docile, dans la jeune fille rêveuse, dans la servante attachée à l’âtre, seconde mère des enfants, et jusque dans le chien nourri d’affection, qui cherche aussi souvent la tendresse dans les yeux que le pain sous la table. […] Ils savent que je suis à l’étude avant le soleil : ils cherchent à me voir sans être vus. […] Les visiteurs et les enfants du château s’ingéniaient à chercher des yeux, à appeler de la voix ces petits bergers invisibles, et qui se gardaient bien de se montrer, quand j’arrivai moi-même au rendez-vous par le sentier opposé de la montagne. […] Alexandre a le charme : qu’il se garde bien de chercher mieux ; qu’il se garde de vouloir, à l’exemple de ses amis, planer plus haut que nature dans le vague espace des abstractions. […] J’appris, dans une longue conversation, que cette jeune fille était une Irlandaise, d’une famille aristocratique et opulente dans l’île d’Émeraude ; qu’elle était fille unique d’une mère veuve qui la faisait voyager pour que l’univers fût son livre d’éducation, et qu’elle épelât le monde vivant et en relief sous ses yeux, au lieu d’épeler les alphabets morts des bibliothèques ; qu’elle cherchait à connaître dans toutes les nations les hommes dont le nom, prononcé par hasard à ses oreilles, avait retenti un peu plus profond que les autres noms dans son âme d’enfant ; que le mien, à tort ou à raison, était du nombre ; que j’avais parlé, à mon insu, à son imagination naissante ; qu’enfant, elle avait balbutié mes poèmes ; que, plus tard, elle avait confondu mon nom avec les belles causes perdues des nations ; que, debout sur les brèches de la société, elle avait adressé à Dieu des prières inconnues et inexaucées pour moi ; que, renversé et foulé aux pieds, elle m’avait voué des larmes.… les larmes, seule justice du cœur qu’il soit donné à une femme de rendre à ce qu’elle ne peut venger ; qu’elle était poète malgré elle ; que ses émotions coulaient de ses lèvres en rythmes mélodieux et en images colorées.
Moi qui étais si en peine sur lui, qui cherchais tant à tout savoir, où qu’il soit maintenant, c’est fini. […] Que vais-je chercher dans les créatures ? […] Mon père est allé chercher quelques livres dans une bibliothèque voisine. […] » XIII À mesure que le chagrin lui retire sa vie, elle cherche évidemment à la retenir instinctivement par quelques riantes images, réminiscences impuissantes de la jeunesse. […] XX Mais vous qui vivez à la campagne, soit dans le château démantelé de vos pères, non loin de l’église du village et des pauvres du hameau, soit dans la maison modeste, château nivelé de l’honnête bourgeoisie du dix-neuvième siècle, élevant là des fils, des filles, des sœurs étagées par rang d’âge dans la vie, qui vous demandent des livres à la fois intéressants et sains, où respirent dans un style enchanteur toutes les vertus que vous cherchez à nourrir dans votre jeune tribu ; vous qui, après une existence laborieuse, vous êtes retirés à moitié de la vie active dans le verger de vos pères pour y soigner les plantes naissantes destinées à vous remplacer sur la terre, et qui voulez les saturer de bonne heure de ce bon air vital plein des délicieuses senteurs de l’air ; enfin vous qui, déjà vieillis et désintéressés de votre propre existence prête à finir, voulez cependant jeter un dernier regard consolant sur les péripéties intérieures de ceux qui traversent les sentiers que vous avez traversés, afin d’y retrouver vos propres traces et de vous dire : « Voilà ce que j’ai éprouvé, pensé, senti, prié dans mes moments de tristesse ou de consolation ici-bas ; voilà la moisson en gerbes odorantes que j’emporte à l’autre vie » ; mettez à part, ou plutôt gardez jour et nuit sur votre cheminée, comme un calendrier du cœur, non pas ce livre confus où l’on a entassé pêle-mêle les œuvres du frère et de la sœur pour que le génie de l’une fit passer sur la médiocrité de l’autre, mais le volume de Mlle de Guérin, cette sainte Thérèse de la famille, qui n’a écrit que pour elle seule, et dont une amitié longtemps distraite n’a recueilli que bien tard les chefs-d’œuvre involontaires qu’elle oublia de brûler au dernier moment.
Les chances de la guerre ayant soumis la Belgique à Custine ou à Dumouriez, il était venu plus récemment chercher asile et sécurité à Lauzanne ; il se nommait M. de Surville, il était né dans le Vivarais, sur une de ces montagnes qu’arrose et ravage l’Ardèche. […] VII Après plusieurs années d’un deuil inconsolable, Clotilde chercha quelque diversion dans la poésie : elle entreprit deux grands poëmes dont il ne reste que des fragments. […] la tombe s’ouvre sans pitié sous les pas de ma jeunesse ; et pendant que je suis en proie aux plus cuisantes douleurs, je cherche à les tromper quelques heures en m’entretenant avec toi. […] M. de Surville quitta une seconde fois sa compagne chérie et son asile en Suisse pour aller chercher dans l’Ardèche quelques débris de sa fortune. […] Ainsi les exilés cherchaient à honorer la mémoire de ces proscrits qui n’avaient à laisser à leur patrie que les échos du fleuve de Babylone — Super flumina Babylonis sedimus et flevimus. — Cette négociation dont nous avons la preuve n’eut point de résultats : la veuve de M. de Surville attendit des temps plus sereins.
Celui-là seul me choquera qui cherchera à me plaire où à plaire à d’autres. […] Il a trop cherché, le pauvre dément, la joie qui n’existe pas, « le baiser qui pense ». […] En revanche, rien n’est plus grossier que le latin grossier et il faudrait chercher longtemps pour trouver un être plus vulgaire qu’Armand Silvestre. […] Consciencieusement, il les cherche. […] Elle l’appelait inutilement ; elle cherchait en vain son regard.
Pour les figures, ceux qui ne cherchent que la vérité, ne leur sont pas favorables ; et ils les regardent comme des piéges que l’on tend à l’esprit pour le séduire. […] Je ne cherche à faire honneur à mon art, qu’en l’employant à mettre en jour la vérité et la vertu. […] Ainsi les poëtes lyriques ne sçauroient s’appliquer avec trop de soin à le connoître et à le chercher. […] J’ai mieux aimé, pour faire au moins quelque chose de nouveau, imaginer quelques fictions du genre de celles d’Anacréon, les traiter à sa maniére, et chercher selon mes forces, cette douceur et cette facilité de style, qui sont un de ses plus grands charmes. […] L’abus de cette méthode a produit les pointes, où l’on ne cherchoit qu’à surprendre et à ébloüir l’esprit ; mais aussi en la négligeant, on perd un des plus sûrs moyens de plaire.
Je conçois très bien, Monsieur, qu’un homme de votre âge ait cherché avec ardeur un nouveau chemin pour arriver plus tôt à des succès ; mais je ne conçois pas qu’en y entrant, vous ayez eu besoin de salir les réputations anciennes et modernes2. […] Il n’y a jamais cherché la fortune, mais il y poursuivait une renommée pure, légitime : douce chimère qui nous fait oublier l’absence de la richesse, et berce, par l’espoir de n’être pas tout à fait oublié, les derniers ans de notre laborieuse existence ! […] Car il ne suffit pas du désir de chercher à surpasser ses rivaux, il faut encore tâcher de n’obtenir un triomphe que par des moyens communs à tout le monde. […] Selon moi le vrai civisme de l’auteur dramatique qui ne s’est point lancé dans la carrière de la politique est d’éclairer les hommes par une douce philosophie, de les reprendre spirituellement de leurs vices et de leurs travers, et enfin de chercher à les rendre meilleurs. […] Moi, je crois au contraire que loin de nous avoir fait un public, vous avez complètement défait le nôtre ; public bien respectable dont j’ai longtemps brigué les honorables suffrages ; public qui se composait alors d’une grande partie de la jeunesse instruite, de l’élite de la société, d’un grand nombre d’anciens magistrats, d’artistes, de savants qui le soir régulièrement venaient se délasser de leurs graves travaux et chercher de douces émotions ou égayer leur esprit à nos jeux scéniques.
Pour tous ceux qui savent ce que c’est que l’organisme d’un style et sa génération dans la pensée, Villemain est un de ces esprits qui travaillent énormément le mot-à-mot de leur phrase et en cherchent longtemps l’effet. […] Ce qui prouve, du reste, la triple absence de l’aperçu, de la sensibilité et de la science réelle en Villemain, c’est qu’au meilleur moment de sa jeunesse et de sa force il n’ait cherché dans les Pères et dans l’étude de leurs écrits qu’une raison et qu’un moyen d’enseigner l’éloquence, comme si l’éloquence s’enseignait ! […] II Le sens de ce livre est dans la préface, c’est là qu’il faut aller chercher toute la pensée de son auteur. […] Il ne cherche pas même à se l’expliquer. […] Pour boucher cet immense et inexplicable hiatus, dans un livre qui s’appelle La Tribune moderne, où l’on cherche Mirabeau en vain, Villemain nous a donné quatre hommes qui n’en sont pas même la petite monnaie.
La longévité des nations qui traversent le temps et qui ont toutes cherché à défendre le mariage et la légitimité paternelle comme la source même de leur double vie, l’Antiquité, par l’eunuchat, cette invention du désespoir, dégradante et terrible, et le Christianisme, qui a transfiguré toutes les institutions antiques par un autre eunuchat volontaire qui retranche, avec la volonté, la convoitise du cœur de l’homme et crée une atmosphère de pudeur inconnue avant Jésus-Christ, cette longévité relative des nations ne lui a rien appris pour, dans cette occasion, s’en souvenir ! […] Peu nous importent les descriptions plus ou moins réussies de cette femme qui ressemble à un portrait de Rubens : ce que nous cherchons en elle, comme dans son amant, c’est l’étincelle divine, la notion morale, et elle n’est pas plus dans l’une que dans l’autre. […] Feydeau soit dispensé de regarder dans le cœur de ses amants et d’y chercher ce qui s’y passe ; mais le physique du bonheur est plus aisé à décrire que ses mystères, et d’ailleurs, l’inventaire de cette félicité n’est pas très-long. […] Il n’y avait dans l’auteur de Fanny rien du tout… qu’un écrivain qui cherchait, n’importe où, le sujet d’un livre, et qui, ennuyé et dégoûté (avec juste raison) de cette éternelle tombola littéraire où l’adultère gagnait toujours, s’était dit : « Mais si je renversais la thèse pour faire du neuf… » et qui l’a renversée, qui a tout simplement retourné ce vieux gant sali… Daniel nous apprend aujourd’hui que dans l’auteur de Fanny il n’y avait pas davantage. […] Il s’est donné le luxe d’un pouvoir vieillissant, car enfin il n’a pas dû chercher un appui !
Toutes les occasions de rapprochement doivent être cherchées avec soin. […] Un jour, sur son carnet de soldat, il note : Avec ma manie de chercher à comprendre les autres, même les ennemis, j’ai découvert une grande beauté au rêve colossal de conquête de ce peuple allemand qui, l’âme embrumée par son tabac et sa musique, s’est rué sur nous et a failli nous asservir par sa discipline et son héroïsme. […] Les Joseph Hudault et les Pierre de Rozières sont représentatifs d’une foule d’admirables jeunes gens, plus nombreux, plus ardents à mesure que s’approchait la guerre, et qui cherchaient pour eux-mêmes et pour le pays une discipline de vie. […] Lagrange cherchait des orages, lui fussent-ils funestes. […] Mes hommes viennent d’aller chercher la soupe et pour bien me battre, je vais bien manger.
Comment l’homme sent, imagine, pense, veut, agit, c’est-à-dire quel est le phénomène organique ou psychique qui sert de condition à chacun de ces phénomènes de la vie morale, voilà ce que cette école cherche à expliquer en s’appuyant sur un genre d’observation qu’il ne faut pas confondre avec l’observation immédiate et directe, telle que la pratiquent Maine de Biran, Jouffroy et les psychologues de leur école. […] Laissant à ce qu’elle appelle la vieille psychologie la contemplation de l’âme elle-même et la solution des problèmes métaphysiques qui s’y rattachent, elle ns regarde, ne voit l’homme que dans les faits, dans les actes, dans les œuvres de sa vie intellectuelle et morale, l’étudié par conséquent dans son histoire, sans chercher à sonder les mystères de sa nature intime. […] C’est là toute l’explication que peut chercher une psychologie qui ne prétend pas atteindre les causes internes des phénomènes. […] « Il faut reconnaître, dit Stuart Mill, que l’association est la théorie vraie de la production des phénomènes de l’esprit, et par conséquent qu’il serait antiphilosophique d’en chercher une autre explication. » Et ailleurs : « Il n’existe aucun phénomène de l’esprit, excepté ceux que l’association des idées présuppose, dont on puisse dire qu’en vertu de sa nature il ne pourrait résulter de cette association. […] Ces sciences, qui ne pratiquent pas d’autre méthode que celle de Bacon, ne cherchent que des lois ; et quand elles emploient les termes de cause et de force, c’est uniquement pour exprimer des abstractions, c’est-à-dire des faits généralisés.
La vérité, c’est que Senancour cherchait la pierre philosophale. […] Une faculté ne peut chercher sa satisfaction ultime dans son anéantissement. […] Ils cherchent la même chose : la félicité sur terre. […] Chacun cherchait en soi-même l’alpha et l’omega de tout. […] Mais ils cherchent le vrai.
Seraient-ce là, Viviane, des analogies qu’il m’ait fallu chercher d’un esprit de paradoxe ? […] Il étudie le traité de Cicéron sur l’Amitié ; il cherche à pénétrer le sens difficile des auteurs latins. […] Elle cherche dans les douleurs semblables à la sienne un écho sympathique. […] Comment se décider à chercher quatre ou cinq sens différents à un seul vers ? […] Cependant, même dans ce détail, pour peu que l’on y cherche la ligne essentielle, on retrouve la grandeur.
Il est allé y chercher du miel. […] Pendant vingt ans, notre pauvre Allemand chercha fortune. […] » Le vieillard s’inclina en silence et courut chercher les clefs. […] Quand, quelques jours après, Lavretzky vint le chercher en calèche, il essaya de se dire malade. […] Lemm ne répondit pas à ces embrassements ; il chercha même à l’éloigner du coude.
Dans cette période (1627-1658), la couleur de la comédie est à peu près trouvée dans l’exclusion du pathétique ; mais on cherche la matière, et l’on tente diverses directions. […] Molière cherche toujours à faire vrai. […] Il suit de là que l’intrigue n’aura qu’une place secondaire : Molière n’y cherche — en général — ni la source du rire, ni l’air de réalité. […] Il y a pourtant une limite, celle que peut fixer un esprit qui estime infiniment et cherche passionnément le vrai. […] Beaucoup pilleront Molière, lui déroberont des traits, des scènes, des mots : nul ne cherchera sérieusement à prendre un sujet comique de la même prise que ce grand maître.
De ce vers qui n’était plus qu’un mécanisme, une simple loi de combinaison des mots pour produire, avec des difficultés en plus, les mêmes effets qu’on cherchait dans la prose, de ce vers atone, les romantiques ont fait une volupté de l’oreille. Ils ont rappelé les mots à leur fonction de sons, et dans la qualité de ces sons ils ont cherché un caractère, une expression, un plaisir. […] Et le pire contresens qu’on pourrait faire serait de chercher dans les faits de sa vie silencieuse l’explication de son œuvre. […] Il a fait assez pour être un maître : aujourd’hui que nous voyons se dérouler toute son œuvre, nous apercevons qu’il tâtonne encore et cherche ses voies. […] L’amour trompe, mais il n’y a de bonheur que dans l’amour : il faut le chercher toujours, sans espérer de le conserver ; il faut le chercher non pour l’avoir, mais pour l’avoir eu : car l’avoir est une misère, mais de l’avoir eu, là est le délice.
On sent qu’il cherche à présenter ces mouvements si profondément juifs de caractère et d’esprit sous une forme qui soit intelligible aux Grecs et aux Romains. […] Geiger, que la vraie notion des circonstances où se produisit Jésus doit être cherchée dans cette compilation bizarre, où tant de précieux renseignements sont mêlés à la plus insignifiante scolastique. […] Les détails matériels ont dans Marc une netteté qu’on chercherait vainement chez les autres évangélistes. […] Chercher à expliquer ces récits ou les réduire à des légendes, ce n’est pas mutiler les faits au nom de la théorie ; c’est partir de l’observation même des faits. […] Souvent on sent que l’auteur cherche des prétextes pour placer des discours (ch.
Certains psychologues ont cherché la première origine des émotions dans le domaine de l’intelligence et ont voulu les expliquer par un simple jeu d’idées. […] Quant au geste d’élever et d’étendre les mains en se renversant en arrière, Darwin en cherche l’explication dans son « principe d’antithèse » selon lequel une passion provoque, par contraste, les mouvements opposés à ceux de la passion contraire ; mais il nous semble que l’explication la plus simple est d’admettre que ce geste a pour but de se mettre en garde contre l’objet étonnant comme contre l’objet effrayant. […] C’est dans les tissus mêmes de l’organisme, dans les intimes propriétés de la substance vivante, qu’on doit avant tout chercher les raisons mécaniques et physiologiques des phénomènes d’expression. […] Il faut donc, pour rendre compte d’un mouvement expressif, chercher : 1° l’état sensitif et intellectuel qu’il exprime ; 2° l’état affectif ; 3° l’attitude correspondante de la volonté. […] C’est dans l’effet des émotions non sur l’intelligence, mais sur l’activité primordiale et sur l’appétit, qu’il faut chercher la vraie origine des divers mouvements expressifs ; or, nous savons que le plaisir est essentiellement une augmentation de l’activité vitale, tandis que la douleur on est une diminution : c’est donc là le principe dont il faut partir pour rechercher par quels mouvements se traduiront plaisirs et douleurs.
Il ne cherche pas les images ; elles s’offrent à lui, elles s’imposent même, puisqu’elles ne sont pour la plupart que les rapports entre les phénomènes de la nature et les travaux des hommes. […] Elle a bien commencé ; mais sous les yeux de l’adversaire qui ne la quittent pas, peu à peu elle se lasse, hésite, cherche ses mots ou elle a l’air de se lasser, d’hésiter, de chercher ses mots, car Elmire est très forte, et l’aventure l’amuse. […] et au génie aventureux qui cherche à travers le monde une âme pareille à son âme et qui meurt sans l’avoir trouvée. […] Mais déjà Shelley avait trouvé une de ces autres formes mortelles « où il cherchait l’ombre de l’idole de sa pensée ». […] Il cherche de plus en plus, selon ses propres termes, la vérité en dehors de l’exactitude et la ressemblance en dehors de la copie conforme.
Maxime du Camp, avec moins de fini, se rattache par le côté de Théophile Gautier à l’école de Victor Hugo ; il aime et cultive la description pour elle-même, il la cherche ; un de ses premiers soins a été de visiter cet Orient que le maître n’avait chanté que de loin et sur la foi du rêve. […] Depuis que ces cinq hommes forts, réduits au silence pour une cause ou pour une autre, nous font défaut, « la nuit est revenue, dit M. du Camp ; chacun se traîne à travers l’obscurité pour chercher la lumière, et nul ne la trouve. […] et c’est ce que plus d’un académicien a déjà provoqué), afin de chercher le beau, le vrai et le bien par tous les moyens possibles. » On le voit, de tout ce que demande là M. du Camp dans son projet de réorganisation académique, une moitié est vraiment bien difficile à fixer et à saisir, l’autre moitié est tout admise et en voie de se réaliser.
Il faut rabattre de ces paroles, je le sais ; mais rabattez ce que vous voudrez, il en restera encore assez pour déceler le symptôme que nous y cherchons. […] C’est là où est le bonheur, et c’est là sûrement où, s’il est possible, j’irai le chercher. […] Enfin, pour en finir, mon frère est allé les chercher.
Croyez qu’il n’y a point de Dieu ; mais il y a un journaliste, un gamin… car enfin je ne suis qu’un gamin… « Au fait, je ne sais pas jusqu’à quel point je vaux mieux qu’eux… Je fais un métier de bourreau, et je ne suis pas absolument sûr de le faire par conscience… Ils ont leurs passions, j’ai les miennes ; ils cherchent leurs plaisirs, et moi, en les tourmentant, je cherche le mien… » Voilà des aveux. — La fin du roman me déplaît et déplaira, je crois, à bien du monde ; le parti pris s’y faitsentir. […] Est-il possible, en insistant avec vigueur, amertumeet satire (si surtout on en a le goût et le talent, si laverve vous pousse, si les doigts vous démangent sanscesse, si l’on porte jusque dans l’Univers beaucoup de son tempérament de Chignac), — est-il possible, dis-je, en arrangeant, ainsi son monde, de ne pas produire uneffet tout contraire à celui qu’on prétend chercher, dene pas instituer un combat à outrance, de ne pas rendre bientôt odieuses et la personne même de l’attaquant etjusqu’aux doctrines ?
Connu déjà par son grand essai de musique sévère et haute, l’auteur, ce me semble, a dû naturellement chercher à ses intimes pensées une expression plus précise et plus voisine encore de l’âme. […] Comme il arrive aisément dans les lieux qui plaisent, on eut le chemin plutôt que le but ; et, au lieu de la critique qu’on cherchait d’abord, la poésie naquit. […] Ce que je préfère pourtant dans le volume, ce que j’y ai cherché d’abord avec une curiosité pleine d’intérêt, c’est ce qui touche à la femme et à ses propres émotions, aux tristesses voilées, si distinctes de tant d’autres aujourd’hui qui s’affectent et vont s’affichant.
Pour la « couleur » même, l’élément le plus objectif doit être évidemment cherché dans la proportion des valeurs lumineuses, dans l’harmonie aérienne des plans, car cette harmonie, cette proportion dérivent des rapports constants de la lumière et ne sont point régies par l’artiste. […] Les Parnassiens ont péché par exclusivisme ; chez eux le poème paraît avoir eu pour objectif la plastique en soi plutôt que la poésie — lorsqu’ils ne cherchaient pas « l’art » seul, au sens restreint, c’est-à-dire « le métier », de préférence à la Beauté qui le divinise. […] M. de Régnier cherche ses formes dans un monde légendaire très propre à évoquer des poses longtemps arrêtées et à leur donner cette clarté d’apparition qui en enveloppe les contours.
Elle laisse au vieil a priori le chimérique honneur de ne chercher qu’en lui-même son point d’appui ; elle se fait gloire de n’être que l’écho des faits et de ne mêler en rien son invention propre dans ses découvertes. […] Les rares savants et penseurs, qui, à cette époque, ont cherché par la vraie méthode, alors inaperçus ou per-sécutés, sont à nos yeux sur le premier plan ; car seuls ils ont été continués ; seuls ils ont eu de la postérité. […] Nous, de même, nous chercherons à enrichir l’esprit humain par nos aperçus, bien plus qu’à faire lire l’expression même de nos pensées.
La procédure contre le « séducteur » (mésith), qui cherche à porter atteinte à la pureté de la religion, est expliquée dans le Talmud avec des détails dont la naïve impudence fait sourire. […] La sentence était arrêtée ; on ne cherchait que des prétextes. […] Le gouverneur l’interrogea avec bonté et avec l’intention de chercher tous les moyens de le renvoyer absous.
Lequel valait le mieux pour toi d’être l’appui de ton vieux père qui se meurt de douleur, de ta femme qu’on cherche à séduire depuis vingt ans quoiqu’elle n’en vaille pas la peine, de ton fils que les princes voisins vont dépouiller, de gouverner tes sujets avec sagesse, de nous rendre heureux en nous laissant pratiquer sous nos cabanes des vertus que tu aurais pratiquées dans ton palais ? […] L’auteur emploie ici deux vers à insister sur cet instinct des chèvres, de grimper et de chercher les endroits périlleux. […] La Fontaine a déjà établi plusieurs fois qu’on revient toujours à son caractère ; mais de toutes les fables où il a cherché à établir cette vérité, celle-ci est sans contredit la meilleure : aussi y avons-nous souvent renvoyé le lecteur.
C’est donc dans les pays protestants qu’il faut chercher les meilleures et les plus sages institutions pour l’instruction de la jeunesse4. […] Il en est d’autres encore qu’on appelle stipendia ; car, en tout, on a cherché à décorer l’éducation publique et littéraire de termes militaires : ce sont des pensions plus ou moins fortes qu’on paye aux étudiants pendant les années de l’université, afin de les aider à subvenir aux frais de leur séjour et de leurs études. […] Si j’ai bien pénétré les vues de l’ointe que le Seigneur a accordée à la Russie pour leur gloire réciproque, et pour se faire pardonner par moi plusieurs fredaines graves de ma connaissance, je dois croire que Sa Majesté cherche à introduire dans les villes de son empire la magistrature municipale, et à en étendre et relever les fonctions.
Affolée par la joie de l’union, l’âme, désespérée de vivre, n’aspire plus qu’à s’évader pour toujours de la géhenne de sa chair ; aussi adjure-t-elle l’Époux avec les bras levés de ses tours, d’avoir pitié d’elle, de venir la chercher, de la prendre par les mains jointes de ses clochers pour l’arracher de terre et l’emmener avec lui au ciel. »102. […] Pourquoi chercher à vivre, puisque nous sommes sur cette terre comme des étrangers, qu’ailleurs est notre patrie, dont quelques pauvres années d’exil et de purification nous séparaient à peine ? […] Et cependant quelques fidèles obstinés persistent à chercher un abri au sein de l’édifice branlant.
Il est aujourd’hui le plus grand ennemi de la philosophie allemande ; non-seulement il la réfute, mais encore il l’injurie ; et l’on dit que contre les péchés métaphysiques de sa jeunesse il ira bientôt chercher refuge dans le bénitier. […] Un philosophe cherche à trouver et à prouver des vérités générales, rien de plus. […] S’il expose de nouveau sa doctrine, il ira chercher un de ses plus anciens cours, celui de 1817, pur de tout panthéisme, par cette excellente raison qu’à ce moment le panthéisme était encore ignoré de l’auteur40.
Longtemps on porta son culte jusqu’au fanatisme ; aujourd’hui peut-être on cherche trop à se venger de cette admiration. […] On remarque sur les lois, qu’en diminuant l’abus des procédures, et réglant la forme des tribunaux, il laissa subsister le vice de cent législations opposées, et ne fit qu’ébaucher un ouvrage immense, qui, parmi nous, attend encore le zèle d’un grand homme ; sur l’agriculture, qu’il connut peu les vrais principes qui l’encouragent, principes découverts par Sully, employés dans les belles années de Henri IV, oubliés sous le ministère orageux et brillant de Richelieu, retrouvés ensuite par Fénelon, et développés avec succès dans ce siècle, où les grands besoins font chercher les grandes ressources ; sur le commerce, qu’il eut peut-être sur cet objet des vues beaucoup plus vastes que solides ; que ses vues même étant en contradiction avec ses besoins, d’un côté il voulait le favoriser, et de l’autre il le chargeait d’entraves ; sur les manufactures, qu’il les encouragea avec grandeur, mais qu’il fit quelquefois de ces arts utiles le fléau de l’État, en immolant le laboureur à l’artisan ; enfin, sur la partie militaire, que sa perfection même nous donna une gloire éclatante et dangereuse, qu’elle arma la France contre l’Europe, et l’Europe contre la France, et fut récompensée et punie par trente ans de carnage. […] Si on cherche à travers tant d’éclat quel fut le bonheur des citoyens, on conviendra que les peuples, comme les hommes, ne peuvent être heureux que dans un état de calme, et loin des grands efforts que supposent de grands besoins.
Nous avons à chercher comment ce génie lyrique, souverain des âmes dans la Grèce, se reproduisait, ailleurs. […] Cherchons plutôt cette inspiration sur le sol à demi sauvage de ses affranchisseurs, dans ce rude Latium, témoin de leurs premiers combats. […] Chercher la trace de ces hautes qualités dans quelques vers, dans quelques expressions, lorsque nous en avons constaté la puissance par des souvenirs liés à l’histoire, ce serait stérile épreuve.