/ 2206
1468. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314

Ancillon a dit : « Rien ne prouve davantage qu’originairement et dans le principe, les existences et la réalité sont données à l’homme que de voir la métaphysique tout entière, en quelque sorte, déposée dans les langues, à l’insu de ceux qui les ont créées et perfectionnées.

1469. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

Partis d’un même principe, ils ne s’entendaient plus dans leurs conclusions différentes sur l’avenir du monde, titubants, incohérents et contrastants par tout ce qu’il y a de plus opposé dans l’âme des hommes : le désespoir et l’espérance !

1470. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Hatin, aucun principe souverain ne s’élève et n’éclaire la route dans laquelle il va tout à l’heure s’avancer, et l’auteur n’a, pour nous faire voir clair dans cette histoire à travers laquelle il veut nous conduire, que de vieilles phrases éteintes depuis longtemps à force d’avoir servi.

1471. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Armé, il l’était comme personne ne le fut peut-être par la nature de son esprit étincelant, acéré et rapide ; mais il ne l’était pas par le caractère, les principes, la conviction réfléchie et la dernière ressource de la vie, — une profonde moralité.

1472. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

C’est que la morale ne peut pas exister par elle-même, et qu’où elle est seule, avec ses principes tirés de soi, sans le Dieu personnel et rémunérateur qui punit ou qui récompense, elle n’est plus qu’une sotte et intolérable dérision !

1473. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

qui rattache les créations et les devoirs de la politique aux opérations de la logique et des principes universels » ; mais plus tard peut-être aura-t-il le mépris de toute cette logomachie.

1474. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Dans le Rétif de la Bretonne, même clarté d’expression et d’exposition, même santé de style, même intérêt de notions acquises ; et si le critique ne vaut pas là le voyageur, c’est que le critique doit avoir des principes au nom desquels il juge et les œuvres et les hommes, et que Gérard de Nerval, romantique en ceci, n’en a pas… Telle est, en ses œuvres, la supériorité relative de Gérard de Nerval.

1475. (1930) Le roman français pp. 1-197

On a dit, à propos de la dernière guerre, que si les tactiques pouvaient changer, les principes de la stratégie demeuraient et demeureront toujours identiques. […] Il s’y ajoute celle du principe révolutionnaire proclamant « tous les hommes égaux ». […] » Principe salutaire : la sensibilité s’émousse, si l’art et l’artiste insistent trop longtemps. Principe, hélas ! […] Il devient sentimental — quel outrage condamnable aux principes littéraires actuels !

1476. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

A un moment, il s’en faut même de peu que le bon principe ne l’emporte sur le mauvais, qu’Éloa n’attendrisse son tentateur, que la vierge angélique ne rouvre le ciel au criminel repentant : Qui sait ? […] Son esprit comme sa parole avait acquis je ne sais quoi de lent, de tenace et de compassé, et aussi une sorte d’aigreur ironique qui me faisait dire que « son albâtre était chagriné. » Cette ironie, d’une nature très fine, mérite peut-être d’être analysée dans quelques-uns de ses principes et de ses éléments. […] Molé et de ses amis, tant il est faux de dire qu’il y ait eu de ce côté hostilité d’école ou de principes littéraires contre lui et contre la nature de son talent.

1477. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Ils ne contrôlent jamais leur texte moyennant certains principes rationnels. […] Cependant, les érudits français purs, j’appelle ainsi ceux qui ne se souciaient pas de travaux allemands, des principes généraux de linguistique, et de cette science de formation récente due aux travaux de Guillaume de Humboldt, de Jacob Grimm et de Franz Bopp, mais qui pratiquaient et maniaient les vieux textes et qu’animait le zèle louable de les produire, allaient leur train et étaient à l’œuvre ; avertis et éclairés par l’exemple de Raynouard, ils portaient désormais dans ces publications une exactitude et un désir de précision que les Méon et les Barbazan n’avaient pas connus. […] Il appartient à cette école qui, cherchant dans une exacte comparaison des langues sorties du centre de l’Asie, des langues indo-européennes, les affinités fondamentales, a eu le mérite de tirer l’étymologie du vague domaine de la divination, et de l’asseoir sur des principes certains.

1478. (1929) Dialogues critiques

Paul Je vous rappelle tout simplement le principe de contradiction. […] Ceux qui par hasard témoignent quelque sympathie à un ou à deux critiques en particulier, se rattrapent par un mépris de principe pour la critique en général. […] Pierre Les immortels principes !

1479. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Un prince peut donner satisfaction à des principes, il ne peut jamais satisfaire à des passions. […] Je suis allé hier dîner à Saint-Cloud avec madame de Chateaubriand et Hyacinthe (son secrétaire) ; je me suis un peu promené dans ces grands bois où j’ai perdu il y a longtemps bien des années : je ne les y ai pas retrouvées… ; sans vous je m’en voudrais d’avoir traînassé si longtemps sous le soleil. » Il retrouvait cependant un peu de déclamation et de faux enthousiasme en parlant dans quelques billets de ce Napoléon qu’il avait jadis écrasé vivant d’invectives dans ses brochures et qu’il déifiait aujourd’hui d’apothéoses : c’était le ton du jour ; il fallait, pour être de mode, affecter de confondre l’idolâtrie du despotisme militaire avec le fanatisme de la liberté : mêlée menteuse d’opinions et de principes, de morts et de vivants, où Dieu reconnaîtra les siens, comme dit le proverbe. […] Personnellement c’était un hommage respectable au principe et au malheur ; collectivement c’était un mauvais conseil : les minorités en politique ne doivent jamais se faire compter.

1480. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Arrivées à ce point culminant de leur existence et de leur principe, les nations commencent à chanceler sur elles-mêmes avant de se précipiter dans la décadence, comme par un vertige de la prospérité ou par une loi de notre imparfaite nature. […] XI Le principe de la république romaine était l’annexion d’abord de l’Italie, puis de l’Europe, puis enfin du monde alors connu, à la domination des Romains. […] … « Il existe, oui, certes, il existe une puissance qui préside à toute la nature ; et si, dans nos corps faibles et fragiles, nous sentons un principe actif et pensant qui les anime, combien plus une intelligence souveraine doit-elle diriger les mouvements admirables de ce vaste univers !

1481. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Il signor principe, ainsi l’appelaient les Romains, continuait à chercher dans le vin l’oubli de ses infortunes, et une fois ivre il battait ses gens, ses amis, les lords et les barons de sa cour, comme il battait à Preston-Pans les soldats du général Cope. […] C’était un prince philosophe, extrêmement libéral d’institutions dans un pays où il semblait faire l’essai des principes de la révolution française, tempérée par un despotisme populaire sans danger. Ses mœurs avaient la licence de ses principes.

1482. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Lucien Maury Il est normal, il est conforme aux principes de l’hygiène nationale que le xxe  siècle attaque le xixe . […] Rosny, Aîné, de l’Académie Goncourt Le siècle de Balzac, de Stendhal, de Hugo, de Baudelaire, de Vigny, de Flaubert, des Goncourt, des naturalistes, des symbolistes… Le siècle de l’électromagnétisme, des principes de Carnot, de la chimie organique, de la biologie supérieure, de la radioactivité… Le siècle où la peinture française devint la première du monde. […] Il a fait triompher, en effet, avec le matérialisme, ou plutôt le phénoménisme, la démocratie et l’anarchie spirituelle, les principes de toute désagrégation sociale et mentale.

1483. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Il n’en ressortirait du reste aucun principe nouveau, et mon but est pleinement atteint si j’ai fait saisir au lecteur le caractère de la langue dans Tristan, et surtout, le merveilleux agencement des rapports réciproques entre musique et paroles. […] Schopenhauer y voyait contenue la grande vérité« du besoin de la délivrance de l’exister et l’assouvissement de ce besoin par la négation du vouloir (IV, 733). » « C’est en concordance avec ce principe que, dans l’Évangile Chrétien, la sainteté de la souffrance nous est démontrée, et que la Croix, ce chef-d’œuvre de souffrance, est le symbole primordial de la religion chrétienne. » Wagner (1880) : « Un être a pris pour lui le péché énorme de tout ce qui existe (entendre ici par péché ce que dit Calderon : le plus grand péché de l’homme est d’être né) ; il l’a expié par sa mort. […] Mais pour eux il n’a rien de commun avec la religion vulgaire : « Les résultats moraux du Christianisme, on les trouve chez moi expliqués par l’étude de la nature et basés sur elle, tandis que dans le Christianisme ils ne le sont que par de simples fables (Parerga, I, 143) », et autre part : « Pour faire entrer ce principe (délivrance de la vie), le Christianisme dut se servir de véhicules mystiques (Mysthichen vehikels) comme par exemple du calice qui devait sauver les hommes. » Wagner (1880, 273) : « Ce qui devait perdre l’Eglise chrétienne fut l’assimilation de cet être divin sur la croix avec le créateur juif du ciel et de la terre, et de joindre avec ce Dieu colère et vengeur, le sauveur des pauvres, qui s’est sacrifié par amour de tout ce qui existe.

1484. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Plus profondément encore et plus généralement, ses personnages sont animés et animent de bonté, de toutes tes passions bienfaisantes de pitié, d’union, de pardon, de concorde, de serviabilité, qui rendent possible et précieuse la vie en commun ; ils sont pénétrés et pénètrent de ce profond sérieux moral, de cette attitude attentive et virile devant les grands problèmes de la vie, de la constante méditation de son terme et de son but qui porte à relier les actions humaines à des principes, à un système de vérités universellement catégoriques. […] L’homme le plus près d’accomplir cet acte d’adhésion à tout le réel, qui est le principe de tout grand poète et de tout grand penseur, est aujourd’hui le plus loin de cette soumission : il n’a souci que de réformer l’homme et la société, mettant en balance nos innombrables siècles de souffrances, de leçons, de règles lentement acquises, chimériques inspirations dont s’est consolée son âme inquiète. […] Quelques-uns, sortant de la compassion et de l’amour d’eux-mêmes, se sentant participants à la force en qui réside indestructiblement le principe des existences passagères, et affermis en cette certitude de persister dans le tout, apprennent à ne plus se soucier de leur sort et à ne s’affliger pas autrement de leur dissolution que la froide terre où s’ouvrira leur fosse.

1485. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Sur ce principe, voilà bien des poëmes épiques. […] La plupart des remarques de La Mothe étoient justes ; ses principes étoient vrais : mais il s’égara dans l’application qu’il en fit. […] Les personnages y font parade de grands principes, qu’ils démentent dès le premier volume.

1486. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Le peuple écoute ceux qui l’entretiennent des principes et des devoirs plus volontiers que ceux qui lui parlent de ses intérêts et de ses droits ». […] Il se fait l’apôtre du libéralisme, cette religion bourgeoise qui amuse le peuple avec des principes, lui inculque des devoirs, et le détourne de ses intérêts et de ses droits ; qui lui fait abandonner la proie pour l’ombre. […] Les bravaches du romantisme, les Janin, les Gautier, reculèrent épouvantés ; mais Hugo ne cligna pas de l’œil, il empoigna les substantifs et les adjectifs horrifiants, qui envahissaient la langue écrite dans les journaux et parlée à la tribune des assemblées populaires ; et prestidigitateur merveilleux il jongla à étourdir les badauds, avec les immortels principes de 1789 et les mots teints encore du sang des nobles et des prêtres.

1487. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

VI Quant à la possibilité d’une décadence finale pour un siècle, pour une nation, pour une langue, pour une littérature, je ne nie nullement cette possibilité en principe. […] Les ligues des cours furent désarmées de tout droit d’agression contre la république ; les peuples, respectés et rassurés sur leur territoire, passèrent du côté de nos principes, et la diplomatie française fut l’arbitre du monde en six semaines de temps, sans avoir violenté une nation ni brûlé une amorce. […] C’était un de ces révolutionnaires aristocrates, pleins de contradictions entre leur nature et leurs idées, comme il en existait tant à cette époque, qui adoraient les principes et qui détestaient les conséquences.

1488. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

— Pensez-vous qu’il y ait entre les psychologues et les symbolistes des principes communs, ou représentent-ils deux formules contradictoires et incompatibles ? […] C’est autant l’intuition de ce principe qu’un instinct auquel je me fie qui me révéla le système rythmique définitif de telles de mes pièces, comme Agnès et Galathée. […] Verlaine a fait des vers de 14 et 15 syllabes ; fidèle à son principe, il se rebiffe devant mes vers de 16 et 17 syllabes et plus. […] Ce magique territoire a des lois et des êtres nouveaux : êtres et lois, qui, dictés en principe par l’humanité, furent ensuite corrigés et paraphés par la divinité. […] À la même époque, la science bouleversait, magnifiait le monde de ses engendrements ; notre philosophie, coordonnant ses principes, prenait définitive conscience d’elle-même.

1489. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

À côté du penchant voluptueux, voilà tout aussitôt l’idée de l’honneur qui s’éveille : « car, ainsi que le remarque le poëte, les passions ne viennent jamais seules ; elles se donnent la main comme les Furies ou comme les Muses. » L’honneur donc (et nous citons toujours), l’honneur, cette exaltation de l’âme qui maintient le cœur incorruptible au milieu de la corruption, ce principe réparateur près du principe dévorant, allume en cette jeune âme un foyer qui ne va plus s’éteindre, et qui sera peut-être son principal autel.

1490. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Lucas-Montigny a eu pour principe de n’en mettre au jour aucun qui eût été nouveau, et il ne s’est exprimé que sur les échappées déjà notoires. […] A Montesquieu, l’histoire renouvelée ; à Voltaire, la propagation du déisme, du bon sens et de la tolérance ; à Diderot, le résumé encyclopédique des connaissances humaines ; à Jean-Jacques, la restauration du sentiment religieux, des droits de l’homme, tant individuel que social, et le grand principe de la souveraineté démocratique : tels sont les titres généraux que leur reconnaît M.

1491. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Mais Socrate, à ma place, la leur aurait arrachée. » Il dit en un endroit au sujet de Grimm : « La sévérité des principes de notre ami se perd ; il distingue deux morales, une à l’usage des souverains. » Toutes ces idées excellentes sur la vertu, la morale et la nature, lui revinrent sans doute plus fortes que jamais dans le recueillement et l’espèce de solitude qu’il tâcha de se procurer durant les années souffrantes de sa vieillesse. […] Grimm avait déjà comparé la tête de Diderot à la nature telle que celui-ci la concevait, riche, fertile, douce et sauvage, simple et majestueuse, bonne et sublime, mais sans aucun principe dominant, sans maître et sans Dieu.

1492. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Par le plus grand des bonheurs, le public semble aimer à présent la musique de ce maître ; il serait peut-être utile de montrer que derrière ce drame et cette musique il y a un Art, dont Wagner a énoncé les principes, et qui n’a rien de commun avec les autres. » Il n’en fallut pas plus. […] Quelques rares Wagnériens, en Allemagne, travaillent d’après ces principes et leurs recherches critiques donneront certes des résultats plus utiles que toutes les admirations et tous les emballements de nos wagnériens de France.

1493. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

— Et remontant à l’origine du système que revendique l’auteur, suivant l’altération des principes de Goethe chez ses maladroits disciples, je m’expliquais l’enchaînement de méprises qui a poussé M.  […] En appliquant son principe à outrance, le réalisme s’anéantit lui-même.

1494. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

En même temps une conviction est le principe de la sincérité, de la vérité, qui est l’essentiel même de l’art, le seul moyen de produire l’émotion et d’éveiller la sympathie. […] D’après Larmartine comme d’après les Alexandrins, la vie universelle est un effort de tous les êtres pour revenir au premier principe, qu’ils sentent tous sans le voir.

1495. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Plus une conséquence de telle ou telle esthétique est terrible et faite pour effrayer, plus ils sont fiers d’avoir été jusqu’à cette conséquence ; du moment où elle était nécessaire, le principe une fois admis, ils se font gloire de ne pas reculer devant elle ; ils soutiendront, ils estimeront même de bonne foi, que ce qui révolte le plus doit être ce qu’il y a de plus admirable. […] Sa jeune sœur, témoin depuis l’enfance de ses désordres, de ses brouilles, de ses raccommodements méprisables, de ses désespoirs, y a pris l’horreur de la débauche ; elle est sage par bon sens et par tranquillité de tempérament bien plutôt que par principes et par vertu.

1496. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Il sentait que la crainte d’exposer les signes brutaux des passions aux yeux des spectateurs, et l’habitude de montrer seulement les principes moraux des faits, avaient banni à peu près toute espèce d’action de nos tragédies, qui étaient devenues d’assez vides « conversations en cinq actes ».

1497. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Toutes les grandes choses de l’humanité ont été accomplies au nom de principes absolus.

1498. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

C’est dans les mêmes principes qu’il faut chercher l’esprit qui, deux ans après, lui a dicté Les Femmes savantes, ouvrage dont il sera question dans la période suivante.

1499. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

C’est la raison qui en est le principe et la source.

1500. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

Mais à la distance où nous en sommes, nous, les fils du xviiie  siècle et de la Révolution française, nous ne pouvons embrasser d’un regard pur de tout préjugé une politique qui avait son unité comme elle avait son principe, et parce qu’elle choque la personnalité de notre siècle, inconséquente et raccourcie d’intelligence, nous la condamnons sans réserve, en vertu de nos idées d’hier.

1501. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

Quand on coupait la tête au principe de la Souveraineté, encore plus qu’au roi Louis XVI, la Royauté ne sentait pas le sang de la solidarité et de l’honneur qui coulait par toutes ses veines.

1502. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Je n’avais, moi, à propos du livre de M. de L’Épinois sur le gouvernement temporel de la Papauté, qu’à rappeler à ceux qui l’incitent perfidement à renier son passé et son origine en donnant d’une seule fois sa démission de toutes ses couronnes, le principe de son existence historique, et, ce qu’il ne faut jamais perdre de vue, la grandeur morale — quand elle fut la plus politique — de son action.

1503. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

Pour moi, cet esprit qui ne s’est jamais interrompu dans ses destructions depuis qu’il a paru dans l’Histoire de France, s’y est glissé le jour où le principe religieux sur lequel était fondée une monarchie séculaire, a laissé s’introduire en elle l’effroyable termite qui n’a terminé sa besogne qu’en 1789, et qui n’a troué la cale du navire qu’après avoir troué le cœur de ceux qui auraient dû la préserver et la défendre.

1504. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Cette païenne qui a toujours répugné au mariage parce qu’elle n’a jamais senti en elle que l’amour des courtisanes lettrées de la Grèce, cette femme qui pressentait, dès le xiie  siècle, les libertés saint-simoniennes de notre temps, écrit dans ses lettres cette déclaration de principes : « Quoique le nom de femme soit jugé plus fort et plus saint, — (quel préjugé !) 

1505. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Cette païenne qui a toujours répugné au mariage parce qu’elle n’a jamais senti en elle que l’amour des courtisanes lettrées de la Grèce, cette femme qui pressentait, dès le douzième siècle, les libertés saint-simoniennes de notre temps, écrit dans ses lettres cette déclaration de principes : « Quoique le nom de femme soit jugé plus fort et plus saint (quel préjugé !)

1506. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Mais les pessimistes de la science et de la pensée, qui veulent supprimer le mal absolu, le mal ontologique de la vie, sont je ne sais quels êtres innommables, abstraits, sans principes, sans entrailles, des espèces de boîtes à logique comme il y a des boîtes à musique !

1507. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Seulement, sans rien préjuger sur la conclusion qui doit briller pour l’Angleterre à travers les faits que le livre de Mgr Salvado expose, est-il téméraire d’affirmer qu’indépendamment de l’état sans vie et sans réelle efficacité de ses missions protestantes, elle souffre au plus profond de son intérêt colonial, du principe religieux qu’elle représente et qu’elle s’efforce de propager ?

1508. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Charles De Rémusat »

Au lieu d’écrire simplement de Bolingbroke, de Walpole, de Junius, de Burke et de Fox, Rémusat a écrit des dissertations sur les principes constitutionnels, sur l’aristocratie, sur la religion, sur toutes ces choses, enfin, qui sont le pont aux ânes de tous les dissertateurs politiques, pont qu’un tour de roue de siècle fait crouler et sur lequel, d’ailleurs, Rémusat ne s’avance pas avec une de ces magnifiques allures qui, pour l’âne, font oublier le pont… Rien de plus médiocre que cette partie de son travail.

1509. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

Or, dans un temps où la Critique, sans fermes principes (malheureusement), n’est plus que du naturalisme et des ébranlements de sensibilité, je ne serai pas plus déplacé qu’un autre en disant les ébranlements de la mienne devant cette immense entreprise qui s’appelle la Bible de Gustave Doré.

1510. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

C’est l’absence de symbole littéraire et de principes nettement définis.

1511. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Il n’eut ni dans les factions la fierté brillante et l’esprit romanesque et imposant du cardinal de Retz, ni dans les affaires l’activité et le coup d’œil d’aigle de Richelieu, ni dans les vues économiques les principes de Sully, ni dans l’administration intérieure les détails de Colbert, ni dans les desseins politiques l’audace, et je ne sais quelle profondeur vaste du cardinal Alberoni.

1512. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

On ne l’ignore pas ; ce prince réunissait tout ce qui fait la vertu chez les particuliers comme chez les rois, des principes austères et une âme sensible.

1513. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

« Ô le plus glorieux des immortels140, nommé de plusieurs noms, tout-puissant toujours, Jupiter, principe de la nature, gouvernant tout avec justice, salut !

1514. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

S’il ne partage pas les principes spiritualistes de son maître, il lui ressemble par ses souffrances intimes. […] Il se plaint d’être inutile et incompris, de porter avec lui un principe qui le dévore. […] Voilà pourquoi enfin cette époque tout entière, du moins sous le rapport dont je m’occupe, doit être jugée d’après un même principe. […] Plus tard encore, quand il quitte la vie publique, il puise dans de cruelles nécessités d’existence un nouveau principe d’activité. […] Victor Escousse et Auguste Lebras avaient ardemment embrassé les principes de l’école romantique.

1515. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Si Gœthe n’avait jamais écrit un seul vers, il n’en aurait pas moins été un homme d’excellente compagnie, de bons principes, un fin connaisseur d’art, un collectionneur plein de goût, un observateur pénétrant de la nature. […] Le romantisme allemand était dans son principe une réaction contre l’esprit des encyclopédistes français, qui avaient dominé sans conteste le xviiie  siècle. […] Elle méconnaît les principes primordiaux de l’esthétique et embrouille, avec l’inconscience d’un enfant qui s’amuse étourdiment, les limites des différents arts. […] Mais, eux, ils établirent directement en principe que l’artiste, pour exprimer un noble sentiment et la ferveur, doit être défectueux dans la forme. […] Élever au rang d’un principe d’art l’attachement réciproque, la transposition, la confusion des perceptions de l’ouïe et de la vue ; prétendre voir de l’avenir en ce principe, c’est proclamer comme un progrès le retour de la conscience humaine à celle de l’huître.

1516. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

N’oublions pas que le public français est encore plus obstiné dans ses admirations que les auteurs dans leurs principes ; car les plus classiques renieraient demain Racine et Virgile si l’expérience leur prouvait une fois que c’est un moyen d’avoir du génie. […] Au lieu de vouloir juger d’après des principes littéraires et défendre les saines doctrines 39, que nos jeunes gens ne se contentent-ils du plus beau privilège de leur âge, avoir des sentiments ? […] … Le premier corps littéraire de la France appréhendera-t-il de se compromettre… Cette solennité a paru l’occasion la plus favorable pour déclarer les principes dont l’Académie est unanimement pénétrée… pour essayer de lever les doutes, de fixer les incertitudes, etc. », (page 3 du manifeste.) […] Le major Bridgenorth de Pévéril du Peak, dont le père avait vu Shakspeare, agit avec une bonne foi morose et sombre d’après des principes absurdes ; notre morale est à peu près parfaite, mais en revanche on ne trouve plus de dévouement sans bornes que dans les adresses insérées au Moniteur.

1517. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Mère de famille, femme d’un ecclésiastique anglais, j’ose affirmer que mes principes sont purs, et jusqu’au dernier soupir j’y serai fidèle. […] Cette déclaration le met en joie, et il conclut par ce principe : « Ce temple de la vertu m’appartient, et, si j’y invite tout Newgate ou tout Bedlam, par Dieu ! […] Ayez soin de vos liards, vieille Tinker, et les guinées vous viendront d’elles-mêmes. —  Il n’a jamais donné un liard dans sa vie, dit la vieille en grommelant. —  Jamais, et je n’en donnerai jamais un ; c’est contre mon principe. » Il est impudent, brutal, grossier, ladre, retors, extravagant. […] Ayant érigé ces belles inclinations en principes, il les inculque à son neveu qu’il aime, et, pour le pousser dans le monde, lui offre en mariage une fortune escroquée et la fille d’un convict. —  D’autres se glissent dans les salons augustes, non plus par mœurs de parasites, mais à beaux deniers comptants.

1518. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

Et qu’on ne dise pas que, si la critique avait un point de vue central, si elle jugeait en vertu d’un principe et d’une vérité absolus, elle s’épargnerait en grande partie la fatigue de ce mouvement, de ce déplacement forcé, et que, du haut de la colline où elle serait assise, pareille à un roi d’épopée ou au juge Minos, elle dénombrerait à l’aise et prononcerait avec une véritable unité ses oracles.

1519. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

On a lu ses œuvres nouvellement écloses à ses amis ou soi-disant tels, pour être admiré, pour être applaudi, non pour prendre avis et se corriger ; on a posé en principe commode que c’était assez de se corriger d’un ouvrage dans le suivant.

1520. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

D’abord, les héros du jour, les thermidoriens, Tallien à leur tête, la plupart anciens amis de Danton, gens sans principes, sans considération personnelle, voulant au fond la république, mais capables de trop d’indulgence par faiblesse, de trop de rigueur par mauvaises passions ; en face d’eux, les Montagnards décidés, la plupart républicains convaincus, austères et fanatiques, les uns croyant encore à la vertu de Robespierre, les autres n’y croyant plus, mais n’en tenant pas moins au système qu’il avait fondé ; enfin, entre ces deux côtés ennemis, les hommes du Marais, qui commençaient à lever la tête, à demander des garanties et des amnisties, gens longtemps inertes et muets par peur, mais qu’on allait voir se ranimer, grandir de jour en jour, et expier leur nullité coupable par des services éminents, par du génie et même par de l’héroïsme : Sieyès et Boissy d’Anglas en étaient.

1521. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

C’est Voltaire qui, lisant Athalie, s’exclamait : « On a honte de faire des vers quand on en lit de pareils. » Pareillement, et malgré l’autorité de notre aimable Marcel Prévost, qui, tout en continuant avec un dévouement dont on lui sait gré ce qu’il appelle la tradition des gentils conteurs, adresse à sa clientèle spéciale des consultations pour les maladies morales secrètes, et enseigne aux nobles lectrices du Temps, pour moitié protestantes et pour moitié israélites, les principes de la galanterie nationale et honnête, en un style troublant qui fleure le pot-au-feu au patchouli, malgré l’exemple du jeune et courageux écrivain, n’osons-nous plus tenter ces petits divertissements psychologiques pour peu que nous venions de relire ou Stendhal ou Balzac ou Tolstoï.

1522. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

La démocratie française a quelques principes essentiels à conquérir pour devenir un régime libéral.

1523. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

L’entrée à l’hôtel Rambouillet de cette femme charmante, dont l’esprit et la grâce n’ont pas vieilli depuis deux siècles, dont la vertu a été aussi souvent citée que sa grâce et son esprit, n’est pas moins un hommage à la pureté de principes et de goût de la marquise de Rambouillet, que ne l’ont été la noble sagesse et l’austère vérité de Montausier, quand il s’y est établi.

1524. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

Rien de plus vrai que ces principes, répondoit l’abbé Desfontaines, mais qu’ils sont dangereux dans les conséquences.

1525. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Si le spiritualisme, par exemple, consentait à sacrifier quelque chose de ses tendances anthropomorphiques, si le panthéisme consentait à introduire l’élément moral et spirituel dans le principe absolu de l’univers, peut-être y aurait-il lieu à un rapprochement entre des opinions qui se discréditent réciproquement par leurs polémiques perpétuelles ?

1526. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

J’aurai mal choisi mon exemple, mais les principes de ma poétique n’en seront pas moins vrais ; ce ne sera pas sur la Discorde d’Homère, mais sur la mienne que j’aurai donné la préférence à l’Amphitrite d’Ovide.

1527. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Chamfort »

Mais le nombre n’est pas un principe, et ne prouve pas plus que des zéros.

1528. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Absolu de principes comme tous les esprits qui croient à une vérité, Segretain n’en a pas moins les qualités de l’historien : le calme du regard qui voit, sans sourciller, même ce qui le blesse ; la main droite qui sait dépouiller les faits ; et la ferme qui sait les peser.

1529. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

en spiritualité révolutionnaire ; c’est le peuple qui est le vrai chef dans cette terrible campagne contre les principes éternels des sociétés et contre Dieu ; c’est le peuple qui est le grand, et, de fait, l’unique acteur de ce vaste drame, le bourreau masqué de sa masse même, comme le bourreau de Whitehall l’est de son voile noir !

1530. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

La gravité donc, la gravité régnait sur toute la ligne… Il y avait bien, il est vrai, une Histoire parlementaire de Buchez et Roux, dans laquelle on soutenait que la Révolution française était, à coups de guillotine, une application drue et supérieure des principes du Christianisme, et ceci ne manquait pas de gaieté au point de vue de l’absurde.

1531. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Ce républicain d’occasion n’avait et ne pouvait avoir ni de principe de gouvernement, ni de foi politique ; et c’est pour cela qu’il allait devant lui, acceptant sans honte et sans embarras les transitions successives des partis qui expliquent tout par le progrès, — commode excuse !

1532. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Personne, à l’heure qu’il est, et de Maistre pas plus que personne, ne songea défendre ni même à excuser les procédures de l’Inquisition, qui ressemblent, par leurs abus et par leurs vices, à toutes les autres anciennes procédures criminelles de l’Europe ; mais le principe même de cette institution, est-ce à cette heure — cette heure d’athéisme qui menace le monde des plus épouvantables catastrophes — qu’on peut le reprocher à la sagesse de nos pères ?

1533. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Hoffmann20 I En principe, on peut louer le genre de livre publié par Champfleury sur Hoffmann.

1534. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

est un spiritualiste chrétien dans ses principes et dans sa vie.

1535. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

. — Or, elle apprend, par l’une des circonstances du roman, qu’un cousin-germain de son nom, dont le père avait, comme on dit, embrassé les principes de 89, vit non loin d’elle, sur une petite terre qu’il cultive, et qu’il est sur le point d’épouser la fille d’un meunier.

1536. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Le peuple des lecteurs, par curiosité ou par faiblesse, veut tout connaître de ceux qu’un rang élevé expose à ses regards, Le philosophe observe comment on voit les objets sur le trône ; l’historien cherche dans les écrits d’un roi l’histoire de ses pensées ; le critique qui analyse, étudie le rapport secret qui est, d’un côté, entre le caractère, les principes, le gouvernement d’un prince, et de l’autre, son imagination, son style et la manière de peindre ses idées.

1537. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Elle agissait plus par des mouvements que par des principes.

1538. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

On connaît cette vertu rigide au milieu d’une cour ; cette âme inflexible, incapable et de déguisement et de faiblesse ; cette probité qui se révoltait contre la fortune, quand la fortune devait coûter quelque chose au devoir ; cet attachement à la vérité, et tous ces principes de conduite si fermes, que les âmes d’une honnêteté courageuse appellent tout simplement vertu, et que les âmes faibles ou viles, ce qui est trop souvent la même chose, sont convenues d’appeler misanthropie, pour n’avoir point à rougir73.

1539. (1774) Correspondance générale

Adoptez ces principes si vous les trouvez bons, ou montrez-moi qu’ils sont mauvais. […] Votre conduite calme et paisible vous fait un honneur infini et vos principes généreux et patriotiques rendront votre nom immortel. […] c’est qu’il faut fermer sa porte à tout homme d’esprit sans principes et sans probité. […] Les têtes s’échauffent ; ce feu se répand par degrés, les principes de liberté et d’indépendance, autrefois cachés dans le cœur de quelques gens qui pensent, s’établissent à présent et sont ouvertement avoués. […] Chacun a ses lumières et ses principes ; et l’un fera sans conséquence ce qu’un autre rougirait d’oser.

1540. (1896) Les Jeunes, études et portraits

… » Admettons donc le principe et ayons l’air d’en comprendre le développement. […] En demandant à la foi le bonheur présent et la félicité terrestre on méconnaît donc ce qui en fait le principe. […] Mais en quittant l’école il a su en emporter ce que contenaient de meilleur les principes qu’on y enseignait. […] C’est en vertu du même principe et alors même qu’il semble s’en écarter le plus, que M.  […] Tout cela se déduit logiquement du principe une fois posé.

1541. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Quel principe (je parle d’un principe réel et vivant) pourrons-nous opposer à la foule, qui croit son tour venu de jouir ? […] « Là on a plutôt une impression de tendresse douloureuse ; mais le principe de la vibration de la voix et des cordes est le même. […] Mais ce sont là les principes de l’art. […] L’artiste ne peut négliger complètement ce principe de progrès sous peine de ne produire que de l’art mort. […] Dans son Étude sur l’argot français, Marcel Schwob part du principe que les termes de jargon sont des mots déformés du langage ordinaire, et non des métaphores, comme on croyait jusqu’ici.

1542. (1894) Études littéraires : seizième siècle

D’après vos principes, qu’êtes-vous pour cela ? […] Les protestants étaient des isolés par leur principe, et une collectivité par leur passion. […] Il n’y a pas deux principes. […] Il aurait un principe mauvais, ou moins bon, dont triompherait à un moment donné un principe supérieur. […] Donc Dieu, d’après vos principes mêmes, n’était pas infini.

1543. (1888) Études sur le XIXe siècle

. — Je me suis laissé dire au contraire qu’ils avaient pour principe de ne travailler que d’après nature. — C’est une farce ! […] Un examen plus attentif des principes et des tendances de l’École nous rendra compte de cette action. […] C’était un esprit simple, qui refusait de s’ouvrir aux complications des intrigues comme aux calculs des moyens ; c’était une âme pure, qui se trompait sur les individus et se consolait avec les principes. […] Si la base de la société est mauvaise, il n’y a pas de livres immoraux, pas plus ceux de Manzoni que d’autres, puisque alors les principes de la moralité demeurent à établir et attendent un fondement nouveau. […] Toujours donc la méfiance des principes, qui peuvent conduire à l’« absolutisme », et le goût des applications pratiques.

1544. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Si l’on cherche maintenant ce que Pascal a pu penser de ce chevalier qui le régentait si rudement, il est difficile de ne pas croire qu’il a eu en vue M. de Méré dans la définition qu’il donne des esprits fins par opposition aux esprits géométriques , de ces « esprits fins qui ne sont que fins, qui, étant accoutumés à juger les choses d’une seule et prompte vue, se rebutent vite d’un détail de définition en apparence stérile et ne peuvent avoir la patience de descendre jusqu’aux premiers principes des choses spéculatives et d’imagination, qu’ils n’ont jamais vues dans le monde et dans l’usage. » On retrouve presque en cet endroit de Pascal les termes mêmes du chevalier et sa prétention perpétuelle à dénigrer la géométrie, sous prétexte qu’un coup d’œil habile suffît à tout36. […] Selon lui, ses derniers préceptes ne sont que l’éloge et l’expression de ses vertus mêmes, et c’est dans l’honneur d’approcher Mme de Maintenon qu’il a trouvé la source de ces bienséances si délicates, réduites ici en règles et en principes. » C’est ainsi que les choses s’accommodent avec un peu de complaisance ; cet abbé Nadal faisait le prophète après coup. […] Sur ce principe qu’on doit souhaiter d’être heureux, les honneurs, la beauté, la valeur, l’esprit, les richesses et la vertu même, tout cela n’est à désirer que pour se rendre la vie agréable55.

1545. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Je ne vois, il est vrai, nulle unité dans son principe ; et toutes les fois que l’on a entrepris de le définir, on s’est perdu dans les termes ; mais je ne vois pas qu’on ait été plus précis dans la définition de Dieu. […] Ce principe, que l’on peut croire inné, auquel rien n’oblige que l’assentiment intérieur de tous, n’est-il pas surtout d’une souveraine beauté lorsqu’il est exercé par l’homme de guerre ? […] Il n’avait qu’une crainte, en se sentant atteint lui-même dans son principe de vie, c’était de mourir avant elle, et de la léguer à des mains étrangères.

1546. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

« Voilà, dit-il, un sujet de la plus grande élévation ; nous avons là, devant les yeux, sous une belle image, le principe vivifiant répandu dans la nature entière, et qui soutient le monde ; cette œuvre et celles du même genre sont pour moi les vrais symboles de l’omniprésence de Dieu. » * * * Lundi, 6 juin 1831. […] Il semble appeler sur son pays l’influence des principes français, et se lancer hardiment dans la sphère des bouleversements téméraires, d’où doit sortir un ordre nouveau. […] La vieillesse et la réflexion qui la suit ramènent ses pensées à des principes plus modérés que ceux de sa jeunesse ; il admet l’identité des tendances, mais les atermoiements lui paraissent une condition et une partie des améliorations.

1547. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

En ce qui les concerne, le champ des observations est assez ample, en effet, soit qu’on s’amuse à relever les licences de leur plume à l’encontre de la logique, du bon sens et de la grammaire ; soit qu’on estime juste de dévoiler les subterfuges de signatures illusoires et de collaboration multiple au moyen desquels ils enflent démesurément leurs volumes et leurs droits d’auteurs ; soit qu’au nom d’un certain principe d’hygiène morale et d’assainissement littéraire, on proteste contre les abus d’une production sans vergogne et sans règle. […] Mais avant de lui laisser porter la flamme au brasier, il juge opportun de lui donner une petite leçon à son usage spécial sur la composition du gaz carbonique, dont les émanations tout à l’heure engourdiront en elle les principes de la vie. […] Il devrait se surveiller lui-même, s’imposer de bonnes habitudes d’esprit, une scrupuleuse attention à ne pas violer les règles élémentaires de la logique ; il devrait s’interdire le mensonge et la calomnie, présenter ses idées avec clarté, exercer par des discussions lucides et simples le jugement de ses lecteurs, à tout le moins rester fidèle aux grands principes qu’a consacrés la tradition morale de l’humanité, ne jamais glorifier la violation des lois, le faux, l’assassinat.

1548. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Mais un homme sensé, qui voit des bandes de vautours planer sur deux armées près d’en venir aux mains, ne fait pas retomber sur eux le sang versé dans la bataille, bien que les cadavres soient leur partage. » Sans cette altération des principes de la constitution, ajoute Swift : « Un misérable comme Antoine, un enfant comme Octave, auraient-ils osé rêver qu’ils donneraient des lois à un tel empire et à un tel peuple !  […] Il faut bien tolérer les sectes à cause de leur extension, bien que l’État doive les arrêter à leur origine ; mais quant à les admettre aux emplois publics par le rappel du Test, Swift croit réduire aisément à l’absurde les défenseurs de ce principe en leur montrant que cette admission, réclamée par les Dissidents protestants, devrait logiquement s’étendre « aux Papistes, aux Athées, aux Mahométans, aux Païens et aux Juifs ». […] Elle tournait contre eux leurs principes, et faillit plusieurs fois faire échouer l’œuvre difficile de la paix, en favorisant les partisans de la guerre.

1549. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Une Capitulation est l’affirmement d’un principe d’art. […] Et ces préceptes nous apparaissent nullement puérils, de suprême sens, exprimant un même principe merveilleux. […] Identité du principe religieux, identité de la doctrine morale, identité des préceptes déontologiques.

1550. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

L’esprit d’opposition à toute arme peut seul expliquer ce malentendu du poète et de ses principes. […] La guerre, en présentant aux peuples l’ambition de la France au lieu de son exemple, et l’invasion des territoires au lieu de l’apostolat des principes, la guerre devait paraître un outrage français à l’indépendance des nations ; la guerre devait, tôt ou tard, les rallier dans l’intérêt d’une défense désespérée. […] Les victoires de la France humilièrent ses ennemis, nos revers les enhardirent ; en France même l’engouement pour les généraux popularisés dans les camps se substitua trop aisément, dans le peuple, à l’enthousiasme de la liberté ; la révolution philosophique et tous ses principes furent jetés comme en dérision aux soldats ; toutes les forces du patriotisme furent retournées contre la révolution de 89, qui avait excité ce noble patriotisme.

1551. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Sans même aller aussi loin, ne pourrait-on pas poser en principe que tout état de conscience correspond à un certain ébranlement des molécules et atomes de la substance cérébrale, et que l’intensité d’une sensation mesure l’amplitude, la complication ou l’étendue de ces mouvements moléculaires ? […] Décidés à interpréter les changements de qualité en changements de quantité, nous commençons par poser en principe que tout objet a sa couleur propre, déterminée et invariable. […] Principes de psychologie, tome I, page 523.

1552. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Je vise toujours, — et je crois que c’est un principe essentiel en fait de critique contemporaine, — à juger les écrivains d’après leur force initiale et en les débarrassant de ce qu’ils ont de surajouté ou d’acquis. […] Hugo, de Vigny, et, tout en réservant son indépendance, il se plaçait pour l’examen des œuvres au point de vue des auteurs ; il leur appliquait les règles et les principes d’après lesquels ils avaient désiré être jugés eux-mêmes.

1553. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Je me suis dit qu’il fallait s’habituer à vivre avec tous les caractères et tous les principes ; qu’il serait fort utile pour moi de voir agir un homme d’affaires raisonnant sa conduite et marchant adroitement au succès. […] Le libertinage est poétique quand c’est un emportement du principe passionné en nous, quand c’est philosophie audacieuse, mais non quand il n’est qu’un égarement furtif, une confession honteuse.

1554. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Ils n’arrivent qu’à s’embrouiller dans leurs définitions, à se contredire dans leurs distinctions, à se perdre dans leur analyse ; et, comme les chimistes, leurs émules, quand ils veulent retirer de leur creuset les principes de l’âme humaine et dire : La voilà ! […] Nous ne savons rien des principes constitutifs de l’âme humaine.

1555. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Bien des années plus tard, le Traité des lois civiles le ravit, parce qu’il y trouva une théorie et les principes généraux du droit, et il célébra Domat comme « le restaurateur de la raison dans la jurisprudence ». […] Bossuet, avec cet infaillible coup d’œil qui saisissait les conséquences lointaines dans les principes cachés de toutes les doctrines, ne prenait point le change.

1556. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Les principes empêchaient de la marier à un paysan. […] On sentait qu’il avait un cœur et des sens, mais qu’un principe plus élevé les dominait, ou plutôt que le cœur et les sens se transformaient chez lui en quelque chose de supérieur.

1557. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

L’absolue conformité de la musique aux paroles et la liberté de l’orchestration, chargée de fournir à l’action une atmosphère, de dégager le fluide lyrique et d’éclairer le dessous des caractères, voilà les deux principes de la méthode wagnériste. Principes généraux, applicables à l’art de tous les peuples et dont nous poursuivons, assidûment, chez nous, le salutaire triomphe !

1558. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Avec cela, une grande affectation d’indépendance de l’opinion consacrée, des théories reçues, des principes adoptés, et ne voyant dans les formes gouvernementales quelconques d’un pays que des formes diverses de corruption et de vénalité. […] Un orateur de salon et de coin de cheminée, un charmant causeur, ami des paradoxes et des thèses sceptiques, mordant à droite, à gauche, niant les principes, rapetissant les hommes avec des anecdotes inédites, les gros faits avec de petits détails, plus jaloux de paraître ne pas ignorer que de savoir à fond, de charmer l’attention que de la subjuguer, de briller que de convaincre, et médisant de Dieu, des hommes et des choses pour la plus grande gloire de la conversation.

1559. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Il faut qu’elle soit bien fanatisée, bien imbue des principes nouveaux, puisque, si supérieure dans les rôles qui exigent la finesse, la grâce et la décence, elle brigue, en grimaçant des parodies tragiques, les honneurs d’un martyre qui finira par avilir tout à fait son noble talent6. […] J’en reviens, Monsieur, au talent poétique que je me plais à vous reconnaître dans tout autre genre que celui du théâtre ; mais comme je crois que si vous avez échoué sur la scène, c’est que vous êtes parti d’un faux principe, je crois de même que du moment où vous voudrez l’abandonner et revenir à la raison de nos pères, vous retirerez un grand avantage de votre conversion.

1560. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

En effet, à part les principes qu’il n’a point et en restant dans l’ordre abaissé des impressions personnelles, Villemain ne sait résoudre aucune des questions de critique qui se rencontrent sur son passage, et même sur celles-là qu’une érudition plus forte que la sienne a le plus discutées, l’existence d’Homère, par exemple, la moralité de Sapho, l’authenticité des Orphées, etc., etc., la décision de Villemain ne dépasse pas le doute, et il rappelle à l’esprit le mot de Goethe, que nous ne nous lasserons jamais de citer à ces sceptiques, qui devraient être les trappistes de la pensée, car qui doute n’a pas le droit d’enseigner et même de parler : « J’ai bien assez d’opinions douteuses en moi sans que vous y ajoutiez encore !  […] Son livre d’aujourd’hui se compose de ces biographies décousues, qu’aucun lien ne rassemble et qu’aucun principe ne domine.

1561. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

De tels propos hors de situation supportent peu le papier, et quand on a d’ailleurs affaire à un chef qui a pour principe d’aborder le plus tôt possible les difficultés à la baïonnette, cela simplifie la littérature.

1562. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Et il me prend, à cette occasion, l’idée d’exposer une fois pour toutes quelques-uns des principes, quelques-unes des habitudes de méthode qui me dirigent dans cette étude, déjà si ancienne, que je fais des personnages littéraires.

1563. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Ce prédicateur habile a lu l’Astrée, il a volontiers sur sa table l’Art d’aimer traduit par le président Nicole ; en un mot, il sait par principes les règles du jeu, la carte du Tendre, mais surtout il excelle à tout voir finement autour de lui, et à démêler du coin de l’œil les nuances du cœur.

1564. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

On connaît assez les principes et les préceptes de notre législateur littéraire.

1565. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Vitet eut pour mission d’appliquer aux beaux-arts les principes de cette psychologie qui venait enfin, on le croyait, d’être rendue à ses hautes sources : qu’il parlât musique, qu’il traitât d’architecture surtout, comme plus tard de peinture, il multiplia et fit fructifier en tous sens la branche féconde.

1566. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Dès le premier jour, et lors même que la jeune parole n’aspire encore qu’à continuer celle du grave prédécesseur, on y sent courir un principe d’ardeur et de zèle qui était de nature à se communiquer aussitôt et à électriser les esprits.

1567. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Et d’abord, le jour de la première séance, il nous montre « tous les yeux fixés sur les représentants du tiers état, vêtus  d’un habit modeste, conformes à leur humble naissance et à leurs occupations habituelles. » Il nous apprend que, parmi ces représentants, si modestement vêtus, se trouvaient beaucoup de gens de lettres « qu’on a y avait appelés, parce qu’on les savait partisans de  systèmes, la plupart incompatibles avec l’état présent  des choses ; que, dans le principe, ces gens de lettres avaient été tenus à l’écart par les avocats et les  financiers, leurs collègues ; mais qu’à la fin ils avaient  repris le dessus et s’étaient faits républicains décidés » ; — que pourtant ces républicains décidés, lesquels étaient« d’un ordre plus élevé et de sentiments plus honorables » — que les jacobins de club, avaient surnommé ceux-ci « les enragés » ; — que néanmoins il y avait dans l’Assemblée de furieux démagogues, désignés sous le nom de Montagne ; et que, « quand les jacobins de la Montagne s’efforçaient d’interrompre Mirabeau par leurs rugissements, celui ci s’écriait d’une voix de tonnerre : Silence aux trente voix !

1568. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Duval : « Un jeune homme, dès sa sortie du collège, où il avait déjà pris le goût du théâtre, qu’il y avait étudié, plein d’admiration pour ses auteurs anciens, et pour les chefs-d’œuvre des Racine, des Corneille, des Molière, s’empressait de composer, d’après leurs principes, une tragédie ou une comédie.

1569. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Le lendemain, aux bureaux du National, la foule qui circula et s’inscrivit fut immense ; on y remarqua nombre d’ouvriers, Il y avait, sans doute, dans cette démonstration profonde, intérêt amical pour l’homme même, pour l’individu atteint ; il y avait hommage à un talent énergique, infatigable ; quelque chose de ce respect qu’on porte en France à toute belle intelligence que la valeur accompagne, à tout noble front où l’éclair de la pensée s’est rencontré volontiers avec l’éclair d’une épée ; mais il y avait aussi un sentiment dominant de solidarité, d’adhésion à des principes communs, de reconnaissance pour des services rendus, de confiance placée sur une tête forte et rare.

1570. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Ce n’est pas un rêve que de croire qu’il serait utile de voir se produire quelquefois de beaux essais de ce que j’appelle une littérature d’État, c’est-à-dire d’une littérature affectionnée, qui ne soit pas servile, mais qui ose relever les vrais principes, honorer les hommes par leur côté principal et solide, rappeler derrière les jeux brillants et souvent trompeurs de la scène les mérites de ceux qui, à toutes les époques, ont servi le monde en le rendant habitable d’abord, en le conservant ensuite, en le replaçant, quand il veut se dissoudre, en des cadres fixes, et en luttant contre les immenses difficultés cachées.

1571. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

Des lois tyranniques, des désirs grossiers, ou des principes corrompus, ont disposé du sort des femmes, soit dans les républiques anciennes, soit en Asie, soit en France.

1572. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Quand on compare sa fable avec celle de Pilpay ou d’Esope qui lui sert de matière, on s’aperçoit qu’il ne fait pas un seul changement sans une raison, que cette raison et les autres se tiennent entre elles, et qu’elles dépendent d’un principe, sinon exprimé, du moins senti.

1573. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Comme il sait faire avec lui, pour sa joie et pour son édification, l’homme à la fois dégagé et sérieux, le boulevardier et le moraliste, le monsieur qui comprend tout, mais qui pourtant respecte ce qui doit être respecté, le monsieur qui n’a pas de préjugés, mais qui a cependant des principes !

1574. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

de la simplicité, de la piété, de l’humilité : « Je me jure à moi-même de prendre désormais les règles suivantes pour règles éternelles de ma vie ; « Faire tous les matins ma prière à Dieu, réservoir de toute force et de toute justice, à mon père, à Mariette et à Poë comme intercesseurs : les prier de me communiquer la force nécessaire pour accomplir tous mes devoirs, et d’octroyer à ma mère une vie assez longue pour jouir de ma transformation ; travailler toute la journée, ou du moins tant que mes forces me le permettront ; me fier à Dieu, c’est-à-dire à la justice même, pour la réussite de mes projets ; faire, tous les soirs, une nouvelle prière, pour demander à Dieu la vie et la force pour ma mère et pour moi ; faire, de tout ce que je gagnerai, quatre parts : une pour la vie courante, une pour mes créanciers, une pour mes amis, et une pour ma mère ; obéir aux principes de la plus stricte sobriété, dont le premier est la suppression de tous les excitants, quels qu’ils soient. » Plus je me rapproche de l’homme et plus je reviens de mes préventions contre l’artiste.

1575. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Cela est surtout évident à l’origine de toutes les littératures ; sans remonter jusqu’à l’Iliade et l’Odyssée qui sont des actes de foi, chez nous, durant ce XVIIe siècle dont je vous parlais, tandis que les orateurs sacrés conduisaient à leurs suprêmes conséquences les principes enfermés dans les dogmes, exprimaient des plus abstraites spéculations religieuses une psychologie, une morale et une politique chrétiennes, les poètes, par une rétroaction de rêve, faisaient rayonner la Croix sur les Idoles et christianisaient les fables do l’Antiquité.

1576. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Mais c’était un naturalisme profond et moral, un embrassement amoureux de la nature par l’homme, une poésie délicieuse, pleine du sentiment de l’infini, le principe enfin de tout ce que le génie germanique et celtique, de ce qu’un Shakspeare, de ce qu’un Goethe devaient exprimer plus tard.

1577. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

Jésus écarta la demande par son principe habituel que celui qui s’exalte sera humilié, et que le royaume des cieux appartiendra aux petits.

1578. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Jésus accueillait leurs emportements avec sa fine ironie, et les arrêtait par ce mot : « Je ne suis pas venu perdre les âmes, mais les sauver. » Il cherchait de toute manière à établir en principe que ses apôtres c’était lui-même 833.

1579. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

Jésus reste pour l’humanité un principe inépuisable de renaissances morales.

1580. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’esprit. »

L’habitude est le principe qui a produit cette correspondance125. » Ce même philosophe a dit quelque part que « la physique, dans sa plus haute perfection, ne fait que reculer un peu notre ignorance. » Ne pourrait-on pas dire qu’une pareille métaphysique ne fait que la redoubler ?

1581. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Sur ce principe il fut conclu que le roi viendrait chez madame de Montespan ; mais pour ne pas donner à la médisance le moindre sujet de mordre, on convint que des dames respectables et des plus graves de la cour seraient présentes à cette entrevue, et que le roi ne verrait madame de Montespan qu’en leur compagnie.

1582. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

Il demeurait dans tout cet homme quelque chose d’un grand principe tombé en enfance.

1583. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Les combinaisons sont nombreuses par lesquelles se façonnent les mots composés ; ce n’est pas ici le lieu de les expliquer, mais on peut conseiller, en principe, à tous les innovateurs d’avoir toujours sous la main les deux livres admirables de Darmesteter sur la formation actuelle des mots nouveaux et des mots composés .

1584. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Faguet et Brunetière semblent poser en principe que les beautés de l’écrivain sont visibles pour tous, que ses défauts seuls sont cachés ; comme le devoir d’un bon critique est d’apprendre quelque chose à ses lecteurs, il vaut mieux assurément leur montrer des défauts que de ne rien leur montrer du tout.

1585. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

Il se récria sur ce qu’on interprêtoit mal ses pensées, & sur ce qu’on empoisonnoit la réflexion suivante : « Le roi de Prusse a comblé de bienfaits les gens de lettres, par les mêmes principes que les princes Allemands comblent de bienfaits un bouffon & un nain. » Toutes ces tracasseries étoient faites & tous ces pièges tendus, sans que M. de Voltaire se doutât de rien.

1586. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

Les principes, de quelque art que ce soit, ne sont jamais mieux sentis que par l’étude des modèles.

1587. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Donc, sous peine de froisser l’art dans un de ses principes les plus susceptibles, ne séparons jamais la forme de l’idée.

1588. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Mais quel contraste entre les nouveaux principes qu’on professe, et la manière dont on les annonce !

1589. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

n’est-il pas vrai que l’on trouverait toute une série de faits découlant du principe inconnu qui a produit ce mot ?

1590. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

elle a beau se débattre dans le vague de la philosophie, elle y demeure, affirmative de langage, mais sans un principe auquel elle puisse rattacher la législation qu’elle invente.

1591. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Écrire une telle chose sérieusement, c’est une dérision de l’histoire, c’est prendre l’accident pour la cause, le symptôme pour la maladie, les conséquences pour le principe.

1592. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Byron, l’aristocrate Byron, dans cette histoire de la littérature anglaise, est sacrifié à Shelley, l’utopiste, l’humanitaire, qui était athée, c’est-à-dire un démocrate religieux qui eût voulu couper la tête à Dieu comme on peut la couper au roi, et qui, par conséquent, était un démocrate intégral de principe et d’essence.

1593. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

En vain nous parle-t-il, mais en passant, d’une monarchie tempérée du xiiie  siècle, qui s’était conservée intacte jusqu’au xviie , et assure-t-il que tous les principes qui triomphèrent dans la révolution de 1688 étaient sinon relatés formellement et catégoriquement dans un acte spécial, au moins épars dans d’anciens et vénérables statuts.

1594. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

À l’époque où nous voici parvenus, on peut dire, en principe, qu’il n’y a plus à écrire que la guerre des intelligences et des idées.

1595. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Pour lui, on ne pénètre l’Histoire que par « le sentiment », et comme il va s’agir de l’Antiquité dans son livre, il pose au préalable qu’il est impossible d’interpréter le monde antique autrement que par l’impression personnelle, et il ajoute même, avec la crânerie d’une idée générale qui est le chapeau sur l’oreille de ce fantaisiste : « Écrire l’histoire, c’est donner notre manière de voir sur l’histoire. » Je ne sais pas si, de principe, de Bury est cartésien, mais jamais le moi de Descartes n’a été mieux appliqué à quelque chose qu’il ne l’est, sous sa plume, à l’Histoire.

1596. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

» ayant assez d’esprit, quoiqu’il n’en ait pas immensément, pour savoir que le principe de la contradiction est si fort dans la nature humaine que quand on lui dit de ne pas faire une chose, elle la fait toujours !

1597. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

« Ce qui était vrai, dit-il, c’est que, sans se séparer de l’Église orthodoxe à laquelle il restait soumis, Carranza s’était rapproché de la doctrine des novateurs et s’était servi de leurprocédé de démonstration en introduisant dans ses ouvrages le principe de la justification par la foi dans le sauveur Jésus-Christ et en recourant à l’autorité incontestable des livres saints, au lieu d’employer uniquement l’autorité traditionnelle de l’Église. » Si Charles-Quint entra plus tard en défiance contre Carranza et voulut sévir contre les doctrines nouvelles, ce fut à l’instigation du grand inquisiteur Valdez.

1598. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Mais dégrader Voltaire au plus avant de sa personnalité, lui qui n’eut qu’une personnalité sans doctrine, sans un seul principe !

1599. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Ce fut un sceptique et même un sceptique contradictoire, ce qui, par parenthèse, au lieu d’une faiblesse, en fait deux ; car dans son Kosmos il doute, à une certaine place, « qu’on puisse jamais, à l’aide des opérations de la pensée, réduire tout ce que nous voyons à l’unité d’un principe rationnel », et ailleurs il assure qu’il croit au mot de Socrate : « qu’an jour l’univers sera interprété à l’aide de la seule raison », vacillement d’un esprit qui ploie également sous l’affirmation et sous le doute !

1600. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

… Nulle réponse que le besoin qu’on a de faire admettre le principe de l’invariabilité des lois naturelles (page 81).

1601. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Ce fut un sceptique et même un sceptique contradictoire, ce qui, par parenthèse, au lieu d’une faiblesse, en fait deux, car dans son Kosmos il doute, à une certaine place, « qu’on puisse jamais, à l’aide des opérations de la pensée, réduire tout ce que nous voyons à l’unité d’un principe rationnel », et ailleurs il assure qu’il croit au mot de Socrate, « qu’un jour l’univers sera interprété à l’aide de la seule raison », vacillement d’un esprit qui ploie également sous l’affirmation et sous le doute !

1602. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

La théorie de la certitude, malgré le style qui fit un instant sa fortune, la théorie de la certitude, qui est le principe un peu brutal du nombre introduit en philosophie, a péri sous le nombre des attaques, — et nous ajouterons sous leur raison, car le nombre ne nous suffit pas.

1603. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Moraliste tout rond, dont on ignore les principes et que les rhétoriques, plaisantes cautions de son génie, appellent un grand moraliste et un grand écrivain, et ne craignent pas de mettre entre La Bruyère et Beaumarchais, il ne doit rien pourtant aux violentes passions de son époque, si bonne pour lui.

1604. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

On ne sait pourquoi, car, s’il fallait absolument l’hécatombe des œuvres de Balzac aux principes littéraires et moraux de M. 

1605. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Mais, comme il s’imagine avoir fondé la critique littéraire sur quelque chose en la fondant sur le goût, avant d’exposer mes nouveaux principes, j’ai à suivre l’exemple qu’il m’a donné lui-même : moi aussi, je dois lui dire pourquoi je considère sa méthode comme chimérique. […] N’a-t-il pas eu le front d’attribuer au principe de sa critique, au goût, un esprit de sympathique largeur et d’intelligence universelle ? […] Que la critique doive être large, intelligente et sympathique, c’est, depuis plus d’un demi-siècle, ma conviction profonde ; mais que l’école célébrée par le Chevalier ait jamais eu ces qualités, c’est ce que l’histoire ne permet pas de prétendre, et qu’elle puisse les acquérir en demeurant fidèle à son principe, c’est ce que je nie absolument. […] C’est donc ainsi que vous appliquez les principes exposés sans doute à l’heure qu’il est dans la suite de voire Réponse à mon Étude, et déjà transparents dans voire Critique du goût !

1606. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

La raison en est qu’un principe, un sujet, une méthode, produisent des idées qui naissent les unes des autres comme des êtres successivement enfantés, ce qui a rapport à la génération. […] L’ancien adage, on ne doit appeller personne heureux avant sa mort, semble rouler sur de bien faux principes ; on diroit par cette maxime qu’on ne devroit le nom d’heureux, qu’à un homme qui le seroit constamment depuis sa naissance jusqu’à sa derniere heure. […] Que nous apprendil, quand il dit que le cahos, l’esprit, c’est-à-dire le souffle, amoureux de ses principes, en tira le limon, qu’il rendit l’air lumineux, que le vent Colp, & sa femme Baü engendrerent Eon, & qu’Eon engendra Jenos ? […] Mais vous pouvez de ces idées bisarres tirer deux grandes vérités ; l’une que les images sensibles & hyéroglyphes sont de l’antiquité la plus haute ; l’autre que tous les anciens philosophes ont reconnu un premier principe. […] Toutes les idées d’Epictete roulent sur ce principe.

1607. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

— Sans doute, continua l’abbé, de cette voix blanche qui démonétise les mots, les émousse, les annule presque, c’est un jeune homme sans principes religieux, que la pensée de l’adultère (il pesa avec intention sur ce mot) ne ferait pas hésiter ? […] M. l’abbé Coignard est peut-être, de tous les esprits du dix-huitième siècle, celui dont les principes sont le plus opposés aux principes de la Révolution. […] Pour ma part, je crois bien que celles qui pratiquent ce genre de vengeance, qui renferme quelque douceur, eussent toujours fini par y avoir recours, même sans avoir à se venger ; en principe, celle qui s’écrie : « Si telle chose m’arrivait, je me donnerais au premier venu !  […] Voilà qui n’est pas fait pour plaire aux défendeurs des immortels principes. […] Qu’on n’en conclue pourtant pas à un livre de philosophie continue ; on y trouvera au contraire l’observation de la vie pratique et usuelle où apparaît l’être humain avec ses touchantes défaillances et ses honteux ridicules ; mais cela sans parti pris, sans concessions aux principes du roman naturaliste un peu démodé aujourd’hui.

1608. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

c’est que le principe d’où partent ces inadvertances légères s’étend insensiblement à tout le récit et lui ôte un air de réalité, au milieu de beautés philosophiques et pathétiques du premier ordre. […] En effet, dès ce temps-là et vers ces dernières saisons de la Restauration, j’avais pressenti dans ce coin de notre école romantique des germes de division déjà, des principes de refroidissement ou de rivalité, nés surtout des ambitions dramatiques, et dans la Préface des Consolations j’avais, sous forme voilée, exprimé mes craintes et mes regrets.

1609. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Je crois même qu’il eut plus de système et d’unité de principe que M. […] Ils disent qu’il est dangereux de mettre de telles pensées au jour, et qu’ayant si bien montré qu’on ne fait les bonnes actions que par de mauvais principes, la plupart du monde croira qu’il est inutile de chercher la vertu, puisqu’il est comme impossible d’en avoir si ce n’est en idée ; que c’est enfin renverser la morale, de faire voir que toutes les vertus qu’elle nous enseigne ne sont que des chimères, puisqu’elles n’ont que de mauvaises fins.

1610. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

C’est elle qui a construit les Éloges de Fontenelle, le Philosophe ignorant et le Principe d’action de Voltaire, la Lettre à M. de Beaumont et le Vicaire savoyard de Rousseau, le Traité de l’homme et les Epoques de la nature de Buffon, les Dialogues sur les blés de Galiani, les Considérations de d’Alembert sur les mathématiques, la Langue des calculs et la Logique de Condillac, un peu plus tard l’Exposition du système du Monde de Laplace et les Discours généraux de Bichat et de Cuvier459. […] C’est un systématique qui, replié sur lui-même et les yeux obstinément fixés sur son rêve ou sur son principe, s’y enfonce chaque jour davantage, en dévide une à une les conséquences, et tient toujours sous sa main le réseau entier.

1611. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Il y a donc au centre de chacun de ces trois groupes un élément commun, la conception du monde et de son principe, et s’ils diffèrent entre eux, c’est que chacun combine avec l’élément commun, un élément distinct : ici la puissance d’abstraire, là la faculté de personnifier et de croire, là enfin le talent de personnifier sans croire. […] Montesquieu, Esprit des lois, Principes des trois gouvernements.

1612. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Necker les condensait tous ; mais, par une politique personnelle qui s’appliquait à recruter des partisans dans tous les partis de la pensée, monsieur et madame Necker gardaient une certaine neutralité caressante entre tous ces philosophes et tous ces écrivains, promulguant les principes, ajournant les applications, ménageant les rivalités, vénérant le passé, saluant l’avenir, se réfugiant dans la tolérance pour n’avoir pas à se prononcer entre la philosophie et le christianisme, entre l’aristocratie et le peuple, entre la monarchie et la république. […] Tout fut inutile : les vrais Girondins, dépassés eux-mêmes par les Jacobins le 10 août, furent contraints de se précipiter avant leur heure dans la république d’anarchie, au lieu de la république de principes, puis entraînés jusqu’à l’échafaud du roi et de là jusqu’à leur propre échafaud.

1613. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

L’âme du monde féodal se dissout : les principes qui faisaient sa force, se dessèchent ou se corrompent. […] L’autre principe vital du moyen âge, la foi, ne subit pas de moindres atteintes.

1614. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

N’est-il donc pas dangereux, (qu’on me trouve, si l’on veut, très prudhomme) ne pourrait-il être tout à fait néfaste de propager imprudemment un principe, en partie très vrai, mais en partie très contestable ? […] Mais l’homme, jusqu’ici, pense à soi plus qu’aux autres hommes ; la Société est une collection d’égoïsmes, et la lutte pour l’existence s’y dénonce à première vue comme le seul principe un peu apparent : le socialisme, venu de l’autre pôle, doit donc précéder l’anarchie, — de quelques centaines, peut-être de quelques milliers d’années, — car il importe avant tout de protéger les faibles ; il faut d’abord paralyser les forces de l’égoïsme et le faire peu à peu céder au sentiment contraire, pour qu’enfin puisse grandir l’universel Amour.

1615. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Le roi entendit de tous côtés la voix de ces hommes instruits par une longue expérience des rites du sacrifice, de ceux qui possèdent les principes de la morale et la science des facultés de l’âme, de ceux qui sont habiles à concilier les textes qui ne s’accordent pas ensemble, ou qui connaissent tous les devoirs particuliers de la religion ; mortels dont l’esprit tendait à soustraire leur âme à la nécessité de la renaissance dans ce monde. […] Voilà pourquoi une religion morte et dépassée est encore plus efficace que toutes les institutions purement profanes ; voilà pourquoi le christianisme est encore plus créateur, soulage plus de souffrances, agit plus vigoureusement sur l’humanité que tous les principes acquis des temps modernes.

1616. (1772) Éloge de Racine pp. -

Combien un seul principe lumineux embrassé par le génie avance en peu de temps sa marche vers la perfection ! […] Je vous en conjure encore, méfiez-vous de ces législateurs enthousiastes : opposez-leur toujours les anciens et Racine : opposez-leur ce grand axiome de son digne ami, ce principe qui paraît si simple et qui est si fécond, rien n’est beau que le vrai.

1617. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Songez que vous parlez à ce peuple français, le premier peuple du monde, parce qu’il est le plus chevaleresque et en même temps le plus philosophique ; à ce peuple changeant il est vrai, parce qu’il est étonnamment impressible, mais qui sait souffrir et mourir pour une doctrine, qui fait la guerre pour le triomphe d’une idée, et dont les fureurs même ont été commises au nom d’un principe. […] Nous nous sommes expliqué franchement sur toutes les questions ; nous avons proclamé nos admirations avec une grande probité littéraire, sans aucune influence d’amitié ou d’opinion ; pourquoi ne pas apporter en littérature cette indépendance de principes, cette conscience passionnée qui seule réussit maintenant en politique ?

1618. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

C’est elle qui est en train de nier l’héroïsme et les héros, posant en principe, par la plume de tous ses petits polissons, « qu’il n’y a plus de héros dans l’humanité », et que tous les lâches et les plats de la médiocrité les valent et sont même mille fois plus intéressants qu’eux. […] Frédéric Moreau voit sur un bateau à vapeur une dame Arnoux, femme d’un sieur Arnoux, mi-bourgeois et artiste, mi-libertin et mi-fripon, et parce que, tempérament et gaucherie modernes, navet des plates-bandes de ce temps, il n’ose pas prendre cette femme qu’il convoite, puisque rien dans ses principes ne lui fait une loi de la respecter !

1619. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Hugo, viennent du même principe violent qui méconnaît le prix d’une convenance heureuse et d’une harmonie ménagée.

1620. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Sauf un petit nombre d’exceptions mystérieuses et de véritables monstruosités morales, l’homme est libre, bien que plus ou moins enclin ici ou là ; il peut lutter, bien qu’il lutte trop peu ; il peut s’appuyer sur certains principes qu’il sait bons et utiles, nouer alliance avec ses facultés louables contre ses penchants plus dangereux15, bien que d’ordinaire ce soit pour ceux-ci qu’il se déclare.

1621. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Fortoul, jeune, atteint, j’imagine, un moment par le romantisme, s’était bientôt retourné contre, et avait emprunté à un système, qu’il jugeait plus large et plus fécond, des principes qui ne valent pourtant que pour ce qu’on y met de particulier et de correctif perpétuel dans l’application.

1622. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Shakespeare se ressent aussi de l’ignorance où l’on était de son temps sur les principes de la littérature.

1623. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Il fut, lui, un vrai critique, et le premier, en exceptant toutefois cet abbé d’Aubignac, si pédant et si injurieux, mais qui du moins bataillait pour des idées et des principes.

1624. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Il y a aussi dans Palissy un observateur sans illusions comme sans amertume, qui, par sa chimie morale, isole les éléments simples des âmes, et ces principes constitutifs qui sont les passions égoïstes : il y a même en lui un poète sensible aux impressions de la nature, aux formes des choses, et qui mêle aimablement dans son amour de la campagne un profond sentiment d’intime moralité et de paix domestique.

1625. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

Au lieu de tenir toujours à l’unisson le mètre et la phrase, d’en faire coïncider le dessin et le développement, il pose le principe de la discordance : il multiplie l’enjambement, même l’enjambement d’une syllabe, de vers à vers, de strophe à strophe, à l’imitation des lyriques grecs, des chœurs de tragédie, des odes d’Horace.

1626. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Évidemment, il y a là une inégalité, une injustice, un fatum… On peut différer de sentiment sur la poésie de M. de Banville et sur la nature de ses inspirations ; mais ce qu’on ne peut méconnaître, dès la première lecture, c’est que l’effort est complet, et qu’aucune négligence, aucune transaction ne s’est interposée entre le poète et son but… Des deux grands principes posés au commencement de ce siècle, la recherche du sentiment moderne et le rajeunissement de la langue, M. 

1627. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Théodore de Banville, je rappellerai ce que je disais il y a un an, à propos de ses Odelettes : « Des deux grands principes posés au commencement de ce siècle, la recherche du sentiment moderne et le rajeunissement de la langue poétique, M. de Banville a retenu le second… » Dans ma pensée, je retenais le premier pour M. 

1628. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Le style de ces monuments était le style grec, mais approprié aux usages des Juifs, et considérablement modifié selon leurs principes.

1629. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Quelle que soit la corruption générale d’une grande nation, même d’une grande cour, il s’y trouve toujours quelques familles où se conserve l’honnêteté des mœurs, où la raison, le droit sens, la bienséance exercent leur légitime empire, où les bons principes sont héréditaires, comme certaines conformations : ici est d’ordinaire le privilège des familles nombreuses qui s’entretiennent, par les sympathies mutuelles de leurs membres, dans les traditions de vertus où elles sont nées.

1630. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Il semble avoir pris tout aussitôt pour devise ce mot de Vauvenargues : « La familiarité est l’apprentissage des esprits. » Dans des conseils qu’il adressait à un jeune homme, Vauvenargues, développant cette même pensée, disait encore : Aimez la familiarité, mon cher ami ; elle rend l’esprit souple, délié, modeste, maniable, déconcerte la vanité, et donne, sous un air de liberté et de franchise, une prudence qui n’est pas fondée sur les illusions de l’esprit, mais sur les principes indubitables de l’expérience.

1631. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Flétrissant l’ancien partage de la Pologne, et posant en principe que l’injustice amène tôt ou tard après elle le châtiment, l’orateur fait voir « la nation opprimée qui s’attache aux flancs de la puissance opprimante comme une plaie vengeresse immortelle ».

1632. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Partant du principe que les choses morales ont, comme les choses physiques, des dépendances et des conditions, il esquisse la vie de chacun des écrivains qu’il veut étudier, montre le pays où il est né, le lieu où il a vécu, puis, analysant son œuvre et en dégageant les principaux caractères, il exprime fame qu’ils révèlent, en une formule à plusieurs termes.

1633. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

Ce que dit ici La Fontaine est si vrai, que certains philosophes l’ont posé en principe dans des traités de morale, et font remonter à ces deux sources toutes nos passions et tous nos sentimens.

1634. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

On examinera s’il sait bien lire, si son caractère d’écriture est bon, s’il sait orthographier passablement, s’il connaît les chiffres de l’arithmétique et s’il n’ignore pas les premiers principes de sa religion.

1635. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Un jour, il se laissa séduire — chose tout à fait en dehors de ses principes — par une proposition de chasse en commun… Les circonstances étaient graves.

1636. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

Comme le principe de la vitalité est dans les nerfs, Chopin est mort jeune. » Dans l’impossibilité de citer tout ce qui peut donner l’idée de ce talent inconnu qui a bien le droit d’une place au soleil, nous avons choisi ces lignes pénétrantes sur Chopin ; mais ceux qui liront, après nos citations, le capitaine d’Arpentigny, auront seuls la mesure de ce talent, qui peint Chopin avec cette profondeur nuancée et qui, du même pinceau, nous peint si différemment des natures différentes, — par exemple le général Rapp et le prince Jules de Polignac.

1637. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

Les États, plus ou moins révoltés, s’insurgeaient contre le Saint-Siège, mais ce n’était pas l’État en soi, dans sa généralité absolue, ce n’était pas le principe même de l’État se posant métaphysiquement et politiquement contre l’Église pour la dévorer.

1638. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

En effet, pour nous dégoûter de l’erreur de son principe et de sa doctrine, le protestant a la sécheresse de sa raison et la superbe de son orgueil, mais Saint-Martin a l’imagination du poëte, l’amour du croyant ; et son orgueil est si doux (car il y a toujours de l’orgueil dans un chef de secte), qu’on le prendrait presque pour cette vertu qui est un charme et qu’on appelle l’humilité.

1639. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Ce qui lui manque, c’est donc le plus important, c’est l’intuition, l’observation, le principe net et subjuguant qui empêche de se méprendre sur la pensée d’un livre et d’un homme, et à la lueur duquel les amis se reconnaissent, — et les ennemis aussi, malgré la ruse de guerre de leurs perfides applaudissements !

1640. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Ces hommes inouïs et calomniés par l’esprit de parti ou par l’ignorance, ces hommes attachés immuablement à ce qui doit rester immuable dans les principes et les institutions, et qui ont en mourant dit d’eux-mêmes, par la bouche de leur général, à qui on proposait la vie : Sint ut sunt, aut non sint , avaient pourtant à un suprême degré ce qui distingue si éminemment l’aristocratie anglaise, — la plus politique des aristocraties, — l’entente de l’heure qui sonne, cet instinct du moment qui gagne les batailles et qui sauve aussi les nations.

1641. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Ce château, vu de loin, doit envoyer à la tête de madame Bovary bien des rêves et des convoitises ; mais l’auteur ne se contente pas de ces fumées, de ces curiosités qui sont les incubations d’une corruption dont le principe sommeille, mais va tout à l’heure s’éveiller.

1642. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Mettre en saillie les traits caractéristiques d’une figure humaine pour en porter l’expression à son maximum d’intensité, simplifier en accentuant, tel est son principe d’art. […] C’est encore là ce principe de la séparation des genres, au nom duquel on s’acharne à enfermer chacun dans sa spécialité. […] Il faut y voir avant tout un principe d’art, exagération d’une idée juste. […] On nous opposera des idées sincères, désintéressées, des principes d’art qui ont été soutenus par des critiques éminents et dont se sont inspirés des artistes de grande valeur. […] On voit se former des écoles qui pour tout principe d’art apportent une nouvelle manière de peindre, un peu plus artificielle que les précédentes, un peu plus éloignée de la nature.

1643. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Ils sont d’assez médiocres théoriciens politiques et de mauvais généralisateurs : ils n’ont pas inventé le système des droits de l’homme, et ce sont des étrangers, Montesquieu et Delolme, qui ont écrit la théorie de leur constitution ; mais qu’il s’agisse de savoir si le ship money a été illégalement imposé, quelles sont les limites du pouvoir de dispense, ou si le principe de l’échelle mobile est préférable au principe de la liberté absolue dans le commerce des céréales, et ils vont se battre pendant des années. […] Leur architecture n’est pas établie sur des principes esthétiques : elle est déterminée par les nécessités de la vie. […] On peut faire sortir de telles opinions des applications et des conclusions matérialistes, je ne le nie pas ; mais, en principe, qu’ont-elles de matérialiste ? […] Si nous ne nous trompons, il part de deux principes ; il admet : 1º que l’homme intérieur est créé successivement par voie de formation lente et d’agrégation, de sorte qu’il est le produit plutôt que le principe de ses propres actes ; 2º il admet que les dispositions morales générales de la race sont le dernier point que les recherches de l’analyse puissent atteindre. […] Nous avons prononcé tout à l’heure le mot de principes, et en effet le badinage de Sterne pourrait s’enseigner comme une science ou comme un art, en un nombre déterminé de leçons, et il est facile d’en établir la théorie mécanique.

1644. (1885) L’Art romantique

Ainsi le principe de la poésie est, strictement et simplement, l’aspiration humaine vers une Beauté supérieure, et la manifestation de ce principe est dans un enthousiasme, un enlèvement de l’âme ; enthousiasme tout à fait indépendant de la passion, qui est l’ivresse du cœur, et de la vérité, qui est la pâture de la raison. […] Mais, par son principe même, l’insurrection romantique était condamnée à une vie courte. […] Au nom des principes supérieurs qui constituent la vie universelle, nous avons le droit de la déclarer coupable d’hétérodoxie. […] Dans l’ouverture de Tannhäuser, dans la lutte des deux principes contraires, il ne s’est pas montré moins subtil ni moins puissant. […] Ainsi il eut, dès le principe, cet inestimable avantage d’une éducation libérale.

1645. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Un tel livre est peut-être ainsi, et par ce qu’il contient et par ce qui lui manque, le monument le plus propre à fournir à ce Cours de littérature le texte, les développements, les discussions, les admirations, les critiques, les principes et les exemples de nature à vous initier à ce genre de suprême littérature qu’on appelle l’histoire. […] Thiers ; mais qu’elle eût besoin de se désavouer, de se mépriser, de se bafouer elle-même, en invoquant contre ses pouvoirs légaux le coup d’État d’un soldat, et de lui livrer sa révolution et ses principes de 1789 pour ne retrouver qu’une armée et une contre-révolution sous le sabre, c’est ce que nous ne reconnaîtrons jamais. […] Thiers, que la Révolution, qui avait eu son débordement de démagogie et de sang, devait rentrer dans son lit en se purifiant de toutes ses souillures ; nous pensons comme lui aussi qu’une liberté ne peut se fonder qu’en se modérant et en se donnant à elle-même de sévères limites ; mais nous pensons que la France, déjà corrigée par le spectacle et par le repentir de ses excès, tendait à se donner à elle-même ces institutions et ces limites, et que, la refouler tout à coup jusqu’au-delà des principes sains de 1789, c’était lui faire perdre en un jour tout le terrain franchi en neuf ans de travail, et lui préparer pour l’avenir un second accès de révolution pire que le premier.

1646. (1925) La fin de l’art

D’ailleurs pour moi, j’irais beaucoup plus loin dans ces principes de liberté et je ne verrais nul inconvénient à ce que fût proclamée la liberté de la médecine. […] S’il a survécu aux autres privilèges abolis par la Révolution, c’est par suite d’un préjugé plus fort que les principes mêmes. […] Tant qu’il reste dans la science pure, ses principes sont solides, mais il a voulu aborder la psychologie et aussitôt le philosophe a déraillé, s’engageant dans une dissertation qui tend à prouver que « la thèse de la liberté de notre volonté ne contredit pas le déterminisme.

1647. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Ainsi, quand dans une âme naturellement droite, mais exaltée, préexiste la croyance à des esprits exclusivement bons et moraux176, l’hallucination qui présente les caractères d’une telle origine ne peut par elle-même être le point de départ d’un trouble psychique, d’une maladie de l’âme ; on conçoit même qu’elle devienne un principe d’héroïsme et de génie. […] Pour l’ordinaire, la divinité des faits de sa vie intérieure n’était qu’une théorie née dialectiquement des principes de sa philosophie ; c’était une conclusion, ce n’était pas une évidence. […] Suite : les dieux d’Homère ; la prosopopée Socrate ne rattachait ses idées propres sur les rapports des dieux avec les hommes qu’aux idées religieuses de son temps ; néanmoins, il est impossible de ne pas remarquer une certaine analogie entre le rôle qu’il attribuait à son démon et le rôle que prennent dans Homère les divinités protectrices à l’égard des héros : tantôt elles leur révèlent l’avenir ; tantôt et plus souvent, elles les invitent à certaines actions déterminées, ou bien elles les retiennent au moment d’agir, elles leur imposent le calme et la réserve ; enfin, prédiction et conseil ont souvent dans les discours des dieux de l’Olympe le rapport de principe à conséquence : l’avenir dévoilé justifie le conseil présent.

1648. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

La mémoire et le cerveau Énonçons tout de suite les conséquences qui découleraient de nos principes pour la théorie de la mémoire. […] En principe, le présent déplace le passé. […] SPENCER, Principes de psychologie, t. 

1649. (1886) Le naturalisme

Si en principe on admet la liberté, il faut la supposer relative et sans cesse combattue, limitée par tous les obstacles qu’elle rencontre dans la vie. […] Cette restriction calculée n’empêchera pas que le Réalisme contemporain, et même le pur Naturalisme, se fondent et s’appuient sur des principes proclamés par l’école Romantique. […] Nul n’applique plus radicalement que les Goncourt le principe récemment découvert que dans le roman, ce qui importe le moins, c’est le sujet et l’action, et ce qui importe le plus, la quantité de vérité artistique. […] Jusqu’à ce jour, ce n’est qu’un système hardi, fondé sur quelques principes et quelques faits certains, mais riche en hypothèses gratuites qui ne reposent sur aucune preuve solide, quoique de nombreux savants spécialistes les recherchent assidûment en Angleterre, en Allemagne et en Russie. […] Ce n’est pas que Zola les interprète à son gré ou en fausse les principes.

1650. (1925) Portraits et souvenirs

Pourtant, il a ce qu’il appelle des principes, et qui lui font préférer ce qu’il nomme « les méthodes difficiles ». […] Celui de Villiers fut un principe sous lequel il considéra l’ensemble du monde. […] Cette collaboration intime était, d’ailleurs, un des principes sur lesquels reposait sa doctrine poétique. […] Pour eux, le jeu des caractères et des sentiments est un jeu logique dont les règles et les principes sont connus depuis longtemps et ont été observés avec exactitude. […] C’est en cela qu’un jardin composé selon ces principes, par ce qu’il a d’intelligible, de noble, de mesuré, peut être qualifié de classique à l’égal d’une tragédie de Racine ou d’une période de Bossuet.

1651. (1911) Études pp. 9-261

Par lui le poète évoque directement la chose, la rend présente, sensible, lui restitue l’existence : Proférant de chaque chose le nom, Comme un père tu l’appelles mystérieusement dans son principe, et selon que jadis Tu participas à sa création, tu coopères à son existence44 ! […] « Elles n’ont pas en elles-mêmes de force génératrice et de valeur obligatoire62. » Qu’est donc le monde, s’il n’est pas une machine montée au principe et qui marche par la détente progressive d’un ressort interne ? […] De même qu’il sort de Dieu, il y retourne ; il a en lui son principe et en lui sa consommation ; son origine et sa fin sont Dieu. […] L’homme est chargé de représenter sans cesse au Créateur la Création : « Tout passe, et, rien n’étant présent, tout doit être représenté 116. » À l’homme un esprit a été donné, simple, incorruptible pour connaître toutes choses, pour les ordonner autour de lui comme autour de leur principe, pour leur prêter un sens en leur fournissant un point de convergence, et pour les dédier ensuite, ainsi éternisées, au Principe véritable qui les a produites : « L’homme est un principe exclu, une origine forclose. […] Pour avoir conscience de soi, ne faut-il pas à chaque minute se ressaisir, se poser à nouveau au principe de soi-même ?

1652. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Le principe même, qui est à la base de la théorie démocratique, est un principe aristocratique, au sens le plus élevé du mot.

1653. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Nous voyons ce principe appliqué par les fermiers et les jardiniers, dans leurs fréquents échanges de graines, de bulbes, etc., d’un sol ou d’un climat à un autre et de celui-ci au premier. […] Les deux séries de faits doivent se rattacher l’une à l’autre par quelque lien inconnu essentiellement corrélatif avec le principe même de la vie.

1654. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

ce crime incomparable dans les annales du monde, parce qu’il tua à travers un homme le principe qui fait vivre les nations, — le principe d’autorité !

1655. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Le moment est venu de tenter une déduction méthodique et complète, d’aller puiser à leur source même, dans leur principe permanent et simple, les procédés multiples et variables du théâtre comique. […] Mais leur définition est loin de convenir à tous les cas ; et, là même où elle convient, elle ne définit pas le principe du comique, mais seulement une de ses conséquences plus ou moins lointaines.

1656. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mélanges de critique religieuse, par M. Edmond Scherer » pp. 53-66

Malheureusement, cette tendance se développa à mesure que l’auteur entra plus avant dans la carrière politique ; son rôle d’opposition, le vague de ses principes, ses emportements le poussaient à la phrase.

1657. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

L’abbé de Saint-Pierre, en négligeant de plaire aux lecteurs, allait donc contre ses principes… Son défaut était moins de nous regarder comme des enfants que de nous parler comme à des hommes. » Que ne connaissait-il mieux les poètes !

1658. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Lachat, dans l’Introduction qu’il a mise en tête des Sermons au tome VIII de l’édition nouvelle, ne fait que résumer avec assez de soin et de bonne volonté les résultats obtenus par ses devanciers, et il s’applique à suivre, pour la reproduction exacte du texte, les excellents principes critiques qui ont prévalu depuis quelques années, que M. 

1659. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

« Je sais qui vous êtes », lui dit le Consul en recevant les premiers préfets, « et je devine ce que vous serez ; mais, entre tous les motifs qui m’ont déterminé à vous confier la préfecture de Paris, il en est un que je dois rappeler en ce moment : c’est qu’ayant été maltraité par la Révolution, vous n’en êtes pas moins resté constamment attaché à vos principes, et qu’étant devenu administrateur de votre département, après avoir été longtemps persécuté, vous n’avez persécuté personne. » C’est ici que commencent pour Frochot douze années d’une administration féconde, bienfaisante, tutélaire.

1660. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Sa vie littéraire présente aussi la même continuité de principes, avec beaucoup de taches et de mauvais endroits.

1661. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

Je souhaiterois, par le même principe, qu’ils conservassent aussi pour moi quelque chose de leur ancienne amitié.

1662. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Du moment que Dieu n’est plus conçu comme un être à part et hors du monde, du moment qu’il est inséparable de la nature et de l’humanité, et qu’il se manifeste uniquement en elles et par elles, du moment enfin que le mal cesse d’être un principe positif ennemi du bien, dès lors l’homme n’a plus peur de Satan, de même qu’il n’a plus besoin de médiateur pour entrer en rapport avec Dieu ; la communication est directe, immédiate ; il sent l’influence divine dans chacune de ses relations avec les hommes et avec les choses ; il ne s’imagine aucunement devoir recourir à des envoyés mystérieux, à des anges ; et les anges, les envoyés mystérieux, les démons ne lui viennent pas.

1663. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

La préface de Cromwell, les chapitres littéraires du Génie du christianisme, les critiques de Lessing, de Schlegel sur nos classiques, sont d’excellents appuis pour l’intelligence, qui en tirera des principes pour penser autrement, et qui, pour échapper à des conclusions blessantes, apprendra à raisonner.

1664. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

En principe, il faut se proposer de n’exprimer chaque idée qu’une fois.

1665. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Cet homme qui n’a guère de foi ni de principes a d’excellentes habitudes d’esprit.

1666. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Puis, il ne s’agit guère, chez eux, que de l’amour-maladie, — ou de l’amour-libertinage, — quelques noms qu’ils lui donnent ; bref, d’un amour dans lequel il y a toujours un principe de haine.

1667. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Seconde partie. » pp. 35-56

Ce seroit ici le lieu de peindre l’ivresse qui pénetre son ame, lorsqu’aux acclamations des Citoyens satisfaits, la gloire aux aîles brillantes, descend sur sa tête la couronne qu’il a méritée ; lorsqu’un Peuple éclairé & sensible lui prodigue ces applaudissemens qui font pâlir l’Envie ; lorsque la reconnoissance multiplie son nom dans toutes les bouches, & que plus heureux encore il voit la flamme généreuse qui embrâse ses écrits se répandre dans tous les cœurs, & qu’ils se remplissent des principes vertueux qu’il a établis pour le bonheur des hommes.

1668. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Arlecchino creduto principe (Arlequin cru prince).

1669. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Le goût, bien ou mal satisfait, de lire, conduit presque déjà à un principe de critique il est un critérium excellent dont ne songent point à se départir d’honnêtes judiciaires envisageant la lecture comme une distraction (et c’est dénommer avec maestria ce que d’éminents philosophes peinent à dire un jeu absorbant et désintéressant), les clientes de la « Lecture Universelle », un sou par jour et par volume, estiment les romans que la buraliste leur « conseille » en proportion inverse du temps qu’elles ont dépensé à les lire ; et leur exaltation pour tel Prévost ou Duruy se confond, à la réflexion, avec une reconnaissance pécuniaire pour ces maîtres qui se laissent dévorer si vite.

1670. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Peut-être un œil sagace eût-il su reconnaître dès lors le germe des récits qui devaient lui attribuer une naissance surnaturelle, soit en vertu de cette idée, fort répandue dans l’antiquité, que l’homme hors ligne ne peut être né des relations ordinaires des deux sexes ; soit pour répondre à un chapitre mal entendu d’Isaïe 685, où l’on croyait lire que le Messie naîtrait d’une vierge ; soit enfin par suite de l’idée que le « Souffle de Dieu », déjà érigé en hypostase divine, est un principe de fécondité 686.

1671. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

D’après son rang et les principes qu’il suppose, ce serait lui qui devrait repousser le mariage de Jacques, comme une mésalliance.

1672. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Enfin, pour que tout soit net et clair, pour que les quatre ou cinq grands principes sociaux que la révolution française a coulés en bronze restent intacts sur leurs piédestaux de granit, pour qu’on ne puisse attaquer sournoisement le droit commun des Français avec ces quarante mille vieilles armes ébréchées que la rouille et la désuétude dévorent dans l’arsenal de nos lois, la charte, dans un dernier article, abolit expressément tout ce qui, dans les lois antérieures, serait contraire à son texte et à son esprit.

1673. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Il en fit passer les principes & les preuves dans un ouvrage intitulé, Nouvelles réflexions sur l’art poëtique.

1674. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre II. Le cerveau chez les animaux »

Gratiolet adoptait ce principe, et pour lui l’unité de mesure en quelque sorte était le cerveau d’un homme adulte de la race caucasique.

1675. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Sur ce principe, l’art de varier à l’infini les mouvements de la balance du théâtre, se présente de soi-même à l’esprit.

1676. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

L’ovale du visage, arrondi dans la femme, dans l’enfant : caractère de jeunesse, principe de la grâce.

1677. (1761) Apologie de l’étude

C’est elle qui nourrit et fait vivre toutes les autres parties de la littérature, depuis le bel esprit jusqu’au philosophe ; il faut l’encourager par les mêmes principes qui dans un État bien policé font encourager les cultivateurs.

1678. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Dargaud par la profondeur de nos convictions catholiques, retrouvons si souvent, jusque sous les faits exposés avec le brillant du talent ou le brillant plus pur et plus précieux de la vérité, le choc implacable des principes, — le dissentiment éternel !

1679. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Quoi qu’il ait été par les opinions et par les principes, intellectuellement Stendhal fut un homme, et c’est assez pour que la Critique s’en occupe dans un intérêt littéraire, et même dans un intérêt de moralité.

1680. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Quoi qu’il ait été par les opinions et par les principes, intellectuellement Stendhal fut un homme, et c’est assez pour que la Critique s’en occupe dans un intérêt littéraire, et même dans un intérêt de moralité.

1681. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

C’est à ce labeur qu’elle doit consacrer la part d’énergie qu’elle déploie dans la défense de principes « nationalistes » absurdes et trompeurs.

1682. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

qu’il fut beaucoup plus philosophe dans son gouvernement, et sa conduite que dans ses idées ; que son imagination fut extrême, et que cette imagination égara souvent ses lumières ; qu’ayant renoncé à croire une révélation générale et unique, il cherchait à chaque instant une foule de petites révélations de détail ; que, fixé sur la morale par ses principes, il avait, sur tout le reste, l’inquiétude d’un homme qui manque d’un point d’appui ; qu’il porta, sans y penser, dans le paganisme même, une teinte de l’austérité chrétienne où il avait été élevé ; qu’il fut chrétien par les mœurs, platonicien par les idées, superstitieux par l’imagination, païen par le culte, grand sur le trône et à la tête des armées, faible et petit dans ses temples et dans ses mystères ; qu’il eut, en un mot, le courage d’agir, de penser, de gouverner et de combattre, mais qu’il lui manqua le courage d’ignorer ; que, malgré ses défauts, car il en eut plusieurs, les païens durent l’admirer, les chrétiens durent le plaindre ; et que, dans tout pays où la religion, cette grande base de la société et de la paix publique, sera affermie ; ses talents et ses vertus se trouvant séparés de ses erreurs, les peuples et les gens de guerre feront des vœux pour avoir à leur tête un prince qui lui ressemble.

1683. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

IV J’en suis venu, peut-être par excuse secrète pour ma paresse, peut-être par le sentiment plus approfondi du principe que tout revient au même, à considérer que quoi que je fasse ou ne fasse pas, travaillant dans le cabinet à un ouvrage suivi, m’éparpillant aux articles, me dispersant au monde, laissant manger mes heures aux fâcheux, aux nécessiteux, aux rendez-vous, à la rue, n’importe à qui et à quoi, je ne cesse de faire une seule et même chose, de lire un seul et même livre, livre infini, perpétuel, du monde et de la vie, que nul n’achève, que les plus sages déchiffrent à plus de pages ; je le lis donc à toutes les pages qui se présentent, à bâtons rompus, au rebours, qu’importe ? […] Il bâtit sur pilotis ; il tricote ou ronge sa maille. — Il est minutieux, il a de petites affaires bien réglées ; son temps est coupé menu ; il cligne de l’œil et branle gentiment la tête d’un air résolu en vous parlant de ses petit arrangements, de ses principes politiques, ou de son petit dîner de trois heures ; il vous répète pour la centième fois, quand vous lui demandez s’il est allé à telle soirée, qu’il ne va guère en soirée, qu’il passe ses soirs d’ordinaire chez une parente, qu’on lui joue un peu de musique pendant qu’il travaille. […] X Filis s’est amélioré moralement ; il est sérieux, il est fidèle en politique à de certains principes ; il s’est marié et a des vertus domestiques ; il pleure la mort d’un enfant, d’une mère, avec une douleur vraie et des larmes abondantes qui sortent du cœur. […] LXXVI La duchesse de Broglie disait de Villemain, émancipé de Decazes et arborant à l’envi les principes élevés et les sentiments libéraux : « Après tout, ce n’est qu’un affranchi. » LXXVII Chez Villemain la pensée se présente comme tellement distincte de la phrase qu’elle lui semble extérieure : pour qualifier Cousin, il l’appelle un « penseur éloquent. » C’est comme si on l’appelait, lui, un « phraseur élégant. » LXXVIII Un modeste et fin professeur de rhétorique (Loudierre) disait de Villemain : « Il n’a jamais su que prendre la queue. » En effet, il n’a jamais pris l’initiative d’une idée ; mais, quand les autres y étaient, il était alerte à y courir, et il y faisait flores.

1684. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Il croit, il veut avoir déduit tout cela, et de Dieu même, à peine en passant par les principes ou premières causes, à peine en s’aidant des idées innées, de ces certaines semences de vérités qui sont naturellement en nos âmes , et qui elles-mêmes sont déduites, ou sensiblement, des principes et de Dieu. […] Et à l’ange de l’église de Laodicée écrit : Voici ce que dit en vérité le témoin fidèle et vrai, qui est le principe de la créature de Dieu. […] Elle est le principe, cette enfant est le principe de la récréation comme l’habitude est le principe de la décréation. […] Mais c’est plus grossi en économique : que cette tranquillité, qui est le dernier objet des intellectuels, et à qui vont tous les vœux des modernes, est essentiellement principe d’infécondité. […] Deuxièmement nous voyons en économique, en civique, sur le plan de l’État ce que nous pourrions voir en morale, en psychologie, en métaphysique, sur le plan de l’âme et sur le plan de l’être si nous avions de meilleurs yeux : que cette tranquillité, qui est le dernier objet des intellectuels, et à qui vont tous les vœux des modernes, est essentiellement principe de servitude.

1685. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Faut-il poser en principe qu’on ne comprend bien que les personnes qu’on ne fréquente pas ? […] Mais Heredia était trop jalousement artiste pour accepter comme des principes ces pures concessions de forme. […] Mais Heredia était trop jalousement artiste pour accepter comme des principes ces pures concessions de forme. […] Avait-il une conviction, une morale, des principes ? […] Il ne se lassait pas de m’expliquer ses principes philosophiques, sa doctrine, ses théories, ses procédés.

1686. (1896) Écrivains étrangers. Première série

D’hommes qui, par principe, s’enthousiasment pour tout soi-disant progrès. […] Ce n’est plus cette fois aux conséquences du naturalisme qu’il s’en prend, mais à son principe même. […] Or, il résulte des principes mêmes de M.  […] Il n’est pas douteux que, pour le comte Tolstoï, ces deux principes se concilient ; mais nous aimerions à saisir plus nettement le fil qui les rejoint. […] Au lieu de principes ils ont cité des noms ; infatigables, en outre, à médire de tous leurs confrères d’Italie, et de ceux de Milan en particulier.

1687. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Là-dessus, on dispose la garniture, l’ouvrage d’art, la maçonnerie, c’est-à-dire les devoirs, les principes, les sentiments, qui ne sont point la partie résistante, mais celle qui s’use, se change à l’occasion et se rechange. L’armature est plus ou moins dissimulée ; ordinairement, tout à fait invisible ; mais c’est elle qui empêche la dislocation, quand surviennent les accrocs, les secousses, les tempêtes imprévues, quand l’étoffe des sentiments se déchire et que se fend la devanture des devoirs ou des grands principes. […] Mais vite, on recouvre ça de sentiments neufs ou de principes d’occasion. […] Par exemple, il ne fallait pas plaisanter avec lui sur les grands principes de la morale. […] Une fois le principe établi, toutes les dames qui écrivent ne tarderont pas à entrer dans ce comité, et les hommes, enfin vaincus, n’auront plus qu’à se retirer à la maison, où désormais ils surveilleront, ménagères, le pot-au-feu et donneront, nourrices sèches, le biberon aux enfants.

1688. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

La critique est morte en ce sens qu’elle n’est plus une règle commune, une loi uniforme et acceptée de tous ; la critique, qui met tout en question, est en question elle-même ; chacun a la sienne qu’il fait dériver de son goût propre et qu’il traite selon sa méthode ; et c’est pour cela peut-être qu’obligée par l’incertitude même où elle est tombée de remonter aux principes et de jeter la sonde à une plus grande profondeur, la critique a produit quelques-uns des esprits les plus éminents et les plus originaux de notre époque. […] Rigoureuse dans ses principes, la critique classique de notre époque réserve ses jugements les plus sévères pour les classiques eux-mêmes. […] Il faut l’avouer : la recherche exclusive du vrai courrait grand risque de nous faire oublier qu’il y a un beau, ou plutôt que le beau et le vrai ne font qu’un et que la source du laid c’est le faux, si la critique à principes ne se tenait à côté de la critique à portraits pour perpétuer les traditions de l’art. […] Remontez au principe des règles, à l’impérissable sentiment du beau. […] Une expression un peu trop franche lui fait monter la rougeur au front, tandis qu’une théorie qui frappe au cœur la société et renverse le principe même de toute moralité, pour peu qu’elle affecte des formes sérieuses et dogmatiques, s’introduira avec la permission et le passe-port de la critique dans les cabinets de lecture les plus populaires.

1689. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

C’est de cela qu’on lui parle dans les églises, en style grave et froid, avec une suite de raisonnements sensés et solides : comment un homme doit réfléchir sur ses devoirs, les noter un à un dans son esprit, se faire des principes, avoir une sorte de code intérieur librement consenti et fermement arrêté, auquel il rapporte toutes ses actions sans biaiser ni balancer ; comment ces principes peuvent s’enraciner par la pratique ; comment l’examen incessant, l’effort personnel, le redressement continu de soi-même par soi-même doivent asseoir lentement notre volonté dans la droiture : ce sont là les questions qui, avec une multitude d’exemples, de preuves, d’appels à l’expérience journalière1331, reviennent dans toutes les chaires, pour développer dans l’homme la réforme volontaire, la surveillance et l’empire de soi-même, l’habitude de se contraindre, et une sorte de stoïcisme moderne presque aussi noble que l’ancien.

1690. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

LVI Le sort de l’orateur, comme Démosthène ou Mirabeau, les deux plus dignes de ce nom, est plus séduisant que le sort du philosophe ou du poète ; l’orateur participe à la fois de la gloire de l’écrivain et de la puissance des masses sur lesquelles et par lesquelles il agit : c’est le philosophe roi, s’il est philosophe ; mais son arme terrible, le peuple, se brise entre ses mains, le blesse et le tue lui-même ; et puis ce qu’il fait, ce qu’il dit, ce qu’il remue dans l’humanité, passions, principes, intérêts passagers, tout cela n’est pas durable, n’est pas éternel de sa nature. […] Le gothique est beau ; mais l’ordre et la lumière y manquent ; ordre et lumière, ces deux principes de toute création éternelle.

1691. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Le premier veillait à la pureté de la langue, pour laquelle la Bible de Luther servait de règle et de modèle, le deuxième examinait si le chanteur observait les lois de la tablature, le troisième inscrivait les rimes, pour constater qu’elles se succédaient conformément aux principes de l’école et le quatrième était chargé d’exercer sa critique sur la mélodie du chant proposé. […] 2° Friedrich Hofmannam : — Sur l’architecture théâtrale (conclusion de l’article commencé dans le précédent numéro). — À la fin de cet article, l’auteur montre comment on pourrait appliquer le principe du théâtre de Bayreuth aux autres théâtres.

1692. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Chateaubriand s’est franchement expliqué à ce sujet : « On a fait un crime à Dumouriez de la vénalité de ses principes, dit-il ; supposé que ce reproche fût vrai, aurait-il été plus coupable que le reste de son siècle ? […] La Delphine de Mme de Staël s’engage dans un vœu analogue, c’était l’époque des engagements solennels ; les hommes étaient si variables qu’on ne savait quoi inventer pour les empêcher de changer avec les événements, d’opinion, de principes, de sentiments et de conduite : ils juraient une constitution à la fin de l’été et avant la chute des feuilles ils en votaient une autre.

1693. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Quoi, nous avons entendu parler parmi nous les hardis novateurs qui préparent l’avenir, nous avons écouté Saint-Simon, Fourier, Owen et les autres ; nous regardons avec anxiété vers les choses futures ; nous vivons au milieu de ces problèmes sociaux dont l’éclosion va changer la face du monde ; nous voyons la religion qui se lézarde et qui s’étaye sur des dogmes nouveaux pour ne pas s’écrouler comme une ruine ; tous les principes, tous les droits, tous les espoirs sont discutés et remis en question ; nous voyons la jeune Amérique qui fait la part belle à la civilisation prochaine ; nous voyons l’Australie qui se prépare à recevoir l’héritage de l’Amérique ; et nous commentons de mauvaises traductions de Platon, et nous faisons des tragédies sur Ulysse, et nous rimaillons des épîtres à Clio, et nous évoquons dans nos vers tous les dieux morts des Olympes détruits ; cela est insensé ! […] Est-il question de principes ou de nationalités ?

1694. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Les croisés, au contraire, ont pour principe de ne jamais attaquer l’ennemi sans lui avoir porté un défi, c’est-à-dire une déclaration fière et franche : Quènes de Béthune et Villehardouin, entre autres, sont chargés dans une circonstance critique d’aller faire ce défi préalable à toute hostilité, et de le signifier en plein palais au jeune empereur Alexis, devenu traître et ingrat.

1695. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Fidèle à ces principes, suivez votre goût pour les lettres, et vous obtiendrez des gens de bien une sanction sans laquelle les plus grands talents n’ont rien qui soit digne d’être envié. » Certes, celui qui fait ainsi parler les grands esprits, et qui met dans leur bouche un sens si juste avec des paroles si complètes, est lui-même de leur postérité à bien des égards, et, si on ne le cite qu’au second rang, il ne fait pas d’injure au premier.

1696. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Montluc ne fait que courir sur ces premiers temps de sa carrière, et il a pour principe de n’insister que sur les affaires où il a commandé.

1697. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Il a là-dessus des principes qu’on doit trouver admirables et qui s’appliquent bien à tout ordre de travaux et de services où l’honneur est le prix : c’est de ne jamais se reposer sur ce qu’on a fait, de ne pas se contenter, sous prétexte qu’on a sa réputation établie, et que, quoi qu’on fasse désormais ou qu’on ne fasse pas, on sera toujours estimé vaillant : N’en croyez rien, s’écrie-t-il, car d’heure à autre les gens jeunes deviennent grands, et ont le feu à la tête, et combattent comme enragés ; et comme ils verront que vous ne faites rien qui vaille, ils diront que l’on vous a donné ce titre de vaillant injustement… Si vous désirez monter au bout de l’échelle d’honneur, ne vous arrêtez pas au milieu, ains, degré par degré, tâchez à gagner le bout, sans penser que votre renom durera tel que vous l’avez acquis : vous vous trompez, quelque nouveau venu le vous emportera, si vous ne le gardez bien et ne tâchez à faire de mieux en mieux.

1698. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

L’expérience lui avait inculqué pour principe « qu’on ne peut trop compter sur la faiblesse humaine. » Elle se méfiait, elle savait que tout se gâte vite et se dérange dans les éducations les plus admirées comme dans les natures les plus innocentes, dès qu’on cesse de veiller jour et nuit.

1699. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Le roi ne se montrait pas en cela fidèle à son principe, qui était de ne point s’en retourner sans avoir fait quelque chose.

1700. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

C’est le même sentiment d’honneur héroïque et royal, et du noble orgueil invincible qu’on n’en saurait séparer, qui faisait dire au grand Frédéric, au moment le plus désespéré de la guerre de Sept Ans et dans les heures terribles où il songeait à se donner la mort, plutôt que de signer son déshonneur et celui de sa patrie (juillet-octobre 1757) : J’ai cru qu’étant roi, il me convenait de penser en souverain, et j’ai pris pour principe que la réputation d’un prince devait lui être plus chère que la vie… Je suis très résolu de lutter encore contre l’infortune ; mais en même temps suis-je aussi résolu de ne pas signer ma honte et l’opprobre de ma maison… Si vous prenez la résolution que j’ai prise (la sœur généreuse à laquelle il écrit, la margrave de Baireuth, avait résolu de mourir en même temps que lui), nous finissons ensemble nos malheurs et notre infortune, et c’est à ceux qui restent au monde à pourvoir aux soins dont ils seront chargés, et à porter le poids que nous avons soutenu si longtemps.

1701. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Son père, fort considéré en Bresse, de bonne et honnête race bourgeoise, avait abondé dans le sens du mouvement de 89 et avait été l’un des principaux rédacteurs du cahier de la ville de Pont-de-Vaux : avec cela, homme de principes religieux et bon chrétien.

1702. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Fouché, nommé par suite du revirement de prairial à l’ambassade de Hollande, a raconté qu’étant allé prendre congé de Sieyès, celui-ci lui dit « que jusque-là on avait gouverné au hasard, sans but comme sans principes, et qu’il n’en serait plus de même à l’avenir ; il témoigna de l’inquiétude sur le nouvel essor de l’esprit anarchique, avec lequel, disait-il, on ne pourra jamais gouverner.

1703. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Il part de la notion absolue de l’être ; tel est pour lui le principe de l’art.

1704. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Car il y a deux Veuillot : celui qui est debout, grave, triste, imposant d’attitude, d’un beau front, parlant d’or sur les grands sujets, prêchant aux autres le respect qu’il a lui-même si peu, prompt à en remontrer aux gouvernements sur le principe de l’autorité, et, quand il se fâche, le faisant au nom d’une autorité supérieure, et, pour ainsi dire, exerçant les justices de Dieu. — Je ne nie point la part de sentiments sérieux, qui sont d’accord en lui avec cet air-là.

1705. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Du Principe de la Poesie et de l’Éducation du Poëte 1841.

1706. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Don libre et gratuit, irréductible comme tel à la forme d’un devoir, l’amour est le bien souverain, principe, effet et signe de toute noblesse et de toute valeur.

1707. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Mais il est vrai, en principe, que si la critique dramatique demeure puissante, parce qu’elle est financièrement indispensable aux directeurs de théâtres, et contente une foule d’intérêts matériels, dans le même sens que la publicité de bourse ou de négoce, — la critique littéraire se meurt parce qu’elle s’occupe de questions de pensée qui n’intéressent qu’une minorité, ou alors de livres à succès facile que la réclame payée lance sans avoir besoin de critique sérieuse.

1708. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Mazarin n’est, pour le coadjuteur, que Trivelino principe, ou même un vulgaire Pantalon.

1709. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

C’est un fait juif, en ce sens que le judaïsme dressa pour la première fois la théorie de l’absolu en religion, et posa le principe que tout novateur, même quand il apporte des miracles à l’appui de sa doctrine, doit être reçu à coups de pierres, lapidé par tout le monde, sans jugement 1153.

1710. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

La Revue Wagnérienne, partant des principes que nous estimons ceux du véritable wagnérisme, jugera, avec l’entière, l’absolue indépendance qu’exige sa situation spéciale et qui est incompatible avec les conditions d’existence de la plupart des autres publications, les faits wagnériens qui s’annoncent pour Issy.

1711. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Comment M. de Chateaubriand lui-même, qui garda si bien les dehors, jugeait-il dans le principe M. de Lamartine poète, sinon comme un homme de grand talent et de mélodie, qui avait eu un succès de femmes et de salons ?

1712. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

En effet, il y a dans notre conscience un principe de « liaison synthétique » entre les sensations multiples et hétérogènes, une réduction des phénomènes à une unité tout ensemble psychologique et logique.

1713. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Il suppose toujours les principes, ou les établit en deux mots, & se jette sur la morale : il préfère le sentiment à tout : il remplit l’ame de cette émotion vive & salutaire, qui nous fait aimer la vertu.

1714. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Louis XVIII s’est donc mis réellement à la tête de son siècle ; seulement il a dû, et il a voulu, sauver le principe éternel des sociétés humaines, en concédant une Charte au lieu de la recevoir, en faisant remonter la date de son règne à la mort de l’enfant douloureux qui devait être roi.

1715. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Les souvenirs la blessent ; elle semble craindre que des principes anciens ou vieillis ne soient entachés de féodalité.

1716. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Un préjugé indestructible et qui subsiste encore de nos jours, s’enracine dès le principe dans la conscience universelle : c’est que les rois, les héros, les grands hommes, peuvent seuls être proposés en exemple à l’humanité ; que les infortunes princières et les exploits héroïques ont seuls le droit et la faculté d’intéresser les multitudes, et qu’il faut leur en laisser exclusivement le privilège. […] Chénier, comparées à ce drame gigantesque, où deux grands principes, mis en présence, groupent autour d’eux trente millions de comparses ? […] Mais si, dès le principe, ce livre eut une influence bienfaisante, s’il créa des héros et des citoyens, — depuis, que de générations énervées, amoindries, condamnées à l’impuissance par l’air malsain, en définitive, qu’on respire dans ses pages ! […] Le procédé habituel du conteur consiste à s’embusquer dans les broussailles orthodoxes d’une intrigue de l’autre monde, qu’il a soin d’imaginer aussi nulle que possible, pour, de là, tirer triomphalement sur l’essaim des idées nouvelles et sur le principe de la société moderne. […] Mais quelle sacro-sainte fureur vous poussait à refuser à Balzac toute espèce de sens moral ; à persuader à vos lecteurs que l’immortel écrivain devait être rangé parmi les corrupteurs sociaux, les fauteurs d’immoralité ; et que son œuvre contient ces éléments de mort, ces principes de destruction latente, qui empoisonnent les âmes, allument les révolutions et préparent la ruine des sociétés ?

1717. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Notre langue peu accentuée ne saurait admettre le vers blanc, et ni Voltaire, vice-roi de Prusse en son temps, ni Louis Bonaparte, roi de Hollande au sien, ne me sont des autorités suffisantes pour hésiter, fût-ce un instant, à ne me point départir de ce principe absolu. […] Vous annoncez pour le prochain numéro en question une « déclaration de principes » : grosse tâche dont comment me tirer ? […] En principe il admettait le Parnasse Contemporain et les poèmes qui le composaient pour la plus plupart, mais il objectait fortement contre ce qu’il appelait, peut-être avec raison, les « véritables barbarismes » que constituait dans nombre des poèmes de Leconte de Lisle et de poèmes imités de ce maître l’orthographe du nom des dieux de la Grèce antique. […] Voltaire, — au fond grand homme et peu voltairien — les jours où il se livrait à sa verve contre l’auteur d’Othello (qu’il travestit en Zaïre), les jours pires encore où il méritait ces éloges de Frédéric II de Prusse : « Vous avez bien fait de refaire, selon les principes, la pièce informe de cet Anglais » (la pièce informe c’était Jules César), Voltaire, certes était alors voltairien dans le sens mesquin, étroit, parlons franchement, bête du mot.

1718. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

L’éclectisme est une des applications les plus importantes de la philosophie que nous professons, mais il n’en est pas le principe. Notre vrai principe, notre vrai drapeau, est le spiritualisme. » Oui, spiritualisme ! […] Cousin nous signale un même principe de vitalité et de vigueur, l’âme régnant en souveraine, le fond maîtrisant la forme, la conception primitive et originale se préférant, sans pourtant lui nuire, à l’exécution matérielle. […] N’y a-t-il pas quelque chose de piquant dans ces fortunes diverses d’un même principe, placé, sous trois générations successives, en face de circonstances si différentes, qu’il semble lui-même modifié et transformé à chacune de ces vicissitudes ? […] Si l’on voulait (et ce serait peut-être le plus sage) cesser de voir dans Saint-Martin le théosophe, le chef de secte, l’apôtre, et ne plus chercher en lui que l’écrivain et le moraliste, il y aurait une belle moisson à faire dans tous ces Homme de désir, Ecce Homo, Homme-Esprit, Principes de l’essence divine, et autres livres dont les titres même dénoncent une intelligence baignée dans un perpétuel crépuscule.

1719. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

La découverte récemment annoncée des écrits d’Épicure, si elle se vérifie, pourra donner lieu de juger jusqu’à quel point Lucrèce s’est montré l’interprète fidèle de ce philosophe, qu’il invoque avec tant d’enthousiasme, et dont il expose si longuement les principes. […] Le seul endroit de son poème où il n’ait pas renié tous ces dieux de l’imagination et de la poésie, sa sublime et gracieuse invocation à Vénus, n’est encore qu’une allégorie d’un poète physicien, qui voit dans la fécondité le principe de la nature. […] Attentif à ménager le peuple, Cicéron ne se montra pas moins hardi à maintenir les vrais principes du gouvernement ; et dès les premiers jours de son consulat, il attaqua le tribun Rullus qui, par le projet d’une nouvelle loi agraire, confiait à des commissaires un pouvoir alarmant pour la liberté. […] Repoussé vers la liberté par l’injustice, il défendit avec chaleur tous les vrais principes, tous les droits populaires qu’avaient méconnus les Stuarts. […] Par bonheur, le savant et fougueux Warburton, jusque-là censeur assez amer de Pope, s’avisa de prendre parti pour les principes de l’Essai sur l’Homme, et défendit le disciple de Bolingbroke en le couvrant de son orthodoxie théologique et anglicane.

1720. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Partant, la couleur et la figure visible ne sont que des événements intérieurs, en apparence extérieurs Toute l’optique physiologique repose sur ce principe, et, pour en sentir la solidité, il n’y a qu’à parcourir, entre cent, quelques-uns des cas où la couleur et la figure apparente naissent d’elles-mêmes, sans qu’aucun objet extérieur ni aucun faisceau de rayons lumineux ébranle directement ni indirectement le nerf. […] Ils sont l’objet d’une science entière, mais ils se ramènent tous au même principe. […] Les Quatre Racines du principe de raison suffisante, par Schopenhauer, p. 61.

1721. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Si les deux infinis sont intelligents, chacun d’eux a un principe voulant, et il y a un moi dans l’infini d’en haut comme il y a un moi dans l’infini d’en bas. […] Il n’est pas seulement, selon Hugo, une « âme du monde », un principe de vie animant un grand corps ; il est le cœur du monde : Oh ! […] ………………………………………… S’il s’agit du principe éternel, simple, immense, Qui pense puisqu’il est, qui de tout est le lieu, Et que, faute d’un nom plus grand, j’appelle Dieu, Alors tout change, alors nos esprits se retournent, ………………………………………… Et c’est moi le croyant, prêtre, et c’est toi l’athée178.

1722. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Avoir tout vu de la vie, en savoir tous les courants et tous les écueils, s’y être brisé, puis s’en être relevé, connaître les hommes par leurs passions et savoir s’en servir, avoir appris à ses dépens à toucher en eux les cordes qui résistent et celles qui répondent, avoir conservé au milieu de toutes ses traverses, et jusque dans les désastres où l’on est tombé par sa faute, son sang-froid, sa gaieté, son entrain, ses ressources d’esprit, sa bonne mine, son courage, son espérance surtout, cette vertu et cette moralité essentielle de l’homme ; quelle préparation meilleure, quand le ressort principal n’a point fléchi, quand le principe d’honneur a gardé toute sa sensibilité ! […] Et je ne parle pas des officiers qui étaient par principes de l’opposition systématique, comme le général Cavaignac, mais je parle de ceux même (et c’était le grand nombre) qui n’avaient pas de parti pris et qui étaient même attachés à ce régime d’alors par la bravoure et l’affabilité des jeunes princes.

1723. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Aussi la conviait-il incessamment, cette race antique, à s’identifier avec les destinées de la nation, afin de représenter exactement le principe social, comme c’est le propre et la condition de toute dynastie légitime. […] Suivant lui, le principe nouveau qui agite le monde, ou qui rôde à l’entour pour y pénétrer, s’incarne quelquefois prématurément en certains individus, les exalte, les égare et les pousse en automates à des forfaits : ainsi Louvel, ainsi l’Homme sans nom, le régicide.

1724. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Ce sentiment, bien modifié ensuite, et par son premier mariage dans une famille royaliste et dévote, et plus tard par ses retours sincères à la soumission religieuse et ses ménagements forcés sous la Restauration, s’est pourtant maintenu chez lui, on peut l’affirmer, dans son principe et dans son essence. […] Il enchaînait de tout les semences fécondes, Les principes du feu, les eaux, la terre et l’air, Les fleuves descendus du sein de Jupiter… Et celui qui, tout à l’heure, était comme le plus petit, parlait incontinent comme les antiques aveugles, — comme ils auraient parlé, venus depuis Newton.

1725. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie d’un logis situé à Saumur, au bout de la rue montueuse qui mène au château, par le haut de la ville. […] Le premier, le seul amour d’Eugénie, était pour elle un principe de mélancolie.

1726. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Crétineau-Joly (1re partie) I Quelle que soit l’opinion qu’on se fasse du principe divin ou humain de l’autorité spirituelle ou temporelle de la papauté en Europe, il est impossible de nier que les papes soient des souverains, soit en vertu d’un mandat de Dieu, soit en vertu d’une antique tradition humaine ; qu’en vertu du titre surhumain, leur autorité, sous le rapport spirituel, soit sacrée ; et qu’en vertu du titre de possession humaine et traditionnelle, leur gouvernement soit respectable. […] Il professait donc une maxime, maxime mise par lui en pratique dès le principe et qu’il m’inculquait sans cesse avec beaucoup d’autres excellentes, — je veux payer ce tribut de reconnaissance à sa mémoire. — Le cardinal me disait : « Il ne faut rien demander, ne jamais faire la cour pour avancer, mais s’arranger de manière à franchir tous les obstacles par l’accomplissement le plus ponctuel de ses devoirs et par une bonne réputation. » « Je suivis toujours ce conseil, et quand j’étais à l’Académie ecclésiastique, je ne flattai jamais le célèbre abbé Zaccaria, — que cependant j’estimais beaucoup.

1727. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

De ce principe que les choses ne sont qu’en tant que sensations, que rien n’existe si ce n’est des sensations, que la vie est une suite de sensations, de ce principe (évident, quelles que soient les métaphysiques, quelles que soient les théologies qu’on y joigne ou qu’on y insère) toute dialectique doit descendre ; l’homme, étant d’essence sensationnel, vivant de sensations, est nécessairement besogneux de sensations, et, besogneux de sensations, il veut les séries sensationnelles plus intenses ; or, une série sensationnelle sera plus intense si elle est plus homogène, c’est-à-dire si, parmi les sensations qui la composent, les sensations du même ordre logique admettent l’entremêlement d’un moins grand nombre de sensations d’un ordre logique différent.

1728. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Après eux, et d’après le même principe de plus ou moins pure spiritualité dans l’œuvre, viennent les poètes épiques, c’est-à-dire les poètes qui racontent, parce que leurs poèmes s’adressent principalement à une faculté secondaire de l’esprit humain : l’intérêt pour les aventures de la vie héroïque ou nationale. Puis viennent en troisième ordre, et toujours d’après le même principe de la plus ou moins pure intellectualité de l’œuvre, les poètes dramatiques, c’est-à-dire ceux qui représentent dans leur poésie, à l’aide de personnages parlant et agissant sur la scène, les péripéties de la vie humaine, publique ou privée.

1729. (1739) Vie de Molière

Au sortir du collège, il reçut de ce philosophe les principes d’une morale plus utile que sa physique, et il s’écarta rarement de ces principes dans le cours de sa vie.

1730. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Et ne croyez pas que ce dernier mot soit une épigramme ; car tout aussitôt, dans une page très belle et pleine d’onction, tout en réservant son principe de foi, il va rendre hommage à ce trait d’ingénue et d’absolue soumission qui est obtenue plus facilement par la religion catholique et qui procède du dogme établi de l’autorité même ; il y reconnaît un vrai signe de l’esprit religieux sincère : Et en effet, dit-il, être chrétien, être vrai disciple de Jésus-Christ, c’est bien moins, à l’en croire lui-même, admettre ou ne pas admettre telle doctrine théologique, entendre dans tel ou tel sens un dogme ou un passage, que ce n’est assujettir son âme tout entière, ignorante ou docte, intelligente ou simple, à la parole d’en haut, pas toujours comprise, mais toujours révérée.

1731. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Ainsi donc, il dut beaucoup dès le principe à sa famille et à sa race du bon pays d’Artois, comme il l’appelait ; même lorsqu’il affligeait ses proches par ses écarts et qu’il les étonnait par ses aventures, il continuait de leur être fidèle par bien des traits et de leur appartenir d’une manière reconnaissable : et aujourd’hui, après un siècle presque écoulé, lorsque la renommée a fait le choix dans ses œuvres, lorsque l’oubli a pris ce qu’il a dû prendre et que, seule, la partie immortelle et vraiment humaine survit, — aujourd’hui, en leur apportant plus que jamais ce renom de grâce, de facilité, de naturel, de pathétique naïf, qui est son lot et qui le distingue, il trouve encore à leur emprunter de cette estime solide, de cette autorité bien acquise et de cette considération publique universelle qui s’ajoute si bien à la gloire.

1732. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

Les stoïciens, Épictète par exemple, posaient en principe que, pour être heureux et sage, il faut se retrancher en soi et dans les seules choses qui dépendent de nous, en coupant court à ce qui est du dehors, aux accidents, et en levant pour ainsi dire à chaque fois le pont-levis, de telle sorte que la communication ne se fasse que par manière d’acquit et sans nous affecter essentiellement.

1733. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Dans les dernières années de Louis XV, on prévoyait une crise, un changement de principes, que l’avènement du futur règne devait amener.

1734. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Et, par exemple, il lui semble qu’on a commencé par inventer ces emblèmes ingénieux de Vénus, de l’Amour, des Grâces, en sachant que ce n’étaient que des emblèmes, absolument comme du temps de Voltaire ou de Lucien ; et ce serait ensuite la grossièreté des descendants qui s’y serait sottement méprise ; on se serait mis à adorer tout de bon ce qui n’avait été dans le principe qu’un jeu concerté et intelligent des poètes.

1735. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Il l’accompagnait, en le publiant, d’une lettre explicative qui peut faire juger des hardiesses et des espiègleries littéraires du temps : Je vous envoie, madame, disait Dorat, l’extrait (il aurait pu dire la presque totalité) de cette singulière brochure, que le hasard a fait tomber entre mes mains, et qui, malgré la confusion des idées, l’oubli de tous les principes et de toutes les règles du théâtre, m’a paru mériter votre attention.

1736. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Ce n’est qu’un maçon de poésie, et il n’en fut jamais architecte, n’en ayant jamais connu les vrais principes ni les solides fondements sur lesquels on bâtit en sûreté.

1737. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Peu s’en faut même qu’il ne la préconise comme le principe de tout le style historique.

1738. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

… » L’originalité de Maurice de Guérin n’était pas là ; elle était dans un sentiment de la nature, tel qu’aucun poète ou peintre français ne l’a rendu à ce degré, sentiment non pas tant des détails que de l’ensemble et de l’universalité sacrée, sentiment de l’origine des choses et du principe souverain de la vie.

1739. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Il avait pour principe qu’à la guerre un homme qui ne fait que son devoir n’en fait pas assez : « Il y a tel officier qui, à la rigueur, a fait son devoir, et qui en plusieurs années de service ne s’est pas trouvé à une seule action. » Pour lui, qui brûlait de parvenir, il briguait les périls et s’y prodiguait.

1740. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

La vanité dans l’amour, et comme principe de l’amour, c’était bien la marque du moment, et qui est celle en général de la galanterie française, où la passion, à l’origine, entre pour peu.

1741. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Charles Bonnet, philosophe chrétien, psychologue et naturaliste éminent, homme d’observation et de principes, eut à entreprendre cette cure délicate sur l’esprit du jeune Bonstetten que l’enthousiasme de Rousseau avait saisi, qui prenait hautement parti pour lui, pour sa profession de foi condamnée à Genève ; qui, dans les troubles de cette petite république, penchait pour les démagogues (ô scandale !)

1742. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Scherer ; ainsi pressée et poussée dans ses résultats, serrée de près dans ses principes et ses déductions, la doctrine du grand théocrate se réduisait de beaucoup ; je ne voyais pas ce qu’en vérité on pouvait répondre à son ferme et froid contradicteur ; et pourtant l’homme en Joseph de Maistre me paraissait supérieur à ce qui ressortait de cette exacte analyse.

1743. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Turretin sut intervertir habilement l’ordre calviniste, en faisant passer la morale avant le dogme, en posant en principe « qu’on ne doit jamais porter en chaire ces questions qui sont controversées entre les protestants : d’un côté parce qu’elles surpassent la portée du peuple, et de l’autre parce qu’elles ne contribuent en rien à avancer la sanctification des âmes ».

1744. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Les Anciens, honnêtes gens, avaient un principe, une religion : tout ce qui était dit à table entre convives était sacré et devait rester secret ; tout ce qui était dit sous la rose, sub rosa (par allusion à cette coutume antique de se couronner de roses dans les festins), ne devait point être divulgué et profané.

1745. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Feuillet fait un athée ; Raoul partage, à quelque degré, les principes de cet ami.

1746. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

L’idée que la religion nous donne de son objet, c’est-à-dire du premier être, est le principe d’où le reste va découler : le Dieu des Hébreux et des Chrétiens n’a rien de commun avec les autres idées imparfaites et insuffisantes, quand elles ne sont pas monstrueuses, que le reste du monde s’était faites de la divinité.

1747. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

L’éducation de l’homme ne se fait pas au collège ni par les livres de morale ; quand elle ne s’est pas accomplie sous l’influence permanente et décisive du principe religieux, elle se fait par la souffrance.

1748. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

Ce n’est plus la question classique ou romantique, si vous le voulez ; il s’agit de bien autre chose que d’une cocarde, que des coupes et des unités, — des formes et des couleurs — il s’agit du fond même et de la substance de nos jugements, des dispositions et des principes habituels en vertu desquels on sent et l’on est affecté.

1749. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

On porte des robes à la Jean-Jacques Rousseau « analogues aux principes de cet auteur ».

1750. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

. — Rien de moins conforme aux méthodes de l’induction scientifique, car elles excluent toute hypothèse qui n’explique pas, et, comme on le montrera, le principe de raison explicative est un axiome qui ne souffre aucune exception157.

1751. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Il n’y en a plus que deux aujourd’hui, le moi et la matière ; mais jadis il y en avait une légion ; alors, pendant l’empire avoué ou dissimulé de la philosophie scolastique, on imaginait, sous les événements, une quantité d’êtres chimériques, principe vital, âme végétative, formes substantielles, qualités occultes, forces plastiques, vertus spécifiques, affinités, appétits, énergies, archées, bref un peuple d’agents mystérieux, distincts de la matière, liés à la matière, et que l’on croyait indispensables pour expliquer ses transformations.

1752. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Retournons la méthode, partons de cette vérité acquise et cherchons sur ce principe ce que doit être la poésie.

1753. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

Il y avait parmi eux d’assez puissants naturalistes pour nous affermir dans le goût du principe essentiel et excellent de la doctrine, dans le goût de l’objectivité, de l’expression intense de la nature.

1754. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

dans tout autre domaine que le théâtre il est aisé d’appliquer des principes de cénacle… On conçoit gigantesque.

1755. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

On peut fort bien manquer d’assurance à définir un personnage de drame ou de roman, — et ne point manquer de décision à distinguer le bien du mal ; on peut être hésitant dans ses investigations et jugements littéraires, — et ferme sur ses principes de conduite.

1756. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Pour nous, chères Marges, laissons la très illustre et respectable maison à sa place, très haut dans la hiérarchie sociale, et tout à fait en marge de ce qui nous occupe, je veux dire l’art, la poésie, etc… Louis Dumur En décadence, non, si l’on s’en tient aux principes qui ont toujours prévalu à l’Académie.

1757. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Dans ces Pensées, publiées quatre ans après, mais conçues vers le même temps, ce grand génie, franchissant les siècles, cherchait les principes et la sagesse bien au-delà des expériences du temps présent, auquel La Rochefoucauld était resté trop attaché.

1758. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

S’accoutrer de velours et de dentelles, afficher des couleurs criardes est contraire aux principes du dandysme formulés par Brummel qui enseigne : « Le véritable dandy ne doit jamais se faire remarquer. » Barbey d’Aurevilly, qui le savait puisqu’il a écrit sur Brummel26, n’en a pas tenu compte.

1759. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Sans doute elle n’acquerra jamais ce principe d’unité qui fait la force et la richesse du grec ; mais elle pourra peut-être un jour s’approcher de la souplesse et de l’abondance de la langue italienne, qui traduit avec tant de bonheur.

1760. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Pavillon, avait également désapprouvé, dès le principe, l’idée de mettre en corps de communauté les filles destinées à l’éducation de l’enfance.

1761. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Il avait pour principe qu’il faut dévorer les choses pour qu’elles ne nous dévorent pas, et pour ne pas se dévorer soi-même.

1762. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Ces douze ou treize années de séjour en France furent sa joie et son charme, et le principe de sa ruine.

1763. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

La coutume comme principe d’un Bovarysme tragique, — IV.

1764. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Par une autre conséquence du même principe, le spectacle de la souffrance humaine, physique et morale, perçue d’ailleurs dans un milieu où l’homme pâtit plus qu’ailleurs, l’affligeait d’un choc plus violent que cela n’a lieu pour le commun de hommes ; car il ne pouvait réfléchir combien les malheureux sont détestables parfois, ni mesurer exactement le degré de leur infortune, qui prend une intensité entièrement différente, selon qu’on néglige ou qu’on compte le fait de l’accoutumance.

1765. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Entendez simplement qu’il a voulu condenser en vingt chapitres les principes essentiels de l’art du style.

1766. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Les fausses religions elles-mêmes révèlent et prouvent les principes de la vraie religion : toutes les fois, par exemple, que, dans le polythéisme, un homme a rencontré le sentiment de l’amour, il a rencontré le christianisme, et il a été ce que Tertullien appelait une âme naturellement chrétienne.

1767. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Seulement, qu’importe à la Critique, comme au Poète, qu’un monsieur quelconque, désarmé de tout principe et de toute sécurité d’affirmation et n’étant que la marionnette de son genre de sensibilité, trouve un poète adorable ou insupportable, selon le fil qu’il a entre les deux jambes, ce pantin !

1768. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

L’amour du vrai dans l’art lui a tenu lieu de principes que probablement il n’a pas, et l’a fait agir dans la conception de son prêtre comme s’il les avait.

1769. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

c’est un voltairien malgré tout, et, quoiqu’il ait des attractions aimables et élevées pour ce qui est beau et charmant, je ne lui crois pas plus de doctrine, plus de philosophie, plus de principes, que monsieur son illustre parent intellectuel, — magnus parens !

1770. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

C’était et ce peut être encore un excellent principe de recherche, qui signifiera qu’il ne faut pas trop se hâter d’assigner des limites à la physiologie, pas plus d’ailleurs qu’à aucune autre investigation scientifique.

1771. (1887) La banqueroute du naturalisme

Comme on connaît d’ailleurs les principes de M. 

1772. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Mais puis-je donc vous sacrifier les principes de toute ma vie, la Révolution, et l’honneur de mon pays ? 

1773. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Elle appartient le plus souvent et le plus vite à ceux qui ont coutume de juger avec assurance et d’après des principes arrêtés. […] Brunetière éprouve un sensible plaisir à exagérer ses principes, à leur donner un air de défi. […] Brunetière : ce sont eux qui nous diront d’après quels principes il classe. […] J’avais donc raison de dire que ses principes ne sont peut-être que des sentiments qu’il érige en lois. […] Seulement qu’il soit établi, encore une fois, que ses « principes » ne sont aussi que des préférences personnelles.

1774. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

« L’opposition à outrance, sans autres principes que le mépris de la démocratie et du présent, voilà l’inspiration de la comédie aristophanesque. » Ainsi conclut M.  […] Des principes, oh ! […] Certes, à ne considérer que les principes, si l’on relit l’étude fameuse sur la Littérature brutale, M.  […] Entre « ces principes » et les œuvres où il croyait en trouver l’application, sa vive et féconde imagination intervenait, qui transfigurait ces œuvres et les lui faisait voir autres qu’elles n’étaient. […] Et, de même, la force du principe de la royauté légitime éclate davantage, quand on voit un vieillard vénérer cette idée du droit royal dans une si petite et si faible créature.

1775. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Relisez le principe exalté dans l’épigraphe des Prophètes : Illud verum quod prius, illud vero adulterum quod posterius , et dites s’il ne contient pas l’arrêt de mort de Luther ! […] D’après lui, le gouvernement des peuples repose sur des principes immuables, dont la garde appartient à l’Église, qui représente Dieu sur la terre. […] Nulle concession à l’esprit moderne9 ; pas une page où l’auteur mente à son principe : Id verum quod prius, illud vero adulterum quod posterius . […] « Sans insensibilité, point de chef-d’œuvre. » Comme il arrive pour les plus absurdes et les plus vaines théories, celle-ci part d’un principe d’esthétique tout à fait incontestable, mais faussé, perverti. […] Aussi n’aurons-nous pas la cruauté de blâmer cette docilité aux circonstances, ces courtisanes qui se moquent si lestement des principes et des caractères, et débauchent en riant les plus respectés et les plus vénérables !

1776. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Par une conséquence des mêmes principes, on obtient en d’autres cas la guérison par un procédé inverse : ce sont ceux où le malade est poursuivi, non pas d’hallucinations, c’est-à-dire d’images capables d’annuler la sensation normale qui devrait leur faire contrepoids, mais d’illusions, c’est-à-dire d’images provoquées par la sensation normale, et si fortes, si précises, si absorbantes, qu’une sensation extérieure effective n’aurait pas un plus grand ascendant. […] Aussitôt je considérai cela comme le principe de l’explication cherchée, et j’essayai de me représenter aussi d’autres personnes, par la mémoire.

1777. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Voilà ce monde élégant et sensé, raffiné en fait de bien-être, réglé en fait de conduite, que ses goûts de dilettante et ses principes de moraliste renferment dans une sorte d’enceinte fleurie et empêchent de regarder ailleurs. […] Elle fait partie de leur luxe comme de leur morale ; elle est une confirmation éloquente de leurs principes et un meuble précieux de leur salon.

1778. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

C’est le poème d’un Manichéen ; c’est le ciel et l’enfer dans un même cadre ; c’est le drame du bon et du mauvais principe dont la nature porte malgré elle l’empreinte sur toutes ses surfaces. […] Faust est la tragédie de l’esprit humain aux prises avec les deux principes du bien et du mal dans le personnage de Faust !

1779. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Wagner était, en principe, adversaire des traductions d’opéras. […] Toute la suite du drame découle de ce moment, de cette action ; c’est elle qui entraîne toutes les catastrophes qui vont suivre, et c’est l’Amour qui en est l’irrésistible principe : ou voit l’importance de la rentrée du thème musical dans la voix.

1780. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Il méritait qu’on s’occupât de la question de principe qu’il s’est posée très jeune, qu’il a résolue d’une manière qu’on est libre d’adopter ou de rejeter, mais qu’il faudrait connaître, et pour laquelle, une fois sa résolution prise, il a combattu jusqu’à son dernier jour. […] Je crois que cette Revue elle-même n’eut point la marche sûre des grands dévouements : elle nous donna de précieuses informations, nous renseigna, avec netteté et conscience, sur tels faits extérieurs que nous désirions connaître ; mais en refeuilletant sa collection, je ne vois pas que rien s’en dégage de définitif : la figure de Wagner n’y apparaît point, qu’éparse et par ébauches rapides ; le sens de ses œuvres n’y est guère saisi ni exprimé qu’à travers les partis-pris et les rhétoriques de systèmes littéraires bien restreints ; les choses même de l’actualité y sont jugées avec des principes flottants, comme sous l’influence de bonnes ou mauvaises digestions, d’humeurs en va et vient, de colères d’un moment et d’étranges balancements psychologiques, Ici aussi, on a voulu garder sa vie.

1781. (1926) L’esprit contre la raison

D’ailleurs, si nul ne peut même songer à en vouloir aux beaux animaux de sang assez riche, de chair assez confusément opulente pour opposer une tête et un corps en toute spontanéité victorieux des pièges sentimentaux et des méchancetés de l’intelligence, quel moyen d’accepter les calembredaines et syllogismes truqués des anémiques, sots et pédants qui, à grand fracas, se réclament de civilisationl, parlent avec ostentation de vie morale et, en fait, se contentent d’user de principes à double fond pour composer un bonheur dont la source n’a point jailli de ce morceau d’eux-mêmes où il eût été, sinon héroïque, du moins décent qu’ils tentassent de la faire sourdre. […] Pour donner tout son sens au simple geste humain, son principe, il doit pousser hors de la réalité quotidienne la créature qui lui sert de truchement.

1782. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Car il n’y a guère d’autre définition possible de l’espace : c’est ce qui nous permet de distinguer l’une de l’autre plusieurs sensations identiques et simultanées : c’est donc un principe de différenciation autre que celui de la différenciation qualitative, et, par suite, une réalité sans qualité. […] Ainsi se vérifie, ainsi s’éclaircira par une étude plus approfondie des faits internes, le principe que nous énoncions d’abord : la vie consciente se présente sous un double aspect, selon qu’on l’aperçoit directement ou par réfraction à travers l’espace. — Considérés en eux-mêmes, les états de conscience profonds n’ont aucun rapport avec la quantité ; ils sont qualité pure ; ils se mêlent de telle manière qu’on ne saurait dire s’ils sont un ou plusieurs, ni même les examiner à ce point de vue sans les dénaturer aussitôt.

1783. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru prit depuis lors une part active aux travaux de ses collègues et suivit la ligne de l’opposition modérée qui, dans plus d’un cas, et sans déroger aux idées de gouvernement, eut à défendre les principes constitutifs de la société moderne, les bases mêmes du Code civil qu’on osait remettre en cause.

1784. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

M. de Blainville, dans l’Histoire des sciences de l’organisation, qu’il a donnée de concert avec M. l’abbé Maupied, a exposé et discuté les faits et les principes légués à la science par Buffon.

1785. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Prenez au contraire l’abbé de Chaulieu, de vingt ans plus jeune que Maucroix, et qui mourut onze ans après lui, ayant également poussé très loin sa carrière, et vous aurez l’épicurien à la fois de pratique et de système, celui qui, au milieu de ses refrains bachiques ou de ses nonchalances voluptueuses, raisonnera sur la mort en des vers philosophiques selon les principes d’Épicure tour à tour, ou selon ceux du déisme.

1786. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Ayant bien battu et gagné ce point et rendu les hommes comme académiciens et pyrrhoniens, il faut proposer les principes du christianisme comme envoyés du ciel et apportés par l’ambassadeur et parfait confident de la divinité, autorisé et confirmé en son temps par tant de preuves merveilleuses et témoignages très aulhentiques.

1787. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Montalant-Bougleux a eu le mérite de le sentir : dans ses études sur Santeul, il a eu à cœur de le venger d’un trop injuste dédain, et de le maintenir dans l’estime ; il a même entamé sur de certains points une discussion en règle contre les principes avancés par M. 

1788. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Ce que fera un jour Alfieri à un âge plus avancé, Ronsard le fit plus jeune, mais par un même principe d’opiniâtre volonté ; il se dit : « Je serai poète, je le suis » ; et il le fut.

1789. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Voiture avait dans la volupté, pratiquée comme il l’entendait, un principe de sagesse relative et d’indifférence.

1790. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Le principe et les moyens sont toujours à peu près les mêmes : quand, par intrigue ou par audace, on s’était rendu assez important et qu’on s’était relevé de mépris du côté de la Cour, on était compté et recherché d’accommodement ; ce qui faisait le profit.

1791. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Emma a, dans la position où elle est désormais placée et à laquelle elle devrait se faire, une qualité de trop, ou une vertu de moins : là est le principe de tous ses torts et de son malheur.

1792. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Nous avons vu Bonstetten, dès le principe, écrire comme naturellement en français, et même en anglais ; il fallut bien pourtant qu’il se remît à l’allemand qu’il savait mal, qu’il ne savait plus ; il s’y appliqua durant cette période bernoise de sa vie, et il devint par la suite un auteur distingué dans les deux langues.

1793. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Il ne comprend que l’unité de principe et ses conséquences rigoureuses, le système exact, la logique absolue : un monde complet, tout un ou tout autre.

1794. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Pour moi, je ne sais pas de plus jolie application du principe de la propriété littéraire.

1795. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Il était journaliste, mais, comme un professeur qui veut rester professeur peut l’être, en défendant les principes établis et consacrés, en respectant tout ce qui est ou ce qui paraît respectable ; les convenances n’étaient pas seulement pour lui des conventions, elles étaient des convictions.

1796. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Il lui arrivait d’écrire en 1809 : « Je me trouve parfaitement d’accord sur les principes politiques avec Mme de Staël, passablement sur les sentiments qui les accompagnent, excepté que dans tous ses jugements elle est trop souvent haineuse et méprisante.

1797. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Si Foucault n’avait fait que des expéditions de ce genre, suivies de légers mensonges pour chatouiller l’orgueil du maître, péché bien véniel, — s’il n’avait eu pour l’ordinaire qu’à s’occuper du règlement de la justice, de sa distribution équitable et intègre (ainsi qu’il le fit) et d’autres mesures de ce genre conformes aux vrais principes et à l’Ordonnance de 1667, nous le louerions comme un digne et fidèle élève de Colbert et de Pussort.

1798. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

A vingt-deux ans, il s’était complètement affranchi des croyances ; mais le principe d’exaltation était dans sa famille, et l’un de ses jeunes frères, entré également chez les Jésuites, et juste au moment de leur suppression en France, avait l’imagination si frappée qu’il n’avait cru trouver de salut et d’abri qu’en s’allant jeter de là à La Trappe.

1799. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

A son nom se rattachent désormais des principes dont le triomphe n’est plus qu’une affaire de temps.

1800. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Il avait vu l’Afrique, l’Algérie, pour la première fois en 1845, en juillet-août, au plein cœur de l’été, ayant pour principe qu’il faut affronter chaque pays dans toute la violence de son climat, le Midi en été, le Nord en hiver ; se donner l’ivresse de la neige, comme celle du soleil.

1801. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Elle eut, dans le principe, de grandes ardeurs de conversion et d’édification, tant dans l’armée que dans la cité.

1802. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Le Roy, le veneur ordinaire, un La Bruyère à cheval : « Né avec un goût vif pour les femmes, nous dit-il du roi, des principes de religion, et plus encore beaucoup de timidité naturelle, l’avaient tenu attaché à la reine, dont il avait eu déjà huit ou dix enfants.

1803. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

La princesse, fort jeune, blonde avec de grands yeux bleus, vifs et doux en même temps, avait la physionomie très spirituelle, le caractère excellent, une très bonne éducation et des principes, des sentiments de piété comme il convenait dans une alliance avec le dauphin, personnage si religieux.

1804. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Et comment ne serait-ce point M. de Talleyrand qui, après avoir vu de près l’Amérique, l’avoir observée si peu d’années après son déchirement d’avec la mère patrie, et l’avoir, non sans étonnement, retrouvée tout anglaise, sinon d’affection, du moins d’habitudes, d’inclinations et d’intérêts, aurait lui-même écrit ou dicté les remarques suivantes : « Quiconque a bien vu l’Amérique ne peut plus douter maintenant que dans la plupart de ses habitudes elle ne soit restée anglaise ; que son ancien commerce avec l’Angleterre n’ait même gagné de l’activité au lieu d’en perdre depuis l’époque de l’indépendance, et que par conséquent l’indépendance, loin d’être funeste à l’Angleterre, ne lui ait été à plusieurs égards avantageuse. » Appliquant ici le mode d’analyse en usage chez les idéologues et tout à fait de mise à l’Institut en l’an III, il partait de ce principe que « ce qui détermine la volonté, c’est l’inclination et l’intérêt », et que ces deux mobiles s’unissaient des deux parts pour rapprocher les colons émancipés et leurs tyrans de la veille : « Il paraît d’abord étrange et presque paradoxal de prétendre que les Américains sont portés d’inclination vers l’Angleterre ; mais il ne faut pas perdre de vue que le peuple américain est un peuple dépassionné ; que la victoire et le temps ont amorti ses haines, et que chez lui les inclinations se réduisent à de simples habitudes : or, toutes ses habitudes le rapprochent de l’Angleterre.

1805. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

On a bientôt fait de dire que Marius représentait le principe populaire, et Sylla l’élément patricien ; que le plébéianisme, depuis les Gracques, était généralement favorable à l’émancipation de l’Italie tout entière et à une égalité de droits à laquelle s’opposait le sénat ; que les Italiens s’armèrent pour conquérir par la force ce qu’on leur déniait avec iniquité ; que la guerre fut atroce et Rome plus d’une fois en danger ; que le patriciat, en triomphant même, en se relevant un moment par l’épée de Sylla, ne put guère faire autre chose que ce qu’aurait fait également l’autre parti s’il eût été victorieux, c’est-à-dire proclamer les concessions devenues inévitables et qui ne s’arrêtèrent pas là.

1806. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Le nôtre est plus simple : nous avons quelques principes d’art et de critique littéraire, que nous essayons d’appliquer, sans violence toutefois et à l’amiable, aux auteurs illustres des deux siècles précédents.

1807. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Jadis, l’enseignement se préoccupait d’ouvrir l’entendement de la jeunesse, d’aiguiser son discernement, de lui inculquer des principes, une règle de conduite.

1808. (1890) L’avenir de la science « V »

Or, le principe indubitable, c’est que la nature humaine est en tout irréprochable et marche au parfait par des formes successivement et diversement imparfaites.

1809. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Le second, partant de son hardi principe que « tout est bien sortant des mains de l’auteur des choses », défendit la théorie optimiste dans une longue lettre qu’il adressa au philosophe de Ferney.

1810. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

« Le principe le plus général que nous puissions établir par rapport à la concomitance de l’esprit et du corps, est la loi de diffusion qui s’énonce ainsi : « Quand une impression est accompagnée de sentiment ou d’une conscience quelconque, les courants excités se répandent librement dans le cerveau et conduisent à une agitation générale des organes moteurs, et affectent les viscères. » L’action réflexe, au contraire, qui n’est point sentie, est restreinte dans son influence à un circuit nerveux fort étroit.

1811. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Mais que, dans un être organisé à l’état normal, le mépris soit le principe et la substance de l’amour, que l’homme préfère, d’instinct, la courtisane à la vierge et l’abreuvoir à la source vive ; que les taches fassent, pour lui, partie de la séduction de la femme, comme elles font partie de la beauté de la bête, c’est là un paradoxe excessif qui calomnie la nature humaine.

1812. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Il avait pour principe « qu’il n’est livre si mauvais dont on ne puisse tirer profit par quelque endroit ».

1813. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

La double influence dès le principe, la double inspiration contraire de Louis XVIII et du comte d’Artois sont très bien dessinées par M. de Lamartine.

1814. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Ils s’inquiètent moins de la solidité et de la suite chez les hommes puissants qui passent, que d’une certaine libéralité qui a son principe dans les sentiments.

1815. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Dans sa captivité de 1575, s’adonnant à la lecture et à la dévotion, dit-elle, elle nous montre l’étude qui ramène à la religion, et nous y parle du livre universel de la nature, de l’échelle des connaissances, de la chaîne d’Homère, de « cette agréable encyclopédie qui, partant de Dieu même, retourne à Dieu même, principe et fin de toutes choses ».

1816. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Lebrun-Tossa, le même qui avait procuré le fonds de la pièce, et qui avait dû être, dans le principe, le collaborateur de M. 

1817. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

À la distance où nous sommes, il nous est impossible de nous décider entre ces diverses suppositions, dont aucune n’est contraire à l’idée qu’on peut se faire du régime ou même des principes de Regnard.

1818. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Nous entendons marcher sans lisières, et sans principes.

1819. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

On retrouvera dans la conséquence ce qu’on aura déjà mis dans le principe.

1820. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Il ne croit guère au dévouement et n’aime que médiocrement les gens à principes.

1821. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ce ne fut qu’au sortir de la révolution qu’un genre de curiosité purement intellectuelle, le besoin de savoir ce qui se pensait et s’écrivait au dehors, vient s’emparer de quelques esprits studieux, bien isolés dans le principe et se tenant tout à fait à l’écart de la littérature en vogue et des académies. […] Malgré tout, Mme Récamier avait triomphé de difficultés plus grandes, et elle sut si bien, à la longue, adoucir et mater Ampère sur cet article délicat de Chateaubriand, qu’à partir d’un certain jour le jeune écrivain se fit une loi de ne plus rien publier, ne fût-ce qu’un simple morceau, sans trouver moyen d’y glisser au moins une fois le glorieux nom qui, dans le principe, l’avait si fort offusqué. […] On a aussi poussé à bout le principe de naturalisme et de physiologie, le rapport des lieux et des habitants ; on a fait les uns à l’image des autres ; on a montré et accusé le lien qui les unit jusqu’à le grossir et le forcer.

1822. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Les principes nous manquent en toutes choses et particulièrement dans la connaissance des ouvrages de l’esprit. […] nos vues sur la nature ne sont, dans leur principe, ni bien nombreuses, ni bien variées ; depuis que l’homme est capable de penser, il tourne sans cesse dans le même cercle de concepts. […] Non, il livre la pensée à la merci de la morale pratique, autrement dit à l’usage des peuples, aux préjugés, aux habitudes, enfin, à ce qu’on appelle les principes. C’est uniquement d’après les principes qu’il appréciera les doctrines. […] Mais il ne songe pas que les principes sociaux sont plus variables encore que les idées des philosophes et que, loin d’offrir à l’esprit une base solide, ils s’écroulent dès qu’on y touche.

1823. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Ni moi non plus, je ne vois de motifs pour rien dans ce monde, et je n’ai de goût pour rien. » Ce qui fait que Benjamin Constant est bien véritablement ce que j’ai appelé un girondin de nature, un inconséquent qui obéit non pas à des principes, mais à des instincts, et qui ne cherchera guère jamais dans les luttes publiques que de plus nobles émotions, c’est qu’il persiste, au milieu de ces dégoûts et de ces anéantissements, à être libéral et démocrate quand il est quelque chose. […] Du reste, nous ne sommes pas du même avis sur les livres, et nous différons de principe. […] Je sens que je me modérantise, et il faudra que vous me proposiez anodinement une petite contre-révolution pour me remettre à la hauteur des principes… Si la paix se fait, comme je le parie, et que la république tienne, comme je le désire, je ne sais si mon voyage en Allemagne ne sera pas dérangé de cette affaire-là, et si je n’irai pas voir, au lieu des stupides Brunswickois et des pesants Hambourgeois, les nouveaux républicains ; Ce peuple de héros et ce sénat de sages !  […] On peut répondre aujourd’hui en parfaite certitude : C’est que tout cet édifice public si brillant, si orné, était au fond destitué de principes, de fondements ; c’est que le tout était bâti sur l’amas de poussière et de cendre que nous avons vu.

1824. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Je m’en tiens à ce point qu’il y a un art de penser et que les professeurs de la rue d’Ulm enseignent les principes de cet art, comme les professeurs de l’École des Beaux-Arts enseignent les éléments de la peinture et de la sculpture. […] Aussi bien, si l’on regardait trop aux principes, on ne croirait jamais. […] S’il lui arrive un jour de se trouver, par mégarde, dans les bras d’un homme auquel elle n’avait pas fait attention jusque-là, c’est l’effet de sa bonne mine et de sa belle santé et en vertu, sans doute, du grand principe qui a créé le monde. […] Il s’est tourné vers la démocratie pour lui apprendre qu’elle ne trouverait la véritable application de ses principes que dans un christianisme épuré, agrandi. » Et plus tard, quand enfin il rejeta les dogmes et ne crut plus au surnaturel, c’est encore du catholicisme qu’il tira les principes de sa philosophie. […] Il fallut donc chercher, avec une sympathique attention, dans la philosophie de ce poète le principe et les causes de son ésotérisme.

1825. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

L’autre jour, tout en obéissant aux principes de l’école de bataillon (sur un magnifique champ de manœuvre, par une exquise matinée gris-perle, dans une brume légère qui voilait de gaze et de tulle les rives verdoyantes du Clain), je songeais à part moi : « De quoi pourrais-je bien parler, cette semaine, aux lecteurs du Temps ?  […] Je remerciai le capitaine, je le saluai militairement, et je recommençai à appliquer de mon mieux les principes de l’école de bataillon. […] On commence par poser un principe ; on l’assujettit, on le consolide en tapant à tour de bras et en criant fort ; à ce clou irréprochable on suspend quelques-unes de ces images que nos ancêtres pudibonds appelaient des tableaux licencieux. […] Elle est toujours au-dessus de la vanité, soit qu’elle parle, soit qu’elle écrive : elle oublie les traits où il faut des raisons, elle a déjà compris que la simplicité est l’éloquence ; s’il s’agit de servir quelqu’un et de vous jeter dans les mêmes intérêts, laissant à Elvire les jolis discours et les belles lettres, qu’elle met à tous usages, Artenice n’emploie auprès de vous que la sincérité, l’ardeur, l’empressement et la persuasion… On peut la louer d’avance de toute la sagesse qu’elle aura un jour et de tout le mérite qu’elle se prépare par les années, puisqu’avec une bonne conduite elle a de meilleures intentions, des principes sûrs, utiles à celles qui sont comme elles exposées aux soins et à la flatterie ; et qu’étant assez particulière, sans pourtant être farouche, ayant même un peu de penchant pour la retraite, il ne lui aurait peut-être manqué que les occasions ou ce qu’on appelle un grand théâtre pour y faire briller toutes les vertus. […] Rambaud nous fait voir, au chapitre V de son Histoire de la Russie et au tome V de l’Histoire générale, comment la puissance russe, en son principe, se modela sur les formes de l’empire grec.

1826. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Dans les Sirventes provençaux paraît donc, non seulement une source de poésie nouvelle, mais un principe de raisonnement et de liberté qui s’oppose à ce qui était alors bien plus puissant que le fer, l’influence théologique et monacale. […] On ne peut nier, cependant, que le principe ne s’en trouve dans la forme même de ces langues antiques. […] Des gens qui déplorent, à dater du quatorzième siècle, la corruption progressive, et, pour ainsi dire, la perfectibilité indéfinie des mauvais principes, seraient épouvantés, si on essayait d’ouvrir devant eux, et d’interpréter les productions de ces temps, qu’on aime à supposer innocents, parce qu’ils étaient grossiers et féodaux. […] Non, l’absurdité est trop forte) tandis que cette autre civilisation, cette civilisation mahométane, qui devait si vite se tarir et s’épuiser, qui ne portait pas en elle le même principe de perfectionnement, brillait, dès le neuvième siècle, d’un grand éclat dans les sciences et les arts. […] Cependant, avec ce despotisme apostolique qu’ils portaient en eux, et qui leur permettait, d’après les principes de Grégoire VII, de révoquer arbitrairement les évêques, comme d’excommunier les princes, ils avaient déposé l’archevêque de Narbonne et les évêques de Toulouse et de Viviers, coupables à leurs yeux d’indulgence et de faiblesse.

1827. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Prenez-y garde, vous faites votre service sans reproche peut-être ; vous savez même quelque chose des principes ; vous êtes des artisans ; vous irez à un certain point, mais vous n’êtes point des artistes.

1828. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Or, Bernier, homme de sens, qui a beaucoup vu, et qui, en vertu même d’un sage scepticisme, est devenu plus ouvert à des doctrines supérieures, croit devoir avertir son ami et camarade, qui, en passant par le cabaret, est resté plus qu’il ne croit dans l’école ; le voyant prêt à vouloir s’enfoncer dans une philosophie abstruse et prétendre à expliquer physiquement la nature des choses et celle même de l’âme, il lui rappelle que c’est là une présomption et une vanité d’esprit fort ; mais si cette explication directe est impossible, et si connaître en cette manière son propre principe n’est pas accordé à l’homme dans cet état mortel, néanmoins, ajoute-t-il en terminant, nous devons prendre une plus haute idée de nous-mêmes et ne faire pas notre âme de si basse étoffe que ces grands philosophes, trop corporels en ce point ; nous devons croire pour certain que nous sommes infiniment plus nobles et plus parfaits qu’ils ne veulent, et soutenir hardiment que, si bien nous ne pouvons pas savoir au vrai ce que nous sommes, du moins savons-nous très bien et très assurément ce que nous ne sommes pas ; que nous ne sommes pas ainsi entièrement de la boue et de la fange, comme ils prétendent. — Adieu.

1829. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Ajoutons vite (car ceci n’est point une biographie que nous prétendons esquisser, et nous ne voulons que faire connaître l’homme et le poète par ses traits principaux) que dès que Cowper s’aperçut que la présence de lady Austen pouvait à la longue chagriner Mme Unwin, et que l’aimable fée apportait dans le commerce habituel un principe trop vif de sensibilité ou de susceptibilité, propre à troubler leurs âmes unies, il n’hésita point une minute ; et sans effort solennel, sans coquetterie, par une simple lettre irrévocable, il sacrifia l’agréable et le charmant au nécessaire, et l’imagination tendre à l’immuable amitié.

1830. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Épicurien par principes comme par goût, ami des jouissances sociales, amateur même des arts, des tableaux, des jardins, il prisait trop les délices de la civilisation pour s’en sevrer volontiers.

1831. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

En s’installant à Ferney, Voltaire s’était donc emporté tout entier lui-même, avec son imagination et ses caprices, avec tous ses principes d’agitation et d’inquiétude.

1832. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Il est naturiste au fond, naturiste par principes, et accorde tout à cette grande puissance universelle qui renferme en elle une infinie variété d’êtres et d’accidents.

1833. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Il n’est nullement en moi d’avoir à ma portée les objets que vous donnez à mon cœur ; je ne manque pas cependant de principes de conduite, et je les suis exactement ; mais, comme ils ne sont pas les mêmes que les vôtres, vous croyez que je n’en ai point, et vous vous trompez en cela, comme lorsque vous croyez que mon âme est inactive, quoiqu’elle soit sensible et présente, qu’elle ne supporte la solitude que par là, et qu’elle aime à se tourner sur ce qui peut la former et lui être utile, quand ma santé le permet.

1834. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Ce qu’il faisait par dépravation, faisons-le par principe, et, prêts à nous livrer au sommeil, disons avec allégresse : J’ai vécu… — Je loue (continue Casaubon) l’art du sage stoïcien qui sait tourner à si bon usage les mauvais exemples, et faire son remède d’un poison.

1835. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Émery86, de ce prêtre si vénéré et si sage, de ce second fondateur de Saint-Sulpice, et j’y ai vu à quel point, malgré toute sa tolérance personnelle et ses ménagements envers les hommes, il était arrêté sur les principes, penchant sans contre-poids du côté de Rome, et combien ce qu’on appelait autrefois gallicanisme était absent ou infiniment peu représenté dès l’origine dans cette reconstitution du Clergé de France.

1836. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Il a fait des découvertes réelles, bien qu’il les ait un peu exagérées dans le principe ; mais à lui tout est permis, et il a, par son talent d’écrivain et par ses retouches successives, des manières de compenser ou de réparer, et, une fois averti, des empressements à rentier dans le vrai, qui ne retirent rien aux effets d’un premier éclat.

1837. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Le maréchal de Montesquiou proposa, dès le commencement de la campagne, de tirer des lignes depuis la tête de l’Escaut jusqu’à la Somme pour couvrir la Picardie, et de s’y retrancher ; projet que Villars dut soumettre à la Cour, par déférence pour un confrère, bien qu’il le désapprouvât en principe.

1838. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Ayant senti de bonne heure tous les inconvénients de la faiblesse, il aspirait à en sortir par tous les moyens, et il s’était fait un principe de l’infidélité.

1839. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Cervantes était allé, pour changer d’air, à la petite ville d’Esquivias, pays de sa femme ; mais il revint peu après à Madrid sans avoir trouvé de soulagement et en sentant son mal empiré ; ce mal dont on ne dit pas le principe et le siège se traduisait par un hydropisie : « Il advint, cher lecteur, nous dit Cervantes, que deux de mes amis et moi, sortant d’Esquivias (lieu fameux à tant de titres, pour ses grands hommes et ses vins), nous entendîmes derrière nous quelqu’un qui trottait de grande hâte, comme s’il voulait nous atteindre, ce qu’il prouva bientôt en nous criant de ne pas aller si vite.

1840. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

À cet égard, nous ferons avec une entière franchise notre déclaration de principes.

1841. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Grote par le cas le moins compliqué et qui souffre le moins d’objections), l’Odyssée est manifestement un poëme qui se tient, qui a dû se tenir toujours et se lier dès le principe par une suite d’aventures concourant à un but commun qui est le retour d’Ulysse, sa reconnaissance par les siens et sa victoire sur les prétendants.

1842. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Saint-Simon n’était fait, à aucun degré, pour être ni ministre, ni général, ni homme de finance et de budget ; il est, pour un homme d’esprit, singulièrement court, j’allais dire inepte, sur tous ces divers objets qui font les branches principales du gouvernement des États ; il n’est pas, même dans l’ordre philosophique, un esprit supérieur ; il reste soumis et astreint aux croyances les plus étroites de son temps ; s’il lui arrive de varier en religion, c’est pour passer par les préventions des sectes et des opinions particulières, plus porté dans le principe qu’il ne l’a dit pour les Jésuites et leurs adhérents, puis tournant plus tard et avec une sorte d’âpreté au Jansénisme et à l’anti-Constitutionnalisme.

1843. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

Une thèse de lui sur les Variations de la langue française au xviie  siècle vint attester à la fois la précision des connaissances et l’orthodoxie des principes.

1844. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Je n’entends parler ici que de ce qui, dans l’ordre de l’esprit, n’était pas hostile au principe de la Restauration, de ce qui ne se plaçait pas en dehors, l’attaquant avec audace ou la minant avec ruse, mais de ce qui se développait en elle tout en essayant de la modifier, de ce qui pouvait lui devenir un ornement et un appui, si elle-même la première n’avait pas, un matin, mis le feu aux poudres.

1845. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

En suivant ce principe et au moyen d’un instrument appelé résonateur, on a constaté que la même circonstance explique les différentes voyelles de la voix humaine, c’est-à-dire les nuances que présente la même note quand tour à tour on la prononce u, a, e, i, o, eu, ou.

1846. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

« S’il était permis à chacun de ceux qui reçoivent des ordres de s’informer des motifs et de les discuter, l’empire lui-même périrait avec le principe nécessaire de l’obéissance.

1847. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Ce qu’il lui faut, c’est un dévergondage élégant d’esprit et de mœurs, n’excédant, pas les limites de la tenue ; il n’aime pas le vice parce que le vice est salissant ; mais sa morale, toute en surface, repose sur des principes pour rire, qui seraient de pures niaiseries, n’était la nécessité de maintenir un certain décorum dans toute assemblée nombreuse, où la licence dégénère forcément en grossièreté… C’est ce que M. 

1848. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

(Je ne puis m’empêcher, à ce propos, de vous dire combien la Vie parisienne m’a affligé dernièrement par son commentaire grammatical de l’Immortel, jugeant cette prose d’après la syntaxe du dix-huitième siècle et les principes de l’abbé le Batteux… Savez-vous les phrases que la Vie parisienne aurait dû relever ?

1849. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

II Ce que je vois de plus clair dans la déclaration de principes un peu trouble de Zola-Sandoz, c’est qu’il aspire à mettre dans ses romans plus de vérité qu’on n’avait fait avant lui.

1850. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

L’identité est le principe de toutes ces substitutions.

1851. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Je trouve même supérieurs à tous les harmonieux, ceux qui ont une unité réelle dont le principe est intérieur.

1852. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Vous condamnez de très haut toute notre société fondée sur « le mauvais principe de la subordination ».

1853. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

S’il s’affranchit de la rhétorique, c’est en vertu d’un principe supérieur de rhétorique ; et, pour suivre sa comparaison, il ne parle pas le grec plus mal que ses devanciers, il le parle autrement.

1854. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Quand il en vient aux époques de la Réforme, de la guerre de Trente Ans, l’historien-roi définit en peu de mots ces grands événements par leurs traits généraux et dans leurs principes réels ; toujours et partout il démêle le fond d’avec les accessoires.

1855. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Il y avait là-dedans un principe organique qui semblait fait pour donner vie et consistance à une classe moyenne, à cette classe que nous avons vue essayer mainte fois de se constituer et de se reformer depuis sous divers noms, mais qui n’a plus su retrouver solidité en elle, ni moralité élevée.

1856. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Le principe qui dirigea Montaigne dans toute son administration fut de n’aller qu’au fait, au résultat, et de ne rien accorder à l’éclat et à la montre : « À mesure qu’un bon effet est plus éclatant, pensait-il, je rabats de sa bonté. » Car il est toujours à craindre qu’il n’ait été produit, plutôt pour être éclatant que pour être bon : « Étalé, il est à demi vendu.

1857. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Il étend, il développe et il applique les principes de goût de Voltaire ; et sans avoir de son imprévu ni de son piquant, il a quelque chose de son agrément clair, aisé et naturel.

1858. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Laurent-Pichat s’est cru obligé, depuis, en vertu de ses principes politiques, de me rendre ce salut que je lui donnais au passage, et d’y répondre par des paroles d’offense et de dénigrement.

1859. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Mme des Ursins, remontant au principe de la succession d’Espagne, montre quel fond on doit faire sur cette fidélité de si fraîche date des Espagnols à la maison de Bourbon, et quel en est le vrai sens politique : pour les grands, empêcher la division de la monarchie ; pour les peuples des provinces, bien vendre leurs laines.

1860. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Sa dissertation sur les principes philosophiques a été fort longue.

1861. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Son livre intitulé : Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l’étymologie (1765), rempli de remarques physiologiques extrêmement ingénieuses et ténues, participe de l’esprit du xviiie  siècle, de son ambition, et un peu de sa chimère : avant de reconstruire idéalement les langues, et d’en rechercher à force d’analyse et de simplification conjecturale les racines primitives, il est plus humble et plus sûr de les étudier telles qu’elles nous sont données dans l’infinie variété de l’histoire, et de les comparer dans leurs diverses branches.

1862. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Voir nos Principes d’une Psychologie des idées-forces.

1863. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

* * * — Plus de principes, plus rien qui soit juste ou injuste, avec la doctrine de l’opportunisme.

1864. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Il ne s’émeut guères de sa chute, si ce n’est parce que cette chute l’atteint dans le bien-être de son égoïsme… Mais tout le temps qu’il dure, il le regarde comme un frondeur mécontent, sans reconnaissance, sans principes et sans aperçus, qui ne voit plus à trois pas de lui !

1865. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

À une époque où la liberté est le principe qui gouverne le monde en le malmenant, le livre des Blasphèmes est un livre de liberté… et personne n’a le droit de s’insurger si fort parmi ceux-là qui ont toujours le mot de liberté à la bouche !

1866. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Cet aumônier de renfort ne porte pas la soutane et ne jouit d’aucune prérogative spéciale ; il doit en principe remplir les obligations de sa situation militaire, et pourtant il accomplit son ministère plus aisément que l’aumônier à trois galons.

1867. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Tout à coup, il aperçut à l’étalage d’un bouquiniste, entre un Crevier dépareillé et l’Almanach des cuisinières, un pauvre livre étranger, honteux, ignoré, antique habitant des quais, dont personne, sauf le vent, n’avait encore tourné les feuilles : Recherches sur l’entendement humain, d’après les principes du sens commun, par le docteur Thomas Reid.

1868. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Réponse aux arguments contre l’aperception immédiate d’une liaison causale entre le vouloir primitif et la motion, et contre la dérivation d’un principe universel et nécessaire de cette source.

1869. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Il entrevit ces principes étouffés tour à tour par l’ignorance et par l’orgueil, qu’il n’y a ni législation, ni politique sans lumières ; que ceux qui éclairent l’humanité, sont les bienfaiteurs des rois comme des peuples ; que l’autorité de ceux qui commandent n’est jamais plus forte que lorsqu’elle est unie à l’autorité de ceux qui pensent ; que le défaut de lumière, en obscurcissant tout, a quelquefois rendu tous les droits douteux, et même les plus sacrés, ceux des souverains ; qu’un peuple ignorant devient nécessairement ou un peuple vil et sans ressort, destiné à être la proie du premier qui daignera le vaincre ; ou un peuple inquiet et d’une activité féroce ; que des esclaves qui servent un bandeau sur les yeux, en sont bien plus terribles, si leur main vient à s’armer, et frappe au hasard ; qu’enfin, tous les princes qui avant lui avaient obtenu l’estime de leur siècle et les regards de la postérité, depuis Alexandre jusqu’à Charlemagne, depuis Auguste jusqu’à Tamerlan, né Tartare et fondateur d’une académie à Samarcande, tous dédaignant une gloire vile et distribuée par des esclaves ignorants, avaient voulu avoir pour témoins de leurs actions des hommes de génie, et relever partout la gloire du trône par celle des arts.

1870. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

C’est à ce titre qu’un poëte, d’abord de l’école alexandrine, sous l’ancienne royauté, puis de l’école frénétique sous l’anarchie, Lebrun, affecta les écarts d’une veine à la fois savante et forcenée, n’étant d’ailleurs qu’un artiste en paroles, sans libre invention, comme sans principe moral, et d’autant plus impétueux qu’il était plus servile sous la passion ou le pouvoir du moment.

1871. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Dans un coin, un autre de nous fait remarquer que ce qu’il y a surtout de criminel, chez deux hommes, comme Trochu et comme Favre, c’est d’avoir été dans l’intimité des désespérateurs, dès le principe, et cependant d’avoir, par leurs discours, leurs proclamations, donné à la multitude la croyance, la certitude d’une délivrance, certitude qu’ils lui ont laissée jusqu’au dernier moment, « et il y a là, reprend du Mesnil, un danger : c’est qu’on ne sait pas, la capitulation signée, si elle ne sera pas rejetée par la portion virile de Paris ?  […] Je constate tristement, que dans les révolutions actuelles, le peuple ne se bat plus pour un mot, un drapeau, un principe, une foi quelconque, faisant de la mort des hommes un sacrifice désintéressé. […] Dans cette dislocation, Charles Edmond retient celui-ci, qui veut émigrer à Saint-Germain, modère celui-là, qui a des tendances communardes, arrête ce dernier, qui a des principes versaillais. […] Si nous n’avions pas eu la providence de l’avoir, la société se serait sauvée toute seule, avec un principe quelconque, un principe qui manque complètement à l’éclectisme sceptique du chef du pouvoir exécutif.

1872. (1881) Le naturalisme au théatre

Peu à peu, elle avait tâché de s’assouplir, sans y arriver, car les principes autoritaires dont elle découlait, lui interdisaient formellement, sous peine de mort, toute concession à l’esprit nouveau. […] On a posé en principe que le vrai est indigne ; et on essaye d’en tirer une essence, une poésie, sous le prétexte qu’il faut expurger et agrandir la nature. […] Cela affaiblirait le principe de l’autorité. […] Rien n’est moins littéraire qu’une foule, voilà ce qu’il faut établir en principe. […] Voilà pour le principe.

1873. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Dans ce tête-à-tête des matinées de Colombier, discutant et peut-être déjà doutant de tout, il en put venir, dès le premier pas, à ce grand principe de dérision qu’il exprimait ainsi : Qu’une vérité n’est complète que quand on y fait entrer le contraire 231. […] Déjà cette conversation me fait quelque bien ; mais j’étais au désespoir quand je vous voyais tout occupée de vous et d’un certain mérite que vous voulez avoir, et avec lequel vous laisseriez tranquillement souffrir tout le monde… » Ainsi encore, quand Émilie, sur l’aveu de Mme de Vaucourt que ses biens avaient été mal acquis, cherche à lui donner des scrupules, celle-ci, après une justification de son motif, ajoute en souriant : « Cependant, permettez-moi de vous dire que l’on pourrait vous chicaner à votre tour sur bien des choses que vous trouvez toutes simples, et cela parce qu’elles vous conviennent et que vos principes s’y sont pliés peu à peu. — Que voulez-vous dire ?

1874. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. Un état-major en vacances pendant un siècle et davantage, autour du général en chef qui reçoit et tient salon : voilà le principe et le résumé des mœurs sous l’ancien régime.

1875. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Fox n’osa pas professer comme ministre les principes pacifiques qu’il avait professés comme chef de parti. […] N’était-ce pas sous le Directoire que la réaction organique et spontanée contre les excès et les anarchies de la démagogie se constituait progressivement par la seule action de la raison publique et promettait à la France d’épurer les principes de 89 des démences et des crimes de 93 ?

1876. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

« Le sérénissime prince, dit-il, me laisse bien circuler dans toute la ville de Mantoue, suivi par un seul page ; mais je ne me sens pas sûr d’être libre ; d’ailleurs je suis aussi mélancolique ici qu’à Ferrare, j’ai besoin d’être guéri ailleurs. » Plus loin : « Je ne puis continuer, écrit-il, à vivre dans une ville où toute la noblesse ne me cède pas le premier rang ; c’est là mon humeur et mon principe !  […] Or c’est un autre principe de toute vérité, qu’il faut travailler sur un fond antique, ou, si l’on choisit une histoire moderne, qu’il faut chanter sa nation.

1877. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Le libertinage est poétique quand c’est un emportement du principe passionné en nous, quand c’est philosophie audacieuse, mais non quand il n’est qu’un égarement furtif, une confession honteuse. […] « C’est ce sérieux, ce tour de réflexion noble et tendre, ce principe d’élévation dans la douceur et jusque dans les faiblesses, qui est le fond de la nature de Virgile, et qu’on ne doit jamais perdre de vue à son sujet. » XVI La reconnaissance pour Auguste, à qui il doit la restitution de son petit bien aux bords du Mincio, s’exprime bientôt après en vers magnifiques dans le commencement du livre III de son second ouvrage, les Géorgiques.

1878. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

« Par cette nécessité seule, continue Kant, on fonde a priori la possibilité de principes apodictiques concernant les rapports du temps, ou d’axiomes du temps en général, comme celui-ci : — Le temps n’a qu’une dimension. » Cet axiome, selon nous, n’est que l’expression analytique de notre représentation constante, la traduction d’un fait de conscience sans exception. […] En effet, c’est un principe pour Kant qu’« une intuition ne peut avoir lieu qu’autant qu’un objet nous est donné », et cela n’est possible, ajoute-t-il, qu’autant que l’objet « affecte l’esprit d’une certaine manière ».

1879. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Il seroit à desirer que cet auteur eût bien voulu prendre la peine de déveloper lui-même ce principe. […] Ils n’avoient ni les regles du dessein les plus simples, ni les premiers principes de la composition, de la perspective et du clair-obscur.

1880. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Mais ce dernier le rappelle par lettres ; il lui remet en mémoire les vrais principes d’un homme de cœur ; il lui dit en le revoyant et en l’embrassant : « Mon ami, souvenez-vous de la principale partie d’un grand courage et d’un homme de bien, c’est de se rendre inviolable en sa foi et en sa parole, et que je ne manquerai jamais à la mienne. » Et il l’engage à aller à la cour de France pour y observer prudemment toutes choses et y découvrir le dessein des adversaires, sous air de se rallier à eux et de s’en rapprocher ; car Rosny a des frères ou des neveux qui sont alors des plus avant dans la faveur de Henri III.

1881. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Il faut prendre davantage sur soi pour être tolérant, et on l’est alors en vertu d’un tout autre principe que les anciens : on l’est en vertu de la charité.

1882. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Je serai toujours ravie de les apprendre par vous, madame, pour qui je me sens à cette heure, une véritable amitié fondée sur une grande estime. » Fière comme l’était Madame, il n’y avait pour elle, après une telle démarche et un rapprochement aussi pénible dans son principe, qu’à devenir l’amie intime et cordiale de Mme de Maintenon, ou son ennemie irréconciliable.

1883. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

À Vienne, à Milan, à Naples, on sent autrement : mais Beyle, à force de nous expliquer cette différence et d’en rechercher les raisons, d’en vouloir saisir le principe unique à la façon de Condillac et d’Helvétius, que fait-il autre chose lui-même, sinon, tout en frondant le goût français, de raisonner sur les beaux-arts à la française ?

1884. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Thomas Moore posait en principe que génie et bonheur domestique sont deux éléments antipathiques et qui s’excluent.

1885. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Son premier but d’ailleurs était moins d’offenser les autres en tout ceci que de se caresser lui-même, et il se piquait moins dans le principe d’atteindre M. de Girac que de persifler, à travers lui, l’illustrissime Balzac.

1886. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

Il n’osa toutefois assumer la responsabilité d’un refus, et il se mit de la partie avec ce même sentiment de la difficulté et de la non-réussite qui constitue son étoile : « Je considérais quel fardeau je prenais sur mes épaules pour la troisième fois ; je me ramentevais l’inconstance de nos peuples, l’infidélité des principaux d’iceux, les partis formés que le roi avait dans toutes nos communautés, l’indigence de la campagne, l’avarice des villes, et surtout l’irréligion de tous. » Par irréligion il faut simplement entendre l’affaiblissement de ce principe religieux exalté qui ne s’était vu qu’au xvie  siècle et qui poussait à tous les sacrifices de vie et de fortune pour la foi, affaiblissement qui tenait déjà de l’esprit moderne, et un vertu duquel beaucoup d’estimables réformés préféraient le commerce à la guerre ; Ce n’était pas le compte de Rohan ni des chefs féodaux.

1887. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Cela n’empêche point qu’à quelques jours de là, et sur la demande de l’abbé Bossuet, il ne compose ce mémoire dont nous avons parlé, et qui était destiné dans le principe à servir de matériaux et de notes pour une oraison funèbre ; mais il y met avec raison son amour-propre, et, voyant que les premiers cahiers réussissent auprès de ceux à qui il les lit, il redouble de soin et fait un ouvrage utile et plus agréable qu’on n’était en droit de l’attendre de lui.

1888. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

En histoire naturelle, en métaphysique, en morale, il se fatigue à découvrir quelque grand principe, et il n’y parvient pas.

1889. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Et encore dans une lettre à Huet, du 18 février 1662 (car Chapelain, en leur présentant Marolles, fait le tour de tous ses amis) : Jamais homme n’envisagea moins la vérité, n’entendit moins les auteurs, pour peu qu’ils soient difficiles, ne crut moins important de les rendre fidèlement, ni ne distingua moins les termes pour les employer…, et, ce qu’il y a de pis, jamais homme ne conçut moins la matière qu’il manie, n’eut moins de teinture des préceptes de l’éloquence et de la poésie, ni ne sut moins les principes de la philosophie.

1890. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

« Ne se permettre que des railleries innocentes, qui ne puissent blesser ni les principes, ni le prochain.

1891. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Sa mère était une personne supérieure que Sismondi plus tard n’hésitera pas à comparer à Mme de Staël, non pour le génie et le brillant de l’esprit ; Mme de Staël l’emportait par ces côtés : « Mais ma mère, dira-t-il dans la conviction et l’orgueil de sa tendresse, ne le cède en rien ni pour la délicatesse, ni pour la sensibilité, ni pour l’imagination ; elle l’emporte de beaucoup pour la justesse et pour une sûreté de principes, pour une pureté d’âme qui a un charme infini dans un âge avancé. » Cette mère, femme d’un haut mérite et d’un grand sens, dominera toujours son fils, influera sur lui par ses conseils, le dirigera même à l’entrée de la carrière littéraire et, le détournant tant qu’elle le pourra des discussions théoriques pour lesquelles il avait du goût, le poussera vers les régions plus sûres et plus abritées de l’histoire7.

1892. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Il est d’autres parties qu’il respecte et qu’il ne laissera voir que de loin, en vertu d’un autre principe supérieur au goût même.

1893. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

D’un autre côté, Augustin, l’ancien précepteur, jeune lui-même, établi à Paris où il lutte contre les difficultés d’un début, est un auteur pur, un publiciste acharné, un ambitieux d’idées et de principes.

1894. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Je ne crains pas de confier ma pensée à tous ceux qui ont réfléchi sur les principes de la vraie morale.

1895. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

À tous les embarras dont le principe était en lui, il faut en ajouter un des plus singuliers et pour le moins égal : le duc de Savoie avait changé de parti ; il était en sa qualité de prince souverain le général en chef de toute l’armée, quand il y était présent ; mais il faisait toujours le même métier, un métier double ; il n’y allait pas franchement ; il s’entendait sous main avec le parti contraire et dénonçait, dit-on, nos mouvements à l’ennemi, bien que résolu dans le même temps de se battre en brave dans nos rangs et à notre tête.

1896. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Les députés s’avalent bien de temps en temps, mais cela ne change rien aux plaisirs ni à notre bon gouvernement, qui est soutenu par la sagesse de notre roi et par l’esprit de l’armée qui est bon… » La spirituelle chroniqueuse, on le voit, était dans les meilleurs principes.

1897. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

il y a plus d’une manière de l’entendre ; mais ici, au sens de Jomini, le feu sacré, c’est la science et l’amour du bel art : montrer ce qu’on peut et ce qu’on vaut par une application des principes de la grande guerre.

1898. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Il s’ensevelit sous la religion du silence, à l’exemple des gymnosophistes et de Pythagore ; il médita dans le mystère, et s’attacha par principes à demeurer inconnu, comme avait fait l’excellent Saint-Martin. « Les prétentions des moralistes, comme celles des théosophes, dit-il en tête des Libres Méditations, ont quelque chose de silencieux ; c’est une réserve conforme peut-être à la dignité du sujet. » Désabusé des succès bruyants, réfugié en une région inaltérable dont l’atmosphère tranquillise, il s’est convaincu que cette gloire qu’il n’avait pas eue ne le satisferait pas s’il la possédait, et s’il n’avait travaillé qu’en vue de l’obtenir : « Car, remarque-t-il, la gloire obtenue passe en quelque sorte derrière nous, et n’a plus d’éclat ; nous en aimions surtout ce qu’elle offrait dans l’avenir, ce que nous ne pouvions connaître que sous un point de vue favorable aux illusions. » Il n’est pas étonnant qu’avec cette manière de penser, le nom de M. de Sénancour soit resté à l’écart dans cette cohue journalière de candidatures à la gloire, et que, n’ayant pas revendiqué son indemnité d’écrivain, personne n’ait songé à la lui faire compter.

1899. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Un journal, une revue dont l’établissement porterait sur des principes, et dont le cadre comprendrait une élite honnête, est un idéal auquel dès l’origine il a été bien de viser, et auquel ici même187 on n’a pas désespéré d’atteindre.

1900. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Nous supportons l’adversité non d’après tel ou tel principe, mais selon notre éducation, nos goûts, notre caractère, et surtout notre génie.

1901. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Périssent ses principes plutôt que son fils !

1902. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Elle a un tort pourtant comme toutes les femmes de cette école de Rousseau : elle ne parle pas seulement de sa sensibilité et de ses grâces, elle parle de son caractère, de ses principes, de ses mœurs et de sa vertu.

1903. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Elle a pour principe de ne causer elle-même que quand il le faut, et de n’intervenir qu’à de certains moments, sans tenir trop longtemps le dé.

1904. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Je reviens à lui, tel qu’il était aux pleines années de la Restauration, grand, bien fait de taille, d’une physionomie forte et fine, jouissant d’une position aisée et qui sentait l’indépendance, possédant, ce semble, toutes les conditions du bonheur, et pourtant ayant en lui un principe d’ironie et d’âcreté secrète que l’attrait piquant de son esprit ne recouvrait pas et ne faisait le plus souvent que mettre en saillie.

1905. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Il ne faut ces jours-là qu’un prétexte et un accident pour que la société, la morale publique et générale, bravée dans ses principes, dans ses préjugés les plus respectables, se soulève à la fin et se livre à des représailles souvent brutales, mais en partie méritées.

1906. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

En effet, quelques-unes des femmes qui y étaient nommées pour leur conduite, légère et leurs aventures de jeunesse, vivaient encore et avaient passé depuis à la défense solennelle des bons principes, au culte de l’autel autant que du trône.

1907. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Elle montre les gens de bien, par leur obstination à créer contre les impôts et ceux qui en abusent, venant en aide aux turbulents et leur prêtant main-forte comme il arrive si souvent : Les gens de bien, sans considérer que c’est un mal quelquefois nécessaire, et que tous les temps à cet égard ont été quasi égaux28, espéraient par le désordre quelque plus grand ordre ; et ce mot de réformation leur plaisait autant par un bon principe, qu’il était agréable à ceux qui souhaitaient le mal par l’excès de leur folie et de leur ambition.

1908. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Son âme toute royale garde l’équilibre, même dans ses plus grands essors ; ses élévations mêmes ont quelque chose de modéré dans le principe.

1909. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Il le sentait bien au reste ; dans son Pamphlet des pamphlets il a fait sa théorie tout à sa portée et à son usage ; mesurant la carrière à son haleine, il a posé en principe qu’il fallait faire court pour faire bien : La moindre lettre de Pascal, dit-il, était plus malaisée à faire que toute l’Encyclopédie… Il n’y a point de bonne pensée qu’on ne puisse expliquer en une feuille, et développer assez ; qui s’étend davantage, souvent ne s’entend guère, ou manque de loisir, comme dit l’autre, pour méditer et faire court.

1910. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

On peut arrêter à chaque pas Montesquieu sur ses divisions générales de gouvernement, sur le principe qu’il assigne à chacun d’eux, sur les climats et le degré d’influence qu’il leur attribue, sur les citations de détail dont il a semé son ouvrage.

1911. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Bien que ce premier ministère assez obscur, séparé du second, si glorieux, par un intervalle de sept ans, n’ait duré que cinq mois (31 octobre 1616-24 avril 1617), on y découvre déjà, à y regarder de près, les traits distincts de la politique de Richelieu, l’application vigoureuse de ses principes aux mêmes maux qu’il guérira plus tard, et l’efficacité commençante des mêmes remèdes qui étaient sur le point d’opérer quand l’assassinat du maréchal d’Ancre vint tout rompre et tout remettre en suspens.

1912. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Grimm, présent au récit, lui avait dit en riant : Illustre citoyen et cosouverain de Genève (puisqu’il réside en vous une part de la souveraineté de la république), me permettez-vous de vous représenter que, malgré la sévérité de vos principes, vous ne sauriez refuser à un prince souverain les égards dus à un porteur d’eau, et que, si vous aviez opposé à un mot de bienveillance de ce dernier une réponse aussi brusque, aussi brutale, vous auriez à vous reprocher une impertinence des plus déplacées ?

1913. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Necker pose en principe que, « pour être heureux, il faut être un sot ».

1914. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Les génies seuls assurent le respect des principes.

1915. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Rivarol, avec tout son esprit, part, comme tous les imbéciles de son époque, du principe qui faussa tout au dix-huitième siècle : à savoir que l’homme est excellent ; et il ne se doute pas de la Chute, ce qui, théologie à part, est honteux pour un observateur qui doit se connaître en nature humaine et qui est aussi peu badaud qu’on peut l’être.

1916. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Il a cherché souvent à résoudre en œuvres artistiques les théories savantes qu’il avait émises didactiquement, ou jetées sous la forme de conversations inspirées et de dialogues critiques ; et c’est dans ces mêmes œuvres que je puiserai tout à l’heure les exemples les plus éclatants, quand j’en viendrai à donner une série d’applications des principes ci-dessus énoncés et à coller un échantillon sous chaque titre de catégorie.

1917. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Une fois découvertes les lois les plus générales de l’activité spirituelle (comme le furent, en fait, les principes fondamentaux de la mécanique), on aurait passé de l’esprit pur à la vie : la biologie se serait constituée, mais une biologie vitaliste, toute différente de la nôtre, qui serait allée chercher, derrière les formes sensibles des êtres vivants, la force intérieure, invisible, dont elles sont les manifestations.

1918. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

— Parce qu’une pareille atmosphère de mensonge apporte une contagion et des principes malsains dans toute une vie de famille. […] Et là encore, il va sans dire que nous admettons bien volontiers le principe ; mais que l’application est donc malaisée ! […] » Mais il a des principes, auxquels il ne peut renoncer. […] Oui, mais conservateur (par l’intention et sans doute aussi, tant qu’il le peut, par la parole et la tenue extérieure) des traditions de cette même classe, des principes, opinions ou préjugés sur lesquels l’aristocratie repose. […] tu connais mes principes là-dessus. » Mirelet, touché de la bonne grâce de Henri, montre alors d’exquises délicatesses de conscience : « … Tu sais, mon cher enfant, que je ne voudrais pour rien au monde léser tes intérêts… — Qu’est-ce que tu lui donnes ?

1919. (1897) Aspects pp. -215

Le principe, admis je pense par tous les écrivains nouveaux, est celui-ci : les vers sont bons, quelle que soit la règle à laquelle ils s’astreignent, pourvu qu’ils signifient sincèrement la personnalité du poète. […] Elle aura de plus la satisfaction d’agir selon la sainte Démocratie et de se conformer aux immortels principes que nous portons tous dans notre cœur… Assez sur ce sujet car, au fond, les niaiseries parlementaires auxquelles s’appliquent maints poètes sont plus navrantes que risibles. […] Il y eut des réactions : le catholicisme se réfugia aux amulettes, aux miracles, à l’exagération du principe d’autorité. […] Très malheureusement, beaucoup de la gent-de-lettres ne paraissent guère disposés à admettre des principes aussi simples. […] Je crois que, bien maniée, elle permet, par le seul jeu de mouvements d’âme évidents, de suggérer des états d’âme profonds — mais je ne la tiens pas pour absolue, SI nous prenons, par exemple, le Prométhée enchaîné d’Eschyle, nous verrons qu’il s’écarte fort des principes posés par M. 

1920. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

À côté de lui, Chillingworth, esprit militant et loyal par excellence, le plus exact, le plus pénétrant, le plus convaincant des controversistes, protestant d’abord, puis catholique, puis de nouveau et pour toujours protestant, ose bien déclarer que ces grands changements opérés en lui-même et par lui-même à force d’études et de recherches « sont de toutes ses actions celles qui le satisfont le plus. » Il soutient que la raison appliquée à l’Écriture doit seule persuader les hommes ; que l’autorité n’y peut rien prétendre ; « que rien n’est plus contre la religion que de violenter la religion371  » ; que le grand principe de la réforme est la liberté de conscience, et que si les doctrines des diverses sectes protestantes « ne sont point absolument vraies, du moins elles sont libres de toute impiété et de toute erreur damnable en soi ou destructive du salut. » Ainsi se développe une polémique, une théologie, une apologétique solide et sensée, rigoureuse dans ses raisonnements, capable de progrès, munie de science, et qui, autorisant l’indépendance du jugement personnel en même temps que l’intervention de la raison naturelle, laisse la religion à portée du monde, et les établissements du passé sous les prises de l’avenir. […] Prédicateur à Saint-Paul, goûté et admiré des gens du monde « pour sa beauté juvénile et florissante, pour son air gracieux », pour sa diction splendide, protégé et placé par l’archevêque Laud, il écrivit pour le roi une défense de l’épiscopat, devint chapelain de l’armée royale, fut pris, ruiné, emprisonné deux fois par les parlementaires, épousa une fille naturelle de Charles Ier, puis, après la Restauration, fut comblé d’honneurs, devint évêque, membre du conseil privé, et chancelier de l’Université d’Irlande : par toutes les parties de sa vie, heureuse et malheureuse, privée et publique, on voit qu’il est anglican, royaliste, imbu de l’esprit des cavaliers et des courtisans ; non qu’il ait leurs vices ; au contraire, il n’y eut point d’homme meilleur ni plus honnête, plus zélé dans ses devoirs, plus tolérant par ses principes, en sorte que, gardant la gravité et la pureté chrétiennes, il n’a pris à la Renaissance que sa riche imagination, son érudition classique et son libre esprit. […] Les côtes de fer de Cromwell « sont la plupart401 des fils de francs-tenanciers qui s’engagent dans la guerre par un principe de conscience, et qui, étant bien armés au dedans par la satisfaction de leur conscience et au dehors par de bonnes armes de fer, font ferme ou chargent en désespérés comme un seul homme. » Cette armée où des caporaux inspirés prêchent des colonels tièdes, opère avec la solidité et la précision d’un régiment russe ; c’est un devoir, un devoir envers Dieu que de tirer juste et de marcher en ligne, et le parfait chrétien produit le parfait soldat. […] À proprement parler, ils ne pouvaient avoir qu’un poëte, poëte sans le vouloir, un fou, un martyr, héros et victime de la grâce, véritable prédicateur, qui atteint le beau par rencontre en cherchant l’utile par principe, pauvre chaudronnier qui, employant les images pour être compris des manouvriers, des matelots, des servantes, est parvenu, sans y prétendre, à l’éloquence et au grand art.

1921. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Le principe des deux actions est identiquement le même. […] Comme on sent l’homme de principes, qui n’a jamais douté ! […] Conformément à l’esprit de ces écoles, il recherchait le principe des choses et il croyait l’avoir trouvé dans ce qu’il appelait « nous », c’est-à-dire l’esprit. […] Est dit philosophe, celui qui recherche les principes et les causes. […] Les philosophes qui recherchent les principes et les causes ressemblent, a-t-on dit, aux éléphants qui, en marchant, ne posent jamais le second pied à terre que le premier n’y soit bien affermi.

1922. (1896) Le livre des masques

Cette vérité, évangélique et merveilleuse, libératrice et rénovatrice, c’est le principe de l’idéalité du monde. […] Cette doctrine, que Kant laissa en chemin pour se jeter au secours de la morale naufragée, est si belle et si souple qu’on la transpose sans en froisser la libre logique de la théorie à la pratique, même la plus exigeante, principe universel d’émancipation de tout homme capable de comprendre. […] Au cours des suivants portraits, ou plus tard, nous aurons sans doute l’occasion de la compléter ; son principe servira encore à nous guider, en nous incitant à rechercher, non pas ce que devraient faire, selon de terribles règles, selon de tyranniques traditions, les écrivains nouveaux, mais ce qu’ils ont voulu faire.

1923. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

M. de Choiseul épiait (et sincèrement, on peut le croire,) les occasions de l’obliger en cour et de le servir : il eut de bonne heure l’idée de lui faire avoir la résidence de Rome ; mais il fallait préparer les voies : De mon côté, lui écrivait Bernis (14 mai 1759), je ne songe qu’à m’attacher à mon état et à mettre dans les partis que je prendrai à cet égard le temps, les réflexions et la droiture qui conviennent à mes principes et à mon caractère… Je serai toujours prêt à servir le roi quand vous croirez que je puis lui être utile.

1924. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Il est, par principe, un grand admirateur de notre langue, de sa perfection au point de vue de la clarté et de la précision ; il tient pour l’ordre direct et régulier grammatical, qui n’est pas l’ordre sensible et passionné.

1925. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Pelleport avait pour principe que, quand on se sent digne, il faut obtenir sans solliciter.

1926. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Ils sont comme le sensible Virgile qui, dans son Élysée, nous montrant les essaims innombrables des âmes bourdonnantes, avides de se replonger dans le fleuve où l’on puise avec l’oubli du passé le désir et le principe d’une existence nouvelle, s’écriait par la bouche de son héros étonné et compatissant : « Quæ miseris lucis tam dira cupido !

1927. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Rien n’est plus beau que le principe : main là, comme en tout, il y a boursouflure et rien dessous.

1928. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

La création de l’Institut qui assemblait dans un même lien toutes les branches de l’esprit humain, tous les ordres de savoir et de talents, consacra le fait en principe ; mais qu’il restait encore à faire en pratique et dans la réalité !

1929. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Voilà bien l’homme avec son principe d’abnégation.

1930. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Il accorde que la négligence de nos ancêtres, ayant plus à cœur le bien faire que le bien dire, a laissé le français rude et sec, si pauvre et si nu, qu’il a présentement besoin « des ornements et, s’il faut ainsi parler, des plumes d’autrui. » Il ignore notre langue romane française du xiiie  siècle, de laquelle Rivarol, par un instinct remarquable, disait : « Il faut qu’une langue s’agite jusqu’à ce qu’elle se repose dans son propre génie, et ce principe explique un fait assez extraordinaire, c’est qu’aux xiiie et xive  siècles la langue française était plus près d’une certaine perfection qu’elle ne le fut au xvie . » Combien cette langue du xiiie siècle, et presque européenne alors, avait perdu de terrain au commencement du xvie , on le voit par les termes mêmes de la tentative de Du Bellay ; il importe, pour apprécier équitablement cette tentative, qui fut celle de tous les jeunes esprits doctes et généreux d’alors, de se mettre au point de vue de cette génération même qui entra sur la scène vers 1550 et de ne pas lui demander plus ni autre chose que ce qu’elle pouvait raisonnablement.

1931. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Il fut ensuite à Paris, s’y laissa aller, bien qu’avec décence, à l’entraînement des amitiés et de la jeunesse, distrait de ses principes, obscurci dans ses croyances, jamais impie ni raisonneur systématique ; versifiant beaucoup dès lors, jusque dans ses lettres familières, songeant à la gloire poétique, à celle du théâtre en particulier ; d’ailleurs assez mécontent du sort et trouvant mal de quoi satisfaire à ses goûts innés de noble aisance et de grandeur.

1932. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

En introduisant ce brin de politique entre des pages plus fraîches et restées plus neuves, en y oubliant, comme par mégarde, ce coin de cocarde, le critique littéraire a voulu sans doute témoigner qu’il avait sur certains points des opinions, des principes, rappeler qu’il les avait soutenus, et faire entendre qu’il s’en souvenait comme de tout le reste.

1933. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

On atteint enfin au xie  siècle, à cette époque où se reforment partout, et assez petitement d’abord, les royautés politiques ; celle de Hugues Capet est de ce nombre, et si, à son berceau, elle n’a pas, à beaucoup près, la splendeur des débuts carlovingiens, aucune imprudence du moins n’en altère le principe grandissant et n’en compromet l’avenir.

1934. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

En un mot, ses mœurs et ses rêves d’idéal étaient assez au rebours de ses autres opinions, et, comme on aurait dit plus tard, de ses principes.

1935. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Eynard ; mais c’est assez d’en indiquer l’esprit essentiel et le principe.

1936. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Il avait contesté aux révolutionnaires non-seulement leurs excès, mais leurs principes.

1937. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Fénelon, après en avoir discuté et fait modifier les termes dans un sens qui excluait toute application de la censure à la personne de madame Guyon, signa l’exposé des principes purement théologiques de cette déclaration.

1938. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

2° Elle indique ce que la vie, la nature recèlent de poésie ; elle trouve dans la spontanéité des impressions le principe de la noblesse et de la beauté169.

1939. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Certains esprits ont assez de force et d’assurance pour établir ces longues suites de jugements, pour les appuyer sur des principes immuables.

1940. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Tendances multiples et divergentes en apparence, mais qui partent toutes du même principe : du désir de se distinguer de la foule.

1941. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

. — Pour moi, puisque vous m’interrogez, sachez qu’avant tout je suis chrétien, et que les accents qui vous impressionnent en mon œuvre ne sont inspirés et créés, en principe, que de cela seul.

1942. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

La bonne compagnie, d’où madame de Maintenon était sortie pour venir dans cette cour corrompue, acquit un nouveau degré de considération ; sa distinction fut mieux marquée entre la pruderie, la pédanterie, la préciosité d’une part, l’incontinence effrontée, la galanterie licencieuse de l’autre ; elle eut pour caractère la décence des mœurs et l’élégance des esprits ; elle reconnut des modèles ; elle fixa ses principes, elle eut ses traditions ; elle forma école ou plutôt elle conserva ci fonda à perpétuité celle que l’hôtel de Rambouillet avait transmise épurée à ses élèves.

1943. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

L’homme à bonnes fortunes était devenu tout d’un coup un homme à principes ; il faisait le vertueux et le chaste pour se faire épouser.

1944. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Insistant sur ce principe d’émulation et de noble zèle, elle est allée jusqu’à dire à son fils : On ne peut avoir trop d’ardeur de s’élever, ni soutenir ses désirs d’espérances trop flatteuses.

1945. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Mais, tandis que le traité du cardinal Maury nous recommande ces choses excellentes, faut-il donc que sa vie et son exemple nous répètent encore plus haut que, pour être éloquent jusqu’au bout, pour l’être de près comme de loin, pour avoir autorité, même avec un talent moindre, pour se faire écouter dans ce qu’on dit de grand, d’éclatant ou même de simplement utile, il n’est rien de tel que de mettre en parfait accord l’homme et l’orateur, l’homme et l’auteur, et, si vous préférez à tout la parole de Bourdaloue, d’y joindre ce qui en est le principe et la source première, je veux dire les mœurs de Bourdaloue !

1946. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

On sait qu’après avoir professé les principes du plus exagéré républicanisme, La Harpe en devint l’un des plus fougueux adversaires.

1947. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Il se montra en même temps humain et moral, fidèle à ses principes de Lyon, en insistant pour qu’on prévînt la conspiration une fois connue, au lieu de la laisser à demi éclater comme quelques ministres l’auraient voulu Vers ces années, pour se consoler des injustices de l’opinion publique à son égard, se sentant peu de goût d’ailleurs pour tout ce qui se pratiquait à la Cour, et croyant aussi qu’il était séant à une époque de paix d’inaugurer le rôle d’une espèce de grand seigneur industriel, il conçut l’idée de fonder dans sa terre de Châtillon un vaste établissement où il assemblerait toutes les industries, et moyennant lequel il doterait son pays des innovations utiles en tous genre.

1948. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Toute cette correspondance est laide ; elle sent la secte et le complot, la confrérie et la société secrète ; de quelque point de vue qu’on l’envisage, elle ne fait point honneur à des hommes qui érigent le mensonge en principe, et qui partent du mépris de leurs semblables comme de la première condition pour les éclairer : « Éclairez et méprisez le genre humain !

1949. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

[NdA] L’écrit de Volney, Considérations sur la guerre des Turcs, avait peu réussi ; il avait été réfuté dans le principe par Peyssonel.

1950. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

En méconnaissant le principe fondamental des idées-forces, selon lequel toute conception d’un acte implique la représentation d’un mouvement et celle-ci un mouvement commencé, on se met dans l’impossibilité d’expliquer l’action de la volonté sur les muscles sans recourir finalement, soit à des entités, soit à des miracles.

1951. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Par une décadence de ce genre, il est probable qu’en Henri Heine, le spéculatif, mort en 1856, était tout pareil au judaïsant de 1823, tandis que le poète, par un effet inverse du même principe de psychologie, conservait intact et vivace son génie, jusqu’aux portes du tombeau.

1952. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

Il écrit à Voltaire à propos de Jules César : « Vous avez bien fait de refaire selon les principes la pièce informe de cet anglais. » Voilà où en est Shakespeare au siècle dernier.

1953. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Il y a des artisans ou des habiles dont l’esprit est aussi vaste que l’art et la science qu’ils professent ; ils lui rendent avec avantage, par le génie et par l’invention ce qu’ils tiennent d’elle et de ses principes ; ils sortent de l’art pour l’ennoblir, s’écartent des règles, si elles ne les conduisent pas au grand et au sublime ; ils marchent seuls et sans compagnie, mais ils vont fort haut et pénètrent fort loin, toujours sûrs et confirmés par le succès des avantages que l’on tire quelquefois de l’irrégularité.

1954. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Pour sa part, il continuait de rester fermement attaché aux principes de la critique rationaliste et d’avoir la même foi inébranlable dans l’avenir de la science ; aux autres, il recommandait une philosophie de doute universel, d’indifférence sceptique, d’insouciance.

1955. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Je prescrirois donc le principe suivant à l’artiste.

1956. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Voici, mot pour mot, la déclaration de principes qu’il fit — dans un de ses jours d’épanchement — à ceux qu’il appelle ses demoiselles de compagnie : — Retenez bien ceci, mes enfants : Si je vous prodigue les canettes et les petits verres, ce n’est pas que je vous trouve drôles, ni que vous m’amusiez outre mesure.

1957. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Dans le principe trinitaire qui, à proportions inégales, dirige la destinée tragique du monde, ils ont fait leur part du Saint-Esprit.

1958. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Ils ont tous les deux des qualités critiques, mais l’un et l’autre manquent de ces principes qui sont la force du critique et son autorité.

1959. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Après avoir commencé par pincer sa manchette à plusieurs reprises de l’air le plus pédant, elle pose pour principe qu’on ne doit jamais soupçonner le mal ; ensuite elle soupire en avouant qu’il est bien fâcheux pour une famille d’avoir la jeune personne qu’on va décrier. […] Il n’y a point d’expérience & d’examen, disoit Newton, qui ne soient pour Moïse, quand on voudra se donner la peine de lire dans les sources, & de remonter au principe des choses & des faits. […]Principes détestables. […] On convint que réellement il arrivoit quelquefois que le mercure louoit un livre que le journal de Paris déprisoit, & ainsi du reste, & nous observâmes à ce sujet, que sur les premiers principes de la littérature, il n’y avoit pas deux manieres différentes de juger, mais que les ouvrages se présentoient aux lecteurs sous différens aspects, & qu’il en étoit des livres comme des fleurs, dont l’une plaisoit plus, l’autre moins ; de sorte que les gens d’imagination aiment les saillies, pendant que les personnes flegmatiques les ont en aversion. […] Lorsqu’il n’y a que quelques phrases incohérentes, que quelques mots précieux ou déplacés, que quelques vices de style, que quelques transitions qui ne sont pas heureuses, on doit être indulgent ; mais quand un livre péche par le fonds, qu’il est mal conçu, mal exécuté, & qu’il n’en résulte que des idées triviales, ou de mauvais principes, alors la république des lettres est trop heureuse de se trouver avertie par quelqu’habile surveillant, qui, pour le bien public, plutôt que pour le sien propre, revendique les droits de la vérité, & venge l’honneur du goût, ce goût si rare, sur-tout dans ce temps-ci, où chacun sans attendre la maturité de son esprit, se hâte de produire.

1960. (1898) Essai sur Goethe

Il voulait dire par là que l’action, la pensée, le sentiment et le caractère doivent se développer ensemble, selon les mêmes principes, sans contradictions ni conflits. […] Regardez autour de vous : une foule de gens pratiquent ces principes, sans seulement s’en douter, avec la sérénité que donne l’inconscience, dans la paix de l’irréflexion. […] Une des originalités de Goethe, c’est, une fois cette transformation constatée, d’en avoir fait à la fois la méthode de son esthétique et le principe essentiel de sa morale particulière. […] D’autre part, sa doctrine était qu’entre la poésie et la vie il doit exister une juste harmonie, qu’on ne saurait rompre sans préjudice pour les deux : il s’efforça donc de régler sa vie d’après les mêmes principes qui gouvernaient son esthétique. […] Modéré de nature, ami de l’ordre avant tout, aristocrate d’esprit et d’habitudes, il ne pouvait éprouver une sympathie pour les « principes » qui allaient semer tant de troubles et répandre tant de sang dans le monde.

1961. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Dans le principe, une Moralité n’était qu’une petite pièce qu’on jouait après le Mystère, pour faire rire les spectateurs, de là vient l’usage de terminer les représentations par ce qu’on nommait, il n’y a pas encore longtemps, la petite pièce, et par ce qu’on appelle aujourd’hui une fin de rideau. […] Dans le principe, les pièces de théâtre appartenaient à ceux qui les voulaient jouer ; plus tard, les comédiens achetèrent les pièces en débattant le prix avec les auteurs ; puis enfin, à la suite d’une circonstance assez singulière, (dont nous parlerons en temps et lieu) vers la fin du dix-septième siècle, on fixa les droits : 1º Au neuvième du produit de la recette pour une tragédie et pour une comédie en cinq actes, le quart des pauvres ainsi que la dépense journalière de la comédie prélevés ; 2º Au dix-huitième pour les pièces d’un acte à trois, toujours après les mêmes prélèvements effectués. […] Tous deux se mirent à l’œuvre, et en 1637 il vint au monde une comédie en cinq actes, de leur façon, les Visionnaires, que Molière et Boileau ont, par la suite, appelée un détachement des petites maisons, mais qui eut, dans le principe, un très-grand succès. […] s’écria le prince de Condé, à qui l’on racontait cela, je sais bon gré à d’Aubignac d’avoir si bien observé les règles d’Aristote ; mais je ne pardonne pas aux règles d’Aristote d’avoir fait faire à ce pauvre d’Aubignac une si déplorable tragédie. » Nous ne parlerions pas de Gombault, gentilhomme calviniste de la Saintonge, qui donna au théâtre deux comédies et la tragédie des Danaïdes en 1646, si nous ne voulions rappeler ici que cet estimable auteur, homme d’esprit et de mérite, fut un des fondateurs de la petite Société savante qui se réunissait chez Conrad, Société qui fut le principe de l’Académie Française. […] — Anecdote. — Jugement de Corneille sur Racine. — Tragédie d’Alexandre (1666). — Son peu de succès dans le principe. — On l’ôte à la troupe de Molière pour la donner à la troupe de l’Hôtel de Bourgogne. — Son succès. — Plaisante anecdote à ce sujet. — Le Dialogue des Morts, de Boileau, et l’Alexandre, de Racine. — Andromaque (1667). — La Champmeslé et la Desœillets. — Mot judicieux de Louis XIV. — Boutade d’un spectateur. — Première parodie. — Chagrin de Racine. — Les Plaideurs (1668). — Histoire anecdotique de cette jolie comédie. — Britannicus (1669)

1962. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

« Elle n’avait point de principes. […] Il lui reproche, sur l’article des mœurs et des principes, d’avoir, « d’un trait de plume, dépouillé Mlle de Bar de la plus sainte auréole dont une femme puisse s’entourer. » Elle est jolie, l’auréole !

1963. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Celles-ci, négligées ou ajournées dans le principe, s’inaugureront surtout avec les générations auxquelles le brillant succès de M.  […] Il avait suivi à Francfort et il espérait suivre un jour à Weimar et à Wetzlar les souvenirs de Goethe, selon le principe posé par Goethe lui-même : « Quiconque veut comprendre le poète doit aller dans le pays du poète. » C’était son dilettantisme à lui et mieux que cela, sa méthode vivante d’interprétation et de critique littéraire.

1964. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Car il y a chez lui un fonds de candeur intacte, une âme « vieille France », des restes sérieux de bons principes, d’éducation religieuse et provinciale, un penchant aux attendrissements honnêtes, et qui ne craint même pas un rien de banalité, tant il est certain de sauver tout par la grâce. […] Mais il est moins rigoriste, moins « ferme sur les principes », mieux instruit de la diversité des « morales » professionnelles ou individuelles, et de ce qu’il peut y avoir de relatif dans la valeur de nos actes.

1965. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Il rapporta de ce commerce les deux principes les plus opposés aux expédients du théâtre espagnol : une action simple, des situations suscitées par les caractères. C’est là le principe de vie dans la tragédie.

1966. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Busnach et Gastineau, et je les ai choisis entre beaucoup d’autres, parce qu’ils voulaient bien me désintéresser complètement et accepter toute la responsabilité, sans réclamer en rien ma collaboration. » Cette autorisation qu’il a accordée, les critiques la lui reprochent comme une concession indigne de lui, comme un sacrifice de ses principes fait au désir du succès ou de l’argent. […] Une enquête sérieuse, polie, des principes clairs, des définitions exactes m’eussent étonné davantage.

1967. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Je ne puis m’empêcher de leur dire, dans un petit accès de nervosité : « Vous allez trouver que c’est prétentieux, eh bien, j’attribue cette disposition du public, à ce que, dans le moment, en France, on commence à avoir horreur et peur de l’honnêteté, qui devient gênante pour la masse du public, du public qui n’a pas à apporter dans ma vie, ou dans mon métier, l’indulgence pour une action basse, pour une faiblesse, pour une trahison de principe… car je crois être le type de l’honnête homme littéraire, du persévérant dans ses convictions, et du contempteur de l’argent… et j’oserai affirmer que je suis le seul, l’unique lettré de l’heure présente, qui, avec l’autorité de mon nom, ayant pu faire encore pendant dix ans, des romans bons ou mauvais, mais très bien payés, ne les a pas faits, dans la crainte qu’ils fussent inférieurs à ceux écrits, dans les années antérieures. […] C’est un jeune homme, tout dernièrement commis à douze cents francs, dans le principe, intermédiaire entre des fils de famille et des usuriers, aujourd’hui exerçant par lui-même, tout en étant homme de cercle et cavalier du bois de Boulogne.

1968. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

D’abord, il étudie en leur principe les idées et les sentiments humains, dont l’histoire n’est que le développement. […] Restent les sens ; mais ils sont tellement appauvris et usés qu’ils ne peuvent qu’être le principe de sensations maladives, de penchants détraqués.

1969. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Celui qui se nourrit incessamment de démonstrations est capable de croire, de vouloir, et de persévérer dans sa croyance et dans sa volonté ; il ne tourne pas à tout événement et à toute passion, comme cet être changeant et maniable qu’on appelle un poëte ; il demeure assis dans des principes fixes. […] Ils l’enfoncent en eux par des méditations, ils la nourrissent de raisonnements, ils y attachent le réseau de toutes leurs doctrines et de toutes leurs expériences, en sorte que lorsqu’une tentation les assaille, ce n’est pas un principe isolé qu’elle attaque, c’est l’écheveau entier de leurs croyances qu’elle rencontre, écheveau infiniment ramifié et trop tenace pour qu’une séduction sensible puisse l’arracher. […] Il laisse à la chaîne la haute raison, mère des principes ; il n’a délivré que la raison subordonnée, interprète des textes.

1970. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Sa flamme enfin, qu’on ne peut discuter, me paraît être une active reconnaissance du principe religieux essentiel. […] La prudence gouvernementale du grand théologien alors antimystique et plus soucieux des principes que des âmes, avait fait condamner Fénelon. […] Si le romantisme est nécessairement un principe d’anarchie, déclare alors l’abbé Henri Bremond, le mysticisme ne l’est pas moins. […] Et si le principe de la moralité ne disparaît pas, celui de la juste mesure est abandonné.

1971. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

. — Immortels principes. — Sollicitude éclairée. — Névrose, famine, alcoolisme, dépopulation, misère physiologique : mixture gênante et mal définie. — Bœufs gras. — Stock de discours lénitifs pour chef d’État […] Je voudrais, de tout mon cœur, vous satisfaire et ne plus me permettre aucune raillerie touchant les beaux principes et les incomparables écrivains que vous me vantez. […] De ces mystères découlaient tous mes principes. […] S’il en est ainsi, je dois croire que Grymalkin a bien fait de me conduire chez vous… Mais, comme je ne sais pas encore quel bénéfice je retirerai de notre entrevue, je vous serais obligé de m’expliquer pourquoi vous suivez un genre de vie différent des principes que vous professez, à coup sûr, si vous êtes, en effet, lié d’amitié avec Jacques et Tranquille.

1972. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Il rêvait de réformer l’orthographe selon les principes du savant Ramus, et d’adapter les pieds et les mesures de l’ancienne poésie. […] Voyez comme les fils de Jocaste et d’Œdipe D’une si juste haine ont tous deux le principe. […] puisque autrement il y aurait pour eux trop de fatigue… *** Théories, principes, méthodes, parti pris, l’Esthétique et la Poétique, tout cela est excellent.

1973. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Dans Crime et châtiment de Dostoïevskya, par exemple, le héros Raskolnikoff tue par déduction, par principe, tout comme nos grands hommes de guerre, et un assassinat réussi le rend fier de sa force ; il est comme Napoléon qui vient de remporter une victoire sans se soucier du sang répandu. […] La question d’atavisme reparaît ici et il est vraisemblable que, bien qu’il n’eût rien connu du meurtre commis par son père, le sang qui coule dans les veines du capitaine charriait les principes terribles du sang paternel. […] Et plus loin : On confond niaisement une difformité avec la superexcellence, l’hermaphrodisme avec l’androgynat ; sans se rendre compte que l’art n’hésite jamais sur le pôle organique, et que les Sibylles et la Nuit de Michel-Ange, ces gynandres, relèvent du même principe que les Apollon du Belvédère, les Antinoüs et les S.  […] Les partis, soi-disant libéraux, qui se plaisent à montrer la Russie comme un Empire au moins aussi despotique que celui de l’Allemagne, savent-ils seulement que Nicolas Ier, le monarque russe qui a le plus majestueusement représenté le principe autocratique, ait pu dire, dans une lettre autographe adressée à Napoléon III la veille du Coup d’État : — « En principe, je suis d’autant moins contre le suffrage universel, que je ne saurais oublier que ma dynastie est, par deux fois, issue de l’acclamation populaire. » Et enfin, que ce farouche tyran a écrit aussi : « Si je n’étais pas l’Empereur autocrate de toutes les Russies, je serais le premier des républicains. » Ces paroles étranges ici sont très naturelles pour ceux qui connaissent la Russie. […] Partant de ce très juste principe que l’instrument du comédien c’est lui-même, il ajoute : La matière de son art, ce qu’il travaille et pétrit pour en tirer sa création, c’est sa propre figure, c’est son corps, c’est sa vie.

1974. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Le paradis, le ciel, le royaume de Dieu, l’ordre universel et idéal, selon que le génie de Dante l’a conçu, a pour principe l’amour éternel, considéré comme le premier moteur et la fin suprême de la gravitation des âmes et des astres. […] Par la bouche du « Vieux de Kœnigsberg », c’est ainsi que Gœthe appellera Kant, elle se proclame libre et souveraine ; elle revendique, au-dessus de tous les droits, le droit de la raison pure ; et, à peine ce principe libérateur proclamé, elle en poursuivra, dans tous les ordres de la pensée, les conséquences extrêmes. […] Quelle que soit la différence des noms, des personnes ou des relations, Mme de Stein inspire à Gœthe une passion aussi noble en son principe et en ses effets que l’amour de Dante pour Béatrice. […] Le premier il proclame le grand principe qui va désormais présider à tous les progrès. […] Les savants ne prononcent son nom qu’avec reconnaissance et respect, car, outre ces deux grands principes de l’unité et de la métamorphose, on doit encore à Gœthe plusieurs observations très importantes.

1975. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Un siècle après, Commynes remontera jusqu’aux principes politiques, aux causes premières des événements : voilà la gradation.

1976. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Je lui avais bien dit que, pour vérifier sa critique, on irait à Bayle et qu’on resterait sur Bayle sans retourner à sa critique : c’est ce qui m’est arrivé, car l’article censuré m’amuse, puis me mène au suivant, et j’oublie M. l’abbé… » Marais n’est pas précisément un esprit fort ; il a des principes de religion ; ce n’est pas un pyrrhonien pur : il trouve précisément dans Bayle comme un moyen terme à son usage.

1977. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

L’idée simple (et les idées qui demeurent dans l’esprit des peuples sont toujours simples), qui restera de vous, est celle de l’homme qui a le plus sincèrement et le plus énergiquement voulu rapprocher l’un de l’autre et retenir ensemble le principe de la liberté moderne et celui de l’hérédité antique.

1978. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Elle avait un principe trop justifié par l’expérience, qu’il n’y a que les pauvres et les souffrants pour se confier leurs peines les uns aux autres, pour s’entraider et se secourir entre eux.

1979. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

« Le vaste, dit-il, est toujours un vice. » Mais, comme il anime et relève, par les exemples qu’il choisit, cette dissertation toute grammaticale en principe !

1980. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

C’est donc plutôt à ses grands parents paternels et maternels que Béranger se rattache directement, peut-être pour la ressemblance morale originelle (cela s’est vu maintes fois), à coup sûr pour l’impulsion et les principes qu’il en reçut.

1981. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Au milieu de toute l’adhésion due aux principes et à la majesté de ton de l’illustre modèle, et aussi à la noblesse de propos de son admirateur, je n’ai pu m’empêcher, je l’avoue, de sourire de cette affinité élective si déclarée, de ce choix de M. de Buffon ; et je me suis rappelé que si M. de Buffon avait demandé sa voiture au plus beau de la lecture de Paul et Virginie, M.

1982. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Et quant à la ressemblance avec l’Arcadie et le pays de Céladon, que l’écrivain anglais signale avec quelque malice, lui, il ne s’en effarouche aucunement, car il est persuadé, dit-il, « que dans l’Arcadie et dans le pays de Forez, avec des principes de justice et de charité, tels que la fiction les y représente, et des mœurs aussi pures qu’on les suppose aux habitants, il ne leur manquoit que les idées de religion plus justes pour en faire des gens très-agréables au Ciel100. » Après six années d’exil environ, Prévost eut la permission de rentrer en France sous l’habit ecclésiastique séculier.

1983. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Dans ses écarts les plus condamnables on ne lui trouve point une grande envie de persuader, encore moins le ton de l’irritation ou de l’esprit de parti ; il nie moins qu’il ne doute ; il dit le pour et le contre ; souvent même il est plus disert pour la bonne cause que pour la mauvaise (comme dans l’article Leucippe de son Dictionnaire). » Principe générateur des Constitutions politiques, LXII. — Rappelons encore ce mot sur Bayle, qui a son application en divers sens : « Tout est dans Bayle, mais il faut l’en tirer. » (Ce mot n’est pas de M. de Maistre, comme M. 

1984. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Il est de principe que naturellement tout esprit humain parle et pense comme un livre  Aussi quelle insuffisance dans l’histoire !

1985. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

. — En attendant, retenons ce principe, que la sensation, en l’absence ou en la présence des impulsions du dehors et de l’ébranlement nerveux, provoque ces hallucinations, et les provoque par elle seule.

/ 2206