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1209. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

— Cette bronchite, reprenait-il, non… c’est la fatigue de toute ma vie… c’est ma jeunesse passée dans la campagne à peindre sans manger… ce sont les demi-journées passées en Angleterre à peindre dans le brouillard… c’est, c’est… » Quelques minutes avant de partir, affaissé à côté de moi, il laisse échapper à voix basse : « Voyez-vous, quand on est une fois détraqué, comme je le suis, on ne se remet pas. » Je m’en vais navré, emportant de mon pauvre ami, l’impression d’un être frappé à mort. […] Mme de Nittis qui a passé cinq ou six fois, cette nuit, devant nos yeux, comme un fantôme, fait sa rentrée dans le salon, et reprend son va-et-vient inlassable.

1210. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Elles m’excitaient à reprendre patiemment au lever du jour le travail commencé. […] (Ici commence la symphonie, et Joad aussitôt reprend la parole.)

1211. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

a repris en sous-œuvre pour toute nouveauté cette vieille figure qu’il a seulement rendue plus blême, plus inanimée, plus exsangue… Quoi d’étonnant, du reste ? […] Vous les retrouveriez trait pour trait et presque mot pour mot dans cette Histoire de la Révolution française, maintenant terminée si vous vouliez les y chercher… et telle est la première sensation désagréable que nous cause ce livre fait avec un autre livre, dans lequel la pensée, devenu inféconde, se reprend à couver la coquille vidée d’un œuf éclos.

1212. (1739) Vie de Molière

Il leur fallut un comédien Qui mît à les polir sa gloire et son étude ; Mais, Molière, à ta gloire il ne manquerait rien, Si, parmi les défauts que tu peignis si bien, Tu les avais repris de leur ingratitude. […] On prétend que quand on lui reprochait ce plagiat, il répondait : Ces deux scènes sont assez bonnes ; cela m’appartenait de droit : il est permis de reprendre son bien partout où on le trouve.

1213. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Mais l’ouvrage, arrivé à ce tome 12e et au xiie  siècle, et n’étant plus soutenu par la pensée active du fondateur, était resté interrompu durant près de cinquante ans, lorsque l’Institut le reprit sous l’Empire.

1214. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Cousin, qui excelle à réparer sa ligne quand elle est rompue, voyant Jouffroy mort, a repris solennellement possession de son disciple sur sa tombe.

1215. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Il a fallu monter lentement, pied à pied, s’y reprendre à bien des fois avant de ravir les richesses dans leurs replis75.

1216. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

L’abbé Prévost a l’apologie persuasive : ici le cas était léger ; M. de Maurepas se laissa fléchir, et le fugitif, en retrouvant sa place auprès du prince de Conti, reprit sa même vie, ses mêmes sociétés faciles, et ses habitudes plus que jamais laborieuses.

1217. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Mais le goût lui en reviendra : c’est pour se reposer qu’il s’écarte ; il reprend haleine, il court après une nouveauté, et j’en redeviendrai une pour lui plus piquante que jamais : il me reverra, pour ainsi dire, sous une figure qu’il ne connaît pas encore… Ce ne sera plus la même Marianne.

1218. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Il aurait dû tenir bon quelques années encore, rentrer en France en 1814 ou peu auparavant, ne mourir comme Suard qu’en 1817, à quatre-vingt-un ans ; il aurait eu sa restauration avec Louis XVIII ; sa réputation littéraire, interrompue par la Révolution, aurait repris, lui présent, son rang et son cours ; il aurait été de l’Académie enfin, où sa place était marquée, et dont il ne fut que par son élève, le duc de Lévis.

1219. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

Supporter et se supporter, c’est la plus sage des choses. » Après une lettre reçue de son frère, toute stagnation a cessé et sa pensée a repris son courant : Ta lettre m’a fait du bien ; c’est toi que j’entends encore ; c’est de toi que j’entends que tu dors un peu, que l’appétit va se réveillant, que ta gorge s’adoucit.

1220. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

Elle parle assez favorablement de Rivarol ; ce n’est pas qu’elle ne sache ce qu’on y peut reprendre : « Mais, vu la misère des temps, je le trouve bon ; il y a une sorte d’originalité dans le style et des aperçus qui ne sont que trop justes, mais il faut s’en distraire. » Il s’agissait de quelque écrit de Rivarol, qui touchait aux affaires du temps.

1221. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

Au sortir de l’odieuse crise où il y eut du sang versé, le jeune Favre reprit ses études ; mais cette fois il les dirigea entièrement dans la voie historique et littéraire, il lisait tout, le crayon ou la plume à la maint ; il approfondissait les auteurs anciens et les examinait de près dans leur texte, dans les usages et les mœurs particulières qu’ils supposent, dans les questions de tout genre qu’ils suggèrent.

1222. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Ce qu’il espère au fond, homme tout d’une pièce, joueur intrépide et buté qu’il est, c’est que par un vigoureux effort et je ne sais quel coup de collier ou quel coup de dé venu je ne sais d’où, toutes choses reprendront leur ancienne assiette ; on regagnera d’emblée tous les points.

1223. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Ainsi la chaîne reprend et se prolonge ; elle n’est pas rompue.

1224. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Après le témoignage de force et d’intrépidité qu’il venait de donner, il reprit son discours avec la même douceur qu’auparavant ; il peignit l’amour des hommes et toutes les vertus avec des traits si touchants et des couleurs si aimables que, hors les officiers du temple, ennemis par état de toute humanité, nul ne l’écoutait sans être attendri et sans aimer mieux ses devoirs et le bonheur d’autrui.

1225. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

. — « Cette bonne tête, ou plutôt cette bonne caboche , » disait de lui un de ses anciens ministres qui se reprenait, comme si le premier mot était un peu trop noble pour le sujet.

1226. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Les sciences, « unies par une philosophie commune, » y sont montrées « s’avançant de front, les pas que fait chacune d’elles servant à entraîner les autres. » Plus de danger sérieux désormais pour l’ensemble des connaissances humaines ainsi liées étroitement et toutes solidaires entre elles, plus de période rétrograde possible depuis la découverte de l’imprimerie : « Lorsqu’au milieu d’une nuit obscure, perdu dans un pays sauvage, un voyageur s’avance avec peine à travers mille dangers ; s’il se trouve enfin au sommet d’une haute montagne qui domine un vaste horizon, et que le soleil, en se levant, découvre à ses yeux une contrée fertile et un chemin facile pour le reste du voyage, transporté de joie, il reprend sa route, et bannit les vaines terreurs de la nuit.

1227. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

» Puis les deux Oiseaux inspirés reprirent ensemble : « Il aime nos douces chansons ; elles entrent dans son cœur, comme la rosée tombe sur nos gazons brûlés par le soleil.

1228. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

» Déjà bien las et bien épuisé de santé, et revenant du Tréport où il avait passé d’assez bonnes semaines : « Allons, disait-il à un ami, je me sens mieux, je suis content ; il faut décidément que je prenne un congé sérieux de deux ou trois mois ; je reviendrai en ce petit lieu, j’y apporterai un opéra que je finirai : il faut que je fasse cela avant ma mort. » Et sur ce qu’une de ses chères enfants présente se récriait sur ce mot : « Aimes-tu mieux, reprit-il, que je dise que je le ferai après ma mort ? 

1229. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Ville heureuse où l’on est dispensé d’avoir du bonheur, où il suffit d’être et de se sentir habiter ; qui fait plaisir, comme on le disait autrefois d’Athènes, rien qu’à regarder ; où l’on voit juste plus naturellement qu’ailleurs, où l’on ne s’exagère rien, où l’on ne se fait des monstres de rien ; où l’on respire, pour ainsi dire, avec l’air, même ce qu’on ne sait pas, où l’on n’est pas étranger même à ce qu’on ignore ; centre unique de ressources et de liberté, où la solitude est possible, où la société est commode et toujours voisine, où l’on est à cent lieues ou à deux pas ; où une seule matinée embrasse et satisfait toutes les curiosités, toutes les variétés de désirs ; où le plus sauvage, s’il est repris du besoin des hommes, n’a qu’à traverser les ponts, à parcourir cette zone brillante qui s’étend de la Madeleine au Gymnase ; et là, en quelques instants, il a tout retrouvé, il a tout vu, il s’est retrempé en plein courant, il a ressenti les plus vifs stimulants de la vie, il a compris la vraie philosophie parisienne, cette facilité, cette grâce à vivre, même au milieu du travail, cette sagesse rapide qui consiste à savoir profiter d’une heure de soleil !

1230. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

« Il y a aussi, reprenait d’Eckermann faisant écho et tout vibrant de la parole du maître, il y a tous les degrés de la vie humaine, de la naissance à la vieillesse ; et les différents tableaux d’intérieur que les saisons différentes amènent avec elles passent tour à tour devant nos yeux. » — « Et le paysage, s’écriait Goethe, revenant sur sa première idée, le paysage !

1231. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Elle reprendra donc ses leçons de catéchisme et se préparera à sa première communion.

1232. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Cervantes fut frappé de la richesse que lui offrait l’idée d’un enthousiaste héroïque qui se croit appelé à ressusciter l’ancienne chevalerie : C’est là le germe de tout son ouvrage, Il sentit en poëte tout ce qu’on pouvait faire de cette idée… » Un autre critique distingué par son savoir et ses consciencieuses lectures, mais doué aussi d’une ingénuité de jugement parfois excessive, Sismondi, dans son Cours sur les littératures du Midi, professé à Genève devant un auditoire qui riait peu, se chargea de reprendre et de développer la pensée de Bouterwek.

1233. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

La seconde partie du livre est entièrement consacrée à reprendre et à interpréter les faits « qui nous font entendre la durée perpétuelle de la Religion » ; la suite du peuple de Dieu, avec l’accomplissement des prophéties démontré : c’est le gros du livre, une interprétation purement religieuse de l’histoire.

1234. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Je note à la page 279 une anecdote de l’amant de Laure, un fait d’amour que le poëte a repris à sa façon et dont il s’est amusé à faire un assez joli sonnet.

1235. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Sainte-Beuve reprit son article et l’envoya au Temps ; ou plutôt il fit prier M. 

1236. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Exempt d’infirmités et de mélancolie, comme un ouvrier robuste, vers la fin de sa tâche, il s’endormit. » En cette renaissance de toutes choses, on reprenait quelques anciens livres oubliés ; Balzac redevint de mode un instant ; on en publia des pensées, on en causait beaucoup.

1237. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Quand les choses ont repris leur assiette et leur organisation, quand la société rentre dans les formes parlementaires, il est, certes, un peu tard pour la comédie politique ; et si, en s’y engageant, on se fait de plus une loi sévère de ne se séparer à aucun moment de l’équité, de la décence, envers ceux mêmes qu’on attaque et qu’on raille, si on apporte, en composant, toutes sortes de généreuses considérations de bon citoyen et d’honnête homme, il est certain qu’on ajoute aux difficultés déjà grandes, qu’on multiplie autour de soi les entraves.

1238. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

la première fois que j’eus l’honneur d’être présenté à M. de Chateaubriand, il me reprit tout d’abord sur cet article ; la première fois que j’eus l’honneur de voir M.

1239. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Le poëte de Millevoye meurt pour avoir trop goûté de cet arbre où le plaisir habite avec la mort ; l’extrême langueur s’exhale dans cette voix parfaitement distincte, mais affaiblie160 ; il n’a pas su dire à temps comme un élégiaque plus récent, qui s’écrie sous une inspiration semblable : Ôtez, ôtez bien loin toute grâce émouvante, Tous regards où le cœur se reprend et s’enchante ; Ôtez l’objet funeste au guerrier trop meurtri !

1240. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »

Si l’espèce de sentiment national, qui faisait en France un point d’honneur de la générosité, de cette pitié des vainqueurs ; si cette espèce de sentiment ne reprend pas quelque puissance, jamais le gouvernement n’obtiendra un empire constant et volontaire sur une nation qui n’aura pas un instinct moral quelconque, par lequel on puisse l’entraîner et la réunir ; car qu’y a-t-il de plus divisant au monde que le raisonnement ?

1241. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Le tronçon postérieur reste appuyé sur les quatre pattes, résiste aux impulsions par lesquelles on cherche à le renverser, se relève et reprend son équilibre si l’on force cette résistance, et, en même temps, témoigne, par la trépidation des élytres et des ailes, d’un vif sentiment de colère, comme il le faisait pendant l’intégrité de l’animal, quand on l’agaçait par des attouchements ou des menaces… On peut poursuivre l’expérience d’une façon plus parlante.

1242. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Daguesseau (1668-1751), chancelier, fut exilé en 1718 pour avoir combattu le système de Law, rappelé en 1720, exilé de nouveau en 1722, et ne reprit les sceaux qu’en 1737.

1243. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Il a d’ailleurs repris maintes fois et résumé ce chapitre célèbre : … Le second Augier (celui desEffrontés, desLionnes pauvres, etc. ) est le produit d’un moment spécial de nos mœurs et de nos idées, et d’un moment triste.

1244. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Je reprendrai plus tard en la remaniant l’étude que j’ai eu l’occasion d’écrire sur ses romans : j’attendrai pour cela l’apparition du premier roman que M. 

1245. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Mais Mimi est un être qui ne sait pas se reprendre, qui meurt d’un mirage déçu et qui, arrachée à une vie tranquille et sûre, à un avenir peut être heureux, à une future union de cœur et d’esprit grave à quelque honnête homme, par le bellâtre Rodolphe, meurt moins encore de phtisie que de dégoût secret devant la déchéance, la paresse et la veulerie de ce flâneur qui a l’audace de se déclarer fatigué d’elle.

1246. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Quelques mots nous donneront tout de suite le ton du recueil ; voici, par exemple, les aphorismes humoristiques qu’on y prodigue : « Une femme mariée, dit Arlequin, est comme une maison dont le propriétaire n’occupe que le plus petit appartement, et où cependant toutes les grosses réparations se font sur son compte. » Mezzetin, reprend : « Comme ainsi soit que le naturel des corneilles est d’abattre des noix et de parler gras, celui des pies d’avoir la queue longue, et des perroquets d’être habillés de vert, de même la nature des femmes est de faire enrager leur mari. » Colombine trouve son maître Persillet triste et soucieux : « Qu’est-ce que c’est, Monsieur ?

1247. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Démontrer que le Kant a repris la tradition du mysticisme médiéval, auparavant établir que ce mysticisme ne fit que rajeunir celui de la vieille Alexandrie, et tout d’abord analyser les origines cosmopolites de l’alexandrinisme, serait reconstituer dans son enchaînement ininterrompu l’histoire d’un des quelques modes essentiels de la spéculation humaine.

1248. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Dans son malheur, il s’attacha aux Gibelins ; et comme en ce moment Henri de Luxembourg était venu se faire couronner à Rome, ce parti avait repris vigueur, et l’Italie était dans l’attente de quelque grande révolution : si bien que Dante conçut le projet de se faire ouvrir par les armes les portes de Florence.

1249. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Lucien, dans un dialogue entre Vénus et Cupidon, avait fait demander par la déesse à son fils pourquoi il respectait tant les muses, et l’enfant avait répondu quelque chose de ce que Rabelais va reprendre, amplifier en ces termes et embellir : Et me souvient avoir lu que Cupido, quelquefois interrogé de sa mère Vénus pourquoi il n’assailloit les Muses, répondit que il les trouvoit tant belles, tant nettes, tant honnêtes, tant pudiques et continuellement occupées, l’une à contemplation des astres, l’autre à supputation des nombres, l’autre à dimension des corps géométriques, l’autre à invention rhétorique, l’autre à composition poétique, l’autre à disposition de musique, que, approchant d’elles, il débandoit son arc, fermoit sa trousse et éteignoit son flambeau, de honte et crainte de leur nuire.

1250. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Aujourd’hui ils sont classiques encore, et ils méritent de l’être, mais ils ne le sont que du second ordre, et les voilà à jamais dominés et remis à leur place par celui qui a repris la sienne sur les hauteurs de l’horizon.

1251. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Elle parcourut les casernes, elle essaya d’électriser les soldats, elle les piqua d’honneur, rien n’y fit ; elle trouvait les cœurs fermés et repris par leur vieil amour.

1252. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Le jeune prince comprit à l’instant les grandeurs et les faiblesses de cette dernière campagne de 1814, et par où elle avait manqué ; il dit à ce sujet ce mot remarquable, et qui a déjà été cité : « Mon père et ma mère n’auraient dû jamais s’éloigner de Paris, l’un pour la guerre, l’autre pour la paix. » La curiosité une fois apaisée sur ces parties à la fois les plus classiques et les plus vives, Marmont reprit chronologiquement la suite des campagnes, l’expédition d’Égypte, la campagne de Marengo, celles d’Austerlitz, d’Iéna, de Wagram, de Russie : il recommanda vivement au jeune prince, pour cette dernière, l’Histoire de M. de Ségur, non pas comme l’ouvrage le plus didactique ni peut-être le plus complet militairement, mais comme celui où l’on trouve le plus la vérité de l’impression.

1253. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Elle avait été très louée à l’avance, et la première représentation en souffrit : elle ne reprit qu’après coupures, aux représentations suivantes.

1254. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Depuis, deux éditions du Traité du Verbe, avant cette dernière, et le livre II de la première partie de mon Œuvre, Le Geste ingénu (qui sera également repris), ont précisé mon vouloir.

1255. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Le devoir d’arracher sa sœur à Loujine lui donne un instant la force de reprendre sa vie normale ; un curieux conflit d’amour instinctif, de besoin de pitié, d’ironique abaissement, le pousse à chercher en une prostituée une amie, comme la curiosité, la haine et le pressentiment d’une secrète et honteuse égalité l’attachent aux pas de Svidrigaïloff.

1256. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Assurément, jamais Paris n’a été fouillé, décrit, découvert, examiné dans ses détails et repris dans ses ensembles, analysé et synthétisé comme en ce beau livre, par le peintre Cyprien Tibaille et le littérateur André Jayant.

1257. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Mais ce qui me déplaît surtout, c’est ce mélange d’hommes, de femmes, de dieux, de déesses, de loup, de mouton, de serpens, de licornes. 1. parce qu’en général cela est froid et de peu d’intérêt. 2. parce que cela est toujours obscur et souvent inintelligible. 3. la ressource d’une tête pauvre et stérile ; on fait de l’allégorie tant qu’on veut, rien n’est si facile à imaginer. 4. parce qu’on ne sait que louer ou reprendre dans des êtres, dont il n’y a aucun modèle rigoureux subsistant en nature.

1258. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Pourquoi donc reprendre Rubens de les avoir introduits dans le tableau qui répresente l’arrivée de Marie De Medicis à Marseille.

1259. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Maintenant cette Espagne généreuse, qui a laissé déjà échapper une fois l’empire du monde, a repris ses fonctions naturelles dans la société.

1260. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Maintenant, ils y reprenaient leurs gros sous.

1261. (1887) La banqueroute du naturalisme

Mais quiconque en ce temps-là se permettait d’y voir et d’y reprendre cette même grossièreté de langage, ou cette même insuffisance et banalité de l’observation, ou ce même manque enfin de sens moral, dont il semble que tout le monde s’aperçoive aujourd’hui, celui-là se faisait, en moins de vingt-quatre heures, une solide réputation d’étroitesse et de timidité d’esprit.

1262. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Un souffle puissant pousse et soutient cette vaste machine ; suspendue deux fois, elle reprend son mouvement sans peine, par les tours les plus naturels et les plus simples : l’émotion va croissant ; elle est si vraie et si bien justifiée, qu’elle autorise deux mots qui ailleurs seraient emphatiques.

1263. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Madeleine, ennuyée du vice, veut reprendre une vie de vertu et d’honneur, et rôde en vain autour de cette île escarpée et sans bords que vous savez, sans parvenir à y rentrer. […] LE MONSIEUR (qui a repris son journal et qui lit). […] Le cœur qu’il croyait mort se réveille ; il se reprend à aimer, à espérer, à chercher le bonheur. […] Que ne descendait-il à Lyon, quitte à reprendre son voyage par un autre train, après avoir fait son pèlerinage à Notre-Dame de Fourvières ? […] L’équilibre reprend ses droits en opposant à une épaule trop saillante une hanche trop déprimée ; et M. 

1264. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Mais, au contraire, les Plaideurs, ayant plu au roi et à la cour, furent repris à la ville avec un très grand succès. […] Chose étrange : cette fantaisie prosodique des Plaideurs, c’est seulement le drame romantique de Hugo qui la reprendra ; et c’est, sur un autre ton et avec une autre couleur, Banville dans ses petites comédies lyriques et funambulesques. […] Au quatrième, la suprême tentative d’Agrippine, l’audacieuse confession générale par où elle essaye d’épouvanter et de reprendre son fils, puis la dernière hésitation de Néron entre les deux voies ouvertes. […] Et plus tard, quand elle sent que Néron lui échappe, vous savez par quels moyens elle essaye de le reprendre… « voluptueusement parée et prête à l’inceste ». […] Il se déclara hautement pour la pièce ; et toute la cour après lui : si bien que Britannicus, tombé d’abord à Paris, y fut repris peu après avec un succès assez vif.

1265. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Reprenez-la au bout de quelques mois. […] Ils n’ont qu’une pensée : les reprendre. […] Il reprend son récit dans une seconde lettre à Tacite : C’était déjà la première heure et le jour était encore douteux et languissant. […] Il doit se délasser, reprendre haleine, mêler les tons. […] « C’est ordinairement vers quatre heures du matin et dans mon lit que je reprenais ma tâche.

1266. (1898) La cité antique

Elle ne reprenait même pas sa dot en devenant veuve258. […] Il gardait alors sa puissance sur lui, et, après l’avoir repris, il pouvait le vendre encore261. […] Pour que l’homme puisse reprendre son culte et rentrer en possession de son dieu, il faut au moins qu’il se purifie par une cérémonie expiatoire273. […] Si l’ennemi s’était emparé d’une ville et que les citoyens vinssent à la reprendre, il fallait avant toute chose que les temples fussent purifiés et tous les foyers éteints et renouvelés : le contact de l’étranger les avait souillés561.

1267. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Blessé au fond du cœur, il reprend le chemin de la Cour, décidé à montrer qu’il est prince et homme. […] » — Alors, reprend Tolstoï, c’est de cette façon qu’écrivent vos jeunes hommes de lettres ? […] C’est d’autant plus dommage que celui qui a écrit ceci a certainement du talent : j’avais renoncé à le lire jusqu’au bout, rebuté par la première phrase, et, quand je l’ai repris, j’en ai été fort aise. […] C’est dans cet état moyen qui n’est pas encore le rêve, qui n’est déjà plus la réalité du moment, que renaissent tour à tour des images que l’on croyait très effacées et qui reprennent, pour un instant, toute leur netteté de forme, toute leur vivacité de coloris ; puis elles pâlissent, s’estompent, s’effacent, et font place à d’autres qui leur succèdent comme ces tableaux fondants que l’on nous montre par je ne sais quels artifices d’optique. […] Il enlève sa pipe et me dit posément en détachant ses mots : « Monsieur, il fait froid. » Je réponds : « Oui, monsieur. » Il reprend : « Bientôt, on pourra, si ça continuerait, patiner. » Je rectifie d’instinct : « En effet, si ça continue, on pourra patiner. » Lui : « Je remercie la leçon. » Moi : « Je ne vous donne pas une leçon !

1268. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Il reprend sa place légitime dans l’ordre universel ; il achève le développement moral de l’homme ; il prépare et il aide celui de la femme ; la famille qui le sanctifie reçoit, de lui en échange un lustre ineffaçable. […] Cette sorte de gens, dans presque tous les pays et toutes les communions de l’Europe, a repris depuis 1848, sur l’opinion publique, un crédit qui n’est déjà plus à son apogée, mais qui ne paraît pas encore à son déclin. […] Ce jour-là, Antoine n’a plus qu’à partir pour aller reprendre, chez Schrœter, sa vie obscure et laborieuse, trop heureux si l’asile qu’il a imprudemment quitté consent à lui rouvrir ses portes. […] reprit l’autre d’un ton de mauvaise humeur. […] Je reprendrai mon livre de compte avec les trois grandes barres à chaque page, j’inscrirai tout.

1269. (1925) Portraits et souvenirs

Il a donc fallu longtemps avant que l’ouvrage hardi et profond — que la reine Marie-Antoinette plaçait dans sa bibliothèque, relié à ses armes, mais sans qu’on eût osé indiquer au dos du volume son titre scabreux — reprît le rang littéraire auquel il avait droit et devint une des plus élégantes et solides merveilles du roman français. […] Il semble que vous n’auriez qu’à briser cette barrière fragile et transparente, et, soudain, grandi et vivant, Balzac surgirait dans la chambre et vous le verriez se précipiter vers la table et l’encrier, pour reprendre et continuer, dans cette demeure tout à coup pleine de lui, son œuvre énorme et interrompue. […] Portrait d’amie Ainsi que presque chaque année, je viens de passer quelques semaines à Venise et, encore une fois, en la quittant, j’ai éprouvé ce même regret que j’ai toujours ressenti au départ et dont la persistance finit par se changer ensuite en un vif ef profond désir de reprendre, à la première occasion, le chemin de la Cité singulière, et d’obéir de nouveau à l’attirait irrésistible qui m’y ramène périodiquement. […] Maurice Barrès l’ont vu, avec sa belle étude sur Greco, reprendre le chemin de Tolède. […] En 1856, il avait publié une petite plaquette consacrée à l’histoire du sonnet (chez Poulet-Malassis), dont le texte fut ensuite repris en guise d’introduction à un choix de sonnets publié chez Lemerre en 1874.

1270. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Je me souviens que la première fois que je revis Madame de Broglie, bien des mois après, elle commença, dès que nous fûmes seuls, à me reprendre là-dessus, et je n’eus guère rien à répondre27. […] Mais si par malheur d’autres inspirations se présentent quelquefois, si d’autres souffles me rapportent durant quelque loisir des parfums oubliés, je m’y laisse reprendre, et ma plume alors et mon esprit se livrent à cet ancien et nouvel attrait. […] Au reste, je vous dirai comme nouvelle toute récente que Polyeucte, repris l’autre jour au Théâtre français, a eu un succès d’ensemble, un succès tel que je crois qu’il n’en eut jamais un si grand du vivant de Corneille. […] Il avait, sans le savoir, repris en sous-œuvre et plus ou moins transformé dans le sens de son christianisme, bien des choses qui existent dans la religion romaine à l’état de rites, après avoir été, dans la première origine, des affections et des vertus ; car le firmament du catholicisme est plein de soleils encroûtés. […] Le sentiment ne se répandit jamais avec un abandon si tendre que dans les entretiens de Rachel et de son malheureux Joseph ; ni la corde des affections idéales ne vibra plus puissante et plus sonore, plus suave et plus attendrie, que dans les chants de ces femmes dont la tombe s’entr’ouvre à la voix des anges, et qui se reprennent à aimer en se reprenant à vivre.

1271. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Pas une fois en cinq ans, on ne lui reprocha d’avoir dépassé ses instructions : au contraire il fut repris avec une extrême violence pour s’être montré trop conciliant. […] Bientôt, du reste, ayant repris des forces et de l’appétit, il retourne, en se réclamant cette fois de Virgile, à d’autres oaristys. […] Et il reprend l’hymne à la joie, à l’âme infinie de la Terre, voisine encore des sources de la vie. […] Mais toujours fulgurant et terrible, il reprend son tonnerre pour en pulvériser les Bourbons, tous les Bourbons, depuis Henri IV. […] C’est les frapper nous-mêmes que de ne point reprendre leur œuvre et de ne point vouloir qu’ils se survivent en nous.

1272. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Dès ce temps et à travers les diversions commandées par la nécessité, il avait repris la suite de ses études médicales. […] Vous en doutez ; écoutez ceci : « Nul plus que lui (Dante) n’a contribué à fixer ce bel idiome, que j’appellerais avec Byron le doux bâtard du latin, si je ne prétendais que l’italien, avec les autres idiomes romans ses frères, l’espagnol et le français, sont, des fils légitimes qui, ayant été livrés pendant leur minorité à la violence des voisins, ont fini par reprendre le rang dû à leur haute origine.

1273. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

. — Et dans le même chant, cette comparaison encore (car les comparaisons ici se succèdent et ne tarissent pas) de la jeune Écossaise, vaguement apparue au chasseur dans la nuée, au sein de l’arc-en-ciel, avec la belle forme vaporeuse de l’ange ténébreux aperçu de loin d’abord par Éloa ; — et au chant III, cette dernière image enfin, cette description si large et si fière de l’aigle blessé qui tente un moment de surmonter sa douleur, et qui ressemble plus ou moins au même archange infernal avec sa plaie immortelle : Sur la neige des monts, couronne des hameaux, L’Espagnol a blessé l’aigle des Asturies, Dont le vol menaçait ses blanches bergeries, Hérissé, l’oiseau part et fait pleuvoir le sang, Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend, Regarde son soleil, d’un bec ouvert l’aspire, Croit reprendre la vie au flamboyant empire ; Dans un fluide d’or il nage puissamment. […] Les discours écrits ont repris toute leur froideur sur le papier, et il est difficile, en les lisant, et même en y remarquant l’opposition constante des points de vue, d’y deviner l’occasion et le prétexté de tant de vivacité égayée et bruyante.

1274. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Elle a repris son domicile sous mon lit, mais elle ne m’aime pas mieux ; elle ne s’est attachée à personne ; elle souffre l’amitié, et c’est tout. […] Du moins elle lui resta inviolablement fidèle et attachée ; la dernière lettre qu’on ait d’elle, à la date du 24 août 1771, nous la montre n’ayant rien perdu de son enthousiasme ni de sa sensibilité : « Je voudrais pouvoir vous donner des preuves de tous ces sentiments, mais je connais si bien les vôtres que, pour vous servir à votre mode, je m’en tiens à vous être inutile… Mais non, j’ose croire que je ne suis pas inutile à votre bonheur : le premier, le seul pour un cœur tel que le vôtre, c’est de savoir qu’il en existe un bien vrai, bien sensible, sur lequel vous pouvez compter à la vie et à la mort ; et vous savez en moi ce cœur. » Elle lui adresse cette dernière lettre d’une terre où elle est, en Brenne, au sortir d’une maladie qui paraît avoir été assez grave : « Actuellement, lui dit-elle en finissant, je suis en pleine convalescence et je n’ai plus que des forces à reprendre.

1275. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Revient-on à se plaire, on se reprend avec autant de vivacité que si c’était la première fois qu’on s’engageât ensemble. […] M. le duc de Bourbon a répondu en ôtant son chapeau : — Monsieur, je suis ici pour recevoir vos ordres. — Pour exécuter les vôtres, a reparti M. le comte d’Artois, il faut que vous me permettiez d’aller jusqu’à ma voiture. » Il revient avec une épée, le combat commence ; au bout d’un temps, on les sépare, les témoins jugent que l’honneur est satisfait. « Ce n’est pas à moi d’avoir un avis, a repris M. le comte d’Artois ; c’est à M. le duc de Bourbon de dire ce qu’il veut ; je suis ici pour recevoir ses ordres. —  « Monsieur », a répliqué M. le duc de Bourbon en adressant la parole à M. le comte d’Artois et en baissant la pointe de son épée, « je suis pénétré de reconnaissance de vos bontés, et je n’oublierai jamais l’honneur que vous m’avez fait. » Se peut-il un plus juste et plus fin sentiment des rangs, des positions, des circonstances, et peut-on entourer un duel de plus de grâces   Il n’y a pas de situation épineuse qui ne soit sauvée par la politesse.

1276. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Après avoir passé là quelques-uns de ces jours qui ressemblent à des haltes du temps où la vie cesse de fuir, dans les vastes cellules, dans les longs corridors frais, au bord des bassins glacés et sous les sapins aux murmures lyriques de Vallombrose, nous redescendîmes dans la profonde vallée qui sépare de la Toscane habitée cette oasis de paix, et nous reprîmes à cheval la route d’une autre oasis encore plus enfoncée dans le ciel au-delà des nuages : les Camaldules. […] Les guides eurent beau répliquer qu’ils conduisaient le ministre de France et sa famille, que nous avions des lettres du tout-puissant ministre d’État Fossombroni, qui nous recommandait au prieur, les fenêtres se refermèrent, les lueurs des flambeaux s’éteignirent dans le monastère, et il nous fallut reprendre, pour trouver un abri, le sentier par lequel nous étions venus.

1277. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Les ordres monastiques, qui renaissent en Italie comme en Espagne de l’esprit contemplatif et de l’oisiveté endémique de ces beaux climats, reprenaient leur ascendant sur le peuple ; le gouvernement n’admettait dans les sujets aucune liberté des cultes. […] XL Son fils, héritier de sa bravoure, a repris sur sa tombe les projets interrompus et l’épée brisée de son père ; ses défis incessants, ses provocations habiles à une guerre italienne, ont réussi à amener l’Autriche dans le piège d’une guerre ourdie avec un art que Machiavel n’aurait pas surpassé.

1278. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

reprit-il sans s’émouvoir, cet homme a abrégé sa vie, voilà tout ! […] De tous ses projets de comédie de ce temps, je me souviens des Deux Philosophes, qu’il eût certainement repris à ses loisirs.

1279. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

L’Émile était partout poursuivi, partout condamné, à Berne, en Hollande, à Genève même, dans cette patrie qui avait tant fêté son glorieux enfant quelques années plus tôt (1754), où il avait repris sa qualité de citoyen avec la religion de ses pères. […] Il a très bien senti qu’il était prématuré d’essayer de fonder une morale indépendante de l’idée de Dieu ; et il a repris son point d’appui sur la religion.

1280. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Que la lecture en soit interdite à jamais, spécialement dans les endroits où le poëte met en scène des personnes infâmes comme cette vieille damnée, à qui l’on devrait infliger le supplice du pilori. » « L’Éloquence, ajoute Gerson, qui reprend son récit, venait d’achever son discours, quand je sentis l’heure où mon cœur retournait à son ancien état ; et, m’étant levé, je passai dans ma bibliothèque. » 1402, 18 mai. […] Et s’aucun me vouloit reprendre Et dire que je le mauldys, Non fais, si bien le scet entendre, Et rien de lui je ne mesdys.

1281. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Le maître sourit et reprit : « La nature a ses temps de solennité, pour lesquels elle convoque des musiciens des différentes régions du globe. […] “Démodocus”, dit le poète de Chio en se peignant sous les traits du chantre des Phéaciens, “était le favori de la muse ; mais elle avait mêlé pour lui le bien et le mal, et l’avait rendu aveugle en lui donnant la douceur des chants.” » XXIII Une exclamation d’enthousiasme éclata dans tout le jeune auditoire ; le père Béquet, qui s’était attendri, reprit sa voix virile en poursuivant la page.

1282. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Spencer a repris, fortifié et agrandi la théorie de Krause et de Schelling. […] Bacon a cru pouvoir formuler cette loi : « dans la jeunesse d’un état, c’est le métier des armes qui fleurit ; dans l’âge mûr, c’est encore pendant quelque temps le goût de la guerre, et aussi la science, qui devient peu à peu prépondérante ; au déclin, ce sont les arts mécaniques et le commerce. » Un penseur bavarois, Ernest de Lasaulx, a repris pour son compte cette vue du lord chancelier ; il en trouve la confirmation dans l’histoire de la Grèce et de Rome, et craint de la vérifier pour son propre pays.

1283. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Les explications empiristiques ou génétiques ont donc bien repris le problème de l’espace au point précis où Kant l’avait laissé : Kant a détaché l’espace de son contenu ; les empiristes cherchent comment ce contenu, isolé de l’espace par notre pensée, arriverait à y reprendre place.

1284. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

La littérature même du prince y trouve son compte ; lorsqu’il lira plus tard le Cours de La Harpe et qu’il y fera des annotations, souvent très fines et très justes, il reprendra le célèbre professeur sur le chapitre des Grecs : Si vous aviez vu, monsieur de La Harpe, et étudié les Grecs d’aujourd’hui comme moi, qui ai eu des affaires de politique à traiter avec eux, vous sauriez qu’ils ressemblent aux anciens.

1285. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Un de ses plus beaux discours est celui qu’il adresse au roi de Navarre captif à Paris, en 1575, pour l’exhorter à la fuite, à se dérober aux mollesses et aux dangers dont il est environné, et à reprendre son rang dans le parti, à la tête de ses affectionnés serviteurs.

1286. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

S’étant laissé aller un jour, comme il aimait à le faire dans les dernières années, à entretenir un ami de ses espérances religieuses et de sa confiance en une vie future, en l’immortalité, il se reprenait tout d’un coup, mais pour y appuyer davantage : Je fais la réflexion que ce sujet que je traite si volontiers est bien délicat, et qu’il vaudrait mieux garder pour soi les observations qu’on peut faire et en montrer le résultat par ses œuvres.

1287. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Arrêté et livré enfin, détenu à Tarbes durant plus d’une année, mais oublié heureusement des triumvirs de Paris, il fut rendu à la liberté en novembre 1794, et il reprit à l’instant le cours de ses travaux, de ses explorations à la fois positives et passionnées.

1288. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

Le maréchal de Biez qui y commandait et qui, ne pouvant reprendre Boulogne, était chargé de le bloquer par ce côté, se trouvait dans l’embarras par la fuite des pionniers : il lui restait un pan de courtine ou de mur à élever pour sa ligne de fortification, et pour empêcher les secours d’entrer dans la ville.

1289. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Dans tous leurs sermons, on les entendait parler contre les huguenots, et reprendre ceux qui les maintenaient et supportaient : Que c’étaient faux catholiques, et qu’il ne fallait obéir à un roi hérétique et qui était chef des huguenots, qui serait cause de la perdition de la religion catholique, apostolique et romaine au royaume de France, et que les huguenots abattraient toutes les églises.

1290. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Cet illustre savant, qui fait ses phrases très longues, a imaginé de ne reprendre haleine qu’au milieu et jamais à la fin de sa période.

1291. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

L’année suivante (1553), le docte Muret jugea à propos de commenter ce recueil de sonnets ; il voulait venger Ronsard contre la critique des ignorants, contre l’arrogance, disait-il, de ces acrêtés mignons dont « l’un le reprenait de se trop louer, l’autre d’écrire trop obscurément ; l’autre d’être trop audacieux à faire de nouveaux mots ».

1292. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Elle lutte sans doute, elle ne se détourne pas du droit chemin en un jour ; il lui faudra s’y reprendre bien des fois et pendant des années avant de courir au mal.

1293. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Geffroy a faite, il y a quelques années, dans la bibliothèque de Stockholm, d’une centaine des lettres de la princesse adressées soit à la maréchale de Noailles, soit à Mme de Maintenon, est venue compléter heureusement le recueil si curieux donné en 1826 chez les frères Bossange ; ç’a été l’occasion naturelle, le point de départ d’une nouvelle étude où l’on a repris et pesé scrupuleusement les titres historiques de cette femme célèbre.

1294. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Mais le pas régulier de Mme Necker qui revient se fait entendre ; Mlle Germaine a repris sa place ; tout redevient cérémonieux ; rien n’indique le moindre dérangement dans les attitudes, — rien si ce n’est la perruque de M. 

1295. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Jouvin au Figaro dansdes articles de véritable critique, reprirent et poussèrent l’attaque : George Sand, dans le Siècle, sans répondre à personne en particulier, évoqua un Béranger noble, élevé, sérieux, fier, idéalisé et encore ressemblant, plusgrand que nature, une figure d’au-delà, telle qu’elle sort de la tombe à l’heure du réveil, en dépouillant toutes les petitesses humaines et les chétives misères.

1296. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Pendant plusieurs mois, après la chute du trône, il paya honorablement sa dette à l’exil, et, rentré en France, il reprit bientôt ses fonctions régulières dans l’Université, dès le mois de mai 1849.

1297. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

C’est qu’il a une de ces fièvres à accès qui reprennent sans cesse, qui déroutent les médecins, et il l’a gagnée à faire remuer les magnifiques terrasses de ses jardins de Versailles ou de Marly.

1298. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

. ; prenez garde, il va vous la reprendre, la traduire de nouveau, y introduire précisément ce que vous n’y aviez pas vu.

1299. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Ami du poète novateur Le Brun, célébré et magnifiquement pleuré par lui, par ce futur ami d’André Chénier, le jeune Racine, de qui son père jugeait un peu sévèrement tant qu’il vécut, disant de lui, comme d’un jeune présomptueux, « qu’il voudrait tout savoir et ne rien étudier », était-il d’étoffe à être un poète novateur aussi, à oser dans le sens moderne, à désoler, puis à enorgueillir ce père redevenu et resté tant soit peu bourgeois, à l’étonner par un classicisme repris de plus haut ou par un romantisme anticipé, à être un peu plus tôt, et à la face de Voltaire vieillissant, quelque chose de ce qu’André Chénier, a été plus tard ?

1300. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Bossuet avait déjà fait usage de cette argutie théologique dans un de ses sermons de jeunesse (sermon pour le neuvième dimanche après la Pentecôte), et il y essayait d’une manière encore enveloppée la pensée qu’il devait reprendre plus tard et placer, comme on l’a vu, en si belle occasion, et en l’offrant sous un jour si spécieux.

1301. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Mais la première condition de l’esprit critique bien entendu est (sans cependant tout niveler dans son estime) de reprendre, chaque grand fleuve à sa source, chaque grande production et végétation humaine à sa racine, et de la suivre dans son vrai sens et comme de droit fil pour la bien posséder tout entière et être ensuite à même d’en juger tout à fait pertinemment, par comparaison avec d’autres, et en pleine connaissance de cause.

1302. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

A voir le luxe de déguisements mythologiques où elle s’enveloppe, et le peu d’analyse morale qui la concerne, on se reprend à admirer, à chérir d’autant plus ces aimables et touchants anachronismes des anciens poètes, de ceux qui ont dépeint des reines carthaginoises ou des magiciennes de Colchide, et qui nous les ont montrées dévorées d’amour.

1303. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Celui-ci répond : « Je serai à toi, si je suis vaincu ; tu seras à moi, si je suis le plus fort. » — « Mais ce sont là, reprend Pollux, des enjeux d’oiseaux de proie à l’aigrette sanglante. » — « Que nous ressemblions à des oiseaux de proie ou à des lions, nous ne combattrons qu’à cette condition-là. » Le géant est vaincu par l’adroit et brillant athlète.

1304. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Traiter la Passion et la reprendre en sous-œuvre n’était pas moins difficile.

1305. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

Il y a en nous comme deux amis, comme deux frères, d’âge inégal, inégaux surtout de précocité et d’humeur : le premier, le plus vif et le plus prompt, si ardent, qui commence sitôt, qui s’ébat si joyeux, qui se lasse avant l’autre ; le second plus lent, plus engourdi dans la jeunesse, qui se décide tard, qui procède pas à pas, gagne du terrain peu à peu et reprend l’avance au milieu du chemin.

1306. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Puis, après une pause sérieuse de quelques minutes, il se fit lire le Traité qu’il écouta d’un bouta l’autre avec uns grande attention, et il reprit assez de force pour avoir la satisfaction suprême de donner « l’approbation d’un homme d’État mourant (ce furent ses propres paroles) à la plus glorieuse guerre et à la plus honorable paix que la nation eût jamais vue. » Et c’est ainsi que se révèle dans un noble exemple le commerce familier que l’aristocratie anglaise au dernier siècle n’avait cessé d’entretenir avec l’Antiquité grecque, et aussi la générosité vivifiante de sentiments et de pensées dont Homère est la source.

1307. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

— Non, ma fille, reprit Stanislas : le Ciel nous est bien plus favorable, vous êtes reine de France. » La jeune fille, douce, modeste, soumise, assez peu aimée de sa mère, adorée de son père, voyait se réaliser le plus beau songe.

1308. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Personne, pas même le grand Frédéric, n’avait repris ses bottes de la guerre de Sept Ans : il ne s’agissait plus de risquer le tout pour le tout.

1309. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

., et reprend ce qui ne sert plus ; elle donne son compte, qui est arrêté et payé au Trésor royal.

1310. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Je reprends le personnage où je l’ai laissé.

1311. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

Thiers a repris la plume : ne va-t-il pas la quitter de nouveau139 ?

1312. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

Ça partait toutes les trois ou quatre secondes, roulait un instant ; puis ça s’arrêtait et ça reprenait, juste le petit frisson qui secoue les chiens perdus, quand ils ont froid l’hiver, sous une porte » (p. 555).

1313. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Reprenons maintenant notre premier exemple. — J’observe tour à tour des pins, des frênes, des châtaigniers, des bouleaux, des frênes, toute une futaie, et je remarque cet élan du tronc et cet épanouissement des branches qui sont les deux caractères distinctifs de l’arbre ; je conçois l’arbre en général et je prononce le nom d’arbre.

1314. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Il fut nommé professeur d’hébreu au Collège de France (1861), puis destitué : il reprit sa chaire en 1870.Éditions :L’Avenir de la science, pensées de 1848, Calmann Lévy, 1890, in-8 ; Averroès et l’averroïsme, 1852, in-8 ; Histoire générale et système comparé des langues sémitiques, 1855, in-8 ; Études d’histoire religieuse, 1857, in-8 ; Essais de morale et de critique, 1859, in-8 ; les Origines du Christianisme, comprenant : Vie de Jésus (1863), les Apôtres (1866), Saint Paul (1869), l’Antéchrist (1873), les Évangiles (1877), l’Eglise chrétienne (1879), Marc Aurèle (1881) et un index général (1883) : 8 vol. in-8 ; Calmann Lévy.

1315. (1886) De la littérature comparée

Un peu plus tard, les peintres viennent à la rescousse : les préraphaélites allemands et anglais, l’école d’Overbeck et celle de Rossetti, rêvent de reprendre la filière de l’art là où la Renaissance est venue l’interrompre, de retrouver la sincérité primitive des Angelico et des Botticelli.

1316. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Il est présumable qu’il aura fait les vers qui la concernent peu après la critique que son irritable génie regardait comme une injure ; mais qu’il aura été détourné de les publier par la crainte de se mettre subitement en contradiction avec l’épître où il paraissait vouloir s’élever à un genre plus grave que celui de la satire ; qu’il aura mise dans son portefeuille, en attendant que le démon de la satire le reprît.

1317. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Pour reprendre ma comparaison, ce qui manque à tous ces cadres, c’est un fond solide et continu auquel ils viennent s’attacher.

1318. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Je n’ai ni l’en féliciter, ni encore moins à l’en reprendre.

1319. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

reprit son valet de chambre ; direz-vous toujours cela ? 

1320. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

La partie remarquable de cette brochure est l’avant-propos et l’introduction, dans laquelle Mallet reprend ce tableau tant de fois tracé de la Révolution et le grave en traits de Juvénal.

1321. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

. — « Et toutefois, lui répondis-je, je n’aurai alors que vingt ans. » — « Cela est vrai, reprit-il en m’embrassant, mais, avec les lumières et les inclinations que vous avez, ce n’est pas peu qu’une année de l’air d’Italie ; et d’ailleurs, vous étonnez-vous si, avant que de mourir, je veux vous voir au moins encore une fois ? 

1322. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Ils ont chacun leur moment ; car une nation ne peut pas toujours faire de grandes choses : il lui faut se reposer de temps en temps et reprendre haleine sous la main des spirituels diseurs de riens.

1323. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Partout il est le même : figurez-vous une démarche longue et lente, un peu penchée, dans une paisible allée où l’on cause à deux du côté de l’ombre, et où il s’arrête souvent en causant ; voyez de près ce sourire affectueux et fin, cette physionomie bénigne où il se mêle quelque chose du Fléchier et du Fénelon ; écoutez cette parole ingénieuse, élevée, fertile en idées, un peu entrecoupée par la fatigue de la voix, et qui reprend haleine souvent ; remarquez, au milieu des vues de doctrine et des aperçus explicatifs qui s’essaient et naissent d’eux-mêmes sur ses lèvres, des mots heureux, des anecdotes agréables, un discours semé de souvenirs, orné proprement d’aménité : et ne demandez pas si c’est un autre, c’est lui.

1324. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Certes, nous n’y trouvons rien à reprendre.

1325. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Mais, sans insister sur ce travail critique, reprenons maintenant les assertions de l’auteur.

1326. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

« Les institutions communales, disait-il, sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science : elles la mettent à la portée du peuple, elles lui en font goûter l’usage paisible et l’habituent à s’en servir. » Il conseillait donc de reprendre les choses par la base et d’assurer le sous-sol, au lieu de construire des édifices magnifiques qui tombent par terre l’un après l’autre avec fracas après les plus belles promesses.

1327. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Masque qui reprenait sa figure parce qu’il avait le désespoir de l’illusion… Non, je n’ai jamais vu d’opposition plus vive qu’entre ces deux critiques et ces deux professeurs du xixe  siècle, contrastant en tout, — excepté en convictions fortes et en autorité morale qu’ils n’avaient pas plus l’un que l’autre, ce qui les frappe également tous deux de néant et leur enlève, du coup et pour jamais, toute grande influence sur les hommes !

1328. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

« Le crustacé s’entourait d’un squelette extérieur, — reprend Michelet, — le poisson se le fait au centre, sur l’axe où les nerfs, les muscles, tout organe viendra s’attacher. » Fantasque invention au rebours du bon sens, mais qui constitue le poisson, l’animal supérieur, la merveille !

1329. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Mais l’âme se cabre et pousse son cri : « Et pourquoi — reprend-il — ne pas dire : Je sens sur ma tête le poids d’une condamnation que je subis toujours, ô Seigneur !

1330. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

 »‌ II Après avoir rapidement parcouru les diverses étapes de l’œuvre du « Vœu National », je reprends les trois textes mis successivement sous les yeux du lecteur, persuadé que leur examen comparé nous fournira de précieuses conclusions.

1331. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

L’examen des écrits a été repris ensuite et développé dans une Notice de M. […] En terminant ce premier tableau succinct, dont il reprendra plus en détail et développera certaines parties dans la suite de son enseignement, M. […] Impatienté des objections de Daunou, il le fit taire en lui disant : « Vous, Daunou, je ne vous aime pas ; » et il se reprit, en disant : « Au reste, je n’aime personne… excepté ma femme et ma famille. » — « Et moi, répliqua Daunou, j’aime la république. » (Voir, sur l’opposition de Daunou au Consul dans les années du Tribunat, le Journal et Souvenirs de Stanislas Girardin, t. 

1332. (1927) André Gide pp. 8-126

Ce sont les plus ardus : les trois derniers sont beaucoup plus accessibles, et si l’on veut s’initier progressivement, on pourra commencer par la fin, quitte à reprendre ensuite l’ordre chronologique. […] C’est un sujet qu’il faudrait reprendre à loisir. […] Dès que les guichets sont ouverts pour l’une et que l’autre se trouve à l’étal des libraires, la critique n’a qu’à payer sa place au parterre ou son exemplaire du livre, si elle suppose que cela en vaut la peine, et elle reprend tous ses droits.

1333. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Addison, puis lady Giffard, une amie de vingt ans, lui ayant manqué, il refusa de les reprendre en grâce, s’ils ne lui demandaient pardon. […] À vingt et un ans, secrétaire chez sir William Temple, il eut par an vingt livres sterling de gages, mangea à la table des premiers domestiques, écrivit des odes pindariques en l’honneur de son maître, emboursa dix ans durant les humiliations de la servitude et la familiarité de la valetaille, obligé d’aduler un courtisan goutteux et flatté, de subir milady sa sœur, agité d’angoisses « dès qu’il voyait un peu de froideur957 » dans les yeux de sir William, leurré d’espérances vaines, contraint après un essai d’indépendance de reprendre la livrée qui l’étouffait. « Pauvres hères, cadets du ciel, indignes de son soin, nous sommes trop heureux d’attraper les restes et le rebut de la table958 !  […] Cette distinction fut à l’instant approuvée de tous. » Mais par malheur la syllabe initiale ne se trouvait dans aucun endroit du testament. « Dans ce mécompte, le frère qui avait trouvé la première échappatoire reprit courage et dit : Mes frères, il y a encore de l’espoir, car quoique nous ne puissions les trouver totidem verbis ni totidem syllabis, j’ose promettre que nous les découvrirons tertio modo, ou totidem litteris.

1334. (1890) Dramaturges et romanciers

Qui n’a vu le spectacle charmant et effrayant à la fois de ces âmes d’enfant qui naissent mûres à la vie, dont l’intelligence semble, non s’initier péniblement aux choses de ce monde, mais reprendre sans efforts une expérience un instant interrompue, comme leur corps reprend ses jeux après une heure de repos ! […] Dans ce passage, il a repris le thème musical que dans le Conte d’hiver le prince Florizel développe devant Perdita. […] Elle est pourtant admirable d’hypocrisie sentimentale et de ruse subtile la lettre écrite par la comtesse, femme du candidat évincé, pour amener l’abbé à reprendre la bicoque dont le comte n’a plus que faire, son insuccès une fois certain. […] Sardou en multipliant les observations comme il multiplie les incidents, et, en revenant quelque peu sur nos pas, comme il lui arrive de reprendre si souvent quelqu’un des fils de son action que l’on croyait abandonné. […] L’intrigue a marché cette fois sans dévier, se ralentir et se reprendre ; pas de mesquines surprises, à peine quelques incidents parasites ou inutiles.

1335. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

L’action reprend son cours et ces détails incidentels n’en distendent point la juste proportion. […] Après les divers mouvements de la fiction, le géant quitte sa forme, et les lieux où il apparut reprennent leur assiette naturelle. […] La vérité chassée du sein de la Pythie se retire vers les trépieds, et à peine la malheureuse Phémonoé a repris ses sens qu’elle succombe et qu’elle expire. » Cette fiction, loin de porter un caractère chimérique, retrace toutes les idées augustes que nous peignent les transports extatiques et la retraite de la Sibylle, et de plus, une touchante allégorie de la mort qui suit souvent les prédictions inspirées par un saint zèle. […] Elle détrempe des flots de venin avec du sang et l’écume que distille la rage des animaux, et verse le tout dans les plaies du corps mutilé, qui reprend la chaleur vitale : ses fibres recommencent à palpiter dans son sein refroidi ; mais il tarde à se relever. […] « Elle, de par-delà les ellipses des mondes, « L’entend, et de retour en ses routes profondes « Du trône d’Hélion approche la splendeur, « Et ne soutenant plus son éclat, son ardeur, « Bouillante de courroux, pâlie, échevelée, « Pour dix siècles encor reprend sa fuite ailée.

1336. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Ainsi fera-t-il en toute rencontre, et pour toute place ou château qu’il aide à reprendre.

1337. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

La Catherine de Médicis, telle qu’elle se présente et se développe chez Mézeray en toute vérité, est faite pour tenter un moderne : comme il n’y a guère de nouveau que ce qui a vieilli, et qu’on ne découvre bien souvent que ce qui a été su et oublié, le jour où un historien moderne reprendra la Catherine de Médicis de Mézeray en lui imprimant quelques-uns de ces traits un peu forcés qu’on aime aujourd’hui, il y aura un grand cri d’étonnement et d’admiration, et les critiques du moment auront à enregistrer une découverte de plus.

1338. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Au nombre des résultats bons ou fâcheux qu’il constate, il compte celui-ci, d’avoir cessé d’être un Anglais, c’est-à-dire un insulaire marqué au coin de sa nation et jeté dans un moule indélébile : cette forme en lui s’effaça alors et ne reprit jamais qu’imparfaitement depuis.

1339. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Il serait facile encore de montrer que nous autres critiques et journalistes (il y en avait déjà), nous sommes atteints et notés en passant par Bourdaloue ; les satiriques de profession, tous censeurs qui érigent de leur autorité privée « un tribunal où l’on décide souverainement du mérite des hommes », sont repris par lui.

1340. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Daru fut nommé ministre secrétaire d’État, ce qui fit trêve quelque temps dans son intendance générale des armées ; mais il en reprit de fait les fonctions pendant la dernière partie de la campagne de 1812 ; et au mois de novembre 1813, devant l’imminence du danger, il quitta la secrétairerie d’État et devint ministre directeur de l’administration de la Guerre, position moindre ; mais était-ce descendre, et l’idée en venait-elle seulement à M. 

1341. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Quand je dis qu’il le reprit avec dignité, ce n’est pas La Fare qui le dit, car ici il commence à devenir d’une extrême sévérité et injustice envers Louis XIV.

1342. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Les sujets auxquels Chapelle méditait de s’appliquer n’étaient rien moins que la nature même des choses au physique et au moral, la structure du monde et la composition de l’homme, le libre arbitre, la fortune, le destin, la Providence, la nature de l’âme ; il voulait, d’après Épicure, Lucrèce et Gassendi, reprendre et couler à fond toutes ces matières : il n’avait peut-être pas tout à fait cuvé son dernier vin de la veille le jour où il avait conçu ce grand projet, dont la nouvelle était allée à Bernier jusqu’aux contins de l’Indoustan.

1343. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Reprenons-le par ses côtés sérieux, les seuls par où nous puissions l’atteindre.

1344. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

L’éloge obligé de Richelieu, par où il reprenait, était d’une grande bigarrure de ton ; la familiarité s’y mêlait avec l’emphase.

1345. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Il est vrai que vous mériteriez de trouver toujours des cœurs semblables au vôtre ; mais ils sont rares, ma chère sœur… À partir de ce moment, toute trace des premiers dissentiments entre eux a disparu ; leur amitié renaît de ses cendres plus brillante et plus vive ; elle reprend ses liens, plus étroite que jamais, et désormais indissoluble : frère et sœur ne cesseront plus « de faire une âme en deux corps ».

1346. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Turgot et les espérances auxquelles l’avénement de Louis XVI ouvrit carrière, que Voltaire, philosophe et berger, manufacturier et laboureur, parut reprendre une vie toute nouvelle.

1347. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Elle veut que je continue : « Je n’en ferai rien, madame ; je ne serai pas assez mon ennemie pour me priver du plaisir de vous voir et de vous entendre… » Enfin elle est partie ; reprenons ma lettre ; mais on vient me dire que le courrier de Paris va partir : « Il demande si madame n’a rien à lui ordonner. » — « Et si fait, vraiment !

1348. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Au contraire, le critique liseur, si je puis dire, celui qui, dans son fauteuil, reprenait pour la centième fois de vieux écrits et se mettait à penser tout haut en refermant le livre, c’est celui-là qu’il y avait plaisir à entendre et à faire causer : idées justes, idées fines ou hardies, boutades légères et inspirées, lui sortaient en foule à la fois.

1349. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Cette œuvre était de reprendre les grands desseins de Henri IV, de Richelieu, d’imprimer à sa politique un caractère autrement auguste que ne l’avait pu faire l’adroit et habile Mazarin, de marquer par des guerres glorieuses et fructueuses son avènement réel et sa prise de possession comme roi.

1350. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Et tout cela enfermé et emmuré de tous côtés de monts d’une hauteur infinie. » Dans une de ses traites, son mal de reins le reprend, et sans s’effrayer, toujours courageux et de bonne composition, il estime qu’il est plus soulagé à cheval qu’en une autre posture : il en est quitte pour faire la traite plus longue ce jour-là, et le lendemain (ou le surlendemain) matin, après une nuit douloureuse, à son lever, il rend une pierre : ce qui ne l’arrête nullement.

1351. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Faible contre les grands classiques, il reprenait ses avantages contre les classiques de seconde et de troisième main.

1352. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

On me reproche déjà le choix du sujet de Macbeth comme une chose atroce. « Monsieur Ducis, me dit-on, suspendez quelque temps ces tableaux épouvantables ; vous les reprendrez quand vous voudrez : mais donnez-nous une pièce tendre, dans le goût d’Inès, de Zaïre, une pièce qui fasse couler doucement nos larmes, qui vous concilie enfin les femmes, cette belle moitié de votre auditoire qui entraîne toujours l’autre.

1353. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Par des illustrations d’un tout autre genre, destinées à des ouvrages littéraires, Horace Vernet reprend la trace de son grand-père Moreau, et il fait concurrence à Achille Dévériá : ainsi, illustrations de la Hehriade, dans le goût du temps ; illustrations de Mathilde et Malek-Adel, genre troubadour ; une Mort de Tancréde ; illustrations des poèmes de Byron, Manfred et le Chasseur, la Fiancée d’Abydos, le Naufrage de don Juan… C’est du métier, passons !

1354. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

C’est une lecture qui ne fatigue pas, et qui se quitte ou se reprend aisément.

1355. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Il n’y donna cours que par accès, et l’intérêt reprenait bientôt le dessus.

1356. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

. — « J’ai donc des parents, repris-je vivement avec un mouvement qui ressemblait à de la joie, mais qui dura moins de temps qu’il n’en fallut pour l’exprimer. » —    Ceci est beau, beau de nature ; car, au moment même où cette joie le traverse, une angoisse cruelle a saisi l’âme d’Émile : il avait déjà provoqué Édouard, déjà le duel est réglé, c’est le lendemain malin qu’il doit se battre, et il apprend que c’est contre un frère !

1357. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Nous avons à reprendre les dernières années de la vie de Cervantes là où nous l’avons laissée, c’est-à-dire depuis la publication de la première partie de Don Quichotte (1605).

1358. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Les prosateurs de la Renaissance, dont Bacon est le plus célèbre, mais dont quelques autres ont repris depuis peu faveur et ont obtenu un riche regain de renommée, trouvent une juste place dans le livre de M. 

1359. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Appelé un jour comme témoin dans un célèbre procès, il ne put prononcer les dix mots qu’il avait à dire sans se reprendre deux ou trois fois.

1360. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Mais, dès que je t’ai su au Calvados, j’ai repris ma tranquillité.

1361. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Au lieu d’introduire, en l’interprétant, le renseignement nouveau, de le combiner avec les anciens et de rectifier les erreurs, s’il y a lieu, de réparer ou de combler les lacunes, on aime mieux jeter à bas et reprendre à neuf dès la base la statue, le monument.

1362. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Trouessart a repris l’examen du procès de Galilée après M. 

1363. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

J’admettrais même volontiers que ce qui était arrivé au duc de Noailles avec Saint-Simon, et dont les conséquences furent longues et dures, pût lui servir de leçon pour ne pas recommencer et s’y laisser reprendre.

1364. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

ajouta-t-il ; puis en se remettant tout d’un coup, il reprit : “Allez, mon fils, laissez-moi, je deviendrai ce qu’il plaira à Dieu ; remontez à cheval ; je vous le commande, le temps presse ; allez faire votre devoir ; et je ne désire plus de vie qu’autant qu’il m’en faudra pour apprendre que vous vous en serez bien acquitté.”

1365. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Ici deux points de vue, deux façons de sentir, qui avaient l’une et l’autre leur raison d’être et leur légitimité, sont en présence, et l’histoire ne peut que les constater sans trancher le différend : il y avait la manière héroïque et patriotiquement guerrière d’entendre la défense du sol, la résistance nationale ; de faire un appel aux armes comme aux premiers jours de la Révolution, et, ainsi que Napoléon l’écrivait à Augereau, de « reprendre ses bottes et sa résolution de 93 » ; mais il y avait aussi chez la plupart, et chez les hommes de guerre tout les premiers, fatigue, épuisement, rassasiement comme après excès ; il y avait partout découragement et dégoût, besoin de repos, et, dans le pays tout entier, un immense désir de paix, de travail régulier, de retour à la vie de famille, aux transactions libres, et, après tant de sang versé, une soif de réparation salutaire et bienfaisante.

1366. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

C’est dans un article du Correspondant, de mai 1868, sur la Liberté de l’enseignement, que M. de Montalembert, s’emparant d’une phrase d’un de mes discours au Sénat, m’accuse de renier la liberté, et, poussant selon sa tactique les choses à l’extrême, de reprendre à mon compte la souveraineté du but proclamée par Barbès en 1848, « époque, ajoute-t-il, où M.

1367. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Gautier sur sa réhabilitation de Saint-Amant, dont il reprend en sous-œuvre et nous traduit en prose brillante et colorée les peintures, car on croirait voir des peintures sous la plume, tant il les flatte, au lieu de charges dessinées au charbon sur la muraille ; il se plaît à y saisir des traits, des reflets de ressemblance à l’infini avec nos principaux contemporains.

1368. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Mais il me semble, et ne vous semble-t-il pas également, Messieurs, qu’après quelques années peut-être, après des orages bien moindres sans doute que n’en eurent à supporter les vaillants adversaires, et durant lesquels se serait achevée cette lente épuration idéale, telle que je la conçois, le poëte tragique perfectionné et persistant aurait retrouvé un public reconnaissant et fidèle, un public grossi, et bien mieux qu’un niveau paisible, je veux dire un flot remontant qui l’aurait repris et porté plus haut.

1369. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

En attendant, l’on sent ce qui manque, et parfois l’on en souffre ; on se reprend, dans certaines heures d’ennui, à quelques parfums du passé, d’un passé d’hier encore, mais qui ne se retrouvera plus ; et voilà comment je me suis remis l’autre matinée à relire Eugène de Rothelin, Adèle de Sénange, et pourquoi j’en parle aujourd’hui.

1370. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Ceci, joint à l’habitude de se réprimer en dehors et à l’aisance de la femme du grand monde qui reprenait vite le dessus, la ramenait tout à fait au type adouci de la Restauration.

1371. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Et il reprenait pour son compte la thèse des Parallèles : il refaisait le livre à son goût.

1372. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Biographie : Adam de la Halle, dit le Bossu, né à Arras vers 1235, étudia pour être clerc, se maria, le regretta, fit au moins le projet d’aller à Paris reprendre ses études, et composa à cette occasion (vers 1062) le Jeu de la Feuillue et sans doute le Congé qu’il adresse à sa ville natale.

1373. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Il l’aime un temps, puis est repris par la peinture, se détache de sa compagne, la fait horriblement souffrir sans le savoir, et, après des années d’efforts douloureux et d’essais avortés, convaincu enfin et désespéré de son impuissance, se pend devant son grand tableau inachevé  Le milieu où se déroule le drame, c’est le monde des artistes (peintres, sculpteurs, hommes de lettres)  L’époque, c’est la fin du second empire.

1374. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Henry Bordeaux, qui veut sa part de l’aubaine, nous conte, au Pays Natal, la « rare aventure d’un déraciné qui reprend racine ».

1375. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Et il reprend ailleurs : « Cheveux plats de sacristain, nez crochu, oreilles telles un rebord de pot de chambre, avec je ne sais quoi de godiche et de constipé qui fait songer à un fœtus en rupture de bocal. » Même quand il s’agit de « Drumont, entrepreneur de mensonges, fauteur d’assassinats et pasteur de solécismes », notre moraliste descriptif lui reproche surtout « sa face d’égoutier » et une barbe « hospitalière » qui, paraît-il « consternera d’envie, parmi les bienheureux, le pédiculaire Benoit Labre ».

1376. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Quand un ouvrage est fait, il n’y revient guère ; il ne le reprend pas pour le revoir à loisir, pour le retoucher et le caresser, pour y réparer les parties inexactes ou faibles, les imperfections d’une rédaction première ; il passe à un autre.

1377. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Elle fait de même chez Jean-Jacques : « Ne sachant que lire, j’ai repris l’Héloïse de Rousseau ; il y a des endroits fort bons, mais ils sont noyés dans un océan d’éloquence verbiageuse. » Sur Racine, sur Corneille, elle a des jugements sains et droits.

1378. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

Le masque est en partie tombé ; mais l’auteur, à chaque moment, le reprend et se le rajuste sur le visage, et, tout en le reprenant, il s’en moque et veut faire comme s’il ne le mettait pas.

1379. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

S’il peut s’échapper encore un instant, s’il peut se traîner, un jour de soleil, au Jardin des plantes auprès de celle qui du moins sait l’égayer dans un rayon et lui rendre le sentiment du passé, il s’anime, il renaît, il se reprend au printemps, à la jeunesse ; il se ressouvient de Rome, il s’y revoit comme par le passé : « Voyez-vous toujours ce chemin fleuri qui part de l’Obélisque de Saint-Jean-de-Latran ? 

1380. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Un homme de la race aristocratique, mais élève de Rousseau, et qui n’avait pas beaucoup plus que lui le sentiment et la crainte du ridicule, M. de Chateaubriand, a repris dans René et dans ses Mémoires cette manière plus ou moins directe d’aveux et de confessions, et il en a tiré des effets magiques et surprenants.

1381. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

» Il a résumé toute sa théorie à cet égard dans ce mot si souvent cité, et qui, déjà dit par d’autres13, restera attaché à son nom, comme au nom de celui qui était le plus digne de le trouver et de le dire : « Les grandes pensées viennent du cœur. » Comme critique littéraire, et dans les jugements qu’il porte au début sur les écrivains qui ont été le sujet favori de ses lectures, Vauvenargues n’est pas sans inexpérience : sur Corneille, dont l’emphase lui répugne jusqu’à lui masquer même les hautes beautés, sur Molière dont il ne sent pas la puissance comique, Voltaire le redresse avec raison, avec une adresse de conseil délicate et encore flatteuse : Vauvenargues reprend ses avantages quand il parle de La Fontaine, de Pascal ou de Fénelon.

1382. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

… Florian ne m’allant plus, j’ai repris Paul et Virginie.

1383. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Pour nous tirer de l’émotion présente, pour reprendre un peu de lucidité et de mesure dans nos jugements, relisons chaque soir une page de Montaigne.

1384. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Charles Perrault. (Les Contes des fées, édition illustrée.) » pp. 255-274

Je suis persuadé, continuai-je, que les jardins des rois ne sont si grands et si spacieux, qu’afin que tous leurs enfants puissent s’y promener. » Il sourit à ce discours, et dans ce même temps la plupart des jardiniers des Tuileries s’étant présentés devant lui, il leur demanda si le peuple ne faisait pas bien du dégât dans leur jardin : « Point du tout, monseigneur, répondirent-ils presque tous en même temps, ils se contentent de s’y promener et de regarder. » — « Ces messieurs, repris-je, y trouvent même leur compte, car l’herbe ne croît pas si aisément dans les allées. » M. 

1385. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Alfred, auprès d’une si jolie cousine, ne demande pas mieux que de réparer ; une fois qu’il a le secret de ce dépit, il reprend aisément ses avantages.

1386. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Lamartine, dans sa prose, est revenu à ce dernier qui semble plus directement son maître ; il reprend volontiers ce même train des épithètes un peu molles et faciles : Chateaubriand les cherchait et les trouvait plus neuves.

1387. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Ici la volonté peut beaucoup, et l’on serait coupable de choisir, pour se décourager et se ralentir, le moment où l’activité de tous, au signal et à l’appel d’un seul, reprend l’essor et se déploie.

1388. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Cela dit, et les objections écartées, je reprends Richelieu au point où je l’ai laissé la dernière fois, et je veux le suivre encore en m’aidant de la publication de M. 

1389. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Il nous confesse, qu’à la publication de son roman dans Le Voltaire, l’écriture de la chose lui a paru détestable, et que pris d’un accès de purisme, il s’est mis à le récrire complètement, en sorte, qu’après avoir travaillé, toute la matinée, à la composition de ce qui n’était pas fait, il passait toute la soirée, à reprendre et à retravailler son feuilleton.

1390. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Reprenons Racine : 11.

1391. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Premierement, on ne me reprendra point de dénier aux philosophes et aux sçavans qui recherchent méthodiquement les secrets de la nature, toutes les inventions dont ils ne sont pas reconnus les auteurs.

1392. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

Pendant un temps, l’idéal reprend la fraîcheur et la vie de l’actualité, il se rapproche à nouveau du réel, mais il ne tarde pas à s’en différencier de nouveau.

1393. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Qu’avez-vous donc, Madame, pour ne pas reprendre votre broderie ?

1394. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Nos malheurs nous ont rendus, sinon plus sensés, du moins plus sérieux ; nos âmes, longtemps froissées par le choc des événements extérieurs, aiment davantage à rentrer, en elles-mêmes, pour y trouver quelque repos ; la religion a repris tout son empire, et la morale tous ses droits, ou du moins on n’outrage plus impunément l’une ni l’autre.

1395. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Muet, sourd et aveugle à tout ce qui vient de Dubois, Saint-Simon ne dit pas un mot de cette politique de Louis XIV que Dubois reprit sur la question des Stuarts, lui le signataire du traité de la triple alliance !

1396. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Est-ce que l’histoire de tous ses exils et de toutes ses fuites au Moyen Age n’atteste pas qu’il vient, plus fort que jamais, la reprendre toujours ?

1397. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

On pouvait donc reprendre avec confiance les recherches et les expériences.

1398. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Quand, l’œuvre parachevée, il reparaissait, on eût dit qu’il vous eût quitté la veille, et il reprenait la conversation interrompue, comme si quelquefois six mois et plus ne se fussent pas écoulés. […] Napoléon en Égypte marque un moment de répit sous le ministère pacificateur de Marlignac ; mais bientôt les satires reprennent de plus belle, et cela dure jusqu’à la révolution de Juillet, à laquelle Méry prit une part active. […] Il suivait les représentations du vieux Will, dont Hay-Market reprenait quelques drames à propos de l’Exposition universelle. […] Rien n’avertissait qu’on eût changé d’interlocuteur ; celui des deux frères qui se trouvait là reprenait l’idée où l’autre l’avait laissée, sans la moindre hésitation. […] On ne les répare pas, les ordonnances de voirie le défendent, car elles doivent disparaître dans un temps donné, lorsque les travaux du Louvre seront repris.

1399. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Et Villon a repris ce thème, il l’a modifié, mais il en a gardé le principe dans son Débat du cœur et du corps de Villon, en forme de ballade. […] … Je parle tout haut, pour que ce beau mot décoloré reprenne sa vie, son vol, son vert reflet d’aile sauvage et de forêt… En vain ! […] Les Romains ont repris la citadelle de Bibracte et menacent le sanctuaire des Carnutes. […] Adieu, bon Victor ; le cœur est triste… » Il savait la reprendre et, avec tout son génie, il l’enchantait. […] reprit-elle après un silence. — Moi ?

1400. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Je songe à la brillante parabase de ce Passé, de Porto-Riche, que l’on vient de reprendre avec tant de succès au Théâtre-Français ; je songe à un article de M.  […] Elle déclara que l’ancienne noblesse reprenait ses titres et que la nouvelle gardait les siens ; mais que ni l’une ni l’autre n’aurait de privilège. […] Il demanda à reprendre du service, et Bonaparte l’accueillit favorablement. […] reprenaient-ils avec assez de raison. […] Plusieurs fois, ils ont repris cette question et ne sont pas sortis de leur embarras.

1401. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Vous vous souvenez que c’est là précisément que nous reprenons la question à notre compte ; et — d’une manière à la fois un peu étroite et un peu présomptueuse — nous pourrions dire qu’à la critique fondée sur les analogies qu’elle présente avec l’histoire naturelle de Geoffroy Saint-Hilaire et de Cuvier, nous nous proposons de voir si l’on ne pourrait pas substituer, ou ajouter pour la compléter, une critique à son tour qui se fonderait sur l’histoire naturelle de Darwin et de Hæckel. […] Cette question des trois unités, il l’a discutée partout avant qu’on la reprît, et non pas du tout qu’on l’inventât en France. […] Mais un point sur lequel j’attire votre attention, c’est comme l’antiquité de Boileau reprend ici tous ses avantages sur la modernité de Perrault et de ses partisans. […] A la vérité, dans ses tragédies, il essaye bien de faire passer quelques innovations ; il en propose de plus hardies et de plus radicales dans les Préfaces de ses tragédies, où les Diderot, les Beaumarchais, les Mercier n’auront plus tard qu’à les reprendre, pour écrire les Essais qu’on trouvera si révolutionnaires. […] Reprenez-le aujourd’hui : les articles semblent tout petits, tout incomplets ; ils nous font l’effet d’habits devenus trop courts pour notre taille.

1402. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Et puis, entre ses Études, quand il ne s’occupait pas de « coloniser » la Corse ou de « conquérir » Jersey, ses velléités matrimoniales le reprenaient, et, de nouveau, d’écrire à quelqu’une de ses confidentes. […] La religion, emprisonnée dans le vieil édifice politique, véritable cachot de l’Église, ne reprendra son ascendant qu’en recouvrant sa liberté, et c’est là le service que ses ennemis, instruments aveugles d’une puissance qu’ils méconnaissent, ont reçu d’en haut l’ordre de lui rendre. […] J’aurais d’ailleurs voulu pouvoir le mieux montrer encore, avec plus de clarté ; mais la question est de celles qui ne sont pas près de périr ; et nous entrons dans un temps où les occasions ne manqueront pas de la reprendre. […] Pour que l’amour l’intéressât, il fallait qu’on y risquât sa personne tout entière, et il n’admettait pas qu’on se donnât pour se reprendre. […] Sous ce ciel de Sicile, où madame Scilly reprend tous les jours des forces nouvelles, ils vivent « en plein rêve » ; et, très nobles l’un et l’autre, ils ne souhaitent que de ne pas voir finir ce songe de félicité.

1403. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Dans En ménage, un mari, trompé par sa femme, la quitte, essaie de l’amour libre, s’ennuie à périr, et de lassitude conclut qu’il vaut encore mieux reprendre son collier de misère. […] Adam, s’il est permis « aux gens du monde de flétrir pour ces motifs une œuvre, il messied aux littérateurs de reprendre un écrivain sur de telles raisons ». […] Et ce que Sainte-Beuve disait de cette conversion, on pourrait le reprendre et l’appliquer à l’auteur de Marcelle 126. […] Le réalisme a eu d’abord sa raison d’être ; ses excès commencent à inquiéter le public qui se reprend peu à peu à une renaissance de l’idéalisme. […] , ni passer le seuil où des torches consument, dans une haute garde, tous rêves antérieurs à leur éclat, répercutant en pourpre dans la nue l’universel sacre de l’intrus royal qui n’aura eu qu’à venir : j’attendis, pour l’être, que lent et repris du mouvement ordinaire, se réduisit à ses proportions d’une chimère puérile emportant du monde quelque part, le train qui m’avait là déposé seul. » 52.

1404. (1932) Les idées politiques de la France

De sorte que la même comédie qui se jouait, à droite de la césure, avec le mot gauche, reprend symétriquement à gauche de la césure sur le mot socialiste. […] Les saint-simoniens l’ont repris dans les mêmes termes. […] Elle voudrait une opinion fabriquée en série. » Le directeur d’un grand journal d’informations reprenait vivement un interlocuteur qui lui parlait de ses journalistes : « Je n’ai que des employés !  […] Ainsi donc, et en gros, les idées françaises reprennent, en un second cycle, dans les années trente du xxe  siècle le cours premier et la jeune âme qu’elles ont assumes dans les années trente du xixe  siècle. […] Pour reprendre une image dont nous venons de nous servir, l’industrialisme, (ou si l’on veut le système d’affaires), ne vaut, ne porte fruit d’idées que s’il est greffé.

1405. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

La construction mentale achevée, il reprend ses définitions du triangle et des parallèles, il en note les cléments, il suit du doigt ces éléments dans le tracé approximatif, il rencontre en l’un ou plusieurs d’entre eux la propriété cherchée, et prouve ainsi le théorème par l’analyse de ses définitions. […] Non absente, cela signifie qu’elle est présente ; non présente, cela signifie qu’elle est absente ; les deux ensemble signifient donc que dans l’objet la donnée est à la fois présente et absente, ce qui est contraire aux deux branches de l’axiome de contradiction, l’une par laquelle il est dit que, si dans un objet telle donnée est présente, elle n’en est pas absente, et l’autre par laquelle il est dit que, si dans un objet telle donnée est absente, elle n’y est pas présente. — Maintenant, reprenons l’axiome d’alternative, et observons l’attitude de l’esprit qui le rencontre pour la première fois. […] Cela admis, reprenons notre construction.

1406. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Et Zola me confesse qu’en cette année, où il touche presque à la cinquantaine, il est repris d’un regain de vie, d’un désir de jouissances matérielles, et s’interrompant soudain : « Oui, je ne vois pas passer une jeune fille comme celle-ci, sans me dire : Ça ne vaut-il pas mieux qu’un livre !  […] Je reprends confiance. […] L’ennemi nous débusquera, ce matin, du plateau de Chardogne qui commande Bar-le-Duc, et nous devons reprendre le plateau dans l’après-midi.

1407. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Il nous répète qu’il n’a jamais pu écrire à une table, que c’est en marchant dans la campagne, qu’il fait ses vers, et la carcasse musicale de sa musique, avant de la reprendre au piano. […] — Oui, reprenait la sœur, quand je suis montée à ses cris, sa chair était une bouillie !  […] par exemple Leconte de Lisle, reprend Régamey, lui, fichtre, il ne trouve pas belle… la vie !

1408. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Alors il reprit son âme, en détacha une partie et la conserva dans son sein pour la lui rendre dans les occasions qu’il marquerait et lui porter de temps à autre des nouvelles du monde idéal. […] On peut défier qui que ce soit de lire Don Quichotte sans s’y reprendre à plusieurs fois. […] Ce fut leur idéal de bonheur terrestre, leur songe mille fois interrompu et mille fois repris, leur tour favori d’imagination, leur disposition d’âme habituelle. […] Quand le drame est joué et que la mort semble triompher, vous croyez peut-être que tout est fini ; non : aussitôt la vie reprend impitoyablement son cours, et le poète nous en avertit. […] Avec quelle muette servilité et quel obéissant empressement elle reprend le collier de son ancienne servitude !

1409. (1910) Rousseau contre Molière

Mais, ayant son siège fait, Rousseau se reprend. La façon dont il se reprend est à mon avis si confuse qu’elle dénonce la force de l’objection que Rousseau s’est faite à lui-même et la faiblesse de la thèse qu’il reprend pour ainsi dire quand même : « Mais il n’en est pas moins vrai que tous les moyens ne sont pas bons à produire ces effets et qu’ils doivent être assortis à son caractère pour le mettre en jeu. » Quels moyens ? […] Il a préféré, comme il fait presquetoujours, la vérité complète et c’est-à-dire ceci : un homme sincère, bourru et candide ; du reste, en tant qu’intelligent et mêlé au monde, sachant les choses et connaissant les hommes ; donc tantôt et même le plus souvent s’attendant très bien à ce que sa franchise lui soit imputée à injuriosité ; quelquefois donnant à nouveau dans la candeur, parce que le naturel, que rien n’efface, reprend le dessus. […] Or, il y a urgence, car le coquin qui a mis ce papier aux mains de l’avocat se plaint des lenteurs, réclame la pièce et annonce qu’il arrive pour la reprendre. « Oh ! […] Et il se reprend un peu, tout de suite après ; mais il l’a dit et il ne se pouvait pas qu’il ne le dît point.

1410. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Car, nous pouvons fléchir Jupiter, nous pouvons apaiser Neptune, mais nous ne pouvons pas reprendre à Pluton ce qu’il nous a pris, l’exemple d’Orphée n’en sert-il pas d’une preuve assez, éclatante ? […] L’heure étant venue pour nous de nous reprendre, on ne peut vraiment, ni sérieusement, en vouloir à Malherbe de l’avoir sonnée. […] mais la foi, dans un chrétien et encore dans un évêque qui la prêche depuis tant d’années sans en être repris, est un dépôt si précieux et si délicat3, qu’on ne doit pas aisément se laisser attaquer par cet endroit-là, en quelque manière que ce soit, surtout par un confrère qu’on aime et qu’on estime autant que vous. […] Bossuet vient de développer les arguments qu’il oppose à Richard Simon, et il reprend : « Mais comme tous les esprits ne sont pas capables d’un raisonnement suivi, prenons par la main les plus infirmes, et menons-les doucement jusqu’à l’origine… » D’autres additions ne sont guère moins importantes. […] Le reprendrons-nous pareillement de l’avoir voulu laïciser, comme on dit de nos jours ?

1411. (1885) L’Art romantique

Le passé, tout en gardant le piquant du fantôme, reprendra la lumière et le mouvement de la vie, et se fera présent. […] Toute sa carrosserie est parfaitement orthodoxe ; chaque partie est à sa place et rien n’est à reprendre. […] Le mythe est le poème primitif et anonyme du peuple, et nous le retrouvons à toutes les époques repris, remanié sans cesse à nouveau par les grands poëtes des périodes cultivées. […] Dans ces derniers temps, Rouvière a reparu avec un éclat incomparable à la Gaîté, où il a joué le rôle de Mordaunt, et à l’Odéon, où Hamlet a été repris et où il a soulevé un enthousiasme sans pareil. […] le dieu Pan vit encore, reprit-il en levant les yeux au ciel avec un attendrissement fort bizarre… Il va revenir.

1412. (1902) La poésie nouvelle

Et, pour reprendre la comparaison de Littré, ce qu’il faut dire, ce n’est pas que le ténébreux océan batte les bords de l’île tranquille, mais plutôt que toute l’île est imprégnée des brumes épaisses qu’il dégage. […] … Dans les terminaisons latines, ‌ Des cieux moirés de vert baignent les fronts vermeils, ‌ Et, tachés du sang pur des célestes poitrines, ‌ De grands linges neigeux tombent sur les soleils…‌ Mais ce n’est qu’un éclair, et le poète est vite repris par sa fureur de sacrilège. […] Mais voici désormais que celles-ci reprennent leurs droits ; l’inconscient et l’instinct émergent de l’obscurité où on les reléguait et leur voix, souvent dominante, entre dans la symphonie totale de l’âme. […] Le « pauvre instant d’amour » n’apparaît plus, en souvenir, que comme trêve trop courte et fugitive ; la satiété prône qu’il ne doit être « qu’unique et comme en rêve » et, dans un frisson, l’âme inquiète s’en va vers « les ombres apâlies de la mort »… Mais ce ne sont là que de vaines intermittences et la chanson d’amour reprend, tantôt passionnée, tantôt attendrie, et parfois elle se divertit à de belles histoires plaisantes, comme celle des trois rois Mages qui, tout en cheminant, le nègre aussi, n’ont d’autre pensée que leur belle, laissée dans la contrée soyeuse…‌ Le vers de Gustave Kahn a pris dans ces Chansons d’Amant une souplesse ondoyante et, quand il le faut, une grâce légère qu’il n’avait pas dans les Palais Nomades. […] Son raisonnement est simple : il y eut un temps où la langue était riche ; on a laissé tomber en désuétude ses richesses, il faut donc aller les reprendre et il faut les utiliser à nouveau.

1413. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

L’abbé Morellet, ce dernier représentant du vieux goût français, n’aurait rien trouvé à reprendre aux pages irréprochables d’Adolphe. […] Comment s’étonner qu’outré de cette rebuffade Voltaire ait aussitôt repris les armes ? […] Sans doute, la Vie de Henri Brulard est demeurée inachevée : ce que nous en possédons n’est qu’un premier jet, une ébauche que Beyle avait résolu de reprendre et de mettre au point. […] Ce sont les plus ardus : les trois derniers sont beaucoup plus accessibles, et si l’on veut s’initier progressivement, on pourra commencer par la fin, quitte à reprendre ensuite l’ordre chronologique. […] Il est poète et ne manque point de reprendre ce thème obligatoire et traditionnel.

1414. (1864) Le roman contemporain

On pourra bien reprendre dans cet agréable livre un trop grand luxe de science géologique, et l’abus des tableaux de paysages, mais le drame est intéressant, les caractères sont finement touchés, et le sentiment général du livre est honnête et pur. […] Elle quitte les pipeaux de la pastorale et de l’élégie pour emboucher la trompette et reprendre sa guerre contre le catholicisme et l’Église. […] Tout au contraire, Paul de Molènes, qui avait quitté la plume pour l’épée, la reprenait, pendant des haltes et sous la tente, dans un temps où les esprits étaient désenchantés d’une liberté qui, après avoir traversé toutes les étapes d’une épreuve de trente-cinq ans sans rien fonder, expirait devant la terreur morale répandue par l’apparition du spectre rouge. […] « Le vieux représentant du peuple, reprend M.  […] Il avait essayé trois fois de s’évader de l’enfer des bagnes ; trois fois repris, il avait été condamné pour ces trois tentatives d’évasion à quatorze années supplémentaires ; total, dix-neuf années de galères.

1415. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Quand je dis qu’il le jette, je me reprends, il saura bien en garder toujours quelque chose. […] Sous air de reprendre et de professer Delolme, il est aussi révolutionnaire qu’il le faut.

1416. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Je reprends le chant à ce qu’il dit de Pétrarque : « Et tes douces cordes murmuraient encore au toucher de tes doigts, amant infortuné. […] » — Le chant au printemps, où il redemande à la nature renaissante l’âge d’or des fables antiques, développe une pensée que nous avons déjà entendu exprimer au poëte au sujet de la découverte de Colomb ; il se reprend d’un regret passionné à ces douces illusions évanouies, irréparables : « Hélas !

1417. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

J’ai vu le triomphe réel de ces idées et de ces sentiments dans l’apparente ruine de leurs droits, quand, tout à l’heure, le chef-d’œuvre de Sophocle et de la tragédie me montrait le duel à mort de deux vérités morales, sacrées en elles-mêmes, mais partielles, exclusives et contradictoires, filles de l’Absolu, mais détachées et précipitées de son sein sur la scène du monde, et, depuis cette chute, fatalement destinées à lutter l’une contre l’autre et à périr toutes deux, afin que la mort venant anéantir le néant de leur existence finie, et les délivrer de la contradiction qui les mettait aux prises, leur permît de reprendre leur vol, libres et réconciliées, vers le royaume de leur Père. […] Schiller dans ses Brigands, Goethe dans son Gœtz de Berlichingen, les romanciers dans leurs romans, ont repris le thème développé dans Don Quichotte, et rien n’est plus propre à jeter du jour sur la vraie nature du comique, que la comparaison de leurs œuvres avec celle de l’auteur espagnol.

1418. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Il reprit avec plus d’assiduité sa traduction d’Aristote. […] Aussi est-ce bien à tort que quelques personnes refusent toute raison aux esclaves et ne veulent jamais leur donner que des ordres ; il faut au contraire les reprendre avec plus d’indulgence encore que les enfants.

1419. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

« — J’ai vu leur chef, reprit Moran ; je l’ai vu haut et menaçant comme un rocher de glace. […] Trois fois il voulut courir au combat, et trois fois Connal arrêta ses pas. « Chef de l’île des Brouillards, lui dit-il, Fingal triomphe, ne cherche point à lui ravir une portion de sa gloire : il ravage et détruit comme la tempête. » « Eh bien, Carril, reprit Cuchullin, va féliciter le roi de Morven.

1420. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

« … On voyait, reprenait-il, des têtes d’amphibies, dix, vingt têtes, émergeant de l’eau, la gueule ouverte… Mais, circonstance à laquelle les justiciers n’avaient pas songé, c’était pour les alligators le temps des amours, et, poussés par un doux attrait vers les caïmanes, les caïmans laissaient glisser au fil de l’eau la planche sur laquelle le misérable pantelait d’effroi. […] Celui qui n’a rien composé ou peu de chose est en vedette au programme ; on ne parle que de sa création ; il la fait jouer longtemps, reprendre souvent en province ; il en recueille l’honneur complet.

1421. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Elle me parle ensuite de reprendre Germinie Lacerteux, et peut-être de la jouer en Angleterre, où elle me dit qu’elle a un public à elle. […] Elle avait été assez heureuse pour arrêter son saignement de nez, mais Mlle Aimée qui était très jalouse d’elle, lui avait repris l’enfant d’entre les mains, n’avait pas su arrêter le saignement de nez, quand il était revenu, et le pauvre enfant était mort d’anémie, à la suite de la perte de tout son sang.

1422. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

L’enfant reprit, sous la surveillance de sa tante, les études au moins élémentaires commencées à Paris. […] reprenait-il, à quoi bon ?

1423. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Cependant au bout d’un quart d’heure, et peu de moments après que les quelques Formica flava qui étaient demeurées attachées au fragment de leur nid se furent retirées, les esclavagistes reprirent courage, revinrent chercher les nymphes et les emportèrent dans leur fourmilière. […] Une fois que je constatai un exemple frappant de ces irrégularités, je replaçai les rayons dans la ruche, et laissai les Abeilles reprendre pendant quelque temps leur travail interrompu.

1424. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Il reprend, il est vrai, l’équation sur le dégagement de l’inconnue, mais ôtez cette inconnue, dégagée sans lui, il n’aurait pas vu l’équation, posée cependant depuis tant d’années sous nos yeux, fermés ou distraits. […] Le Génie de l’action l’avait pris au Génie de la pensée, et quoique la pensée ait tenté de le reprendre à l’action, toute sa vie le Génie de l’action l’emportai Granier de Cassagnac est donc, avant tout, pendant tout, après tout, un grand journaliste.

1425. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

qui n’est presque jamais l’intérêt profond, passionné, à impression ineffaçable, que donnent les livres forts et grands ; mais il a cette fleur de l’amusement qu’on respire, — et qu’on jette aussi (rarement pour la reprendre) après l’avoir respirée. […] Dans Aimée, où il essaya de faire autre chose que de l’aventure ; dans Le Drame de la jeunesse, plus réussi, et où il révéla ce qu’il pourrait être s’il voulait énergiquement remonter vers les hautes et profondes régions du roman. — Dans Le Drame de la jeunesse, où il reprit l’idée d’Aimée (l’influence des livres et du théâtre sur la pensée et la moralité modernes, l’altération du naturel par les réminiscences littéraires, la pose, la comédie éternelle jouée entre nous et Dieu, et qui nous empêche d’avoir l’originalité même de nos vices et de nos douleurs), il poussa au comble du suraigu cette ironie15 qui est le caractère de son esprit et le symptôme de sa force, et qui pourrait faire de Paul Féval, s’il la développait dans des sujets de cœur, un romancier d’un comique amer de la plus poignante originalité.

1426. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Durant la honteuse régence de Marie de Médicis, le clergé, Rome, l’épiscopat reprirent le terrain perdu sous Henri IV ; les jésuites et le « parti dévot » dirigèrent la politique de la cour. […] L’assassinat méthodique des Reformés dura près de cinq ans, interrompu par de courtes trêves, pour permettre aux tortionnaires de reprendre haleine.

1427. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

L’esprit humain, ainsi inquiété dans la possession des croyances qui touchent de plus près son être, dédaigne quelque temps toute connaissance que le sens intime ne peut lui attester ; mais dès qu’il sera rassuré, il sortira du monde intérieur avec des forces nouvelles pour reprendre l’étude des faits historiques : en continuant de chercher le vrai il ne négligera plus le vraisemblable, et la philosophie, comparant et rectifiant l’un par l’autre le sens individuel et le sens commun, embrassera dans l’étude de l’homme celle de l’humanité tout entière. […] Après le déluge, les premiers hommes, excepté les patriarches ancêtres du peuple de Dieu, durent revenir à la vie sauvage, et par l’effet de l’éducation la plus dure, reprirent la taille gigantesque des hommes antédiluviens.

1428. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

C’est un tableau raccourci des remords et angoisses de Charles IX après la Saint-Barthélemy, de la résistance que rencontrent les ordres sanguinaires du roi chez quelques gouverneurs généreux de places et de provinces, et du ressort que reprend, le parti après le premier effroi, au lieu d’être écrasé et atterré comme on l’avait cru.

1429. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Les meilleurs actes civils, administratifs, de la Constituante n’eurent leur pleine vigueur et leur précision d’action que lorsqu’ils eurent été repris par le Conseil d’État du Consulat.

1430. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Je quitte cette lecture sans peine, et il me faut un petit effort pour la reprendre.

1431. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

Les autres, qui n’avaient pas eu le courage de donner cet avis, n’osèrent toutefois le contredire : « Il n’y avait là personne qui n’eût de ses proches amis en prison ; par quoi nul ne me reprit, dit Joinville, mais se prirent tous à pleurer. » Il se livrait donc en leur cœur une sorte de lutte entre le violent désir qu’ils avaient de rentrer en France, et le sentiment de compassion et de justice qui leur disait qu’il n’était pas bien d’abandonner des frères et des compagnons malheureux.

1432. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Un assaut de la même maladie qui ne faisait que sommeiller, en quelque sorte, aux heures riantes, le reprit en 1787 ; il en sortit encore ; mais l’abattement et la mélancolie devinrent son état habituel et constant depuis 1793.

1433. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Je reprends toutes les louanges que je lui ai données : Je chante la palinodie ; Sage Du Deffand, je renie Votre président et le mien.

1434. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Le mot que Villars avait redit si souvent à sa cour durant ces dernières campagnes se trouva justifié : « Il ne faut qu’un moment pour changer la face des affaires peut-être du noir au blanc. » Villars, libre enfin de se livrer à l’activité qui était dans sa nature, assiégea et reprit en moins de quatre mois, sous les yeux d’Eugène réduit à l’inaction, Douai, Le Quesnoy, Bouchain, les places que l’ennemi avait conquises sur nous en trois campagnes.

1435. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Dans ses vues étendues et souvent élevées de politique extérieure, d’Argenson s’indigne que la France baisse, que sa marine se délabre de plus en plus, qu’on ne fasse rien pour reprendre et tenir son rang avec honneur dans les luttes maritimes ou européennes qui se préparent : (Mai 1738.

1436. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Quelques grands athlètes y viennent de temps en temps se mesurer dans des duels ingénieux : ils entrent dans la lice, ils brillent, on écoute, on applaudit, et bientôt chacun des habitués reprend, le fil de ses propres réflexions dans des à parte suivis et qui, après les airs de bravoure, composent un fond de bourdonnements plus doux.

1437. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Il ne se borna point, dans sa confiance envers le jeune séminariste, à des préceptes de vie facile ; il n’hésita pas, se voyant seul avec lui, à reprendre ses habitudes intérieures : « Deux belles paysannes de dix-huit à vingt ans, l’une brune et l’autre blonde, que je n’avais pas même aperçues jusque-là, vinrent se placer le soir à la table du maître.

1438. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Marbeau, l’arbitre de la séparation conjugale ; celui-ci a repris son front de juge ; la contrainte succède, un froid mortel a gagné tous ces jeunes cœurs.

1439. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Un d’eux proposait la question et l’agitait longtemps avant que de la résoudre ; un autre proposait les difficultés ; un troisième y répondait ; un quatrième examinait les objections et les réponses ; ensuite M. l’archevêque reprenait ce qu’on avait dit, et après avoir discuté avec autant de précision que de netteté ce qu’il y avait de douteux, de certain, de faux et de vrai dans le pour et le contre, il appuyait la résolution du cas avec une surabondance de preuves toutes neuves tirées de l’Écriture, des Conciles, des Pères et de Tite-Live.

1440. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

Fromentin, agréable et attachant à lire d’un bout à l’autre, mérite qu’on le reprenne avec réflexion : il nous offre, dans la suite des peintures variées qui s’y succèdent, une belle image du talent et aussi une application de la théorie de l’auteur ; il nous livre le résultat excellent de sa manière, en même temps qu’il nous dévoile sa pensée particulière sur l’art.

1441. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Elle quitte, reprend, requitte sa colère coup sur coup, sans se donner le temps de respirer.

1442. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Il est vrai que, l’instant d’après, la nature reprenait son train et qu’il retombait dans la confidence graveleuse.

1443. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Bref, le résultat désiré fut obtenu et le miraculeux retour s’accomplit ; après une marche des plus aventurées et des plus périlleuses le long des hautes frontières, le petit troupeau Vaudois conduit par Arnaud était rentré et avait repris pied dans ses vallées dès le 1er septembre.

1444. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Celle de Flandre est à la vue du roi, celle d’Allemagne est de même ; l’une et l’autre intéressent sa gloire particulière, de sorte que nous regardons ici que nos besoins ne peuvent être regardés que comme les troisièmes ; car, à l’égard de la Catalogne, j’espère que cette guerre va reprendre son train de défensive… Je dis donc que ne nous regardant ici qu’après les besoins de Flandre et d’Allemagne, M. le maréchal de Catinat est prévenu que soit en qualité de troupes, soit en nombre, le roi ne nous fournira que les troisièmes.

1445. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

. — « Il faut chercher un médecin », reprit-il, et il continua ses patenôtres. » Et, se rabattant sur Benjamin Constant, il continuait lui-même sur le ton de médisance : « Constant est tellement usé, il a tellement besoin que quelqu’un l’anime et le travaille, que je lui disais que vieux et ne pouvant plus quitter le coin de son feu, il donnerait de la tête contre le marbre de la cheminée pour se secouer.

1446. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

J’ai peur de votre admiration, parce qu’on dit que c’est chez vous une disposition généreuse de l’âme ; mais la raison reprend, dit-on, ses droits un peu plus tard.

1447. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Las de toutes choses, l’image de sa fraîche Déidamia le poursuit cependant ; un bouquet d’églantine, qu’elle lui a jeté au départ, ne l’a jamais quitté ; il la revoit, il veut redevenir bon, simple, frapper sur l’épaule à tous voisins, et reprendre la vie de gai chasseur.

1448. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Le temps est venu de refaire ce qui a vieilli, de reprendre ce qui a changé, de montrer décidément la grimace et la ride là où l’on n’aurait voulu voir que le sourire, de juger cette fois sans flatter, sans dénigrer non plus, et après l’expérience décisive d’une seconde phase.

1449. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Gresset vieillissant tournait sans cesse autour du Vert-Vert ; il en avait repris, développé, enjolivé les deux derniers chants ; une partie nouvelle qui s’appelait l’Ouvroir fut par lui récitée à la famille royale dans un voyage qu’il fit à Paris en 1774.

1450. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

et lorsqu’on voudrait ensuite réparer et se reprendre aux nobles idées, aux sentiments vrais, le pourrait-on ? 

1451. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Si Mlle de Liron n’était bien autre chose pour nous qu’une charmante composition littéraire ; si nous ne l’aimions pas comme une personne que nous aurions connue, avec ses défauts même et ses singularités de langage, nous reprendrions en elle certains mots qui pourraient choquer les oreilles non accoutumées à les entendre de sa bouche.

1452. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

On se reprend, on se remet avec vivacité à s’aimer, mais c’est une reprise ; or, dans la carrière de l’amitié comme dans le chemin de la vertu, on rétrograde à l’instant que l’on cesse d’avancer : c’est Mme Roland elle-même qui a dit cela.

1453. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Après le sac de la maison Réveillon à Paris, on remarque que, « sur une quarantaine de mutins arrêtés, il n’en est presque point qui n’aient été précédemment des repris de justice, fouettés ou marqués776 ».

1454. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Cependant un sanglier, monstre énorme et superbe Tente encor notre archer, friand de tels morceaux Autre habitant du Styx : la Parque et ses ciseaux Avec peine y mordaient ; la déesse infernale Reprit à plusieurs fois l’heure au monstre fatale ; De la force du coup pourtant il s’abattit.

1455. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

XLI Après avoir vu Murat à Milan, il reprit sa route.

1456. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Il est trop évident (mais j’ai besoin de ces truismes pour reprendre confiance) que, comme tout autre écrivain, un critique met nécessairement dans ses écrits son tempérament et sa conception de la vie, puisque c’est avec son esprit qu’il décrit les autres esprits ; que les différences sont aussi profondes entre M. 

1457. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

Il reprit, très franchement, l’œuvre ébauchée par la Convention nationale.

1458. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Il n’y a pas pour eux de public ; ils seront lus de trois, quatre personnes, quelquefois de celui-là seul qui fera la recension de leur ouvrage dans une revue savante 112, ou de celui qui reprendra le même travail, si tant est qu’il prenne le soin de connaître ses devanciers.

1459. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

Spencer a repris et développé ces idées dans sa Classification des Sciences, et M. 

1460. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »

Lucifer pardonné avait repris sa place dans le ciel, mais il sentait encore la foudre, et la cicatrice de sa plaie saignait toujours à son flanc.

1461. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

L’été vient et dévore ces ruisseaux furieux ; ils gisent à sec sur le sol, tandis que les sources délivrées reprennent leur courant ; et le mythe voit dans cette survivance le meurtre des époux tués par les vierges auxquelles ils s’étaient violemment mêlés.

1462. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Augier a repris les couleurs que sa lymphatique Gabrielle lui avait fait perdre.

1463. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

M. de Montègre n’accepte pas moins ce pacte illusoire ; mais on annonce M. de Simerose, et la colère le reprend déjà.

1464. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Quand la Reine voulait faire à Barnave une communication quelconque, elle mettait un écrit cacheté dans la poche de Jarjayes, et celui-ci le transmettait à Barnave, lequel, après en avoir pris connaissance, le replaçait recacheté dans la poche du messager, de façon que la Reine pût le reprendre et le détruire.

1465. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Et voilà la morsure qui la reprend.

1466. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

. — Quand j’étais à votre âge, lui dit-il encore, j’aurais été honteux qu’un autre eût mieux appris sa leçon, l’eût emporté sur moi à aucun jeu, et je n’aurais trouvé de repos que je n’eusse repris l’avantage.

1467. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Elle a surtout une manière de vous reprendre qui me charme.

1468. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Après les Cent-Jours, il ne reprit pas de service et se voua sérieusement à la profession d’avocat.

1469. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

. — Jamais, reprit-elle avec infiniment de grâce, je ne me suis trouvée si parée ; il me semble que je possède des trésors inestimables ».

1470. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Je ne trouverai à reprendre dans son livre que quelques développements un peu trop complaisants, et quelques longueurs : en cela encore, il semble qu’il ait voulu tenir d’Amyot62.

1471. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

La domination de Richelieu avait été si forte et si absolue, la prostration qui en était résultée dans tout le corps politique avait été telle, qu’il n’avait pas fallu moins de quatre ou cinq ans pour que la réaction commençât à se faire sentir, pour que les organes publics qu’il avait opprimés reprissent leur ressort et cherchassent à se réparer ; et encore ils ne le firent, comme il arrive d’ordinaire, qu’à l’occasion de mesures toutes particulières qui les irritaient personnellement.

1472. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Lorsque la paix fut rétablie, Mme de Motteville reprit auprès de la reine les habitudes de cette vie régulière, douce et grave, qui lui convenait si bien.

1473. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

Cet écrivain tombera à mesure que les choses sérieuses reprendront de l’ascendant et autant que la société se trouvera bien gouvernée ; mais toutes les fois qu’elle entrera en opposition contre le gouvernement, quel qu’il soit, Voltaire retrouvera tout son crédit, parce qu’il est fort amusant à lire pour ceux qui sont mécontents.

1474. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

On verra plus tard comment à Vienne, après 1830, dans une conversation familière qu’eut le maréchal avec le duc de Reichstadt, avec le fils de Napoléon, ce jeune homme de mystérieuse et pathétique mémoire saisit l’occasion de reprendre, de rectifier en quelque sorte la parole de son père, et de porter une consolation délicate dans l’âme du noble guerrier.

1475. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Le journaliste en lui, le pamphlétaire reprit le mousquet.

1476. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Les grandes affaires, dans lesquelles il fut bientôt engagé de plus en plus, lui ôtant tout loisir, il ne reprit son récit que sur les instances de quelques amis, dans son séjour à Passy, en 1784.

1477. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

répondit Rousseau, vous aurez la satisfaction d’en avoir six qui dépareront les six autres, car je défie que les copies que vous ferez faire approchent de l’exactitude et de la perfection des miennes. » — « Voyez-vous, reprit Grimm en riant, cette prétention de copiste qui le saisit déjà ?

1478. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

En philosophie, il le traite avec le dédain d’un homme qui n’en est pas resté aux demi-partis et dont l’incrédulité, du moins, n’est point inconséquente : Voltaire, au contraire, s’arrête à mi-chemin et, en continuant de mal faire, s’effraye par moment de sa propre audace : « Il raisonne là-dessus, dit Grimm, comme un enfant, mais comme un joli enfant qu’il est. » À partir de Tancrède, tout ce que Voltaire produit pour le théâtre lui paraît marqué du signe de la vieillesse ; mais, à sa mort, il se reprend à l’envisager dans son ensemble, et avec l’admiration qu’une telle carrière inspire ; il exprime très bien le sentiment de la décadence littéraire que, selon lui, Voltaire retardait, et qui va précipiter son cours : « Depuis la mort de Voltaire, un vaste silence règne dans ces contrées, et nous rappelle à chaque instant nos pertes et notre pauvreté. » Il écrivait cela à Frédéric (janvier 1784).

1479. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Chateaubriand ne traita pas de la sorte ceux qui riaient, il les attaqua ; il reprit l’offensive et parut dans la lice à la française, en combattant.

1480. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Chaque spectacle est dépeint en ses parties constituantes, marquées chacune par l’adjectif coloré qui correspond à sa perception ; puis, en une phrase générale, le tout est repris avec des termes où domine celui des caractères de forme ou de nuance, qui existe en le plus de parties.

1481. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Le père reprit : — Et toi ?

1482. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

l’histoire de la philosophie est le remède à ce grand mal, c’est à elle de réparer nos pertes, de recueillir dans le passé tout ce qui est perdu et bon néanmoins à reprendre, à conserver.

1483. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

Rapin, il tâche de le laver des reproches que Gueret & plusieurs autres lui ont fait ; mais il tombe lui-même dans plusieurs des défauts que ces critiques ont repris.

1484. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Puis elle se tut pour reprendre avec son importance et son essoufflement ordinaires, l’examen de l’actrice en voyage et du vaudeville en vogue, la grande affaire pour le public français !

1485. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

L’auteur des Études, et dans sa préface et dans vingt-cinq endroits de son livre, reprend l’idée de Benjamin Constant, la retourne, la commente, l’explique et l’applique.

1486. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Sa main, qui tremble quand il se donne une peine si lâche pour raturer l’Inquisition de l’histoire de son Ordre, reprit toute sa fermeté pour glorifier ces deux choses, dérision du monde : — la chasteté virginale d’un moine et les miracles d’un serviteur aimé de Dieu.

1487. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’inter-nationalisme »

Un corps social en faiblesse définitive peut tenter de s’isoler pour reprendre conscience de lui-même ou se laisser peu à peu envahir par les forces du dehors : dans les deux cas, son existence est condamnée.

1488. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

En effet, reprenez ces premières propositions : « Tout être a une fin.

1489. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

C’est plus tard, c’est quand la poésie devient une science littéraire, que, dans le Musée d’Alexandrie, dans la cage des oiseaux chanteurs nourris par les Ptolémées, loin des religieux anniversaires qui ramenaient l’offrande sacrée de la muse tragique, loin des triomphes patriotiques qui inspiraient sa voix, Callimaque, Apollonius, Lycophron, maîtres experts au métier de la poésie, feront indifféremment des hymnes aux dieux, des cantates aux rois, des tragédies, des épigrammes, et ne craindront pas même de reprendre en sous-œuvre et de versifier de nouveau ces grands sujets que s’était appropriés le génie aux jours de sa jeunesse créatrice, les Pélopides, Œdipe, Agamemnon, toute une part du répertoire d’Eschyle et de Sophocle.

1490. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Je ne suis pas éloigné de croire que vous avez raison, quand même, pour mon compte personnel, je ne vais pas aussi loin que vous dans la voie du néo-christianisme  Ce sont là des points que je reprendrai dans mes conclusions, mais que je tenais à indiquer ici, pour justifier le choix des sujets et l’ordre des chapitres. […] C’est ainsi encore qu’il discute avec une foncière honnêteté et une rare délicatesse de conscience les actes de certains personnages : est-ce qu’en tuant Iza, au moment où il se sentait repris par l’amour fatal qu’elle lui inspirait et où il allait s’avilir pour elle, Pierre Clémenceau, loin d’être héroïque, ne l’a pas sacrifiée à sa propre lâcheté ? […] Je blesse souvent ainsi des conventions reçues, des idées établies, les préjugés et le qu’en-dira-t-on dans lesquels la société vit tant bien que mal, qu’elle ne veut pas se voir reprendre, parce qu’elle en a l’habitude et parce qu’elle a horreur du dérangement. […] Que ce Dieu, s’il existe, garde son secret, qu’il se cache dans son éternité, derrière son ciel impénétrable ; quant à nous, tirons le meilleur parti possible de ce domaine terrestre qu’il ne peut pas nous reprendre et qu’il nous a fait payer si cher… » L’humanité poursuit son raisonnement, et les corollaires qu’elle en tire inquiètent M.  […] En sorte que beaucoup d’idées et de croyances, qu’on aurait pu croire tombées définitivement dans la défaveur, presque dans le ridicule, reprennent leur ancienne place ; en sorte que le culte de l’idéal, banni comme absurde, renaît sous des formes nouvelles ; en sorte que les jeunes gens d’aujourd’hui recommencent à célébrer la morale et la religion avec le même enthousiasme que les jeunes gens de 1848 mettaient à célébrer la science et la libre-pensée  comme le prouvent, entre bien d’autres symptômes, ces beaux vers de M. 

1491. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Ils ont peur que nous ne reprenions confiance. […] Le poète prenait son vol, le critique s’élance et le retient brusquement par les ailes et tous les deux reprennent pied sur terre. […] Nous pourrions alors reprendre un peu de confiance et nous dire que nous ne sommes pas si morts que cela. […] Bourget arrête de temps en temps le récit pour démonter son héros il le dévisse, nous fait toucher les fibres, puis le revisse, et alors le drame reprend. […] Le drame, interrompu, ne reprendra que plus tard.

1492. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Ce roman est l’histoire de Tamétomo, un héros du xie siècle, prenant parti pour un empereur dépossédé à la suite d’une révolte, et qui tente de reprendre le pouvoir. […] Les deux anciens fiancés sont repris d’un sentiment amoureux. […] Mais l’éditeur ment, car la plupart des dessins qui ont une valeur sont repris au volume intitulé : Hokousaï Gwakiô, Miroir des dessins d’Hokousaï. […] Derrière eux, une petite pagode, avec ses lions de Corée, ses petits Darma, et ses deux bouteilles de saké en laque, comme offrande aux dieux, — et aussi, comme offrande, sur les marches du petit escalier, un moment déposé, l’argent reçu par les femmes, mais qu’elles reprennent bientôt après. […] Mais il fait encore nuit et la barrière ne s’ouvre qu’à l’heure où les coqs chantent, lorsqu’un fidèle du prince a l’idée de monter sur un arbre, d’imiter le chant du coq, que reprennent tous les coqs de l’endroit, et la porte s’ouvre.

1493. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Puis ils firent le vœu et chantèrent le Pæan. » Xénophon reprit alors la parole et leur expliqua tous les motifs qu’ils avaient d’espérer. […] Michelet ; aujourd’hui l’on peut recommencer sans crainte : pour toucher le fond de cette nature si délicate et si étrange, il est bon de s’y reprendre à deux fois. […] On jette le livre de dépit, et on le reprend avec enthousiasme. […] Rien de tout cela n’étonne quand on se souvient qu’après la condamnation de Fénelon, un jour, disputant avec le duc de Charost sur Fénelon et Rancé, il cria : « Au moins mon héros n’est pas un repris de justice. » M. de Charost suffoquait. […] Elle les rencontre comme des chars sur la route ; elle y monte, sauf à les quitter, s’ils dévient ; elle les quitte, sauf à les reprendre après qu’elle les a quittés.

1494. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Par ce côté, il coïncide avec le mouvement d’idées et d’intérêts qui, arrêté d’abord par le 18 fructidor, reprit son cours et gagna de nouveau du terrain jusqu’au 18 brumaire, qui le retarda de quinze ans. […] Laissez-moi faire, je veux arranger cela. — Général, reprit Ducis en apercevant une bande de canards sauvages, qui traversaient un nuage au-dessus de sa tête, vous êtes chasseur voyez-vous cet essaim d’oiseaux qui fend la nue ? […] Nous l’avons dit, la conduite du gouvernement impérial n’était guère plus libre à cet égard qu’à l’égard de cette guerre perpétuelle, interrompue seulement par quelques trêves, pendant lesquelles les armées reprenaient haleine. […] Ce ne fut que vers l’avénement du directoire que, la période des destructions étant achevée, et le calme semblant aspirer à renaître, les études reprirent leur cours et la philosophie commença à reparaître. […] « Je ne la ferai pas, répondit le jeune professeur ; reprenez la chaire que vous m’avez donnée.

1495. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Bientôt cependant l’évidence reprenait ses droits ; il rassemblait ses souvenirs ; il passait en revue toutes les preuves muettes, tous les témoignages silencieux d’affection que Laure lui avait donnés, et la certitude d’être aimé ranimait toute sa jalousie. […] Chaque matin il quittait le gîte où il avait passé la nuit, chaque matin il reprenait son bâton de pèlerin ; ses yeux voyaient de nouveaux horizons ; il fatiguait, il brisait son corps avec acharnement ; mais il ne pouvait réussir à chasser de son cœur l’image adorée, et bientôt las de cette lutte haletante, il se prenait à regretter l’air que Laure respirait, les sentiers où elle imprimait ses pas, l’ombre qui l’abritait, les haies discrètes derrière lesquelles il s’était caché pour apercevoir son beau front, ou ses lèvres qu’un voile jaloux dérobait à peine à l’avide curiosité de l’amant. […] Je ne pense pas, comme la plupart des critiques italiens, qu’il n’y ait absolument rien à reprendre dans les Trois Sœurs ; je crois qu’il est permis, sans se rendre coupable d’irrévérence envers le génie, de blâmer certaines images, certaines comparaisons qui n’ajoutent rien à la valeur du sentiment exprimé, et qui ont le défaut de ressembler à de purs jeux. […] À l’avènement du christianisme, tout change d’aspect ; les sens ne sont plus divinisés ; le cœur et l’intelligence reprennent le rang qui leur appartient, et bientôt la poésie réfléchit fidèlement la révolution accomplie dans le domaine des idées religieuses. […] Il voulait savoir plus nettement, plus complètement ce qu’il était censé savoir, et, pour résoudre les doutes qu’il avait amassés dans sa mémoire, il n’hésita pas à reprendre successivement tous les éléments des connaissances humaines.

1496. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Cette seconde face de l’art d’écrire, trop méconnue de notre temps, supprimerait bien des livres inutiles, bien des récits fastidieux, si elle reprenait le rang qui lui appartient. […] Tous les noms glorifiés aujourd’hui par une foule ignorante et désœuvrée tomberaient en cendres, si la sobriété du style reprenait dans la littérature le rang qui lui appartient. […] Après avoir pleuré son moineau, mademoiselle Reine reprend son ourlet ou sa broderie. […] Seulement, et c’est ici que la critique reprend ses droits, la mesure qui éclate dans les Méditations est presque toujours absente des Harmonies. […] Quand le vieil aveugle de Milly lui parle des bruits sinistres venus de la grande ville, et lui demande s’il a repris l’œuvre sanglante de Robespierre et de Marat, il est trop facile de lui répondre.

1497. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Son mot, très joli, sur la timidité s’applique à lui : « La timidité est un défaut dont il est dangereux de reprendre les personnes qu’on en veut corriger. » — Et, en effet, elle est incorrigible. […] Le réel reprend toujours ses droits et sa revanche. […] Reprenons. […] Il expira le 16 mai 1899, sans avoir repris connaissance depuis le dimanche.

1498. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Chaque morceau, repris à part minutieusement, est traité selon la formule. […] Ce sont ceux-là que je reprends sans cesse. […] — Je ne trompe personne, reprit l’autre. […] Il reprit à franc étrier la route de Neuf-Brisach, où il arriva de bon matin, avant l’exercice. […] Il reprit peu de temps après les mêmes maximes dans une lettre à Sainte-Beuve.

1499. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Et il reprend : — Je veux vous montrer ce que nous avons de mieux. […] Il se retira dans la solitude, afin d’y méditer une vengeance et d’y reprendre des forces pour de nouveaux combats. […] Je souhaite qu’un narrateur, plus expert aux secrets du métier, reprenne le sujet qui m’a tenté et qui n’était sans doute pas proportionné à mes forces. […] James Bryce, un lettré comme sir George Trevelyan, devenir ministres ou sous-secrétaire d’État, sans que personne en fût scandalisé… — Parfaitement, reprit vivement mon interlocuteur. […] Et la course reprend.

1500. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Tantôt tu reprendras ta route Avec un cœur si pur, si jeune, si fervent, Qu’il s’émerveillera de tout, comme un enfant95… À travers Le Don d’enfance, Un chant dans l’ombre, Les Matins angéliques, La Solitude heureuse, passe le bon frémissement consolateur de la nature. […] Le symbolisme reprend ses droits avec André Fontainas, poète moins inquiet qu’habile et somptueux. […] Parfois, dans Pelléas et Mélisande ou Aglavaine et Sélysette, nous espérons la voir, enfin, céder à l’amour, mais elle reprend bientôt ses droits d’autant plus durement qu’elle eut l’air, un instant, de les abandonner. […] Le poète reprend un sujet qui, jadis, avait déjà tenté son inspiration. […] On l’y voit reprendre, en termes à peu près identiques, certaines pages de la Préface à son Théâtre, en y intercalant telles réflexions qui permettent de mesurer le chemin parcouru.

1501. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

. —  Pourtant, que mon pays ait besoin de moi, et me donne Elliot pour commandant, —  on entendra ma jambe de bois se démener au son du tambour1164. » Le chœur reprend et les voix ronflent : les rats effrayés se sauvent au plus profond de leurs trous. […] Elle l’a repris, et « tant que des deux mains elle pourra tenir son verre ferme, elle boira à la santé de son vieux héros. » J’espère que voilà du style franc, et que le poëte n’est pas petite bouche. […] Ils reprenaient ou arrangeaient les mètres et la diction du treizième et du seizième siècle.

1502. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Il n’y a à reprendre, dans ce morceau, que ce vers-ci : Ne vous informez pas ce que je deviendrai. […] Tout leur emploi est de s’effrayer ou de s’attendrir sur ce qu’on leur confie et sur ce qui arrive ; et, à quelques discours près qu’ils sèment dans la pièce, plutôt pour laisser reprendre haleine aux héros que pour aucune autre utilité, ils n’ont pas plus de part à l’action que les spectateurs. […] Un philosophe disserte contre le vice, un satirique le reprend aigrement, un orateur le combat avec feu ; la comédie l’attaque par des railleries, et elle réussit quelquefois mieux que les plus forts arguments.

1503. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Caro a repris à fond et a exposé l’ensemble de cette existence et de cette doctrine singulière en son temps47.

1504. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Je n’ai à le reprendre que d’avoir mal vu le dedans du royaume ; il dit que ce dedans est resté à peu près comme il était ; il se trompe, il est fort dépéri.

1505. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

C’est tout ce qu’il peut faire de tenir le prince de Bade en échec ; car dès qu’il est en force et à la veille de pouvoir tenter quelque chose de hardi, on l’affaiblit en lui retirant de ses troupes pour les envoyer à l’armée de Flandre ; on lui en rend dès qu’on le voit trop faible et en danger d’être accablé, mais pour les lui reprendre bientôt encore.

1506. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

La Jeune Captive célébrée par André Chénier n’était ni la marquise de Coigny, née de Conflans, ni sa fille la comtesse Sébastiani, mais, bien Mlle Aimée de Coigny, qui fut duchesse de Fleury et qui épousa depuis M. de Montrond ; elle avait repris son nom de famille, et elle n’en portait pas d’autre quand elle mourut le 17 janvier 1820.

1507. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Richelieu reprit à certains égards l’œuvre de Henri IV, mais en mêlant à son procédé quelque chose de tyrannique, car il n’était point roi, et, bien que tout-puissant de fait, il était à bon droit soupçonneux, comme toujours menacé.

1508. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Il a tracé de ce salon célèbre et de sa confusion première un piquant tableau : « Le salon de Mme de Staël se trouvait alors peuplé, disait-il, de quatre à cinq tribus différentes : des membres du gouvernement présent, dont elle cherchait à conquérir la confiance ; de quelques échappés du gouvernement passé, dont l’aspect déplaisait à leurs successeurs ; de tous les nobles rentrés, qu’elle était à la fois flattée et fâchée de recevoir ; des écrivains qui, depuis le 9 thermidor, avaient repris de l’influence, et du Corps diplomatique, qui était aux pieds du Comité de Salut public en conspirant contre lui. » « Au milieu des conversations, des actes, des intrigues de ces différentes peuplades, ma naïveté républicaine se trouvait fort embarrassée.

1509. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

J’y voudrais parfois un peu plus de repos, un peu plus d’air, d’espace, le temps de souffler et de reprendre haleine.

1510. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

J’en veux donner ici un exemple, rapporté à bonne fin, et je reprendrai ensuite le fil de mon raisonnement.

1511. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

D’ailleurs elle a de beaux yeux et est fort bien faite ; elle est blanche, a de beaux cheveux ; beaucoup de désir de plaire, remplie d’attentions ; de l’esprit, de la vivacité ; sentant parfaitement tout son bonheur ; souhaitant passionnément de réussir dans cette Cour-ci ; une très bonne santé, point délicate de corps ni d’esprit ; encore un peu enfant ; une extrême envie de bien apprendre le français ; demandant qu’on la reprenne sur les mauvais mots qu’elle pourra dire… » Après l’avoir vue de ses yeux, il adoucit quelques traits et y ajoute en bien : « Un beau teint, assez blanche, de beaux yeux bleu foncé, un assez vilain nez, des dents qui seront belles quand on y aura travaillé, la taille très jolie ; elle se tient un peu en avant en marchant ; un peu plus grande que Madame (Madame Henriette).

1512. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Malouet. reprit la reine, n’oubliez jamais son nom. » — Ce mot mérite de rester attaché au nom de Malouet dans l’histoire.

1513. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

— Mais si je me remets à regarder la terre, les transes me reprennent et, à la lettre, je crois tomber, et je glisse à genoux contre une porte ou contre la fenêtre.

1514. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Je me décidai donc à retourner à Landsberg et à reprendre ensuite la route de Creutzburg, pensant qu’il valait mieux arriver tard que de ne pas arriver du tout.

1515. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Après les Cent-Jours, Lamartine ne reprit point de service : une passion partagée, dont il a éternisé le céleste objet sous le nom d’Elvire, semble l’avoir occupé tout entier à cette époque.

1516. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Auber, qu’il reprit possession de cette aimable scène si française, qui semble désormais ne pouvoir se passer d’aucun d’eux.

1517. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Ampère, qui reprend les choses dès l’origine et les embrasse dans tout leur cours selon chacune des branches de leur développement, a cet avantage de n’omettre aucune des influences et aucun des précédents que les autres critiques n’ont saisis jusqu’ici que par un heureux hasard de coup-d’œil ou de réminiscence, et comme à la volée.

1518. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

C’est ainsi depuis longtemps dans les plus petites comme dans les grandes choses : Dufreny, avant Wathely, avait déjà tenté le genre des jardins dits anglais, qu’on a repris ensuite de l’Angleterre, tout comme Beaufort ou Pouilly nous est revenu par Niebuhr, comme le rationalisme de Richard Simon nous revient par Strauss.

1519. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

En un mot, s’il m’est permis de reprendre une image déjà employée, une fois entré en lice avec le roman historique, et le tournoi ouvert aux yeux des juges, il fallait tenir la gageure et ne pas recourir aux armes défendues.

1520. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

que je voudrais reprendre mes larmes ! 

1521. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Ces chantres agenouillés qui enragent, ou fuyant éperdus la main qui les bénit, cela est vrai d’une vérité si spéciale et si propre, que notre meilleur peintre de la vie ecclésiastique l’a repris dans un de ses chefs-d’œuvre : rappelez-vous l’abbé Tigrane en présence de son évêque.

1522. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Ayant une fois tâté de la croisade, il en a assez, et quand saint Louis reprend la croix et l’engage à faire de même, il répond, avec plus de sens que de zèle, que le meilleur moyen de servir Dieu, pour un seigneur, c’est de rester sur ses terres, et de protéger ses gens.

1523. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

De là vient qu’on peut reprendre sans scrupule les sujets des anciens : une fable de Phèdre, une tragédie d’Euripide, une comédie de Plaute.

1524. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Il donne à la France le spectacle de la faveur dont il jouit à l’étranger : il a repris dès 1757 une correspondance amicale avec le roi de Prusse ; à partir de 1763, il échange des lettres avec Catherine II ; il n’importe que les deux souverains se servent un peu de lui en politiques, pour mettre par son moyen l’opinion de leur côté ; le public qui croit voir Voltaire traiter d’égal avec les deux grandes puissances du temps, juge la petitesse du ministère français, qui le tient en exil loin de Paris ; il en prend du mépris pour le gouvernement, et du respect pour la philosophie.

1525. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

(La vision de ce suicide équestre est, soit dit en passant, une très belle chose. ) — Mlle Charlotte de Luc d’Estrelles, orpheline pauvre, s’est offerte un jour sans succès à son cousin Louis de Camors ; peu après, elle épouse pour sa fortune le général de Campvallon, puis ressaisit son beau cousin, l’oblige à se marier pour détourner les soupçons de son vieux mari, continue d’être à lui, est surprise une nuit par le général qui tombe foudroyé du coup, reprend et garde son amant épouvanté et qui ne l’aime plus, et tout cela sans l’ombre d’un remords  Certes ce sont là, Bathilde, Julia et Charlotte, trois grandes amoureuses : elles aiment absolument, elles aiment furieusement.

1526. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Molière reprend et calme la douleur qu’il a fait naître en faisant attester au brave milicien son inaltérable fidélité, et en lui faisant annoncer qu’il presse de tous ses vœux le jour de leur mariage.

1527. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Les sujets en sont ou empruntés à ces deux auteurs, et particulièrement à Boccace, auxquels nous ne faisons que reprendre notre bien, ou fournis par des anecdotes de mœurs contemporaines.

1528. (1890) L’avenir de la science « II »

Il n’en fut plus ainsi, aussitôt que l’humanité voulut se conduire elle-même et reprendre en sous-œuvre le travail instinctif des siècles.

1529. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

L’empire, dont ils reprirent l’idée pour leur compte, qu’était-il, sinon une façon de se rattacher à Rome, source unique de toute autorité légitime ?

1530. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Elle brûle, écrase, extermine ses adversaires ; mais, une fois son triomphe et sa tranquillité assurés, elle se reprend à imposer aux hommes et aux choses sa domination et le mouvement de révolte recommence.

1531. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Pour opérer ce triage, il suffit de reprendre une à une les questions que nous nous sommes posées pour faire l’analyse d’une œuvre isolée179.

1532. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

. — Je reprends la série des premières chansons.

1533. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Et en général, quel que soit le sujet qu’il traite, l’auteur remonte aux origines, aux causes ; il s’y complaît ; il reprend tout dès le principe, et il redescend de là jusqu’à l’extrême conclusion sans passer un seul anneau de la chaîne.

1534. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Elle fit si bien qu’insensiblement Mme de Caylus, jeune veuve, laissa le directeur en même temps que l’austérité, et reprit ses habitudes mondaines.

1535. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

En un mot, pour reprendre une comparaison précédente, elle ressembla à une personne qui est tombée un jour par mégarde du premier étage sans trop se faire mal, mais qui pour cela n’a pas mis et ne mettra jamais la tête à la fenêtre.

1536. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Ce sont ses revanches, et l’on ne s’explique pas qu’il avait été repris à soixante ans de l’envie de donner je ne sais quelle tragédie de Numitor, qui lui était restée en portefeuille.

1537. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

À force de présence d’esprit, d’émotion et de cordialité, il ramène à l’ordre ce corps d’armée, qui reprend les armes et le salue d’un dernier cri.

1538. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

. — « Vous n’en serez pas quitte pour ces deux grâces, monseigneur, interrompit M. de Valence ; car, outre la prêtrise et le diaconat, je vous demande encore le sous-diaconat. » — « Au nom de Dieu, reprit brusquement M. de Paris, dépêchez-vous de m’assurer que vous êtes tonsuré, de peur que vous ne remontiez la disette des sacrements jusqu’à la nécessité du baptême. » Ce n’est pas dans ses Mémoires que Cosnac raconte ces choses qui n’étaient que des gaietés et peut-être que des embellissements de sa conversation.

1539. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

reprendre la vie psychique, où retrouver le for intérieur, où ressaisir l’humanité de ces morts ?

1540. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Le genre admis, s’il était possible, il n’y aurait rien à reprendre.

1541. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Mais le vent passe dans les arbres, les feuilles sèches bruissent ironiquement, le cavalier reprend sa route et se souvient.

1542. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

. — Dégoûtante, reprend M. 

1543. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Je repris : — Et connaissez-vous le Cid ?

1544. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Combien de siècles se sont écoulés avant que les hommes dans les sciences et dans les arts aient pu revenir au goût des anciens, et reprendre enfin le simple et le naturel.

1545. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Je reprendrai le plan réduit, classe par classe.

1546. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Je ne sais si, à tout prendre, ils ne sont pas plus faits dans leur genre que les tableaux de l’artiste ; ici il n’y a rien à reprendre.

1547. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Comme dans la musique l’agrément de la mélodie vient non seulement du rapport des sons, mais de celui que les phrases de chant doivent avoir entre elles, de même l’harmonie oratoire (plus analogue qu’on ne pense à l’harmonie musicale) consiste à ne pas mettre trop d’inégalité entre les membres d’une même phrase, et surtout à ne pas faire ses derniers membres trop courts par rapport aux premiers ; à éviter également les périodes trop longues, et les phrases trop étranglées et pour ainsi dire à demi closes ; le style qui fait perdre haleine, et celui qui oblige à chaque instant de la reprendre, et qui ressemble à une sorte de marqueterie ; à savoir enfin entremêler les périodes arrondies et soutenues, avec d’autres qui le soient moins, et qui servent comme de repos à l’oreille.

1548. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

Amédée Pommier, le rude joueur de rimes, a fatigué de ses jeux jusqu’à la Grâce qui les a rendus si charmants, il faut que cette Grâce épuisée tombe aux pieds de la Profondeur et reprenne son rang derrière elle.

1549. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

De même, lorsqu’on décrète que tous les citoyens seront « également admissibles à toutes dignités places et emplois publics », on efface, — pour reprendre la formule de la Déclaration des Droits, — toute distinction autre que « celle de leurs vertus et de leurs talents » ; mais c’est précisément à seule fin de mettre cette distinction en relief qu’on veut effacer toutes les autres.

1550. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

La nation ingénieuse, jadis si forte, qui depuis tant de siècles a perdu son indépendance, n’avait pu sentir si près d’elle un exemple de nouveauté et d’audace comme celui de la France, sans être tentée de reprendre toutes les ambitions de la vie publique.

1551. (1925) Comment on devient écrivain

Sûr de son admirable palette, le poète-peintre reprenait la description déjà si désolée du château de la misère. […] Hugo interrompt son récit, l’arrête, le coupe de réflexions, de contemplations, qui durent parfois tout un chapitre, puis il le reprend… »‌ Parmi les éléments indispensables à la composition d’un bon roman, il ne faut pas oublier non plus la couleur locale. […] En vous voyant, il sera touché de pitié », comme si ce n’était pas son maître qui l’avait mise dans cet état… Après les imprécations romanesques de Paul apprenant le prochain départ de Virginie, avec quel art l’auteur reprend le ton des détails domestiques : « Je n’y puis tenir, dit Mme de La Tour. […] C’est qu’on s’aperçoit de jour en jour que l’histoire est mille fois plus passionnante que le roman. « Si j’avais le talent d’écrire l’histoire, disait Mérimée, je ne ferais pas de contes. » L’histoire abonde en situations dramatiques ; ses héros ont existé ; ils ont leur psychologie ; on peut discuter leurs crimes, réviser les légendes, reprendre les thèses et les problèmes. […] Newton ne voulait pas publier son Traité sur l’optique, à cause des objections qu’on lui faisait. « Je me reprocherais mon imprudence, disait-il, si j’allais perdre une chose aussi réelle que mon repos pour courir après une ombre. » On dit que Pythagore, ayant fait quelques remarques un peu rudes à un de ses disciples, celui-ci alla se pendre, et depuis ce temps le grand philosophe ne reprit plus personne en public.

1552. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Paul Valéry fut conduit par l’atmosphère même de ces années à reprendre dans une mine obscure le filon d’or de la poésie mallarméenne. […] On peut en faire remonter l’origine littéraire aux Goncourt ; mais l’influence considérable des Goncourt s’est arrêtée vers 1890, et c’est sous une tout autre figure que le symbolisme a repris et développé cet art du discontinu. […] Mais le grand roman, le roman-nature, pour reprendre l’expression de tout à l’heure, ce n’est pas cela, c’est de la vie, je veux dire quelque chose qui change et quelque chose qui dure. […] Le triple récit, brisé et repris, de M.  […] Il s’y reprend.

1553. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Malgré trois ou quatre livres absolument étonnants, je crois que les deux frères n’auront pas fait dévier notre littérature et que le beau fleuve dont ils ont troublé l’eau reprendra majestueusement sa course. […] Il va maintenant reprendre et varier ses sujets dans son Miette et Noré, une idylle simple comme la nature, où il ne se passe point d’événements : — les travaux des champs, les saisons, les monotones journées de campagne, — quelque chose de patriarcal et d’antique, l’éternel rustique milieu où se déroule un amour sans incident, un drame die cœur entre deux jeunes gens qui finissent par s’épouser, comme Hermann et Dorothée de Gœthe. […] Après avoir chanté son pays, il a repris la lyre pour nous donner cette fois de l’humanité plus générale et chanter ses propres souffrances, ses angoisses de penseur. […] Peut-on avoir du génie sans avoir du cœur ; se donner dans la fiction pour se reprendre dans la réalité ; mettre tant d’enthousiasme dans ses personnages et manquer même de pitié pour des femmes comme madame de Custine et madame de Beaumont ? […] On la reprend ensuite.

1554. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Aussitôt il redemande son bien à l’esclave, qui n’a rien pris, rentre dans le temple, reprend sa marmite et court la cacher dans le bois sacré de Sylvain. […] Toutefois, bien d’autres en avaient fait autant avant lui, et je ne vois pas ce qui, dans ce genre, devrait l’ériger en créateur unique et entièrement original… Nous allons examiner brièvement si Molière a vraiment réussi à perfectionner les pièces qu’il a imitées, en tout ou en partie, de Plaute et de Térence… Plusieurs des sujets de Molière ont tout l’air d’être empruntés d’ailleurs, et je suis convaincu qu’il serait possible d’en découvrir la source si l’on parcourait les antiquités littéraires de la farce ; c’est ce qu’atteste formellement le savant Tiraboschi : Molière, dit-il, a tellement tiré parti des comiques italiens, que si on lui reprenait tout ce qu’il en a emprunté, les volumes de ses Œuvres ne seraient pas en si grand nombre… Notre Hans Sachs avait mis en œuvre avec assez de gaieté l’idée de la scène du Malade Imaginaire, où l’on met l’amour de la femme à l’épreuve en supposant la mort du mari… Dans les farces mêmes que Molière a véritablement inventées, il ne laisse pas de s’approprier des formes comiques imaginées chez les étrangers, etc.

1555. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Mais au bout d’un instant l’artiste reprend la parole : il vous conduit au clocher, et dans le cliquetis des mots qu’il entasse, il donne à vos nerfs la sensation de la tourmente aérienne. […] Maintenant reprends haleine et essaye mon cor, Bill.

1556. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Tu auras été ivre de sécurité et de joie en voyant cette république, qui se craignait elle-même, abolir courageusement la peine de mort le lendemain de son avènement imprévu, de peur d’abuser jamais des armes que tous les régimes s’étaient transmises jusque-là les uns aux autres pour immoler leurs ennemis ; tu auras frémi d’espérance en voyant cette démocratie philosophique déclarer la paix au monde étonné ; tu auras eu le délire de l’admiration en voyant quelques citoyens obéis par le peuple et pressés par d’innombrables prétoriens de la multitude de perpétuer leur dictature ; tu les auras vus, au contraire, appeler la nation entière à se lever debout dans ses comices afin de remettre plus vite cette dictature à la nation représentant cette légitimité des interrègnes ; et quand la nation, relevée par la main de ces hommes de sauvetage, aura repris son aplomb et son sang-froid, tu n’auras eu pour ces citoyens, victimes émissaires de leur dévouement, que des calomnies, des mépris, des outrages, des abandons, pour décourager les abnégations futures, et pour montrer à l’avenir qu’on ne sauve sa patrie qu’à la condition de se perdre soi-même : mauvais exemple qui ne profitera pas à la nation. […] J’ajoute qu’il me parla avec une éloquence raisonnée et suprême dont je ne le croyais pas susceptible, qu’il éleva cette éloquence du dégoût jusqu’au pathétique ; qu’il s’attendrit lui-même jusqu’à l’émotion qui mouillait ses yeux ; qu’il serrait mes genoux entre ses genoux avec ce geste familier et pressant d’un homme qui veut conquérir un autre homme ; que je restai moi-même souvent sans réplique à ses instances ; que mes refus persistants et mes efforts pour me lever de ma chaise et pour me retirer de sa présence ne le découragèrent pas de me retenir et de recommencer ses instances ; qu’il renvoya deux ou trois fois ses aides de camp, et, entre autres, l’excellent comte d’Houdetot, qui entrouvrait la porte pour lui annoncer tels ou tels survenants et même les ministres ; qu’en sortant, pour aller présider un moment le conseil, il m’enferma à clef dans la salle d’audience, me conjurant en souriant de ne pas profiter de son absence pour m’évader, et de réfléchir jusqu’à son retour ; qu’il revint bientôt après reprendre l’entretien où il l’avait laissé, et qu’enfin, de guerre lasse : « Eh bien, me dit-il, ne vous ai-je donc pas convaincu ?

1557. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

« Il reprit un logement dans son ancien quartier, et s’y confina plus étroitement que jamais, n’en sortant qu’à la nuit close. […] « Pétrarque, ce grand maître dans la science du cœur et dans le mystère de l’amour, a dit au commencement de son Traité sur la Vie solitaire : « Je crois qu’une belle âme n’a de repos ici-bas à espérer qu’en Dieu, qui est notre fin dernière ; qu’en elle-même et en son travail intérieur ; et qu’en une âme amie, qui soit sa sœur par la ressemblance. » C’est aussi la pensée et le résumé du petit livre que voici : « Lorsque, par un effet des circonstances dures où elle est placée, ou par le développement d’un germe fatal déposé en elle, une âme jeune, ardente, tournée à la rêverie et à la tendresse, subit une de ces profondes maladies morales qui décident de sa destinée ; si elle y survit et en triomphe ; si, la crise passée, la liberté humaine reprend le dessus et recueille ses forces éparses, alors le premier sentiment est celui d’un bien-être intime, délicieux, vivifiant, comme après une angoisse ou une défaillance.

1558. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Avant que l’homme eût eu le temps de reprendre la parole, elle ajouta : — Je ne crois pas. […] Et, après un silence, elle reprit : — Je crois que je n’en ai jamais eu.

1559. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Pourquoi, dès lors, l’homme ne retrouverait-il pas la confiance qui lui manque, ou que la réflexion a pu ébranler, en remontant, pour reprendre de l’élan, dans la direction d’où l’élan était venu ? […] Ce dernier auteur rattache certaines de ses vues à celles que nous exposions dans L’Évolution créatrice et que nous reprenons, pour les prolonger, dans le présent chapitre.

1560. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Je ne reprendrai pas ici l’histoire du mouvement littéraire de cette période, romantisme, parnasse contemporain, renouveau lui-même du romantisme, un romantisme en avant où gronda le formidable vers de Leconte de Lisle, où chatoya et tinta celui de Théodore de Banville, où celui de Baudelaire gémit et luisit, flamme funèbre et chant frissonnant ; trinité révérée et vénérée d’où, sans conteste, procédèrent les premières œuvres d’une génération déjà mûre, très mûre, pensent et disent presque d’aucuns impatients, génération dont je suis, dont est Stéphane Mallarmé, dont sont d’autres encore, pleins, ceux-là, d’un talent resté dans son aspect d’antan moyennant les nécessaires modifications (en mieux sans doute aucun) qu’apporte le temps plus ou moins écoulé... […] Puis aux résignations comme divines et qu’il voit encore telle l’investit et lui dicta de nombreux poèmes mystiques, du plus pur catholicisme, comme ceci qui data toute une ère nouvelle, dans sa poésie et peut passer pour divin de sa vie pendant d’assez longues années ensuite desquelles, comme cela devait arriver, l’humanité trop tendue reprit ou crut reprendre quelque peu ses droits ou ses prétendus droits, d’où une série des volumes : Chansons pour Elle, Odes en son honneur, etc., où étaient célébrées des affections nouvelles sur des rhythmes appropriés.

1561. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Quand un État ébranlé change de forme avec violence, tous les États voisins jettent sur lui des yeux d’inquiétude et de crainte : ils ne se rassurent que lorsqu’il a repris des mouvements réguliers et constants. […] Son fils Télémaque lui représente que les assemblées où se traitent les affaires sont faites pour les hommes, et qu’elle doit reprendre ses toiles, ses fuseaux, ses laines et ses occupations domestiques. […] Mais tant de gravité religieuse ne dure pas longtemps : le poète élégiaque reprend bientôt son caractère. […] Nous avons abandonné la marche de l’auteur, pour admirer ses beautés : il faut la reprendre et la suivre jusqu’au bout.

1562. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Pourtant, malgré patriotique indulgence, Déroulède même trouvera-t-il pratique cette façon d’aller à la victoire : Le clairon — à sac ou besace Indiquant l’heure et les chemins — Nous fera reprendre l’Alsace Dût-on y marcher sur les mains ! […] Pourtant j’ai repris un peu courage et j’ai lu quelques feuilletons écrits par des femmes. […] Elle reprend : « Ce n’est pas la nue », et vante la nue. […] Mais elle se laisse reprendre au courant de la vie et finit par se donner à quelque misérable qu’elle méprise. […] Pourtant, après des sursauts plus violents, elle se reprend aussi ; elle aboutit, par un chemin plus long et plus cahoteux, à la même philosophie courageuse et à demi désenchantée, à la même constatation que la vie ne donne pas tout ce qu’on lui demande et que cependant il faut vivre sa vie : « L’âge de la jeunesse est comme la saison des fleurs.

1563. (1891) Esquisses contemporaines

La tâche du lecteur, celle de l’auteur surtout, en est beaucoup simplifiée : il est plus facile de composer un certain nombre de fragments que de dérouler un plan fortement conçu, plus facile aussi de lire des morceaux détachés que l’on peut laisser ou reprendre à son gré. […] Ceux-ci, toujours en présence, sans cesse enlacés l’un à l’autre, repris tour à tour et tour à tour abandonnés, demeurent chez lui en opposition perpétuelle et n’arrivent point à réunir en un tout harmonieux leurs exigences irréductibles. […] Il faut, pour y atteindre, consentir à ne s’abandonner jamais que pour se reprendre aussitôt, à ne se livrer que pour se ressaisir, à ne s’engager nulle part sans songer au retour. […] Nous ne saurions, on le conçoit, suivre l’écrivain dans le développement de sa pensée, ni reprendre après lui les points qu’il traite. […] Corrompue et affaiblie, la société s’écroule sous d’immenses catastrophes ; la herse de fer des révolutions brise les hommes comme les mottes d’un champ ; dans les sillons sanglants germent les générations nouvelles ; l’âme éplorée croit de nouveau ; elle reprend foi à la vertu ; elle retrouve le langage de la prière.

1564. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Reprenons. […] Il n’y a pas de type intellectuel, l’intelligence pure ne pouvant entrer directement en contact avec la vie ; tout son labeur, quelle qu’en soit la complexité apparente, se borne à prendre et reprendre éternellement connaissance du principe d’identité. […] Il nous est aussi impossible de revenir, au style d’Homère que de reprendre l’arc et le bouclier. […] L’introduction expose principalement les principes du vers libre, étude que l’auteur reprend et développe, au cours de ses portraits, quand il arrive aux principaux protagonistes de cette méthode. […] Mais sous l’influence du latin classique, le mot, au cours du dix-septième siècle, reprit son genre ancien ; les grammairiens crurent concilier l’usage et l’étymologie en concédant le féminin au pluriel amours.

1565. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

CharIton Bastian, reprend la parole, et M. de Varigny vient de traduire de l’anglais son curieux plaidoyer. […] Le moment de fureur passé, les mœurs reprennent leur train normal et, chose curieuse, les femmes, qui viennent de se comporter en bacchantes, marquent une grande réserve vis-à-vis des hommes. […] Les petites filles seraient plus sensibles encore que les petits garçons, et voilà les doutes qui me reprennent, car, au contraire des garçons, les filles ont une tendance à grossir leurs sensations et à faire montre d’une sensibilité exagérée. […] Quand on réussit à opposer au géant Ennui l’armée des nains Plaisirs, le géant étouffe les nains en quelques gestes et reprend sa pose lassée. […] Avoir un fonds solide de scepticisme, c’est-à-dire la faculté de se reprendre à tout moment, de se retourner, de faire face successivement aux métamorphoses de la vie.

1566. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Nous ne pouvons, cela va sans dire, les recueillir et les reprendre ici phrase par phrase ; nous avons d’ailleurs indiqué plus haut la source primitive de ces pensées en parlant de la prééminence absolue donnée à l’idée de beauté, et surtout de beauté plastique. […] Quand il reprend le vieux thème des amours du poète avec la Muse, et quand il félicite son ami, M.  […] Scrupuleusement, ils ont écarté les tableaux pénibles ou douloureux ; s’ils ont effleuré l’image de la mort, c’est avec des précautions infinies, et dans des termes qui ne pouvaient détourner la pensée du sentiment de béatitude absolue qu’ils cherchaient à faire naître. — Un artiste de notre époque reprend cette donnée, toujours belle et pure, mais usée et banale en tant qu’idée ; s’il veut encore qu’elle frappe les esprits, ce sera évidemment par une forme nouvelle que pourra seulement se racheter l’inanité du fond. […] Et dans les Poèmes en prose il reprendra la peinture du même sentiment avec une épouvantable énergie, comme dans la pièce intitulée : Assommons les pauvres 146, où il déclare s’être amusé à rouer de coups de poing et de coups de canne un misérable mendiant qui lui demandait l’aumône. […] Néanmoins, dans le livre où il s’essaye sous ce nouvel aspect, le tempérament exubérant, le caractère poétique n’ont pas perdu leurs droits ; on les sent toujours prêts à reprendre leur vol, comprimés mais non vaincus par la platitude d’un sujet vulgaire, et s’épanchant avec ampleur dès qu’une issue leur est ouverte.

1567. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Au contraire, si on définit la poésie romantique avec les romantiques eux-mêmes : « la réalisation de la beauté par l’expression du caractère », on voit que les symbolistes n’ont fait que reprendre les acquisitions du romantisme en les approfondissant et en les poussant vers l’intérieur. […] Lorsqu’on décompose une des pièces les plus tumultueuses de la Légende des Siècles, on remarque que souvent, pour reprendre une expression de Veuillot, les images d’Hugo « dansent autour de rien ». […] Notre génie français « reprit donc et modifia si bien ce qu’il s’était d’abord assimilé, que nos temps classiques recommencèrent la construction ogivale avec un inflexible et rationnel vouloir ». […] Tôt ou tard il reprend le cours de son rythme sûr et traditionnel qui fit sa gloire comme sa sagesse. […] Bien que cette idée de vie circule à travers tout le volume à la manière d’un leitmotiv repris en de multiples contrepoints, le premier livre intitulé Histoires de France est plus spécialement représentatif de la vie en soi.

1568. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Sitôt que le bruit de la rue et le trouble des esprits s’est un peu calmé, elle est rentrée en fonctions, et nous l’avons vue reprendre son discours au point où elle l’avait laissé. […] Or, dans Eugénie Grandet, les qualités sont au complet, les défauts existent déjà, mais en germe : la morale est à peu près respectée ; le bon sens n’a presque rien à reprendre, et le bon goût ne peut qu’applaudir. […] Mais, dans le Lys dans la vallée, où le roman reprend ses procédés ordinaires, et où le mysticisme, tout en gardant ses ailes, consent à poser le pied sur la terre, nous retrouvons M. de Balzac tout entier, avec ses deux inspirations extrêmes, se rejoignant par un côté : c’est aussi par le Lys dans la vallée que nous rentrons dans la partie vivante, c’est-à-dire dangereuse, de ses livres. […] c’était la gageure étourdie d’un artiste infatué de l’art pour l’art, transportant dans sa sphère les procédés de l’avocat, et croyant qu’un conteur peut plaider, dans la vie réelle, l’innocence d’un criminel, comme il embellit, dans le roman, l’infamie d’une courtisane ou d’un repris de justice. […] Hugo, si empressé en d’autres sujets de suivre et même de précéder la marche de son époque, paraît persuadé qu’en littérature il n’a qu’à reprendre au clou où il les avait accrochés le manteau de Cromwell et le pourpoint d’Hernani ; qu’il n’a qu’à rouvrir, à la page où il l’avait laissé, le catéchisme novateur du vers brisé et du mot propre.

1569. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Vers février 1795, Sieyès, qui pensait à reprendre avec un de ses amis, Duhamel, le Journal de l’instruction sociale conçu deux années auparavant en tiers avec Condorcet, avait demandé à Roederer sa collaboration pour l’économie politique, et celui-ci avait promis.

1570. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Mais Froissart, qui s’est écarté, rentre bientôt après dans son sujet, et par une réflexion assez piquante : « Ainsi adviennent souvent, dit-il, les fortunes en armes et en amours, plus heureuses et plus merveilleuses qu’on ne les pourroit ni oseroit penser et souhaiter. » Il se répète sensiblement en cet endroit, et a quelque peine à se remettre en train ; il recommence plus d’une fois à reprendre haleine ; on dirait qu’on est avec lui dans le flux et le reflux de la mêlée.

1571. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Le siège de Mons (mars 1691) vint interrompre cette légère intrigue à laquelle il prêtait un air de passion ; au retour, Lassay jaloux et supplanté n’eut qu’à rendre les lettres qu’on lui avait écrites, et à reprendre en échange les siennes qu’il nous a données50.

1572. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Il est « persuadé qu’à la guerre tout dépend d’imposer à son ennemi, et, dès qu’on a gagné ce point, ne lui plus donner le temps de reprendre cœur. » — Villars, chargé d’abord d’un détachement sur la Sarre et sous les ordres de Catinat, n’approuve point les idées craintives de ce maréchal.

1573. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Le jugement, ainsi retrempé à sa source, dût-il rester inférieur quelquefois à ce qu’on avait trouvé précédemment, y reprend du moins de la vie et de la fraîcheur.

1574. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

c’est trop fort, respectable serait assez. » Et il me raconta alors des particularités singulières, telles qu’on ne les savait bien que dans la famille des Débats, sur cet homme original, timide, fier, ennemi de tout joug, même conjugal, amoureux avant tout de sa liberté, jaloux de la reprendre au moment de la perdre, et qu’une circonstance fatale de jeunesse avait dû rendre plus réservé encore et plus retiré.

1575. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Personnage redouté, guerrier puissant, acharné, vrai démon, vrai diable à quatre, et qui sut se conquérir à lui seul une manière de couronne, deux faits surnagent et dominent dans sa vie d’exploits et de ruses, d’entreprises et de rapines : il a été, somme toute, et malgré ses alliances avec les mécréants, un reconquistador, un reconquéreur de l’Espagne sur les Arabes ; il reprit Valence et conçut le projet de faire plus encore ; — et aussi il fut l’objet de la part de son roi d’une persécution et d’une grande injustice, de laquelle il se vengea par des victoires réitérées, éclatantes.

1576. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Il est tel homme de lettres des plus célèbres en ce temps-ci, tel éloquent écrivain et historien qui bien souvent pourtant a heurté mon goût, froissé mes habitudes, et que j’ai été tenté mainte fois de reprendre assez vivement.

1577. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Mais aussi il n’est rien de respectable et de touchant (je reprends le mot, et, pour ma part, je sais aussi de tels exemples) comme de voir un homme, lui-même laborieux ou distingué dans son étude, dans sa profession, s’honorer d’une femme remarquable par un talent et un don qui la rend célèbre et qui ne la laisse pas moins aimable ; lui en permettre le libre et facile exercice, s’y prêter ; ne parler d’elle qu’avec respect et une sorte de modestie ; oser l’admirer et cependant rougir presque lui-même quand on la loue.

1578. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

nécessairement du pathos, ma chère maman, si j’entreprenais la description du spectacle que nous eûmes alors sous les yeux (la chute du Niagara).. » Il ne laisse pas cependant de bien raconter ce qu’il voit et de s’en tirer fort convenablement avec sa sincérité d’impressions sans enluminure ; mais il reprend plus sûrement sa supériorité dès qu’intervient l’étude morale : l’esprit sain, juste, délicat, élevé, retrouve ses avantages.

1579. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

— Et pour rompre un moment cette note continue, que nous aurons pourtant à reprendre, je veux citer, en finissant cette fois, une lettre d’un tout autre genre, toujours triste (car Mme Valmore était vouée aux tristesses), mais en même temps d’une grâce légère, d’une engageante et toute ravissante charité84.

1580. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Les hostilités allaient reprendre le 17.

1581. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

reprit l’académicien qui n’en revenait pas, Neptune, Thétis, Amphitrite, Nérée, de gaieté de cœur vous vous retranchez tout cela ?

1582. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

En 1815, époque bien critique pour le pays de Vaud, que Berne devait chercher à reprendre, mais que M.

1583. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Je reprendrai le Racine chrétien au complet dans mon ouvrage sur Port-Royal ; en attendant, je me borne à en tirer les remarques que voici : « Quelle erreur nous avons soutenue autrefois !

1584. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

J’y voyais aussi mon intérêt, car j’acquérais par une conduite assidue pendant sa maladie, et par dix nuits passées auprès de son lit, le droit de reprendre après sa guérison mon train ordinaire de vie.

1585. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

« Dès qu’il a repris ses sens, il entend des voix qui l’accusent ; guéri de sa blessure, il entend les mêmes voix… Ces voix lui répètent nuit et jour qu’il a trahi son devoir, qu’il est déshonoré, qu’il n’a rien de mieux à faire qu’à se tuer.

1586. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Mais le roi reprend sa femme, et Tristan s’en va errant aux pays lointains : les années passent, il aime encore, mais il doute, il se croit dupe et trahi, il se laisse persuader d’épouser une autre femme : le cœur tout navré de doux souvenirs, il prend comme une image de la bien-aimée une Yseult comme elle, et blonde comme elle.

1587. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

Mais quand on reprend le texte, quand on le lit dans sa plate pauvreté, ou se rappelle que ce débat est un lieu commun des serinons du moyen âge déjà exploité du reste au théâtre, et l’invention de Gréban perd de son prix, par l’insuffisance de l’exécution.

1588. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Il en veut aux réformés, il taxe leur orgueil, d’avoir cru tenir la vérité, il les reprend de ne pas avoir paisiblement réglé leur croyance sur la coutume, en une matière où nul ne sait rien certainement, d’avoir troublé le monde pour une idée de leur cervelle : mais il n’excuse pas les catholiques de les égorger.

1589. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

On en voit la preuve dans le roman, où Furetière362 reprend la voie — non de Scarron qui, avec son imagination exubérante et tout espagnole, est le bouffon du grand monde — mais de Sorel, un ennemi, celui-là, des emphatiques, des galants et des précieux.

1590. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Alors Otrépiev, comme réveillé en sursaut, reprend son rôle.

1591. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

L’ouvrage auquel appartient cette page, les Mémoires d’outre-tombe, écrits à différâtes époques de sa vie, mais repris, et, si j’ose dire, surchargés dans une dernière rédaction, ont eu la triste fortune de faire trouver l’orgueil de J.

1592. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Reprenons maintenant les deux séries S et S′, inverses l’une de l’autre, dont nous venons de parler.

1593. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Telle est la manière française ; on reprend trois ou quatre mots d’un système, suffisants pour indiquer un esprit ; on devine le reste, et cela va son chemin.

1594. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

reprend dame Guibourg, l’ennemi passe à votre portée et vous ne l’attaquez pas !

1595. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

On a repris pour les appliquer au livre ces paroles de l’Evangile : Vous connaîtrez l’arbre à ses fruits. — Le malheur est que les fruits du même arbre peuvent être singulièrement mêlés ; qu’il peut y en avoir côte à côte d’exquis et de pourris.

1596. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

N'a-t-on pas vu, dans mille circonstances, des maux occasionnés par la corruption des penchans désavoués ensuite par le regret, & réparés par un sincere retour vers le bien, aussi-tôt que la Religion a repris son empire dans le cœur du Coupable ?

1597. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

» reprend Lionnette irritée.

1598. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

La société verra qu’elle n’a raisonnablement rien à regretter ni à vouloir reprendre de ce bon vieux temps, et les écrivains verront aussi qu’ils n’ont pas trop à se plaindre du temps d’aujourd’hui.

1599. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Elle lui avait pardonné son injure, mais à condition de s’en ressouvenir et de la lui rappeler toujours : « Levez-vous, comte, je ne veux point vous tuer à terre, lui écrivait-elle quand il faisait semblant de se mettre à genoux : ou reprenez votre épée pour recommencer notre combat… » En pleine paix, en pleine amitié, un mot, une saillie soudaine de cette innocente railleuse, laissait deviner son ancienne rancune, et montrait bien qu’elle se sentait désormais sur lui tous les avantages.

1600. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

En entrevoyant ces témoignages d’énergie, de hardiesse, et d’une capacité qui pouvait utilement s’appliquer à l’État, on se reprend à déplorer le malheur des temps qui engagea ces tribuns précoces dans les tempêtes civiles, et qui les jeta tout d’abord dans le volcan.

1601. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Devant cette sommation de la fiction, Rodolphe reprend son véritable personnage.

1602. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Il s’interrompt un moment, puis reprend : « Ah !

1603. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

Reprenez la définition que j’ai donnée, et que je crois être assez juste, de la morale.

1604. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

L’exactitude, disait un homme d’esprit, est la vertu d’un sot ; cet homme d’esprit avait tort en cela ; mais il est au moins certain que ce devrait être la vertu d’un critique qui reprend dans un ouvrage les points et les virgules, et qui assaisonne sa censure de beaucoup d’invectives.

1605. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Maintenant, pour reprendre le cours régulier de notre analyse, quel est le but de M. 

1606. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Le corps conserve des habitudes motrices capables de jouer à nouveau le passé ; il peut reprendre des attitudes où le passé s’insérera ; ou bien encore, par la répétition de certains phénomènes cérébraux qui ont prolongé d’anciennes perceptions, il fournira au souvenir un point d’attache avec l’actuel, un moyen de reconquérir sur la réalité présente une influence perdue : mais en aucun cas le cerveau n’emmagasinera des souvenirs ou des images.

1607. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Bien longtemps après que les divisions par familles ont cessé de s’imposer officiellement à l’organisation de la cité antique, les descendants d’un même sang reprennent, à de certaines fêtes, la conscience de leur parenté153.

1608. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Pourquoi, parmi tant de souvenirs de l’Iliade repris et entraînés dans les flots du poëte thébain, n’a-t-il pas cité, du moins en preuve de l’unité d’Homère, un des plus beaux témoignages qui aient été jamais rendus par le génie à sa propre puissance, pour flétrir l’injustice et faire durer la gloire ?

1609. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

La route est tracée de même dans toutes les sciences : leur connaissance une fois bien acquise par cette méthode, il est aisé de reprendre la liaison de leurs parties, d’en considérer l’enchaînement et l’accord, et de juger, sans confusion, l’harmonie des divers principes qui rentrent les uns dans les autres, et coordonnent toutes les choses et tous les mouvements des êtres. […] Reprenons maintenant les mêmes mots au figuré, et nous jugerons par quelle affinité secrète chaque expression s’attire et s’allie en ces vers. […] Nous suivrons leurs séries dans cette décomposition, en commençant par la tragédie, et nous reprendrons successivement les autres d’après l’ordre de notre classification. […] On a vu de quel point la littérature moderne partit à son origine, et qu’il fut nécessaire de revenir aux préceptes de l’antiquité, afin de reprendre de là le fil des progrès de l’art, et d’avancer pas à pas. […] Ce n’est pas le moindre obstacle au plaisir que peuvent procurer les cours élémentaires, que la nécessité de reprendre les choses à leur origine et de répéter les vérités que personne n’ignore ; mais il faut, dans l’enseignement, se conformer à ce devoir.

1610. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Je voudrais, dans l’essai qui va suivre, où je me propose de reprendre l’essentiel du thème précédent, essayer d’être plus sincère. […] Qu’on agite le vate, on parviendra aisément à mêler les liqueurs ; qu’on le laisse reposer, elles reprendront toutes, lentement et d’elles-mêmes, l’ordre que leurs pesanteurs et leur nature leur assignent45. […] MM. de Goncourt reprennent avec aigreur, comme une des plus grandes sottises qui aient jamais été dites, ce mot de Dalembert : « Malheur aux productions de l’art dont toute la beauté n’est que pour les artistes !  […] C’est apparemment reprendre des idées surannées et des formes abolies, avoir des qualités littéraires qui, n’étant plus de saison, ne correspondent point aux goûts des hommes nouveaux. […] Un instinct trop juste avertit le catholique le plus conservateur que les vérités éternelles, modifiées dans leur forme par l’action lente du temps, ne reprennent jamais les visages successifs qu’elles ont abandonnés pour en revêtir d’autres, et que l’homme ambitieux d’agir sur ses contemporains doit indispensablement, fût-il l’un des anciens prophètes ressuscité, entrer dans leur esprit et parler leur langage.

1611. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Un autre esprit, nommé Rector, l’excusa : Hodgson était allé reprendre haleine. Je crois qu’il la reprend encore. […] S’apaiser, rêver un peu, rêver à peine, reprendre haleine avant de partir encore. […] Puis un autre poème reprend le thème ; il le modifie ; il le rend plus intime. […] Et, plusieurs fois, il reprend la comparaison de ces deux forces.

1612. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Un moi énorme, un moi à l’instar de l’homme, mais débordant de bonne enfance, mais pétillant d’esprit : « Que voulez-vous, reprend-il, quand on ne fait plus d’argent au théâtre qu’avec des maillots… qui craquent… Oui, ç’a été la fortune d’Hostein… Il avait recommandé à ses danseuses de ne mettre que des maillots qui craquassent… et toujours à la même place… Alors les lorgnettes étaient heureuses… Mais la censure a fini par intervenir… et les marchands de lorgnettes sont aujourd’hui dans le marasme… Une féerie, une féerie ? […] « Nicolas, c’était un peu le type de l’ogre, reprend-elle, mais nuancé par des choses de cœur comme chef de famille.

1613. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Rigaud Kair, capitaine au long cours, me témoignant son regret de ne pouvoir assister à mon banquet, sous la menace de reprendre la mer, au premier jour, et m’offrant « en remerciement de sa respectueuse gratitude pour les joies intellectuelles, que mes œuvres, compagnes fidèles de tous ses voyages, lui ont procurées », m’offrant un dessin de Pouthier, l’Anatole de Manette Salomon. […] Un ami, qui était là, part à sa place… Mais voici le curieux : le vent nous pousse juste sur la Varenne, et là un calme nous y arrête… Nous étions à huit cents mètres… j’entends une voix, qui m’appelle par mon nom… nous étions juste au-dessus du jardin de l’abbé… nous ne le voyons pas, mais nous voyons très bien sa maison… Un moment l’idée de descendre et de le reprendre, mon ami en ayant assez… mais le vent revient… Le lendemain, nous étions à cinq heures à Spa.

1614. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Il ne me resterait plus là-dessus qu’à reprendre moi-même le chemin de Rome et du Vatican pour interroger le Saint-Père sur la fidélité des souvenirs de M.  […] Bossuet l’a repris dans les deux premiers et dans le sixième de ses Avertissements aux Protestants.

1615. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

Il devenait superflu de refaire ou de reprendre cette tâche, qui a été d’ailleurs menée à bien par MM.  […] Comédie Parisienne, 1898 (repris sous le titre : l’Innocent, en 1902 au Théâtre Antoine).

1616. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

La parole extérieure est assujettie à certaines conditions, les unes physiologiques, les autres sociales : à parler trop vite, la langue s’embarrasse ; si l’on parvient, comme certains acteurs, à concilier une extrême volubilité avec l’articulation la plus nette, on est mal compris par des auditeurs dont on surmène l’attention ; pour parler distinctement, se faire bien entendre et bien comprendre, il faut parler lentement ; puis il y a la nécessité toute physique de reprendre haleine de temps en temps, la parole n’ayant lieu que pendant l’expiration, le larynx étant impropre à vibrer normalement durant l’aspiration. […] De même notre parole intérieure corrige souvent notre parole extérieure à peine prononcée, avant que nos organes vocaux aient repris la phrase en évitant cette fois le lapsus qui la gâtait.

1617. (1888) Études sur le XIXe siècle

Eugène Carré vient de reprendre les Poésies. […] On dit qu’il a changé de genre de vie, qu’il mange comme mange tout le monde, qu’il a fait connaissance de la veuve Bonaparte (il s’agit de la princesse Charlotte) et la trouve très aimable… » Mais le mal reprenait bientôt le dessus. […] Son père, on le sait, était un exilé napolitain, poète et critique, auteur de plusieurs ouvrages sur Dante et son temps, dont le plus connu, la Béatrice de Dante (publié en 1852), reprenait, à un nouveau point de vue, la thèse déjà ancienne de la non-réalité de Béatrice et des Dames célébrées par les poètes contemporains de la Vita Nuova. […] Mais au lendemain de l’apothéose, la critique reprend ses droits ; et un mois après ces solennelles funérailles, il serait aussi inconvenant de répéter les déclamations dithyrambiques qui les ont accompagnées, qu’il l’eût été de parler froidement de l’illustre poète au moment où chacun ressentait le deuil de sa perte. […] « — … Sentiments, repris-je, qui te rendraient digne de la médaille civique, surtout aujourd’hui où la guida d’amore est le registre du cens.

1618. (1895) Hommes et livres

III Le journal de Félix, et celui de Thomas, qui reprend ici ses avantages, s’ajoutent heureusement à la collection, qui ne sera jamais trop riche, des mémoires où des voyageurs étrangers ont consigné leurs observations et leurs jugements sur notre pays. […] De là la fausse nouvelle de la mort de Rodrigue, et cette pâmoison, que Chimène détrompée essaie de reprendre comme elle peut. […] Il se reprend plus d’une fois à la décrire ; et, en la décrivant, c’est l’état d’âme des Nicomède, des Sertorius et des Suréna qu’il analyse : Art. 148. — … Il est certain que, pourvu que notre âme ait toujours de quoi se contenter en son intérieur, tous les troubles qui viennent d’ailleurs n’ont aucun pouvoir de lui nuire, mais plutôt ils servent à augmenter sa joie, en ce que, voyant qu’elle ne peut être offensée par eux, cela lui fait connoître sa perfection. […] On reprend les distinctions dédaigneuses de Fénelon et de La Bruyère ; on fait les mêmes réserves que Boileau, et même ce qu’il y a de plus noble et de plus délicat dans l’œuvre de Molière, ce qu’on aime et admire sincèrement, on ne l’aperçoit qu’à travers la théorie de l’Art poétique. […] Il reprit l’ébauche de Molière et en fit d’après nature un dessin très poussé ; il rechercha tous les détails que le maître avait éliminés de ses larges études, accusant les moindres traits et les plus fines ombres.

1619. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Aujourd’hui, je reprends quelques-unes de mes assertions, je les détaille, et je les prouve ; je tombe dans des minuties, je suis technique, ennuyeux ; n’importe, excusez-moi par le motif. […] Ce thème d’un cœur mangé parut si beau, que voilà deux ou autres poëtes qui le reprennent et le paraphrasent. […] Puis, comme ce sénateur romain qui, seul au milieu d’un peuple ennemi, déployait le pan de sa robe et en laissait tomber la guerre, le légat reprit tranquillement sa route, sous la protection de cette inviolabilité du pontificat suprême. […] Avec Philippe-Auguste, elle reprit le goût des lettres ; et les plaisirs de l’esprit, arrangés comme on le pouvait alors, entrèrent dans ses délassements. […] Lorsque ces quatorze chevaliers scolastiques eurent passé, le tenant reproduisit lui-même toutes les questions ; puis il les reprit, et avec une infinie variété d’arguments, terrassa chacun de ses quatorze adversaires10.

1620. (1929) La société des grands esprits

Çà et là les fureurs reprennent contre ses têtes de Turc, Boniface et autres. […] Il avait formé une longue parenthèse, après laquelle le monde affranchi reprenait sa vie normale interrompue pendant dix siècles. […] Descartes reprend l’avantage sur Platon par la puissance de son génie scientifique, d’ailleurs mieux servi par les circonstances, étant venu après Copernic et contemporain de Galilée. […] Après l’équipée de Francfort, et une longue rancune, assez justifiée, de Voltaire, la correspondance reprit, mais ils ne se revirent jamais. […] Il reprend son Faust, mais il l’avait commencé dès sa première jeunesse : Schiller n’y est pour rien, il avoue même sa surprise, et les conseils qu’il risque à ce propos sont assez naïfs.

1621. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Du moment que la pensée et la volonté ne sont plus que des phénomènes matériels, il est encore évident qu’il ne peut y avoir pour l’homme rien à espérer et rien à craindre au-delà du tombeau : molécule un instant animée d’une vie propre, il est, à l’heure de la mort, repris et emporté par le torrent de la vie universelle ; accident fortuit, il rentre au sein de la substance infinie ; étincelle éphémère, il disparaît absorbé dans le foyer de la lumière éternelle. […] » Dans un gros roman, Les Mémoires de deux jeunes mariées, à bon droit dédié à Mme Sand, M. de Balzac, qui avait fini par donner aussi dans le roman philosophique, a repris tous ces sophismes, toutes ces déclamations. […] Près de toi, rien de moi n’est resté, « Et ton amour m’a fait une virginité 115. » Ce type de la courtisane purifiée, réhabilitée par l’amour, le même écrivain l’a repris et développé dans Angelo, où il le revêt de tant de grandeur morale, de noblesse, d’héroïsme, que tous les autres caractères du drame pâlissent devant lui. […] Du point de vue nouveau où nous voulons nous placer, nous allons voir le théâtre reprendre son importance, et souvent occuper le premier rang. […] On serait tenté de croire que ce n’est là qu’une boutade poétique du brillant écrivain, si, dans un drame qui a suivi Stello d’assez près et qui a pour sujet-la mort de Chatterton, il n’avait repris cette théorie, avec de nouvelles et plus violentes attaques contre la société.

1622. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

reprend Don Juan, est-ce que ce mendiant est à craindre ? […] On peut la deviner, tant c’était un homme de bon sens, cet Aristophane, mais enfin on ne dit pas ce que deviennent les partageux de cette comédie ; on n’a que le commencement de leur cantique et il faut bien s’en contenter ; seulement, à l’acte suivant, on voit que le poète comique a repris le dessus et qu’il accable, de son ironie et de son mépris, le grand système ! […] Il faut dire aussi que si l’on veut soumettre ce drame même à la critique, la critique aura beaucoup à reprendre.

1623. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Quand, vers la Renaissance, la nature opprimée s’est redressée et a repris l’ascendant, elle a trouvé devant elle pour la rabattre la vieille doctrine ascétique et mystique, non-seulement avec sa tradition et ses institutions maintenues ou renouvelées, mais encore avec le trouble durable qu’elle avait porté dans l’âme endolorie et dans l’imagination surexcitée. […] Quand les Athéniens plusieurs fois vaincus eurent décrété la mort contre celui qui parlerait de reprendre Salamine, Solon, en costume de héraut, le chapeau d’Hermès sur la tête, parut soudainement dans l’assemblée, monta sur la pierre où se tenaient les hérauts et récita avec tant de force une élégie, que la jeunesse partit sur-le-champ « pour délivrer l’île charmante et détourner d’Athènes l’opprobre et la honte ». […] Le goût de la parure qui distingue le palicare et qui se montre avec tant d’innocence dans la jeune Grecque, n’est pas la pompeuse vanité du barbare, la sotte prétention de la bourgeoise, bouffie de son ridicule orgueil de parvenue ; c’est le sentiment pur et fin de naïfs jouvenceaux, se sentant fils légitimes de vrais inventeurs de la beauté. » (Saint-Paul, par Ernest Renan, p. 202.) — Un de mes amis, qui a longtemps voyagé en Grèce, me raconte que souvent les conducteurs de chevaux et les guides cueillent une belle plante, la portent délicatement à la main toute la journée, la posent à l’abri le soir au moment de la couchée et la reprennent le lendemain pour s’en délecter encore.

1624. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

En 1783, il eut l’idée de faire quelques changements à Werther : « J’ai repris dans des heures calmes mon Werther, et, sans toucher aux parties qui ont fait tant de sensation, je pense le hausser de quelques degrés.

1625. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

reprit le spirituel auteur ; nous donnons tout au public, il ne nous reste plus rien pour nous-même. » Ce n’est là qu’un mot d’homme d’esprit.

1626. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Je n’eus donc, pour ce chapitre de Volupté qui commence par ces mots : « Quand on entre au séminaire, etc. », qu’à reprendre les paroles mêmes de l’abbé Lacordaire et à les faire entrer dans le tissu de mon récit, on y changeant ou en y adaptant çà et là quelques particularités et en opérant les soudures.

1627. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Ils n’eurent pas le temps d’y réfléchir, de reprendre et de remanier leurs idées de gouvernement et de constitution.

1628. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Diderot dit que c’était une des plus puissantes affections de l’homme : « Un cœur paternel, repris-je ; non, il n’y a que ceux qui ont été pères qui sachent ce que c’est ; c’est un secret heureusement ignoré, même des enfants. » Puis continuant, j’ajoutai : « Les premières années que je passai à Paris avaient été fort peu réglées ; ma conduite suffisait de reste pour irriter mon père, sans qu’il fût besoin de la lui exagérer.

1629. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

On se révolte, il est vrai, de temps à autre, contre ces belles réputations simples et hautes, conquises à si peu de frais, ce semble ; on en veut secouer le joug ; mais, à chaque effort contre elles, de près, on retrouve cette multitude de pensées admirables, concises, éternelles, comme autant de chaînons indestructibles : on y est repris de toutes parts comme dans les divines mailles des filets de Vulcain.

1630. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

» L’imitation de l’antique, au xvie  siècle, ne saurait durer bien longtemps sans détonner ; et, bon gré mal gré, on se reprend à dire avec Voltaire : « Nous ne sommes que des violons de village auprès des anciens. » Revenons à nos poésies.

1631. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

On peut dater de Law ce grand essor des entreprises, du négoce, de la spéculation et des fortunes ; arrêté par la guerre, il reprend plus vif et plus fort à chaque intervalle de paix, après le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, après le traité de Paris en 1763, et surtout à partir du règne de Louis XVI.

1632. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Maury, reprend alors la chaîne de ses idées interrompues par la veille.

1633. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

Parfois la conscience de l’honnête homme reprenait sa respiration, tant il y avait de malaise dans cet air où les sophismes se mêlaient aux vérités.

1634. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

On la reprit pour Phèdre : une cabale dirigée par la duchesse de Bouillon, le duc de Nevers son frère et Mme Deshoulières fit applaudir la Phèdre et Hippolyte de Pradon et siffler la Phèdre de Racine pendant les premières représentations.

1635. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Il résulte pourtant de récents travaux que, dès 1793, sous le régime de la séparation de l’Église et de l’État, le clergé avait repris le culte public.

1636. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Par là elle reprend toute son importance, elle se complique et s’amplifie.

1637. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Le travail ne put être repris qu’un an plus tard, et la partition exigea une année et demie environ (Glasenapp, Tappert).

1638. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Wagner se remit à Siegfried après avoir terminé la composition du second acte, il reprit son projet de Tristan et, pendant deux ans, jusqu’à l’achèvement complet de l’ouvrage, en 1859, il s’y voua entièrement.

1639. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Mais un seul artiste a tenté de reprendre les sujets même de Wagner et de traduire dans la langue tout originale d’un autre art les merveilleuses significations des drames wagnériens.

1640. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

J’enlève le cadran, tout l’extérieur, rien ne change ; j’arrête le pendule, tout s’arrête ; je le remets en mouvement, tout reprend ; je tire un poids avec force, je vois les aiguilles courir, les sons se précipiter.

1641. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Puissance de l’imprécation consommée, exécration du fratricide et déploration des frères entre-tués, chute d’une maison royale abattue dans son propre sang, l’inceste qui a engendré tous ces maux, rappelé par un cri jeté vers la mère « malheureuse par-dessus toutes celles qui ont conçu sur la terre » : tel est le thème pris et repris par ces voix pleurantes.

1642. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Un jour cependant on le prie de le reprendre.

1643. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Alors on reprenait, dans les classes, l’étude de l’Évangile, et mon cousin lui disant : « Moi, je ne veux pas l’apprendre !

1644. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Mais ces choses mêmes, lorsque le temps anéantit leur utilité, reprennent une vie mystique.

1645. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

En s’élevant à cette fonction, le son, état faible, est dégagé peu à peu de toute association localisatrice ; dépouillé des caractères de l’extériorité, il reprend, avec l’apparence d’une pure succession, son état primitif, que la première opération lui avait fait perdre.

1646. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

… C’est qu’il n’était critique que de pure description et d’infatigable analyse niant les principes tout aussi bien en esthétique qu’en morale et en gouvernement, cet homme que des esprits qui ne connaissant pas plus Goethe que lui, appelaient hier le plus grand critique qui ait existé depuis Goethe… Sainte-Beuve a toujours repris toutes ses idées en sous-œuvre pour y ajouter ou y retrancher, tant elles lui semblaient incertaines !

1647. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Ainsi, lorsque la Fontaine a puisé à son tour chez Bocace, il n’a fait que reprendre à l’Italie ce que celui-ci avoit emprunté à la France.

1648. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Aussi bien, le peu de bon qu’il pouvait y avoir chez eux, allez-vous voir que Corneille, — grand emprunteur, je le dis en passant, comme tous les grands inventeurs, — a bien su le reprendre… Le reste n’est que de l’érudition, et nous ne sommes pas ici pour faire de l’érudition. […] Que le Tage et le Pô, contre toi rebellés Te reprennent les biens que tu leur as volés ! […] Éditeurs et biographes, commentateurs ou critiques, feuilletonistes, amis ou adversaires, je n’en connais pas un qui n’ait cru devoir s’expliquer sur Tartufe ; c’est le pont aux ânes des Moliéristes ; et, je puis bien le dire sans en être repris, si je l’ai moi-même une ou deux fois traversé. […] La muse reprit ses sens ; les cendres de Corneille et de Racine se ranimèrent, et leur successeur fut placé sur le trône entre les deux tombeaux. […] Dans l’intérêt même, non seulement de la littérature, mais de la civilisation, il était donc bon, il était nécessaire que les précieuses reprissent leur tâche interrompue par Molière ; et justement, pour les y aider, elles n’allaient pas trouver d’auxiliaire plus dévoué que notre Marivaux, d’allié plus utile que l’homme dont le nom même est devenu synonyme de tout ce qu’une certaine manière de dire les choses leur donne parfois de bizarrerie, mais si souvent aussi de grâce provocante et coquette, de charme insinuant ou subtil, d’agrément qui pique ou qui réveille, et de profondeur psychologique.

1649. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

C’est ainsi qu’il reprend pour son compte personnel, croyant les avoir inventées, certaines thèses que l’on peut trouver tout au long exposées dans les écrits de Wagner, ou, en remontant plus haut, dans ceux de Schopenhauer et de Schiller, sans parler de bien d’autres penseurs du commencement de ce siècle. […] Les symboles, qui étaient une représentation figurée des lois naturelles, tendent alors à reprendre une forme concrète, sensible. […] Les faits même la démentent : Mozart est bien plus loin de nous que le maître de Bonn ; il n’y a aucune apparence qu’il reprenne jamais le complet et absolu empire qu’il exerça au début de ce siècle. […] Pour reprendre la définition de Herder : tandis que les symboles des autres arts ne sont que des images, les symboles de la musique, — suite mélodique de sons, harmonie, mouvement et rythme, — sont non pas l’imitation des vibrations de l’âme, mais ces vibrations mêmes rendues sensibles et extériorisées. […] Ici, au contraire (dans son œuvre à lui), elle est en vérité la partie qui dans le principe était tout ; elle se sent de nouveau appelée à reprendre son antique dignité de source (Mutterschooss) même du drame.

1650. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

. — Toutes ces présomptions se confirment lorsqu’on opère sur des animaux vivants ; il suffit de reprendre les expériences précédentes125 ; après qu’on a enlevé les lobes cérébraux, si l’on conserve le reste de l’encéphale, les sensations pures subsistent, comme on l’a vu ; mais elles subsistent seules. […] Dès que la pression cesse, dès que la pièce d’os est relevée, la connaissance et la mémoire reviennent fréquemment ; on a même vu des malades reprendre la série de leurs idées au point juste où la lésion l’avait interrompue. » Après une commotion cérébrale129, « il y a parfois perte complète de l’intelligence.

1651. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Pour voir de quels éléments il se compose, reprenons notre premier exemple. […] Le lecteur les a vues quand nous avons montré la persistance sourde des images, leur vie latente, leur état rudimentaire, l’effacement qu’elles subissent, souvent pendant des années entières, et la prédisposition organique qui les conserve à l’état hibernant ou nul, comme la vie d’un rotifère desséché, jusqu’au moment où les cellules corticales en qui cette prédisposition est établie reprendront leur jeu, propageront leur danse et ramèneront l’image correspondante au premier plan cérébral.

1652. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Son livre sera l’histoire d’un mari qui pardonne, et il s’étend sur la bêtise de tuer, pour l’homme qui aime, et qui détruit à jamais l’objet de cet amour. « Oui, reprend-il, ce sera une œuvre de mansuétude. » Et il mettra dans un coin de ce livre de pardon, toutes les notes qu’il a prises derrière les persiennes fermées de son beau-père, devant cette fontaine, à un carrefour de routes : notes écrites au crayon, où il fixait, comme un peintre, les mouvements, les poses, les attitudes des pauvres errants, et pour ainsi dire la mimique de leurs tergiversations, devant l’énigme et la chance des chemins, s’étendant devant eux. […] Je recours à l’Odéon, à l’instant où l’on reprend, une seconde fois, le dîner des sept petites filles, qui avec le bruit, les rires, la jacasserie qu’y a introduits Porel, sera bien certainement un des clous de la pièce5.

1653. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Puis le vol reprend, reprend sans cesse, et il semble qu’il ne s’arrêtera jamais : chaque vers a la rapidité d’un coup d’aile, l’éblouissement d’une vision.

1654. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Quand nous parlons à haute voix, la parole intérieure n’est pas pour cela absente ; elle ne se tait qu’à demi, et par intervalles ; quand nous reprenons haleine, quand nous marquons par de courts silences les points et les virgules de nos phrases, nous l’entendons : elle nous rappelle la trame de notre discours, elle nous dicte les mots qui vont suivre ; elle sert de guide, ou, pour mieux dire, de souffleur à la parole extérieure. […] Nous reprenons les références de cette énumération, les notes de Egger étant parfois imprécises : Antoine Charma, Essai sur le langage, Caen, Chalopin, 1831 (Egger renvoie à la 2e éd. de 1846).

1655. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Le citoyen dans ce système ne se donne pas, il se prête et se reprend sans cesse ; il semble se louer à l’année. […] — Autrement dit, c’était l’aristocratie qui reprenait ses anciennes formules et les opposait à la société nouvelle. — Non point l’aristocratie, mais le patriciat. […] Partir d’un axiome, et déduire, déduire encore, déduire toujours, sans jamais rien admettre qui ne soit contenu dans le principe primitif ; de temps en temps, quand, par exemple, on commence un nouveau livre, reprendre l’axiome, le poser à nouveau, dans les mêmes termes, et fournir une nouvelle série de déductions : voilà, non pas la méthode de Bonald, mais sa façon même d’être au monde. […] Il a, par exemple, cette idée, ce sentiment plutôt, qu’en 1800 c’est l’étude de l’homme moral qu’il faut reprendre, pour y appuyer toute théorie tant sociale que religieuse, comme sur une base nouvelle, ou renouvelée. […] Le patriotisme moderne date de 1792, et, une fois ressuscité, il n’a pas tardé à reprendre, très naturellement, son ancienne forme, et s’est attaché à Napoléon comme à la personnification de la France vengée et glorieuse.

1656. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Il reprend son œuvre spontanée, tout enfantine et décousue, à la fois incomplète et surabondante ; il la fortifie et la lie ; il l’émonde et l’achève ; il y démêle son idée maîtresse, pour l’en dégager et la mettre au jour. […] Il reprend les armes, défait le méchant roi. […] Il en aime jusqu’au langage ; il reprend les vieux mots, les tours du moyen âge, la diction de Chaucer330. […] L’un, avec un soufflet énorme, aspirait l’air sifflant,  — puis, avec le vent comprimé, enflammait la braise ; — l’autre ramassait les brandons mourants — avec des pinces de fer, et les arrosait souvent — de flots liquides pour apprivoiser la rage du furieux Vulcain,  — qui, les maîtrisant, reprenait sa première ardeur. —  Quelques-uns enlevaient l’écume qui sortait du métal,  — d’autres agitaient l’or fondu avec de grandes pelles ; — et chacun d’eux peinait, et chacun d’eux suait.

1657. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

De là l’échec de Brunetière, mais un échec instructif, un échec qui ne pouvait advenir qu’à un grand critique, qui nous met sur la voie d’une vérité plus souple et plus vive, et qui doit nous exciter à reprendre d’après de nouveaux termes le problème éternel des genres, comme on reprend aujourd’hui dans tous les domaines, les autres problèmes de l’évolution. […] Alors, un Lamartine se drape inépuisablement dans la riche étoffe de son Mâconnais ; un Hugo, fils d’officier et qui n’a eu pour berceau que les fourgons de la Grande-Armée, devient non seulement le poète des grands mouvements parisiens, mais le romancier de Paris, avec Notre-Dame (il ne fera dans les Misérables que reprendre son bien aux Mystères de Paris). […] Brunetière a repris ce Génie.

1658. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Dans le cas où sa pièce ne serait pas agréée, il priait qu’on l’avisât de la même façon ; il la ferait reprendre. […] « Par un complet et brusque revirement de ses pensées, Pierre Kerbiriou songeait en ce moment que tout le succès de ce Nédélek Goalen venait peut-être de ce que l’Église, austère et rigide, défiante des hérésies, montre un Dieu trop en dehors de ces choses, un Dieu abstrait que ne peuvent que difficilement comprendre ces âmes enfants des pêcheurs et des humbles. » Je passe quelques pages ; le recteur, qui a vaincu la résistance de Reboutou, reprend la route de Camaret : « Des doutes recommençaient à l’assiéger. […] En riche inconsidéré, il a follement dépensé pour un premier amour tout ce qu’il possédait de tendresse et d’illusions dans le cœur, et quand, s’apercevant qu’il avait fait fausse route, il a voulu recommencer l’expérience, il s’est aperçu que la nature lui avait repris cette faculté magique qui transforme tout et enveloppe l’objet aimé du charme même qu’il n’a pas. […] Plus loin, les cierges se rallumaient, recommençaient leur marche vers le ciel, par les lacets compliqués, sans cesse interrompus et repris. […] Doué d’une rare sensibilité de compréhension, d’une imagination de poète, il excelle à saisir dans l’invisible les ombres gaies ou tristes qui s’y sont réfugiées, à les pétrir comme ferait un statuaire de sa glaise, jusqu’à ce qu’elles aient repris corps, et nous les montre marchantes, souriantes, pleurantes, vivantes de la vie qu’il vient de leur redonner.

1659. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

L’art est un élan, un besoin de la nature intérieure, repris par une certaine application, que ressaisit et domine à son tour l’impulsion créatrice, jusqu’à l’achèvement. […] J’ai eu plusieurs discussions, à ce sujet, avec l’auteur de la France juive ; et quand, après un copieux étalage des arguments fusteliens, je croyais l’avoir convaincu, il reprenait, riant dans sa barbe et tisonnant son feu : « Tout de même, mon ami, le prolétariat actuel continue la servitude de nos pères gaulois. […] Reprenons, une à une, les pièces de ce fagotage, ces fragments épars, qui ont livré la pensée française et sa traditionnelle clarté à toutes les incursions d’un romantisme idéologique, non moins attristant et funeste que le romantisme littéraire. […] Le dogme de l’association des idées, venu de la philosophie écossaise, et repris par la philosophie anglaise, puis la thèse plus que contestable de l’Inconscient, venue de la philosophie allemande, augmentèrent encore la confusion. […] Le terme, injustement bafoué, vilipendé, honni, de Réaction doit être relevé et repris hardiment, si l’on veut donner la chasse à l’erreur sanguinaire, si l’on veut ramener, ici et ailleurs, la vraie paix et les institutions et notions de vie, avec la ruine des notions et institutions de mort, honorées au XIXe siècle.

1660. (1924) Critiques et romanciers

C’est une idée qu’il va reprendre, ah ! […] J’peux pourtant pas laisser gâter ma viande… » Les deux hommes sont embarrassés… Et, par hypocrisie, j’en passe… « Si j’reprenions une autre bouteille… » C’est la conclusion provisoire du maître Poivret. […] D’ailleurs, les poètes de la Pléiade auraient pu, en leur temps, publier eux aussi leur Petit glossaire : car ils reprenaient de vieux mots hors d’usage et forgeaient un vocabulaire nouveau. […] Vous ne renoncez point à l’Alsace ni à la Lorraine : reprenez-les. […] Il revient ; et Lisée n’ose pas le reprendre, avant reçu les trois cents francs du marché.

1661. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Ce qu’il y a de certain, c’est que, la croyant plus mal, M. de Talleyrand était accouru, et il avait paru étonné de la trouver passablement : « Que voulez-vous, dit-elle, c’est d’un bon effet pour les gens. »  M. de Talleyrand, après un moment de réflexion, reprit : « Il est vrai qu’il n’y a pas de sentiment moins aristocratique que l’incrédulité52. » La duchesse avait donné à sa fille, pour lui enseigner la religion, un jeune abbé, homme d’esprit et dont la réputation commençait à s’étendre.

1662. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

La partie profonde de son âme était (pour me servir d’une expression de Valérie) comme ces sources dont le bruit se perd dans l’activité et dans les autres bruits du jour, et qui ne reprennent le dessus qu’aux approches du soir.

1663. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Je veux qu’on imite les anciens, a-t-il écrit en tête d’un petit fragment du poème d’Oppien sur la Chasse 56 ; il ne fait pas autre chose ; il se reprend aux anciens de plus haut qu’on n’avait fait sous Racine et Boileau ; il y revient comme un jet d’eau à sa source, et par-delà le Louis XIV : sans trop s’en douter, et avec plus de goût, il tente de nouveau l’œuvre de Ronsard57.

1664. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Magnin en disant : « Pour moi, je vais reprendre mon fusil que j’ai laissé ici près, et me battre. » Il revit pourtant dans la matinée M.

1665. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Ses craintes réalisées, et dans toute l’amertume du rôle de vaincu, il reprit avec ses amis les études philosophiques ; un sentiment exalté de justice et de devoir dominait ce jeune groupe ; ils étaient dans leur période stoïque, dans cette période de Fichte, par où passent d’abord toutes les âmes vertueuses.

1666. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

Ici Tacite reprend le récit de la guerre civile, après avoir ainsi montré en Orient le germe d’un autre règne.

1667. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

XVII Pardon de cette réminiscence de famille, hors-d’œuvre de notre entretien sur Phidias ; Plutarque en a beaucoup de ce genre et on les lui pardonne ; car si l’esprit du lecteur aime à marcher quand il se promène, il aime aussi à s’asseoir et à divaguer pour reprendre haleine.

1668. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

XVI Hugo, certes, était bien loin de songer alors à reprendre en sous-œuvre une révolution sociale, pendant que nous étions occupés, au risque de notre popularité, de notre fortune et de notre vie, à en restreindre et à en régulariser une autre.

1669. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

On reprend : « Le peuple a raison.

1670. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Mécontent du présent et ne pouvant se reposer dans aucune croyance, Goethe se retourne d’abord vers le passé, et il ébauche un modèle de ces créations gothiques que Walter Scott et son école reprendront longtemps après et traiteront avec tant de calme et de froide patience.

1671. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

est-il défendu au Midi de reprendre haleine ?

1672. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Voltaire reprend toutes les idées de Montaigne, donne la précision et le tour vif de la polémique à ces opinions enveloppées dans Montaigne du langage abondant, pittoresque et quelquefois traînant, de la spéculation inoffensive.

1673. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

L’art d’écrire en vers s’est renouvelé ; la rime s’est enrichie, comme on le voulait au dix-septième siècle, par la richesse du sens ; la phrase poétique a repris son ancienne liberté ; le mot propre a été substitué à la périphrase, et le poète est allé le prendre hors de cette élite jalouse de mots auxquels un goût de cour, timide et circonspect comme l’étiquette, avait reconnu exclusivement la qualité de noble.

1674. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Walter Damrosch ; Mlle Brandt a repris pour l’occasion le rôle de Kundry qu’elle créa à Bayreuth.

1675. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Tandis que les Italiens improvisaient quelques agréables sentimentalades, tandis que Boïeldieu prostituait le vénérable opéra-comique de Grétry, le vidant de toute signification émotionnelle, Meyerbeer reprenait plus habilement la besogne que Berlioz avait mal exercée.

1676. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Il n’en trouve guère ; il s’étonne, et il se reprend comme il peut : « Dans une œuvre toute de charme, j’ai tenu cependant à louer, avant tout, cette qualité maîtresse d’en contenir quelques-uns. » — C’est étrange, madame, à vous mieux regarder, je ne puis plus analyser votre beauté.

1677. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Quand j’ai repris ma lecture, j’ai commencé prudemment à la phrase suivante.

1678. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Ce projet de roman qui devait se passer dans le grand monde, dans le monde le plus quintessencié, et dont nous rassemblions lentement et minutieusement les éléments délicats et fugaces, je l’abandonnais après la mort de mon frère, convaincu de l’impossibilité de le réussir tout seul… puis je le reprenais… et ce sera le premier roman que je veux publier.

1679. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Corneille lui-même ne s’est pas trop élevé au-dessus de ces usages dans l’exposition de Rodogune, où, par un acteur désintéressé, il fait faire à un autre qui ne l’est pas moins, toute l’histoire nécessaire à l’intelligence de la tragédie ; et l’histoire est si longue qu’il a fallu la couper en deux scènes, ou l’interrompre, pour laisser parler les deux princes qui arrivent : et on la reprend dès qu’ils sont sortis.

1680. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Or, c’est surtout en sociologie que ces prénotions, pour reprendre l’expression de Bacon, sont en état de dominer les esprits et de se substituer aux choses.

1681. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Or, il est pleinement dans son sujet, et n’a jamais plus de puissance que quand il nous peint, non plus les meubles de Boule et les fauteuils capitonnés de l’intimité, mais cet affreux tu à toi de l’adultère où, de douleur en douleur, de pudeur en pudeur, et de honte en honte, les deux amants descendent jusqu’au déshonneur le plus complet, et à l’infamie, car l’homme y devient insensé et abject, sans pouvoir reprendre une part de soi à la passion qui le dévore, et la femme, à son tour, y devient menteuse et infidèle ; elle l’était déjà, mais, entendons-nous !

1682. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Mais si ma vie ne doit pas répondre à l’idéal que je me suis proposé, le bon Dieu me fera la grâce de me reprendre à l’instant même où j’accomplirai un devoir utile… Pourquoi m’inquiéter ?

1683. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

L’école tout expérimentale de Stuart Mill, Bain et Spencer n’a fait que reprendre ces thèses pour les développer de nouveau, en les fondant sur des observations, des analyses, des explications qui lui appartiennent.

1684. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Vains essais, repris au xviiie  siècle par l’économiste Turgot, mieux entendu aux grains ou farines qu’aux choses de la versification, et il y a une quarantaine d’années — selon l’exemple d’un groupe d’étudiants allemands, qui se divertissaient, non sans quelque air de supériorité, à franciser latinement — par des poètes de brasserie littéraire, naguère lycéens, persuadés qu’ils inventaient quelque chose parce qu’ils imitaient une sottise. […] Chacun reprit sa place et tout s’arrangea, comme on dit ; bons mots et préfaces oubliés, le Père eut autour de lui tous ses fils humbles et glorieux ; et sans ressouvenir de dissensions qui ne furent jamais des querelles, avec toujours la restriction qu’il y en a un qui est au-dessus de tous, nous admirons et aimons Théodore de Banville, Leconte de Lisle et Charles Baudelaire. […] Reprenez l’Honneur et l’Argent à l’Odéon, — on a fait cela !  […] On l’a repris d’avoir, en ses tableautins d’intérieurs bourgeois, de rues qui quittent la cité, et des banlieues où les venelles sont des ruelles, usé de locutions peu relevées, de rythmes peu magnifiques, et, en un mot, de quelque prosaïsme. […] Fallait-il croire que, malgré notre enthousiaste complaisance aux antérieures singularités de Stéphane Mallarmé, nous avions été, tout à coup, dépouillés de toute faculté compréhensive, ou bien qu’une trop longue solitude et une trop acharnée fixité de l’esprit sur un seul point, et une besogne fastidieuse, avaient repris contre l’un des plus adorables esprits qui furent jamais, l’œuvre naguère si heureusement, si magnifiquement interrompue, de la maladie et de la misère à Londres ?

1685. (1905) Propos littéraires. Troisième série

J’en ai bien fait l’épreuve, quand longtemps après avoir écrit un long article sur Voltaire, selon la méthode didactique, j’ai repris Voltaire pour en faire un volume selon la méthode biographique, et me suis aperçu que mon volume était certainement moins mauvais que mon article. […] Dans la dernière partie fut supprimé, à la Revue de Paris, un fragment de l’entrevue de Mme Bovary avec le notaire Guillaumin, depuis les mots : « D’où vient, reprit-il, que vous n’êtes pas venue chez moi… » jusqu’à : « Et elle sortit… » (pages 355 et 356 de l’édition définitive). […] Il a sa façon de comprendre la morale, ce paysan à qui sa femme ne veut pas avouer qu’elle a eu un « enfant » avant de l’épouser, qui la bat comme plâtre parce qu’elle n’en a pas de lui, et qui reprend tout son calme et devient très bienveillant quand elle lui confesse qu’elle en a un. […] Seulement, ayant, lui aussi, à parler du lac Stymphale il n’a pas voulu être accusé de reprendre les rimes d’Hugo, et il a ramené quatre fois la rime magnifique sans jamais la faire avec le mot Stymphale lui-même. […] Mais l’âge mûr a aussi plus d’énergie ; il a plus l’habitude de souffrir ; il peut reprendre cette habitude après l’avoir perdue.

1686. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

On m’a fait hier, y dit Flaubert, une petite opération à la joue à cause de mon abcès ; j’ai la figure embobelinée de linge et passablement grotesque ; comme si ce n’était pas assez de toutes les pourritures et de toutes les infections qui ont précédé notre naissance et qui nous reprendront à notre mort, nous ne sommes, pendant notre vie, que corruption et putréfaction successives, alternatives et envahissantes l’une sur l’autre. […] La mort obéissante viendra les reprendre. […] Mais maintenant que je vois qu’elles valent quelque chose, je m’empresse de les reprendre. […] Comme Pauline de Beaumont, Delphine de Custine se reprit à vivre dans les incomparables années du consulat avec la France guérie et victorieuse. […] Elle était jeune, elle était mère ; elle vécut ; elle se reprit aux choses.

1687. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Aussitôt que nous aurons des vaisseaux, nous reprendrons notre droit d’aînesse sur l’océan comme sur la terre. […] Le génie d’Henri IV ayant étouffé les discordes civiles, on reprit, avec ardeur, le projet d’un établissement au Canada. […] Il est bien à désirer pour les arts que M. de Choiseul achève son bel ouvrage, et qu’il reprenne des travaux trop longtemps suspendus par des malheurs : les amis de Cicéron cherchaient à le consoler des peines de la vie, en lui remettant sous les yeux le tableau des ruines de la Grèce.

1688. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Lorsqu’on veut attaquer ses anciens amis, et, pour des « histoires de femmes », quand on veut leur reprendre les éloges dont on les avait autrefois accablés, il faut trouver un moyen de le faire sans trahir la cause de la littérature et de la poésie. […] Mais il n’a pas tardé longtemps à reprendre son cours, plus impétueux, plus violent de tout ce qu’il avait rencontré de résistance, et les derniers « philosophes » ont fini par conclure qu’il fallait, selon le mot célèbre, « se déchristianiser et se rendre Grec ou Romain par l’âme ». […] Il en restera tout d’abord ce que l’on pourrait appeler un penseur dans la critique et dans l’histoire de la littérature, abondant et fécond en idées, qu’il n’a pas eu la force ou le temps de développer lui-même, et qu’ainsi nous pouvons lui reprendre pour nous les approprier. […] Est-ce à l’avidité de sa femme et de son fils, qui le croyaient déjà mort, et qui ne peuvent se consoler de le voir reprendre, avec la santé, le gouvernement de ses biens, de ses étables, de sa cave et de sa bourse ? […] Mais, puisqu’on parle aujourd’hui beaucoup de la constitution future d’un « enseignement classique français », il ne paraîtra pas inutile d’exprimer le vœu que la rhétorique y reprenne sa place naturelle, et l’on ne trouvera pas mauvais que j’en donne le principal motif.

1689. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Il reprend son fardeau que la vertu soulève, S’élance et dit : « Marchons à la clarté du jour !  […] Quand elle reprend ses sens, des bruits inaccoutumés viennent, par un soupirail, de la loge souterraine où sont les lions. […] Et je ne prétends point sans doute que cela l’empêchera plus tard d’être repris par le charme ouaté d’une foi imprécise et d’adorer de nouveau dans le Christ, aux heures d’attendrissement, une divinité métaphorique et mal définie.

1690. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

& le Parterre, de battre des mains ; tandis que le héros éssoufflé reprend haleine : mais s’il a fait quelque effort, ce n’est tout au plus qu’un effort de Mémoire. […] reprit Timothée, en devenant mon disciple, vous me devrez une double récompense […] Le Tribunal Suprême crut devoir procéder avec toutes les formalités requises ; & comme on représente toujours au coupable l’instrument du crime, il fut ordonné au Poète de reprendre & de relire cette fatale Tragédie, devant tous les juges assemblés.

1691. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

En se les appropriant, elle ne ferait que reprendre son bien. […] C’est, pour reprendre notre comparaison, un mouvement soudain de la main plongée dans la limaille et qui provoque un réarrangement immédiat de tous les brins de fer. […] Elle reprendra au besoin le travail interrompu.

1692. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Reprenons nos artistes, enseignons à nos enfants l’orthographe ; mais dans le passé où nous ne pouvons rien changer, expliquons tout : c’est la seule étude digue du philosophe. […] En effet, je crois que s’il eût eu une maîtresse pâle, il n’eût jamais pu dire qu’elle eût été blanche ; s’il en eût eu une mélancolique, il n’eût pu dire aussi, pour adoucir la chose, qu’elle eût été sérieuse, et, tout ce qu’il eût pu obtenir de lui, eût été de ne lui parler jamais de ce dont il ne pouvait lui parler à son avantage… Ceux qui cherchent le plus à trouver à reprendre en lui, ne l’accusent que de soutenir ses opinions avec trop de chaleur… Il est certain qu’il est un peu difficile, et que les moindres imperfections le choquent ; mais il faut souffrir sa critique comme un effet de sa justice… Je n’aurais jamais fait si je voulais vous dire tout ce que Mégabate a de bon ; c’est pourquoi il vaut mieux que j’achève cette légère ébauche de sa peinture, en vous assurant que cet homme est incomparable, et qu’on n’en peut parler avec trop d’éloges447. » Tallemant a fait de Montausier un portrait moins idéal. — « M. de Montausier, dit-il, est un homme tout d’une pièce ; madame de Rambouillet dit qu’il est fou à force d’être sage.

1693. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

mon amour, par égard pour les meilleurs des parents, reprenez votre présence d’esprit habituelle ; autrement, moi qui vais me glorifier devant mille témoins de recevoir l’honneur de votre main, je serai prêt à regretter d’avoir acquiescé de si grand cœur aux désirs de ces respectables amis qui ont souhaité une célébration publique1070. » Les révérences commencent, les compliments bourdonnent, l’essaim des convenances voltige comme une bande de petits chérubins amoureux, et leurs ailes dévotes1071 viennent sanctifier les tendresses bénies de l’heureux couple. […] À ce mot, elle reprend ses supplications ; il grince les dents, il serre les poings, il frappe du pied. « Tu l’épouseras, tu l’auras !

1694. (1904) Zangwill pp. 7-90

« Dans quelques années, si nous existons et si quelque chose existe, nous pourrons reprendre ces questions et voir en quoi se sera modifiée notre manière d’envisager l’univers. […]   Les textes de Taine, et sur ces textes reportons-nous au même exemple manifeste, ne sont pas moins décisifs, ils ne révèlent pas moins la pensée de derrière la tête de tout le monde moderne ; reprenons ce La Fontaine et ses fables ; toutes les théories de la fin, qui elles-mêmes caractérisent si éminemment Taine, ses méthodes, les méthodes modernes, procèdent exactement du même esprit ; nous sommes aujourd’hui scandalisés de leur assurance roide et grossière, manipulant sans vergogne, et sans réussite, les tissus les plus fins, les mouvements les plus souples, les plus vivantes élaborations du génie même ; aujourd’hui je ne veux retenir, de tout ce scandale, que les indications qui me paraissent indispensables pour définir le débat même où nous allons nous trouver engagés.

1695. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Souvent il nous arrive de chercher dans la satire didactique un plaisir purement littéraire ; mais ce plaisir est de telle nature, que nous pouvons, à notre gré, le quitter, le reprendre, sans éprouver aucun regret. […] Arrivé à la révolution française, il a semblé reprendre haleine et respirer plus librement. […] Guizot : il a remercié son héros de m’avoir pas désespéré, d’avoir repris et continué sa tâche sans s’effrayer des obstacles semés sur sa route. […] Dès que l’homme aura repris dans la poésie dramatique le rang et le rôle qui lui appartiennent légitimement, la pompe du spectacle, la variété puérile des incidents, la sonorité ou la sensualité du langage ne seront plus possibles.

1696. (1925) Proses datées

Que, la tête en bas, il s’y implante, et vous le verrez y dresser son tronc branchu de bras et y bifurquer la fourche des jambes. « Quand deux individus se rencontrent et se croisent, remarquait-il encore, leur instinct les ruerait l’un contre l’autre, sans le dérivatif merveilleux qui consiste à soulever son chapeau pour laisser s’échapper, comme de la fente d’un couvercle, les fumées de leur haine mutuelle. » Méry Laurent écoutait avec indulgence ces paradoxes, tandis que l’on reprenait le chemin des « Talus » et que Mallarmé saluait dans le tuyau d’arrosage allongeant ses anneaux sur la pelouse « tout ce qui nous reste du Serpent de la Genèse ». […] C’est un recueil d’impressions, de notes, débris de chroniques inutilisées, fragments de lettres utilisées, un recueil composite, mais qui dégage cette sensibilité toujours vibrante, cette acuité de sensation dont était fait le talent de ce bel écrivain dont la renommée traverse cette période de silence et d’éclipse que je signalais tout à l’heure, mais qui reprendra un jour, je n’en doute pas, la place qu’il mérite. […] Lorsqu’il a lieu, cet événement admirable met fin momentanément à la « querelle » qui ne reprend sa raison d’être qu’aux périodes où prédomine trop exclusivement une des deux tendances en question et où le conflit qui les oppose se fait sentir plus clairement. […] Il nous fit admirer lui-même le tombeau, puis, quand nous eûmes terminé notre visite, il nous salua gravement et reprit la prière interrompue sans que son auditoire musulman marquât aucun mécontentement de notre intrusion.

1697. (1900) Molière pp. -283

Étienne Arago à son tour intervint plume en main dans la querelle ; il reprit et soutint dans son feuilleton de L’Avenir national la thèse qu’avait déjà plaidée avec son éloquence habituelle M.  […] Sganarelle reprend : « Mais vous croyez bien au paradis ?  […] — C’est vous qui déraisonnez, reprend M. de Pourceaugnac. […] Dom Juan, composé de verve, fut prêt à être représenté en 1665, tandis que le Tartuffe complet ne l’a été qu’en 1667, pour être suspendu immédiatement, et n’a été définitivement repris qu’à partir de 1669.

1698. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Il quitte, reprend, et quitte encore les plus chers objets de son étude ; il a comme de l’inconstance dans le talent. — Faut-il dire encore qu’un certain degré d’originalité lui manque, ou plutôt, car ici il y a lieu à de grandes réserves, qu’il ne sait pas bien se rendre compte de sa vraie originalité, et une fois qu’il l’a trouvée, s’y bien tenir ? […] Et comme c’est une vie de penseur qui est dans ce livre, aussi faut-il le lire comme il a été écrit, le quitter, y revenir, y séjourner, le laisser pour le reprendre, le répandre par fragments dans sa vie intellectuelle. […] Reprenons, en effet, et examinons dans le détail. […] Qu’importe, reprend Voltaire : « On chantait publiquement sur le théâtre de Rome : Post mortem nihil est …. » et ces sentiments ne rendaient les hommes ni meilleurs ni pires. […] C’est qu’on est l’auteur de Zaïre, sans doute ; c’est aussi que le goût intime reprend le dessus ; et que le goût intime consiste dans les qualités de forme infiniment préférées au fond.

1699. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Comme le vieux Quinet, rentrant d’exil, reprenait possession du sol de France, battant sur toutes les routes de France, Français Juif errant, ainsi vous jeune, et déjà moins jeune, vous prenez possession de tant de terre et de tant de route, de cette terre toujours nouvelle. […] Qui passant devant les Invalides reprendra brusquement le même par le milieu, car c’est encore le même : Au souffle de l’enfant, dôme des Invalides, Les drapeaux prisonniers sous tes voûtes splendides Frémirent, comme au vent frémissent les épis ; Et son cri, ce doux cri qu’une nourrice apaise, Fit, nous l’avons tous vu, bondir et hurler d’aise Les canons monstrueux à ta porte accroupis ! […] — Nos enfants n’ont pas à reprendre (le fil) du même endroit, du même point que nous. […] Vous voulez le reprendre : Vos ordres sans détour pouvoient se faire entendre. […] Les stances du Cid annoncent, préparent les stances de Polyeucte, les stances de Polyeucte reprennent, raniment les stances du Cid, les font monter, les font parvenir au degré suprême.

1700. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Mécontent des autres au moins autant qu’il était plein de lui, il a essayé de refaire ce que les autres avaient fait avant lui, il a repris en sous œuvre, l’Émile, les Mémoires d’un homme de qualité, les Voyages de Cyrano, et dans les Contemporaines, il y a une histoire de fille, instrument de vengeance qui ressemble furieusement à l’histoire de Madame de La Pommeraye de Diderot, avec des mœurs chiffonnières en plus ; il a été souvent naïf, quelquefois d’un naturel qui touche à la sublimité. […] Gérard reprit peu après : « Je vous aime, Mariette, et je ne me lasserai de vous le dire. […] » reprit le père du ton de Barbe-Bleue questionnant sa femme. […] » Et puis cela reprend : « Vous aviez de l’esprit, marquis. » Alors vient une description fantastique de l’ancien régime ; puis il en arrive à lui-même, et voici avec quelle simplicité de nature il en parle : « Hélas ! […] Les Espagnols ont repris l’Espagne aux Arabes, et au commencement les Arabes étaient mille contre un.

1701. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Spencer reprend ensuite l’exemple des halles de Paris et fait la supposition suivante : « Je suis en quête de nourriture, j’ai à trouver le marché des subsistances ; suivant des directions données, je découvre le marché central de Paris, et enfin, le reconnaissant comme tel, j’y procède à mes achats et commissions ; — je me sers alors de mes perceptions visuelles en vue de l’alimentation, pour des fins destinées à soutenir la vie. […] Respirer largement, sentir le sang se purifier au contact de l’air et tout le système distributeur reprendre activité et force, c’est là une jouissance presque enivrante à laquelle il est difficile de refuser une valeur esthétique. […] Comme exemple d’un sentiment profond d’amour mêlé au vertige de l’immensité, nous citerons une petite pièce sans titre du Ve livre des Contemplations : « J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée. » La fleur dont il s’agit, pâle et sans autre senteur que celle des « glauques goémons », croissait aux fentes d’un rocher, sur la crête d’une falaise, au-dessus de l’immense abîme où disparaissent « le nuage et les voiles ». — « J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée », reprend le poète, et sa pensée, se tournant vers celle qu’il aime pour revenir encore une fois vers les flots assombris, hésitante entre les deux infinis de l’amour et de l’océan, reste pour ainsi dire suspendue, comme la fleur même, au-dessus de l’immensité qui l’attire ; tout son amour finit par se fondre en une grande tristesse, tandis que le soleil disparaît lentement et que le gouffre noir semble « entrer dans son âme » avec les frissons de la nuit. […] Sully-Prudhomme, « la palette du poète est si pauvre, comparée à celle du peintre, qu’il ne peut suppléer à l’insuffisance du vocabulaire descriptif qu’en associant toujours une émotion morale à son imparfaite copie de la ligne et de la couleur » ; or, dès que le sentiment et l’émotion reprennent le premier rang, les mots et les sonorités tombent aussitôt au second63. […] Ces deux vers : Le duel reprend.

1702. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

L’article de Bonaparte parut d’abord dans le Courrier d’Avignon, sous ce titre : Souper de Beaucaire ou Dialogue entre un militaire de l’armée de Carteaux, un Marseillais, un Nîmois et un fabricant de Montpellier… Le Marseillais, qui se disait Girondin et qui était surtout séparatiste, disait : « On est bien fort, lorsqu’on est résolu à mourir, et nous le sommes, plutôt que de reprendre le joug de ces hommes de sang qui gouvernent l’État… Un homme qui se noie s’accroche à toutes les branches. […] Sans les représentants Salicetti et Gasparin, le capitaine Bonaparte, soumis au général Carteaux, aurait été sans doute fort embarrassé de reprendre Toulon. […] Il était repris par la séduction de la souple et câline créole. […]  » Et l’on reprit le jeu… En 1806, l’empereur Napoléon, ne sachant que faire de son frère Louis, le nomma roi de Hollande. […] Je ne sais si les bénéficiaires de cette admirable fondation auront envie, en revenant au port, de reprendre le chemin de leurs lycées respectifs.

1703. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Et ne put s’affranchir de ma première chaîne ; Mais après cette chaîne et ces liens rompus, Il a repris son cœur et ne l’engage plus.

1704. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Commencée vers 1805, à la cour impériale, elle ne se reprit ou ne s’acheva qu’en 1820 ; elle porte dans sa trame l’empreinte des modifications successives que subirent les idées de l’auteur ; et l’esprit de Mme de Rémusat, toujours actif, se modifia, se mûrit incessamment.

1705. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Ce dernier, sans répondre à ce qui lui était personnel, reprit en main la discussion et la mena vigoureusement dans un article de cette Revue, intitulé Une Assemblée parlementaire en 1593 234.

1706. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

» — Un soir (trois ans), comme elle s’enquérait de la lune, on lui dit qu’elle est allée se coucher, et là-dessus elle reprend : « Où donc est la bonne de la lune ? 

1707. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Alors il peut reprendre la monarchie et lui dire de nouveau : “Règne au nom des idées que je t’ai faites !

1708. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Necker avait repris, sans influence et sans dignité, le rang, désormais illusoire, de premier ministre.

1709. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

J’imagine ce bout de dialogue auquel il ne manque que l’esprit et le tour de main de Voltaire : « … Ce mandarin parle si bien, reprit Kou-Tu-Fong, qu’il fait courir à ses leçons toutes les dames de Pékin  Ce qu’il dit est donc bien neuf ?

1710. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Je suis indigne. » Et Dieu reprend : « Il faut m’aimer. » Mais ici je ne puis me tenir de citer encore ; car, à mesure que le dialogue se développe, la forme en devient plus irréprochable, et je crois bien que les derniers sonnets contiennent quelques-uns des vers les plus pénétrants et les plus religieux qu’on ait écrits : — Aime.

1711. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Printanière, dans l’aube éternelle du rêve Et dans l’aurore assise, Elle tisse en rêvant Des choses qu’Elle sait, et sourit ; et, devant Elle, au gré de sa main agile, court sans trêve La navette laborieuse, et le doux vent D’avril emmêle ses cheveux qu’Elle soulève Et rejette sur son épaule ; et, relevant La tête, Elle fredonne un air qu’Elle n’achève… De l’ombre, Elle apparaît, comme en un cadre d’or : Derrière Elle l’azur et des plaines qu’arrose Un fleuve ; et, sur sa tête, un rameau de laurose Étend ses fleurs contre l’azur clair ; — et l’effort Du métier, comme un chant monotone et morose Se plaint très doucement : — on envierait le sort De celui qui baiserait la main qu’Elle pose Négligemment, parfois, et lasse de l’effort… Mais moi, la voyant rire en rappelant sans doute Quelque doux jour mort de sa joie un soir de mai, Je songeai que, peut-être, pour avoir aimé Son rire, d’autres ont repris la lente route Tristes d’un souvenir et le cœur affamé D’un mets où nulle lèvre impunément ne goûte.

1712. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Mais le goût reprenait le dessus, et Voltaire avait du goût même contre Voltaire.

1713. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Par l’intérêt, il sait saisir, abandonner, reprendre, tromper, stupéfier et accabler, allumer la cupidité, la cruelle joie de la chasse à l’homme, la soif de vengeance et la soif d’aventures, les effrois de l’horreur et la douceur lointaine du rêve.

1714. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Il avait repris de force à l’Asie les deux mille cinq cents dieux égyptiens emportés jadis par Cambyse, parce qu’ils étaient en or et en argent.

1715. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

La Bête humaine, que des siècles de Christianisme avaient apprivoisée et adoucie, a repris sa nature de bête.

1716. (1902) Propos littéraires. Première série

Il s’y reprend. […] Renouvier d’avoir repris la vieille doctrine, protestante, puis philosophique, puis libérale (selon les trois stades si admirablement mis en lumière par Auguste Comte), et d’avoir réintégré l’Individualisme en toute sa plénitude et toute sa force, avec un très vigoureux appareil dialectique. […] Volland se sentait repris par un vertige d’autant plus pénible qu’il avait la pente à sa gauche. […] De là, chez les êtres primitifs, et chez moi-même enfant, et chez moi-même actuel toutes les fois que l’être primitif reprend le dessus, une foule d’hypothèses sur ce fond, cette substance, cette cause, cet envers, caché à moi, de toutes les choses. […] Mme de Velde, c’est-à-dire Mme Audry, que Gérard a enlevée il y a cinq ans, qu’il a emmenée en Angleterre, avec laquelle, à ce qu’il paraît, il est revenu à Paris, et qui a repris son nom de jeune fille.

1717. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Il la fit monter sur son cheval et la ramena aux cellules où ils reprirent tous deux leur vie passée. […] Maintenant sans doute, les hautes herbes du Défilé frôlaient leurs jambes nues, comme si la terre qu’ils allaient défendre voulait caresser encore ses enfants avant de les reprendre en son sein vénérable. […] Comme une femme, je ne serai pour toi que ce que tu me croiras. » Et comme le lord étonné ne répond rien, l’andréide reprend : « Crains-tu de m’interrompre ? […] Il lui dit : « Si tu es venu pour me consoler, étends la main et prie le Seigneur Jésus. » En entendant le nom de Jésus, Satan (car c’était lui-même) reprit sa forme véritable, qui est celle d’un bouc cornu. […] L’abbé reprit : — Élève ton cœur et je te promets que tu verras Celui que j’ai vu.

1718. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

Mais à cette étude il faut un certain ordre ; pour la rendre méthodique, il faut repartir les états de conscience en un certain nombre de classes que nous reprendrons de plus près. […] Plus récemment, Schopenhauer a repris cette thèse dans l’ouvrage Le Monde comme volonté et représentation. […] Si inconsciente, si parfaite, si immuable, si spéciale que soit l’habitude, elle peut toujours être modifiée par l’action de la volonté ; celle-ci n’est esclave que si elle le veut, et peut toujours reprendre l’empire qu’elle avait momentanément perdu. […] Herbert Spencer a repris et rajeuni la doctrine de Mill.

1719. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

. —  Comment Dryden reprend et gâte les inventions de Shakspeare et de Milton. —  Pourquoi ce drame n’a pas abouti. […] Une reine qu’on détrône, puis qu’on rétablit à l’improviste ; un tyran qui retrouve son fils perdu, se trompe, adopte une jeune fille à sa place ; un jeune prince qui, mené au supplice, arrache l’épée d’un garde et reprend sa couronne, voilà les romans qui composent sa Reine vierge et son Mariage à la mode.

1720. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Lui-même, un peu plus tard, laissant le masque d’Harold, reprenait son récit en son propre nom, et qui n’eût été touché d’aveux si passionnés et si entiers ? […] Au lieu d’écarter la légende, Gœthe la reprend.

1721. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Molière soutient aussi que la passion n’est pas un spectacle dangereux ; je vous reprends pour ce mot-là, mon Père. […] Même à cette heure où s’en vont les illusions de la jeunesse, à cette heure où s’enfuit l’enthousiasme, il me semble qu’il n’y a rien à reprendre, ou bien peu s’en faut, à cette vie heureuse, occupée, honorée, et remplie à ce point des plus rares et des plus difficiles chefs-d’œuvre de l’esprit humain. […] Moi qui ai renoncé à la société des hommes, à leurs amitiés, à leur protection, à leurs secours ; moi qui ai même abdiqué leurs vêtements, moi le véritable et le seul misanthrope, je n’élèverais pas la voix pour reprendre mon titre usurpé par ce trop heureux Alceste ! 

1722. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Mais voici qu’en revanche, après ces Mémoires dont la verve excite la jalousie de Voltaire, — et auxquels, pour être classiques, il ne manque en vérité que d’être de bon goût, et surtout de bon ton, — il s’avise de reprendre, lui troisième, le sujet des Folles amoureuses et de L’École des femmes, le tuteur de l’ancienne comédie, dupé par l’éternelle ingénue ; il l’encadre dans le décor espagnol, celui du roman de Le Sage, du théâtre de Scarron, et en l’écoutant on songe à Gil Blas : c’est le Barbier de Séville, 1775. […] N’est-ce pas comme si nous disions qu’aussitôt qu’il a repris les traces de Regnard et de Molière, ou plutôt de la tradition, Beaumarchais a trouvé le succès qu’il avait en vain demandé à l’imitation de Sedaine et de Diderot ? […] Les dernières années de Beaumarchais. — Son opéra de Tarare, 1787. — Son rôle effacé dans la Révolution ; — son drame de La Mère coupable, 1792. — Mais quoique riche et âgé déjà de plus de soixante ans, — la fureur des affaires le reprend. — Les fusils de Hollande [Cf. 

1723. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

— Tout n’est pas rose dans ce monde, repris-je sérieusement, mais pas rose du tout… Mon système de faire ce qui fait plaisir… c’est bon, mais ce n’est pas praticable ; on peut ne pas faire ce qui déplaît, mais faire ce qui plaît ! […] —Écoutez, repris-je, c’est facile à dire : se marier ; mais à faire, ça dépend… — De qui ? […] J’attends Mlle de V…, mes gamins ne sont pas venus et voilà une superbe journée à l’eau malgré le soleil, et pour faire comme autrefois je reprends une vieille habitude—esque-vous aimez Trouville.

/ 1885