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1196. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Il y a des jours, quand le disciple est chaud et sincère, où l’on s’y tromperait vraiment, et l’on serait tenté de s’écrier, en parodiant l’épigramme antique : « Ô Chateaubriand !

1197. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Et c’est cet homme, enchevêtré, il est vrai, par son éducation, par sa naissance, par ses alentours (son Journal en fait foi) et tous ses liens originels de famille, de paroisse, de cléricature, dans l’idée ecclésiastique la plus étroite, c’est cet homme religieux, d’ailleurs, et qui se croit charitable, qui a des pratiques vraiment chrétiennes, qui chaque fois qu’il lui naît un enfant, par exemple, le fait tenir sur les fonts baptismaux « par deux pauvres », c’est lui qui va devenir un persécuteur acharné, subtil, ingénieux, industrieux, impitoyable, de chrétiens plus honnêtes que lui, un tourmenteur du corps et des âmes, et le bourreau du Béarn.

1198. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Mais, quand on est à cet endroit du récit où l’action commence, deux dissertations surviennent qui interrompent et font vraiment hors-d’œuvre, l’une sur la cuisine classique et romantique, l’autre sur la noblesse et son rôle dans l’État.

1199. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

On le croirait vraiment toutes les fois qu’on l’écoute, et c’est le plus bel éloge de lui qu’on puisse faire81.

1200. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Paul Mesnard, qui s’en est chargé, et qui s’en acquitte en toute conscience, a mis en tête une Notice biographique puisée aux sources, la plus complète qu’on ait et, je dirai même, la seule vraiment critique jusqu’ici.

1201. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

Nous sommes à l’endroit vraiment honorable de la carrière du comte de Clermont, à ce qui le rend digne, aujourd’hui encore, qu’on s’occupe de lui.

1202. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Mais, en réduisant cette dernière à sa juste valeur et en ne voyant dans la princesse naine qui y tenait le sceptre qu’un bel esprit impérieux et fantasque, il serait vraiment injurieux de pousser plus loin la comparaison et de confondre pour la qualité des goûts la duchesse du Maine avec son neveu.

1203. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

On aurait pu croire vraiment, à l’entendre parler de la sorte, que son apprentissage de Sorbonne avait été aussi le début le plus naturel et le mieux approprié à sa future carrière.

1204. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

On peut juger jusqu’à un certain point un homme par ce qu’il fait dans des circonstances où il agit visiblement par choix ; mais, pour le connaître vraiment, il faudrait connaître ce qu’il désirait de faire : on peut blâmer ou approuver ce qu’un homme a fait, on peut décider quelquefois d’après ses actions, mais pour apprécier sa personne et en porter avec justesse un jugement favorable ou défavorable, il faudrait savoir ce qu’il eût fait dans un sort favorable à ses desseins.

1205. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Le trait vraiment original du recueil me paraît être (qu’on me passe le terme) au point d’intersection, dans l’âme du poëte, de ses souvenirs de Bretagne et d’Italie.

1206. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Un organe pur, encore vibrant et à la fois attendri, un naturel, une beauté continue de diction, une décence tout antique de pose, de gestes, de draperies, ce goût suprême et discret qui ne cesse d’accompagner certains fronts vraiment nés pour le diadème, ce sont là les traits charmants sous lesquels Bérénice nous est apparue ; et lorsqu’au dernier acte, pendant le grand discours de Titus, elle reste appuyée sur le bras du fauteuil, la tête comme abîmée de douleur, puis lorsqu’à la fin elle se relève lentement, au débat des deux princes, et prend, elle aussi, sa résolution magnanime, la majesté tragique se retrouve alors, se déclare autant qu’il sied et comme l’a entendu le poëte ; l’idéal de la situation est devant nous. — Beauvallet, on lui doit cette justice, a fort bien rendu le rôle de Titus ; de son organe accentué, trop accentué, on le sait, il a du moins marqué le coin essentiel du rôle, et maintenu le côté toujours présent de la dignité impériale.

1207. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Considérons d’abord les causes principales qui modifient l’esprit de la littérature en Allemagne, le caractère des ouvrages vraiment beaux qu’elle a produits, et les inconvénients dont elle doit se garantir.

1208. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Et vraiment, quand je disais tout à l’heure qu’il n’y avait rien autre chose dans son fait que le développement d’un tempérament littéraire, je me trouvais affirmer, par un détour, sa sincérité.

1209. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Elle ne peut se borner à signaler en quelques lignes au public les nouveautés littéraires, car vraiment la réclame, rédigée par des scribes, peut y suffire.

1210. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Un ouvrier dont les mots sont les outils ; il ne saurait vraiment en avoir trop à sa disposition.

1211. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Ce moyen d’action suppose une condition particulièrement difficile à réaliser : un personnel d’éducateurs vraiment exemplaires et possédant une supériorité morale éclatante et incontestée.

1212. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Puisque le poète a retrouvé sa patrie dans la formule de Wagner, la mélancolie n’est plus de saison et vraiment l’Église contemporaine est par trop dénuée de sens esthétique.

1213. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Au point de vue du judaïsme orthodoxe, il était bien vraiment un blasphémateur, un destructeur du culte établi ; or ces crimes étaient punis de mort par la loi 1108.

1214. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Mais quand même il y aurait des ouvrages vraiment indifférents entre le bien et le mal, ils sont à coup sûr peu nombreux et cela n’empêche nullement qu’il n’y en ait une foule d’autres qui inclinent et veulent incliner les esprits dans une direction facile à reconnaître.

1215. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Havet, vient de publier à son tour, en l’environnant de tous les secours nécessaires, explications, rapprochements, commentaires ; il a donné une édition savante, et vraiment classique dans le meilleur sens du mot.

1216. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Le frisson même que lui causait le spectacle des choses, l’a fait employer des locutions de début, qui donnent comme un coup de pouce à la phrase, ces « et vraiment » ces « c’était ma foi », ces « ce sont, ce sont » qui marquent la légère griserie de son esprit au moment de rendre une nuance fugace, une sensation délicate.

1217. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

C’est ici que La Fontaine abandonne son auteur pour approprier la morale de ce conte à l’âge et à l’état du prince auquel il est adressé ; mais l’auteur italien n’en use pas ainsi : il poursuit son projet ; et quand Ulysse, pour amener ses gens à l’état d’hommes, leur parle de belles actions et de gloire, voici ce que l’un d’eux lui répond : « Vraiment nous voilà bien.

1218. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Car vraiment ces courtes syllabes ont une âme qu’il est intéressant de pénétrer.

1219. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Ainsi il a vraiment succédé au trône, aux intentions de Louis XVI, à l’instinct conservateur de sa noble race.

1220. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

On s’attendait à une brillante archiloquiade et on tombe dans une jocrisserie… C’est vraiment à, croire que ce titre des Derniers Marquis donné à une chose si triviale et si sotte, n’est qu’une invention d’éditeur pour faire lever de ses rayons, cette prodigieuse imbécillité.

1221. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

S’il y a vraiment un art moderne, — ce dont il paraît difficile de douter, à M. 

1222. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Il n’y a vraiment plus en Italie que Florence et la Toscane, dernier refuge de la liberté civique ; une nation dans les murs étroits d’une cité ; c’est là précisément que la littérature italienne va trouver coup sur coup Dante, Pétrarque et Boccace29, avec autour d’eux une petite légion de bons écrivains.

1223. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

« Ce jour, vraiment jour de fête pour moi, doit emporter les noirs soucis.

1224. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

De plus, ni l’une ni l’autre des deux doctrines, prise en elle-même, ne satisfait vraiment aux conditions de la science. […] Seront-elles vraiment de même, nature que les lois des sciences de la matière ? […] Elle espère superposer une psychologie vraiment scientifique à la psychologie descriptive, en étudiant le phénomène psychique dans la totalité de ses éléments et conditions, et en cherchant dans la mécanique l’explication du conscient. […] On peut aller plus loin, et se demander s’il existe vraiment des lois historiques. […] C’est là vraiment la loi de nature, et la division du travail est précisément destinée à entraver l’accomplissement de cette loi.

1225. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

me dira-t-on. — Mais vraiment, non pas beaucoup moins. […] De là cette charmante Cymodocée, qui, vraiment, ne tient pas assez à son paganisme. […] C’était un Bernardin de Saint-Pierre éloquent, vraiment poète, chaste sans effort et sans gaucherie, naturellement élevé Enfin ce n’était pas un Bernardin de Saint-Pierre. […] Gœthe (qui d’ailleurs ne sent vraiment pas assez) est admirable pour cela. […] ») — Mais que de choses vraiment senties, trouvant la langue et le mouvement et le tour qui leur sont absolument propres !

1226. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Vous lui apprendrez en le grondant, à ne pas rire du malheur : mais il vous égayera en imitant le langage bégayé, les allures guindées et la démarche affectée des personnes vraiment ridicules. […] La seule pièce d’Aristophane qu’il ait vraiment analysée est celle des Chevaliers. […] Cependant les règles en tous les ouvrages ne sont vraiment fixes qu’autant qu’elles s’appliquent au genre bien défini et aux espèces bien distinctes ; et l’invention de la méthode par laquelle je divise préliminairement, et classifie après, ne me permet plus de mêler les objets et de les peser sans une juste balance. […] Ceci est vraiment bon, se dira-t-il à l’inspection d’une pièce : le fait est simple, unique, vraisemblable, moral, et comporte une fine ironie : les caractères sont vrais, ressemblants à la nature : la diction est familière et noble ; les scènes tiennent bien l’une à l’autre ; ceci contient toutes les conditions d’une bonne pièce comique : fort bien ! […] Il n’y en a plus ; on ne voit plus en notre temps de ces maris dupés : en vain je regarde de tous côtés dans le monde, en vain je les cherche… Ce qui reste de leur espèce, vraiment devenue si rare, fait qu’il en est d’elle comme de ces races perdues qui vivaient dans les âges reculés, et dont les naturalistes retrouvent en témoignages quelques débris échappés au temps qui les a détruites.

1227. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Vraiment, vraiment, plus j’avance dans ma réplique, plus je trouve que vous êtes injuste et cruel. […] vraiment, avant de venir exhaler votre fureur contre la littérature en masse, vous auriez dû y penser à deux fois. […] Beau sujet d’élégies et de drames vraiment ! […] Entre ce banc vraiment royal et ces frères des écoles, sur les dalles, se tenait le populaire. […] L’homme qui se voue à cette tâche difficile, s’il en est vraiment digne, n’a plus que cela à faire dans le monde.

1228. (1911) Études pp. 9-261

Un appel vraiment nous est adressé, nous ne sommes plus exclus, répudiés, mais au contraire demandés, emmenés, séduits. […] Vraiment il serait temps qu’il se rangeât ; il faudrait qu’on fût enfin sûr de pouvoir le retrouver désormais toujours pareil à l’idée qu’une bonne fois on se serait formée de lui. […] vraiment si naïve, si première. […] Il résume dans sa vraiment pauvre personne tout ce qu’a de mesquin l’accomplissement. […] Pouvais-je aimer vraiment Isabelle ?

1229. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Là réside vraiment, bien plus que dans ses chagrins ou dans ses périls personnels, la source de la mélancolie de Hamlet ; c’est là son idée fixe et sa folie. […] L’esprit de Johnson, plus droit et plus ferme qu’élevé, arrivait assez bien à l’intelligence des intérêts et des passions qui agitent la moyenne région de la vie, mais il ne parvenait guère à ces hauteurs où vit sans effort et sans distraction une âme vraiment stoïque. […] La scène de l’église, où Claudio accuse hautement Héro, est vraiment tragique. […] Ce caractère est vraiment une concession que le poète a faite à son âme naturellement grande et tendre. […] Roméo et Juliette est vraiment la tragédie de l’amour, comme Othello celle de la jalousie, et Macbeth celle de l’ambition.

1230. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Il prouve une maîtrise de soi, vraiment caractéristique. […] « Les âmes humaines et leurs passions — exprime-t-il dans la Vie Héroïque — les luxures de leurs basses amours, et les tristesses où elles succombent, cela vraiment importe peu. […] il prêche l’optimisme, avec une voix si ineffable, si confidentielle et chuchotée qu’on ne sait vraiment s’il parle à soi-même, à quelque naïf néophyte ou à une femme aimée qu’il étreint tendrement.

1231. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Tant de chef-d’œuvres parvenus jusqu’à nous d’âge en âge, & qui font depuis tant de siècles les délices & l’admiration des gens de Lettres, vraiment dignes de ce nom, prouvent bien la supériorité des Grecs & des Romains ; & si leurs langues sont devenues celles du monde savant, c’est moins encore par leur beauté, leur richesse & leur énergie, que par le génie, le goût, le naturel & le sublime, qui brillent dans les ouvrages immortels que ces grands hommes nous ont laissés. […] Sans les efforts de ces hommes courageux & vraiment doctes, que nous estimons trop peu aujourd’hui, parce que nous croyons n’en avoir plus besoin, nous serions peut-être encore plongés dans l’ignorance, ou du moins nos progrès auroient été beaucoup plus lents. […] Tel est encore aujourd’hui, le caractère distinctif des ouvrages du Pline de la France(*), ce Savant illustre, ce génie vraiment créateur, l’honneur & la gloire de son siècle, ce Philosophe profond, cet Historien éloquent & sublime de la Nature, auquel elle semble avoir pris plaisir à révéler ses secrets les plus cachés.

1232. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Que la grâce est donc du génie, et qu’elle est vraiment gratuite. […] Les instincts sont vraiment dressés contre l’esprit. […] A-t-il, dans cet ouvrage, traduit des poèmes vraiment bretons en français, ou en breton, des poèmes que la Bretagne lui avait inspirés à lui-même ?

1233. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

messieurs les philosophes, vous vous croyez supérieurs et vous souriez ; soyez plus vraiment philosophes encore, et consentez à voir l’homme en moralistes. […] Il a vraiment du génie.

1234. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Je ne sais en ce genre-là de vraiment délicat que le petit conte : Point de Lendemain, de Denon, qu’on peut citer sans danger, puisqu’on ne trouvera nulle part à le lire173. […] Mais ce qui sauva surtout Nodier et le lira hors de pair d’entre tous ces faux modèles secondaires auxquels il faisait trop d’honneur en s’y attachant, et qui ne devaient bientôt plus vivre que par lui, c’est tout simplement le talent, le don, le jeu d’écrire, la faculté et le bonheur d’exprimer et de peindre, une plume riche, facile, gracieuse et vraiment charmante, et le plaisir qu’il y a, quand on en est maître, à laisser courir tout cela.

1235. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Votre cousin est mignon, mignon, mais vraiment mignon. […] Vraiment les écus vivent et grouillent comme des hommes : ça va, ça vient, ça sue, ça produit.”

1236. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Ce fut avec le visage le plus affable et qui témoignait vraiment la satisfaction de son cœur, qu’il me dit : “Cher Monsignor, vous savez que nous ne recevons jamais personne pour les remercîments, mais nous avons voulu vous recevoir contre l’habitude, malgré cette journée si occupée, et quoique notre dîner soit servi, afin d’avoir le plaisir de vous dire nous-même ceci : En ne vous comprenant pas dans la dernière promotion, parce que nous avons été contraint d’attribuer à un autre le poste qui vous était destiné, nous avons éprouvé autant de tristesse que nous goûtons de joie à nous trouver en état de vous offrir de suite la charge de votante di segnatura maintenant vacante. […] La foule était prodigieuse, et la joie causée par cette élection était vraiment universelle.

1237. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Aussi, ressemble-t-il toujours, à un homme possédé par un démon intérieur : ce démon, vraiment, il l’avait en son âme, et de lui, plus que de tout autre, on peut dire — ce que Schopenhauer disait, en général, des musiciens : celui là parle la suprême sagesse, par un langage si profond et surnaturel, que son intelligence même n’en comprend pas la portée ! […] Elle seule rend vraiment compte du style wagnérien et du caractère littéraire de ses textes.

1238. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Les peuples avaient eux-mêmes des droits défendus par les princes contre les usurpations du pouvoir impérial, et garantis contre les princes eux-mêmes par des institutions qui n’ont jamais été entièrement détruites : civilisation rude encore, il est vrai, mais pleine de force ; la liberté germanique, appuyée sur une unité religieuse qui trouvait dans tous les cœurs et dans tous les esprits une croyance absolue, fait alors de l’Allemagne une nation vraiment grande, respectée et redoutée de l’Europe entière. […] Klopstock, homme de province, simple et grave, chrétien et Allemand au xviiie  siècle, trouva dans son âme des chants inspirés qui, d’un bout de l’Allemagne à l’autre, furent accueillis comme l’aurore d’une poésie vraiment nationale.

1239. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Il ne l’est donc pas moins que dans la première qui est exactement son inverse, on fait vraiment le contraire60. […] L’orateur Isocrate est élégant et disert ; ce serait vraiment l’auteur des commençants, s’il fallait commencer par là.

1240. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Depuis que l’on connaît le Roman de Renart, La Fontaine, même dans ce sens peu rigoureux et tout favorable où on l’entend, ne peut vraiment être dit que le second Homère dans son genre.

1241. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Ainsi donc, il dut beaucoup dès le principe à sa famille et à sa race du bon pays d’Artois, comme il l’appelait ; même lorsqu’il affligeait ses proches par ses écarts et qu’il les étonnait par ses aventures, il continuait de leur être fidèle par bien des traits et de leur appartenir d’une manière reconnaissable : et aujourd’hui, après un siècle presque écoulé, lorsque la renommée a fait le choix dans ses œuvres, lorsque l’oubli a pris ce qu’il a dû prendre et que, seule, la partie immortelle et vraiment humaine survit, — aujourd’hui, en leur apportant plus que jamais ce renom de grâce, de facilité, de naturel, de pathétique naïf, qui est son lot et qui le distingue, il trouve encore à leur emprunter de cette estime solide, de cette autorité bien acquise et de cette considération publique universelle qui s’ajoute si bien à la gloire.

1242. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Ses cadres ne sont pas étendus, mais ils sont neufs, et il a été vraiment poète, il a créé quelque chose de ce côté.

1243. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

 » Là y eut si grand bruit et si grande noise qu’il semblait vraiment que toute terre tremblât ; et quand ce bruit fut apaisé, Henri (Dandolo), le bon duc de Venise, monta au lutrin et, parlant au peuple, leur dit : « Seigneurs, voilà un très grand honneur que Dieu nous fait, quand les meilleurs et les plus braves gens du monde ont négligé toute autre nation et ont requis notre compagnie pour une si haute cause que la vengeance de Notre-Seigneur. » Cette scène si parlante et si pathétique, précédée par un traité de commerce et de conquête en commun, si bien conçu et si sagement combiné, peint l’esprit d’un gouvernement et d’un peuple.

1244. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Son ouvrage vraiment remarquable et qui reste des plus distingués dans le genre, ce sont ses Considérations sur l’esprit et les mœurs, qui parurent aussi en 1787 ; l’auteur était en verve dans cette année, et son ambition semblait se jouer à tout, au risque de se nuire à elle-même.

1245. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

On sait que ce fut d’après son examen et son rapport au Conseil privé que la seconde édition du livre De la sagesse de Charron, l’édition de Paris (1604), pût être mise en vente, moyennant quelques corrections qu’il y fit, et se débiter librement : « Ce ne sont des livres pour le commun du monde, disait-il à l’adresse de ceux qui en parlaient en critiques, mais il n’appartient qu’aux plus forts et relevés esprits d’en faire jugement ; ce sont vraiment livres d’État. » Pendant son séjour en Hollande, il avait tout fait pour se rendre utile à notre compatriote le célèbre et docte Scaliger (M. de L’Escalle, comme il l’appelait), qui vivait à Leyde et touchait à la fin de sa carrière.

1246. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Dans le volume où sont renfermés plusieurs morceaux de ce genre, je ne trouve de vraiment digne de lui que la notice sur l’abbé de La Caille, juste tribut du disciple envers un maître, et l’Éloge de Leibniz, couronné par l’Académie de Berlin en 1768 : il y explique avec étendue et facilité ce génie universel et souverainement conciliateur de Leibniz, le moins ressemblant de tous (dans ces hauteurs) à celui de Pascal, lequel au contraire se plaît à opposer en tout point les deux rivages, à les tailler à pic, et à creuser l’abîme qui les sépare.

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