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704. (1883) Le roman naturaliste

Flaubert de donner ce relief et cette intensité de vie aux personnages de Madame Bovary. […] car c’est à ce prix seulement que vivent d’une vie réelle les créations de l’artiste. […] La vie est un profond mystère. […] La province, en France, ne vit plus de sa vie, mais de la vie qu’elle reçoit de Paris. […] La vie de province moins fortement constituée, la vie de famille moins étroite, l’effort individuel lui-même moins individuel : telles sont les causes de cet effacement des types.

705. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

La vie qu’il lui infuse est un appel à la vie de l’acteur et pour prendre tout accent elle a besoin d’une autre vie : rien de plus, rien de moins. […] Ce fut bientôt la vie même du Fils de Dieu, puis la vie de la Sainte Vierge et ses miracles, puis les miracles de nos Saints. […] Il y a, avant tout, la vie — la vie d’un temps et la vie de toujours. […] Il ne suffit pas d’opposer entre eux les éléments extrêmes qui composent la vie, pour créer de la vie. […] Tailler à même dans la vie, n’est-ce pas plutôt l’affaire du roman ?

706. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

J’enregistre ces faits, sinon comme avérés, du moins comme très vraisemblables et surtout comme faisant partie de la légende de Rabelais, de cette sorte de vie fantastique qu’on lui a faite, impression dernière de ses écrits. […] Toutes les professions sociales, tout ce que Rabelais appelle la vie œconomique en avait sa part. […] Il lui a dû peut-être l’acte le plus original de sa vie : c’est cette prudence qu’il sut garder jusque dans la furie bachique de son style, ne se liant avec les protestants que par la science, et n’attaquant dans les catholiques que les abus. […] Platon lui faisait aimer les belles pensées, la grâce et la variété de ces peintures de la vie, qu’il excelle à mêler aux plus hautes spéculations de l’esprit. […] , est le fond de cet esprit plus juste qu’élevé, qui ne regarde pas au-delà de la vie commune, et qui n’a pas la prétention de la réformer : car de quoi s’amuserait-il ?

707. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Il se retrace, dans un monologue, la tranquillité et l’innocence de sa vie précédente. […] Il le faut cependant, il le faut pour sauver sa vie, celle de son fils, celle de tous les objets de son affection. […] Les Allemands, dans les leurs, peignent une vie entière et un caractère entier. […] Mais ces choses mêmes, lorsque le temps anéantit leur utilité, reprennent une vie mystique. […] Le principe de l’utilité domine dans notre littérature comme dans notre vie.

708. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Il est bien certain qu’une de ses raisons, une seulement, pour s’affranchir de la vie de famille, a été un besoin de liberté et d’indépendance. […] Je vous vois très bien m’interrompre et me dire : « C’est plutôt la vie de Rousseau que vous nous contez-là !  […] La Fontaine, lui, est indifférent à la morale, absolument ; il l’a été toute sa vie. […] Il n’a pas aimé la vie domestique. Je dis la vie domestique, et non pas la vie conjugale, parce que je songe à quelque chose qui comprend la vie conjugale mais qui la dépasse et la déborde, qui est plus étendue qu’elle.

709. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

De passer sa vie en compagnie de ces frêles créatures, comment y songer ? […] Nisard vient de terminer l’œuvre de sa vie. […] Ainsi s’améliorent, en s’avançant dans la vie, les caractères moyens. […] Mais quelle vue juste du train de la vie ! […] J’en ferais le bonheur de toute ma vie !

710. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

Plus tard, quand on voulut fonder la vogue d’Apollonius de Tyane et prouver que sa vie avait été le voyage d’un dieu sur la terre, on ne crut pouvoir y réussir qu’en inventant pour lui un vaste cycle de miracles 736. […] Nous admettrons donc sans hésiter que des actes qui seraient maintenant considérés comme des traits d’illusion ou de folie ont tenu une grande place dans la vie de Jésus. Faut-il sacrifier à ce côté ingrat le côté sublime d’une telle vie ? […] Voir les Vies des sophistes, par Eunape ; la Vie de Plotin, par Porphyre ; celle de Proclus, par Marinus ; celle d’Isidore attribuée à Damascius. […] Jos., Bell. jud., VII, vi, 3 ; Lucien, Philopseud., 16 ; Philostrate, Vie d’Apoll.

711. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

Malgré ses contresens, ses archaïsmes et sa forme biblique, cette traduction nous semble excellente, parce que c’est la première qui donne la sensation de la vie descriptive, qui est le fond du génie homérique. […] J’y ai noté de belles pages, des tableaux réussis, un ton de naïveté incomparable, Ce qu’elles contiennent de meilleur ne m’a pourtant point paru surpasser Homère, qui seul incarne la continuité de la perfection et le don suprême de la vie. […] Le naufrage final de Paul et Virginie est un faux naufrage, La mort des deux amants culbutés sous une hutte a été inventée par Maupassant dans Une vie. […] Flaubert n’a connu ni son héroïne, ni la vie carthaginoise, ni le détail des batailles, ni le Festin des mercenaires, ni le Conseil des anciens, ni surtout son immortel Défilé de la Hache. […] Il m’a supposé capable d’offrir pour modèle à ceux qui veulent faire de la vie une peinture inventée par moi de toutes pièces !

712. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

N’est-elle pas comme un apanage de la vie ? […] Voilà pourquoi, dans son application à toute la vie, le détail de l’éducation est infini. […] … On dirait que le sexe de la femme est de son côté… Adrien est à l’âge de la vie où la première instruction acquise, l’éducation, est surtout nécessaire pour donner le fini à la moralité d’un homme. […] Indépendamment du point de vue d’ensemble, elle lui aurait donné, dans l’application de l’éducation à la vie, un embrassement d’horizon qu’il n’a pas plus que la supériorité de la doctrine. […] , ni des devoirs périodiques fortifiants, purificateurs et efficaces, qui arment le chrétien contre les dangers, les tentations et les angoisses de la vie.

713. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

Celui-ci est moins plat que ces ossements ou ces osselets de la Vie de Napoléon, par Stendhal, sur lesquels l’éditeur, qui n’est pas un prophète, n’a point soufflé… Il n’est pas même plat du tout, celui-ci. […] Doudan, qui pouvait rester X, et qui a été X toute sa vie, car il avait le goût exquis de l’obscurité, est un esprit de la race de Joubert, de ce délicieux Joubert découvert après sa mort comme un diamant au fond d’un vieux bonheur du jour (c’en était un ce jour-là !) […] Doudan, qui va maintenant s’éclairer de ces deux volumes, ne fut guères éclairé pendant les soixante-treize ans de sa vie que par les lampes et les candélabres du salon des de Broglie. […] … Littérairement, — et la littérature fut la préoccupation majeure de sa vie, l’air ambiant dans lequel trempait sa pensée, — littérairement, quelle a été la portée et la sûreté de son regard ? […] Tout ce qui nuit à sa grâce native, il le doit à ce salon dans lequel il a passé sa vie.

714. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Déjà la vie religieuse des armées n’est plus ce qu’elle était en 1914 et 1915 ; des âmes, bouleversées par la violence du choc et dont le fond avait monté à la surface, sont redevenues dormantes, et puis, beaucoup des meilleurs sont couchés à cette heure dans la terre de France. […] C’est moi qui vous ai formés à la haute vie morale. […] Votre mort vous rend à Celui qui a dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie ».‌ […] Il s’agit de libérer et d’approfondir la vie spirituelle en France.‌ […] On raconte qu’un soir de bourrasque et de pluie, un aumônier, un pasteur, un rabbin, liés comme il arrive souvent par la vie en commun au poste divisionnaire, se trouvèrent sur une partie du champ de bataille où des soldats relevaient les cadavres.

715. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

La vie si courte et pourtant si agitée, tantôt si pesante et tantôt si vide ! […] Il fallait un grand maître dans l’art dramatique comme Shakespeare pour répandre sur cinq actes tant de vie et de variété. […] Tel est l’ensemble de faits auquel Shakespeare s’est chargé de donner l’âme et la vie. […] Furieuse de l’entendre solliciter pour son maître, elle ne peut supporter la vie et meurt de douleur. […] Élisabeth trouva que ce n’était pas là tenir parole, et exigea un nouvel acte de la vie du gros chevalier.

716. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Non, la multiplication des travaux et des occupations de la vie d’un lettré, vous défend absolument avant la mort, les quelques années de repos cérébral, de retraite de la vie intellectuelle, qu’il serait si bon d’avoir. […] C’est ma ressource dans les grands embêtements de la vie. […] Ces drames de la vie, offerts à ses oreilles, avec les paroles de la vie réelle, ça l’étonne, ça change ses habitudes. […] Alors commence à dix-sept ans, une vie pendant laquelle son père ne lui envoie pas une pièce de cent sous. […] Dîner après lequel, je ne sais comment, on s’est mis à parler des pourquoi de la vie.

717. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

La vie est décidément trop plate. […] Ce sont des éclats de voix, des cris, des vociférations. — Un martyr… en exil une partie de sa vie ! […] La vie sociale y fait une grande évolution qui commence. […] La vie menace de devenir publique. […] Les religions antiques étaient les religions des joies de l’homme, des fêtes de la vie.

718. (1887) Essais sur l’école romantique

Mais, si le morceau y gagne un peu d’originalité, il y perd de l’intérêt et de la vie. […] C’est, en un mot, René dans la vie bourgeoise. […] Adieu donc l’ancien roman, le roman classique, puisqu’aussi bien la vie de chacun et la vie de tout le monde ne s’y prêtent plus. […] La vie à différer se passe. […] Victor Hugo a, en quelque sorte, décalqué sur sa propre vie la vie de Mirabeau.

719. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Mais quand tous sont également frappés par le malheur, l’opinion publique ne soutient plus personne : il reste des jours, mais il n’y a plus de but pour la vie. […] Les peuples du Nord n’attachaient point de prix à la vie. […] Les femmes pendant toute leur vie, les enfants pendant leur jeunesse, étaient soumis à quelques-unes des conditions de l’esclavage. […] La religion et le bonheur domestique fixèrent la vie errante des peuples du Nord, ils s’établirent dans une contrée, ils demeurèrent en société. La législation de la vie civile se réforma selon les principes de la religion.

720. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Elle est fille de Rousseau, par l’intensité de la vie sentimentale. […] Clarisse Harlowe et Werther ont transporté sa jeunesse ; Walter Scott charmera ses derniers jours : à travers toute son existence, elle persistera à croire que le roman a raison contre la vie, et que la vérité, c’est le roman. […] Jamais elle ne doutera de la raison, ni ne la répudiera, comme Rousseau : et toute sa vie sera un exercice assidu de la raison qui est en elle, virile, ferme, vaste, curieuse, capable de toutes les vérités. […] Mme de Staël, avec une impartialité intelligente, note les caractères distinctifs de chaque peuple : elle voit l’âme allemande, la vie allemande même, elle distingue la vie de Vienne et la vie de Berlin, l’âme allemande du Sud et l’âme allemande du Nord. […] Puis elle s’est aperçue que sa philosophie était insuffisante : que l’art d’ennoblir la vie par des passions nobles n’était pas une règle suffisante de vie, que le plaisir, même le plaisir de la pitié, n’était pas la vertu ni un fondement solide de vertu ; et Kant lui a offert son postulat du devoir.

721. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

. —  Comment sa vie et son caractère ont contribué à l’agrément et à l’utilité de ses écrits. […] Il conçoit la règle et discipline sa conduite ; il s’écarte de la vie excessive et s’établit dans la vie sensée ; il fuit la vie corporelle et prescrit la vie morale. […] S’il se tient au-dessus de la vie sensuelle, il reste au-dessous de la vie philosophique. […] Il songe à la vie future, mais il n’oublie pas la vie présente ; il appuie la vertu sur l’intérêt bien entendu. […] Dois-tu craindre la mort qui te conduit vers une vie si heureuse ?

722. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Sous une fable brillante et populaire, il vient de reconnaître des événements de la vie réelle. […] Combien de vies autour de nous, dont une passion a décidé ! […] La tragédie, d’ordinaire, prend les héros tout faits, à un certain moment de leur vie où ils ne changent plus. […] Un souffle de vie immortelle a passé de l’âme de Racine dans chacun de ces personnages. […] C’est là le principe de vie dans la tragédie.

723. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

D’où vient ce mélange de prospérité et d’abaissement, de vie et de discrédit ? […] Rien n’est neutre en ce monde, excepté vous ; le jour n’est pas neutre envers la nuit ; la vie n’est pas neutre envers la mort. […] À présent que nous avons place ces jalons sur notre route, parcourons rapidement la vie littéraire et les œuvres de M. de Balzac. […] C’est tout simplement de l’Anne Radcliffe transporté de la région des fantômes dans celle de la vie active. […] Cousin a rencontré, en madame de Hautefort, un type supérieur aux autres femmes qu’il avait teintes avec tant de feu et de vie.

724. (1886) Le naturalisme

La vie de Balzac est sans aventures romanesques. […] D’après Maxime Ducamp, il y a eu deux périodes dans la vie de Flaubert. […] Tel est bien l’idiome nécessaire et fatal des peuples et des civilisations où la vie factice a remplacé la vie naturelle et développé chez l’homme des besoins inconnus. […] Sa vie intime est tranquille, exemplaire. […] Elle se renouvelle comme se renouvelle l’air que nous respirons, comme la vie se renouvelle.

725. (1933) De mon temps…

La voix éloquente a cessé son hymne d’amour à la vie, à la beauté, à la douleur. […] C’est un France vieilli, le France des derniers temps de sa vie. […] On le sentait retiré très loin de tous dans la solitude de sa vie et de sa pensée. […] Sa vie est une vie de solitude et de pensée. […] Chacun de ses traits, si sûr, si juste, y faisait de la vie.

726. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Il avait dix-huit ans à peu près au calendrier de sa vie légale, mais il en avait soixante à la gravité des traits. […] La moitié de leur vie était heureuse : portiers le jour, ils étaient rois la nuit. […] Nous verrons ailleurs si nous sommes appelés à monter d’échelon en échelon dans une vie continue, jusqu’à une autre planète, la planète du bon sens. […] si je n’avais que quarante ans, je voudrais consumer vingt ans de ma vie à ce poème épique de la famille !  […] Si je demandais à ce peuple pour toi une botte de foin à vie, je ne l’aurais pas !

727. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Ainsi notre état cérébral contient plus ou moins de notre état mental, selon que nous tendons à extérioriser notre vie psychologique en action ou à l’intérioriser en connaissance pure. Il y a donc enfin des tons différents de vie mentale, et notre vie psychologique peut se jouer à des hauteurs différentes, tantôt plus près, tantôt plus loin de l’action, selon le degré de notre attention à la vie. […] Ce qu’on tient d’ordinaire pour une perturbation de la vie psychologique elle-même, un désordre intérieur, une maladie de la personnalité, nous apparaît, de notre point de vue, comme un relâchement ou une perversion de la solidarité qui lie cette vie psychologique à son concomitant moteur, une altération ou une diminution de notre attention à la vie extérieure.

728. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Pourtant, même à ce moment de sa vie, il ne sort pas du caractère moyen. […] Ainsi s’améliorent, en s’avançant dans la vie, les caractères moyens. […] Comme tableau de la vie humaine, il n’est pas complet. Où la poésie est absente, il n’y a pas toute la vie humaine. […] La traduction n’éteint pas seulement les beautés des mots, elle ôte de la vie aux choses.

729. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Mais la vie de ces âmes ne diminue pas, au contraire ; elle devient d’une acuité extrême. […] C’est une œuvre toute palpitante de vie intense ; certes elle doit contenir des imperfections. […] « Il serait plus exact de placer le but de la vie dans la souffrance (Wehe) que dans le bien-être. Plus on souffre, plus on est près du vrai but de la vie. […] A un moment de sa vie il rencontre enfin la Douleur.

730. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Dans cette hypothèse, il n’y a plus de récompense, ni de béatitude, ni d’espérance de la vie future pour lui. […] vers la vie. […] Où il y a plénitude de vie et de santé, le scalpel serait inutile, cruel et sacrilège. […] Ceux qui vivent avaient reçu l’esprit de vie, et ceux qui meurent étaient caducs. […] Si la gloire du nom est rare, la vie de l’œuvre l’est infiniment plus.

731. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Les précurseurs. —  Le comte de Surrey. —  Sa vie féodale et chevaleresque […] Qu’est-ce qui souffle la vie dans leurs œuvres ? […] Il y a des moments pareils dans la vie des nations, et celui-ci en est un. […] Il est la source première de la vie et l’âme éternelle des choses. […] Vie de Benvenuto Cellini.

732. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Il y a des délices qui annoncent les grands hommes, et qui commencent le festin de la vie, au lieu des ivresses qui ne viennent qu’après le banquet : ce sont les meilleures. […] III Les deux frères, quoique cordialement unis, suivaient des voies différentes à leur entrée dans la vie : Guillaume, la voie large et universelle de l’homme destiné aux actions vives et généreuses de la vie publique ; Alexandre, les études spéciales et concentrées de la vie scientifique. […] Telles sont les premières grandes questions qui se présentèrent à Humboldt, et il voulut consacrer toute sa vie scientifique à y répondre. — Que signifie un jour de la création ? […] Il avait pour moi, encore presque enfant, l’indulgence d’un homme mûr et supérieur pour un jeune homme qui essaye la vie et la pensée. […] Tous deux, enchaînés si étroitement d’amitié, dans une vie de communs travaux, avaient, de tout temps, partagé peines et plaisir.

733. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

— Moi, monsieur, donner Fior d’Aliza pour quoi que ce soit, même pour ma pauvre vie en ce bas-monde ! […] cria-t-il à Calamayo et à ses acolytes, vous n’aurez la vie du châtaignier qu’avec ma vie ! […] tu t’es tué toi-même en frappant notre sergent : vie pour vie, sang pour sang ; ce sera ton premier et dernier crime. […] Comment soutiendrions-nous tous les quatre notre pauvre vie ? […] Quatre cœurs qu’on arrache à la fois les uns des autres, ça fait du bruit autant que quatre planches qu’on scie et qu’on cloue pour ensevelir quatre vies !

734. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Et c’est pourquoi le vocabulaire et le style de Durtal ont pu rester aussi concrets, aussi brutaux dans l’expression des phénomènes de la vie mystique que jadis dans la peinture de la vie immonde. […] Il a, plus que les autres, insisté sur le surgit amari aliquid de la vie joyeuse. […] * * * Personne n’aima plus la vie que celui qui vient de mourir après avoir souffert vingt ans. […] Il a l’immédiat frémissement de la vie aussitôt exprimée que perçue. […] Et tout vit, dans ce drame mystique, d’une vie concrète.

735. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

… Une goutte d’originalité, c’est la goutte de vie pour nos œuvres, et c’est aussi la goutte d’acide prussique pour nos ennemis, qui tue tout net leurs raisonnements. […] il est plus jeune peut-être encore dans ses livres que dans la vie, et il ne vieillira pas ; car vieillir, c’est prendre, malgré soi, de la profondeur et de la force. […] Regardez mes yeux.” — Et il tourna vers moi deux grandes prunelles blanches sans regard. — “Je suis aveugle, mon cher, aveugle pour la vie ! […] Les muscles finissent par saillir dans les êtres les plus ronds et les plus féminins, sous l’action de la vie. […] Or, c’est ce malheur de naissance qui s’appesantit sur lui et l’enfonce dans toutes les misères de sa vie.

736. (1890) Dramaturges et romanciers

L’âme ainsi touchée aura vécu et compris la vie, elle ne l’aura pas créée. […] Le vaste champ de la vie semble ne plus exciter sa curiosité. […] C’est l’étude intime et réelle de l’âme humaine et de la vie humaine. […] En l’épousant, Sibylle épouserait non seulement un homme étranger à sa vie morale, mais un ennemi de sa vie morale. […] Qui donc abrège la durée de ce gracieux apprentissage de la vie ?

737. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

La vie de ces deux êtres si finement doués fut bien simple et tout intérieure. […] … Ma vie fougueuse se tempérait alors au point de ne laisser plus qu’un léger sentiment de mon existence répandu par tout mon être avec une égale mesure comme dans les eaux ; oui je nageais, les lueurs de la déesse qui parcourt les nuits. […] Ainsi ma vie, à l’interruption subite des carrières impétueuses que je fournissais à traversées vallées, frémissait dans tout mon sein… « La jeunesse est semblable aux forêts verdoyantes tourmentées par les vents : elle agite de tous côtés les riches présents de la vie, et toujours quelque profond murmure règne dans son feuillage. […] Son voyage de Paris fut un grand événement dans sa vie : elle dut, selon son expression, y être fréquemment tentée ; son intelligence si ouverte put y donner plus d’un secret assaut à sa foi ou du moins à son cœur. […] » Il meurt, et dès lors sa vie, à elle, n’est plus qu’un deuil, une consécration de toutes ses pensées et de toutes ses heures au cher et unique absent, un soin religieux de sa mémoire, un dialogue avec lui d’un monde à l’autre.

738. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

Molière a tiré du spectacle de la vie, du jeu animé des travers, des vices et des ridicules humains, tout ce qui se peut concevoir de plus fort et de plus haut en poésie. […] Nous avons peine, en 1829, avec nos habitudes d’occupations positives, à nous représenter fidèlement cette vie de loisir et de causerie. […] Les plus petites choses tiraient du prix de la manière et de la forme ; c’était de l’art que, sans s’en apercevoir et négligemment, l’on mettait jusque dans la vie. […] Elle était sérieuse, même triste, surtout pendant les séjours qu’elle faisait à la campagne, et la rêverie tint une grande place dans sa vie. […] Mais, ce qui me fâche, c’est qu’en ne faisant rien les jours se passent, et notre pauvre vie est composée de ces jours, et l’on vieillit, et l’on meurt.

739. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

M…, alors lieutenant sous Moreau, elle s’était brouillée pour la vie avec sa très-noble famille, et avait suivi partout son mari dans les diverses contrées. […] Dessolle se retirait) ; leur vie était établie telle, ce semble, qu’elle devait demeurer longtemps. […] Ces traces légères remirent Christel aux regrets de la vie élevée et choisie pour laquelle elle était née. […] Ici, c’est près du jeune homme qu’une belle jeune fille est messagère ; élégante, légère, demi-penchée, émue et alarmée, lisant, depuis des mois, la mort ou la vie dans son regard, et il ne l’a pas vue ! […] Sans s’interroger, ils se racontaient insensiblement leur vie jusque-là, et elle se rejoignait par mille points.

740. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Il regarde la vie avec une tristesse qui naît d’un absolu, d’un incurable pessimisme. […] Il regarde, il saisit la vie universelle en tous ses accidents. […] Sully Prudhomme a réussi plus constamment dans la courte méditation qui réalise par une image gracieuse ou touchante quelque vérité philosophique, un fait de notre vie morale, une loi de la vie universelle. […] Je ne sais, et le poète ne laisse guère entrevoir sa vie dans son œuvre. […] Puis il a visité les faubourgs, les usines, les gares, la banlieue parisienne ; il a frôlé la vie populaire ; il s’est constitué le poète des formes humbles de la nature et de l’humanité.

741. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Sa vie était comme une ivresse continuelle de poésie. […] Telle est, en abrégé, la vie de Ferdousi, comme je l’emprunte au travail de M.  […] pense à l’instabilité de la vie qui doit passer sur nous comme le vent. […] Au commencement la vie est un trésor, à sa fin est la peine, et puis il faut quitter cette demeure passagère. […] Approuves-tu donc et peux-tu concilier ces deux choses, que tu aies reçu la vie et que tu l’enlèves à un autre ?

742. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Votre vie n’est point occupée, mais elle est remplie. […] D’autres fois elle est triste, amère, et jette sur la vie un coup d’œil désespéré : Ah ! […] Avec une machine des plus frêles, son énergie de vitalité l’emporte dans un train de vie qui me tuerait, s’il me fallait rester ici. […] Mme Du Deffand, jusqu’à la fin de sa vie, resta la même, vive, infatigable, d’une faiblesse herculéenne, comme disait Walpole. […] » La plaie de toute sa vie est là, incrédulité et désir. — Elle avait recommandé que son chien Tonton fût envoyé à Walpole pour qu’il s’en chargeât après elle.

743. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Facteur émotif, loi des unissons, des correspondances et des formes, principe et fin de toute harmonie, il saura l’identifier à la vie psychique, c’est-à-dire à la croyance et aux aspirations des hommes ! […] C’est parfait, chanter la vie et l’humanité. […] Et n’établit-elle pas ainsi la norme même du rêve, rapport mystérieux entre ce qui est nous et ce qui est tout, entre la vie individuelle et la vie universelle ? […] Le symbole poétique intègre la connaissance en puissance ; le rythme, facteur émotif, l’identifie à la vie psychique et crée la poésie. […] … Il existe, dans la génération qui demain paraîtra devant la vie, une puissance intellectuelle énorme.

744. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

I Voici un livre mystérieux, douloureux et charmant, dont on peut se demander s’il est plus que de la littérature, et si ce ne serait pas de la vie, — de la vie réelle, qui aurait palpité et brûlé là-dedans… Est-ce un roman ou une histoire ? […] Elles ont même de la hardiesse dans le génie, par le mépris qu’elles font des événements qui forment la trame vulgaire de la vie, et par la préoccupation des sentiments que sa noblesse est d’exprimer. […] C’est une de ces tristesses éternelles que nous donnent, d’ailleurs, tous ces livres enivrants, mais amers, qui racontent l’amour et ses aveuglements funestes… Comme tout ce qui a aimé passionnément dans la vie, Réa Delcroix a aimé au-dessous d’elle, mais qu’importe cela ! […] Ses lettres, puisque nous n’avons pas les premières, respirent le midi de la vie et le midi de son amour. […] J’ai bien compris qu’une femme, à une certaine hauteur d’éducation et de société, et qui aime, ne peut pas s’empêcher d’aimer avec toutes les facultés qu’elle a, — et à travers toutes les occupations de sa vie.

745. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Il sait la fin de la vie, il en sait la divine origine !  […] Il l’aima toute sa vie uniquement et absolument. […] Il survécut dix ans, si l’agonie est la vie. […] la trame de sa vie ! […] On la comparait à la vie et on la trouvait adorable.

746. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

On constate seulement qu’en vérité sa vie fut son chef-d’œuvre. […] Une science nouvelle était née de lui : la science de la vie. […] Larroumet, Marivaux, sa vie et ses œuvres, Paris, 1882 ; — F.  […] Maynard, Voltaire, sa vie et ses œuvres, Paris, 1867, t.  […] II, 1880 ; — Anatole France, La Vie littéraire, t. 

747. (1911) Nos directions

Or ceux-ci ont trouvé la vie, c’est-à-dire le travail, l’or et le plaisir, tandis que ceux-là la cherchent : Marthe, une vie modeste et servile, Louis Laine, toute la vie — risque facile, honte même, succès. […] Pensez-vous que la vie des autres ait son prix ? […] La vie fait que Golaud rencontre Mélisande et la conduit vers Pelléas : ce qui devait arriver arrive et reste mystérieux comme la vie. […] Claude Debussy vint lui rendre une vie sonore. […] Vielé-Griffin : La Clarté de Vie).

748. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Mais c’est toujours un deuil profond, une irréparable perte que de voir s’éteindre une de ces vies qui nous ont éclairés et charmés. […] Il est difficile de croire, par exemple, que Shakspeare et Molière, les deux plus hauts types de cette classe d’esprits, n’aient pas senti avec une passion profonde et parfois amère les choses de la vie. […] La vie de Walter Scott est fort simple dans son ensemble ; des Mémoires abondants qu’il a laissés en dérouleront bientôt les anecdotes, les accidents variés et toutes les richesses. […] Dans cette première partie de sa vie littéraire, Scott ne fit pourtant que continuer et soutenir avec éclat le mouvement imprimé à la poésie anglaise à la fin du siècle par Beattie, Gowper, les ballades de Percy. […] La sympathie universelle, un redoublement de déférence et de vénération, les hommages de son souverain et de la nation britannique dans ce dernier voyage exécuté aux frais de l’État, tout acheva de le dédommager, et il est mort comme il avait vécu, heureux, bienveillant, paisible, et, même dans ses extrêmes souffrances, ne rejetant pas la vie.

749. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Et Lamartine ? »

  De génie plus authentique et de vie plus belle que le génie et la vie de Lamartine, je n’en trouve point. […] Ce poète, aussi peu « homme de lettres qu’Homère, ce qu’il exprimait sans effort, c’était tous les beaux sentiments tristes et doux accumulés dans l’âme humaine depuis trois mille ans : l’amour chaste et rêveur, la sympathie pour la vie universelle, un désir de communion avec la nature, l’inquiétude devant son mystère, l’espoir en la bonté du Dieu qu’elle révèle confusément ; je ne sais quoi encore, un suave mélange de piété chrétienne, de songe platonicien, de voluptueuse et grave langueur. […] C’est dans sa vie même qu’il voulait mettre toute poésie et toute grandeur. […] Mais, comme si le destin avait voulu lui faire expier cette heure extraordinaire  tout de suite après, l’abandon, l’oubli, la ruine amenée par l’ancien faste et par les charités royales, le travail forcé, une vieillesse attelée, pour vivre, à des tâches de librairie et finissant par tendre la main au peuple… Cette vie si grande le paraît encore plus, s’étant achevée dans tant de douleur. Et, puisqu’on veut que le rôle politique de l’auteur des Châtiments entre en ligne de compte dans le bilan de sa gloire, j’espère que l’avenir, s’il compare les vers de Hugo et ceux de Lamartine, comparera aussi leurs vies et leurs âmes.

750. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Bilan des dernières divulgations littéraires. » pp. 191-199

Mais, au fait, de quoi pourrions-nous former la substance de nos livres, sinon de notre vie même, et parfois de la plus secrète ? […] Elle dit, ayant rencontré Mérimée : « Cette fois, c’est pour la vie, car je sens que celui-là est vraiment mon maître ». […] Et puis, tout cela c’est de la vie, de la vie vraie, toute palpitante, et rien n’est plus intéressant que la vie elle-même, fût-ce celle du plus vulgaire des hommes. […] N’aimeriez vous pas connaître dans le détail la vie passionnelle de Racine et de Molière ?

751. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

. — La Vie des abeilles (1901). […] Charles Delchevalerie Les personnages des Sept Princesses se meuvent selon la philosophie développée déjà dans l’Intruse et dans les Aveugles ; un malheur plane sur cette salle : la reine, âme de femme, en a la prescience ; le vieux roi, en son entendement obscurci par la vie, n’en perçoit plus les présages ; le prince en a comme une vague conscience, âme d’enfant encore, il est terni déjà par le monde extérieur, il participe des deux âmes du roi et de la reine. […] Il y a la force du mystère et de l’inconnu qui, sur les choses et les habitudes quotidiennes, pèse d’un poids inexorable et dont nul n’a le soupçon ; il y a la révélation entrevue de ce que l’on sent confusément et de ce qu’on redoute, de ce qui dans la vie est la raison d’être : de la vie ou la vie elle-même, ou mieux, comme le disait M. Maeterlinck lui-même au sujet du théâtre d’Ibsen (Figaro, 2 avril 1894), on y reconnaît « je ne sais quelle présence, quelle puissance ou quel dieu qui vit avec moi dans ma chambre… quelque chose de la vie rattachée à ses sources et à ses mystères par des liens que je n’ai l’occasion ni la force d’apercevoir tous les jours ».

752. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Le reste de sa vie n’est pas beaucoup plus noble. […] Des peintres comme Watteau ont passé leur vie à s’en régaler. […] Moins l’homme est propre à la vie sociale, plus il est propre à la vie solitaire. […] À propos d’un nuage, il rêve à la vie humaine et fait une phrase. […] Épître à miss Blount sur la vie de campagne.

753. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Des savants de Venise qui voulaient réimprimer La Science nouvelle dans cette ville, lui persuadèrent d’écrire lui-même sa vie pour qu’on l’insérât, dans un Recueil des Vies des littérateurs les plus distingués de l’Italie. […] Vico naquit en 1668, et non en 1670, comme on le lit dans sa Vie écrite par lui-même. […] Pour se préparer à écrire cette vie, Vico lut le grand ouvrage de Grotius. […] L’auteur arrivait au terme de sa vie et de ses malheurs ; depuis plusieurs mois il avait perdu connaissance. […] Le plus curieux est le mémoire de Vico sur sa vie.

754. (1881) Le roman expérimental

La vie se comporte autrement. […] Mais je voudrais que cela fût d’une vie superbe, je voudrais la vie, avec son frisson, avec sa largeur, avec sa puissance ; je voudrais toute la vie. […] La vie est ainsi, notre époque est telle. […] Céline « fait la vie ». […] En un mot, la vie seule est belle.

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