Le ciel d’où tombe cette lumière est un ciel d’automne pâle et froid, dont la pâleur s’interrompt par intervalles de nuages sombres. […] Les chats-huants eux-mêmes, l’orfraie, la chouette, toute la bande des oiseaux funèbres, stupéfiés, se retiennent de leurs griffes aux branches des arbres pour ne pas tomber… Une chauve-souris, qui s’entêtait à voler, sent tout à coup ses ailes se détendre, et va sombrer dans une mare. — Par terre sont éparpillés des crânes et des carcasses de squelettes. — Le dos appuyé contre un vieux tronc, les bras pendants, un homme regarde vaguement devant lui d’un œil hébété par la lourde ivresse de la mort ; un autre serre sa tête dans ses deux mains pour ne rien voir.
on tombe rudement de haut, quand on tombe de ces maréchaux et de la fonction dont ils étaient investis par le Roi à l’intervention, sans caractère public et obscurément paternelle, de témoins choisis par les combattants qui se fient à eux ; mais, il faut bien le dire, c’est encore le meilleur moyen de moraliser le duel et d’en prévenir les conséquences désastreuses… Pour mon compte, à moi, j’aime à voir refaire la seule législation qui soit possible sur le duel au xixe siècle, libéral et républicain, avec les miettes de la législation brisée de ce despote de Louis XIV, comme on fait une petite maison avec les débris d’un palais… Mirabeau disait un jour, à propos d’un duel qu’il avait refusé : « J’ai refusé mieux !
Ce littérateur amateur, qui ne fit point de littérature comme nous autres les faiseurs de livres, ce paresseux occupé, ce penseur pour la volupté pure de penser, cet écrivain qui, comme il l’a dit, et même comme il en a fait un précepte, attendait, pour écrire un mot, que la goutte d’encre qui devait tomber de sa plume se changeât en goutte de lumière, ce sybarite de l’esprit qui passa sa vie à bien déplier ses feuilles de rose pour ne pas en trouver le repli qui l’aurait fait souffrir, fut une rareté dans la littérature française en ne voulant rien être du tout. […] Que la Critique ne l’oublie pas : malgré les encharmements de la Correspondance de Joubert, sa supériorité distinctive, absolue et qu’il porte jusque dans cette Correspondance, c’est la pensée, l’intuition, l’aperçu sur toutes choses, le fruit qui tombe du tronc caché, la lueur qui filtre comme d’une étoile de cet esprit haut, sans vapeur, et qui a jusque dans la rêverie la clarté du jour.
., reste donc dans le désert de l’inconnu, comme Saint Siméon Stylite sur sa colonne, mais avec cette différence que des populations tout entières allaient se grouper d’admiration et de respect aux pieds du Solitaire miraculeux, comme autour d’un Prophète, pour entendre tomber ses oracles, tandis que le Saint Siméon Stylite du xixe siècle reste sur la colonne de ses écrits, sans que la foule qui passe y prenne garde et s’aperçoive que cette colonne est rayonnante ! […] L’horrible et l’inepte oubli dans lequel est tombé Lamartine, le plus grand poète que la France ait jamais eu, vient de cet hébétement mortel du sens religieux.
« Pour un prince déjà pauvre, — dit Lecoy de la Marche, — ayant une expédition maritime, des luttes à soutenir en Italie, et des charges de toute espèce, c’était là un véritable désastre, et jamais sa position financière ne devait s’en relever. » Et, de fait, elle ne s’en releva pas, et jusqu’à l’heure où elles lui tombèrent du front, il resta embarrassé et empêtré dans ses couronnes, ce Roi qui finit par les perdre, et par les perdre avec tout ce qu’il fallait pour les conserver ! […] Tous ces bonheurs, qui ressemblent à des moqueries du hasard, tous ces royaumes que Dieu lui jette dans les jambes et qui finissent par le faire tomber, ne mettent en lumière que son impuissance à les garder.
Il savait et écrivait le toscan — cet Athénien de l’Italie — avec une supériorité qui a fait la seule partie solide de sa gloire ; car ce qui a été fait par sa politique est déjà tombé sous le plus mérité des mépris. […] Adam devient tout à coup un homme important, distingué, considérable, aux yeux de ces nobles dont il va faire tomber, un à un, tous les préjugés.
Le xviiie siècle, tombé de cette hauteur, s’était pulvérisé en tombant. […] Ils y tombent de la plume d’une femme qui ne se doute même pas de leur beauté, tant elle est vraie, et spontanée, et naturelle, cette femme qui n’écrit que pour apaiser son âme, dans ce siècle faux et déclamatoire qui n’avait que l’hypocrisie de la nature dans ses déclamations et qui procédait déjà par avance à l’ampoulé de la Révolution Française !
Ceux qui prient pour le monde font plus que ceux qui combattent. » Et en effet, lui, l’ambassadeur, qui n’a jamais fait comme Chateaubriand, ce fat d’affaires, ce porteur d’empire sur le bout du doigt, ennuyé à la mort, si on l’en croyait, et lassé de ce faucon qui pèse si peu au poing du génie, il allait, lorsque la tombe le prit, quitter simplement ses costumes de palais qu’il n’appelle nulle part des guenilles, et revêtir une soutane. […] On les lira encore quelque temps, puis ils tomberont des mains, ne laissant dans les esprits d’autre impression que l’impression du bruit qu’ils firent, et ce sera bientôt effacé !
Pelletan fourvoyer le sien dans de misérables théories, comme on regretterait de voir la graine de l’encens tomber par terre, au lieu d’aller s’embraser sur les trépieds d’or des tabernacles. […] Assurément on peut abuser de cette supériorité-là comme de toutes les autres ; car c’est une observation qui n’a pas été assez faite, que plus les facultés sont rares et grandes, plus l’usage en peut tourner vite à l’abus, apparemment par la raison qu’il est plus aisé de tomber, à mesure qu’on s’élève.
Trois faiseurs d’épitaphe pour une tombe qui n’a peut-être pas de pierre sur laquelle ils puissent graver la leur, et qui, sur la poussière où ils récrivent, ne sera plus lisible demain ! […] L’esprit de Brucker était plus vivant que le livre le plus vivant, Seulement, quels que soient ses livres, qui certainement ne donnent pas la valeur intégrale de l’homme, il y a dans tous — comme dans ces Docteurs du jour qu’on a republiés — des beautés de points de vue, d’idées et d’éloquence qui devraient le défendre contre l’indifférence méprisante de la génération présente, dépravée par l’éducation des œuvres busses, et le tirer de cette insolente obscurité qu’on a fait tomber et qui s’épaissit sur son nom !
même celle de Rome, la plus glorieuse de toutes les histoires, et qui est tombée dans l’histoire de l’Église comme dans un gouffre et y a disparu, mais en y laissant des échos immortels. […] à ce parlementarisme politique dont les nations sont actuellement excédées, ne fait pas illusion à son bon sens éclairé par la foi ; mais, au moment où il écrit, j’aurais voulu qu’il en eût marqué davantage la radicale erreur, tombée de si haut dans le monde, ne fût-ce que pour ajouter à la force d’opinion qui doit un jour l’emporter !
Gabriel de Chénier, lequel ne se doutait pas du tort qu’il fait à l’homme qu’il admire, tombe, dans son récit, au rang des hommes de lettres, des honnêtes gens de lettres du xviiie siècle. […] Il tombait du ciel, comme un bouclier salien.
Seulement, après les chefs-d’œuvre, il faut compter pour les seconds ces livres spirituels dont le cœur humain fait le fond, qui s’appellent René ou Werther, Ourika, Édouard, Frère Ange ou Adolphe, et qui furent écrits avec cette goutte d’encre dont parle Joubert, qui peut bien mettre du temps à tomber, mais qui, en tombant, devient une goutte de lumière. La goutte d’encre qui servit à écrire celui-ci est tombée d’une plume dont l’habitude n’est point le sentiment et la rêverie.
Je ne suis jamais tombé de plus haut… Quoi ! […] Depuis longtemps, il est tombé de la préoccupation publique par morceaux… Quant à Balzac, qui nous donna tant de choses sur Paris et sur ses mœurs, grandes ou petites, aristocratiques ou canailles, il y mêla de si grandes choses, d’une telle généralité de nature humaine et de pathétique universel, que la préoccupation parisienne, qui l’aurait rapetissé comme un autre si elle avait été seule, disparaissait même dans ses Scènes de la vie exclusivement parisienne, mises en regard des autres Scènes qu’il a tracées avec ce génie et cette volonté encyclopédiques qui devaient embrasser tout entier le monde de son temps.
Honoré de Balzac2 I On s’occupe beaucoup de Balzac, et, amis ou ennemis, on s’en occupera longtemps encore, car, à trois pas d’une tombe, une grande gloire est presque une importunité. […] On peut lui chercher des analogues, une parenté, une filiation intellectuelle ; et, comme tous les génies qui ne tombent pas du ciel, il en a une, mais il transfigure sa race en lui.
Il y a au faubourg Saint-Germain une illustre et antique maison, — la maison de La Tour-d’Embleuse, — laquelle est tombée de la splendeur dans la misère et qui n’a pour tout rejeton qu’une fille de quatorze ans minée de consomption et qui va mourir. […] On les saute, et d’autant mieux qu’on ne pèse guère ; mais ce qui tombe au fond du fossé et ce qui y reste, c’est le talent, c’est l’honneur littéraire, c’est l’art enfin, qui jamais n’en sortiront plus.
Des démons malfaisants, une myriade de vilains gnomes lilliputiens pèsent de tous leurs efforts réunis sur le couvercle de la tombe entrebâillée. […] Pourtant il a, même à cette époque, fait de grandes lithographies très-importantes, entre autres des courses de taureaux pleines de foule et de fourmillement, planches admirables, vastes tableaux en miniature, — preuves nouvelles à l’appui de cette loi singulière qui préside à la destinée des grands artistes, et qui veut que, la vie se gouvernant à l’inverse de l’intelligence, ils gagnent d’un côté ce qu’ils perdent de l’autre, et qu’ils aillent ainsi, suivant une jeunesse progressive, se renforçant, se ragaillardissant, et croissant en audace jusqu’au bord de la tombe.
Les corps tombent en vertu de la loi de la pesanteur ; cela équivaut, dans le sérieux, à la bouffonne virtus dormitiva. […] S’il y avait un autre but à son activité, il ne serait plus un animal ; et nous tombons dans le christianisme. […] Euclide allait lui tomber sous la main. […] Dieu écarté, la morale tombe, comme un cérémonial de cour à la chute de la royauté. […] Sa force relative n’est pas atteinte, puisque tous ses frères tombent aux même rets.
De quelle haute dignité, de quel comble de bonheur, je suis tombé parmi les hommes ! […] tombent sur moi tous les fléaux de la fortune et de la nature pour me rendre un remède si doux ! […] Il est certain que, pendant quelque temps, il tomba dans une profonde misanthropie. […] Senancour ne tombe pas dans ces excès. […] Le roman de Gœthe étant tombé dans ses mains alors qu’il avait vingt ans, il conçut le projet d’en faire le guide de sa conduite.
Il tombe même à ce sujet dans un excès contraire à celui de Balzac. […] Pour la cause royale sont tombés son père, ses frères, son mari. […] Un écrivain vulgaire serait tombé dans les fossés scabreux. […] Il se leva ; sa casquette tomba. […] Zola tombe dans l’excès contraire.
Un drame de nos jours Peut bien tomber, mais rebondit toujours.
Presque tous les vers semblent tombés de la plume d’André Chénier.
Il ne tombe point dans les « polymorphies » où vagabondent les Palais nomades de M.
Bien qu’il se soucie plus de l’idée, de la pensée, que de la forme dans laquelle elle tombe, ce de quoi on ne saurait trop le louer, son vers est naturellement harmonieux et élégant.
Quant à son style, il a de la verve, de l’éclat, d’heureuses trouvailles de mots, mais il tend de plus en plus à tomber dans l’afféterie, dans la recherche, et il abonde en incorrections d’autant plus frappantes que M.
Ce défaut de goût l’a fait tomber dans une espece de mépris, qu’on a poussé toutefois un peu trop loin.
Puisse cet Ecrit tomber entre les mains de nos jeunes gens !
Elles sont tombées, parce qu’elles n’avoient pas le même mérite, & il n’y a qu’un mérite réel qui puisse soutenir un Ouvrage dans tous les temps & dans tous les états.
Alors naquit la comédie profane, qui, livrée à elle-même et au goût peu délicat de la nation, tomba, sous Henri III, dans une licence effrénée, et ne prit le masque honnête qu’au commencement du siècle de Louis XIV.
Les Grecs, on le sait, ne possédaient pas de mots précis pour désigner une foule de teintes ; sans tomber à ce sujet dans les paradoxes de certains physiologistes comme H. […] Pour que la voix puisse marquer ce temps fort, il faut qu’il tombe sur une syllabe déjà sonore et portant un accent tonique. […] Dans cette phrase la sixième note (hémistiche) tombe sur le temps fort de la première mesure, et la douzième sur le temps fort de la seconde. […] Remarquons que l’effet cherché dans tous ces vers disparaît si en les lisant on ne fait pas sentir légèrement avec la voix le point où devrait tomber le temps fort. […] Par là tombent certaines affirmations contenues dans le traité de M.
Il faut que son adversaire tombe à ses pieds, qu’il reste muet d’admiration, ou qu’il meure de honte. […] lorsque ses autels s’élevèrent au milieu de nos forêts ensanglantées par les couteaux des druides, que les opprimés vinrent en foule y chercher des asiles, que des ennemis irréconciliables s’y embrassèrent en pleurant, les tyrans émus sentirent, du haut des tours, les armes tomber de leurs mains: ils n’avaient connu que l’empire de la terreur, et ils voyaient naître celui de la charité. […] Cette famille, tombée dans l’adversité par suite de l’émigration et de quelques désordres de jeunesse de son père, était liée avec la mienne. […] » et aussitôt il tomba en défaillance. […] Quant à sa tante, loin de lui reprocher ses maux, elle priait Dieu de les lui pardonner, et d’apaiser les troubles affreux d’esprit où nous apprîmes qu’elle était tombée immédiatement après qu’elle eut renvoyé Virginie avec tant d’inhumanité.
Celle-ci, à peu d’exceptions près, se recrute communément parmi les intelligences desséchées, tombées avant l’heure de toutes les branches de l’art et de la littérature. […] Les seules voix qui chantent ne montent plus de la multitude ; elles tombent de hauteurs inaccessibles au vulgaire et viennent se perdre sans échos dans le bruit des locomotives et le hurlement de la Bourse. […] Pour me servir, avec quelque pudeur offensée, d’une locution très française et très significative, rien n’est écouté, n’est regardé, n’est accepté, n’est compris, qui ne soit, après mille négations, mille angoisses, mille misères, irrévocablement tombé dans le domaine public. […] L’auteur du Roi d’Yvetot n’est pas tombé dans le domaine public, il y est né, il y a vécu, il y triomphe. […] S’il n’en était pas ainsi, jamais ces tristes blasphèmes ne seraient tombés de ses lèvres.
Je puis dire avec vérité qu’on tordrait aujourd’hui mon cœur comme une éponge sans qu’une goutte de haine ou même de fiel en tombât sur aucun nom vivant ! […] J’en garde mémoire malgré la longue inimitié de leur journal depuis contre moi, quand ce journal, après 1830, tomba aux mains d’une secte. […] M. de Serres, tombé du ministère, venait de recevoir pour retraite cette ambassade. […] De tout ce qui vécut je subis la fortune, Arme cent fois brisée entre les mains du temps, Je sème de tronçons ma route vers la tombe, Et le siècle hébété dit : « Voyez comme tombe « À moitié du combat chacun des combattants ! […] Je ne suis pas pressé pour ma mémoire ; j’ai bravé la sottise des jugements de l’opinion toute ma vie ; je puis la braver quarante ans dans ma tombe.
Il faudrait que l’Université fût de bien chétive complexion pour qu’au premier petit échec (si c’en est un), au premier petit avertissement, elle tombât ainsi en défaillance.
Mais aujourd’hui que des lumieres plus sûres, qu’un zele mieux entendu dirige les Ecrivains qui consacrent leurs travaux au maintien de la Foi & de ses Pratiques, tout ce vain appareil de triomphe tombe & s’évanouit.
Mais le Laocoon est dans une situation violente, mais d’aplomb ; et l’on ne sait pourquoi le Milon de Bachelier ne tombe pas à la renverse.
Le péristile est à droite ; c’est sur cette partie que tombe la forte lumière qui vient de quelque point pris à gauche ; dans l’intérieur du tableau on ne voit que la colonnade.
La tragédie de cette mort, que Bossuet raconte avec des éclats de tonnerre, madame de La Fayette nous la dit avec cette émotion contenue de grande dame de son temps, où le cœur ne rompait pas le busc, et où la Convenance, sœur de l’Opinion et reine comme elle, n’empêchait pas les larmes de naître, mais les empêchait de tomber.
Une meule à repasser se trouvait dans un des coins ; elle la fit tourner lentement, aiguisa soigneusement son arme ; je vis l’eau tomber goutte à goutte sur la meule, et ne perdis pas un des mouvements de l’infernale créature ; le foyer à demi éteint éclairait ses traits décharnés, les jeunes gens ses complices chancelaient sur leurs jambes avinées ; le sauvage, toujours calme, restait debout ; sa main qui serrait le tomahawk fatal était prête à abattre le premier assaillant. […] L’Indien s’était levé ; le tomahawk que sa main brandissait allait tomber sur l’un des assassins, et j’allais presser la double détente de mon fusil, quand on entendit frapper à la porte. […] Voyez-moi ces joyeux petits garnements, dont l’un est planté debout sur la rive, pendant que les autres ont bravement enfourché les arbres qui sont tombés en travers de la rivière. […] Toc, toc… le liège file et s’enfonce, le morceau de bois disparaît, le plomb donne des secousses, et au même instant volent en l’air trois de ces pauvres poissons, qui, chemin faisant, se décrochent et vont tomber bien loin parmi les herbes, où ils sautillent et se débattent jusqu’à ce que mort s’ensuive. […] Qu’une feuille tombée de l’arbre, un morceau de bois ou quelque autre corps étranger vienne à rouler dedans, il le prend avec sa gueule et le rejette très soigneusement de l’autre côté de sa fragile muraille.
Même dans le Zénith, à côté de choses admirables il y a encore trop de choses mises en vers, quoique en très beaux vers : Nous savons que le mur de la prison recule ; Que le pied peut franchir les colonnes d’Hercule, Mais qu’en les franchissant il y revient bientôt ; Que la mer s’arrondit sous la course des voiles ; Qu’en trouant les enfers on revoit les étoiles ; Qu’en l’univers tout tombe, et qu’ainsi rien n’est haut. […] La poésie purement formelle ressemble à ces stalactites des grottes qui pendent comme des lianes de pierre, guirlandes délicates et fines, mais inanimées ; on y cherche vainement la fluidité de la vie : elle n’est que dans les gouttes d’eau qui tombent et pleurent, non dans ces fleurs pétrifiées et impassibles. […] C’est ton rapide éclair, Espérance éternelle, Qui l’éveille en sa tombe et le convie ailleurs. […] Olivier a résolu d’aller porter des fleurs sur la tombe de sa mère, et sa pensée se trouve ramenée tout naturellement à son enfance, à sa mère : Olivier revoyait les plus minimes choses ; . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Quelques pages plus loin, le poète nous donne sans s’en douter ce qu’on pourrait appeler une démonstration ex bacillo de l’existence de Dieu : S’il dédaigne mon injure, Pour être certain qu’il est Je ferai sur sa figure Tomber un large soufflet.
Satan seul rit quand l’homme tombe. […] Nala, au contraire, est déchu de sa grandeur ; ses traits sont flétris, ses vêtements magnifiques tombent en lambeaux ; la sueur découle de son front, il est couvert de poussière. […] Lorsqu’elle s’éveillera et qu’elle ne trouvera plus que la moitié des vêtements, elle tombera dans la démence. […] La chaste indignation de l’épouse fidèle est si foudroyante, que, d’un seul regard, elle fait tomber le chasseur mort à ses pieds. […] Les dieux, par une pluie de fleurs qui tombe miraculeusement du ciel sur l’épouse, attestent la pureté de Damayanti.
Grâce à la justice tardive des heures qui amortissent les rancunes, les étonnements et les mauvais vouloirs, et emportent lentement chaque obstacle dans la tombe, nous ne sommes plus au temps où le nom de M. […] Que l’auteur songe aux clameurs qui accueillirent le Dante et Virgile, et qu’il persévère dans sa propre voie ; bien des railleries malheureuses tomberont encore sur cette œuvre, mais elle restera dans la mémoire de quiconque a de l’œil et du sentiment ; puisse son succès aller toujours croissant, car il doit y avoir succès. […] Boulanger — après en avoir perdu tant d’autres — c’est le poëte qui a fait tomber le peintre dans la fosse. […] Les draperies tombent bien, et non pas comme tombent en général les draperies des sculpteurs — les bras et les pieds sont d’un très-beau travail — la tête est peut-être un peu commune.
Il allait, entouré de terreur, de poésie et de toute puissance… il tombe, il est oublié, il est mort ! […] ce misérable Odry était tombé du Pygmalion de M. […] Ici nous tombons dans la chose intraduisible de toute comédie étrangère. […] Elle tombe, d’elle-même et sans le secours de M. […] C’est un vrai drôle qui tombera dans tous les pièges qu’on voudra lui tendre.
On le charge d’honneurs officiels ; quand il meurt, « la reine pleure avec une profonde douleur son noble poète lauréat » ; le peuple se presse à son service funèbre, et défile devant sa tombe, à Westminster. […] La poésie n’est pas, disait-il, une simple répétition, une imitation plus ou moins grossière des beautés formelles qui tombent sous nos yeux. […] Ô douce renonciation à la personnalité, ô délices de devenir le nuage qui passe, la goutte d’eau qui tombe en rosée, de n’être plus que la cendre qui annonce la résurrection ! […] Un élan d’admiration et d’amour porte le marin vers ces belles créatures vivantes ; il les bénit : au même instant, il redevient capable de prier ; l’albatros, se détachant de son cou, tombe comme du plomb dans la mer. […] Ainsi, quoique les passions soient la cause de tous les désordres dans lesquels tombent les hommes, une vie sans passion est une langueur insupportable.
Il tombe dans l’abstrait, voire parfois dans l’abscons. […] Cependant, lorsqu’il doit quitter les linceuls verts de cette forêt-sépulcre, il s’écrie que ce pèlerinage tant désiré depuis l’enfance, et dont il a si peu joui, est donc maintenant une chose accomplie, tombée dans le passé comme y tombera demain sa brève existence terrestre. […] On est tombé, à cet égard, d’un abus dans un autre. […] Aussi ne tombe-t-elle point dans l’erreur commune aux tenants des deux thèses précitées. […] Quel prix aurait leur chute si nous ne savions de quelle hauteur elles croient tomber ?
. — Mais je vais tomber dans les abstractions. — Il n’y a pas de mal. — Mais tout ce raisonnement serré sera comme une haie d’épines. — Nous nous piquerons les doigts. — Mais les trois quarts des gens jetteraient là ces spéculations comme oiseuses. — Tant pis pour eux. […] Nous remarquons que cette pierre est tombée, que ce charbon rouge nous a brûlés, que cet homme est mort, et nous n’avons d’autre ressource pour induire que l’addition et la comparaison de ces petits faits isolés et momentanés. Nous apprenons par la simple pratique que le soleil éclaire, que les corps tombent, que l’eau apaise la soif, et nous n’avons d’autre ressource pour étendre ou contrôler ces inductions que d’autres inductions semblables. […] Quand je vois une pierre qui tombe, je sépare la chute des circonstances antérieures qui réellement lui sont jointes, et je mets ensemble la chute, la forme, la structure, la couleur, le son et vingt autres circonstances qui réellement ne sont point liées. […] Comme il arrive toujours en pareil cas, chacun des deux avait fait réfléchir l’autre, et aucun des deux n’avait persuadé l’autre ; mais ces réflexions furent courtes : devant une belle matinée d’août, tous les raisonnements tombent.
. — Mais je vais tomber dans les abstractions. — Il n’y a pas de mal. — Mais tout ce raisonnement serré sera comme une haie d’épines. — Nous nous piquerons les doigts. — Mais les trois quarts des gens jetteraient là ces spéculations comme oiseuses. — Tant pis pour eux. […] Nous remarquons que cette pierre est tombée, que ce charbon rouge nous a brûlés, que cet homme est mort, et nous n’avons d’autre ressource pour induire que l’addition et la comparaison de ces petits faits isolés et momentanés. Nous apprenons par la simple pratique que le soleil éclaire, que les corps tombent, que l’eau apaise la soif, et nous n’avons d’autre ressource pour étendre ou contrôler ces inductions que d’autres inductions semblables. […] Quand je vois une pierre qui tombe, je sépare la chute des circonstances antérieures qui réellement lui sont jointes, et je mets ensemble la chute, la forme, la structure, la couleur, le son, et vingt autres circonstances qui réellement ne sont point liées. […] Comme il arrive toujours en pareil cas, chacun des deux avait fait réfléchir l’autre, et aucun des deux n’avait persuadé l’autre ; mais ces réflexions furent courtes : devant une belle matinée d’août, tous les raisonnements tombent.
En matière biographique l’invention tombe tout de suite dans le charivarique et le tintamarresque. […] Lucien ne tombera jamais dans la méchanceté. […] À la limite, le système tolstoïen tomberait dans l’insignifiance. […] Bergson ne prouve pas sa théorie du philosophe tombé du ciel et ne subissant aucune influence. […] Et l’on n’y trouve la tombe d’aucun Raphaël.
Un cheval tombe. […] Le fort de Cissey tombé aux mains de l’ennemi, Benoît se retire. […] » Il passe devant la tombe de M. […] Tout cela tombe dans le vain mystère. […] Sa force résiste un peu de temps, et puis l’abandonne : elle tombe, fanée, tuée.
M. de Voltaire, qui a adressé une Epître à l’Auteur de cette infame Production, pour lui reprocher ses excès, auroit dû se garantir lui-même de ceux dans lesquels il est tombé, & que ces beaux Vers, sur la nécessité d’un Dieu, ne sont pas capables de lui faire pardonner.
Marivaux n’a qu’un tort ou qu’un malheur, c’est qu’en étant en effet lui-même, et en usant à bon droit de sa manière de sentir pour s’exprimer avec une singularité souvent piquante, il dépasse sans s’en douter la mesure, tombe sensiblement dans le raffiné, et devient maniéré, minaudier, façonnier, le plus naturellement du monde. […] Cette sœur est venue à Paris pour recueillir un héritage et y a conduit Marianne, âgée de quinze ans ; elle y tombe malade et meurt bientôt en apprenant la mort ou l’apoplexie du curé son frère, et voilà Marianne seule, sans ressources, sur le pavé de Paris, avec un comptant des plus minces et son joli visage. […] En sortant de l’église, Marianne, qui entend venir derrière elle un carrosse, se hâte, tombe et se foule le pied ; un jeune homme de qualité qui l’a fort remarquée à l’église, celui même à qui appartient le carrosse, se trouve là tout à point pour la secourir, pour la faire conduire chez lui à deux pas.