Ce n’est pas ainsi qu’en usent Vernet et Chardin ; leur intrépide pinceau se plaît à entremêler avec la plus grande hardiesse, la plus grande variété et l’harmonie la plus soutenue, toutes les couleurs de la nature avec toutes leurs nuances.
Le Poussin que nous vantons tant aujourd’hui, fut mal soutenu par le public lorsque dans ses plus beaux jours il vint travailler en France, mais quoi qu’un peu tard, les personnes désinteressées et dont l’avis est conforme à la verité se reconnoissent, et prenant confiance dans un sentiment qu’elles voïent être le sentiment du plus grand nombre, elles se soulevent contre ceux qui voudroient faire marcher de pair deux ouvriers trop inégaux.
Tite-Live finit sa dissertation sur l’origine et le progrès des représentations théatrales à Rome, par dire qu’un divertissement dont les commencemens avoient été peu de chose, étoit dégeneré en des spectacles si magnifiques et si somptueux, que les roïaumes les plus riches auroient eu peine à en soutenir la dépense.
Où qu’on la prît, la thèse était bonne à soutenir, et c’était un joli prélude, quoique lointain, aux Victimes cloîtrées, la fin de toute cette littérature dirigée contre les plus belles et les plus saintes institutions !
C’est de la discussion reprise d’assez haut et soutenue, sur des points contestés qu’il ne modifie pas et qu’il cherche à élucider.
Notre interlocuteur soutiendrait toujours que l’objet existe indépendamment de la conscience qui le perçoit.
Il fut interrompu par beaucoup d’acclamations, car il était empereur ; et il n’y a point d’éloquence qui ne gagne à être soutenue par dix mille gardes prétoriens.
Que les bienfaits du prince soutiennent ceux que la confiance de ses vertus a fait naître ; négliger le peuple pour les grands, c’est croire que la tête peut subsister en affamant le corps ; c’est hâter la chute de l’État30.
Ainsi, dans les temps héroïques on put dire avec vérité, comme Homère le dit d’Ajax, le rempart des Grecs (πύργος Αχαιών), que seul il combattait contre l’armée entière des Troyens68 : on put dire qu’Horace soutint seul sur un pont le choc d’une armée d’Étrusques ; par quoi l’on doit entendre Ajax, Horace, avec leurs compagnons ou serviteurs.
Corneille, que soutient une vieille énergie, S’il n’était inégal n’aurait point de génie ; Et Molière lui-même eût été réformé, Si le Welche et l’Anglais ne l’avaient estimé.
Et c’est à ce point de vue essentiel qu’on doit surtout dire que la Révolution française est terminée, que ses résultats sont en partie obtenus, en partie manqués, et que l’esprit, l’inspiration qui l’a soutenue dans sa longue et glorieuse carrière, fait défaut. […] En le créant exprès pour cette révolution, la nature se fit honneur à elle-même, et, pour montrer son ouvrage, elle le plaça de manière à faire échouer chaque qualité, si elle n’eût été soutenue de toutes les autres. » Il y a dans ces Mémoires bien des endroits de cette sorte, qu’on dirait avoir été écrits par une plume historique profonde et familière avec tous les replis. […] Prêt, en tous temps et en tous lieux, à soutenir cette cause avec qui et contre qui que ce soit, j’eusse mieux aimé son influence et sa magistrature que toute autre au monde : là s’est arrêtée ma préférence. […] La Fayette s’y complaît évidemment ; il y revient en chaque occasion ; il nous rappelle que, parmi les républicains du 10 août, Condorcet avait alors oublié sa note fâcheuse sur le mot Patrie du Dictionnaire philosophique de Voltaire : « Il n’y a que trois manières politiques d’exister, la monarchie, l’aristocratie et l’anarchie. » Il se souvient que, parmi ces mêmes républicains, Clavière, deux ans auparavant, avait mis dans la tête de Mirabeau, dont il était le conseil, de soutenir le veto absolu du roi comme indispensable ; que Sieyès, un an auparavant, publiait encore, par une lettre aux journaux, que, dans toutes les hypothèses, il y avait plus de liberté dans la monarchie que dans la république. […] Le public est ingrat ; si belle, si soutenue qu’ait été la pièce donnée à son profit, il ne veut pas que la dernière scène soit traînante, et que l’acteur principal demeure, en se croyant encore indispensable, lorsque le gros du drame est fini.
Si elle se soutient c’est par l’aide des nations protestantes ; si elle conserve les Pays-Bas, c’est avec des garnisons hollandaises. […] Dernièrement on a porté chez l’ambassadrice de Danemark un fruitier fort blessé ; il avait tiré l’épée pour soutenir que le sultan devait faire étrangler son frère. […] Aucun œil ne peut soutenir impunément le choc de trois mille tableaux ; au bout de deux heures, il est émoussé, il ne sent plus que les choses extrêmes. […] Un autre mérite soutiendra son œuvre : c’est que tous ses livres ont pour fond une idée générale, une thèse philosophique, religieuse ou morale, un problème de cœur, de conscience ou d’éducation. […] Ce sont de pareils actes, répétés et soutenus dès la première, adolescence, qui décident des talents et des destinées. — Un oncle de M. de Loménie, officier dans la garde royale, obtint pour lui une demi-bourse au collège d’Avignon.
Les opinions qu’il avait soutenues pendant quinze ans avec une infatigable énergie ont triomphé d’une façon définitive, et le poète est resté après le triomphe aussi admiré que pendant le combat. […] combien de fois cette thèse désolante n’a-t-elle pas été soutenue devant nous ! […] Vouloir soumettre l’imagination aux mêmes lois que l’histoire, la philosophie ou les sciences positives, est un pur caprice qui ne soutient pas la discussion. […] Il ne consent pas à croire que le cœur soit un muscle et se raille des savants qui s’obstinent à soutenir cette thèse. […] Son mari n’a rien d’humain ; pour l’oublier, elle n’a pas de lutte à soutenir.
Un nombre secret soutient ces phrases et ces pages. […] Mais ce n’est pas une thèse que je viens soutenir devant vous, c’est un homme que j’ai l’intention de vous montrer. […] C’est là une de ces grosses branches de l’arbre intérieur dont parlait Pascal, et qui en soutiennent quantité de plus petites. […] Et je soutiens qu’il se produit, rarement chez vous ou chez moi, très fréquemment chez ceux qui méritent le nom magnifique de poètes. […] Poë allait plus loin et soutenait que les grands poètes de toutes les époques ont procédé de la sorte.
L’éclat de sa thèse de philosophie, qu’il soutint en 1643, lui ouvrit les portes de l’hôtel de Rambouillet. […] Ce magnifique tableau des grands empires qui ont rempli le passé, et qui ont eu tour à tour le gouvernement du monde, sans pouvoir en soutenir longtemps la gloire, ne rencontre ni indifférents ni incrédules. […] Je ne parle pas de la philosophie : Descartes en avait créé la langue, et Bossuet n’a fait que la soutenir, mais à sa manière, en la rendant plus vive, plus pressante et plus colorée. […] Quand les choses ne le soutiennent pas, le plus éloquent des hommes se laisse aider par la rhétorique des écrivains qui n’ont que de l’esprit. […] En voulant n’être rempli que de la grandeur de Dieu et du Créateur, l’on néglige souvent de réfléchir sur le néant de la créature, sur sa faiblesse et son impuissance, sur le besoin qu’elle a d’être animée et soutenue par l’idée même de son bonheur, pour éviter le désespoir de sa propre destruction144. » La pièce la plus piquante du recueil, c’est une paraphrase du Pater noster qu’on prête aux quiétistes.
Quoique les conceptions théologiques aient été, même sous cet aspect, longtemps nécessaires afin d’éveiller et de soutenir l’ardeur de l’homme par l’espoir indirect d’une sorte d’empire illimité, c’est pourtant à cet égard que l’esprit humain a dû témoigner d’abord sa prédilection finale pour les connaissances réelles. […] La nouvelle philosophie peut seule » établir aujourd’hui, au sujet de nos divers devoirs, des convictions profondes et actives, vraiment susceptibles de soutenir avec énergie le choc des passions. […] Nos sentiments quelconques n’étant développables que par un exercice direct et soutenu, d’autant plus indispensable qu’ils sont d’abord moins énergiques, il serait ici superflu d’insister davantage, auprès de quiconque possède, même empiriquement, une vraie connaissance de l’homme, pour démontrer la supériorité nécessaire de l’esprit positif sur l’ancien esprit théologico-métaphysique, quant à l’essor propre et actif de l’instinct social. […] Pour surmonter convenablement ce concours spontané de résistances diverses que lui présente aujourd’hui la masse spéculative proprement dite, l’école positive ne saurait trouver d’autre ressource générale que d’organiser un appel direct et soutenu au bon sens universel, en s’efforçant désormais de propager systématiquement, dans la masse active, les principales études scientifiques propres à y constituer la base indispensable de sa grande élaboration philosophique. […] Pourvu que ce libre accès lui reste toujours ouvert, le zèle volontaire et gratuit de ses rares promoteurs, secondé par le bon sens universel, et sous l’impulsion croissante de la situation fondamentale, ne redoutera jamais de soutenir, même dès ce moment, une active concurrence philosophique envers les nombreux et puissants organes, même réunis, des deux écoles anciennes.
On aura beau, dès lors, aligner ces états les uns à côté des autres sur le « moi » qui les soutient, jamais ces solides enfilés sur du solide ne feront de la durée qui coule. […] Si elles se produisent à un âge déterminé, et en un temps qui peut être assez court, personne ne soutiendra qu’elles surviennent alors ex abrupto, du dehors, simplement parce qu’on a atteint un certain âge, comme l’appel sous les drapeaux arrive à celui qui a vingt ans révolus. […] Elle consiste surtout à constater des relations de parenté idéale et à soutenir que, là où il y a ce rapport de filiation pour ainsi dire logique entre des formes, il y a aussi un rapport de succession chronologique entre les espèces où ces formes se matérialisent. […] Personne ne le soutiendra, et le darwiniste lui-même se bornera sans doute à dire que des effets identiques peuvent sortir de causes différentes, que plus d’un chemin conduit au même endroit. […] Personne ne soutiendra cependant que l’influence de la lumière ait causé physiquement la formation d’un système nerveux, d’un système musculaire, d’un système osseux, toutes choses qui sont en continuité avec l’appareil de la vision chez les Vertébrés.
Cette alliance, pour se soutenir sans singularité, exigeait à la fois une grande finesse de coup d’œil et une grande sérénité de pensée ; M. […] Pourquoi l’auteur, en écrivant Latréaumont, s’est-il abstenu de soutenir le triomphe du vice ? […] La thèse contraire à celle que je soutiens a été défendue plusieurs fois avec un talent remarquable ; mais l’élégance et la vigueur du plaidoyer n’ont pas altéré ma conviction. […] C’est à l’unité idéale des héros de Sophocle qu’il faut rapporter l’harmonie constante, l’élégance soutenue de toutes les paroles qu’ils prononcent. […] N’est-ce pas dans la discussion franche et complète de ses idées qu’il a puisé le courage de les soutenir jusqu’au bout ?
Elle soutient avec son théâtre des relations si harmonieuses et quelquefois si délicates et imprévues ! […] Tout ceci ne paraît point extraordinaire sans doute : mais pourtant c’est la première fois qu’on écrit au théâtre avec cette pureté soutenue. […] Tous ceux-là aimeront et comprendront Bajazet, qui ont été obligés de mentir et de soutenir péniblement leur mensonge, par amour, fidélité, « loyalisme », compassion, et pour épargner des douleurs à une autre créature. […] Cette allée finissait par un portique de marbre ; les pilastres qui en soutenaient la corniche étaient de lapis, et la porte paraissait toute d’orfèvrerie. […] et je soutiens la vue De ce sacré soleil dont je suis descendue !
Indépendamment du comte de Virieu, du marquis de Barral, du marquis Alfieri et de son fils, avec lequel j’avais été élevé, je connaissais d’enfance presque toutes les illustres familles du Piémont : les Sambuy, les Ghilini, les Costa, pour avoir reçu avec eux une éducation commune chez les jésuites de Belley, dans ce collège soutenu par eux. […] Il passa en revue l’armée et la bande des carbonari calabrais, que le général Pepe lui présentait sous les armes, soit comme soutiens du trône transformé, soit comme expression de sa cour. […] Calquée sur l’insurrection armée de Cadix et de Riego, en Espagne, elle était un encouragement à toutes les turbulences des ambitieux de régiment ; enfin, si la Sainte-Alliance, cette mutualité des rois, prenait dans un congrès fait et cause pour le roi de Naples, il était bien embarrassant à nous, gouvernement restauré par la vertu et dans l’intérêt de cette ligue de monarchies, de nous déclarer contre elle les soutiens d’une insurrection de troupes et de conspirateurs qui couvaient peut-être jusque sous notre propre trône, à Paris.
Pour le style des beaux endroits, il est si excellent, qu’il fallait un poète de génie pour le soutenir. […] C’était peu de soutenir celui du Menteur, dont les meilleurs endroits se rapprochent du ton de la tragédie : le langage de la vie familière était tout entier à créer. […] Tout à l’heure le père ne soutiendra pas le mari, et ce sera fort heureux pour Henriette que son oncle Ariste trouve moyen de rendre Trissotin odieux, même à Philaminte, en démasquant le malhonnête homme sous le pédant.
Aussi quand Mme de Staël écrivit son livre De l’Allemagne, où elle soutenait des théories peu classiques, où elle rendait justice à un peuple en guerre avec la France, les ciseaux des censeurs commencèrent par pratiquer d’abondantes coupures, et, comme cela ne suffisait pas encore, le livre fut mis au pilon et l’auteur prié de s’exiler. […] L’argument peut lui avoir paru commode pour la thèse pessimiste qu’il soutenait ; il n’a pas grande valeur aux yeux d’une logique froide et sévère. […] Qui donc oserait soutenir que le principe démocratique, en vertu duquel tous les membres de la société doivent avoir des moyens égaux de se développer inégalement, s’est épanoui dans sa plénitude ?
Mais en même temps je soutiens que le plus admiré de tous les croquetons de Meissonier, tout grand dessinateur incontestable qu’il est, ne pourrait tenir, à côté d’un dessin de Gabriel de Saint-Aubin, par exemple la vignette de L’Intérêt personnel, que justement je regardais chez moi ce matin. […] La femme de chambre le peignait au peigne fin, et pendant qu’elles le peignait, voyant sa tête ne plus se soutenir, s’affaisser, tomber, elle lui demandait ce qu’il avait, s’il souffrait toujours. […] La femme soutient que, lorsque son mari lit les Essais, il n’est plus le Daudet qu’elle connaît, il n’est plus père, c’est un Daudet racorni.
« Quand Damayanti a reconnu Nala, enhardie par son amour, forte et craintive à la fois, rougissant et cachant son front pour dérober sa rougeur, elle saisit un pan du manteau de Nala, et, en déclarant ainsi son choix, elle montre que la femme doit s’appuyer sur l’homme. » Nala la soutient, la console et la glorifie. […] Ils n’avaient eu pendant trois jours que de l’eau pour soutenir leur vie ; pressés par la faim, ils arrachent des racines à la terre et des baies sauvages aux arbustes ; une troupe d’oiseaux plane enfin sur eux : « Voilà des aliments pour le jour », s’écrie Nala dans la joie. […] » dit-elle, « cet arbre est heureux au milieu de la forêt, c’est le souverain des bois environné des festons de lianes qu’il soutient et qui lui donnent la joie.
Évidemment c’est une thèse à outrance soutenue par un esprit éperdu qui, sous les effroyables coups d’une logique bousculante, ne sait ni se retourner ni s’échapper et va jusqu’au bout — oui, jusqu’à l’abattoir de toute raison et de toute fière indépendance ! […] Il ne donne pas les femmes de la Révolution, mais quelques héroïnes, quelques femmes plus ou moins célèbres… Il dit telles vertus éclatantes, et il tait un monde de sacrifices obscurs d’autant plus méritants que la gloire ne les soutint pas. » Mais pourquoi ce remords tardif ? […] … N’est-ce pas assez de se soutenir au niveau de soi-même et de continuer l’auteur du Prêtre et de la Femme dans les Femmes de la Révolution ?
Sa veuve Chimène essaya de se maintenir dans Valence et y réussit pendant deux années encore : après quoi, désespérant de s’y défendre, et au bout d’un siège soutenu durant sept mois, les chrétiens quittèrent la belle cité en la brûlant (mai 1102). […] Damas-Hinard une édition critique et une traduction française, est tout autre chose que la Chronique : c’est une œuvre de talent, une œuvre suivie et soutenue, naïve et forte, souvent admirable de détail ; on sent un poète dans le jongleur et le chanteur.
Bayle que dix pages des siennes. » Ce même Basnage, qui avait écrit une Histoire des Juifs, avait mêlé les réflexions et la critique au récit ; il avait fait le philosophe dans une histoire, ce que Marais estimait une confusion, tellement que l’un, disait-il, dégoûterait de l’autre, si l’on n’était soutenu par la nouveauté du sujet : « Notre ami (c’est-à-dire Bayle) a bien senti ce dégoût, ajoutait-il ; aussi a-t-il mis la partie historique à part ; mais il y a des gens qui croient plaire par tout ce qu’ils font et qui ne veulent pas étudier le goût des autres. C’est, qu’ils ne sont pas polis comme était notre ami, que je soutiens toujours qui l’était, malgré ceux qui n’ont que la politesse des paroles. » L’admiration de Marais pour l’auteur de ce curieux Dictionnaire historique, où la part des faits et celle des réflexions sont en effet distinctes, n’allait pas cependant jusqu’à lui passer l’article David où l’érudit s’était par trop émancipé en malices, et où il avait donné carrière à un certain libertinage d’esprit qui calomniait ses mœurs.
L’abbé Brelucque et l’abbé Perrot ne partagent point, etc. » Et il entre dans le détail des personnes, tout prompt d’ailleurs, selon sa coutume, à tirer des conclusions excessives : « Quiconque voudra faire interdire le genre humain, ne manquera pas de témoins qui déposeront de sa démence. » Et c’est l’homme qui tout à l’heure va soutenir théoriquement dans un gros livre la doctrine du sens commun universel ! […] en ce moment même, je ne le sens que trop, si ma volonté tout entière n’était pas entre les mains de mon père bien-aimé, si ses conseils ne me soutenaient pas, si je n’étais pas complètement résolu à obéir sans hésiter à ses ordres salutaires, oui, en ce moment même je retomberais dans mes premières incertitudes et dans l’abîme sans fond d’où sa main charitable m’a retiré.
J’ai des moments où je croule, mais je me sens toujours soutenue par cette main divine qui nous a faits frère et sœur pour nous aider et nous chérir, mon bon Félix. […] Pour le moment, Dieu, qui nous a éprouvés jusqu’au sang et aux larmes, soutient miraculeusement notre vie avec ses blessures inguérissables. — Le doux soleil, la croyance, l’amour des miens !
Ce n’était là qu’un commencement, et le grand expiateur, comme M. de Chateaubriand l’appelle, s’essayait à peine, lorsqu’il fut encore retardé dans son ardeur et obligé par obéissance de se rendre à Paris à une assemblée de son Ordre, puis député à Rome pour y soutenir les intérêts communs. […] Je ne parle pas des libelles qui coururent, mais il eut à soutenir des discussions sérieuses et dans lesquelles il ne parut pas toujours avoir raison.
Ici les reproches de l’auteur contre Louis XIV deviennent fondés ou du moins plausibles ; il est piquant et il n’est peut-être pas faux de soutenir que les rigueurs contre les protestants augmentent graduellement en raison directe des scrupules et des remords du grand roi, et qu’il croit, à la lettre, faire pénitence à leurs dépens. […] Éphraïm, avec son petit prophète Ichabod et son cheval Lépidoth, est rigoureusement conçu et soutenu sans fléchir : Walter Scott l’avouerait.
Parallélisme de la révolution anglaise avec la nôtre dans ses différentes phases et dans son mode de conclusion, c’est là précisément la thèse que M ignet soutiendra plus tard dans la polémique du National ; il y préluda dès le premier jour, aussi bien qu’à cette histoire de la Réformation qu’il devait développer et mûrir à travers tant d’autres études diverses, et qui promet d’être son œuvre définitive. […] Les Aragonais, qui prirent parti pour l’opprimé et qui le soutinrent, ainsi que leur droit de justice souveraine, par une révolte à main armée, y perdirent leurs institutions et les dernières garanties de leur indépendance.
Ce petit chef-d’œuvre échappé en un jour de bonheur à l’abbé Prévost, et sans plus de peine assurément que les innombrables épisodes, à demi réels, à demi inventés, dont il a semé ses écrits, soutient à jamais son nom au-dessus du flux des années, et le classe de pair, en lieu sûr, à côté de l’élite des écrivains et des inventeurs. […] » Malgré les démonstrations du doyen, les passions de tous ces jolis couples allaient toujours et se compliquaient follement ; l’aimable Rose, dans sa logique de cœur, ne soutenait pas moins à son frère Patrice qu’en dépit du sort qui le séparait de son amante, ils étaient, lui et elle, dignes d’envie, et que des peines causées par la fidélité et la tendresse méritaient le nom du plus charmant bonheur.
L’exercice continuel de la toute-puissance des armes finit par inspirer du mépris pour les progrès lents de la persuasion L’enthousiasme qu’inspirent des généraux vainqueurs, est tout à fait indépendant de la justice de la cause qu’ils soutiennent. […] Les grands hommes de la première antiquité, s’ils étaient calomniés pendant leur vie, n’avaient de ressource qu’en eux-mêmes ; mais, pour nous, c’est le Phédon de Socrate, ce sont les plus beaux chefs-d’œuvre de l’éloquence qui soutiennent notre âme dans les revers.
Laurent, qui ne se borne pas à jouer un rôle passif dans cet entretien, combat des principes qui, poussés à la rigueur, isoleraient l’homme et le rendraient étranger à ses devoirs ; il soutient qu’on ne doit pas séparer la vie contemplative de la vie active, mais que l’une doit servir de base et de moyen de perfection à l’autre. […] Cette institution, qui dura plusieurs années, soutint le crédit de la philosophie platonicienne, et lui donna même un éclat tel, que ceux qui la professaient furent considérés comme les hommes les plus respectables et les plus éclairés de leur siècle.
Beaucoup de choses me soutiennent et me consolent ; le concours de ceux qui pleurent avec nous notre perte, la douleur générale qui se manifeste dans toute la ville, le deuil public, et beaucoup d’autres considérations de cette nature, propres à adoucir en grande partie notre chagrin : mais ce qui me console le plus, c’est de t’avoir ; c’est d’avoir un frère en qui j’ai plus de confiance et d’espoir que je ne le saurais dire. […] Ce qui nous console dans ce grand deuil général, ce sont ses enfants, si éminemment dignes de leur père, et Pierre, l’un d’eux, leur aîné, qui, à peine dans sa vingt et unième année, soutient le poids des affaires de toute la république avec une gravité, une sagesse et une autorité telles, qu’il fait croire à une vie nouvelle du père dans son fils.
Pendant une quinzaine d’années (1829-1843) le romantisme est maître de la scène : trois hommes l’y ont établi et l’y soutiennent : Dumas, Vigny, Hugo. […] A chaque moment, il intervient pour la soutenir et la faire durer.
ne vous gênez pas, je comprends tout A un enfant : Aime bien ta mère et soutiens-la J’ai beaucoup souffert, j’ai été proscrit et fugitif, mais j’avais la conscience tranquille « A deux ennemis amis » : Réconciliez-vous. […] Ses plus fervents admirateurs n’oseraient le soutenir.
Avant lui, on se demandait s’il était facile d’écrire des poèmes en russe, et toute une école de critiques autorisés soutenait, « par vives raisons », qu’on devait employer pour la poésie la langue slavone, c’est-à-dire celle dans laquelle sont traduits les livres saints, la langue de la liturgie et de la chaire. […] Un général qui a pris bien des places, par amour de la diversité, se plaît à soutenir un siège.
Plusieurs, en effet, dans des intentions opposées, soutiennent que le socialisme est la filiation directe de la philosophie moderne. […] Sans doute il faut toujours prendre le plus court chemin, et je n’approuve nullement ceux qui soutiennent qu’il faut marcher, mais non courir.
L’homme est vide absolument : mais, soutenu par l’instinct de conservation qui lui interdit de se prendre, en mépris, il parvient à représenter son personnage de penseur et de politique avec une économie de moyens qui touche au génie. […] Loin qu’il soit permis de le taxer de paradoxe, il faut penser que cette thèse sur l’incertitude de la connaissance humaine, eût assumé un caractère d’une tout autre rigueur, eût ébranlé dans leurs fondements des sciences plus positives en apparence et sur lesquelles ne s’est point exercée l’analyse de l’écrivain, si quelque savant doué par surcroît de l’intelligence philosophique, à la manière d’un Claude Bernard, eût entrepris de la soutenir.
« Quand le ciel tomberait, écrivait Eugénie, il n’ajouterait rien à mon accablement. » Sans la foi, qui lui fit soutenir sa croix, à deux bras sur son cœur brisé, elle aurait, comme tant d’autres, qui ont l’air de vivre et qui sont finis, été finie à la source des palpitations et dans les racines mêmes de son être. […] sa croix, elle la soutint presque dix ans.
Que le peuple refuse de parvenir, que la bourgeoisie renonce à son parvenir : la paix française est établie à jamais… Refusant de parvenir, l’homme est beaucoup plus fermement lié à la famille de son père et de sa mère : on peut dire qu’il ne la quitte pas et qu’elle soutient son esprit ou son cœur à chacun de leurs battements. […] » Nous, les modérés — lire, les réactionnaires — dans la Presse de l’Enseignement, par principe, par respect pour l’ordre, la discipline, nous soutenions l’Administration, qui ne nous en savait aucun gré, on devine pourquoi, et logiques, également, nous tapions dur sur les syndicalistes, les révolutionnaires, ennemis de toute autorité.
Et si le temps s’écoule et qu’on ne reçoive rien de moi, laissez-la vivre d’espoir, soutenez-la. […] Et voici qu’aujourd’hui, des compatriotes, des voisins, des enfants de notre formation placés dans des circonstances qui émeuvent tout l’être, sentent et raisonnent comme cet Anglais, et mon ami Hassler, plus âgé qu’eux et qui ne partage pas leur foi, regardant autour de lui, écrit : « Il ne faut pas se dissimuler que beaucoup d’hommes… sont soutenus par l’idée d’un être supérieur auquel ils se confient. » (Ma campagne au jour le jour, par le capitaine Hassler.
C’est en ce sens que Jhering a pu soutenir ce paradoxe : « L’argent est le grand apôtre de l’égalité179. » Marx le dit de son côté180 : « L’argent en qui s’effacent toutes les différences qualitatives entre les marchandises, efface à son tour, niveleur radical, toutes les distinctions. » Sur le marché il n’y a plus qu’un échangiste, en face d’un échangiste — race, nation, religion, tout ce qui distingue les hommes est momentanément oublié. […] C’est la thèse soutenue par Gierke, Das Deutsche Genossenschaftsrecht, tome I ; cf. p. 450, 653, 904, etc.
Dans son jugement de Rhadamiste, qui parut en brochure, le critique, après avoir reconnu qu’il y a dans la pièce des traits hardis, heureux, et des situations intéressantes, se met à la suivre scène par scène et à démontrer les invraisemblancesk, les incohérences du sujet, l’action peu liée, les caractères peu soutenus ; il n’en laisse à peu près rien subsister : Enfin, dit-il, je n’ai pas d’idée d’avoir jamais lu une tragédie plus embarrassée, plus fausse, et moins intelligible ; j’ai l’avantage de pouvoir dire ici tout ce que je pense, sans crainte de faire tort à l’auteurl ; car, ou je m’égare dans le jugement que j’expose, et en ce cas le public le vengera de moi, ou le public déférera à mes remarques, et en ce cas même il en rejaillira beaucoup de gloire à M. de Crébillon : on estimera à la vérité un peu moins sa pièce, mais il paraîtra d’autant plus grand, qu’il aura mieux trouvé l’art de fasciner les esprits, en leur cachant les défauts de sa tragédie à force de splendeur et de magnificence.
Le livre de M. de Carné, qui nous fournit l’occasion de ces remarques, met parfaitement en lumière toutes les pensées politiques, les jugements, les espérances et les doutes de cette école dont il est l’un des principaux soutiens.
Je ne me crois appelé à aucune grande vocation d’utilité, et la chimère du bien public ne me soutient pas.
Comme La Fayette, comme Bailly, comme Pétion, comme Carnot, La Révellière fut l’homme d’un des systèmes qui régnèrent durant notre Révolution ; il comprit ce système, le pratiqua, le soutint et ne l’abandonna qu’à la dernière heure.
Sa préférence si naturelle pour l’industrie agricole sur l’industrie manufacturière, son aversion et sa méfiance d’un gouvernement central dont l’Europe lui avait appris les abus, et que les fédéralistes voulaient installer fortement, le rôle d’opposition qu’il soutint contre eux peur la cause de la moralité politique, tout cela le conduisit à repousser avec une sévérité absolue des institutions et des entreprises qui, bien que mêlées en naissant à beaucoup d’imprudence et de licence, semblent pourtant liées de plus en plus au développement des sociétés modernes.
Je sais que c’est une défense peu avantageuse à prendre que celle du Système de la nature et de cette faction d’holbachienne ; mais je ne veux soutenir d’Holbach ici que comme un homme d’esprit, éclairé quoique amateur, sachant beaucoup de faits de la science physique d’alors, n’ayant pas si mal lu Hobbes et Spinosa, maltraité de Voltaire, qui le trouvait un fort lourd écrivain et un fort ennuyeux métaphysicien, mais estimé de d’Alembert, de Diderot, et dont l’influence fut grande sur Condorcet et M. de Tracy.