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446. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Enfin, vous voyez ces hommes extraordinaires se faire presque tous un régime pour la pensée, ménager avec économie toutes leurs forces, et quelques pas même, par la vie la plus austère, s’affranchir, autant qu’ils le peuvent, de l’empire des sens, pour que leur âme, dès qu’ils l’appellent, se trouve indépendante et libre. […] Vous en voyez plusieurs passionnés pour l’étude, et indifférents pour la gloire ; éloignés de cette ostentation, qui est toujours faiblesse ; ne s’apercevant pas même de ce qu’ils sont, ce qui est la vraie modestie ; honorant leurs bienfaiteurs, louant leurs rivaux, assez fiers pour faire du bien à leurs ennemis ; vous en voyez quelques-uns, ornés des grâces, qui, dans le monde, font pardonner les vertus ; mais ce qui fait le caractère du plus grand nombre, ce sont toutes les qualités que donne l’habitude de vivre plus avec les livres qu’avec les hommes : je veux dire des mœurs, les sentiments de la nature ; cette candeur si éloignée de toute espèce d’art ; Cette bonne foi de caractère qui agit d’après les choses, non d’après les conventions, et ne songe jamais à prendre son avantage avec les hommes ; une simplicité qui contraste si bien avec le désir éternel d’occuper de soi, vice des cœurs froids et des âmes vides ; l’ignorance de presque tout, hors des choses utiles et grandes ; une politesse qui quelquefois néglige les dehors, mais qui, au lieu d’être ou un calcul fin d’amour-propre, ou une vanité puérile, ou une fausseté barbare, est tout simplement de l’humanité ; enfin cette tranquillité d’âme, qui, ayant apprécié tout, et n’estimant dans ce songe de la vie que ce qui mérite de l’être, c’est-à-dire, bien peu de choses, ne se passionne pour rien, et se trouve au-dessus des agitations et des faiblesses.

447. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Ménard, Louis (1822-1901) »

Toutes les autres pièces de vers se trouvaient dans l’édicion précédente, depuis longtemps épuisée, dont la préface se terminait par les lignes suivantes : “Je publie ce volume de vers qui ne sera suivi d’aucun autre, comme on éleverait un cénotafe à sa jeunesse.

448. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre premier. Le problème des antinomies » pp. 1-3

Par société nous entendons non pas seulement l’État, mais l’ensemble des cercles sociaux de toute sorte auxquels peut participer un individu, ainsi que les relations complexes où il se trouve engagé par suite de cette participation.

449. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 235-237

Les articles de Grammaire qui se trouvent dans les premiers volumes de l’Encyclopédie, sont de M.

450. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 378-380

On se trouve à la fin de l’Ouvrage, sans avoir été instruit du fond de la question, & sans que les propositions accessoires vous aient dédommagé : ce qui prouve combien la démangeaison de discuter est dangereuse.

451. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 408-410

La même exactitude ne se trouve pas toujours dans les conséquences qu’il tire sur certaines matieres qui font partie des autres volumes.

452. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Une foule innombrable d’objets se sont présentés à notre esprit et se trouvent enregistrés dans notre mémoire, où ils restent d’ordinaire à l’état latent. […] Le spectateur se trouve ainsi préparé à telle évolution du drame, à tel acte tragique d’un personnage, à tel dénouement. […] Notre rire ne se trouve pas en désaccord formel avec ce qui compose notre sentiment. […] La mise en scène se trouve donc détruite ipso facto. […] Les moments lui sont précieux, c’est pourquoi Phèdre, soutenue par ses femmes, s’affaisse sur le premier siège à gauche qui se trouve à sa portée.

453. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Au moindre faux pas, de bons amis se trouveront là pour achever sa chute. […] Ils nous ont représenté qu’ils n’ont pas manqué, depuis notre avènement à la couronne, de se trouver à notre lever ; que nous les avons vus toujours sur notre passage, immobiles comme des bornes, et qu’ils se sont extrêmement élevés pour regarder sur les épaules les plus hautes Notre Sérénité. […] L’orgueil savoure son plaisir à bon compte, et l’on se trouve ainsi généreux sans frais. […] Le client rendu muet, assourdi, hébété, se trouve à demi vaincu. […] Quelques rayons de miel sans maîtres se trouvèrent Des frelons les réclamèrent.

454. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Mais deux mois se furent à peine écoulés depuis sa disgrâce, qu’il se trouva réduit à emprunter sur gages, son crédit étant déjà fini et son argent. […] La faveur se trouvait dans les mains de certains jeunes seigneurs, sans générosité et sans mérite. […] Cheik-Ali-Kan, ce grand vizir hors de charge, se trouva là pour le bonheur de ces malheureux. […] Enfin, le conseil royal ordonna qu’on informerait la chose chez les Anglais, chez les Portugais et chez les Hollandais, et que s’il se trouvait qu’on eût jamais fait grâce de ce droit à quelque ambassadeur ou envoyé de ces nations-là, on la ferait aussi à cet envoyé. […] Il se trouva empêché de répondre, et il supplia qu’on envoyât quérir le supérieur des capucins.

455. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 179-181

De ce nombre sont sa Rhétorique du Prédicateur, son Traité de l’Eloquence du corps, deux Ouvrages où se trouve réuni, sans méthode & sans goût, ce que Cicéron, Quintilien, & parmi nous Fénélon, Rollin, le Pere Lami, Sanlecque, Lucas, l’Abbé de Villiers, l’Abbé Mallet, ont écrit sur ces matieres si fort rebattues.

456. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VI. Des Esprits de ténèbres. »

S’ils se trouvaient quelquefois opposés les uns aux autres, c’était seulement dans les querelles des mortels : ils se réconciliaient bientôt, en buvant le nectar ensemble.

457. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Sur les exercices, des. Cadets russes. » pp. 549-546

Page 15 de l’Introduction de Clerc à sa traduction de l’ouvrage du général Betzki (Voyez Notice préliminaire du Plan d’une université), se trouve le passage suivant concernant les Exercices des cadets russes.

458. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Préface »

Verlaine et Mallarmé n’employèrent jamais un mot exclu des dictionnaires officiels et leurs noms se trouveront rarement au bas des exemples.

459. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Ainsi, le soir où les Parisiens soupçonnent qu’elle veut s’enfuir de Paris avec le jeune roi, elle est obligée d’ouvrir tout grand le palais royal à la foule et le futur Roi-Soleil, qui dormait ou faisait semblant, resta plus d’une heure sous la surveillance d’un officier de la garde bourgeoise qui se trouva être un ancien laquais. […] Il se trouva un jour attablé au cabaret de Renard, qui, situé au milieu du jardin des Tuileries, était le rendez-vous de la bonne compagnie. […] La comédie et la tragédie font chacune un pas vers l’autre et il se trouve nombre de pièces, comme le don Sanche de Corneille, qui témoignent d’une réconciliation provisoire entre ces deux sœurs ennemies. […] Une fois la société assise sur de nouvelles bases, une fois les lois mises en harmonie avec les idées des novateurs, c’est le régime politique qui se trouve à son tour en avance sur la littérature. […] Mais c’est peu de constater un fait si facile à remarquer, si l’on n’ajoute que la langue, le style, le ton de tout ce qui s’écrit ou se dit alors se trouve modifié par cette surexcitation de la vie nationale.

460. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Désormais la pensée païenne s’offrait aux jeunes intelligences à côté de la pensée chrétienne ; l’autorité se trouvait partagée entre les auteurs profanes et les auteurs sacrés ; c’était une porte ouverte au libre examen, un commencement d’émancipation. […] La société dans laquelle ils se trouvent lancés tout à coup n’offre rien de tout cela. […] Vous avez là sous une forme plaisante l’image de ce qui se passe dans ces jeunes esprits, quand, au sortir du collège, ils se trouvent aux prises avec la réalité. […] L’Académie française, à sa naissance, représentait assez exactement le goût moyen de la société environnante ; mais, dès qu’il fut décidé que le nombre de ses membres ne dépasserait pas quarante et que les nominations seraient viagères, il s’ensuivit un renouvellement si lent du corps académique que la majorité se trouva bientôt en retard sur le mouvement du dehors. […] Seulement d’ordinaire, au moment où elle accepte ce qu’elle n’a pu empêcher, elle est déjà distancée par la société qui a continué de marcher ; elle se trouve derechef en arrière, défendant ce qu’elle condamnait vingt ans plus tôt, combattant ce qu’elle accueillera vingt ans plus tard.

461. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

À la répétition générale, la partition a été simplement allégée de son ouverture, de quelques passages importants, et l’on a, cela va de soi, conservé le ballet ; l’ouvrage se trouve ainsi mieux accommodé au goût parisien, et beaucoup d’habitués de la salle Garnier sont persuadés que Sigurd sera un grand succès. […] Que Sigurd fût classé dans cette catégorie, il ne se trouverait pas, je pense, en mauvaise compagnie ? […] On peut également s’assurer des progrès accomplis dans ce sens, en Angleterre, en Amérique, en Russie : le mois Wàgnérien nous a déjà édifiés sur ce point, et tout nous autorise à croire que notre dire, par la suite, se trouvera beaucoup plus amplement confirmé. […] Il se trouva en contact avec une situation dramatique qui, du moins, ne contenait point cette frivolité, tant haïe, et qui, aussi, par le triomphe de la fidélité féminine, répondait bien au dogme principal du Maître sur l’Humanité. […] À la fin du volume se trouve une table alphabétique des correspondants du Maître, enrichie de quelques détails sur leur biographie et spécialement des dates de leur naissance, et — quelquefois — de leur mort… Cette publication forme le premier fascicule du Wagneriana de M. 

462. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Et leur pensée incapable d’être sérieusement quelque temps avec vous, est toujours à un rien du dehors, à la toilette qu’elles avaient hier, à la soirée où elles iront demain, ou même derrière la porte du salon, qu’elles espèrent voir pousser par un monsieur quelconque, apportant à leur satiété de l’être, avec lequel elles se trouvent depuis dix minutes, la distraction d’un personnage nouveau. […] Samedi 7 août On parlait d’un huissier, un enragé bonapartiste, qui se trouve par la fatalité des circonstances, chargé des exécutions contre tout le monde de son parti, et des moyens dilatoires qu’il fournit à ses coreligionnaires. […] Et ils se trouvèrent avoir si faim, qu’un jour, lui et un autre officier avaient tué, à coups de couteau un cheval, et lui avaient arraché le foie pour le manger. […] Mardi 2 novembre J’ai l’intime conviction que tout homme, chez lequel ne se trouve pas un fond d’amour déréglé pour la femme, ou le cheval, ou le jeu, ou la bouteille, ou les bibelots, enfin pour n’importe quoi, que l’homme en un mot, qui n’est par un côté, déraisonnable, dément, ne fera jamais rien en littérature. […] Porel a, dans les répétitions, quelque chose qui serait charmant à introduire dans un roman sur le théâtre : c’est pour l’intelligence des cabotins et des cabotines, la traduction en langue vulgaire, de toutes les situations où ils se trouvent, et la façon d’en sortir.

463. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Beaucoup aussi, et parmi les esprits qui aiment la monarchie et respectent le passé de notre histoire, ont reproché à Richelieu d’avoir frappé trop fort sur la noblesse et rabaissé les parlements, si bien que quand les révolutions se sont levées, la Royauté n’avait plus ses défenses et qu’elle se trouva esseulée dans un État vide sur les débris de ses antiques constitutions. […] Comme il a été obligé toute sa vie de dominer deux courants contraires, qu’il a été, sans être différent, catholique en France et protestant en Allemagne, il se trouvera, je le crains bien ! […] Prêtre, avec l’instinct des races militaires, il se trouva placé entre ses goûts et la convenance. […] Mais pour sainte de Staël, c’est bien différent ; on voit l’instant où la canonisation va se trouver impossible. […] , ces deux traits saillants du génie, ne se trouvèrent jamais chez elle. » C’était « une bourgeoise enrichie », le fait est vrai, mais M. 

464. (1739) Vie de Molière

Mais il se trouva depuis, que l’ouvrage pouvait corriger et la cour et la ville. […] Non seulement il se trouve dans les ouvrages de cet admirable auteur, des vices de construction, mais aussi plusieurs mots impropres et surannés. […] Ses ouvrages, où il se trouve quelques vraies beautés avec trop de faux brillants, étaient les seuls modèles ; et presque tous ceux qui se piquaient d’esprit n’imitaient que ses défauts. […] Mais la folie du bourgeois est la seule qui soit comique, et qui puisse faire rire au théâtre : ce sont les extrêmes disproportions des manières et du langage d’un homme, avec les airs et les discours qu’il veut affecter, qui font un ridicule plaisant ; cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes ou dans des hommes élevés à la cour, qui couvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé grossièrement, et dont le naturel fait à tout moment un contraste avec l’art dont il veut se parer. […] On ne doit pas omettre, que dans les divertissements des Amants magnifiques, il se trouve une traduction de l’ode d’Horace : Donec gratus eram tibi.

465. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Mais elle se trouvait maintenant avertie, et Serge également. […] Elles ne se trouvent point dans les fonds de bocks. […] Quand ils eurent gravi quelques marches, Lucien et Léon se trouvèrent devant une Diane blanche, dont la flèche défendait l’accès d’un escalier tortueux. […] Les mots d’esprit du Roi se trouvent partout dans cette consciencieuse étude. […] Je passe bien des chapitres où se trouvent des lettres à M. 

466. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Alexandre Dumas : « Dans le courant du mois de décembre 1865, Montigny se trouva tout à coup dans un grand embarras. […] C’est qu’il les a enveloppées de tant de charme, de tant d’attrait et qu’il les a rendues si séduisantes que tout homme se trouverait encore très heureux des demi-faveurs qu’elles veulent bien accorder. […] « Il était si troublé qu’il ne savait plus où il se trouvait ; une bifurcation de chemin l’arrêta. […] L’une vit en plein réalisme du xixe  siècle, l’autre dans le mysticisme et le chevaleresque du moyen âge ; la vérité se trouvait entre ces deux tempéraments. […] Ils étaient sur une hauteur, dans une rue où ne se trouvait que peu de peuple déguenillé.

467. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

celles-là sont toujours dédaignées par le talent, et ne se trouvent que dans les vers de la médiocrité. […] Quand on se trouve au milieu d’un cercle, il faut l’éblouir et non l’éclairer. […] Il ne se trouvera plus l’homme devant qui la terre se taisait ! […]  » Dans une autre occasion, elle se trouve à Bâville, chez le président de Lamoignon, au milieu de la société la plus polie et la plus éclairée. […] Alors, dans d’autres professions, se trouvaient des mœurs plus simples encore et non moins recommandables.

468. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Harley, le premier ministre, lui ayant envoyé un billet de banque pour ses premiers articles, il se trouva offensé d’être pris pour un homme payé, renvoya l’argent, exigea des excuses ; il les eut, et écrivit sur son journal : « J’ai rendu mes bonnes grâces à M.  […] D’autre part, les gens établis, prudents et craintifs, se défient ; comme ils se trouvent bien, ils trouvent que tout est bien, et demandent que les choses restent comme elles sont. […] Par exemple, la mode en ce moment était aux nœuds d’épaule (shoulder-knots), et le testament de leur père leur défendait expressément d’ajouter, de changer, ou d’ôter rien à leurs habits. « Après beaucoup de réflexions, l’un des frères, qui se trouvait plus lettré que les deux autres, dit qu’il avait trouvé un expédient. […] Jean, le puritain, arrache tout par enthousiasme, et se trouve en loques, envieux de plus contre Martin, et à moitié fou. […] De cette façon, le pays et eux-mêmes se trouvent heureusement délivrés de tous les maux à venir1020.

469. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

La science se trouve décapitée ; mais tout est pour le mieux, car la vie pratique s’améliore, et le dogme reste intact. […] La nature d’un mammifère carnassier consiste en ce que la propriété d’allaiter, avec toutes les particularités de structure qui l’amènent, se trouve jointe à la possession des dents à ciseaux ainsi qu’aux instincts chasseurs et aux facultés correspondantes. […] Et ce qui est l’instrument de ces deux sciences se trouve le but de toutes les autres. […] Quelquefois, comme dans notre système, ils se trouveraient assemblés de façon à amener des retours réguliers ; quelquefois ils seraient assemblés de manière à n’en pas amener du tout. […] Cela admis, on voit à l’instant que la portée de notre esprit se trouve changée.

470. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

La science se trouve décapitée ; mais tout est pour le mieux, car la vie pratique s’améliore, et le dogme reste intact. […] La nature d’un mammifère carnassier consiste en ce que la propriété d’allaiter, avec toutes les particularités de structure qui l’amènent, se trouve jointe à la possession des dents à ciseaux ainsi qu’aux instincts chasseurs et aux facultés correspondantes. […] Et ce qui est l’instrument de ces deux sciences se trouve le but de toutes les autres. […] Quelquefois, comme dans notre système, ils se trouveraient assemblés de façon à amener des retours réguliers ; quelquefois ils seraient assemblés de manière à n’en pas amener du tout. […] Cela admis, on voit à l’instant que la portée de notre esprit se trouve changée.

471. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Préface »

Sa moisson a été fort riche et se trouve être fort variée.

472. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XI. Le plus brave des trois. »

» La femme accepte l’épreuve et Missa, la laissant là toute seule dans l’obscurité ; s’en va trouver son camarade : « Ami, lui dit-il en l’abordant, près de la grande termitière rouge qui se trouve sur la route du village voisin, une panthère m’a pris ta maîtresse et elle est en train de la dévorer.

473. (1925) Dissociations

Un tuteur épouse sa pupille et, quoique un peu inquiet de la disproportion des âges, se trouve parfaitement heureux, sa jeune femme ne lui donnant aucune occasion de jalousie. […] Sans doute, il est bien embêtant de toujours se méfier de ses voisins, mais il est bien plus embêtant encore de se trouver privé de son portefeuille ou même de sa montre. […] Parmi les gens qui ont voulu reposer là se trouve le poète José-Maria de Heredia. […] Si on pouvait rendre les hommes strictement raisonnables, ils se trouveraient probablement doués d’une telle sécheresse qu’ils en deviendraient fatigants, peut-être inaptes à la vie. […] Les hommes, gagnant de plus en plus difficilement leur vie, se trouveront de moins en moins enclins au mariage, d’où baisse probable de la natalité.

474. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

De telles choses ne se trouvent point, est-il besoin de le dire ? […] Duclos, qui est philosophe et qui méprise l’astrologie, dit en deux mots : « L’on prédit, suivant l’usage, beaucoup de choses vagues, et flatteuses pour le prince régnant. » Je n’ai pas grand regret à la suppression du détail de l’horoscope ; mais, comme Duclos appliquera presque partout cette méthode de suppression et retranchera les détails qui peignent le temps, il en résulte à la longue maigreur et sécheresse, tandis que l’abbé Le Grand, qui ne songe qu’à raconter fidèlement et non à peindre, se trouve présenter un récit qui a plus de corps et de substance, et qui est nourri de ces choses particulières que l’esprit aime à saisir. […] Le roi, sans lui parler de l’enlèvement proposé du cardinal de Noailles, lui dit qu’il était vrai qu’il se trouvait extrêmement tracassé de cette affaire de la Constitution ; qu’on lui proposait des choses auxquelles il avait peine à se résoudre ; qu’il avait disputé tout le matin là-dessus ; que tantôt les uns et tantôt les autres se relayaient sur les mêmes choses, et qu’il n’avait point de repos.

475. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Ici il analyse finement l’ennui, dans un esprit de psychologie délicate et restée chrétienne : L’homme inoccupé, c’est-à-dire l’homme livré à la seule considération de son être personnel, éprouve deux sentiments habituels, également tristes : l’un est le sentiment de son infortune, il a le désir d’un bonheur vague qui le suit ; l’autre est le sentiment de sa bassesse, il voudrait être grand et important, il se trouve petit et méprisable. […] Ami de la propriété des termes, de l’ordre logique et direct dans le langage, il se disait que l’esprit n’a ses coudées franches et son juste instrument que dans la prose ; « qu’elle seule a droit sur tous genres d’ouvrages indistinctement ; qu'elle a seule l’usage libre de toutes les richesses de l’esprit ; que, n’étant asservie à aucun joug, elle ne trouve jamais d’obstacles à exprimer ce que le génie lui présente ; qu’elle n’est jamais forcée de rejeter les expressions propres et les tours uniques que demandent les idées successives et les sentiments variés que ses sujets embrassent. » Mais, avec les vers, il faut toujours faire quelque concession, quelque sacrifice, tantôt pour la clarté, tantôt pour l’élégance, ces deux qualités dont la prose est toujours comptable : « Quand une pensée se trouve, à quelque chose près, aussi bien exprimée en vers qu’elle pourrait l’être en prose, on applaudit au succès du poète, on lui voue son indulgence, on lui permet de grimacer de temps à autre ; les expressions impropres sont chez lui de légères fautes ; les constructions inusitées deviennent ses privilèges. » Et il en citait des exemples jusque dans Boileau. […] Les mots y sont presque toujours dans une attitude contrainte et forcée ; il faut souvent aider à la lettre pour les entendre, et je suis persuadé que s’ils avaient la liberté de se plaindre, ils avoueraient qu’ils se trouvent bien plus en presse et plus mal à leur aise dans sa prose et dans d’autres ouvrages pareils, qu’ils ne le sont dans les bons vers.

476. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Il faut se reporter à cette époque de camaraderie pour bien juger l’ascendant de cet homme sur l’esprit des officiers qui se trouvaient sous ses ordres. […] Pelleport en est lui-même une preuve lorsqu’au commencement de la retraite de Moscou et de ces fatigues sans nom, supportées par une partie de l’armée avec tant d’héroïsme, il dit tout d’un coup et en y revenant sans qu’on s’y attende : « Je crois, tout amour-propre de côté, que nous avons, en cette circonstance, laissé bien loin de nous les Romains, dont l’Empereur nous parlait tant en Italie et en Égypte. » Pelleport, très occupé du détail et de ce qu’il voit, nous apprend un fait assez singulier, c’est que dans les combats de Chobrakhit, qui précédèrent la bataille des Pyramides, il y eut du tâtonnement et quelque inhabileté pratique à exécuter les commandements du chef : L’armée d’Italie, bien que brave et intelligente, manquait de flexibilité pour les manœuvres ; les officiers inférieurs et supérieurs, les généraux eux-mêmes qui venaient de faire la guerre, avec une grande distinction, avaient négligé l’étude de la petite tactique (manœuvres) ; aussi se trouvèrent-ils embarrassés pour former les carrés tels qu’ils avaient été indiqués par Bonaparte : il fallut prendre successivement les pelotons et bataillons par la main pour les porter sur le terrain qu’ils devaient occuper dans la disposition générale. […] Dès les premiers jours, dans une abbaye où l’on s’arrête et où se trouvent entassés un grand nombre de blessés et de malades, il entre avec quelques officiers du 18e pour y chercher les siens : Je les fis mettre sur les voitures des cantinières : ils périrent tous avant d’arriver à Smolensk.

477. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Il a tracé de ce salon célèbre et de sa confusion première un piquant tableau : « Le salon de Mme de Staël se trouvait alors peuplé, disait-il, de quatre à cinq tribus différentes : des membres du gouvernement présent, dont elle cherchait à conquérir la confiance ; de quelques échappés du gouvernement passé, dont l’aspect déplaisait à leurs successeurs ; de tous les nobles rentrés, qu’elle était à la fois flattée et fâchée de recevoir ; des écrivains qui, depuis le 9 thermidor, avaient repris de l’influence, et du Corps diplomatique, qui était aux pieds du Comité de Salut public en conspirant contre lui. » « Au milieu des conversations, des actes, des intrigues de ces différentes peuplades, ma naïveté républicaine se trouvait fort embarrassée. […] Il était bien le premier à le sentir, et lorsqu’on 1815 il se trouva lancé dans une voie toute nouvelle et qui se rapportait si peu à ses engagements précédents, au lieu d’agir en tout comme un véritable esprit politique qui, après avoir bien réfléchi et calculé, se détermine et ne bronche plus, il éprouva le besoin de s’appuyer au dehors sur l’opinion de quelqu’un : à cet effet, il choisit le général La Fayette comme une sorte de confident responsable.

478. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Esprit de lignée purement française, s’il se trouvait ainsi privé parfois de quelques rapprochements curieux et utiles, il se préserva mieux encore des fausses ressemblances et des confusions dangereuses. […] Il eut, à son début, sa journée d’éclat (28 octobre 1815), lorsque répondant à M. de Kergorlay qui s’attaquait à l’inviolabilité des biens nationaux et qui prétendait l’infirmer au nom de mille exemples historiques, anciens et modernes, allégués en preuve de l’éternelle vicissitude des choses et de l’instabilité des institutions humaines, il éleva et opposa, en face de ce spectacle philosophique trop décourageant, le point de vue du vrai politique et de l’homme d’État, qui doit se placer, au contraire, et raisonner constamment dans la supposition de la stabilité et, s’il se pouvait, de l’éternité des lois sur lesquelles la société repose, et qui doit d’autant plus paraître s’y fier et les proclamer durables, que l’on vient d’échapper à de plus grands orages : « Voilà, s’écriait-il, voilà ce qu’il faut espérer, ce qu’il faut vouloir, voilà ce qu’il faut, s’efforcer de voir et de démontrer comme le résultat possible et même assuré d’une conduite où la sagesse se trouvera heureusement combinée avec la fermeté. […] Royer-Collard était président du Conseil de l’Instruction publique, Jouffroy, alors maître de conférences à l’École normale, avait parlé trop librement du Christianisme devant ses élèves, au nombre desquels se trouvait alors un parent de M. de Villèle.

479. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Il y en a certains qui me paraissent des tombeaux de la même forme et de la même construption que ceux de Corneto, moins soignés cependant, mais semés çà et là le long d’une voie romaine pendant un assez long espace, deux lieues environ avant d’arriver à Sohma, où se trouve un tombeau monumental, dont j’ai fait le croquis. […] Il en fut ravi comme j’ai rarement vu quelqu’un l’être de ma musique, et notre connaissance se trouva aussitôt plus intime. […] Dans des allées d’arbres toujours verts qui, en ce temps de floraison, répandent des parfums par trop doux, en plein fourré du jardin de la Villa Médicis, se trouve une petite maison qui se révèle, toujours de loin par un bruit quelconque : on y crie, on s’y chamaille, on y sonne de la trompette, ou bien les chiens y aboient.

480. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Quand il se trouve sans argent, il donne à l’insu de la princesse ses chaînes, ses médailles et jusqu’à ses habillements. […] La conclusion prudente et toute politique du baron de Dietrichstein était : « Don Carlos est un prince infirme et faible ; mais, en revanche, il est le fils d’un puissant monarque. » Les envoyés vénitiens, ces grands diplomates qui se trouvent être aussi de grands peintres, écrivaient de leur côté à leur Sénat, avec encore moins de façons et d’ambages : « Le prince don Carlos est très petit de taille. […] Don Carlos ayant été choisi pour être parrain de ce premier enfant, une fille, il se trouvait tellement débile qu’il ne put tenir lui-même l’infante sur les fonts et la rapporter de la chapelle du château dans la chambre de la reine : il fallut que don Juan lui rendît ce service.

481. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Cela est vrai, depuis le souverain qui, lorsqu’il est fait pour l’être, parle des matières d’État avec élévation, avec dignité et simplicité, jusqu’à l’homme spécial et plein de son sujet qui, pour peu qu’il soit à la fois homme d’esprit, se trouve être son meilleur truchement à lui-même. […] D’où je conclus que, puisqu’il en est ainsi, et que la littérature critique (car il s’agit d’elle surtout) se trouve en présence d’un monde nouveau et d’un public qui n’est plus dans les conditions d’autrefois, qui n’est plus un cercle d’amateurs studieux, vibrant aux impressions les plus fines et les plus fugitives ; puisqu’elle-même serait bien embarrassée à ressaisir cette légèreté et cette grâce fondues dans la magie unique du talent, il y a nécessité pour elle de se renouveler d’ailleurs, de se fortifier par d’autres côtés plus sûrs, de ceindre courageusement ses reins comme pour une suite de marches fermes et laborieuses. […] Un jour, après une distribution de prix du Concours général, dînant chez le ministre de l’Instruction publique, il se trouva placé à côté de M. 

482. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Si en traitant, par exemple, avec chaque membre de la Société, un éditeur se trouvait avoir affaire à une Société plus réellement propriétaire de ses œuvres à quelques égards que lui-même, ce serait un inconvénient, une entrave, une vraie servitude. Si une Revue (pour préciser encore mieux), qui paye un article à un auteur, se trouvait presque aussitôt dépossédée de cet article par quelque journal payant tribut régulier de reproduction à cet auteur, ce serait une piquante façon d’être leurré : on serait contrefait à bout pourtant, à l’aide de ce qui aurait été fondé précisément contre la contrefaçon. […] Quoi qu’il en soit, une note se trouva insérée dans deux ou trois journaux, dans ceux-là mêmes qui s’attaquent tous les matins en politique, mais qui s’entendent si cordialement en littérature ; note qui avait une tournure vraiment officielle, et qui relatait qu’à la nouvelle du propos scandaleux le Comité de l’association s’était transporté chez le mauvais plaisant pour recevoir son désaveu formel.

483. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Dans le Combat des Montagnes (1817), où se trouve ce personnage de Calicot, qui fit émeute, je distingue encore le mouvant panorama de Paris en rimes dignes de Panard : Paris est comme autrefois, Et chaque semaine Amène, etc., etc. […] Ainsi donc, que la reine Anne, qui monta sur le trône à trente-huit ans, en ait eu quarante-quatre ou quarante-cinq à l’époque où Mlle Plessy nous la rend si flattée et si jolie ; que son mari le prince George de Danemark (effectivement très-nul) soit réputé n’avoir jamais existé ; que la duchesse de Marlborough se trouve incriminée à tort sur le chapitre de la chasteté qu’elle eut toujours irréprochable, peu importe à M. […] Quand on lui avait raconté ce détail, elle n’avait pas écouté, ce semble, tant sa pensée était ailleurs ; mais voilà que sa jalousie en éveil a intérêt à s’en ressouvenir, et il se trouve qu’elle a entendu comme après coup ; elle se ressouvient.

484. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Mais le pont de bateaux ne se fait pas toujours ; les matériaux manquent ou se perdent ; il ne se trouve plus que des jalons, et de place en place, après l’orage, des massifs de pièces interrompues et pendantes. […] Cette idée est en quelque sorte le personnage intéressant et vivant, l’héroïne de l’ouvrage ; suivons-en l’histoire, selon M. de Saint-Priest, en ne touchant que légèrement aux épisodes dont elle se trouve, chemin faisant, enveloppée. […] La famille carlovingienne se trouverait donc aquitaine d’extraction et, de plus, sacerdotale, par conséquent toute romaine.

485. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

Cette figure de Valérie, qui nous était surtout chère, se trouve sacrifiée chez M. […] Mme de Krüdner se trouvait très-liée avec le docteur Gay, médecin homme d’esprit190, et très-propre au manège qu’elle désirait. […] Pour monter à souhait celle rentrée en scène, elle imagina de faire faire à Paris, par les soins du docteur Gay, des vers à sa louange dont elle envoyait de Lyon le canevas : ces vers adressés à Sidonie (Sidonie, c’était, comme Valérie, l’héroïne d’un de ses romans, c’était elle-même), ces vers devaient se trouver insérés comme par hasard dans quelque journal de Lyon ou de Paris.

486. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Une autre fois il se trouve enfermé avec elle, par un accident imprévu, dans une vieille tour en ruines et manque de se casser le cou pour ne point la compromettre. […] Une nuit, il se trouvait dans la chambre de la bien aimée, moins résigné que de coutume aux scrupules qu’on lui opposait ; mais la pauvre femme se jette à ses genoux, le suppliant d’être honnête homme : il cède à ses pleurs et s’en va comme il était venu. « Adieu, imbécile !  […] A coup sûr, si Mme de Campvallon ne se trouvait pas sur son chemin, s’il ne survenait pas dans sa vie un accident tout à fait extraordinaire, la moralité de Louis de Camors resterait fort au-dessus de la moyenne, quoiqu’il ne croie pas en Dieu : et alors que devient la thèse de M. 

487. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Ce n’est guère que sur les mœurs qu’ils pourraient s’accorder quelque liberté, et jadis ils laissaient volontiers leur corps prendre la revanche des esclavages de leur esprit ; mais beaucoup d’entre eux se refusent aujourd’hui cette consolation  Ils vivent enfin dans un monde très restreint ; ils ne se trouvent de plain-pied qu’avec un très petit nombre d’hommes : ils ne peuvent donc connaître les hommes qu’imparfaitement. […] Car, outre qu’ils se ressemblent entre eux, ils ressemblent au buste anonyme, d’une vérité si brutale, qui se trouve au musée de la Renaissance. […] C’était Gassion qui, en poursuivant l’ennemi, était arrivé au-delà de la deuxième ligne espagnole (les tercios wallons), c’est-à-dire sur un terrain plus élevé que celui où se trouvait la masse des combattants.

488. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Craignant d’avoir éveillé les soupçons du valet, Tebaldo lui dit qu’il faisait comprendre à Lelio en quelle triste position se trouvait sa sœur Virginia, et il adresse les plus violents reproches et les plus terribles menaces à Zucca, qui cherche vainement à s’excuser d’être pour rien dans ce malheur, et qui ne sait plus, comme on dit, à quel saint se vouer. […] Ces scènes ne se trouvent ni dans la comédie de Nicolo Secchi, ni autre part. […] Geoffrin-Jodelet conserva seul les traditions de la farce française : « Il n’y a de Farce qu’au théâtre du Marais, disait Tallemant des Réaux, et c’est à cause de lui qu’il y en a. » Aussi se trouva-t-il capable, avec un artiste formé dans la troupe de Molière, Duparc-Gros-René, de tenir tête aux Italiens sur leur propre terrain.

489. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

L’autre (les Maximes  ), qui est la production d’un esprit instruit par le commerce du monde, et dont la délicatesse était égale à la pénétration, observant que l’amour-propre est dans l’homme la cause de tous ses faibles, l’attaque sans relâche, quelque part où il se trouve ; et cette unique pensée, comme multipliée en mille autres, a toujours, par le choix des mots et la variété de l’expression, la grâce de la nouveauté. » La Bruyère se caractérise ensuite lui-même : « L’on ne suit aucune de ces routes dans l’ouvrage qui est joint à la traduction des Caractères (de Théophraste) ; il est tout différent des deux autres que je viens de toucher : moins sublime que le premier et moins délicat que le second, il ne tend qu’à rendre l’homme raisonnable, mais par des voies simples et communes. » Aucun auteur n’a mieux défini la nature ni marqué plus nettement le but de ses écrits. […] Tant qu’on n’avait vu au gouvernement qu’un roi moins la royauté, comme Richelieu, ou qu’un habile homme d’affaires comme Mazarin, personne n’avait eu au-dessus de sa tête quelque chose d’assez grand pour se trouver petit, et, par cette comparaison, arriver à une juste idée de soi. […] Les Pensées semblent vouloir déshonorer quiconque oserait se trouver content de sa part de cette sagesse humaine que Pascal secoue comme un préjugé, mais qui tient, quoi qu’il fasse, à sa chair et à ses os.

490. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

La Sorbonne, c’est-à-dire la faculté de théologie, censure un conte (Bélisaire) où Marmontel s’est permis de prêcher la tolérance et parmi les propositions qu’elle condamne se trouve celle-ci : « On n’éclaire pas les esprits avec des bûchers ». […] Il faut suivre en chaque époque l’histoire de l’Église, noter si son influence allait croissant ou décroissant, dans quelles limites elle était contenue, et si elle a rencontré un de ces points d’arrêt qui se trouvent d’ordinaire pour toute puissance au lendemain d’un triomphe et d’un excès de prétentions. […] Ces limites se déplacent incessamment d’une génération à une autre ; tel qui fut rangé parmi les mécréants peut, vingt ans après, sans avoir changé d’opinion, se trouver classé dans le gros des demi-croyants  ; de l’aile gauche il a passé au centre sans avoir fait un mouvement.

491. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Desmoulins se fit recevoir avocat : avocat sans causes, il se trouvait naturellement disponible à la veille de 89, et tout prêt à devenir agitateur, pamphlétaire et journaliste. […] Desmoulins pourtant n’était pas orateur ; son extérieur était peu agréable, sa prononciation pénible ; il ne se trouva orateur que ce jour-là. […] Quand on a fait la part de l’exaltation du temps, de l’ivresse qui montait alors presque toutes les têtes, et qu’on s’est dit qu’il y eut un moment où elles furent presque toutes à l’envers, quand on s’est bien averti à l’avance de tout cela, on se trouve encore au-dessous de la disposition d’esprit convenable pour aborder la lecture du premier pamphlet de Camille Desmoulins ; on n’est pas encore à la hauteur (style du temps).

492. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Grimm reconnaissait qu’à cette date il était peu d’orateurs chrétiens qui parussent plus dignes du choix de l’Académie, et il ajoutait : « Il n’en est guère sans doute qui puissent se trouver moins déplacés dans une assemblée de philosophes. » L’éloge semblerait compromettant, si l’abbé Maury avait à être compromis sur quelque point. […] Mais bientôt il s’aguerrit, s’anima et même s’égaya à la lutte, et son tempérament, sa personne tout entière comme son talent proprement dit, se trouva en plein dans son élément. […] Dans les Documents inédits relatifs aux affaires religieuses de la France (1790-1800), extraits des Archives secrètes du Vatican et publiés par Theiner, il se trouve plusieurs lettres et billets de l’abbé Maury.

493. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Il allait se trouver partagé. […] Les paroles qu’il dit en sa faveur au roi étant restées sans réponse, il s’agissait, en désespoir de cause, d’introduire Mme de Lavalette au château, nonobstant les consignes les plus sévères, et de la faire se trouver sur le passage du roi et de la duchesse d’Angoulême. […] La Garde royale comptait quatre lieutenants généraux, et tous les quatre se trouvaient absents de Paris pour le moment.

494. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Ayant acheté, sur l’invitation du cardinal-ministre, la charge de premier aumônier de Monsieur, frère de Louis XIV, il se trouva introduit plus qu’il n’aurait voulu dans une autre petite cour plus périlleuse encore et plus semée d’écueils que celle du prince de Conti ; il s’y conduisit bien et avec honneur ; il donna à Monsieur des conseils virils et dignes de sa royale naissance, que ce prince puéril ne suivait que par accès et faiblement. […] Il obéit ; mais, sur l’invitation de Madame, avec laquelle il entretenait correspondance, et qui lui redemandait des papiers secrets et importants, il se trouva enhardi à faire incognito un voyage au commencement de 1670. […] Si Monsieur a paru un jour plus enhardi et disposé à en parler au roi, le lendemain il se trouve tout dégoûté sur ce qu’on lui a dit qu’il y a près de Naples une montagne de feu qui rend cette ville sujette aux tremblements de terre.

495. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Dans cette liasse se trouvaient pêle-mêle des documents, des notes, des extraits, des fragments, l’ébauche d’une étude sur Sophie Arnould, des mémoires inachevés de la chanteuse, attribués par le manuscrit à Sophie elle-même, enfin des copies de lettres de Sophie. […] Laverdet, se trouvait être le double, exactement textuel, d’une de nos copies ; plus tard encore, une lettre de Sophie, relative à la machine infernale de la rue Saint-Nicaise, que voulait bien nous communiquer M.  […] Addition à la préface de l’édition de 1860, qui se trouve dans l’édition en trois volumes in-18, publiés par G. 

496. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

— Mais il n’y a pas que son nom… il y est tout entier… Sa brutalité, sa crânerie dans les affaires, son tempérament haussier… Il se trouvait que j’avais fait le vrai portrait, et avec son nom encore, d’un boursier mort, il y a dix-huit mois. […] … Ce sera un des plus compliqués que j’aie encore faits… il y a soixante-dix personnages. » En disant cela, il brandit un affreux petit volume stéréotypé, qui se trouve être un Paul et Virginie, qu’il a emporté pour lire en voiture. […] Alors Asseline, qui avait un coup de cœur pour l’actrice, et qui se trouvait lui dire bonsoir de la rue avec nous, très pâle, me prenant le bras, me disait : « Vous n’avez pas envie de dormir, venez avec moi », et me ramenant à l’endroit, au bord de la mer, où nous avions tous passé la soirée, il se mettait à me crier, dans la belle nuit amoureuse, son amour pour cette femme : un débordement de passion magnifique, que j’ai cherché à transposer dans mon livre.

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