/ 2392
1272. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Au fond, les moyens les intéressent plus que la fin. […] La première fois, il fait sa déclaration et ajoute qu’il ne peut se marier parce qu’il est à peu près ruiné ; la seconde fois, il inquiète Edmée en lui montrant l’hypocrisie et le néant de la morale mondaine ; la troisième fois, il lui fait entendre qu’ils pourraient se marier chacun de son côté, et lui fait presque accepter l’adultère dans l’avenir ; la quatrième fois, comme elle se révolte, il la prend dans ses bras, connaissant la puissance de l’étreinte ; puis il se remet à la pervertir par des conversations hardies, « en lui mettant sous les yeux, au moyen d’exemples impressionnants pris autour de lui, la dépravation du monde, découlant, hélas !

1273. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Une exquise finesse trouvait moyen de se glisser à travers cet enivrement. […] Quand il était de loisir (et il trouvait souvent moyen de l’être, livrant ses journées à la fantaisie, consumant ses nuits au travail), il aimait à aller à la chasse de ce qu’il appelait les beaux morceaux.

1274. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

La ligne moyenne des Turgot et des Malesherbes eût été sans doute la sienne ; mais il est à croire que, généreux et brave comme il était, il eût rompu en visière aux erreurs même de ses amis, et qu’il eût protesté autrement encore que par son silence. […] Lui qui a tant souffert et si peu réussi, il croit que le plus sûr moyen de faire sa fortune, c’est encore de la mériter ; qu’il n’y a que le mérite réel pour aller directement à la gloire !

1275. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Doué d’un esprit supérieur, d’un caractère et d’une volonté à l’unisson de son esprit, Frédéric s’est mis au militaire comme il s’est mis à bien d’autres choses, et il n’a pas tardé à y exceller, à en posséder, à en perfectionner dans sa main les instruments et les moyens, bien que ce ne fût peut-être pas d’abord chez lui la vocation d’un génie propre et qu’il n’y fût pas d’abord comme dans son élément. […] Et, par exemple, je ne vois pas, dans les histoires qu’il a écrites, un mot qu’il n’ait justifié dans sa conduite et dans sa vie : Un prince, disait-il et pensait-il, est le premier serviteur et le premier magistrat de l’État ; il lui doit compte de l’usage qu’il fait des impôts ; il les lève, afin de pouvoir défendre l’État par le moyen des troupes qu’il entretient ; afin de soutenir la dignité dont il est revêtu, de récompenser les services et le mérite, d’établir en quelque sorte un équilibre entre les riches et les obérés, de soulager les malheureux en tout genre et de toute espèce ; afin de mettre de la magnificence en tout ce qui intéresse le corps de l’État en général.

1276. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Cet aveu nous donne la clef principale de la conduite de Mme de Maintenon pour l’ensemble des premières années : active, obligeante, insinuante sans bassesse, entrant avec une extrême sensibilité dans les peines et les embarras de ses amis et leur venant en aide, non point par amitié pure, non point par sensibilité véritable, ni par principe de tendresse et de dévouement, mais parce que, tenant plus que tout à leur jugement et à leur appréciation, elle entrait nécessairement dans tous les moyens de s’y avancer et de s’y placer au plus haut degré : la voilà bien comme je me la figure. […] Humainement, elle remplit ses instants, elle amusa tant qu’il y eut moyen et combla ses heures, et, une fois entrée dans la famille royale, elle y apporta, avec un surcroît de zèle et d’exactitude, cette inépuisable multiplication d’elle-même qu’elle avait portée plus jeune chez les Montchevreuil, les Heudicourt, les Richelieu.

1277. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Pour la première fois en France, l’enseignement tout à fait littéraire commence et se met en frais d’agrément ; pour la première fois, quand on n’est ni frivole, ni érudit, et qu’on cherche une juste et moyenne culture, on voit se dérouler des cadres faciles qui étendent et reposent la vue de l’esprit, même quand le professeur n’a pas réussi complètement à les remplir. […] Il y a des régions pour les esprits et les talents : celle de La Harpe, c’était la région moyenne des esprits cultivés de son temps ; et c’est pour s’y être tenu et y avoir rassemblé toutes ses forces, qu’il a si utilement agi et si réellement influé autour de lui.

1278. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Nous avons d’ailleurs des moyens tout particuliers de l’étudier : il n’a pas eu seulement pour témoin assidu et curieux, pour révélateur impitoyable, le grand observateur Saint-Simon, le duc d’Antin a lui-même écrit des Mémoires, et a laissé comme une confession de ses faiblesses, de sa passion pour la Cour, et de tout ce qu’il a pu se dire pour ou contre dans le secret de sa conscience. […] Cherchant à rassembler dans sa raison toutes ses forces et tous ses motifs de renoncement, il se dit qu’il n’a guère plus de quarante ans ; qu’il y a moyen, après avoir consacré sa jeunesse au service du roi et de sa patrie, de vivre chez soi en honnête homme ; il se trace le plan d’une vie heureuse et privée : « Avoir du bien honnêtement, n’avoir rien à se reprocher (et, pour cela, commencer par payer toutes ses dettes), avoir mérité d’avoir des amis, et savoir s’amuser des choses simples. » Toutes ces conditions pourtant ne laissent pas d’être difficiles à rencontrer dans le même homme, et il suffit d’une seule qui échappe, ou d’un goût étranger qui se réveille, pour faire tout manquer, et pour corrompre ce tranquille bonheur.

1279. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Jordan venait de mourir ; on vendait sa bibliothèque ; Frédéric indiquait à Duhan ce moyen de se procurer les ouvrages qu’il désirait et qui devaient se trouver parmi les livres du défunt. […] Tu apprendras par les nouvelles publiques que les affaires de l’État prospèrent. — Adieu ; aime-moi un peu, et guéris-toi, s’il y a moyen, pour ma consolation.

1280. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Et cependant, pour nous-mêmes, les couleurs et les sons ont toujours, si nous y regardons de près, une nuance tantôt sérieuse, tantôt gaie : c’est ce qui les rend propres à devenir des moyens d’émotion esthétique. […] Originairement, l’intelligence n’a pas d’autre objet que les différents plaisirs ou déplaisirs : c’est la première chose qui l’intéresse et l’éveille ; en se développant, elle est obligée de faire attention aux ressemblances ou aux différences, à l’ordre des phénomènes, et elle finit par y faire une attention telle qu’elle cesse de se rappeler le plaisir et la peine ; absorbée dans la relation, elle oublie les termes de la relation même, qui deviennent peu à peu pour elle de simples moyens secondaires, des signes, des symboles de plus en plus dépouillés de leur caractère affectif et émouvant.

1281. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

L’avocat affirme, que le duc d’Aumale a pétitionné la présidence, qu’il l’a arrachée, contre toute justice, au général Schramm, que c’est enfin, pour le prince, un moyen de se produire. […] Après le dîner, la princesse s’est absorbée dans le travail de la tapisserie : un moyen pour elle, au milieu des grands événements, de s’absenter de son salon, de s’appartenir.

1282. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Et le Oui ici purement proclitique et lié au verbe dont il renforce le sens, « oui — je — viens », par quel moyen lui donnerons-nous une valeur, s’il reste seul, séparé de l’acte qu’il affirme ? […] Beauté des femmes || leur faiblesse || et ces mains pâles (Verlaine) Ce vers admirable n’a, à la sixième syllabe, aucun accent ni fort ni moyen ; il n’a même que onze syllabes.

1283. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Et puis, mon ami, croyez-vous qu’il n’y ait aucune différence entre être de l’école primitive et du secret, partager l’esprit national, être animé de la chaleur, et pénétré des vues, des procédés, des moyens de ceux qui ont fait la chose, et voir simplement la chose faite ? […] Et quand ils eurent rencontré ces formes, par quel moyen incompréhensible les réunirent-ils ?

1284. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

. — La Bohême sans dignité dans sa conduite et sans hauteur dans ses idées ; — la Bohême soupant tous les soirs, et ne se levant du souper, si elle se lève, qu’ivre et chancelante ; écrivant à la hâte de petits articles pour de petits journaux malsains, sur les genoux d’une danseuse, et invoquant la chaste muse dans les coulisses des théâtres ; faisant de l’art un moyen comme la première en fait un piédestal ; n’ayant pas de maîtresses (toujours comme la première), mais des intrigues d’une nuit, dont elle est souvent lasse avant que le matin soit venu. […] Vous leur refusez les moyens d’aimer légalement et pour la vie, vous n’avez pas le droit de les blâmer d’aimer en dehors des lois et au jour le jour.

1285. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

La grande ville exerce un attrait prodigieux, même sur les petites gens dont la vie est rude, fatigante, excédante ; elle possède un charme spécial, dont l’idée n’est pas nécessairement liée à celle de plaisir, mais qui consiste peut-être dans la perpétuelle activité où l’on se sent plongé, dans l’incessante distraction de l’esprit et des yeux qui n’aperçoivent plus aussi bien la fuite des jours, dans la facilité et l’urbanité des relations, dans leur fragilité même qui les renouvelle, en somme dans les moyens que l’homme y trouve d’échapper à lui-même. […] Elles deviennent négligeables, tant à cause de ce que j’appellerai l’usure littéraire d’un pareil moyen, que pour cette autre raison qu’il est tiré de l’histoire ancienne plus que de la réalité présente.

1286. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

La psychologie à ses yeux n’était point un but, mais un moyen. […] Si on l’en croit8, Descartes, Malebranche, Leibnitz, Locke, Hume, Condillac, etc., bref, tous les philosophes modernes, ont admis des idées représentatives, sortes d’êtres interposés entre l’esprit et les objets, ayant de la ressemblance avec les objets, présentant à l’esprit l’image des objets, et fournissant à l’esprit, qui ne peut pas sortir de soi ni apercevoir les objets directement et en eux-mêmes, les moyens de les apercevoir indirectement et dans un portrait.

1287. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [M. de Latena, Étude de l’homme.] » pp. 523-526

Pourtant, comme la diversité des esprits jusque dans les mêmes genres est infinie, comme la bonne foi et la sincérité en chacun est le grand secret pour tirer de sa nature tout ce qu’elle renferme, il y a moyen toujours, en ne disant que ce qu’on a senti, en n’écrivant que ce qu’on a observé, d’ajouter quelque chose peut-être à ce que les maîtres lumineux et perçants de la vie humaine ont déjà embrassé, ou du moins de faire en sorte que le lecteur soit ramené sur les mêmes chemins et vers les mêmes vues sans fatigue et sans ennui.

1288. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Intelligence supérieure, il se rendait compte de tout ; peintre incomplet, il n’eût su tout rendre, mais plume habile, déliée et pénétrante, il trouvait moyen d’atteindre et de fixer les impressions intérieures les plus fugitives et les plus contradictoires.

1289. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « I » pp. 1-8

. — Ils n’ont ni le peuple, ni la classe moyenne.

1290. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Quinet a trouvé moyen de passer brusquement des Littératures du midi, qu’il professe, à Ignace de Loyola.

1291. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

Il est très-rare que dans des familles aisées, bourgeoises, moyennes, même religieuses, aucun fils se destine au sacerdoce, ce n’est plus une carrière.

1292. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. L’Angleterre en 1688 et la France en 1830 »

Nous avons eu, comme l’Angleterre, une Révolution soulevée par les classes moyennes et inférieures de la société contre le haut clergé, la haute aristocratie et la royauté, un roi mort sur l’échafaud, des excès et des folies après des commencements justes et glorieux, une dictature militaire, une Restauration monarchique, une race incorrigible et antipathique à la nation, enfin une délivrance heureuse qui assure nos droits et nous rouvre un libre avenir.

1293. (1874) Premiers lundis. Tome I « Hoffmann : Contes nocturnes »

Dans ses meilleurs contes, là où il se montre réellement inventeur et original, il sait, par les rapprochements fortuits les plus saisissants, par une combinaison presque surnaturelle de circonstances à la rigueur possibles, exciter et caresser tous les penchants superstitieux de notre esprit, sans choquer trop violemment notre bon sens obstiné ; ce qu’il nous raconte alors peut sans doute s’expliquer par des moyens humains, et n’exige pas à toute force l’intervention d’un principe supérieur ; mais, bien que notre bon sens ne soit pas évidemment réduit au silence, et qu’il puisse toujours se flatter de trouver au bout du compte le mot de l’énigme, il y a quelque chose en nous qui rejette involontairement cette explication pénible et vulgaire, et qui s’attache de préférence à la solution mystérieuse dont le leurre nous est de loin offert comme derrière un nuage.

1294. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

Quelque opinion qu’on garde après la lecture du livre sur la réalité de ces divisions qu’une philosophie plus forte trouverait sans doute moyen de simplifier et de réduire, ce qu’il faut reconnaître, c’est l’agréable et instructif chemin par lequel le philosophe nous a menés ; c’est cette multitude de remarques fines, judicieuses et ingénieuses, tempérées, qu’il a semées sous nos pas ; c’est ce jour si indulgent et si doux qu’il sait jeter sur la nature humaine en y pénétrant ; c’est l’émotion honnête qu’il excite en nous, tout en nous apprenant à décomposer et à observer ; ce sont les heureuses applications morales et pratiques, le choix et l’atticisme des exemples, et les fleurs d’une littérature si délicatement cultivée à travers les recherches de la philosophie.

1295. (1874) Premiers lundis. Tome II « Deux préfaces »

Mais dans ces charmants écrits de moyenne mesure, les renseignements critiques, précieux et fins sont mis en œuvre avec intérêt et art.

1296. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

De la dédicace et de la préface il résulte que l’auteur a reçu force compliments et cartes de visite pour sa pièce : avant la représentation, c’était le suffrage (je copie textuellement) des hommes les plus éminents dans le monde littéraire, dam le monde politique et dans le monde social ; depuis la représentation et pour contrecarrer les impertinences qu’en ont dites des critiques mal placés, « les juges réels de la pièce, ceux qui vivent parmi les choses et qui les voient, viennent tour à tour, auprès de l’auteur, s’inscrire en témoignage et lui apporter leur formelle adhésion. » Le moyen, maintenant, de refuser cette adhésion formelle et de prétendre à passer pour un juge !

1297. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

On veut arriver aux grands effets par beaucoup de nuances, et l’on ne peut alors employer les mêmes moyens dont se servait Shakespeare pour entraîner le flot populaire qui se précipitait à ses pièces.

1298. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Choses d’autrefois »

Bleues, blanches ou rouges — c’est-à-dire petites, moyennes ou grandes — elles sont singulièrement énergiques et vivaces.

1299. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Rêveries sur un empereur »

Et, ce qui est tout à fait remarquable, c’est que, cherchant les moyens de remplir sa mission de chef absolu d’un grand peuple, l’Empereur a appelé à ses conseils des républicains de France, dont un jacobin et un anarchiste.

1300. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Maeterlinck de s’être créé une spéciale vision et de nous avoir intéressés à nous-mêmes par des moyens jusqu’à lui ignorés.

1301. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Merrill, Stuart (1863-1915) »

Stuart Merrill le confie par le moyen d’un verbe, moins brillant, certes, que celui des Gammes et des Fastes, mais d’une authenticité presque impeccable et qui, toute singularité inutile élaguée, se déroule dans une perpétuelle euphonie.

1302. (1911) La valeur de la science « Introduction »

L’une nous montre à quel but nous devons viser, l’autre, le but étant donné, nous fait connaître les moyens de l’atteindre.

1303. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VII. L’Histoire de la Physique mathématique. »

Ce sont : Le principe de Carnot, ou principe de la dégradation de l’énergie ; Le principe de Newton, ou principe de l’égalité de l’action et de la réaction ; Le principe de la relativité, d’après lequel les lois des phénomènes physiques doivent être les mêmes, soit pour un observateur fixe, soit pour un observateur entraîné dans un mouvement de translation uniforme ; de sorte que nous n’avons et ne pouvons avoir aucun moyen de discerner si nous sommes, oui ou non, emportés dans un pareil mouvement ; Le principe de la conservation de la masse, ou principe de Lavoisier ; J’ajouterai le principe de moindre action.

1304. (1887) Discours et conférences « Discours à l’Association des étudiants »

Mais si vous voulez que je vous indique des moyens pour être en paix avec vous-mêmes, je puis vous en donner.

1305. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Ronsard, et Saint-Gelais. » pp. 120-129

Il avoit son offense tellement présente à son esprit, que, dans les sujets mêmes les plus éloignés de la satyre, il trouvoit le moyen de l’y amener.

1306. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau et M. de Voltaire. » pp. 47-58

Rousseau, le plus jaloux des hommes, en est désespéré ; il cherche les moyens de le détruire.

1307. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

La brièveté de notre vie, la faiblesse de nos sens, la grossièreté de nos instruments et de nos moyens, s’opposent à la découverte de cette formule générale que Dieu nous cache à jamais.

1308. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Conclusion »

Nous avons montré comment le sociologue devait écarter les notions anticipées qu’il avait des faits pour se mettre en face des faits eux-mêmes ; comment il devait les atteindre par leurs caractères les plus objectifs ; comment il devait leur demander à eux-mêmes le moyen de les classer en sains et en morbides ; comment, enfin, il devait s’inspirer du même principe dans les explications qu’il tentait comme dans la manière dont il prouvait ces explications.

1309. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Léon Feugère ; Ambroise-Firmin Didot »

Puisque Didot, qui est écrivain et dont la plume expérimentée a des qualités de correction, de clarté et parfois d’élégance que nous aimons à reconnaître, trouvait utile de publier, en dehors du cadre de son dictionnaire, un Essai sur la Typographie, il devait vouloir assurer par tous les moyens dont un auteur dispose le succès possible de cet essai.

1310. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

De moyen connu de s’entendre, ils n’en avaient point.

1311. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

A défaut de génie, la franchise est un moyen de parvenir à la mise en valeur du vrai.

1312. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Le moyen de cette lettre équivoque qui amène la catastrophe est petit. […] Quand on supposerait Noradin et Orosmane les plus tolérants des hommes, il n’y a pas moyen d’imaginer que dans le palais du soudan une esclave musulmane porte à son cou le signe de la foi des chrétiens. […] Au commencement du second, Oreste et Pylade sont jetés par la tempête sur les rivages d’Argos ; mais ils n’indiquent leur projet que d’une manière extrêmement vague ; ils n’ont aucun moyen de réussir. […] Oui, sans doute ; de même qu’on n’a jamais tort de s’avancer et de s’enrichir : reste à savoir par quel moyen. […] On suppose dans la pièce que le plus puissant moyen pour séduire une femme, est de lui témoigner une extrême passion.

1313. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Il nous avertit de la force qui est à l’œuvre en nous pour nous tromper sur nous-mêmes ; il nous enseigne ses ruses et les moyens de les déjouer. […] Tout l’art littéraire ne lui paraît qu’un moyen de l’en extraire. […] Il n’y a pas d’autres moyens de voir clair que de ne pas vouloir. […] Le meilleur moyen de parvenir à un jugement général me paraît être d’ailleurs de réfléchir d’abord sur leur conception de l’amour, plus spécialement sur celle que Proust nous en propose. […] Cette épaisseur est un miracle qui ne pouvait se produire que par le moyen ou par la médiation d’un organisme moral complètement privé de défense.

1314. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Je me suis donc retiré du débat, et je n’y rentrerais que si mes assertions étaient attaquées par des moyens de convaincre purement rationnels, les seuls dont je reconnaisse l’efficacité en matière de technique. […] » Mais, voilà, je ne puis m’empêcher de me demander si ces effets n’auraient pas pu être obtenus par les moyens coutumiers, et si ce n’est que le seul talent de ces poètes qui me fait me plaire à ce qu’ils nomment le Vers Libre — et non la valeur de ce vers en lui-même. […] Mais le moyen de vous en vouloir quand on relit le Conte de Noël ? […] Voyez Shakespeare et Goetheh, tout barbares qu’ils sont par la race, ils s’efforcent de profiter, chacun selon ses moyens et les exigences de son temps, des modèles romains et grecs. […] Le vers étant le moyen d’expression propre à l’individu-poète, celui-ci devra s’efforcer de le créer aussi personnel que possible.

1315. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Tout le monde allait à la recherche des symboles, ce qui est le moyen unique de ne pas en rencontrer. […] Il demande un effort trop grand à l’intelligence moyenne de notre temps. […] C’est là le véritable moyen de faire entrer la confusion dans le cerveau le mieux équilibré. […] Donc ce qui manque au fat intellectuel, le registre moyen des émotions humaines, Barrès l’a acquis par un détour. […] Ne vous semble-t-il point que c’est là pour les artistes le moyen de se mettre en harmonie avec le nouvel ordre de choses ? 

1316. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Après tout, c’est par ce moyen que le bon Plutarque, narrateur fécond, est allé doucement à la postérité. […] Pas moyen d’oublier un seul instant notre faiblesse et nos disgrâces. […] Miss Blanche Leppington propose des voies et moyens par où l’homme pourra sortir tout à fait de la bestialité d’où il est issu. […] Par ce moyen, il amassa des notes très savoureuses. […] Ils ont enveloppé d’illusions la vie réelle et l’ont rendue, par ce moyen, à peu près supportable.

1317. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Menant la vie comme un cheval rétif, n’ayant subi aucun joug, ayant comme dépossédé la société, elle ne se tolère aucun petit moyen, aucune concession. « Si je rougis parfois de ce que je fais, c’est de plaisir. » Ne la prenez pas au mot. […] S’il est, comme je le crois, convaincu que nous sommes chacun une collection d’êtres, le cosmopolitisme lui est encore un moyen de s’enrichir de personnalités successives. […] On se jeta sur des écrivains qui n’étaient pas encore en possession de tous leurs moyens, les confondant ou les préférant parfois à ceux qui leur avaient servi de modèles. […] Il définit enfin son livre: un examen de conscience, un moyen de détruire, avec le système d’avant-guerre, l’habitude de la méfiance et des accusations réciproques. […] Notre dessein est le même, mais nos moyens diffèrent : nous n’utilisons pas nos cœurs.

1318. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Ceux qui le composent prennent la place des grands malheureux, et quand ils ne peuvent suppléer par eux-mêmes, ils relèvent toutes les grandes maisons par le moyen de leurs filles, qui sont comme une espèce de fumier qui engraisse les terres montagneuses et arides » [Cf.  […] » Montesquieu a voulu ressembler aux Dieux, comme ces stoïciens qu’il admirait si fort, et le moyen qu’il en a pris, ç’a été, comme eux, de tout rapporter au bien de la société. […] « Quel moyen de contenir par les lois un homme qui croit être sûr que la plus grande peine que les magistrats lui pourront infliger, ne finira dans un moment que pour commencer son bonheur ?  […] Tous ces ouvrages, d’un caractère assez général, doivent d’ailleurs être complétés, contrôlés et reliés au moyen des recherches plus particulières de M.  […] — Qu’en tout cas il y en a deux phrases que l’on interprète mal, et presque à contresens : « Le style est l’homme même » ; — par où Buffon a voulu dire que les idées étant à tout le monde, — l’expression est le seul moyen que nous ayons de nous les approprier ; — et la phrase où il recommande à l’écrivain de n’user que des « termes les plus généraux ». — Les termes les plus généraux ne sont pas du tout en effet les termes vagues ou abstraits, mais les termes « non techniques » ; — et de dire, avec Buffon, que la manière d’écrire est ce qu’il y a de plus personnel à tout écrivain, — ce n’est pas du tout dire que l’écrivain soit tout entier dans son style. — Il y a des écrivains dont le caractère a différé de celui de leur style ; — et nous en avons cité plus d’un exemple.

1319. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Je le définirais l’inscription d’un dogme dans un symbole, il est un moyen pour faire prévaloir un système et mettre au jour des vérités. […] L’attitude du poète dans une époque comme celle-ci, où il est en grève devant la société, est de mettre de côté tous les moyens viciés qui peuvent s’offrir à lui. […] Le moyen, c’est la suggestion : il s’agit de donner aux gens le souvenir de quelque chose qu’ils n’ont jamais vu. […] je crois plutôt que ces braves héroïnes demeuraient au fond de la cour parce qu’elles n’avaient pas le moyen d’habiter sur le devant ! […] Nous sommes dans un des âges ingrats que traverse la littérature tous les cinquante ans en moyenne.

1320. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

L’histoire, pour lui, c’est donc l’occasion, le moyen, l’application, comment dirai-je ? […] Cependant j’aurais voulu être impolitique comme eux, compromettre tout ce qu’ils avaient compromis, et mourir comme eux encore, parce qu’il n’est pas possible de laisser couler le sang sans résistance et sans indignation. » Et pourtant, en poursuivant son récit, l’historien entraîné passe outre : « On ne pourrait mettre au-dessus d’eux, dit-il encore, que celui des montagnards qui se serait décidé pour les moyens révolutionnaires par politique seule et non par l’entraînement de la haine. » Et ce rôle du montagnard, il l’accepte, il le personnifie avec intégrité, avec grandeur, mais avec trop d’oubli des alentours, dans Carnot, dans Robert Lindet ou Cambon, et il s’attache jusqu’au bout, jusqu’au haut de la Montagne, aux destinées de la patrie qu’il ne sépare, à aucun moment, des destinées de la révolution. […] Avec des édits, comme avec des traités, comme avec toutes sortes de pièces officielles, il y a moyen de refaire toute l’histoire, mais il faut savoir les lire. […] Thiers le pensait en effet), définissons-la et circonscrivons-la dans toutes ses branches ; usons de tous nos moyens légaux : vous n’aurez pas un seul procès, et eux, ils n’auront plus qu’à faire leurs folies pour leur compte ; gardez-vous d’en douter, ils les feront. » — Cette idée, que je traduis ainsi tout net, s’énonçait en des termes très-approchants au sein même du journal.

1321. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Le meilleur moyen qui s’en présente dépend de bien lire ; il faut donc que je tâche de lui plaire en tirant la quintessence de tous les agréments qui la peuvent toucher par la meilleure manière de lire ; elle consiste à bien prononcer les mots, et d’un ton conforme au sujet du discours, que ma parole la flatte sans l’endormir, qu’elle l’éveille sans la choquer, que j’use d’inflexions pour ne la pas lasser, que je prononce tendrement et d’une voix mourante les choses tendres, mais d’une façon si tempérée, qu’elle n’y sente rien d’affecté46. […] Quoi qu’il en soit, vous me donnez le moyen de me sauver de l’un et de l’autre, en m’ordonnant de vous rapporter la conversation que j’eus avant-hier avec M. de La Rochefoucauld, car il parla presque toujours, et vous savez comme il s’en acquitte. […] C’est sur tous ces points que notre siècle, notre société moyenne, moins raffinée, se rachète pourtant et retrouve en gros ses avantages. […] Mme de Lesdiguières, en effet, aima bientôt le chevalier plus que le bon pédant Ménage qu’il n’eut pas de peine à supplanter, et celui-ci, qui n’aurait pas si galamment proclamé sa défaite auprès de Mme de Sévigné, en prenait très-bien son parti pour ce qui était de la duchesse ; car ici il n’y avait pas moyen de se faire illusion, et la préférence était plus claire que le jour.

1322. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Thiers, ne lui réservait pas même ce moyen de se laver d’une perfidie indigne de son caractère. […] Car, le style, qu’est-ce autre chose que le moyen de communiquer l’objet à l’œil de l’esprit ? […] puisque vous ne sentez pas qu’il lui manque quelque chose, c’est qu’il ne lui manque rien, en effet, pour reproduire en vous l’histoire ; c’est qu’à force de vérité il a trouvé le moyen de se passer du style. […] N’était-ce pas sous le Directoire que le territoire de la République avait refoulé les armées de la première coalition bien au-delà du Rhin, des Alpes et de l’Helvétie ; que Moreau, Masséna, Hoche, Macdonald, Napoléon lui-même avaient fait ces immortelles campagnes d’Allemagne, de Suisse, d’Italie, d’Égypte, dont les noms de ces généraux rapportaient la gloire, mais dont le gouvernement directorial avait organisé les plans, les moyens, les armées, les finances, le mérite ?

/ 2392