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1165. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

On sort de la lecture du dernier de ses ouvrages, comme des précédents, assuré qu’il est le plus maître écrivain de langue française. […] Notre maître voyagera encore, et écrira encore sur les pays émouvants.

1166. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

Il est donc essentiel que l’homme commence par s’établir en maître dans le monde des corps, afin de pouvoir ensuite être libre pour les conquêtes de l’esprit. […] ils l’ont fait : trois cents ans après, le dogme nouveau était maître, et, quatre cents ans après, il était tyran à son tour.

1167. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Il en garda sans doute une impression favorable, car plus tard il défendit Jésus contre les préventions de ses confrères 622, et, à la mort de Jésus, nous le trouverons entourant de soins pieux le cadavre du maître 623. […] On ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres 632. » Voilà, dans la pratique, son acte de maître et de créateur.

1168. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

Quand il y a un maître aux Tuileries, le dirai-je ? […] Qu’il n’y ait là du moins qu’un maître et qu’un roi, comme dit Homère, mais un roi que vous ferez responsable, et que vous-même surveillerez.

1169. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Et c’est à l’un de nos maîtres, à M.  […] Quant au rythme, nous l’avons dit plus haut, il n’a avec les règles prosodiques que des rapports de maître à serviteur.

1170. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

Il me faut chaque jour d’énormes hécatombes, Je mange tous les soirs un morceau d’univers… « Voici la Dame à la Faulx qui parle : « Enfin, écoutez l’amante, Divine, soupirer à son amant :                                   Maître,         N’es-tu pas ma raison d’être ? […] Pourtant la génération qui suit ces deux maîtres, Becque et G. de Porto-Riche nous a donné MM. 

1171. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Ils sont : conseillers à la cour, conseillers municipaux, architectes, maîtres de pension, — gens du monde. […] Le conseiller, entre deux audiences ; le maître de pension, entre deux classes ; l’homme du monde, entre deux whists, s’improvisent ex abrupto juges souverains des œuvres littéraires.

1172. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

C’est en somme un assez bon homme. » Maître du procédé d’un auteur, vous pouvez toujours le retourner contre lui. […] Et ils s’aimaient réciproquement, du reste : l’un étant heureux des occasions que lui donnait l’autre d’exposer la doctrine de son maître et de s’en pénétrer à nouveau ; l’autre étant heureux des occasions que lui donnait le premier de discuter comme avec Proudhon lui-même et de le terrasser par procuration.

1173. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

On peut donc affirmer, sans même toucher à l’amour-propre de ces messieurs, que la Russie, « le fruit pourri avant d’être mûr » de Diderot, — éclair de bon sens qui avait passé dans son génie à travers les fumées grisantes du moka de Catherine II, — n’a pas encore un grand artiste, un grand poète, un grand penseur, un homme, enfin, qui se soit une seule fois servi en maître d’une langue que de Maistre (qui s’y connaissait) comparait à celle d’Homère, et qui pourrait devenir un des plus merveilleux instruments dont l’imagination des hommes put jouer. […] Qu’y a-t-il de compliqué, d’entremêlé, de profond, de savant, de nuancé, dans cette société russe, imitatrice par en haut, sauvage par en bas, et qui croit à ses maîtres comme à saint Serge et à sainte Anne, c’est-à-dire plus qu’à Dieu, pour qu’il nous faille un observateur et un peintre, sous peine de ne pas la comprendre ?

1174. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Hugo, ce fort remueur de mots, qui eut, tout de suite, la prétention d’être un maître, d’avoir une doctrine et une école, et qui les eut. Lamartine n’v pensa même pas, et il fut pourtant à sa manière un maître aussi, puisqu’il fut un adoré, mais il n’y avait pas la moindre littérature dans cette maîtrise-là.

1175. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Certes, voilà une réalité, s’il en fut jamais, et qui devait tenter la plume d’un maître. […] Faubert a montré que, s’il n’est pas un maître encore, il peut le devenir.

1176. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Mais lorsqu’il consent à s’en servir, il le fait en maître. […] Après les grands maîtres, il y a un ouvrage qu’il faut lire pour former son style descriptif. […] Hippomaque, parent d’Idoménée, poussant trop ses chevaux, le plus vigoureux s’abattit, et ôta par sa chute à son maître l’espérance de régner. […] Cicéron n’était pas maître de ne pas les présenter. […] Séyiès a été l’ami ou le maître des hommes les plus considérables de notre temps.

1177. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

dit le maître de quart, en frappant du pied avec rage. […] Le baptême est un petit tableau de maître. […] Dufaure ; la première fois, il ne me reçut pas ; j’y retournai une seconde fois ; le domestique revint, un peu gêné, m’annoncer que son maître était absent. […] Zola un maître écrivain qu’il faut toujours écouter, devrait-on le condamner quelquefois. […] Nous avons pu le constater nous-même en voyant le manuscrit original qui porte à la première page, de la main du maître, cette date : 12 avril 1854.

1178. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

C’est eux pourtant qui, pendant plus d’un siècle, ayant seuls entre les mains la clef de ce qui passait pour être alors toute la science, ont été les vrais maîtres et les vrais instituteurs des esprits. […] On s’est imaginé autrefois que c’étaient les intérêts des maîtres qui mettaient en feu toute la terre, et c’étaient les passions des valets. […] Mais ce qui n’est pas douteux, c’est que Bayle est le maître des libres penseurs anglais. […] Dévot adorateur de ces maîtres antiques, Je veux m’envelopper de leurs saintes reliques. […] Eh oui sans doute, nos opinions sont déterminées par nos goûts, qui le sont par notre nature, qui l’est elle-même par des conditions dont nous ne sommes pas les maîtres !

1179. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Ackermann, Louise (1813-1890) »

Ils sont taillés dans un marbre radieux de blancheur idéale, avec une vigueur et une sûreté de main qui indiquent que l’artiste, ici, est son propre maître, et sans excuse, comme Lucifer, qui ne tomba que parce qu’il voulut tomber.

1180. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fontainas, André (1865-1948) »

Van Bever Outre de nombreuses études qui le désignèrent comme l’historien des tendances nouvelles, apportant à l’art une compréhension très complète de la Beauté (lire ses travaux sur quelques maîtres contemporains, tels Rodin, Monet, etc.), on lui doit une œuvre personnelle offrant dans le domaine du rythme et de la fiction une surprenante originalité.

1181. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Houssaye, Arsène (1815-1896) »

Théophile Gautier Arsène Houssaye ne s’est fixé sous la bannière d’aucun maître.

1182. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 358-361

Ce n’est plus cette élocution mâle & vigoureuse, ce zele convaincant & animé, ce ton de Christianisme & de persuasion, que respirent à chaque page les Sermons de cet Orateur ; c’est le plus souvent une affectation d’esprit, une afféterie de langage, une coquetterie d’expression, une hypocrisie de sentiment, qui dégraderoient les matieres qu’ils traitent, si les grands Maîtres ne les avoient mises à l’abri du tort qu’ils pourroient leur faire.

1183. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre V. Suite du Père. — Lusignan. »

Vois ces murs, vois ce temple envahi par tes maîtres : Tout annonce le Dieu qu’ont vengé tes ancêtres.

1184. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Brenet » p. 257

Par derrière le Christ, quelques apôtres scandalisés de leur divin maître, surpris en conversation avec une femme qui faisait quelquefois son mari cocu, et révélant à cette femme ses petites fredaines qui n’étaient ignorées de personne.

1185. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Vous n’avez rien pu ajouter au tableau que j’ai fait de main de maître ; mais vous avez eu soin d’en effacer quelques tâches, qui le déparaient. […] Les comédies d’un maître nous remettent en mémoire celles d’un autre maître, et les comédies d’une école celles de son chef. […] Ce qui nous intéresse après tout, ce n’est pas de savoir que Phidippide ronflant dans cinq couvertures, et rêvant courses et chevaux, pendant que Strepsiade, son père, compte en gémissant ses dépenses300, serait encore comique sur une scène française ; ou que ce valet espagnol énumérant ce qu’on épargne à recevoir de la main d’un maître un habit tout fait301, aurait pu être un personnage de Ménandre ; ou que le Malade imaginaire, éprouvant par une mort feinte l’affection des siens, est une idée aussi vieille que la comédie, comme Schlegel le remarque avec un dédain absurde302. […] Ses maîtres lui avaient rempli la tête d’idées fausses, puériles, sur les conditions de la tragédie parfaite, et elle ajoutait foi à ces doctorales niaiseries non seulement avec candeur et soumission, mais avec l’ardeur fanatique d’un jeune esprit encore très ignorant, qui, ne voyant qu’une chose, plaint un peu et méprise beaucoup ceux qui ne la voient point.

1186. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

voyons, leur dit un peu brusquement Ramon, le riche maître du domaine et l’heureux père de Mireille, allons ! […] que l’artison te dévore, et que ton maître te prenne en horreur ! […] « Elles flairent le vent et se souviennent, après dix ans d’esclavage, de l’exhalation salée et enivrante de la mer, échappées sans doute de l’attelage de Neptune, leur premier ancêtre, semblent encore teintes d’écume, et, quand la mer souffle et s’assombrit, quand les vaisseaux rompent leurs câbles, les étalons de la Camargue hennissent de joie ; ils font claquer, comme une mèche de fouet, leur longue queue traînante ; ils creusent le sol avec leur sabot, ils sentent pénétrer dans leur chair le trident du dieu terrible qui fait bondir les flots. » Le maître de ces escadrons de cavales demande Mireille à son père. […] « Avec sa barbe blanche et rude qui lui tombait jusqu’aux hanches, maître Ambroise à son fils répondit : “Écervelé, assurément tu dois l’être, car tu n’es plus maître de ta bouche ! […] Le maître t’a fait lézard gris ; tiens-toi à ta place dans ta crevasse nue, bois ton rayon de soleil et rends grâce ! 

1187. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Elle croit que toutes les compositions des grands maîtres sont traduisibles, que telle combinaison de sons correspond naturellement à telle image ou à telle idée, et, chose curieuse, en application de cette théorie, Liszt dans ses concerts inaugure l’usage de distribuer aux auditeurs des programmes où les différentes parties d’une symphonie ou d’un concerto sont, comme il disait, « expliquées en langue vulgaire ». La même George Sand a consacré deux romans entiers à la musique : l’un, Consuelo, faillit par un singulier retour devenir un opéra entre les mains de Liszt ; l’autre, Les Maîtres sonneurs, est un pieux hommage à la musique populaire de son Berry. […] Et (voyez toujours la coïncidence) modes et pièces de théâtre, romans et livres de philosophie légère, maîtres à danser et perruquiers sont en ce temps-là pour la France de grands articles d’exportation. […] Il était lancé par les sectateurs de Victor Hugo qui avaient grand’peine à pardonner au maître son col rabattu et son menton imberbe. […] Si leurrer quelqu’un signifie le tromper par l’appât d’une fausse espérance, c’est que le leurre était primitivement un morceau de cuir rouge, en forme d’oiseau, qui servait à rappeler le faucon, quand il ne revenait pas droit sur le poing de son maître.

1188. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Ils s’érigèrent en maîtres d’un art qu’aucun d’eux, à l’exception de Ramsay, n’étoit en état de connoître. […] Il y avoit entr’eux un milieu à tenir : il falloit sçavoir marcher entre le mépris & l’admiration, entre le blasphême & l’idolâtrie ; mais chacun, ne jugeant que suivant son goût particulier, selon les beautés & les défauts relatifs à son caractère, à ses études, à son dégré d’esprit, d’imagination & de chaleur, aux préjugés de son enfance, de ses maîtres, de sa société, de son siècle & de son pays ; chacun, dis-je, vit toujours les objets au-delà du but, & ils ne purent être peints dans les proportions convenables. […] Quelle mutilation dans cet endroit où le poëte Grec personifie les prières, où l’on reconnoît ces filles du maître du tonnerre à la tristesse de leur front, à leurs yeux remplis de larmes, à leur marche lente & incertaine, placées derrière l’injure, l’injure arrogante, qui court sur la terre d’un pied léger, levant sa tête audacieuse . […] Énée, vainqueur d’Iarbe, & sauvant Carthage, au moment où il la quitte, est un coup de maître. […] Les tableaux qu’il trace des romanciers faméliques, des femmes occupées, jour & nuit à les lire, des petits enfans échappés du sein de la nourrice, & tenant déjà dans leurs mains les Contes des Fées ; d’un gentilhomme campagnard assis sur un vieux fauteuil, & lisant à ses enfans les morceaux les plus merveilleux de l’ancienne chevalerie, sont d’une vérité frappante, & l’ouvrage est d’un grand maître.

1189. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Dès les premiers mots de l’entretien, M. de Luynes le prit de très haut : « De quoi se mêle le roi, votre maître ? […] Rien n’est significatif comme le ton de ses conversations avec son Ariel, c’est-à-dire son génie, qui boude et s’impatiente en voyant que son maître retarde encore l’heure de sa liberté. […] Dieu sait cependant si d’ordinaire les magiciens sont des maîtres impérieux. […] Ses esprits, dit-il, sont des maîtres bien faibles, ils ne sont rien que de l’air, de l’air subtil ; ils n’ont aucune réalité extérieure, ils ne comptent pas parmi les puissances de ce monde. […] Donnez-lui solidement le fouet, et puis donnez-lui une médaille d’or, il mérite l’un et l’autre. » Tel est à peu près le sens de ce jugement, que nous citons de mémoire ; c’est celui d’un maître.

1190. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Plus timide que son maître, il n’a point tiré de son thème ces effets-là. […] Et c’est ce que firent, très sagement, les maîtres de la « méthode ». […] » Et le maître de la « méthode » est mort subitement. […] Et les maîtres de la « méthode » vont crier à la fantaisie. […] Un tel maître, pour des disciples de vingt ans !

1191. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Tout d’un coup, il s’arrête : il venait d’apercevoir son maître, assis aux pieds de Diotime ; et peut-être aussi, qui sait ? […] Je ne suis pas de ces idolâtres qui transforment en beautés les défauts du maître. […] Sa doctrine à cet égard est sans aucune ambiguïté : les rois sont les ministres et non les maîtres des peuples. […] Le lévrier avait suivi son maître, qui, avec l’aide de Marcel et de M.  […] Il est maître de lui-même, de ses passions, de son art.

1192. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Vulcain, fils de Junon, conseille à sa mère la soumission ; il lui représente le danger d’irriter le maître des dieux, qui, dans un mouvement d’impatience, le précipita lui-même par le pied du ciel dans l’île de Lemnos. […] De leurs yeux des larmes brûlantes coulent à terre, car ils regrettent leur noble maître ; leur crinière d’or toute souillée de poussière flotte des deux côtés du timon sur le joug. […] Le plus apprivoisé de ces coursiers, Xante, répond à son maître par un mouvement de tête qui répand sa crinière, en signe de deuil, sur le collier, sur le joug et jusqu’à terre. Xante prédit à son maître une mort prochaine. […] et, ravalé à d’indignes emplois, tu travailleras pour un maître cruel ; ou bien un de ces Grecs, t’arrachant de mes bras, te précipitera du sommet d’une tour, pour venger la mort d’un frère, d’un père ou d’un fils immolé par la main d’Hector ; car un grand nombre de Grecs, sous le poids du bras d’Hector, a mordu la terre, et ton père, ô mon fils !

1193. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Je répète que l’écrivain a des allures littéraires, qu’il a une bonne tenue de style, qu’il campe un personnage comme un maître, qu’il possède en un mot tous les caractères de surface du talent. […] Il a le procédé de ce maître, puis le procédé de cet autre maître, tout cela naïvement, sans qu’il s’en aperçoive, parce qu’il est né pour cela. […] Une cinquantaine de têtus restèrent maîtres du champ de bataille : ils étaient seuls à regarder les portes fermées pour eux ; après le premier tableau, les marchands de billets offraient, pour vingt francs, des sorties des jours précédents. […] Puis quand il lui est bien prouvé que le public est plus avancé qu’elle et qu’il ne sert plus à rien de regretter les « maîtres du temps passé », les « romanciers comme ceux dont nos romanciers sont les fils abâtardis, le grand art qui marche vers la ruine complète », etc.   […] Leurs contemporains, qui n’employaient leur gros langage que par grossièreté, n’avaient pas la science physiologique que l’on possède aujourd’hui, et qui permet d’étudier les influences physiques que subit l’homme moral ; les maîtres seuls avaient le génie, qui tient lieu de tout.

1194. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Ces formes de langage indiquent qu’un certain degré d’imagination accompagne les jugements de la raison pratique : la loi morale nous parle comme un père à ses enfants ou comme un maître à ceux qui lui doivent obéissance26. […] Dans les passages où Xénophon nous parle de l’oracle intérieur que s’attribuait son maître, il semble n’avoir rien ajouté à ce qu’il croyait la vérité ; mais le sérieux constant de cet esprit positif et borné permet de supposer qu’il n’a pas su distinguer dans les allusions de Socrate ce qu’il y avait de sincère et ce qu’il y avait de feint, la part du témoignage et celle de l’allégorie ; et cette distinction que Xénophon, d’ailleurs crédule et superstitieux, n’a pas su faire, Platon, idéaliste et poète, l’a volontairement dédaignée ; Platon, lui, a si bien compris l’ironie socratique qu’il l’a élevée à la hauteur d’un procédé littéraire ; il a renchéri sur Socrate ; il a greffé son ironie sur celle du maître, les mythes que lui dictait son imagination sur les mythes de l’enseignement socratique ; ce que Socrate avait, divinisé, Platon s’est gardé de le ramener à des proportions humaines ; il se serait privé par là de ressources précieuses pour la partie artistique et inspirée de ses dialogues ; tout prouve d’ailleurs qu’il professait pour la vérité historique un dédain presque absolu ; il était d’avance de l’avis d’Aristote, que « la poésie est plus philosophique que l’histoire183 » ; le fait sensible et particulier n’est pour lui qu’un fragment insignifiant du non-être ; la légende de Socrate était plus vraie, sans doute, à ses yeux, que la vie de Socrate. […] Fouillée, les passages de Platon qui semblent contredire le texte formel de l’Apologie ; dans Platon, le signe divin s’oppose toujours et n’incite jamais, ou bien il défend et permet successivement, dans une même question, selon les cas qui se présentent ; il est clair qu’alors il permet implicitement parce qu’il s’abstient de défendre ; selon Xénophon, il aurait donné aussi des conseils positifs ; mais les textes de Platon sont si précis qu’il faut en conclure ou que Xénophon avait mal observé les habitudes de son maître, ou qu’en écrivant les Mémorables il fut mal servi par ses souvenirs sur ce point particulier210. […] Si l’excitation intérieure continue à croître, l’état de l’âme doit s’exprimer par un phénomène qui lui soit égal en intensité ; alors la parole intérieure vive ne suffit plus ; l’âme a besoin de sensations fortes, de bruit et de mouvement ; la parole extérieure, qui ébranle fortement les nerfs du toucher comme ceux de l’ouïe, jaillit des lèvres ; aux mouvements de la phonation se joignent ceux de la physionomie, des bras, des jambes : on gesticule, on se promène sans but, uniquement pour se sentir vivre, comme si le degré maximum de la sensation était pour l’état mental le plus intense un complément esthétique à l’attrait irrésistible ; l’âme envahie par un sentiment violent ou par une conception vive de l’imagination n’a plus de conscience pour le milieu qui l’entoure ; elle l’oublie, elle l’ignore momentanément, et, avec lui, les convenances, la réserve, les habitudes sociales qu’il impose ; par les sensations qu’elle se donne, elle se crée un milieu artificiel en accord avec le phénomène dominant et exclusif qui la possède ; elle est tout à son rêve ou à sa passion, et ce qui s’est emparé d’elle tout entière est par là même maître absolu du corps comme de l’âme220. […] Ainsi l’écolier répondeur qu’un professeur veut faire taire, pour ne céder qu’à moitié, pour avoir le dernier mot à son su et au su de ses deux voisins, et sans danger, riposte à l’injonction par un murmure qui arrive indistinct aux oreilles du maître ; si le professeur a entendu quelque chose et menace, l’orgueil de l’écolier ne fait retraite que pas à pas ; il remue les lèvres ; j’en connais un qui gagna un fort pensum « pour avoir remué les lèvres » ; le considérant était mal rédigé, mais l’intention rebelle était évidente et digne de châtiment ; j’imagine volontiers qu’alors, pour avoir le dernier mot sous une forme quelconque, l’écolier retors continua son discours subversif en pure parole intérieure. — Remarquons ici le renversement, sous l’action de la crainte, du processus que nous avons précédemment décrit, et qui résulte, dans sa direction normale, de l’enthousiasme imaginatif ou de la passion active222.

1195. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Rotrou, que Corneille appellait son Maître, était bien éloigné d’égaler un tel Disciple. […] Il devait tout à son génie & paraissait avoir été formé par les meilleurs maîtres de l’art. […] Je le vis applaudir aux efforts du Maître & aux progrès des Disciples. […] La nature entiere est sous sa main, & c’est en maître qu’il doit lui commander. […] A Moliere succéda Regnard qui se modéla sur ce grand Maître.

1196. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Ainsi nous enchante l’avenir, où nous sommes les maîtres d’un bel arrangement. […] Il m’est impossible de ne pas penser que nos maîtres, ou les maîtres de nos maîtres, avaient bel et bien renoncé à la revanche des armes. […] oui, répond notre maître ; et il n’est que d’avoir du goût. […] Leur qualité, c’est l’insouciance : ils sont gentiment soumis à leur maître le hasard. […] … C’est à la demande du Maître que l’obligeant Gautier trace cette effigie d’une déesse.

1197. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Donnay, Maurice (1859-1945) »

Horace Valbel Phryné, de Maurice Donnay, qui se révéla maître fantaisiste, d’une impeccabilité absolue, poète charmant, ironiste précieux, que Porel arracha au Chat-Noir à prix d’or et dont il fit, à l’Éden, représenter Lysistrata.

1198. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dorchain, Auguste (1857-1930) »

Insoucieux de la mode, étranger aux cénacles, respectueux des maîtres, il a regardé d’un œil craintif les femmes qui passaient sur sa route.

1199. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé au nom de l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux funérailles de M. .Villemain »

Rien n’était en dehors de sa large et intelligente critique : il était aussi maître de son sujet quand il retraçait l’histoire de la poésie lyrique des Grecs que quand il expliquait Dante et la poésie du moyen âge.

1200. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 234-238

Ce ne sont pas des hommes de cette trempe que la Religion nous présente dans ses Maîtres & dans ses défenseurs.

1201. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 230-234

Toutes les classes d’esprits y apprendront à régler, les uns leurs prétentions, les autres leur enthousiasme ; ceux qui s’érigent en maîtres, à ne pas sacrifier la reconnoissance à la vanité, à savoir rendre hommage à leurs prédécesseurs, à ne pas regarder comme un bien propre & personnel ce qu’ils ont recueilli sur des fonds étrangers ; ceux qui les admirent trop facilement, comprendront qu’il est essentiel de ne pas croire sur parole, de se tenir en garde contre les manéges de la présomption, & de s’instruire avant de vouloir assigner les rangs & fixer les réputations ; le vrai Philosophe enfin en tirera de nouveaux motifs de s’éclairer & d’être modeste, en apprenant que le cercle des idées humaines est étroit, & que l’agiter sans cesse, n’est ni l’étendre, ni le renouveler.

1202. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

C’est lui aussi qui, causant avec Chapelle de la philosophie de Gassendi, leur maître commun, disait, tout en combattant la partie théorique et la chimère des atomes : « Passe encore pour la morale. » Molière était donc simplement, selon moi, de la religion, je ne veux pas dire de don Juan ou d’Épicure, mais de Chrémès dans Térence : Homo sum. […] Il est à remarquer aussi combien ces quatre ou cinq esprits étaient de pure bourgeoisie et du peuple : Chapelle, fils d’un riche magistrat, mais fils bâtard ; Bernier, enfant pauvre, associé par charité à l’éducation de Chapelle ; Hesnault, fils d’un boulanger de Paris ; Poquelin, fils d’un tapissier ; et Gassendi leur maître, non pas un gentilhomme, comme on l’a dit de Descartes, mais fils de simples villageois. […] Né probablement du théâtre italien, employé de bonne heure par Molière dans la farce du Médecin volant, introduit sur le théâtre régulier en un rôle qui sent un peu son Scarron, il se naturalise comme a fait Mascarille ; il se perfectionne vite et grandit sous la prédilection du maître. […] Je ne vous rapporterai point une infinité d’exemples qui vous feroient connoître la puissance de cette passion ; je vous ferai seulement un récit fidèle de mon embarras, pour vous faire comprendre combien on est peu maître de soi-même, quand elle a une fois pris sur nous un certain ascendant, que le tempérament lui donne d’ordinaire. […] C’est là l’homme que je cherche ; salue-le de ma part et amène-le-moi. » Et le jeune page s’empressa d’aller, et, en entrant dans la chambre commune, il se mit à examiner les visages ; et après un lent examen, trouvant le visage du poëte Marlowe le plus beau de tous, il crut que c’était l’homme, et il l’amena à son maître.

1203. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il y a des descriptions de main de maître ; mais son style a un peu l’air enflé, ses numérations sont trop fréquentes, sa diction est trop symétrique. […] Il est plein de métaphores vives & hardies ; ses descriptions, ses harangues & ses portraits sont d’un grand maître. […] On aimeroit mieux avoir de sa main l’histoire des Empereurs que celle des grands maîtres. […] ce qu’est le domestique au maître ; mais il y a des particularités curieuses, ainsi que dans ceux de la Duchesse de Nemours. […] Les portraits de tout ce que cette région a produit de caractères singuliers, de grands hommes ou d’esprits factieux, y sont tracés de main de maître.

1204. (1920) Action, n° 2, mars 1920

La musique est le petit David qui joue de la harpe au maître du monde, et qui lui berce ce cœur si lourd par des chansons. […] s’exclamait le maître. […] Elle sera fonction de mon analyse psychologique du Maître et du Sage. […] Delteil (Editions des Tablettes). — De la poésie très classique, inspirée des maîtres du xixe  siècle : Samain, Henri de Régnier. […] Personnage de l’opéra Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1868) de Wagner.

1205. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

On pense involontairement aux portraits des théologiens du siècle, âpres figures enfoncées dans l’acier par le dur burin des maîtres, et dont le front géométrique, les yeux fixes se détachent avec un relief violent hors d’un panneau de chêne noir. […] Puritain contre les évêques, indépendant contre les presbytériens, il fut toujours le maître de sa pensée et l’inventeur de sa croyance. […] Plus conséquent et plus maître de lui-même, Milton développe jusqu’au bout les fils qu’ils rompent. […] Milton les décrit, et tout à la fois, il les imite ; il fait comprendre ce mot de Platon son maître, que les mélodies vertueuses enseignent la vertu. […] S’il demeure maître, c’est qu’il en est digne ; plus ferme, plus entreprenant, plus politique que les autres, c’est toujours de lui que partent les conseils profonds, les ressources inattendues, les actions courageuses.

1206. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Cette maison, vieille et petite, ressemblait plus à la cabane d’un valet qu’à une habitation de maître. […] Le maître de cette maison est un excellent homme qui s’est retiré du service avec le grade de colonel. […] Battu dans ma jeunesse par mon maître allemand, battu à la fleur de mes ans par mes compagnons, et maintenant… — Âme de filasse ! […] Il lui raconta qu’il avait servi à Pétersbourg un maître qui était la perle des hommes, mais qui surveillait de près ses gens et ne pardonnait pas la plus légère faute. Ce même maître buvait démesurément, et avait également la passion des femmes.

1207. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

La question ne se posait guère ; nous avions pris l’habitude d’écouter nos parents et nos maîtres. Toutefois nous sentions bien que c’était parce qu’ils étaient nos parents, parce qu’ils étaient nos maîtres. […] En d’autres termes, parents et maîtres semblaient agir par délégation. Nous ne nous en rendions pas nettement compte, mais derrière nos parents et nos Maîtres nous devinions quelque chose d’énorme ou plutôt d’indéfini, qui pesait sur nous de toute sa masse par leur intermédiaire. […] Laissons de côté l’analyse du respect, où nous trouverions surtout un besoin de s’effacer, l’attitude de l’apprenti devant le maître ou plutôt, pour parler le langage aristotélicien, de l’accident devant l’essence.

1208. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Barbey d’Aurevilly de l’excellent chapitre qu’il a consacré à ce maître. […] Et je vous prie de croire que ce pauvre empereur n’était guère plus ménagé dans ses mœurs qu’à propos de toutes autres choses par le disciple que par le maître. […] Edouard Lockroy, alors à ses débuts en politique, que le maître éduquait pour les choses parlementaires à venir, selon sa propre expression, « comme une matrone renseigne une nouvelle épousée », ne l’ai-je pas entendu dire de sa grosse voix sourde et fatiguée : « Je n’aime pas Gambetta. […] Mais, en somme, quelle grande figure et qu’avec tous ses défauts, c’est encore, avec Lamartine incomparablement plus poète, certes, mais infiniment moins artiste, le Maître ! […] J’idolâtre François Villon Et c’est mon maître en Apollon.

1209. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Fréret, leur maître à tous, s’y rangeait mieux, ou il y avait en quelque sorte suppléé par la force d’un excellent esprit appliqué expressément à sa matière. […] On sait seulement qu’il eut pour maître, soit à Tournon, soit auparavant à Saint-Étienne, un M. […] On s’en revenait maître du terrain et en vieux soldats. […] un poëte épique, un des maîtres et des rois prochains de l’idéal ; mais il suffisait à Fauriel, pour remplir ici tout son office, d’être un critique éminent, le plus ingénieux et le plus sagace. […] Si utile que le savant maître ait été dans cette dernière fonction, il y a lieu de regretter sans doute qu’elle l’ait empêché de mener à fin la grande entreprise historique de toute sa vie.

1210. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

Lisez encore ces choses, ni poèmes en prose (titre et forme bien affadis depuis ces maîtres, Aloysius Bertrand, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud), ni contes, ni récits, ni même histoires, le Hareng saur, angélique enfantillage justement célèbre, et le Meuble, que j’ai toutes raisons d’environner de sympathies même intrinsèques pour ainsi parler, l’ayant possédé, ce meuble, du temps où je possédais quelque chose au soleil de tout le monde.

1211. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulary, Joséphin (1815-1891) »

Le seul des maîtres chanteurs de nos jours avec lequel on puisse lui découvrir certaines affinités, c’est l’auteur de Rolla  ; mais que de métamorphoses ils ont subi, ces emprunts involontaires !

1212. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Table »

II : Programme au prélude du troisième acte des Maîtres.

1213. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

Ce ne fut qu’à l’aide de ses principes, que Newton se rendit capable de le redresser, à peu près comme un Athlete devenu vainqueur de son maître, après avoir reçu ses leçons.

1214. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Impatients de connaître les lectures de nuit de ce grand philosophe, nous allâmes aussitôt au livre : c’était le volume des Œuvres d’Ovide contenant les Élégies, et ouvert à l’une des plus galantes pages de ce maître de l’amour.

1215. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Préface » pp. -

Je demande enfin au lecteur de se montrer indulgent pour les premières années, où nous n’étions pas encore maîtres de notre instrument, où nous n’étions que d’assez imparfaits rédacteurs de la note d’après nature ; puis, il voudra bien songer aussi qu’en ce temps de début, nos relations étaient très restreintes et, par conséquent, le champ de nos observations assez borné1.

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