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1197. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

Mais ils sont tout détachés de l’auteur qui les a formés, indépendants aujourd’hui de sa certaine personnalité, élevés à l’infinie réceptivité des légendaires symboles.

1198. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

Est-ce qu’elles ne sont pas formées à l’origine de parties incohérentes qui s’ajustent, se soudent et deviennent peu à peu un tout organisé ?

1199. (1898) Le vers libre (préface de L’Archipel en fleurs) pp. 7-20

J’écarterai les problèmes de quantité et les considérations métaphysiques, et je ne parlerai que du rythme, prétendant qu’il suffit à rendre l’émotion lyrique et qu’il peut obtenir son maximum d’intensité dans des strophes comprenant un nombre variable de vers, ceux-ci étant formés d’un nombre variable de syllabes — au gré de l’individu-poète délivré des influences et des Règles.

1200. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Ce Fabuliste est comme un Statuaire habile, qui sait former une figure accomplie d’un bloc informe & grossier, lequel, sans son ciseau, n’auroit eu qu’une existence obscure.

1201. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

. — Celles-ci se forment, dit Wundt, par la mise en relief d’un caractère important, aperçu et trié parmi les autres ; ainsi, parmi tous les caractères du cheval, il y en a un qui a vivement frappé l’Arya primitif, la vitesse ; pour les Aryas, le cheval fut le rapide ; l’homme fut le penseur ou le mortel, la terre la labourée, la lune la brillante.

1202. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Une simple réflexion que Balzac avoit faite au sujet des moines, sans aucun dessein formé de les décrier, leur fit prendre l’allarme à tous.

1203. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Nous en avons en effet beaucoup en France ; mais il est bon d’avertir les jeunes gens que des extraits de livres ne forment pas plus le véritable homme de lettres, que des lambeaux de différentes étoffes ne feroient un habit convenable.

1204. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

S’il y avait une figure difficile à trouver, ce serait celle d’un homme de vingt-cinq ans qui serait formé subitement du limon de la terre, et qui n’aurait encore rien fait ; mais cet homme est une chimère.

1205. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

C’est à un professeur habile à tempérer ces deux excès, pour en former l’aliment convenable à des étudiants.

1206. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Enfin dans une nation industrieuse et capable de prendre toute sorte de peine pour gagner sa vie sans être assujettie à un travail reglé, il s’est formé un peuple entier de gens qui cherchent à faire quelque profit par le moïen du commerce des tableaux.

1207. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 18, reflexions sur les avantages et sur les inconveniens qui resultoient de la déclamation composée des anciens » pp. 309-323

Tous les arts ne sont autre chose que des methodes reglées sur de certains principes, et quand on examine ces principes, on trouve qu’ils sont des maximes formées en consequence de plusieurs observations faites sur les effets de la nature.

1208. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Ce n’était pas assurément une révolution conçue et réalisée dans de pareils termes qui pouvait jamais résoudre la question pour laquelle le fédéralisme se forma.

1209. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Elle est digne de la secte qui devait former un jour Épictète dans les fers, et les Antonins sur le trône.

1210. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Formée par des conquérants, elle n’avait jamais été une langue de philosophes ; mais alors elle n’était plus même une langue d’orateurs.

1211. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre V. Du gouvernement de la famille, ou économie, dans les âges poétiques » pp. 174-185

Les chefs de famille, plus courageux parce qu’ils avaient déjà formé une première société, recevaient sous leur protection ces malheureux réfugiés, et tuaient ceux qui osaient faire des courses sur leurs terres.

1212. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

Demain celle qui unit les amours entre les ombrages des arbres formera des huttes de verdure avec des branches de myrte entrelacées ; demain Dioné donne des lois du haut de sa couche de reine.

1213. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il n’y en pas un qui n’ait son opinion toute faite sur le mérite littéraire de Molière, de Racine, de Boileau, opinion formée en partie par leurs propres lectures, en partie par leurs discussions lorsqu’ils étaient au collège, et leurs réflexions lorsqu’ils en sont sortis, opinion que les Allemands n’ébranleront pas, que le Chevalier n’affermira pas, que je ne me soucie pas de discuter ni de connaître. […] L’artiste reste toujours plus ou moins enfant, plus ou moins soumis à l’influence du milieu où s’est formé son génie : le critique doit être homme, et s’affranchir par un acte viril d’indépendance, de tous les préjugés où son jugement s’est formé d’abord, mais comme nos corps se développent dans des langes et dans des maillots. […] Si les grands courants qui forment l’esprit d’un peuple ou d’un siècle, ne suffisent pas à nous expliquer l’existence et la nature d’une œuvre, à l’histoire nous ajouterons la biographie, et nous finirons bien par éprouver dans tous les cas réels et possibles l’éternelle vérité de cet axiome nouveau, parce qu’il est méconnu : que tout phénomène a sa cause. […] Le ridicule qu’il mit en avant, le prétexte de la comédie des Femmes savantes, ce fut, il est vrai, la pédanterie de ces ménagères bourgeoises, comme on en voit à toutes les époques, qui, au lieu d’avoir l’œil sur leurs gens, de former aux bonnes mœurs l’esprit de leurs enfants, et de régler la dépense avec économie, vont chercher ce qui se passe dans la lune, pendant qu’ici-bas, à la cuisine, le pot-au-feu brûle.

1214. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Ainsi donc jusqu’ici l’ouvrage est formé de deux parties bien distinctes qui se complètent l’une l’autre. […] Mais nous ne voulons pas raconter maintenant cette grande bataille sur laquelle s’est déjà formée une légende. […] Nous l’ignorions, car nous formions une famille sans Benjamin et sans droit d’aînesse. […] L’art se renouvelait sur toutes ses faces ; la poésie, le théâtre, le roman, la peinture, la musique formaient un bouquet de chefs-d’œuvre. […] Frédérick Lemaître, que nous venons de nommer, et madame Dorval formaient un couple théâtral parfaitement assorti.

1215. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

C’est cette vie une et variée, émanation de l’âme à travers les écrits, et qui ne circulait pas moins à l’entour et dans les circonstances de leur composition, que nous voudrions essayer d’évoquer, de concentrer par endroits, pour rendre aux autres l’impression sensible que nous nous en sommes formée. […] Quel qu’ait pu être, en effet, le mélange inévitable de son salon, comme de tous les salons à cette époque bigarrée, les vœux manifestes qu’elle formait n’étaient pas dans un autre sens que l’honorable et raisonnable tentative de l’établissement de l’an III. […] Tous ces hommes-là ne sont pas, comme on le croit follement en Allemagne, occupés à la former ; au contraire, ils reçoivent d’elle l’éducation sociale. […] Laissons le temps s’écouler, l’auréole se former de plus en plus sur ces collines, les cimes, de plus en plus touffues, murmurer confusément les voix du passé, et l’imagination lointaine embellir un jour, à souhait, les troubles, les déchirements des âmes, en ces Édens de la gloire. […] J’y trouve l’abbé Sieyes, il disserte…Mme de Staël dit que les écrits et les opinions de l’abbé formeront une nouvelle ère en politique, comme ceux de Newton en physique. » 36.

1216. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Les voleurs infestaient Londres, tellement qu’en 1728 la reine elle-même manqua d’être dévalisée ; ils s’étaient formés en bandes, ayant des officiers, un trésor, un chef, et se multipliaient, quoique toutes les six semaines on les envoyât par « charretées » à la potence. […] La raison oratoire avait formé le théâtre régulier et la prédication classique ; la raison oratoire produit la Déclaration des Droits et le Contrat social. […] Poursuivons pourtant : « Ayant ainsi expliqué les mots, j’arrive maintenant à la proposition qu’ils forment, à savoir que la religion est le meilleur des savoirs et la meilleure des sagesses. […] Ce n’est pas tout de former les mœurs, il faut défendre les croyances ; avec le vice il faut combattre le doute, et la théologie accompagne le sermon. […] La société n’est qu’un contrat ultérieur entre de petits souverains préétablis, qui, ayant traité et transigé entre eux, « conviennent de former une communauté pour vivre avec sûreté, paix et bien-être les uns avec les autres, pour jouir avec sécurité de leurs biens, et pour être mieux protégés contre ceux qui ne sont pas de leur ligue.

1217. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Mais chaque journée même ne formait pas un tout solide, subsistant, comme chaque drame de la Trilogie. […] Si le livre ne souffrit pas de ce coup d’état d’une élite, le théâtre tel qu’il se formait ne pouvait, hélas ! […] En poursuivant notre exploration à travers le dernier siècle, nous verrons se former d’étranges hybrides entre ces deux conceptions. […] Elle nous a formés et nous en héritons. […] Il est à former, mais nous savons sur quel modèle : Copeau nous l’a fourni.

1218. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Une très forte amitié s’était formée entre nous deux durant les trois semaines environ qu’avait duré le passage chez moi de l’intéressant pèlerin. […] vous ne trouverez ici qu’émotion réelle dans une langue parfaite, langue formée aux fortes études classiques, puis d’ensuite, les plus décisives peut-être, du moins dans les cinq sixièmes des cas. […] Depuis, et tout récemment encore, en partie pour dissiper la « légende » qui se formait, je publiais des livres : Mes hôpitaux, Mes prisons, où je mettais à nu la partie de ma vie qui importait. […] Les « Romans » dont je parlais tout à l’heure, au contraire, forment groupe, et quelle que soit la très réelle originalité des uns et des autres, pris à part, obéissent à une idée commune qui serait de remonter tout à fait aux origines de la langue française issue du gallo-romain, c’est connu. […] Ils ont la science, un peu à l’aventure, car ils sont jeunes, ils ont la musique, — du moins la plupart des quatre qui forment le groupe.

1219. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Il trace des lignes, tire des plans, remarque le croisement des chemins, qui forment une sorte de grand A. […] La littérature et l’art du Moyen-Âge sont formés, ils ont pris enfin de la consistance et quelque limpidité. […] « D’assemblées particulières où quelques hommes réunis se sont formé un goût délicat, mais composé, mais factice ». […] Ce sont comme mille fils variés et ténus qui vont des uns aux autres et forment un réseau fort autant que délicat. […] Ces cris formaient un vers peu nombreux, mais les entrailles des spectateurs en étaient déchirées.

1220. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Bien plus, les religions les plus anciennes historiquement nous apparaissent toutes formées, aussi compliquées, même, que le catholicisme d’aujourd’hui. […] Cette société apparaîtra formée d’une quantité de petites sociétés fermées les unes aux autres ou n’ayant guère entre elles que des rapports ou de soumission ou de répulsion. […] La société fouriériste, si elle avait pu se constituer, aurait été formée en somme de communautés coopératives. […] Toutes les couleurs et leurs nuances s’impriment d’un seul coup de presse pour former la merveilleuse image qui s’appelle la vie. […] Nous sommes cela, rien que cela, des gouttes qui se forment, tombent, s’écoulent ; et en de si brèves secondes, nous avons cependant le temps de créer un monde et de le vivre.

1221. (1903) Le problème de l’avenir latin

Les faits, non les mots, y forment la trame de l’existence, et les faits sous la forme la moins atténuée. […] ‌  » Loin d’être effrayés de voir notre société se former sur le principe de l’antiquité dégénérée, c’est de quoi nous nous vantons ; si nous avons hérité de ses vices, nous nous croyons d’assez bonne maison. […] Sur ce groupe d’êtres d’élite, dont la descendance formerait comme le noyau d’un peuple nouveau, on reporterait une bonne partie du soin accordé de nos jours aux individus inférieurs et tarés. […] Cela sous le prétexte d’orner l’esprit et de le « former ». […] C’est cet enseignement vivant qui pourrait justement prétendre à former des hommes, des hommes vivants, non des pleureurs ou des parleurs, des impuissants ou des atrophiés.

1222. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

On se dit que, pour former une telle combinaison, la nature en effet n’aurait pas suffi, et qu’il y a fallu encore l’action de la fortune et les jeux du hasard. […] On voit quelle combinaison de circonstances il a fallu pour former la poésie du Macbeth. […] J’imagine que Shakespeare n’a eu qu’à prendre les traits épars que ses contemporains lui fournissaient pour former ce personnage d’Hamlet. […] Ils forment tout un quartier de la ville et sont composés de gens de tout état au nombre d’environ quatre cents. […] À l’origine, cependant, ce fut l’aristocratie qui prit la tête du mouvement et qui forma d’abord le noyau de fidèles réunis autour du comte Zinzendorf.

1223. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Ces livraisons contenaient les poèmes qui forment le Coffret de Santal. […] Les tendances nouvelles se vulgarisaient, il se formait des groupes et des sous-groupes, malgré qu’il y eut des individualités suffisantes ; donc MM.  […] Ces déshérités qui forment la caste inférieure n’ont qu’un but, arriver, par un moyen quelconque, par une similitude dans les vêtements, les bijoux, la facilité du travail, à ressembler à ceux de la classe supérieure. […] Pour assembler ces unités et leur donner la cohésion de façon qu’elles forment un vers, il les faut apparenter. […] Si quelques nouveaux écrivains offrent des exemples de cette façon d’aborder le sujet, ce sont surtout de doctes moralistes un peu passés qui forment les rangs serrés de la légion utilitaire et moralisante.

1224. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Car si ces accessoires ne sont pas la vie même, ils y contribuent ; ils en forment l’accompagnement nécessaire ; ils nous en rendent la sensation présente. […] quels gestes forment-ils ? […] tant de chefs-d’œuvre étouffés, pour ainsi dire, avant de naître, cette Alceste, cette autre Iphigénie dont il avait déjà formé le plan ? […] En essayant d’y plier, d’y amener, d’y former les hommes, c’est que c’était à la politesse aussi que les femmes les formaient, à l’usage du monde, à la finesse, à l’agrément, à la délicatesse des manières et des sentiments. […] Je formai la résolution de l’enterrer et d’attendre la mort sur sa fosse.

1225. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Chacun de ces commencements, d’ordinaire, forme deux ou trois feuillets de sa grosse écriture d’écolier, de cette écriture qui avait comme peur sans cesse de ne pas être assez lisible ; et la tirade s’arrête brusquement, coupée le plus souvent par des x et y, par la formule générale pour former immédiatement toutes les puissances d’un polynôme quelconque : je ne fais que copier. […] Il faut que vous quittiez Paris, que vous renonciez aux projets que vous aviez formés en y allant, parce que vous ne pourrez jamais trouver, je ne dis pas le bonheur, mais au moins le repos, dans cette solitude de tout ce qui tient à vos affections. […] Il a le projet de former à Lyon un Salon des Arts, qui serait organisé à peu près comme les Athénées de Paris.

1226. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Quand je vous aurai dit des yeux bleu de mer azurés jusqu’à la nuit par l’ombre des voiles ; des cheveux de fils de la Vierge brunis au feu du soleil ; des joues de pêche veloutée dont le velours renaissait tous les matins comme pour tamiser le jour sur une peau d’enfant ; des couleurs nuancées et fondues où le blanc et le rose ne formaient qu’une teinte ; un regard qui s’ouvrait et se refermait sous des cils ruisselants d’ombre ou de lumière ; des lèvres où la langueur pensive ou la joie épanouie donnait toutes les inflexions de l’âme ; un sourire qui caressait l’air ; une taille ni grande ni petite, mais qui, par sa flexibilité, se prêtait à la majesté autant qu’à la grâce ; une démarche de reine ou de bergère tour à tour ; un étonnement de l’impression qu’elle faisait partout, comme si les regards de la foule eussent été autant de miroirs qui lui répercutaient sa figure et qui la faisaient rougir de sa miraculeuse beauté ; les pas qu’elle entraînait sur sa trace ; les murmures d’admiration qui s’élevaient à sa vue ; les exclamations mal contenues ; les femmes charmées, mais jalouses ; les hommes attirés, mais contenus par le respect de tant d’innocence sous tant d’enivrements ; quand je vous aurai dit tout cela, je ne vous aurai rien peint de visible à votre imagination. […] C’était une cour, mais un peu vieille cour ; les meubles étaient simples et usés ; quelques livres épars sur les guéridons, quelques bustes du temps de l’Empire sur les consoles, quelques paravents du siècle de Louis XV en formaient tout l’ornement. […] Les conventionnels complices du comité de Salut public, pardonnés par l’opinion pour avoir guillotiné le dictateur-émissaire, les Barrère, les Fréron, les Tallien, les Barras, les Legendre, les Sieyès, mêlés aux victimes sorties des cachots ou rentrées de l’exil, ne formaient plus dans le monde révolutionnaire ou contre-révolutionnaire qu’un seul groupe de prescripteurs repentants ou de proscrits reconnaissants.

1227. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

On peut croire que cette mère donna, avec le sein, à son enfant, cette prédestination aux choses de l’esprit et cette sensibilité souffrante de l’âme qui forment le fond du caractère de Rousseau. […] ) Voilà un romancier qui souffle sciemment dans le cœur des jeunes filles toutes les flammes de la plus tumultueuse des passions, qui attente à toutes les chastetés de l’imagination pour former une épouse chaste, et qui déclare à sa première page que celle qui lui livrera son cœur est perdue ! […] Rousseau, y a-t-il dans tout cela la moindre condition de ce noviciat de raison, de vertu, de science, de voyages à travers le monde, d’études spéciales des institutions sociales, de pratique des choses et des hommes, de nature à former un législateur ?

1228. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

il écoutait froidement, se tenait le menton dans la main droite en appuyant son coude droit sur le revers de la main gauche, et se formait en toute affaire des opinions desquelles il ne revenait point. […] Les deux girandoles de cuivre doré qui décoraient chacun des coins de la cheminée étaient à deux fins : en enlevant les roses qui leur servaient de bobèches, et dont la maîtresse branche s’adaptait au piédestal de marbre bleuâtre agencé de vieux cuivre, ce piédestal formait un chandelier pour les petits jours. […] Ce mot, dit de temps à autre, formait depuis longtemps une chaîne d’amitié non interrompue, et à laquelle chaque exclamation ajoutait un chaînon.

1229. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Dix-huit suffrages étaient déjà assurés au cardinal Bellisomi ; Herzan sent le danger pour sa cour ; il obtient un délai nécessaire pour former la brigue du cardinal Mattei, plus agréable à l’empereur. […] « Cette conduite tenue plus tard par Braschi au moment favorable contribua beaucoup au succès du dessein formé. […] On raconte que deux cardinaux du parti de Bellisomi, et deux autres de la faction Mattei, tous de l’âge du nouvel élu, et qui pour la plupart aspiraient à la papauté, se liguèrent et s’efforcèrent de gagner leurs collègues, afin de former un nombre de suffrages contraires à Chiaramonti dans le scrutin du jour suivant.

1230. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

VIII Voilà ce que les Américains si opulents du Nord auraient dû dire aux Américains du Sud : « Émancipez vos esclaves, graduellement, prudemment ; nous allons nous cotiser tous pour former l’indemnité nécessaire aux États dépossédés pour payer le travail libre !  […] Mon intimité commençait à se former avec cette nature que j’ai tant aimée, et qui m’a payé mon culte par tant de vives jouissances : intimité qui ne s’est jamais interrompue ni affaiblie, et qui ne cessera que dans mon tombeau. […] Les ruines de la forêt détruite étaient entassées sur le sol, où elles formaient un si épais rempart, que, souvent obligé de me frayer un sentier dans ce labyrinthe, et tantôt de me glisser sous les branches enlacées, tantôt de les franchir d’un élan, j’éprouvai, pendant le temps que je consacrai à ce travail, une mortelle fatigue.

1231. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Ce n’est qu’alors aussi que se forment ces grands acteurs aussi rares que les grands poètes, qui, comme Roscius, Garrick, Talma, Rachel, Ristori, personnifient, dans un corps et dans une diction modelés sur la nature par l’art, les grandes ou touchantes figures que l’histoire ou l’imagination groupent sur la scène dans des poèmes dialogués pétris de sang et de pleurs. […] Ici, loin du tumulte, aux devoirs les plus saints Tout un peuple naissant est formé par mes mains : Je nourris dans son cœur la semence féconde Des vertus dont il doit sanctifier le monde. […] Dans un lieu séparé de profanes témoins Je mets à les former mon étude et mes soins ; Et c’est là que, fuyant l’orgueil du diadème, Lasse de vains honneurs et me cherchant moi-même, Aux pieds de l’Éternel je viens m’humilier, Et goûter le plaisir de me faire oublier.

1232. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

La poésie de ces temps se trouve dans les chants des minnesangers et dans ceux des meistersangers, qui ont beaucoup de ressemblance avec nos troubadours de Provence, et qui peut-être en tirent leur origine, Déjà le nom de meister indique qu’ils formaient école ; cette poésie paraît d’abord, par cela même, moins originale et moins populaire que celle de la première époque. […] La formule de Thalès en fit découvrir d’autres, et peu à peu la science mathématique se forma. […] Vous savez que sept et cinq forment une somme ; mais quelle est cette somme ?

1233. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

— tous les incrédules qui ne voient en lui que le Cardinal, les duellistes vexés de son temps, les courtisans mâles ou femelles, les jansénistes qu’il emprisonna, les belles coureuses qu’il fit fouetter dans les carrefours, ont formé sur son compte une espèce d’opinion publique, qui dure encore, le croira-t-on ? […] … Où qu’on prît ces héroïnes, qui ne forment pas un bataillon, mais toute une armée dans l’histoire, qu’on les prît sur notre terre de France, que ce fût sainte Radegonde, sainte Geneviève, sainte Clotilde, et tous ces cœurs vaillants de la vaillance de Dieu jusqu’à Jeanne d’Arc et depuis elle, n’importe où l’historien allât les choisir, elles étaient dignes de s’aligner en face des plus grandes (s’il y en avait) de la Révolution française, et de faire baisser les yeux à leurs portraits, plier le genou à leurs cadavres. Peintes par un homme de talent, qui sans être austère, aurait eu le chaste pinceau de la force, quelle galerie magnifique elles auraient formée devant le petit Panthéon de terre cuite de M. 

1234. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Là, on trouve non seulement la suite méthodique et l’analyse raisonnée des opérations de Villars, mais ses lettres au roi, aux ministres, les ordres ou les réponses qu’il reçoit, enfin tous les éléments pour former un jugement solide sur son caractère et son mérite de général. […] Catinat, chargé de former et de commander un corps d’armée en état de tenir tête au prince Louis de Bade sur cette frontière, et qui d’ailleurs ne fut instruit par sa cour de l’alliance avec la Bavière qu’au dernier moment et lorsqu’elle fut déclarée, se trouva trop faible dès le début pour s’opposer au siège de Landau, qui était alors à la France, et se résigna tout d’abord à la perte de cette place.

1235. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Ils en formaient un coin, des plus honorables. […] On voit par ce premier écrit, conservé dans les archives de l’Institut, quelle idée complète l’auteur s’était formée dès lors du critique, à prendre le mot dans toute la rigueur du sens et dans son application aux œuvres de l’Antiquité.

1236. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

  Montesquieu, le plus grand nom et le plus considérable d’alors avec Fontenelle, n’est pas très goûté de Marais ; il y a à cela des raisons qui s’expliquent de près et qui forment même une assez jolie anecdote littéraire. […] Elle a vécu jusqu’à soixante ans dans une noble simplicité que je regardais comme la fleur de ses mérites et le plus beau fleuron de leur couronne ; tout d’un coup il lui prit une tranchée de bel esprit : elle ne voulut plus voir que des personnes d’érudition ; elle les brigua, elle les mendia, elle en forma chez elle un bureau, se contentant de la science d’autrui et ne cherchant que la réputation d’une femme d’un mérite à part, et distinguée des personnes de son sexe.

1237. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

Le roman maritime l’ayant mené à étudier l’histoire de la marine française, cette histoire elle-même l’a conduit bientôt à se former, sur le règne et le personnage de Louis XIV, certaines vues particulières. […] Lorsque Dieu forma le cœur et les entrailles de l’homme, il mit premièrement la bonté, comme propre caractère de la nature divine, et pour être comme la marque de cette main bienfaisante dont nous sortons.

1238. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Cette écriture, presque illisible pour ceux qui ne l’ont pas étudiée, a quelque chose du trait impatient et fougueux de Napoléon ; mais, quoiqu’à demi formés, les caractères ont la fermeté et la netteté du burin. » C’est moins, on le conçoit, avec les yeux mêmes qu’avec la sagacité comparative et par la pénétration du tour, du jet habituel à Pascal, qu’on arrive à déchiffrer une écriture aussi elliptique ; aussi, à quelqu’un qui lui disait que ce travail devait bien lui fatiguer les yeux, M. […] Ses amis savaient de lui mille choses dont nous ne nous doutons qu’à peine aujourd’hui ; ils avaient une impression réelle et vraie de sa personne et de son esprit, au lieu de tous ces types, un peu fantastiques, que chacun de nous s’est formés de lui d’après sa propre imagination.

1239. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Ils étaient très-convaincus à l’avance de l’impossibilité radicale qu’il y aurait pour les Bourbons à accepter les conditions du gouvernement représentatif, du moment que ces conditions s’offriraient à eux dans toute leur rigueur, c’est-à-dire le jour où une majorité parlementaire véritable voudrait former un cabinet et porter une pensée dirigeante aux affaires. […] Dans le discours qu’il adressait à Léon X sur la réforme du gouvernement de Florence, ce grand homme (Machiavel) disait : « Les hommes qui, par les lois et les institutions, ont formé les républiques et les royaumes, sont placés le plus haut, sont le plus loués après les dieux. » En étudiant d’original cette variété de personnages qui viennent comme témoigner sur eux-mêmes dans le Recueil de M.Mignet, on en rencontre un pourtant, une seule figure à joindre à celles des grands politiques intègres et dignes d’entrer, à la suite des meilleurs et des plus illustres de l’antiquité, dans cette liste moderne si peu nombreuse des Charlemagne, des saint Louis, des Washington : c’est Jean de Witt, lequel à son tour a fini par être mis en pièces et dilacéré au profit de cet autre grand politique moins scrupuleux, Guillaume d’Orange ; car ce sont ces derniers habituellement qui ont le triomphe définitif dans l’histoire.

1240. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

le sénateur Suin fit un rapport sur une pétition de cent deux habitants de Saint-Étienne, se plaignant du choix que l’on avait fait de certains ouvrages pour former deux bibliothèques populaires sous le patronage de l’autorité municipale. […] Il m’est arrivé plus d’une lois, messieurs, en assistant à certaines de vos discussions, de former un regret et un vœu : ce vœu, ce serait de voir plus souvent dans cette enceinte un prince si remarquable par les dons de l’intelligence, si riche de connaissances qu’il accroît de jour en jour, d’un esprit vraiment démocratique, doué d’éloquence, d’une capacité multiple et prompte que tous ceux qui ont eu l’honneur de l’approcher admirent, et qui, pour tout dire d’un mot, est digne de sa race.

1241. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

Cependant d’autres dits, d’autres débats, d’autres États du siècle ou du monde, ont un caractère vraiment moral, et forment entre la poésie lyrique et la poésie narrative un corps considérable de poésie didactique. […] La part des clercs et de l’esprit clérical dans la littérature française devient de plus en plus grande, à mesure que la bourgeoisie prend de l’importance, réfléchit, s’éclaire, à mesure aussi que les écoles, et l’Université de Paris surtout, définitivement organisée au commencement du xiiie  siècle, jettent dans le monde et comme sur le pavé une foule de clercs qui ne sont plus ou sont à peine d’Église : ces clercs sans mission ni fonction répandront hors des écoles et des couvents, hors de la langue latine aussi, les idées, les connaissances, les habitudes intellectuelles, les procédés logiques du monde qui les a formés.

1242. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

On a pu trouver que Montaigne y faisait la part vraiment bien petite à l’effort, et l’on se demande quel esprit, quelle volonté peuvent se former sans l’effort. […] L’article essentiel de son programme, le blanc où il faut viser, c’est de former un bon jugement : c’est-à-dire une raison qui aille à la vérité, une conscience qui aille au bien.

1243. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Fénelon fait tout découler d’un principe : la considération du rôle de la femme dans la famille et dans le monde ; dès qu’on s’inquiète de former la femme pour son emploi futur, on a un critérium infaillible pour dresser le programme de son éducation. […] Il y a en lui un philosophe, et les philosophes ne s’y sont pas trompés, en contribuant à former sa légende462 : il aime la paix, la bonne administration, les lumières.

1244. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Mais l’instinct parle plus haut en l’auteur des Cygnes, au lieu que les poèmes véritablement spontanés forment l’exception dans l’œuvre de M. de Régnier. […] Pour elle il eût donné d’imaginaires et magiques tournois ; chaque trouée du taillis aurait connu l’or des armures et dans les fabuleux territoires du Songe des villes eussent été conquises, des peuples de géants domptés ; maintes merveilles somptueuses, maintes prouesses d’héroïsme comme en une haute-lisse assemblées en leurs images, seraient devenues un tapis idéal pour les pieds de la Fiancée et cela, combats, trésors, gloires et joies, eût formé le poème de son âme tout entière, — pur, vaste et noble drame, mélancolique comme l’attente, mystérieux comme la forêt, riche autant que les splendeurs songées, mais triste surtout et résigné, parce qu’Elle n’était point là et ne devait jamais venir.

1245. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Après ces enseignements, et comme au sortir de cette grande école, voici qu’une littérature nouvelle, « engageante et hardie », vient tirer le lecteur de lui-même, l’appelle au dehors, lui fait voir, au lieu de l’homme abstrait, l’habitant d’un pays et le citoyen d’une ville ; au lieu d’un type de société formé d’honnêtes gens qui s’occupent de leur réforme intérieure, sous une puissance établie de Dieu, des sociétés aussi diverses que les climats, les territoires et les religions. […] Plus d’une réflexion courte mais profonde, qui semble comme échappée à une conviction habituelle, une éloquente réfutation du paradoxe de Bayle qui prétend qu’un État formé de véritables chrétiens ne pourrait subsister, le dogme des peines éternelles presque justifié par la théorie des crimes inexpiables, tout cela est d’un homme qui a eu tout au moins une vue supérieure du christianisme.

1246. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Dans ses deux années de séjour en Angleterre, il avait formé et laissé d’illustres amitiés ; il y avait joui en pleine liberté de tout ce qu’on lui disputait dans son pays. […] C’est cet esprit qui, dans nos premiers conteurs, naît tout formé, et, parmi tant de mots et de tours destinés à la refonte, crée un français qui ne changera pas.

1247. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

La littérature comparée s’était renfermée jusqu’alors dans les trois langues classiques ; il l’étendit aux langues modernes et, par-delà ces langues, aux idiomes primitifs de l’Orient et du Nord, et il forma un idéal nouveau de poésie de toutes les grandes œuvres et de tous les grands noms. […] Sous l’inspiration des premières œuvres de Chateaubriand, une école littéraire s’était formée, représentée par des hommes jeunes et bientôt illustres.

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