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1360. (1913) Poètes et critiques

C’était un fils naturel : condition cruelle, s’il en fut, à une époque où, parmi tant de préjugés, se manifestaient violemment l’éloignement  instinctif et le mépris irréfléchi pour ce qu’on appelait avec rudesse le bâtard, même lorsque l’enfant était légitimé. […] Ses deux parents moururent très tôt, l’un après l’autre, le père le premier, miné par la phtisie et emporté quatre ans après la naissance du fils, la mère un peu plus tard : elle expira, comme devait expirer à son tour Hégésippe Moreau, dans les draps d’un lit d’hôpital. […] On l’aima dans cette maison ; les fils du patron l’admiraient ; la fille, Louise Lebeau, mariée bientôt, mais restée au logis de ses parents, lui témoigna, de loin comme de près, depuis le premier jour et jusqu’à l’heure où il mourut, la plus douce, la plus dévouée, la plus bienfaisante tendresse. […] Son fils, le roi Erik, est le fou féroce. […] À vrai dire, les dix études sur Baudelaire, Renan, Flaubert, Stendhal, Taine, Dumas fils, Tourguénef, Leconte de Lisle, Amiel, les Goncourt, ne sont-elles pas le modèle des Maîtres de l’heure ?

1361. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

La conduite de Bernis dans quelques affaires délicates telles que le procès du cardinal de Rohan, où il fallut se prononcer entre sa propre cour et celle de Rome, quelques négociations de confiance et de famille dont il fut chargé, telles qu’une tentative de rapprochement entre le roi d’Espagne Charles III et son fils Ferdinand, roi des Deux-Siciles, et le voyage qu’il fut autorisé de faire à Naples dans cette vue, ne purent qu’accroître son autorité paisible et l’idée qu’on s’était formée de sa sagesse9. […] Le représentant d’une nation dès longtemps illustre parmi les nations, le ministre du fils aîné de la religion, du roi très-chrétien, a toujours tenu un rang distingué et prépondérant dans Rome.

1362. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

La France était réduite au plus misérable état : Comme les finances étaient épuisées, dit l’abbé Le Grand, ni le père ni le fils n’avaient pas beaucoup d’argent. […] A-t-il à parler, par exemple, de Monseigneur, fils unique de Louis XIV, et de sa maîtresse, Mlle Choin, que ce prince avait peut-être épousée en secret, Duclos copie, abrège et ne fait qu’adoucir Saint-Simon.

1363. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Parcourant rapidement l’histoire de la dernière moitié du xviiie  siècle, il montre comment une révolution s’est préparée et est devenue possible en France ; il démêle un à un les fils du câble qui a fini par se rompre : il insiste toutefois sur cette conviction que le câble pouvait résister à la tempête, pourvu qu’il y eût à bord un bon pilote. […] Le duc de Richelieu, fils du maréchal, écrivait à Sénac de Meilhan, en septembre 1790, une lettre imprimée à la suite de la préface dans le Prospectus, et qui avait pour objet de le rassurer ainsi que le public contre la ressemblance des deux publications.

1364. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Il lui envie cette puissance et cette fermeté de talent qu’il n’avait pas, mais il se sent d’une région plus noble et plus élevée : « Rousseau, dit-il, frappait plus bas que moi. » Il diffère de lui surtout en ce qu’il croit essentiellement à un Dieu qu’on ne salue pas seulement, qu’on ne se borne pas à proclamer, mais qu’on aime et qu’on prie : « À force de dire, Notre Père, espérons que nous entendrons un jour dire, Mon fils. » Voilà ce que l’orgueil de Rousseau eût repoussé. […] Lorsque je vis le fils jeter de l’eau bénite sur le cercueil, je fus frappé jusqu’au vif du tableau de cette chaîne de bénédictions tantôt douces, tantôt déchirantes, qui lie toute la famille humaine et qui la liera jusqu’à la fin des choses.

1365. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

À Nîmes, repoussé tout net par les gens aisés qui le mettent à la porte, il allait être réduit à passer la nuit à la mairie sur un lit de camp, lorsqu’une bonne femme, dont le fils unique était à l’armée, le retira chez elle : Nous étions, dit-il, aussi pauvres l’un que l’autre ; elle vivait de son travail, et je n’avais qu’une modique solde en assignats dont personne ne voulait plus. […] Thiers nous a montré ce modèle accompli des modestes et fortes vertus guerrières, au tome xiv, p. 168 de son Histoire de l’Empire. — Voir aussi la Vie militaire du comte Friant, publiée par son fils (un vol, 1857), et un article au tome  xv de ces Causeries.

1366. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Antoine Campaux, homme de cœur et d’imagination, qui s’est épris du poète, qui l’a de bonne heure lu, relu, imité peut-être dans des vers de jeunesse et pour ses parties avouables59 ; qui l’aime comme un fils indulgent et innocent, avocat désintéressé d’un père prodigue, et qui, concentrant sur lui toute l’affection et l’érudition dont il est capable, a résumé, poussé à fond et comme épuisé les recherches à son sujet. […] Un érudit allemand a essayé, dans ces derniers temps, de déterminer au juste quelle était la part du père et de la mère de Villon dans le caractère de leur fils, et leur double influence sur son œuvre.

1367. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Monteil avait ouvert la voie, dans son Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles ; on avait alors pour source presque unique d’informations le musée des Petits-Augustins formé à si grand’peine par Alexandre Lenoir et trop brusquement dissipé, le musée de Cluny fondé par feu Dusommerard, et si augmenté depuis, si bien dirigé par son fils. […] Leur tresse est disposée en natte avec une élégante frisure, et à l’aide de tressoirs bien fins, leurs cheveux sont artistement ornés de fils d’argent et d’or41.

1368. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Lorsque Malouet entra, la reine dit au jeune dauphin ; « Mon fils, connaissez-vous monsieur ?  […] Le père du duc de Crillon actuel avait coutume de dire à son fils : « Allez voir M. 

1369. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

En essayant de les continuer, d’en faire entendre de semblables, non point parce qu’il sentait de même, mais parce qu’il visait à un genre littéraire, Jean-Baptiste égarait toute spiritualité dans les échos de ses rimes sonores : Racine fils, bien débile sans doute, était plus voisin de son noble père, plus vraiment touché d’un des pâles rayons. […] La fortune, en effet, qu’il obtint plus tard de son chef par héritage d’un oncle, n’était pas près de lui venir, et, comme tous les fils de famille, il sentait quelque gêne de sa dépendance.

1370. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Les Mérovingiens chez les Franks, comme les Amales chez les Goths, comme les autres races royales des barbares, étaient des Ases, c’est-à-dire des fils des dieux. Il y avait là un premier droit divin qui n’est pas sans doute tout à fait celui qu’on professait sous Louis XIV, qui n’a pas été transmis à la monarchie de saint Louis sans interruption, que la féodalité a coupé à plus d’un endroit, et qui a dû se retremper, dans l’intervalle, à l’onction romaine ; mais enfin c’était un droit divin très-profond, très-vénéré, qui impliquait l’hérédité, sinon par ordre de primogéniture, du moins par égal partage entre tous les fils ; qui constituait la qualité de prince du sang comme quelque chose de très à part et d’inamissible ; qui excluait toute aristocratie dominante et proportionnait le rang des chefs au degré dans lequel ils approchaient le roi.

1371. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

La mort ou la ruine lui eussent peu coûté ; elle désirait mourir avec lui ; elle allait jusqu’à désirer un fils. […] De grandes autorités furent invoquées ; on cita le grand Condé, alors duc d’Enghien, aux prises avec Voiture et Mlle de Scudéry ; on cita M. le Duc son fils, à la maison de Gourville à Saint-Maur, tenant tête à Mmes de Coulanges et de La Fayette, en leurs grands jours de subtilités.

1372. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

En se rappelant les éloquents, les généreux récits du fils, on aime à y associer par comparaison les mérites qui recommandent ceux du père, la mesure insensible du ton, ce style d’un choix si épuré, d’une aristocratie si légitime, et toute cette physionomie, si rare de nos jours, qui caractérise dans les lettres la postérité, prête à s’éteindre, des Chesterfield, des Nivernais, des Bouflers173. » Prête à s’éteindre ! […] Quant au point de vue extérieur et européen, ce livre d’un diplomate instruit et qui avait tenu en main quelques-uns des premiers fils, commençait pour la première fois en France à tirer un coin du voile que les Mémoires d’un Homme d’État ont, bien plus tard, soulevé par l’autre côté.

1373. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

De ce nombre étaient mesdames de Sénozan, de Montmorency, de Canisy, de Montmorin, le fils de madame de Montmorin, âgé de dix-huit ans, M. de Loménie, ancien ministre de la guerre, et un vieux courtisan de Versailles, le comte de Sourdeval. […] Pardonnons-nous donc, fils des combattants, des bourreaux ou des victimes !

1374. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

La littérature des hauts barons, d’abord : voici tous les thèmes et tous les lieux communs de l’épopée ; nous les reconnaissons au passage : voici la cour du roi, la guerre féodale naissant d’une partie d’échecs, où quelque preux se querelle avec le fils de l’empereur, le baron pauvre et mourant de faim dans son château, et tenant conseil avec ses fils ; voici les messagers qui vont et viennent entre les adversaires, au grand péril de leurs membres et de leur vie ; voici les formalités des procès en cour du roi, et du duel judiciaire.

1375. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Voyez comment il loue la vérité des personnages dans Térence : Ce n’est plus un portrait, une image semblable : C’est un amant, un fils, un père véritable. […] Biographie : Nicolas Boileau, connu de son temps sous le nom de Despréaux, né à Paris le 1er novembre 1636, dans la cour du Palais, en face de la Sainte-Chapelle, fils d’un greffier à la Grand Chambre, fut tonsuré en 1647 et appliqué à la théologie puis au droit : il fut reçu avocat en 1656, et ne plaida pas.

1376. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Si l’on veut avoir une idée de la simplification hardie par laquelle Maupassant dégage le caractère de la réalité complexe et touffue, on devra prendre de préférence Une vie : une pauvre vie de femme, vie de courtes joies et de multiples déceptions, de misères médiocres et communes qui font de profondes blessures, vie d’espérance obstinée, indéracinable, qui, trompée par un mari, trompée par un fils, se reporte avec une navrante candeur sur le petit enfant destiné peut-être à lui fournir la dernière leçon de désillusion, si la mort ne vient pas avant. […] Flaubert (1821-1880), né à Rouen, fils d’un chirurgien, passa la plus grande partie de sa vie à sa propriété de Croisset, près de Rouen.

1377. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Ce petit enfant était déjà bien le fils du siècle de l’histoire et de l’érudition. […] Je voudrais un fils qui vous voie encore quand je ne serai plus.

1378. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

» lui crie-t-elle par la fenêtre  La vieille Mme de Lerne voudrait que son fils, pour se ranger, devînt l’amant de Mme de Maurescamp, et la bonne dame s’y emploie avec le plus grand zèle… Je m’arrête : voilà qui est assez complet. […] On connaît le fier début du livre : le suicide du père de Louis de Camors, son testament, le programme de vie qu’il trace à son fils et que M. 

1379. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Alexandre Dumas fils, un des littérateurs qui ont le plus vivement réclamé pour chacun des deux époux le droit de rompre le lien légal, quand il est devenu insupportable, écrivait prophétiquement ces paroles81 : Que les Chambres nous donnent enfin le divorce, et un des résultats immédiats de ce vote, celui qui entre certainement le moins, qui n’entre même pas du tout dans les raisons que font valoir les promoteurs de la réforme, ce sera la transformation subite et complète de notre théâtre. […] Est-il nécessaire de rappeler que certains auteurs, Alexandre Dumas fils, par exemple, se sont donné pour mission de corriger, non seulement les mœurs, mais les lois ; que la condition des femmes, celle des enfants naturels, voire les principes régissant l’héritage et la propriété ont été maintes fois débattus par le roman et le théâtre ; que des cas de conscience84, comme en présente par dizaines la profession du juge ou celle de l’avocat, se sont déroulés en savantes et émouvantes, péripéties ; que l’art, aux époques où il est militant, travaille à la préparation d’un code de l’avenir ?

1380. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Plus sa tendresse pour son fils augmente, plus il semble que son amour pour la mère diminue ; ce n’est plus que comme un premier goût. […] Dès 1677, les remontrances de l’assemblée du clergé, ou les jésuites avaient de puissants amis, les sollicitations de la cour de Rome, provoquées par les intrigues de la société, les conseils du chancelier Le Tellier et du marquis de Louvois son fils, tous deux ennemis de Colbert, qui protégeait les protestants comme des sujets utiles, enfin l’intérêt particulier de Louvois, ministre de la guerre, qui était atterré, dit Saint-Simon, par le poids d’un armistice de vingt années, à peine commencées, et qui voulait rendre ses troupes nécessaires par la persécution des huguenots, (elles furent les causes des dragonnades de 1683 et 1684.

1381. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

La margrave médite de lui faire épouser sa fille ; le baron entreprend de lui vendre, un million ou deux, le titre de son fils adoptif, et la noblesse bavaroise obéit, comme une troupe de comparses, à la consigne de ces machinistes du tripotage. […] Donc le fils adoptif renoncera, et pour jamais, à son art : plus de symphonies, plus d’inspirations.

1382. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Il a entendu parler de la découverte du savant, il est patriote, il a eu un fils tué dans la dernière guerre, et de grosses larmes tombent, à ce souvenir, sur sa large face, aussi disparates que si elles roulaient sur le masque d’un Polichinelle. […] C’est une figure étonnamment vraie que celle de ce fils de joie : la ressemblance est exacte, pas plus exagérée qu’adoucie ; l’homme est modelé en pleine boue, sans grossissement et sans bavochure.

1383. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Le jour où Louis XIV, cédant au désir de son fils, lui avait permis de se marier, il n’avait pu s’empêcher de dire, dans le bon sens de son préjugé royal : « Ces gens-là ne devraient jamais se marier. » Il prévoyait la confusion et les conflits que cette race équivoque de bâtards légitimés pouvait apporter dans l’ordre monarchique, qui était alors la constitution même de l’État. […] L’abbé Genest était, comme Socrate, le fils d’une sage-femme ; il avait commencé par être dans le commerce, faisant la pacotille, puis prisonnier à Londres, puis copiste, précepteur, maquignon, secrétaire du duc de Nevers, bel esprit à travers tout cela, et tournant des vers avec une facilité et une gaieté naturelle.

1384. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

La reine d’Angleterre, de qui elle avait éconduit le fils comme épouseur, dit ironiquement « que c’était bien juste qu’elle sauvât Orléans comme la Pucelle, ayant commencé par chasser les Anglais ». […] Mademoiselle, pendant tout ce temps, n’eut de pensée qu’en vue de lui ; elle fit tout pour obtenir sa délivrance, et elle l’acheta au prix des biens immenses dont Mme de Montespan lui soutira la donation en faveur de son fils, le duc du Maine, bâtard du roi.

1385. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Le fils, Georges de Scudéry, est célèbre par ses vers empanachés, par ses jactances et ses rodomontades dans lesquelles il eut le malheur, un jour, de rencontrer et d’offenser Corneille : la postérité ne le lui a point pardonné. […] Si elle rencontre un personnage historique, elle le met à l’unisson des gens de sa connaissance ; elle nous dira de Brutus, de celui qui condamna ses fils et qui chassa les Tarquins, qu’il était né « avec le plus galant, le plus doux et le plus agréable esprit du monde » ; et du poète Alcée, elle dira que c’était « un garçon adroit, plein d’esprit et grand intrigueur ».

1386. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Je l’ouvre au hasard, et je tombe, en l’ouvrant, sur ces paroles : « Me voici, mon fils ! […] Assailli d’une foule d’idées et de sentiments, je pleurai assez longtemps sans qu’il me reste d’ailleurs d’autre souvenir de cette situation, si ce n’est que c’est, sans aucune comparaison, ce que mon cœur a jamais senti de plus violent et de plus délicieux, et que ces mots : Me voici, mon Fils !

1387. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Né à Paris le 30 janvier 1661, fils d’un maître coutelier, reçu maître lui-même dès son enfance, il allait quelquefois servir la messe aux Blancs-Manteaux, où un religieux le distingua, lui apprit le rudiment et lui obtint une bourse à l’un des collèges de l’Université. […] Bardon, qu’il lui avait procuré pour son fils, et à être aussi peu regardant sur la dépense que Scipion.

1388. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Cette suite de lettres, dont j’ai vu les originaux, avait été confiée par le fils de M.  […] Vous pouvez voir par là, ajoute-t-il, que je m’accroche à tout, et que je laisse flotter çà et là des fils comme l’araignée, jusqu’à ce que je puisse ourdir ma toile.

1389. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Le père de Volney, avocat en crédit, à qui ce nom de Chassebœuf ne souriait pas et qui y avait gagné plus d’une raillerie, donna dès l’enfance à son fils, celui de Boisgirais, qui ne fut que provisoire. […] Après quelques incertitudes sur le choix du lieu, il se détermina pour l’Orient, pour ce berceau des antiques religions ; il se mêlait bien encore à son dessein quelque chose de la philosophie curieuse et destructive dont il était fils : cette fois du moins, dans l’exécution, cet esprit négatif ne se donna point carrière comme plus tard.

1390. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Avec le temps le plâtre tomba, laissant voir aux marins battus des flots : Sostrate de Cnide, fils de Dexiphane… « Voilà comment il faut écrire l’histoire », dit Lucien, et c’est le dernier mot de son Traité de l’histoire. […] Librairie de Firmin-Didot fils, frères et Cie, 1860, 2 volumes in-8º.

1391. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

Il vous montre une mère, Constance mère d’Arthur, et quand il vous a amené à ce point d’attendrissement que vous ayez le même cœur qu’elle, il tue son enfant ; il va en horreur plus loin même que l’histoire, ce qui est difficile ; il ne se contente pas de tuer Rutland et de désespérer York ; il trempe dans le sang du fils le mouchoir dont il essuie les yeux du père. […] Il y a donc un art officiel, fils de la critique officielle.

1392. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Le Jupiter grec, mauvais fils d’un mauvais père, rebelle à Saturne, qui a été lui-même rebelle à Cœlus, est un parvenu. […] La même indication se retrouve dans le Roi Lear ; le fils du comte de Glocester se réfugie, lui aussi, dans la démence apparente ; il y a là une clé pour ouvrir et comprendre la pensée de Shakespeare.

1393. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Ce n’est pas un fils de Voltaire, mais un fils des Croisés, Croisé lui-même !

1394. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

Né en 1785 dans l’Ardèche, il vint à Paris à l’âge de dix-neuf ans, c’est-à-dire tout au début de l’Empire ; et par ses goûts déclarés, par ses essais sérieux et variés en vers et en prose, par le caractère des doctrines, il mérita bientôt de se voir l’enfant chéri, le fils adoptif de la littérature alors régnante, de celle qui se rattachait plus étroitement aux traditions du xviiie  siècle.

1395. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Portalis père confondu avec M. son fils, etc., etc.

1396. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Qui connaît les noms des fils de rois des autres pays, et les noms des maréchaux malgré leurs bâtons, et des généraux malgré leurs cordons ?

1397. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Mais encore un coup, tout ce que nous disons à l’avantage de M. de Bernard n’est pas pour dégager son talent de l’obligation qu’il a contractée envers celui de M. de Balzac ; quand l’auteur d’Eugénie Grandet et de la Femme de trente ans finirait comme il a commencé, c’est-à-dire quand ses volumes heureux se trouveraient suivis d’autant d’œuvres illusoires qu’ils ont été précédés d’œuvres insignifiantes, quand lui-même, l’auteur de la Femme de quarante ans et de Gerfaut, serait devenu, par bien d’autres productions dont il est capable, le romancier régnant, il ne devrait pas, en avançant, séparer tout bas son progrès de son point de départ, car en littérature il est un peu comme un fils de famille ; il entre de plain-pied dans un genre ouvert, il arrive le lendemain d’un héritage riche, qu’il n’a qu’à grossir après l’avoir débrouillé.

1398. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

L’amour paternel est plus vif chez les modernes ; et il vaut mieux sans doute qu’entre le père et le fils, celui des deux qui doit être le bienfaiteur, soit en même temps celui dont la tendresse est la plus forte.

1399. (1887) Discours et conférences « Discours lors de la distribution des prix du lycée Louis-le-Grand »

Ne dites jamais, comme les mécontents dont parle le prophète d’Israël : « Nos pères ont mangé le raisin vert, et les dents de leurs fils sont agacées. » Votre part est la bonne, et je vois mille raisons de vous porter envie, non seulement parce que vous êtes jeunes et que la jeunesse est la découverte d’une chose excellente, qui est la vie, mais parce que vous verrez ce que nous ne pourrons voir, vous saurez ce que nous cherchons avec inquiétude, vous posséderez la solution de plusieurs des problèmes politiques sur lesquels nous hésitons parce que les faits n’ont point encore parlé assez clairement.

1400. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre premier. Prostitués »

Il a continué : — Ne courbe plus mon cou vers la terre, et j’enseignerai à tes fils à jouer de la lyre.

1401. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

— Or j’ai fait desceller pour toi la tombe ancienne Où dorment les aïeux, où ma place m’attend, Et descendre moi-même au fond, pieusement, Ton cercueil de bois blanc sur les bières de chêne, Et j’ai pleuré…………………………… Puis, un jour, par hasard j’ai connu ton histoire, Pastoure qui chantais dans les seigles d’été, J’ai compris ton amour maternel, ta bonté, L’énigme de tes yeux qui hantait ma mémoire, Servante dont les doigts noueux étaient câlins… Je me sens aujourd’hui, sacrilège, ô servante, Dors, l’orgueil d’un poème est indigne de toi… Ô pays, le printemps va fleurir tes sous-bois : Les tourdelles déjà grapillent dans le lierre ; Plateaux et vous, blés noir, qu’un aïeul cultiva Terre dont j’ai compris la pauvreté hautaine C’est peut-être, en mon cœur, elle, qui réveilla L’atavisme endormi de ma race lointaine, L’orgueil des champs, l’orgueil des fruits, l’orgueil du sol Et dans le dernier fils des aïeux cévenols !

1402. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

Alors Simonide fit une pièce très-pompeuse qui commence par des vers dont voici le sens : « Nobles filles des coursiers qui devancent les aquilons. » Le même Simonide fut avec Anacréon à la cour d’Hipparque, fils de Pisistrate.

1403. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Deuxième cours des études d’une Université » pp. 489-494

Homme, il faut qu’il sache ce qu’il doit à l’homme ; citoyen, il faut qu’il apprenne ce qu’il doit à la société ; prêtre, négociant, soldat, géomètre ou commerçant, célibataire ou marié, époux, fils, frère ou ami, il a des devoirs qu’il ne peut trop connaître.

1404. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405

L’espece de paralelle que je viens de faire n’est pas aussi rempli d’érudition que la comparaison de la peinture et de la poësie qui se trouve dans le sçavant livre de Dujon le fils sur la peinture des anciens ; mais je m’imagine que mes refléxions vont mieux au fait que l’érudition de cet auteur.

1405. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 14, comment il se peut faire que les causes physiques aïent part à la destinée des siecles illustres. Du pouvoir de l’air sur le corps humain » pp. 237-251

L’air natal du pere est pour le fils une espece de poison.

1406. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

… About, qui nie même la poésie de la Grèce, qui arrache ce dernier haillon d’or et de pourpre aux fils d’Homère, et qui, par le fait de son genre d’esprit encore plus que de ses observations personnelles, se range du côté de l’opinion acceptée sur ce pays durement jugé ; Edmond About n’a plus qu’à la justifier et à la faire saillir.

1407. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

Il y a des écrivains très raffinés, très subtils et tellement dans la langue, dans les fils les plus déliés de la langue, qu’en voulant les faire passer dans une autre on ne sait plus ce qu’ils deviennent… Mais les grands poètes, non !

1408. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

Deux degrés de corruption de plus et un de scepticisme, et ce lymphatique anglais, fils de la Douleur et de l’Obstacle, aurait endormi son génie dans tous les dons que Dieu lui avait faits !

1409. (1899) Arabesques pp. 1-223

. — Aux uns comme aux autres, je conseille de relire la fable de La Fontaine intitulée : le Meunier, son Fils et l’Âne. […] Les fils irrespectueux ont oublié cette voie, ouverte au prix de quelles dépenses d’énergie et de quel sang précieux ; l’herbe drue de l’inactivité et de l’insouciance y a poussé meurtrièrement. […] Ce solitaire, noir et chauve, était trop visiblement le fils des profondes entrailles du globe. […] mon fils, la volonté n’exprime qu’un poignant désir de perfection dont la vie se sert pour te duper. […] Des journalistes folâtres lui assurent que s’il est débilité, c’est parce que les fils de ses spoliateurs apprennent le latin.

1410. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

J’arrive à la gare d’Orléans, où est déposé le corps du fils Hugo. […] L’autre chez un boulanger : un obus qui a labouré une cloison de bois, en a fait un semblant de natte, dont les fils seraient cassés. […] Le père, qui était au chevet de son fils, a disparu. […] un fils unique ! […] Dans la journée arrivent quelques amis, les Benedetti, Dumas fils, etc., etc.

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