Toujours il se garda de l’apathie, qu’il appelle cependant divine ; et peut-être est-ce pour cela qu’il faut s’en garder ?
S’il a parfois, comme les rivages qui ont des anses et les forêts qui ont des clairières, de petits coins de descriptions bornées qui ravissent les contemplateurs au microscope comme Sainte-Beuve, il n’en est pas moins vrai qu’il est particulièrement le poète du mystérieux et de l’immense ; quand, au contraire, André Chénier, le graveur sur onyx avec un poinçon d’or, le faiseur de camées en deux vers et qui en incruste ses plus longues pièces, cet artiste puissamment fin, qui fait tenir tout un combat de Lapithes et de Centaures ou tout un univers émergeant des ondes sur une facette de saphir, est le poète de la ligne ramassée et du contour, cette borne de l’âme à laquelle, pour l’en consoler, Dieu, et l’Art qui répète Dieu, ont donné cette forme divine du contour !
Jamais, en effet, l’amer, le sauvage, le strident Byron n’eut, même dans ses œuvres qui voulaient être tendres (comme, par exemple, Parisina et La Fiancée d’Abydos), la tendresse, la pureté, la mélancolie au divin sourire d’Alfred de Musset.
Délicieux et piquant contraste entre la naïveté charmante du chroniqueur et la pompe de l’homme qui, dans sa traduction, à respecté cette naïveté divine ; et qui nous apparaît ; à côté, avec un talent fulgurant de l’éclat damasquiné d’une armure !
Et le Sonnet, au contraire, c’est la règle inflexible, le rythme sévère et circonscrit, l’anneau infrangible et enchanté, passé au pied divin de la Muse pour qu’elle ne s’envole pas et qu’on puisse mieux juger de la grâce et de la longueur de ses ailes !
Elle ne touche pas impunément, si divine qu’elle soit, aux erreurs ou aux ignominies de la pensée humaine.
Oui, la manie de l’école hollandaise les perdra, car, pour peindre la vulgarité et n’être pas odieux comme elle, il faut la divine bonhomie qu’ils n’ont pas, et qui est aussi rare et aussi précieuse que la puissance même de l’idéal, qu’ils n’ont pas non plus !
Mais l’essentiel est qu’une certaine forme d’art, qui nous paraît aujourd’hui inférieure, est donnée par ces anciens comme l’art même auquel recourt la parole divine lorsqu’elle inspire un livre. […] Cet enthousiasme du divin naît de son hérésie. […] et que cette angoisse du divin tourne inévitablement, chez l’héritier affiné, au plaisir d’une sensuelle curiosité ? […] Un artiste fait concurrence à l’état civil qui enregistre des hommes, il ne fait pas concurrence au registre divin où lui-même est inscrit et où s’immatriculent les génies. […] Quand Jésus eut arrêté par un mot divin le bras de ceux qui lapidaient la femme adultère, un Juif survenu n’en ramassa pas moins un très gros pavé.
Il allait tout pensif, oubliant le mot d’ordre sur ce seuil respecté et se récitant à lui-même et tout bas dans son cœur mille harmonies divines ! […] » le voilà dans son char de pierreries et dans son monceau de fleurs, ce héros, ce demi-dieu, ce divin Jules, traîné dans son trône par quatre chevaux blancs que retiennent des rênes d’or… Le voilà ! […] quelle admirable et divine causerie au milieu de cette poussière à obscurcir le soleil et de ce bruit à étonner Jupiter porte-foudre, Cicéron apparaissant dans sa tristesse et dans sa majesté au triomphe de César ! […] Quel plus divin augure que la bonté ? […] Tels ont été les travaux généreux de la poésie moderne ; ainsi elle a été fidèle à sa mission divine de foi, d’espérance et de charité.
Mais le divin Epéios, se ruant en avant, frappa de tous les côtés la face d’Euryalos qui ne put résister plus longtemps et dont les membres défaillirent. […] L’Oiliade les devançait tous ; puis, venait le divin Odysseus. […] Ainsi le divin Odysseus chauffait de son souffle la tête d’Aias. […] ) Qui ne sait que le Fils de Dieu, tant qu’il a prêché sur la terre, a toujours eu peu de spectateurs, et que ce n’est que depuis sa mort que les peuples ont couru à ce divin Maître ? […] Divines marques, sacrés caractères par lesquels je connois mon Sauveur, que ne-puis-je vous expliquer à cette audience avec les sentiments que vous méritez !
Mais il n’a aucune pitié de l’erreur où se trouvent ces pauvres gens ; il ne leur attribue aucune bonne foi et les livre pieds et poings liés à la vengeance du Seigneur : voire, il exerce lui-même la représaille divine. […] Orphée est le symbole du romantisme ; et premièrement par ceci, que le divin poète de Thrace obéit à l’unique impulsion du génie. […] et ce n’est pas pour ses allusions à des événements ou des personnages abolis que nous lisons la Divine Comédie ? […] C’est tout de go l’idée du signore Capagnole, chef d’une troupe, et qui l’engage : « Divin Tito, sèche tes larmes ; le coup de pied que tu viens de recevoir est le signe de ta vocation ! […] Par un jeu divin, elle qui sépare si bien les vivants, semble au contraire abattre la muraille devant ceux qui ne sont plus… Mais à quoi bon poursuivre ?
Il préférait au plaisir de morigéner la divine volupté de comprendre ou d’absoudre17. […] À cause d’elle, il a révéré les grands poètes, les grands artistes, tous les hommes divins qui nous ont donné, sans compter, le vrai pain de vie, faute duquel nous serions exposés à mourir de misère morale et d’ennui. […] Anatole France est un de ceux qui ont connu, selon le beau mot de George Sand, le « tourment des choses divines ». […] Plus tard, il emporta sa boîte de fer-blanc et son sécateur dans les montagnes qui a voisinent le divin lac d’Annecy. […] Il a goûté le charme divin du loisir.
Il ne va pas demander à la nature de le rendre divin. — Mais il est avec nous. […] Qui osera repousser le présent divin qui nous est fait ? […] La foule reflue, s’élargit ; à son admission s’oppose et se propose la présence divine. […] Et l’Énéide, et la Divine Comédie passent ainsi que de hauts vaisseaux entrevus… Le poème est conduit par l’imagination. […] Franck dévêt Éros et Psyché de leurs corps ; à la charnelle poésie du mythe antique il substitue l’histoire de l’Âme et de l’Amour ; entendons : de l’Amour divin.
En quoi la nation française est coupable ; en quoi les Ordres immolés ont mérité de l’être ; comment il y a solidarité au sein du même Ordre, comment la peine du coupable est réversible jusque sur l’innocent, et le mérite de celui-ci reversible à son tour sur la tête de l’autre ; quelle mystérieuse vertu fut de tout temps attachée au sacrifice et à l’effusion du sang humain sur la terre ; quelle effrayante dépense il s’en est fait depuis l’origine jusqu’aux derniers temps, à ce point que « le genre humain peut être considéré comme un arbre qu’une main invisible taille sans relâche, et qui va toujours en gagnant sous la faux divine » : — telles sont les hautes questions, tels les dogmes redoutables que remue en passant l’esprit religieux de l’auteur ; et à la façon dont il les soulève, nul, après l’avoir lu, même parmi les incrédules, ne sera tenté de railler. […] Déjà dans les Considérations, M. de Maistre avait fort insisté sur l’ancienne constitution monarchique écrite es-cœurs des Français ; il revient expressément ici sur l’origine divine de toute constitution destinée à vivre. […] En traduisant et en publiant (1816) avec des additions et des notes le traité de Plutarque sur les Délais de la Justice divine dans la Punition des Coupables, M. de Maistre donnait la mesure de la largeur et de la spiritualité de son christianisme ; en se faisant l’introducteur et comme l’hôte généreux du sage païen, il disait à tous que les bras toujours ouverts de son Christ n’étaient pas étroits. […] Le mal est tel, qu’il annonce évidemment une explosion divine. […] Il faut convenir pourtant que la phrase est telle qu’on a pu s’y méprendre ; la voici un peu construite et condensée, comme l’on fait toujours lorsqu’on tire à soi : « Il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper tous les observateurs.
La marge laissée à la déception est maintenant énorme, parce que c’est l’intervalle entre le divin et l’humain. […] Mais les grandes figures morales qui ont marqué dans l’histoire se donnent la main par-dessus les siècles, par-dessus nos cités humaines : ensemble elles composent une cité divine où elles nous invitent à entrer. […] Ajoutons qu’il y a derrière elle les hommes qui ont rendu l’humanité divine, et qui ont imprimé ainsi un caractère divin à la raison, attribut essentiel de l’humanité. […] On a peut-être raison, mais on devrait ajouter que, de ce côté, la religion ne fait guère autre chose que promettre une extension et un redressement de la justice humaine par la justice divine : aux sanctions établies par la société, et dont le jeu est si imparfait, elle en superpose d’autres, infiniment plus hautes, qui doivent nous être appliquées dans la cité de Dieu quand nous aurons quitté celle des hommes ; toutefois, c’est sur le plan de la cité humaine qu’on se maintient ainsi ; on fait intervenir la religion, sans doute, mais non pas dans ce qu’elle a de plus spécifiquement religieux ; si haut qu’on s’élève, on envisage encore l’éducation morale comme un dressage, et la moralité comme une discipline ; c’est à la première des deux méthodes qu’on s’attache encore, on ne s’est pas transporté à la seconde.
A ce rêve leibnitzien qu’est la caractéristique universelle, répondrait, chez l’artiste qu’est Valéry, celui d’une « Comédie Intellectuelle qui n’a pas encore rencontré son poète » et qui serait plus précieuse que la Comédie Humaine et la Divine Comédie. […] C’est là se mettre, de la façon la plus naturelle, à la place même du divin. […] Plus une image est pour nous inattendue, c’est-à-dire éloignée de l’idée ordinaire que nous nous faisons de l’objet, plus aussi elle nous paraît intéressante, poétique ou spirituelle, ce qui implique qu’à la limite, et pour un poète d’une imagination divine, tous les objets serviraient indifféremment d’images à un seul, l’isolement de l’objet, la pluralité des objets, disparaîtraient, l’univers serait ramené à sa vérité et à sa pureté d’interaction, de pénétrabilité, d’identité. […] Valéry ne personnifie pas, comme Vigny, la divine larme humaine en une Eloa, il la réalise dans le corps même et la matière qui lui ont donné naissance. […] Il n’y a pas de quoi se présenter aux populations, comme Boileau, Lamartine et Hugo, assis sur un trépied et rempli par l’esprit divin.
Éloignons-nous des passions mondaines : « constatons l’unité de tous les êtres vivants, et comment notre perception sensible nous égare, nous représentant cette unité comme une pluralité insaisissable et comme une variété multiple. » Beethoven est le Mage Divin, parce qu’il a vu l’Unité profonde de l’Être sous la diversité des apparences. […] Beethoven devient le Mage Divin, parce qu’il ressaisit, sous l’Univers des Apparences, la notion de son pouvoir qui produit ces Apparences. […] Au-dessus des Apparences mauvaises, il crée d’autres Apparences, l’Univers radieux de sa Divine fantaisie50.
Par l’admirable génie de Platon ils l’obtinrent, et nous avons gardé l’éblouissement de cet art divin. […] Le principe fondamental de cette révolution fut la distinction des deux substances dont l’une est l’âme, la pure raison, capable du vrai, belle et divine : tandis que les sens relevaient de l’autre substance ; et d’eux venait toute erreur, les mauvaises imaginations qui aveuglent, les choses sensibles, viles et méprisables. […] L’art est un et indivisible et les arts se mêlent dans une divine trinité.
tous ces traits, toutes ces expressions, toutes ces intonations diverses, avaient un tel charme qu’on se sentait retenu, fasciné, ravi de contemplation par ce visage, et qu’on se disait intérieurement ce qu’Alcibiade disait de Socrate après l’avoir entendu parler des choses divines et des choses humaines : « Il faut qu’une divinité se soit répandue à notre insu sur ce visage. […] C’est la partie divine de ses chants. XVIII Enfin le véritable poète pindarique ne chante que des vérités absolues et divines, dont la sainteté et la vertu se communiquent, pour ainsi dire, à son génie.
L’amour, la jeunesse, les premières ivresses de la vie, tout cela est si beau quand tout cela n’est plus, tout cela s’empourpre tant en nous quand le noir de la nuit nous tombe sur la tête, qu’il n’est pas dit que cette Juliette et ce Roméo, ce groupe exquis et très certainement le plus pur que le Génie humain ait produit pour exprimer l’Amour partagé, n’aient pas une beauté plus grande que la simple beauté de la vie : — la beauté divine des fantômes ! […] Auprès de Roméo, ce jeune homme divin, comme n’en ont pas revu et comme n’en reverront jamais tous les Décamérons de l’Italie, voici l’étincelant Mercutio, la poésie de l’Esprit, comme Roméo est la poésie de l’Âme ! […] XVI Si, pour notre part, il nous est impossible d’admettre que le drame de Henri V, dont François-Victor Hugo tire par les cheveux — et des cheveux aussi courts que ceux d’une tête ronde — une théorie politique contre le droit divin ; s’il nous est impossible d’admettre que ce drame ait été pour Shakespeare ce qu’il est pour son traducteur, nous n’en voyons pas moins comme lui les beautés supérieures de cette œuvre, splendide et charmante… Charmante, en effet, car ce n’est point l’élément du terrible et du pathétique, si familiers l’un et l’autre au génie de Shakespeare, qui brille ici de sa flamme sombre et convulsive, mais l’élément du gracieux, de l’aimable et du bon, qui étaient autant dans Shakespeare que celui du terrible et du beau.
Plante sacrée, tu crois au pied de l’Hymette, et tu communiques tes feux divins au poëte fatigué, lorsqu’après s’être oublié dans la plaine, et voulant remonter vers les cimes augustes, il ne retrouve plus son ancienne vigueur. […] Que les sots te méprisent, que les fakirs du bon ton te proscrivent, que les femmes des patriciens détournent les yeux avec horreur en te voyant mouiller les lèvres de la divine Malibran !
Le chiffre n’a pas d’âme : l’âme a une force à millions de chevaux, comme on dit, qui soulèverait plus de poids que la vapeur ; ils se défient de cette force, ils dévirilisent l’humanité pour la dompter ; l’homme spécial ne leur refuse rien, l’homme universel leur fait peur ; il sent et il pense ; la conscience et la pensée sont les deux ennemies divines de la servitude, Némésis de la tyrannie ; l’antiquité n’en avait qu’une, nous en avons deux. […] Et le maître, emporté par des souffles divins, S’en va, poète équestre, au-dessus des ravins, Au galop, dans le vent, selon sa fantaisie, Humer, à pleins poumons, l’air et la poésie.
Si le roi eût été ferme et intelligent, si le clergé eût été désintéressé des choses temporelles, si l’aristocratie eût été juste, si le peuple eût été modéré, si Mirabeau eût été intègre, si La Fayette eût été décidé, si Robespierre eût été humain, la Révolution se serait déroulée, majestueuse et calme comme une pensée divine, sur la France et de là sur l’Europe ; elle se serait installée comme une philosophie dans les faits, dans les lois, dans les cultes. […] « Demander à un roi de détruire l’empire d’une religion qui le sacre, de dépouiller de ses richesses un clergé qui les possède au même titre divin auquel lui-même possède le royaume, d’abaisser une aristocratie qui est le degré élevé de son trône, de bouleverser des hiérarchies sociales dont il est le couronnement, de saper des lois dont il est la plus haute, ce serait demander aux voûtes d’un édifice d’en saper le fondement.
Ici le grand Apelle, heureux dès avant nous, De sa vision même est devenu l’époux ; L’Aube est d’Angelico la sœur chaste et divine ; Raphaël est baisé par la Grâce à genoux, Léonard la contemple et, pensif, la devine ; Le Corrège ici nage en un matin nacré, Rubens en un midi qui flamboie à son gré ; Ravi, le Titien parle au soleil qui sombre Dans un lit somptueux d’or brûlant et pourpré Que Rembrandt ébloui voit lutter avec l’ombre ; Le Poussin et Ruysdaël se repaissent les yeux De nobles frondaisons, de ciels délicieux, De cascades d’eau vive aux diamants pareilles ; Et tous goûtent le Beau, seulement soucieux, Le possédant fixé, d’en sentir les merveilles. […] L’histoire de la philosophie antique est menée comme un drame ; et quelle plus juste et plus expressive image que celle-ci (après la chanson des Epicuriens) : … Soudain, quand la joyeuse et misérable troupe Ne se soutenait plus pour se passer la coupe, Une perle y tomba, plus rouge que le vin… Ils levèrent les yeux : cette sanglante larme D’un flanc ouvert coulait, et, par un tendre charme, Allait rouvrir le cœur au sentiment divin.
Pour qu’il daigne regarder une fleur, il faut qu’elle soit Pâle éperdument de chères pâleurs et une jeune fille ne le troublera que par une « pâleur divine » sœur de la pâleur des lys. […] Camille Mauclair me fait songer à la désolation de l’âme de Jean errante parmi un siècle où ne passerait nul maître divin.
Quatre-vingt-treize, celle du droit divin contre la Révolution, du principe girondin contre le %120principe Saint-Just, personnifiés en Lantenac, Cimourdain et Gauvain. […] Hugo tente d’éteindre l’inconnu, de ses questions oiseuses sur les ténèbres métaphysiques, de ses constants efforts à définir l’incertain des problèmes historiques, sociaux, moraux et religieux, de son abus de l’obscurité, de ses appels à une intervention divine, et de sa vision de l’inexplicable dans les plus claires choses ; il nous semble que la démonstration est suffisante.
Ses panégyristes citent la morale et les solides instructions qui sont répanduës dans les poëtes : ils s’appuïent des odes de Pindare, et même de ces cantiques divins que les ecrivains sacrés nous ont laissés sur la grandeur et les bienfaits de Dieu. […] Ce ne sont que grands mots, de fureur divine, de transports de l’ame, de mouvemens, de lumiéres, qui mis bout à bout dans des phrases pompeuses, ne produisent pourtant aucune idée distincte.
Envieux du champ de famille, Que, pareil au frelon qui pille L’humble ruche adossée au mur, Il maudisse la loi divine Qui donne un sol à la racine Pour multiplier le fruit mûr ! […] aux pauvres hirondelles De fuir sous d’autres cieux la saison des frimas, N’as-tu donc pas aussi pour tes petits sans ailes D’autres toits préparés dans tes divins climats ?
Mais vos sectaires, Monsieur, qui, au moment où vous avez commencé à leur prêcher la parole romantique, avaient encore la modestie, la douceur des apôtres du divin Messie, grâce au succès rapide de votre doctrine, sont devenus tout à coup cruels, intolérants. […] À peine répandiez-vous avec douceur et modestie la parole divine, que les comédiens émus, enivrés des transports que vous faisiez naître parmi vos disciples, se sont prosternés devant vous et ont adoré le vrai Dieu.
Il n’était pas une intelligence unitaire, mais il n’avait pas à mettre son pied dans l’anneau d’or qui enchaîne ordinairement les poètes, ces forçats divins ! […] Mais pour ceux-là, c’est vraiment un plaisir divin !
Peu nous importent les descriptions plus ou moins réussies de cette femme qui ressemble à un portrait de Rubens : ce que nous cherchons en elle, comme dans son amant, c’est l’étincelle divine, la notion morale, et elle n’est pas plus dans l’une que dans l’autre. […] Après avoir, comme Childe-Harold et comme René, promené ça et là sa noire misanthropie, Daniel (c’est Daniel sans autre nom, Daniel, toujours comme René et comme Childe-Harold) rencontre au bord des mers une jeune fille qu’il décrit pendant tout le roman et qu’il ne nous montre pas une seule fois avec ce trait qui grave une image dans notre âme ; et, cette jeune fille, il se met à l’aimer dès la première vue avec la passion de l’épigraphe du livre, une de ces passions qui font deux êtres l’un à l’autre de par la nature et de droit divin, plus légitimes par conséquent que les lois et les conventions !
C’était le règne du chant ; le chant qui vole à l’oreille saisie, en s’échappant de la bouche des hommes divins qu’avait doués la Muse, courait sur les masses assemblées, et tendait en mille sens une chaîne ailée, invisible, qui suspendait les âmes.
L’homme continua quelque temps d’étaler dans des jeux sacrés cette force vraiment divine et sainte qu’il avait d’abord gagnée et appliquée à des luttes plus réelles.
Il fait voir la contradiction révoltante qu’il y avait à mettre sous la protection de Néron un poëme soi-disant écrit pour restaurer l’idée de République et de liberté : « Que si les Destins n’ont pas trouvé d’autre chemin pour frayer la route à Néron, s’écrie en commençant le poëte, si les règnes immortels et divins s’achètent toujours cher, et si pour assurer l’empire du Ciel à Jupiter, il fallait les horribles batailles des géants, alors, ô Dieux !
Bossuet veut faire sentir son auditoire ce qu’il y a de merveilleux et de divin dans l’industrie humaine : que fait-il ?
N’allez pas, à cette occasion, relire les Méditations ou les Harmonies ; car, ou vous n’y trouveriez aucun plaisir et vous me paraîtriez par là fort à plaindre, ou vous seriez à ce point repris par cette poésie toute divine, que presque rien ne vous intéresserait plus au monde, pas même les choses de Paris ni les chroniqueurs parisiens.
Divin esprit dont la France Adorera l’excellence Mille ans après son trépas, (Paris vaut bien l’Italie) L’assistance te supplie Que tu ne t’en ailles pas.
Malon, Hermann ne croit pas au droit divin, et veut essayer des mesures socialistes.
On crée ainsi une sorte de droit primordial analogue à celui des rois de droit divin ; au principe des nations on substitue celui de l’ethnographie.
Ils passaient en effet du droit divin au droit humain.
Elle a fait ces vers sur son portrait : Nanteuil, en faisant mon image, A de son art divin signalé le pouvoir.
En un sens, la théorie classique, comme on l’appelle, convient par un côté à notre philosophie, car elle proclame l’idéal comme loi suprême de l’art, de même que nous considérons l’absolu et le divin comme cause suprême de la nature ; elle préfère, comme nous-mêmes, l’âme au corps et la raison aux sens ; elle place le beau dans l’expression de la vérité et du sentiment, non dans l’imitation colorée et violente des formes matérielles : par ces différentes raisons, la critique classique que représente M.
— Et cependant voyez-la sourire encore, entendez-la parler, de cette voix divine qui sait le chemin de tous les cœurs ; voyez-la se parer avec cette science naturelle que tant de femmes ont rêvée !
Donnez-lui d’abord des notions claires de ses devoirs moraux et religieux ; enseignez-lui les lettres humaines et divines : ensuite, quand vous aurez donné les soins nécessaires à l’éducation du cœur de votre élève, quand son cerveau sera suffisamment rempli d’objets de comparaison et de principes certains, mettez-y de l’ordre, si vous le voulez, avec la géométrie.
Nous sommes en pleine campagne ; fatigués, les divins promeneurs viennent de s’asseoir au bord d’un torrent dont les rives s’ébouriffent d’excroissances bizarres.
si tu revivais parmi nous, divin Molière, tu les reconnaîtrais encore !
Enfin, l’intervention de la Providence divine a été plus visible que jamais, parce que la raison humaine a marché dans des voies plus visibles que jamais ; et c’est, en dernier résultat, le seul prodige réel qui préside toujours à la naissance des sociétés.
Le christianisme, en outre, a mis dans le monde des idées morales qui ne peuvent plus en être exclues, qui sont la sauvegarde de la civilisation, et qui, par conséquent, serviraient encore à le conserver, indépendamment même de son origine divine, et du fait de la révélation.
Les lois, qui furent traditionnelles avant d’être écrites ; les préceptes religieux ou moraux, les connaissances primitives, sources des traditions ; les formes de l’intelligence humaine, l’intuition des vérités nécessaires, la faculté de pénétrer l’essence des êtres et des choses, pour imposer les noms, l’insufflation divine pour imprimer mouvement à la sensation et à la pensée : c’est dans tout cela que j’avais cherché les éléments de la parole ; c’est cet ensemble que j’avais signalé comme étant la révélation du langage.
Est-ce la peine, pour si peu, de faire d’Horace un génie délicieux, un esprit divin, un modèle d’élégance, d’urbanité, d’atticisme, l’Attique même, toute une Athènes à lui seul, et Athènes avec son Pirée, que les singes prennent toujours pour un homme ?
Moins poétique, moins mystérieux, moins divin que la sainte « Pastoure », incompréhensible si le miracle n’était pas là pour l’expliquer, Jacques Cœur, qui fut, lui, tout positivement et tout bonnement un grand homme, donna à Charles VII pour continuer la guerre tout ce que celui-ci voulut prendre d’une colossale fortune, et il fut payé de son dévouement avec la même ingratitude qui avait soldé le sacrifice de la vierge de Domrémy.