/ 2164
950. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

L’exemple de Paul-Louis Courier vient d’être réfuté par des raisons trop solides et trop ingénieuses, pour être renouvelé de longtemps ; et d’ailleurs cette sorte d’espièglerie érudite, de laquelle il se tirait si bien, ne convenait qu’à lui seul ; mais, sans se réduire, ainsi qu’il le faisait, aux ressources du vieux langage, on ne doit pas absolument se les interdire.

951. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Pour le lire convenablement, et se pénétrer de l’esprit qui y respire, il convient de dépouiller bien des idées familières aux libéraux et aux républicains rationalistes, comme nous le sommes.

952. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378

Le ridicule est, à beaucoup d’égards, une puissance aristocratique ; plus il y a de rangs dans la société, plus il existe de rapports convenus entre ces rangs, et plus l’on est obligé de les connaître et de les respecter.

953. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

On use de termes convenus, et d’un langage qui paraît noble, parce qu’il n’est pas celui de la vie courante.

954. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Contes de Noël »

Yves en convient.

955. (1897) Manifeste naturiste (Le Figaro) pp. 4-5

La chimérique mélancolie qui alanguissait les esprits aux environs de 1890, et depuis une dizaine d’années, les passe-temps où ils se plaisaient, aucune de leurs occupations ni des émotions dont ils s’ampoulaient, n’étaient susceptibles de convenir à de frémissants écrivains auxquels leurs pères ont su transmettre un peu de ces haines généreuses qui les animaient avec force pendant la guerre et après la Commune.

956. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Il les préviendra d’abord que ce mot, seconde édition, est ici assez impropre, et que le titre de première édition est réellement celui qui convient à cette réimpression, attendu que les quatre liasses inégales de papier grisâtre maculé de noir et de blanc, dans lesquelles le public indulgent a bien voulu voir jusqu’ici les quatre volumes de Han d’Islande, avaient été tellement déshonorées d’incongruités typographiques par un imprimeur barbare, que le déplorable auteur, en parcourant sa méconnaissable production, était incessamment livré au supplice d’un père auquel on rendrait son enfant mutilé et tatoué par la main d’un iroquois du lac Ontario.

957. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

A son départ pour la cour d’Hanovre, dans laquelle il fut retenu longtemps, il laissa son Avis aux réfugiés entre les mains de Bayle, qui le fit imprimer de son consentement, mais avec la précaution de ne point mettre de nom d’auteur à la tête du livre, ainsi qu’ils en étoient convenus.

958. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

mais les hauts projets conviennent à notre âge.

959. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XV. Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie. » pp. 333-345

Après une préface où les principes sont exposés, viennent les détails du livre qui sont comme il convient à un ouvrage élémentaire, bien présentés, dégagés de toute discussion trop savante, & fondés, sur ce qu’on a dit de meilleur en faveur de la Physique moderne.

960. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 1, idée generale de la musique des anciens et des arts musicaux subordonnez à cette science » pp. 6-19

Dès que la musique des anciens donnoit des leçons methodiques sur tant de choses, dès qu’elle donnoit des preceptes utiles au grammairien, et necessaires au poëte comme à tous ceux qui avoient à parler en public, on ne doit plus être surpris que les grecs et les romains l’aïent crue un art necessaire et qu’ils lui aïent donné tant d’éloges qui ne conviennent pas à la nôtre.

961. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

Il convenait pourtant de vous indiquer ces périls pour que vous ne relisiez pas trop.

962. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IV »

Forcé d’en convenir, on se dérobe. « La manie de l’antiquité, dit-on, poussait les écrivains de ce temps-là à des actes et à des professions de modestie qu’il ne faut accepter qu’avec crainte.

963. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

D’ailleurs, il faut bien en convenir, les circonstances politiques par lesquelles nous sommes passés, et qui ont tenu si longtemps le pistolet sur la gorge de cette pauvre société, n’étaient-elles pas une préoccupation antilittéraire ou une distraction suffisante pour expliquer que le livre fût une marchandise qui ne donnât plus ?

964. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

En vain nous chante-t-il Endymion et Phœbé, comme un Grec réveillé tout à coup du sommeil d’Épiménide, et nous traduit-il Sannazar une parenté en génie ; puis, las de tordre et d’assouplir cette ferme langue française qui reste toujours de l’acier, même quand on en fait de la dentelle, se met-il à écrire le sonnet dans sa langue maternelle, la langue italienne, qu’il manie avec une morbidesse fleurie qui eût charmé Pétrarque et qui convient si bien à la nature ingénieuse et raffinée de sa pensée, Gramont est plus qu’un écrivain qui se joue dans les difficultés de deux langues, un archaïste d’une exécution supérieure.

965. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

Nous l’avons dit déjà : quel que soit le talent d’un homme qui ne serait ni Shakespeare ni Dante, c’est un titre presque audacieux, et qu’on ne pardonne qu’à la ferveur de l’enthousiasme, que le titre de Poésies de l’Empire ; mais, on doit en convenir, ce n’est, certes !

966. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

Tacite était plus ingénu ; il convenait que c’était la dernière passion du sage, et apparemment la sienne.

967. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

L’héroïsme galant des modernes a été imaginé par les poètes qui vinrent bien longtemps après Homère, soit que l’invention des fables nouvelles leur appartienne, soit que les mœurs devenant efféminées avec le temps, ils aient altéré, et enfin corrompu entièrement les premières fables graves et sévères, comme il convenait aux fondateurs des sociétés.

968. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

C’est convenu, l’argent est un fléau, c’est une trahison, c’est un meurtre, c’est un crime ; l’Argent, c’est tout à la fois le vol, le volé et le voleur. […] » Enfin Louis, resté seul, se dit à lui-même : « Je verrai Lauzun ; son esprit me convient, j’aime presque sa fourberie ; elle ne nous fait jamais bâiller comme les vertus collet-monté !  […] Le roi Louis XIV qui dit d’un fourbe : Son esprit me convient ! […] La terre ne me convient pas — on n’en retire jamais sa rente. […] Il ne tient ni à la naissance, ni au nom, ni même à l’âge, fort peu même à la beauté ; tout lui convient, pourvu que cela soit vite fait.

969. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Or nous avons vaincu les Allemands, avec une armée et par des méthodes très différentes, mais qui convenaient au caractère national. […] Ces formules outrancières révèlent un goût puéril d’étonner qui ne convient guère à un savant. […] Entre parenthèses, lorsqu’il s’agit de sociologie, il convient de se défier de toute vue simple. […] Les uns et les autres convient la bourgeoisie au sacrifice de la « fortune acquise ». […] S’il est un sacrifice auquel il convienne de l’inviter, c’est celui du plaisir bas et du luxe brutal.

970. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Convient-il que vous lisiez ceci ? Convient-il que je persiste à vous le retracer ? […] Une teinte que les termes convenus ne reproduisent pas, il la demande à d’autres termes, aux dépens du bon usage. […] Port-Royal convient-il à ce dessein ? […] On en conviendra sans peine ; mais alors il faudra convenir aussi que ces âmes individuelles, par qui doit commencer l’effet désiré, ne peuvent être efficacement touchées par une idée de rédemption qui ne serait pas celle de l’Évangile.

971. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Cette vocation d’écrivain, qui se dégage et s’affiche pour nous si manifestement aujourd’hui, était cependant d’abord secrète et comme masquée et affublée de toutes les prétentions de l’homme de cour, du grand seigneur, du duc et pair, et des autres ambitions accessoires qui convenaient alors à un personnage de son rang. […] Pour être un politique, indépendamment des vues et des idées justes qui sont nécessaires, mais qu’il ne faut avoir encore qu’à propos et modérément, sans une fertilité trop confuse, il ne convient pas de porter avec soi de ces humeurs brusques qui gâtent tout, et de ces antipathies des hommes qui créent à chaque pas des incompatibilités. […] L’exactitude dans certains faits particuliers est moins ce qui importe et ce qu’on doit chercher qu’une vérité d’impression dans laquelle il convient de faire une large part à la sensibilité et aux affections de celui qui regarde et qui exprime.

972. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Montesquieu reste impassible, ne veut convenir de rien, et s’éloigne à la faveur de la foule qui l’entourait. […] « Elles doivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites, que c’est un très-grand hasard si celles d’une nation peuvent convenir à une autre. […] XIII Après avoir parcouru rapidement les propriétés distinctives de ces trois ordres de gouvernement, il en conclut que la république ne convient qu’aux petits États ; la monarchie aux médiocres ; le despotisme aux grands.

973. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Mais, bien que la fondation de Port-Royal, comme institution de piété, soit antérieure à la création de l’Académie française, celle-ci ayant commencé la première la tâche de former le goût du public, c’est son influence qu’il convient en premier lieu d’apprécier. […] Les fonctions réglées, il restait à ajouter au titre d’académie, proposé par Richelieu et accepté, l’épithète qui convînt le mieux au rôle de la compagnie. […] On pouvait dire d’autres choses, non les mêmes choses autrement, tant la langue y convient aux idées, et les idées à la langue.

974. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Tandis que, pleine d’images charmantes, de plaisanteries, se déroule l’amusante intrigue, sur la scène, l’orchestre, au lieu d’expliquer les profondes intimités psychologiques des personnages, dispose les spectateurs à être joyeux, doucement, tranquillement, comme il convient, pour qu’ils donnent intérêt à l’action générale. […] Il soulève mille objections : la dignité de l’art est en péril ; c’en est fait de la maîtrise, la corporation est perdue ; bref, il convient d’écarter le jeune homme. […] Si le cancan passe à l’étranger pour notre danse nationale, il ne convient pas que ce mime cancan soit considéré comme la seule musique de notre pays.

975. (1914) Boulevard et coulisses

À je ne sais plus quel détour de notre carrière, Octave Mirbeau, Hervieu, Grosclaude et moi, nous quittâmes le Gaulois et nous fondâmes un petit journal hebdomadaire, les Grimaces, qui n’eut que quelques numéros, ainsi qu’il convient pour un journal fondé par des littérateurs. […] Personne ne conteste cette situation, et il n’y a d’ailleurs qu’à traverser nos endroits de plaisir (je sais faire les exceptions qui conviennent). […] Et cela tient, il faut en convenir, à ce que dès nos premiers essais, dès nos premières démarches dans la vie, nous constations les terribles lacunes de l’éducation que nous venions de recevoir, et dont la principale était le retard que l’enseignement avait alors sur les mœurs, ce qui fait que nous ne connaissions rien de la société ; que nous ignorions les conditions de la lutte que nous allions soutenir ; et qu’en regardant les armes qu’on nous avait mises entre les mains, nous sentions qu’elles étaient puériles et que le combat était par trop inégal.

976. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

La nature, comme un jardinier habile, recueille ainsi ses graines sur un sol qui leur est particulièrement favorable, et ensuite les sème sur un autre qui leur convient également. […] À l’égard des espèces distinctes du même genre, qui, d’après ma théorie, doivent procéder d’une source commune, si de même nous tenons compte de notre ignorance, et nous rappelons que quelques formes organiques changent très lentement, un temps considérable leur étant ainsi accordé pour effectuer leurs migrations, je ne pense pas que les difficultés soient insurmontables, bien qu’elles soient souvent très grandes, j’en conviens, en ce cas comme dans celui de la dispersion des individus de la même espèce. […] Que ces organismes inférieurs aient persisté jusqu‘aujourd’hui sans s’élever au point de vue de la spécialisation des organes, on ne peut s’en étonner, tant que les conditions de vie qui leur conviennent subsistent.

977. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Science nouvelle est bien le titre qui convient au grand ouvrage de Vico31 ; car nul n’a mieux compris le but, l’objet et la méthode de l’histoire, ainsi que l’ont traitée les historiens modernes. […] Guizot ; seulement ils y sont fondus, comme il convient au genre, dans la trame du récit et dans l’unité de la composition. […] Avec cette démocratie de plus en plus libérale et intelligente, toujours accessible, même dans les jours de crise, à l’action des sentiments et des idées, la dictature, nous en convenons, devient de plus en plus difficile à saisir et à manier.

978. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Tous les gens sensés conviennent que la Pologne sera toujours le pays le plus malheureux de l’Europe tant que l’anarchie y régnera. […] La démocratie ne semble convenir qu’à un très petit pays ; encore faut-il qu’il soit heureusement situé. […] L’honnête médiocrité convient le mieux aux Etats. […] Avouez du reste que ces persécutions auraient été si illogiques qu’il faut bien convenir qu’elles sont invraisemblables. « Quoi ! […] Et, après tout, il faut bien convenir que c’étaient des rebelles, et que quand on les tenait comme factieux, on avait raison

979. (1911) Nos directions

Qu’était, après Villon, devenue l’allègre et fruste coupe qui convenait si bien à sa roture âpre et sincère ? […] Peut-on rêver pour un artiste, plus de deux siècles après sa mort, un hommage moins convenu ? […] Tu ne pourras être étonné que sous un titre qui ne semble convenir qu’à de très légères poésies, je me sois permis quelquefois des tristesses ou des mélancolies, puisqu’en la langue wallonne « muzen » a pour sens être triste. […] Il a du mouvement, de l’éloquence, ce qui convient au théâtre sans doute, mais le mouvement, l’éloquence d’un simple improvisateur. […] A la rigueur, notre grand vers eût pu convenir au romantisme blessé d’un Musset ou d’un Lamartine.

980. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Mais Shakespeare peut fort bien n’y avoir pas regardé de si près, et s’être peu embarrassé de se rendre à lui-même un compte exact de la figure qui convenait à son monstre. […] Brutus va jusqu’à se donner un tort ; dans la scène de la querelle avec Cassius, vaincu un moment par une effroyable et secrète douleur, il oublie la modération qui lui convient ; enfin Brutus a tort une fois, et c’est Cassius qui s’humilie, car en effet Brutus est demeuré plus grand que lui. […] Que les critiques comparent, s’ils le veulent, cette pièce à un édifice irrégulier et informe, mais qu’ils conviennent qu’Imogène est une divinité digne d’orner un temple de la plus noble architecture. […] Élisabeth avait demandé à Shakspeare, dit-on, un Falstaff amoureux ; mais Shakspeare, qui connaissait mieux qu’Élisabeth les personnages dont il avait conçu l’idée, sentit qu’un pareil genre de ridicule ne convenait pas à un pareil caractère, et qu’il fallait punir Falstaff par des endroits plus sensibles. […] Selon sa coutume, en empruntant à Rowley ce qui lui a convenu, Shakspeare a ajouté de grandes beautés à son orignal, mais il en a conservé presque toutes les erreurs.

981. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Il convient donc de dégager l’une de l’autre ces deux physionomies si distinctes et si diversement originales. […] Autran me causa, j’en conviens, quelque appréhension. […] Ses admirateurs les plus obstinés étaient forcés de convenir qu’il commençait à ne plus voir très clair dans sa mission d’initiateur, de législateur poétique, et qu’il trouvait plus commode de devenir dieu que de rester chef d’école. […] Peut-être son Sextus, l’élégant et voluptueux patricien, est-il en avance de quelques siècles, et conviendrait-il mieux au déclin de la République ou au commencement de l’Empire. […] L’Empereur, mon maître, j’en conviens et je l’ai entendu, n’aimait pas les idéologues.

982. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

. —  Quel style convient aux gens du monde. —  Mérites de ce style. —  Inconvénients de ce style. —  Addison critique. —  Son jugement sur Le Paradis perdu. —  Accord de son art et de sa critique. —  Limites de la critique et de l’art classiques. —  Ce qui manque à l’éloquence d’Addison, de l’Anglais et du moraliste. […] Chez lui le sol n’est point réduit à certaines sortes de plantes ; il convient également au chêne et au myrte, et s’accommode de lui-même aux produits de tous les climats. […] La pédanterie d’Adam et ses prédications de ménage lui semblent convenir au pur état d’innocence. […] La race est moins fine, mais plus forte, et les agréments qui contentent son esprit et son goût ressemblent aux liqueurs qui conviennent à son palais et à son estomac.

983. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

C’est ainsi que le même enthousiasme de valeur et d’espérance convient à deux situations si différentes. […] C’est le tour d’esprit qui leur convient. […] L’héroïque sang-froid d’un Rodrigue, d’un Auguste, d’un Polyeucte, immolant leur passion ou s’immolant eux-mêmes à un devoir, à une politique ou à une foi, convenait mieux à Corneille que cet héroïsme d’emportement, dont le suprême effort n’est le plus souvent que la vie sacrifiée à la passion. […] Je conviens que ces jeunes filles grecques, juives ou romaines, dans la fable de Racine, sont plus de notre pays que du leur, plus contemporaines du siècle de Louis XIV que de la Grèce héroïque ou de la Rome des Césars.

984. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Renan on pourrait, c’est convenu, extraire un livre d’heures ; de ceux de M.  […] Cela peut convenir à la masse des hommes qui accomplissent machinalement leur destinée et laissent leurs regards s’arrêter à l’horizon. […] Lemaître explique éloquemment pourquoi) ; mais un si beau rôle convenait-il à un viveur comme lui, et était-il si supérieur à Suzanne qu’il pût ainsi s’instituer son justicier ? […] L’héroïsme est une plante dure, qui peut croître dans les gorges du Taygète et périt en terre chaude ; les tièdes parfums des (leurs savantes lui conviennent moins que les courants d’air. […] Ce culte, il l’a prêché  c’est presque le mot qui convient — dans la plupart de ses ouvrages.

985. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Il est Goethe, et il se peint, lui, le sincère et trop aveugle jeune homme, sous des couleurs qui ne conviennent qu’au vaniteux Egmont ou à l’indigne Clarisse. […] Mais il faut convenir que l’étude de la littérature générale et comparée communique à l’esprit une étendue singulière et une impartialité rare. […] Je conviens encore une fois qu’il peut y avoir en ce monde certains enchaînements nécessaires de faits moraux. […] Conjectures pour conjectures, le sceptique, juge impartial, conviendra que celles qui raffermissent la morale valent mieux que celles qui l’ébranlent. […] Fink a reconnu décidément que le commerce ne lui convient pas, surtout le commerce chez les Peaux-Rouges, agréablement entremêlé de trahisons et de chasse à l’homme.

986. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

On peut du moins le citer à la suite et dans le groupe de ceux qui ont su être classiques de nos jours sans convenu et avec originalité.

987. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Le voilà donc dans toute sa gloire et sa pureté, dressé sur son piédestal de marbre, entouré de toutes les inscriptions et de tous les bas-reliefs qui lui conviennent, ce charmant poëte florissant de jeunesse, ce dernier de nos classiques, tout entier restauré et reconquis.

988. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Ces deux peuples se plaisent également dans les images qui conviennent aux mêmes climats.

989. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

L’ordre social, qui placerait un tel criminel sur le trône du monde, ne l’apaiserait pas envers les hommes ses esclaves ; rien de restreint dans des bornes fixes, fut-ce le plus haut point de prospérité, ne peut convenir à ces êtres furieux, qui détestent les hommes comme des témoins de leur vie.

990. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Et maintenant, abordons ces Gaietés avec tout le sérieux qui convient.

991. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIV. Moralistes à succès : Dumas, Bourget, Prévost » pp. 170-180

Concevoir le monde comme un militarisme psychologique, à qui convient une théorie et une seule, envisager comme identiques les infiniment variées positions morales dont le nom seul est commun, et comme comportant une solution (qu’on va vous dire), imaginer qu’on a formulé la vie quand on a trouvé cinq ou six problèmes abstraits, est-ce le fait d’« une des plus hautes intelligences de notre temps » ou d’un Homais raisonneur et borné ?

992. (1890) L’avenir de la science « XI »

Welcker est la science des littératures classiques, c’est-à-dire des littératures modèles, qui, nous offrant le type général de l’humanité, doivent convenir à tous les peuples et servir également à leur éducation.

993. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23

Il faudra convenir encore qu’il a poussé quelquefois cette passion jusqu’à une afféterie capable de défigurer certains Caracteres.

994. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Eh bien, quand Gœthe composait Faust, il était également obligé d’attendre la résolution intérieure d’une équation qui avait pour termes des images et des idées : son attention et son « aperception » réagissaient pour éliminer ce qui ne convenait pas au dessein choisi ; elles établissaient un intérêt dans le développement du spectacle interne, un nœud dramatique.

995. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — V »

Il convient de noter que si quelque état particulier du réel se constitue par l’intervention de cette croyance en une vérité fixe, c’est une croyance, pareille en son principe, qui restitue à la substance phénoménale le mouvement dont elle avait été privée par la première croyance.

996. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

Il est vrai que les images empruntées de la nature du midi, les sables brûlants du désert, le palmier solitaire, la montagne stérile, conviennent singulièrement au langage et au sentiment d’un cœur malheureux ; mais il y a dans la mélancolie de Job quelque chose de surnaturel.

997. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Convenons toutesfois qu’il ne scait pas rendre la finesse de la peau des femmes ; que pour toute cette variété de teintes que nous y voyons, il n’y a que du blanc, du rouge et du gris.

998. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

Très-beau, très-large… et puis que votre tête fasse de cela ce qui lui conviendra ; elle est d’autant plus à son aise, qu’elle sait moins du faire et de l’ordonnance.

999. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Quelques-uns, dit l’historien, étoient convenus de terminer leurs disputes et leurs procès à coups d’épée.

1000. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

Les Dauphines littéraires12 I Un singulier phénomène, digne d’être décrit et classé par les moralistes de ce temps, c’est celui d’une Société, démocratique par envie, qui n’a pas mis du tout, comme elle s’en vante, l’aristocratie par terre, mais qui s’est seulement contentée de la transposer ; C’est convenu et c’est entendu.

/ 2164