Et c’est à ce moment aussi que les « voix de la Terre » commencent enfin d’arriver jusqu’à lui. […] Ils ont commencé d’écrire avant d’avoir pensé. […] Comme ils habitent Paris, on dirait que le reste du monde n’existe pas pour eux, et qu’au-delà des fortifications c’est l’inconnu qui commence. […] En tout cas, il n’est pas mauvais, pour le pouvoir, de commencer par le vouloir. […] Il faut s’y résigner ; — et ce qui est peu naturel, sous prétexte d’élargir ou d’émanciper l’art, c’est de commencer soi-même par aller contre la nature.
Jean Reynaud est un mathématicien, jadis saint-simonien, qui, après avoir commencé avec M. […] Il a commencé avec deux cents louis et finit avec dix-sept millions. […] Trois ans après, il en eut une autre, et les révélations commencèrent. […] On commençait à compter avec lui. […] Les démons sont vaincus et l’illumination intérieure commence.
Ce suc se produit au moment où la digestion stomacale commence. […] Nous commencerons par les matières grasses. […] Trois jours après, l’animal commença à manger un peu de viande. […] Le chien était devenu plus vif et commençait à manger. […] La sécrétion commençait très peu de temps après l’ingestion des aliments dans l’estomac.
Je recommence une série nouvelle d’articles du Lundi ; je me croyais au terme de ce genre d’essais, et je continuais, d’un pas un peu ralenti, au Moniteur ce que j’avais commencé, il y a treize ans, avec vivacité dans le Constitutionnel.
de Thou, commencée par du Ryer, & laissé une excellente Traduction de la Rhétorique d’Aristote.
Celui du Belier sur-tout est recommandable par des critiques pleines de finesse, & par un précepte donné, sans air de prétention, aux Gens de Lettres : Belier, mon ami, je t’en prie, commence par le commencement, On lui attribue les Mémoires du Comte de Grammont, qui sont très-bien écrits, & qu’on peut proposer comme un modèle à suivre dans ces sortes de Productions.
Cependant sa mère commençait à craindre trop de penchant en elle vers les bonnes carmélites ; elle croyait trouver que ce blond et angélique visage ne s’apprêtait pas à sourire assez au monde brillant qui l’allait juger sur les premiers pas. […] Godeau, les myrtes commençaient à cacher des glaives. […] Vers le même temps, la paix finale se conclut (octobre 1652) ; la cour et le Mazarin triomphent ; la jeunesse fuit, et sans doute aussi la beauté commence à suivre : tout manque donc à la fois ou va manquer à Mme de Longueville. […] Une vie vraiment nouvelle pourtant va commencer. […] On n’attendait que la mort de cette princesse pour commencer le blocus final où le célèbre monastère devait succomber.
Le protestantisme et le catholicisme commençaient à ajouter à ces divisions le fanatisme des deux religions en présence. […] V Les poëtes de la cour commençaient de célébrer dans leurs vers les merveilles de sa figure et les trésors de son esprit : En votre esprit le ciel s’est surmonté ; Nature et art ont en votre beauté Mis tout le beau dont la beauté s’assemble, écrit du Bellay, le Pétrarque du temps ; Ronsard, qui en était le Virgile, trouve, toutes les fois qu’il en parle, des images, des suavités et des finesses d’accent qui prouvent que la louange venait de l’amour et que son cœur séduisait son génie. […] Elisabeth avait commencé par appuyer quelque temps les prétentions de son propre favori, le beau Leicester, à la main de Marie Stuart ; puis la jalousie l’avait retenue ; elle reporta sa faveur sur un jeune Écossais de la maison presque royale des Lenox, dont le père lui était dévoué et habitait sa propre cour. […] L’inconstance de Marie Stuart ne tarda pas à commencer d’elle-même la vengeance d’Elisabeth. […] L’homme que Marie Stuart commençait à aimer était Bothwell.
Avec Malherbe commence le xviie siècle ; il éclôt chez lui dix ou quinze ans plus tôt qu’ailleurs. […] Ce combattant du xvie siècle est un écrivain du xviie : sa vie littéraire ne commence guère qu’à l’heure de sa retraite politique ; ses Tragiques paraissent en 1616268, son Histoire universelle de 1616 à 1620, son Baron de Fæneste en 1617 et 1630 ; jusqu’en 1630, où il meurt, il ne cesse de s’escrimer de sa plume, ne pouvant plus tirer l’épée. […] Ni goût, ni composition, ni mesure, ni netteté, ni correction, aucune des qualités où commençait précisément à consister toute la beauté des œuvres. […] Une demi-italienne, la fille d’une Savelli de Rome, Catherine de Vivonne, inaugure la vie mondaine en France vers 1608 : et en 1610, peut-être avant, Honoré d’Urfé commence à publier son Astrée, qui offre un idéal de vie distinguée et charmante. […] Enfin, s’il est une vérité reçue dans le monde, c’est que le monde a raison, c’est qu’il fait bien et pense excellemment, mieux que tous les individus qui le composent, et surtout mieux que tous les êtres qui n’en sont pas ou n’en ont pas été : d’où la raison, cette souveraine dominatrice du siècle qui commence, s’étrique, s’amincit, se creuse, et devient le préjugé mondain, qui investit momentanément tous ses caprices et toutes ses ignorances d’un titre d’absolue et universelle vérité ; et voilà surtout ce qui porta grand dommage à la littérature du xviie siècle.
Les éloges tarifés sont entrés dans le courant des mœurs littéraires ; on commence à trouver naturel d’acheter sa gloire : n’est-ce pas aussi une marchandise qui se monnaie à son tour ? […] Le régime industriel commençait à peine à se constituer en France qu’il engendra ainsi quantité de projets, de systèmes destinés à le corriger. […] Le désordre et l’injustice économiques commencent par enfanter des romans à thèse, des pièces et des histoires à tendance, des pamphlets et des satires, toute une littérature d’action et de combat, bref ce qu’on a nommé de nos jours un « art social ». […] Le droit de propriété sur les œuvres littéraires commence à être reconnu. […] Ils ont soumis à des règles sévères la représentation des pièces, la reproduction des romans ; une législation internationale commence à se créer pour empêcher d’un pays à l’autre les fraudes de la contrefaçon.
C’est alors, sur les défis du magicien, que commence le récit des aventures de Lohengrin, Wolfram ayant chassé le démon en faisant le signe de la croix. […] Quoi qu’il en soit, les poèmes bretons commencent le cycle littéraire du Gral. […] Le groupe se place et la scène dramatique commence. […] Etendue mollement, enveloppée de son costume d’une richesse orientale et empreinte d’un charme calme et sûr de son pouvoir jusqu’au baiser fatal ; mais, à partir de ce moment, la mimique est intervertie : tandis que le simple se redresse dans sa force et dans sa vertu, Kundry commence à s’égarer dans ses gestes et dans ses paroles, comme tourmentée par une malédiction qui l’emplit de trouble ; Parsifal a vaincu l’enchantement qu’il domine de son attitude résolue, tandis que Kundry, affaissée sur elle-même, le regarde disparaître et le suit d’un long regard. […] Nous commencerons par l’étude du personnage de Kundry.
Quoique son style commence à paroître un peu suranné, ses Traductions sont si bien écrites, les tours en sont si élégans, les expressions si vives & si hardies, qu’on pense lire l’Original.
Il a cru sans doute pouvoir se borner au soin d’instruire son Lecteur ; mais pour instruire, il faut commencer par se faire lire, & c’est à quoi n’a pas songé ce diffus Compilateur.
Son Histoire de France commence à Louis XI, & finit à Henri III.
Alors Épistémon commença son histoire au milieu d’un calme général et d’une curiosité attentive. […] Déjà l’on commence à préférer des plaisanteries de Polichinelle à l’éloquence la plus noble et la plus sage. […] J’avais commencé une étude sur Molière ; j’essayai de la continuer ; mais je ne pus. […] Je commençai : Mon cher Chevalier, vous êtes naïf. […] Ce Descartes, que les femmes savantes admiraient et lisaient, avait commencé, contre l’esprit de routine et de stupide respect pour l’autorité, la guerre de l’indépendance intellectuelle.
Des marchandes commençaient à se montrer en papillotes, sur la porte de leurs magasins. […] Les petites sœurs des pauvres, qui ont commencé avec 7 francs, auraient maintenant 80 millions ! […] Voilà pour le grand Maître, jusqu’ici seulement goûté par les artistes, la grosse popularité qui commence. […] Après dîner, Mme Sand fait des patiences sans dire un mot, jusqu’à minuit… Par exemple, le second jour, j’ai commencé à dire que si on ne parlait pas littérature, je m’en allais… Ah ! […] En cherchant son roman, il a découvert un pêle-mêle de papiers, curieusement documentaires, et dont il a commencé une collection !
Aussi son lyrisme indépendant a-t-il vite commencé d’éclater d’abord dans le Psautier de l’Amie et dans cette belle pièce, l’Amante du Christ, où tout est étincelle et vie.
Outre cela, il fut décoré du titre d'Historiographe de France par Louis XIV, qui le chargea lui-même de continuer son Histoire, commencée par Racine & Boileau.
À peine cette génération est-elle entrée dans la vie que les guerres meurtrières commencent. […] Dès 1794, avait commencé sa liaison avec Benjamin Constant. […] Mais ayant commencé tard à écrire en français, sa langue est barbare et incorrecte. […] Lamartine a commencé par la poésie du xviiie siècle, et il ne l’a jamais entièrement quittée. […] Elle commence dès l’automne de 1848, elle durera quarante ans et cessera à la fin du xixe siècle.
La postérité qui a déjà commencé pour vous a fait et fera justice des misérables tracasseries qui ont traversé une carrière supérieure, par son objet, aux accidents et aux circonstances de second ordre.
La Chanson de Maître-Adam, qui commence ainsi, Aussi-tôt que la lumiere vient redorer nos côteaux, suffiroit seule pour justifier cet enthousiasme.
On dit qu’il était achevé depuis longtemps sans être commencé, et que c’était la cinquantaine qu’on fêtait. […] Ce savant a commencé cette publication en 1863, et sa préface nous dit qu’il a passé vingt ans à en rassembler les matériaux. […] c’est un capuchon ; voilà le sens primitif, celui par lequel il faut commencer. […] C’est-à-dire qu’il faut commencer par le sens qui se rapproche le plus de l’étymologie et qui explique le plus de sens subséquents. […] Commence par la première de tes actions, et parcours ainsi toutes les autres.
à commencer par l’inceste et le poison. […] Or, Weiss a commencé par être, comme on dit, un autodidacte. […] Et Marthe commence à prendre son mari en haine. […] … Quand ça a commencé ? […] Elle a même commencé le piano.
L’avocat commence par être stagiaire. […] Alors il commença une interminable promenade. […] Le défilé de la sortie commençait ; toujours le bureau entête. […] C’était la défense qui commençait. […] J’ai fini : qu’un autre commence !
Commençons par les souvenirs de la femme galante et frivole : il est juste que l’ancien régime passe le premier. […] Delphine Gay commença, comme tous les jeunes poètes, par l’admiration, — l’admiration, hélas ! […] Que les autres — que les amies — commencent, et puis on verra. […] About, et je pense qu’on eût mieux fait d’écouter un peu Gaétana avant de commencer à siffler. […] Ses souffrances commencent dès l’enfance.
Elle commence par des avis de la plus modeste hygiène : « Marche deux heures tous les jours. […] Il commence par un poème sur un temple en ruine. […] Voici que s’accomplit la sorte de métamorphose intérieure par laquelle toute critique doit commencer. […] Non ; il les aime, ces écrasés, d’avoir commencé par concevoir un Idéal supérieur de l’existence. […] A partir du moment où il aboutit à ce singulier renversement d’esprit, sa pensée commença de fonctionner à vide.
Oui, l’intelligence est une belle chose ; on ne sait pas où elle finit, on ne sait pas où elle commence. […] Dieu veuille que ce mois-ci finisse mieux qu’il a commencé ! […] Il a commencé par renier son père et sa mère, il finira par renier son Dieu. […] À coup sûr, Don Juan n’est pas assez honnête homme pour faire la même réflexion que Molière ; il faudrait d’abord commencer par reconnaître la vertu. […] Le second acte commence par une scène charmante, charmante justement parce que Don Juan n’est pas là.
Bouquet de forces et d’idées, les plus et les mieux subversives, s’il a commencé par crever les trop faciles écrans des neutralités poétiques et intellectuelles, il ne va pas s’arrêter en chemin. […] Sans doute, certaines interrogations même engluées d’égoïsme, signifient-elles qu’un travail de déblaiement est déjà commencé. […] La culture bourgeoise commence toujours par se rire des recherches qui visent plus loin que l’habituel. […] Que l’un, parmi eux, ne soit, se réjouisse de n’être, d’elle, issu, que tel autre d’elle s’éloigne, elle commencera par faire des petits signes d’amitié, des mamours. […] Crevel a commencé en 1926 une analyse sous la direction du Dr Allendy dont il condamna par la suite la pratique.
Charte : « Le vague dans les idées, la confusion et l’exagération qui commencent au milieu du livre, me paraissent faire un contraste très-étrange avec la grande netteté du commencement. » Ce jugement est le vrai, et, en se généralisant, il s’appliquerait assez bien à tout le côté historique et politique de Chateaubriand. […] Napoléon, recevant Sismondi dans le jardin de l’Élysée et s’y promenant avec lui, commença par l’assurer du plaisir qu’il avait trouvé à la lecture de ses ouvrages, « lus tous et dès longtemps avec beaucoup d’intérêt. » Sismondi, en répondant, insista sur la conviction qui avait dicté son dernier écrit (l’Examen de la Constitution française, publié dans le Moniteur), et se montra affligé de l’opposition violente avec laquelle cette Constitution avait été accueillie. […] Mais Jessie fait ce que font toutes les femmes, et bien des hommes aussi : elle commence par mettre dans sa religion tout ce qu’il y a de mieux dans une belle âme comme la sienne ; puis elle croit que c’est le caractère de la religion en général, et que toutes les religions y participent. […] Comme vous, je suis persuadé que c’est un enseignement tout nouveau qui serait nécessaire pour satisfaire les âmes pieuses ; comme vous, je ne vois commencer nulle part cet enseignement : bien au contraire, je vois reproduire la religion par ses abus, par son côté haïssable. » Sismondi représente à Channing qui, de loin, paraît avoir jugé trop indulgemment les choses, comment en Amérique, pays neuf, on n’a pas eu à supporter le vieil échafaudage religieux avec tout ce qui en était l’accompagnement et la conséquence, cette institution toute-puissante et intolérante qu’il a fallu, avant tout, renverser au XVIIIe siècle : ce fut une lutte et une crise par où il était nécessaire de passer.
Il commença toutefois par payer son tribut d’admiration à Rome et à cette grandeur déchue. […] Tel sonnet commence magnifiquement : Pâles Esprits et vous Ombres poudreuses, Qui jouissant de la clarté du jour… etc. […] La biographie du poète commence par une sorte de mémoire sur la commune et municipalité de Cahors, sa ville natale. […] Le Recueil des Regrets porte un extrait de Privilège daté de Paris le 7 janvier 1557. — Je crois que ce 1557 revient à 1558, d’après la manière encore en usage dans les actes publics de commencer l’année : je pose la question plutôt que je ne la résous.
Il faudrait commencer par ne plus écrire : « Le soleil, avec un poudroiement d’or, se mourait sur les champs tranquilles de solitude. » Et par ne pas dire : « Vous en rappelez-vous ? […] Que le ministre commence donc, ou recommence, ses humanités et nous le verrons, avec nous, déplorer le français belge et les néologismes bancals dont le Palais Bourbon retentit. […] Dès le temps où nous usions nos culottes sur les bancs des plus fameux lycées de l’Alma Mater, — à cette époque, l’Université s’enorgueillissait encore de son vieux nom latin, — la décadence commençait. […] C’était le temps où l’on commençait à détruire la vieille Sorbonne pour édifier la somptueuse caserne universitaire que nous admirons aujourd’hui.
Or, je défie qu’on trouve un mot de tout cela dans Tristan, à moins qu’on ne commence par l’y mettre soi-même. […] On peut ne point accepter la théorie de Wagner, on peut la combattre ; mais encore faudrait-il commencer par la comprendre ; il faudrait prendre son auteur tel qu’il est, simplement, sans prévention. […] Jullien, par exemple5, commence son étude sur Tristan en nous disant : « Son esprit, porté vers les spéculations philosophiques et jusqu’alors imbu surtout des doctrines panthéistiques de Hegel et de Schelling… » (148) ; c’est de la pure invention. […] « Commençons par les dieux… »8 Le 25 auguste, comme disent les Allemands, — et nous savons aussi que Voltaire donnait ce nom au mois d’août, — a été le premier jour des fêtes célébrées dans la ville de Weimar, en commémoration de la naissance de Herder et de la naissance de Goethe.
Les études de Chamfort s’étaient brillamment couronnées par tous les prix obtenus en rhétorique, quand son esprit indépendant et hardi commença à se jouer de la discipline. […] Tous les jeunes auteurs d’alors commencent à peu près de même : c’était la voie tracée. […] Si la société ne m’est bonne à rien, il faut que je commence à être bon pour moi-même. […] » Dans une publication d’alors, à laquelle il prit part (les Tableaux historiques de la Révolution), remarquant que peu d’hommes, parmi ceux qui avaient commencé, avaient été en état de suivre jusqu’au bout le mouvement, il ajoute : « C’est un plaisir qui n’est pas indigne d’un philosophe, d’observer à quelle période de la Révolution chacun d’eux l’a délaissée ou a pris parti contre elle. » Et il note le moment où s’arrêta La Fayette, celui où s’arrêta Barnave : « Que dire, s’écrie-t-il, en voyant La Fayette, après la nuit du 6 octobre, se vouer à Marie-Antoinette, et cette même Marie-Antoinette, arrêtée à Varennes avec son époux, ramenée dans la capitale, et faisant aux Tuileries la partie de whist du jeune Barnave ?
Je crois avoir montré qu’en Italie, comme en France, nous trouvons trois ères, dont chacune commence par une période lyrique ; en Italie cette évolution s’arrête à mi-chemin, à l’épopée, et n’aboutit dans le drame qu’à des œuvres isolées ; j’en ai dit les raisons ; la principale, c’est l’absence de vie nationale. […] Pour donner une idée, même lointaine, de cette synthèse, nous sommes forcés de commencer par l’analyse ; l’analyse est toujours brutale ; elle scinde ce que la vie unit ; elle établit des catégories factices ; elle énumère, l’un après l’autre, des éléments qui sont partout coexistants. […] C’est un peu ainsi que je voudrais procéder. — Pour commencer, considérons l’homme surtout comme être social et comme effet, tout en y mêlant déjà, forcément, l’individu-cause. […] C’est donc avec les réserves les plus prudentes que j’esquisse quelques étapes : l’homme primitif, loin d’être libre, était totalement asservi aux lois les plus dures de la nature physique, au droit du plus fort ; par l’invention des armes et des outils, première application de son intelligence, il commence son émancipation ; par la religion, il essaie de vaincre les instincts de la bête ; puis il conquiert peu à peu, sous des formes très diverses et toujours relatives, la liberté de la personne, de la conscience, les droits politiques, l’indépendance économique… C’est-à-dire : tandis que les groupes vont grandissant peu à peu dans l’espace, les principes s’en vont à une conception toujours plus vaste de la liberté.
On y trouve des ressources infinies pour l’éclaircissement de l’Histoire, pour l’explication des mots hors d’usage, pour l’intelligence des Auteurs Grecs & Latins, tant des beaux siecles de leur Littérature, que des siecles où cette Littérature commença à s’affoiblir & se dégrader.
Selon lui, les montagnes les plus élevées sont sorties des eaux, & la génération des hommes a commencé par des poissons.
Villaret, [Claude] d'abord Comédien, puis Secrétaire de la Pairie, né à Paris en 1715, mort en 1766 ; Continuateur de l'Histoire de France, commencée par l'Abbé Vély, & qui est à son Prédécesseur ce que Sénèque est à Cicéron.
C’est d’ailleurs une sérieuse et mélancolique leçon que la mise en présence de deux âges dans le même homme, de l’âge qui commence et de l’âge qui s’achève ; l’un espère dans la vie, l’autre dans la mort.
Pour assurer l’unité, et pour marquer le mouvement, il faut savoir où l’on doit commencer et où l’on doit finir. […] On les tâte de tous les côtés, on commence plusieurs fois ; cela ne va pas, on tire un fil, puis un autre, jusqu’à ce qu’on ait mis la main sur celui qui déroulera tout après lui.
Le dilettantisme commence par être un plaisir et, quand il devient ensuite une cause de souffrance, il porte en lui-même son remède. […] Je crois aussi qu’on est bon et juste (quand on l’est) naturellement, par un sentiment qui commande et rend le plus souvent facile le sacrifice à autre chose que soi et, comme on l’a dit, par une « duperie » profitable à l’ordre universel et qui dès lors n’est plus duperie : mais pour croire que ce n’en est pas une, il faut faire effort, et sans doute la morale doit commencer par un acte de foi, formulé ou non.
Mais depuis que Jésus était entré dans une voie brillante de prodiges et de succès publics, l’orage commença à gronder. […] Les Ninivites s’élèveront au jour du jugement contre cette génération et la condamneront, parce qu’ils firent pénitence à la prédication de Jonas ; or il y a ici plus que Jonas 913. » Sa vie vagabonde, d’abord pour lui pleine de charme, commençait aussi a lui peser. « Les renards, disait-il, ont leurs tanières et les oiseaux du ciel leurs nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête 914. » L’amertume et le reproche se faisaient de plus en plus jour en son cœur.
Nous avons vu depuis 1645 jusqu’en 1660, quelles maisons s’ouvriront à la haute société, quand la maison de Rambouillet commença à se désunir. […] Quand mademoiselle de Montpensier commença à sentir de l’inclination pour Lauzun, elle s’informa de ses habitudes au comte de Rochefort dont il était l’ami : et « elle apprit, dit-elle, que Lauzun allait quelquefois chez une petite dame de la ville, nommée madame de La Sablière.
À l’origine des sociétés tout commence par des despotes, dans la pensée et dans le langage comme dans le reste des choses humaines. […] III Et cette objection que je commence par faire à Quitard, je ne la lui ferais pas si je l’estimais moins, si je n’éprouvais pas une sérieuse considération et une grande estime pour un homme qui, tout philologue qu’il puisse être, ne s’est pas laissé dévorer par le travail rongeur des mots, et a bien moins songé — tout en chassant aux proverbes et aux locutions proverbiales à travers les langues et les littératures — à nous donner des curiosités de formes littéraires qu’à construire une histoire de mœurs par l’expression, chose délicate et difficile !
Il a publié deux Études assez courtes, mais très substantielles, qu’il a dû détacher de son volume sur la littérature de l’Angleterre actuelle, et ces deux Études, dont l’une traite de l’Idéalisme et l’autre du Positivisme anglais contemporains, méritent vraiment de la Critique le coup d’œil à part, qu’à part elles sollicitent… En effet, elles font connaître mieux que des tendances d’esprit générales, mais deux individualités fort curieuses et fort intéressantes, dont la renommée, qui n’est pas encore de la gloire, commence de s’importer chez nous… L’une de ces deux individualités intellectuelles n’est rien moins que Thomas Carlyle, l’intraduisible Carlyle, comme disent ces fats d’Anglais, lesquels croient leurs grands esprits inabordables comme leur île, mais à qui M. […] Nous les connaissions… Mais, puisqu’il n’est plus le moqueur des Philosophes français et qu’il s’est fait compréhensif et grave, croyant à la philosophie dont il a commencé par douter, quand nous donnera-t-il un système qui ne soit pas la poussière du système des autres, tombée (sic) sur ses ailes… hélas !
Il n’aura plus toute la saveur de son génie, de ce génie si profondément gaulois qui allait commencer cette belle lignée où l’on trouve Rabelais par en haut, Marot plus bas, Régnier, qui remonte pour arriver à La Fontaine et à Molière ; Boileau de quelques degrés au-dessous ; puis Voltaire, puis Béranger, qui l’aplatit, ce génie, et qui l’embourgeoise, mais dans lequel, pourtant, on peut le reconnaître encore ! […] Et la suite de l’analyse qui commence ainsi, vaut le commencement.
Eh bien, c’est dans ce ton qu’il va, qu’il va droit devant lui, comme s’il revenait de… Stockholm ou de Pontoise, ne faisant jaillir sur sa route ni aperçu nouveau, ni opinion nette dont l’esprit du lecteur puisse être reconnaissant au sien, sur ce règne brillant et délabré qui commença si bien et finit si mal, plus semblable à un carrousel ou à une représentation théâtrale qu’au règne d’un roi sérieux qui sent sa fonction jusque dans le plus profond de sa conscience ! […] J’ai dit qu’il avait bien commencé et mal fini, et ce n’est pas le mot ; bien avant la fin, la grandeur de vingt-quatre heures qu’avait eue Gustave, quand il fit son célèbre coup d’État qui émerveilla l’Europe, fut vite fanée.
Ils ont cru qu’elle datait de la Régence et de ses libertinages d’esprit et de sens, du règne de Louis XV qui la surpassa en cette double espèce de libertinage, et surtout de cette Philosophie — autre libertinage aussi mais dans l’ordre de la pensée — qui acheva l’œuvre de destruction commencée, et donna, de sa plume, le coup de balai final ! […] L’esprit révolutionnaire d’avant la Révolution, a commencé par être royalement révolutionnaire, d’avant et de pendant des règnes qui n’étaient pas ces deux misérables derniers racontés par M.
Mais, quoique M. et Madame Guizot appartiennent par plus d’un endroit aux doctrines qui sont sorties de l’insurrection spirituelle qu’Abailard commençait au Moyen Âge, si réellement la Philosophie ne s’était pas glissée dans cette publication et n’avait pas projeté d’imprimer la marque de son ergot dans ce livre de moralité sensible, si vraiment on n’avait pensé qu’à peindre et à juger une passion qui a jeté des cris et laissé son sang dans l’Histoire, on n’eût pas troublé l’unité de la compilation qu’on édite par l’insertion de documents étrangers au but d’étude morale qu’on voulait atteindre. […] Comme vos vers chantaient nos amours, mon nom commençait de devenir célèbre et la jalousie des autres femmes fut enflammée. » Être célèbre !
Mais quoique M. et Mme Guizot appartiennent par plus d’un endroit aux doctrines qui sont sorties de l’insurrection spirituelle qu’Abailard commençait au Moyen Âge, si réellement la Philosophie ne s’était pas glissée dans la publication présente et n’avait pas projeté d’imprimer la marque de son ergot dans ce livre de moralité sensible, si vraiment on n’avait pensé qu’à peindre et à juger une passion qui a jeté des cris et laissé son sang dans l’histoire, on n’eût pas troublé l’unité de la compilation qu’on édite par l’insertion de documents, étrangers au but d’étude morale qu’on voulait atteindre. […] Comme vos vers chantaient nos amours, mon nom commençait de devenir célèbre et la jalousie des autres femmes fut enflammée. » Être célèbre !
Nous sommes des cerveaux avant d’être des cœurs… Charles de Rémusat, qui avait commencé par être un homme d’esprit, même en philosophie, mais qui s’était bientôt émoussé dans l’hébétante collaboration de la Revue des Deux Mondes, — ce mancenillier de l’ennui, — Charles de Rémusat, homme d’Académie et de groupe, qui fut toute sa vie un comparse ; qui, en politique, venait bien après Thiers, et en philosophie, bien après Cousin, a maintenant presque tout à fait disparu de la préoccupation publique, et, certes ! […] Cela finit, dès que cela commence… L’Abélard du traité de Charles de Rémusat est moins momie que celui de son drame… Pour Héloïse, ce n’est pas non plus l’Héloïse des lettres latines qui nous restent, la fille effrayante, si fière de sa chute, la Possédée du triple Démon de la Curiosité, de la Sensualité et de l’Orgueil.
Mais dans les conséquences qu’ils peuvent avoir en ce monde si niaisement scientifique du xixe siècle, ils sont capables d’exercer une influence momentanément tragique, et ils commencent de l’avoir déjà. […] Caro appelle : « Le Pessimisme au xixe siècle », il commence par en faire l’histoire sentimentale avant d’arriver à la théorie scientifique de ces deux Enragés du néant qu’il nous serait impossible d’admettre deux minutes, eux et leurs idées, s’ils étaient seuls, si nous n’étions pas préparés, par cette précaution d’une histoire, à une théorie de métaphysique qui n’en reste pas moins, malgré cette histoire préliminaire, de la plus incompréhensible absurdité !