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1724. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Nous voulons nous survivre à nous-mêmes dans le cœur de ceux que nous laissons après nous. […] Mon enfant, je crains bien que vous n’ayez le cœur corrompu, lorsqu’on cessera de vous reprocher une tête exaltée. […] Sénèque parle au cœur, et n’en est pas moins convaincant ; car le cœur a son évidence. […] On est charmé de la franchise avec laquelle il dévoile le fond de son cœur. […] Il y montre une grande connaissance du cœur de l’homme, et des différents états de la société.

1725. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nicolas, Georges (typographe) »

Georges Nicolas est un travailleur, qui se fait gloire d’être plébéien, mais qui a une bien délicate aristocratie de cœur et d’esprit.

1726. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Burnier, Charles »

Burnier la comprend et la fait comprendre, car il a cette délicatesse du cœur qui sympathise.

1727. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — François, Pierre-A. »

Il a l’âme élevée et le cœur compatissant, mais son lyrisme est surtout élégiaque.

1728. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quet, Édouard (1876-19..) »

[Bibliographie] Plaintes du cœur (1895).

1729. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Surya, Jean »

Surya, Jean [Bibliographie] Peines de cœur (1891).

1730. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLIV » p. 175

Nous apprenons avec plaisir que les nouvelles de la santé du bon Nodier (car c’est là son nom) sont meilleures, et que ses nombreux amis espèrent posséder encore longtemps en lui un talent et un cœur qui leur seront plus chers que jamais.

1731. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roinard, Paul-Napoléon (1856-1930) »

Julien Leclercq Des drames qui sont des poèmes et des poèmes qui sont des drames chants, chœurs de cœurs où le sien, triste et sage, s’impose et organise.

1732. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article »

Arnoult, [Jean-Baptiste] Abbé, mort à Besançon en 1753, Auteur de huit Traités sur l’Education de la Jeunesse, assez mal écrits, mais pleins de réflexions utiles pour la culture de l’esprit & du cœur.

1733. (1908) Après le naturalisme

C’est de notre esprit, de notre cœur que l’arbre des institutions reçoit la sève. […] L’altruisme est une création supérieure qui ne se manifeste nulle part ailleurs dans la nature et qui ne jaillit qu’en des cœurs cultivés, des esprits conscients d’eux-mêmes. […] Même sur le cœur la raison doit prédominer. Elle n’empêche pas le cœur de se montrer large et bon. […] Le cœur en doit se trouver mieux satisfait.

1734. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

nous ne serons plus obsédés de leur rareté, et leurs maîtresses — ce sera suffisant — les goûteront fort, pourvu qu’il leur soit dit qu’elles ont des yeux de bleuets, la taille des déesses, le cœur paradisiaque ! […] Jules Bois que je citais samedi dernier ; ce n’est pas : Tu dévoras mon cœur, ô Mage  insatiable ! […] C’est pourquoi, tout en souhaitant de grand cœur bonne chance aux audacieux, quels qu’ils soient, je crains de voir ce nouvel essai ne réussir qu’à longue échéance. […] Douce ainsi qu’une chatte rousse, Roulant mon cœur sur de la mousse, Ta voix molle de cloche d’or. […] Si je vous les propose, c’est qu’ils forment le début d’un petit poème où j’ai tenté d’exprimer ce qui me tenait le plus au cœur, touchant mon art, et que, loin de s’écarter de vos questions, ils compléteront plutôt un peu mes réponses.

1735. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Di Rienzi, Emma (1859?-19..) »

Elle n’a qu’à faire parler son cœur, et les effets sont produits.

1736. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Loy, Aimé de = Desloye, Jean-Baptiste Aimé (1798-1834) »

Sainte-Beuve Il y a, dans les vers de Loy, souvent redondants, faibles de pensée, vulgaires d’éloges, je ne sais quoi de limpide, de naturel et de captivant à l’oreille et au cœur, qui fait comprendre qu’on l’ait aimé.

1737. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sutter-Laumann (1852-1892) »

Il lui a voué un culte d’autant plus profond que la lamentation des flots répond davantage à l’état de son propre cœur.

1738. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

On chercheroit en vain, dans ses Sermons, cette éloquence vive & pénétrante qui captive l’esprit & subjugue le cœur ; mais ces heureuses qualités, qui ne sont pas données à tous les Orateurs, sont remplacées par une simplicité noble, un ton de douceur & d’onction, qui met ses Discours bien au dessus des fades déclamations & de la composition apprêtée de la plupart de nos Prédicateurs modernes.

1739. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Va donc chercher dans ta cave ta meilleure bouteille de vin, et pose-la devant toi, nous verrons si tu ris comme lui, si ton cœur saute de plaisir, si tes yeux brillent, et si tu te mets à chanter l’air des Trois houzards, comme il le chantait pour te réjouir ! […] « Donne-moi ton cœur, ou je vas mourir !  […] » Il se mit à jouer en chantant : « Rosette, « Si bien faite, « Donne-moi ton cœur, ou je vas mourir !  […] »   Il balançait la tête lentement, la bouche ouverte jusqu’aux oreilles, et chaque fois qu’il arrivait à la fin d’un couplet, pendant une demi-heure il répétait d’un ton lamentable, en se penchant au dos de sa chaise, le nez en l’air, et en se balançant comme un malheureux : « Donne-moi ton cœur, « Donne-moi ton cœur…. […] » Et elle pleura, tandis que Fritz la pressait sur son cœur et que de grosses larmes coulaient sur ses joues.

1740. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Elle m’a envoyé, ce matin, un gros bouquet de roses, apporté par son blond bébé, sur les bras de sa bonne, avec ce gentil billet du père : « Constantin Rodenbach apporte à M. de Goncourt le respect et l’admiration du siècle prochain, dont ils seront tous les deux. » Le bébé parti, j’ouvre La Libre Parole, et je suis agréablement surpris d’y trouver un article, pareil à ceux du temps, où j’étais en communauté de cœur avec Drumont, et où il s’associe avec ceux qui me fêteront. […] « Non, m’ont dit des gens qui avaient assisté à nombre de banquets, non, nous n’avons jamais été témoins d’une si entière adhésion du cœur des assistants. » Puis, ç’a été un toast d’Hérédia, fêtant mes noces d’or avec la littérature. […] Et la soirée se termine par La Soularde d’Yvette Guilbert, La Soularde, où la diseuse de chansonnettes, se révèle comme une grande, une très grande actrice tragique, vous mettant au cœur une constriction angoisseuse. […] Mercredi 20 mars Un homme du monde disait très justement, que pour être bien venu dans la société, il fallait chez l’homme, une moyenne d’esprit, de cœur, d’honnêteté. […] Il me remercie d’un client belge, que je lui ai donné, et qui s’est présenté à lui, en lui disant : « Je crois avoir une maladie de cœur, je voulais consulter un médecin de Paris, mais je ne savais lequel, quand j’ai lu le dernier volume du Journal des Goncourt, où j’ai vu que vous aviez donné vos soins à M. 

1741. (1886) Le naturalisme

Tout au contraire, afin de manifester son dédain pour le style fleuri, il affirmait qu’en s’asseyant devant sa table il avait bien soin de se mettre sur le cœur une page du code. […] Ce n’est pas non plus le satirique qui aspire à frapper au cœur l’individu ou la société. […] Ils n’échauffent pas les têtes et ne corrompent pas les cœurs. […] Il fit franchement adhésion à leur école, mais il la transporta des villes à la campagne, au cœur des montagnes de Santander. […] Néanmoins, ses inclinations esthétiques étaient idéalistes, et ce n’est que dans ses dernières œuvres qu’il a adopté la méthode du roman moderne et creusé davantage dans le cœur humain.

1742. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Dans le monde de l’instruction publique en particulier, des esprits hésitants se sont décidés, les timides ont pris du cœur et quelques aveugles ont vu clair. […] Ces orgueilleux nous trompent, ou se trompent ; je n’ai jamais admis qu’une analyse fidèle puisse découvrir au fond de leur cœur l’insouciance du jugement des hommes, et je ne me lasse pas, dans ce livre, de leur crier cette vérité. […] Une pitié immense doit remplir son cœur, en songeant à tant de malheureux êtres que l’horreur de la mort incite à laisser après eux quelque chose d’eux-mêmes, et qui espèrent d’elle seule le rayon de vie ! […] Le 15 juin 1892, un peintre paysagiste, nommé Alcide Lorron, âgé de trente-huit ans, se tira un coup de revolver au cœur dans son domicile, 19, rue Monsieur. […] L’abbé d’Aubignac savait par cœur toute sa tragédie d’Alcionée, que la reine Christine se fit lire trois fois en un jour, et dont Ménage disait : « C’est une pièce admirable, qui ne cède en rien à celles de M. 

1743. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Anger, Henri Érasme (1866-1931) »

Vos vers sont l’expression même de votre nature, et c’est pourquoi votre confession nous va droit au cœur.

1744. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bazan, Noël (18..-19..) »

Noël Bazan dit avoir reçu le manuscrit d’amour d’une femme, qui aima deux ans avec tout l’emportement de son cœur.

1745. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Souvestre, Émile (1806-1854) »

Charton Il ne voyait dans les lettres qu’un moyen de satisfaire sa passion la plus ardente, celle de se rendre utile selon ses facultés en exprimant les sentiments généreux dont son cœur était plein, en défendant les vérités de l’ordre moral proscrites, reniées, oubliées, au milieu des entraînements matériels du siècle.

1746. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre premier. Division des Harmonies. »

., tiennent à la partie matérielle de l’architecture, tandis que les effets de la doctrine chrétienne, avec les passions du cœur de l’homme, et les tableaux de la nature, rentrent dans la partie dramatique et descriptive de la poésie.

1747. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

Lui, noble cœur, imagination fougueuse, esprit fumeux, de qui Fauriel disait : « Il est naturellement éloquent et ignorant » ; lui qui a précisément choisi Napoléon en 1836 pour le sujet d’une légende épique des plus extraordinaires sans doute, mais qui ne valait pas assurément les quelques chansons de Béranger, c’est lui aujourd’hui qui vient nous rapprendre l’histoire exacte et en remontrer à M.  […] Les deux livres qui exposent les immenses travaux de Napoléon pour régénérer l’intérieur et réorganiser la guerre, quoique le désastre (on le sait trop bien) soit au bout, laissent une impression tout autre et bien plus consolante au cœur de tout bon Français qu’on ne l’avait d’après les derniers historiens.

1748. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Avec un peu d’habitude, on s’y endurcit ; et mon ami, bien qu’il ait le cœur poétique et tendre, en est venu à ne plus mesurer ce champ d’oubli qu’à la toise. […] Il nous arrive un peu comme au xvie  siècle, lorsque les procédés mis en circulation par les chefs de l’école, par Du Bellay et Ronsard, furent devenus familiers à tous et que chaque jeune cœur au renouveau se crut poëte.

1749. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

Le juge ne peut descendre dans l’intimité des consciences, sonder les reins et les cœurs ; il ne peut apprécier que d’une façon très imparfaite et approximative les conditions, les circonstances, les mobiles d’un acte. […] Ensuite l’individualisation de la peine n’est jamais qu’une approximation, par suite de l’impossibilité où est le juge de pénétrer dans le secret des cœurs.

1750. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Votre papa a beaucoup d’ennuis, et il ne faut pas parler ainsi. » L’infortuné pensa à ses devoirs envers son prince mort, et s’armant d’un cœur d’acier contre tout sentiment, il se recoucha et recommença à faire semblant de sommeiller. […] Après le désastre de la maison de son maître, il est venu à Yedo, en cachant au fond du cœur l’idée de la vengeance.

1751. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

l’auteur n’y travaille-t-il pas plutôt de cœur & de bonne volonté, que d’esprit & de génie ? […] Mallebranche dans son cinquième livre de la Recherche de la vérité, & de beaucoup d’autres auteurs qui ont fondé les abysmes du cœur humain.

1752. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Quel est celui qui ne prononce au fond de son cœur que le talent pouvait être mieux employé, un pareil ouvrage n’être pas fait, et qu’il y aurait qeulque mérite à le supprimer ? Quelle compensation y a-t-il entre un tableau, une statue, si parfaite qu’on la suppose, et la corruption d’un cœur innocent ?

1753. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Mais je crois que le mérite de ce roman ne peut être bien senti que par des personnes qui aient aimé avec autant de passion que de tendresse, peut-être même que par des personnes dont le cœur soit actuellement pénétré d’une passion profonde, heureuse ou malheureuse. […] Il y a bien plus de talent à sonder, comme l’auteur le fait en cent endroits, les profondeurs et les replis du cœur humain, qu’à fronder les inepties théologiques.

1754. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Sa fille, Mme de Girardin, qui, en faisant comme un homme, et même comme un homme médiocre, des romans et des tragédies, eut le tort d’emprisonner ses jambes de déesse dans cet affreux bas qui botta si hermétiquement celles de sa mère, Mme de Girardin a du moins jeté quelques cris passionnés du cœur dans quelques beaux vers et fait un vrai livre de femme par lequel elle vivra, parce que c’est un livre de femme, pur de tout bleuisme. […] (dit-elle) descendez dans votre cœur, compulsez (oh !

1755. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le docteur Revelière » pp. 381-394

Saint-Simon, en écrivant, se soulageait le cœur. […] III Elle est morte, en effet, — le cœur peut en saigner, — mais elle est morte à jamais, pour qui a le sentiment des réalités de l’Histoire… Aux yeux de ceux qui savent ce qui constitue la personnalité et l’identité d’un peuple, il faut, pour qu’il se sente toujours vivant, qu’il ait pu rester, sinon tout entier, au moins en partie, dans le principe de sa vie et de sa durée.

1756. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Il y a là, à beaucoup de places, des tendresses de cœur et des simplicités d’expression qui font venir tout naturellement à l’esprit le doux nom de Souza. […] Ces billets, écrits par la convenance et comme n’importe qui pourrait les écrire, sont aussi adressés à Madame d’Albany, que Madame de Staël appelle « ma reine », cette femme passée du dernier Stuart au poète Alfieri, et qui était allée assez peu royalement avec ce fier républicain demander une pension au gouvernement qui avait chassé les Stuarts d’Angleterre… Quoique écrits en 1815 et en 1817, sous l’empire d’événements publics qui auraient pu faire jeter de magnifiques flammes à ces deux volcans, le cœur et l’esprit de Corinne, je défie qu’on trouve en ces billets un mot qui dise tout bas, si on n’en voyait pas la signature, que ceci fut écrit un jour par Madame de Staël.

1757. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

Pénélope sans Ulysse, qui, dans l’oisiveté du cœur et de l’action, fait et défait éternellement sa tapisserie, la Philosophie n’a rien mis dans le monde qui n’y fût sans elle ; et si elle n’en a rien ôté des vérités qu’elle n’a pas faites, elle en a du moins beaucoup faussé, et son mérite, quand elle en eut, fut de redresser ses voies fausses et d’admettre enfin ce qu’elle avait d’abord repoussé. […] Aucune de ces orgueilleuses philosophies n’a su prévoir que la postulation éternelle de l’impossible devait aboutir au déchaînement de tous les tocsins et que l’Envie, cette hôtesse de nos cœurs, aurait toujours le prétexte de la satisfaction des esprits sages pour justifier ses horribles animosités.

1758. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

On la vit donc, timide, circonspecte, inconséquente, comme tout ce qui n’a pas en soi la fortitude des convictions profondes, cette lumière du cœur qui naît dans la lumière de l’esprit comme le phénix dans ses propres cendres, donner le prix à l’aveuglette de son scepticisme ou de sa philosophie myope, et en cela méconnaître ouvertement l’autorité de l’histoire à laquelle elle avait d’abord fait appel ! […] Secouée un moment de sa torpeur héréditaire par les événements de 1848 et 1849, cette vieille éclectique, qui avait compris qu’avec de l’éclectisme, aux jours de péril, on ne défendait pas grand-chose, a senti son éclectisme lui revenir à l’esprit et lui énerver le cœur dès que le péril a cessé.

1759. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Pendant tout le temps qui nous en sépare, on eût passé pour un cœur bien dur si on avait dit, sans précaution, la vérité sur Gérard de Nerval, et le sentiment, cette niaiserie toujours triomphante dans les choses de l’esprit, se serait révolté, comme une femme à qui l’on dit des indécences. […] qu’enfin Gérard de Nerval ait eu toutes les qualités du cœur, et que des docteurs en pureté, à qui je crois pourtant la manche un peu large, affirment la sienne et fassent de lui — comme disait si drôlement Charles Fourier — le Vestal de la littérature, qu’est-ce que cela fait à la Critique littéraire ?

1760. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Pécontal, doué d’une inspiration qui n’a pas voulu ou qui n’a pas pu descendre, doit sentir amèrement que le fond des âmes et l’écho des cœurs vont lui manquer ! […] Aisance, simplicité, naturel, battements de cœur qu’on sent dans les vers du poète comme l’artère de la vie dans la gorge de l’oiseau, toutes choses que M. 

1761. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

« Les Lycomèdes, dit-il, les savent par cœur et les chantent dans les sacrifices. […] Voltaire lui-même, le moins lyrique des poëtes, était saisi d’admiration à ce contraste si prolongé du sommeil de tous les êtres avec l’agitation d’un cœur tourmenté.

1762. (1930) Le roman français pp. 1-197

Pareillement Théagène et Chariclée, que Racine avait fini par savoir par cœur. […] ” Et l’autre répondait : “J’ai moins d’années à vivre : frappe au cœur, et n’y pense plus !” […] Ici les personnages réfléchissent et sentent battre leurs idées comme leur cœur. […] Et voici son cri tragique : « De quel prix peut être une vertu que mon cœur renie ?  […] Des cœurs et des corps qui moisissent.

1763. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Siefert, Louisa (1845-1877) »

Charles Asselineau C’est un poète sincère et nous l’en félicitons, car cette sincérité est la marque d’une âme fière et loyale, de la chaleur du cœur et de l’innocence de l’esprit.

1764. (1761) Salon de 1761 « À mon ami M. Grimm » pp. 112-113

La seule chose que j’aie à cœur, c’est de vous épargner quelques instants que vous emploierez mieux ; dussiez-vous les passer à côté de Dom Antonio, et au milieu de cannetons.

1765. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manivet, Paul (1856-1930) »

Manivet l’honneur d’une préface, où il dit : « C’est de grand cœur que je salue en vous, non pas un élève qui aspire à me suivre comme vous prétendez l’être, mais un émule que son talent place ex æquo à mon côté, dans le petit coin lumineux dont mes contemporains veulent bien me permettre la jouissance… » [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1766. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 68

Nous ne parlons pas des qualités de son cœur ; son nom seul les annonce.

1767. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 423

Vergier, en écrivant sur des sujets semblables à ceux de La fontaine, a conservé beaucoup moins de réserve & de décence ; ce qui doit suffire pour engager les jeunes gens à éviter une lecture où leur esprit gagneroit peu, & où leur cœur perdroit beaucoup.

1768. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fréchette, Louis (1839-1908) »

Le passé français vit là-bas au cœur de tout Canadien et s’échappe des lèvres impersonnelles de M. 

1769. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 500

La route du cœur est, sans contredit, la premiere qu’un Orateur Chrétien doive chercher.

1770. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Delille ne quitta Paris qu’après le 9 thermidor, c’est-à-dire au moment où c’était plutôt le cas de rester ; et, une fois parti, il ne parut occupé que de rentrer le plus tard possible et à son corps défendant, comme s’il eût boudé contre son cœur. […] Il n’avait pas connu l’amour, point de passion de cœur, peu d’ardeur de sens, du moins rien de pareil ne s’entrevoit dans le détail de toutes ses coquetteries et de ses caresses de beau monde39. Enfin, grâce aux tourmentes publiques et à l’impression qui en resta sur son cœur, une inspiration réelle lui vint ; il se fit le poëte du passé, des infortunes royales, le poëte du malheur et de la pitié. […] Au printemps, la campagne presque nue n’est encore couverte de rien ; les bois n’offrent point d’ombre, la verdure ne fait que poindre, et le cœur est touché à son aspect. […] La poésie était morte en esprit, perdue dans le délayage et les fadeurs : nous l’avons sentie, nous l’avons relevée, les uns beaucoup, les autres moins, et si peu que ce soit dans nos œuvres, mais haut dans nos cœurs ; et l’Art véritable, le grand Art, du moins en image et en culte, a été ressaisi et continué ! 

1771. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

D’autre part, chaque fois qu’elle veut dire les agitations d’un cœur troublé ou un conflit de passions entre plusieurs êtres, elle marche sur un terrain où elle peut rencontrer la musique. […] La musique, en outre, complète et renforce l’expression dont la poésie a revêtu les sentiments ; elle donne aux paroles et aux cris partis du cœur une puissance de pénétration plus grande ; elle leur donne en même temps une signification plus large, plus générale, en les traduisant dans une langue universelle. […] Et à supposer même que l’architecture sacrée ait été frappée au cœur par une découverte qui contenait en germe l’émancipation des intelligences, ce n’est pas une raison suffisante pour conclure à une hostilité fondamentale entre l’art d’écrire et l’art de bâtir. […] Un peu plus tard, quand le goût de la campagne mêlé à une sensiblerie larmoyante s’est réveillé dans le cœur des citadins blasés, Greuze représente l’Accordée de village et d’autres scènes villageoises bien propres à toucher les âmes sensibles. […] Sur l’eau, à l’ombre, un jardin formé par une haie de roseaux à la Fragonard, levant leurs lances, d’où retombent si élégamment des tiges brisées, et tout au bord les larges feuilles des nénuphars, offrant et présentant, ainsi que des tasses sur des soucoupes, leurs fleurs étincelantes de blanc frais à cœur jaune, reflétées dans la rivière lucide.

1772. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Quant à l’Inde, abîmée dans la pensée des misères et de la fragilité de cette vie, toute pénétrée de panthéisme et de fatalisme, pouvait-elle ouvrir son cœur à l’espérance du progrès social ? […] Et pourtant je ne sais quel accent plus grave, plus sincère, plus ému, nous avertit chez ces poètes, les deux derniers surtout, que l’idée de progrès est plus près de leur cœur : celle de décadence n’est guère pour eux qu’un thème obligé, un lieu-commun poétique. […] Le cœur sera rempli de cet amour parfait qui exclut l’égoïsme et la crainte ; la volonté, affranchie du péché, n’aura plus besoin d’une loi qui la gouverne, mais sera à elle-même sa propre loi. […] Dans un animal, les différens systèmes et organes se développent harmoniquement, et de cette harmonie dépend la vie de l’individu ; essayez de faire vivre un vertébré avec un cœur rudimentaire et un cerveau adulte ! […] On ne peut assurer qu’il ait disséqué lui-même : le doute est tout au moins légitime en présence de l’étrange assertion que le cœur d’aucun animal n’a plus de trois cavités.

1773. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Il est un sujet auquel il revient souvent, soit à propos de Besenval, soit à propos de La Harpe, toutes les fois qu’il en trouve l’occasion, c’est la reine Marie-Antoinette ; et chaque fois, inspiré par son cœur, par une imagination fidèle et émue, il nous la montre sous un vrai jour, avec ses ingénuités, ses étourderies innocentes, et dans tout l’éclat de sa figure « sur laquelle on voyait se développer, en rougissant, ses jolis regrets, ses excuses, et souvent ses bienfaits ». […] accents échappés du cœur ! […] Le prince de Ligne, malgré sa douceur de mœurs habituelle, ne pouvait s’empêcher d’avoir quelque accès de misanthropie ; il en voulait aux engouements et à toutes ces contrefaçons de talent ou d’esprit qui usurpent la réputation des originaux et des véritables : « Il se fait, disait-il, dans la société un brigandage de succès, qui dégoûte d’en avoir. » Mais il était plus dans sa nuance de philosophie et dans les tons qui nous plaisent, lorsqu’il écrivait cette pensée qui résume sa dernière vue du bonheur : Le soir est la vieillesse du jour, l’hiver la vieillesse de l’année, l’insensibilité la vieillesse du cœur, la raison la vieillesse de l’esprit, la maladie celle du corps, et l’âge enfin la vieillesse de la vie.

1774. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

N’est-ce pas lui qui dans son poème de Psyché, dans cet hymne à la Volupté, c’est-à-dire à la Plaisance, comme dirait Froissart, nous a confessé ses goûts divers : J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout : il n’est rien         Qui ne me soit souverain bien, Jusqu’aux sombres plaisirs d’un cœur mélancolique. […] Froissart aimait fort le printemps : son cœur volait partout où il y avait roses et violettes : mais l’hiver, il savait aussi s’accommoder de la saison, et, se tenant coi au logis, il lisait espécialement traités et romans d’amour. […] À toutes ses questions le comte de Foix répond volontiers, et il promet à l’historien pour son ouvrage un crédit dans l’avenir et une fortune que nulle autre histoire ne lui disputera : « Et la raison en est, disait-il, beau Maître, que depuis cinquante ans en çà sont advenus plus de faits d’armes et de merveilles au monde qu’il n’en étoit de trois cents ans auparavant. » Encouragé par un tel suffrage, Froissart s’applique de plus en plus à mettre son langage au niveau des actions qu’il a à raconter ; car il n’a rien tant à cœur que d’étendre et rehausser sa matière, dit-il, et d’exemplier (enseigner par des exemples) les bons qui se désirent avancer par armes.

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