Le petit abbé au corps infirme s’était attaché de bonne heure à l’ingénieux aveugle, et sans doute par une secrète sympathie, le voyant également et diversement affligé.
On en est venu, tous les morceaux principaux de l’ancienne littérature ayant déjà trouvé maître, à s’attacher aux moindres miettes, aux moindres noms.
Rien de plus juste : ce malheureux goût de style et d’art est comme une gale qui s’attache à vous et gâte toute votre vie.
Lacretelle, qui fut attaché au duc de Liancourt, comme secrétaire intime pendant les premières années de la Révolution, a raconté, dans un intéressant chapitre de ses Dix années d’épreuves, comment on vivait à Liancourt, en cette sorte de paradis terrestre, et quelles occupations rurales, bienfaisantes ou littéraires y variaient les heures : « Après de laborieuses recherches, écrit M.
Comme il se trouvait dans cette attente chez le comte Leloureux, commissaire royaliste pour ces parages, il aperçut un livre qu’il commença à feuilleter négligemment, puis il s’y attacha.
Aujourd’hui que le Globe est placé plus qu’il ne l’a jamais été depuis la révolution de Juillet sur un terrain solide et nettement dessiné ; aujourd’hui que sa nouvelle position en politique, en économie, en philosophie, en art et en religion, devient de plus en plus appréciable et notoire ; aujourd’hui enfin, pour tout dire, que le Globe est le journal reconnu et avoué de la doctrine saint-simonienne ; nous, qui ne l’avons abandonné dans aucune de ses phases, nous qui avons assisté et contribué à sa naissance il y a sept ans, coopéré à ses divers travaux depuis lors, qui avons provoqué et produit plus particulièrement ses transformations récentes ; nous qui avons suivi toujours, et, dans quelques-unes des dernières circonstances, dirigé sa marche ; qui, sciemment et dans la plénitude de notre loyauté, l’avons poussé et mis là où il est présentement, nous croyons bon, utile, honorable de nous expliquer une première et dernière fois par devant le public, sur les variations successives du journal auquel notre nom est demeuré attaché ; de rendre un compte sincère des idées et des sentiments qui nous ont amené où nous sommes ; et de montrer la raison secrète, la logique véritable de ce qui a pu sembler pur hasard et inconsistance dans les destinées d’une feuille que le pays a toujours trouvée dans des voies d’honneur et de conviction.
Ses grandes qualités ressortent surtout dans ces admirables pièces, où, sans thèse, il ne s’est attaché qu’à exprimer les mœurs qu’il voyait, en leur ridicule ou navrante corruption : dans le Gendre de M.
Enfin, ménageons-nous une foi, soit dans une confession religieuse, soit dans une doctrine scientifique, ou dans un credo philosophique ; l’essentiel est de mettre un fil qui ne casse pas entre nos jours mal attachés une bonne manie suffit au besoin ; des individus trouvent une raison de vivre dans une collection de tabatières à parachever… Jérôme Coignard est un sage hardi et prudent.
Si jamais le monde resté chrétien, mais arrivé à une notion meilleure de ce qui constitue le respect des origines, veut remplacer par d’authentiques lieux saints les sanctuaires apocryphes et mesquins où s’attachait la piété des âges grossiers, c’est sur cette hauteur de Nazareth qu’il bâtira son temple.
Aussi s’attacha-t-il pour jamais Corneille.
Un auteur s’est attaché à ce que son orthographe rendit scrupuleusement toutes les inflexions de la voix : par exemple, il écrit ele au lieu d’elle.
Il y en a deux autres, dans le cours de cet Apologue, que j’ai vu citer et appliquer à un très-méchant homme, qui était destiné à avoir de grands moyens de servir et de nuire, et qui avait au moins le mérite d’être attaché à ses amis.
Le pauvre philosophe a arrêté la prussienne vingt fois sur le seuil du fort-l’évêque, le pauvre philosophe a calmé la furie des créanciers de la prussienne attachés aux roues de sa chaise de poste.
Chacun avoit contracté les manieres de la scéne à laquelle il s’étoit particulierement attaché.
L’esclavage attachait à la patrie, en ce que hors de la patrie, jadis, on ne trouvait que la condition d’esclave.
II Le nom attaché à cette édition des Philippiques fait écho à une gloire si militaire et si chrétienne qu’il est impossible de ne pas le remarquer, et qu’on se demande si ce de Lescure est un descendant du pieux héros de la Vendée.
On n’attacha pas sa tête fascinatrice sur le bouclier de Minerve.
Écrivain qui n’est pas toujours correct, je l’en avertis, mais qui est brusque et familier dans le tour et dans l’expression, ce dont je le loue, qui a des besoins de force, mais qui n’a pas la force venue, la force qu’il aura plus tard, son mérite n’est pas actuellement dans son style, mais dans la fermeté avec laquelle il attache son jeune regard auquel les cils, je crois, poussent encore, sur ce flamboiement de l’enfer et sur cette lumière du paradis qui s’appellent également le Dante.
— et qui y attache le souvenir !
III Les Idylles héroïques de M. de Laprade se divisent donc en trois poèmes d’une certaine haleine, comprenant des récits et des dialogues grossièrement attachés les uns aux autres, ainsi que nous venons de l’expliquer.
Bourgeois, le maire de Poitiers, — ni les deux autres espions, Degranges et Méhu, — ni les personnages historiques, qu’il fallait d’autant plus intensément peindre qu’on ne les nommait pas et que leur visage devait crever le masque d’incognito que l’auteur leur attache, — ni le jeune frère de Rochereuil, — ni sa mère, — ni la femme aimée de Rochereuil, profonde comme une grisette, fusain à peine indiqué de fille facile, — rien de tout ce monde ne sort, ne se détache, mais tout reste blafard, exsangue, indécis et inanimé, sous la plume la plus mâle, la plus appuyée, la plus énergique et la plus amoureuse d’énergie.
On ne doit point attacher du plomb à de la gaze, disait Rivarol.
Dans les temps barbares, on doit trouver une jurisprudence rigoureusement attachée aux paroles ; c’est proprement le droit des gens, fas gentium.
Au bout d’un long temps, ceux qui étaient restés dans les plaines, sentirent les maux attachés à la communauté des biens et des femmes, et vinrent se réfugier dans les asiles ouverts par les pères de famille.
Elle profita trop de sa victoire, ou du moins elle parut attacher trop de prix à prouver qu’elle l’avait obtenue. […] Sigismond, à qui il promettait la restitution du duché de Smolensk, ne se proclamait pas encore son allié, mais permettait aux grands seigneurs de sa cour et aux officiers de son armée de s’attacher à cette étrange fortune. […] Il paraît qu’à cette époque de barbarie les gens qui s’attachaient à la fortune d’un ambitieux avaient de grands besoins d’argent, et s’en faisaient donner beaucoup quand leur chef avait touché le but. […] Elle s’attache aux pas du proscrit volontaire, certaine de trouver la mort dans ce lointain exil. […] Tout à coup, voilà que s’élevait un chant ou plutôt une note douce, régulière, plaintive, mystérieuse, et, malgré vous, votre rêverie s’attachait à ce son monotone qui vous berçait de sa mélancolique uniformité.
Telle est la véritable éloquence, & non cette affeterie qui ne s’attache qu’à bien arranger des mots, & qu’à leur donner un brillant coloris. […] Son mécontentement duroit toujours, quand je m’attachai à le convaincre par des exemples. […] Leur état ne les affranchit ni des passions, ni des petites préventions attachées à l’humanité. […] Comment, plus de croix de Saint-Louis à la boutonniere, mais une simple boucle qui attache le ruban. […] Les assemblées provinciales feront sûrement tout le bien qu’elles pourront, mais sans être impeccables ; elles auront les défauts attachés à la nature humaine…..
Enfin l’Esprit pur, malgré l’intérêt qui s’y attache, ne peut mériter cette qualification : car il suffit d’une dissonance pour que le chef-d’œuvre poétique n’existe pas, la poésie résidant, selon nous, dans l’harmonie. […] C’est à mon sentiment la vraie lacune de l’intelligence de Sainte-Beuve que de n’avoir pas attaché son amour à quelques-unes de ces Idées impérissables dont la contemplation repose et rassérène. […] Déjà Victor Hugo, quoique attaché moins strictement à la tradition antique, était un vrai Latin, fils de Virgile et de Juvénal. […] Il aimait la France comme Thraséas aimait Rome, avec trop d’attache au passé. […] C’est là qu’il avait attaché son âme et ses désirs.
D’Aubigné, blessé de plusieurs coups d’épée, croyant mourir, se fit attacher sur son cheval afin de revoir encore une fois sa maîtresse, fit ainsi plusieurs lieues, perdant son sang, et arriva évanoui. […] Là est la « fleur du coucou, qui pousse avant la venue de l’hirondelle, la jacinthe des prés azurée comme des veines de femmes, la fleur du souci qui se couche avec le soleil et se lève avec lui, pleurante304. » « De loin, sur sa porte qui luit, la charmante aube dore toutes les cimes où la nuit vient d’attacher ses perles, et les troupes d’oiseaux, dans la joie du matin, font si bien vibrer leurs voix gazouillantes, que les collines et les vallées répondent et que l’air qui bruit et résonne ne semble plus composé que de sons. […] Au-dessous du genou son vêtement pendait un peu, — et ses jambes droites étaient magnifiquement serrées — en des brodequins dorés de cuir précieux, — tout bardés de lames d’or, où étaient gravées — des figures bizarres et splendidement émaillées. — Par-devant, ils étaient attachés sous son genou — avec un riche joyau où s’entrelaçaient — les bouts de tous les nœuds, de sorte que nul ne pouvait voir — comment dans leurs replis serrés ils se confondaient. […] Et dans sa main elle avait un épieu acéré, — et sur son dos un arc et un carquois brillant, — rempli de flèches aux têtes d’acier, dont elle abattait — les bêtes sauvages dans ses jeux victorieux, — attaché par un baudrier d’or, qui sur le devant — traversait sa poitrine de neige, et séparait ses seins délicats ; comme les jeunes fruits en mai, — ils commençaient à se gonfler un peu, et nouveaux encore, — à travers son vêtement léger, ils ne faisaient qu’indiquer leur place. […] Les yeux restent attachés sur la nature, non plus pour l’admirer, mais pour la comprendre.
C’est à la couleur qu’ils s’attachent ; plutôt que d’analyser des impressions, ils les extériorisent en couleurs. […] Très attaché à la forme classique, il ne donne jamais l’impression de la monotonie tant son cœur déborde de candide tendresse. […] L’essentiel n’est pas de s’attacher à la vérité qui est peut-être la plus vraie au point de vue universel, mais à celle qui est certainement la plus vraie au point de vue humain. […] Son nom demeurera attaché à la renaissance glorieuse de la Belgique. […] Louis Chatelain, ancien membre de l’École française de Rome, attaché à la Bibliothèque nationale, qui a bien voulu se charger de certaines recherches.
Je ne prétens donc pas anéantir ces regles ; je veux dire seulement qu’il ne faudroit pas s’y attacher avec assez de superstition, pour ne les pas sacrifier dans le besoin à des beautés plus essentielles. […] Cette expression singuliere renfermoit une pensée fort raisonnable ; elle entendoit par ce mot de héros des personages qui attiroient son admiration et sa pitié ; et ne sachant pour qui prendre parti, l’émotion qu’elle recevoit de chacun d’eux n’étoit ni assez distincte, ni assez suivie, pour l’attacher autant qu’elle l’eût voulu. […] Le moyen de s’attacher à des portraits chimériques qui ne ressembleroient à rien de ce qu’on connoît ! […] Dans le premier il suffit que les choses s’amenent naturellement, et que la vraisemblance ne soit pas blessée : dans le second il faut ménager aux choses une suite qui favorise la passion ; et compter pour rien que l’esprit soit content, si le coeur n’a de quoi s’attacher toûjours davantage. […] Autrement ce seroit jetter le langage dans une étrange confusion ; et dès qu’il y a des idées distinctes et constantes attachées aux termes, disputer des termes, c’est disputer des idées mêmes.
La phrase de M. de Fiennes est un massif dont les fleurs touchent aux cieux de l’imagination, tandis que les racines s’attachent solidement au sol de la langue. […] Ce critique érudit et consciencieux, qui s’attache à un sujet comme le limaçon à une muraille, vient de commettre la phrase suivante, dans le Moniteur du 31 juillet. […] Figaro dénonce hautement un méfait de presse ; il attache le grelot au cou de M. […] M. de Pontmartin reconnaît lui-même que « madame Sand ne voulait ni ne pouvait satisfaire le genre de curiosité et d’intérêt qui s’attachait à ses Mémoires… sans avoir l’air de demander au scandale un succès inutile à son talent et funeste à sa gloire ». […] Les ligueurs mettaient une croix blanche à leur feutre pour se reconnaître dans cette obscurité du néologisme, l’auteur de l’Épître attache toute la mythologie païenne à son chapeau.
À cet oncle Parain, ou « père Parain », provincial gaillard, gourmand, Gustave restera tendrement attaché. […] Il faut attacher de l’importance à ces lectures du père Mignot. […] … Elle me tient attaché par une chaîne que l’on n’aperçoit pas. […] Essayant de ressusciter une grande cité antique, Flaubert s’est attaché aux solides valeurs civiques. […] Comme en contant la légende de saint Julien, il s’attachera à la suite sans apprêt et sans hors-d’œuvre d’une belle narration.
Alors le mari et la femme se couchent, l’on apporte une grande nappe qui couvre tout le lit, et chacun se l’attache au col. […] Les dames ont d’énormes chapelets attachés à leur ceinture et « disent le chapelet « sans fin, dans les rues, en jouant à l’hombre, en parlant, et même en faisant l’amour, des mensonges et des médisances. » C’est la dévotion mécanique et corporelle qui les attache ; tout ce qui est pensée est banni de cette religion. […] Or on compte en France quatre millions de ces propriétaires, quatre millions de familles attachées au sol ; environ vingt millions d’habitants employés à l’agriculture. […] Désormais, quiconque voudra le connaître devra recourir à M. de Loménie ; aux célèbres Mémoires, au Mariage de Figaro, son livre reste attaché comme un commentaire indispensable. […] Étranger, protestant, sans parti, sans attache et sans peur, il peut saisir la vérité, toute la vérité, et aucun document ne lui manque.
Elle est comme cette petite lunette des astronomes, qui est attachée au gros télescope, et qu’on appelle le chercheur. […] La chose ayant fait du bruit, Giabal attachait sa jument la nuit par le pied avec un anneau de fer dont la chaîne passait dans sa tente et était arrêtée par un piquet fiché en terre sous le feutre qui servait de lit à lui et à sa femme. […] Attacher aux images plus de prix qu’aux pensées, c’est faire comme les enfants, qui dans un livre ne cherchent que les enluminures. […] L’importance qu’on attache aux mots est en raison inverse de celle qu’on met aux choses, et du nombre de rapports vrais que l’esprit saisit. […] Le petit Louis s’attacha avec tendresse à cet aïeul, qui était aussi son parrain.
En revanche, quand nous disons une sottise, notre nom y reste attaché pour l’éternité. […] La situation est théâtrale ; elle attache, malgré la réflexion. […] Je ne m’attache pour le moment qu’à un seul caractère de cette manière d’écrire, à ce que j’appellerai le style exclamatif et interrompu. […] pourrait répondre des Arcis, ce n’est pas tant votre corruption, posée ou attachée, que je vous reproche ; c’est votre scélératesse. — Elle dit (et ceci est de M. […] C’est par ce moyen-là que j’attache la mienne.
Un attaché d’ambassade chinois publié, sous son nom, des livres spirituels écrits en français. […] Plus tard il se découvre que les livres ont été écrits par son secrétaire français et que l’attaché d’ambassade chinois a mis dedans les banques. […] Ces échantillons font comprendre quel sens on attache au mot dans son pays d’origine. […] Jules Huret, a fait une enquête sur le nouveau mouvement littéraire en France, et obtenu de ses principaux représentants des renseignements qui nous font connaître suffisamment le sens qu’ils attachent ou prétendent attacher aux expressions de leur programme112. […] Un malade de Legrain « s’attachait à connaître le bien du mal par la distinction des couleurs, en remontant du blanc au noir.
Ils s’y attachent comme nos vieux érudits aux vers latins ; ils se francisent comme ceux-ci se latinisaient, de force, et avec une sorte de crainte, sachant bien qu’ils ne sont que des écoliers et des provinciaux. […] Ce sont bientôt des voyages impossibles, des défis extravagants qu’ils veulent voir, un tapage de combats, un entassement de magnificences, un imbroglio de hasards ; de l’histoire intérieure, nul souci : ils ne s’intéressent pas aux événements du cœur, c’est le dehors qui les attache ; ils demeurent comme des enfants les yeux fixés sur un défilé d’images coloriées et grossies et, faute de pensée, ne sentent pas qu’ils n’ont rien appris. […] La race subjuguée n’est pas une nation démembrée, disloquée, déracinée, inerte comme les populations du continent qui, au sortir de la longue exploitation romaine, ont été livrées à l’invasion désordonnée des barbares ; elle fait massé, elle est restée attachée à son sol, elle est en pleine séve ; ses parties n’ont point été transposées, elle a été simplement décapitée pour recevoir, à son sommet, un faisceau de branches étrangères. […] C’est sur ce fond que les yeux s’attachent ; ils percent la décoration mondaine et négligent la jouissance sensuelle, pour aller jusque-là. […] Selon Ailred (Temps de Henri II), « un roi, beaucoup d’évêques et d’abbés, beaucoup de grands comtes et de nobles chevaliers, descendus à la fois du sang anglais et du sang normand, étaient un soutien pour l’un et un honneur pour l’autre. » — « À présent, dit un autre auteur du même temps, comme les Anglais et les Normands habitent ensemble et se sont mariés constamment les uns avec les autres, les deux nations sont si complétement mêlées l’une à l’autre, que, du moins pour ce qui regarde les hommes libres, on peut à peine distinguer qui est de race normande et qui est de race anglaise… Les vilains attachés au sol, dit-il encore, sont seuls de pur sang saxon. » 136.
Rien ne trompe, d’abord, comme de généraliser trop vite ; ensuite, comme de vous attacher à ce que vous rencontrez, dans un peuple étranger, de grossier et de mauvais ton à vos yeux. […] Il lui faut toujours juger à la hâte et s’attacher au plus saillant des objets. […] Cela veut dire que Proudhon n’attache d’importance qu’aux faits, idées et œuvres qui ont une signification sociologique ou peuvent en avoir une. […] Et l’on voit bien que c’est à la propriété en tant seulement qu’elle est une extension de la personnalité, c’est-à-dire à la propriété restreinte, que Proudhon reste attaché. […] Ils sont serfs de la grande industrie et attachés à leur rouage comme le serf d’autrefois à sa glèbe.
Il ne doit pas moins compter sur moi comme sur une personne qui lui est entièrement attachée. […] Chuquet, il résulte que Napoléon Bonaparte fut incroyablement attaché à son île natale. […] Le général Dugommier, qui avait de la prédilection pour les travailleurs, s’attacha au capitaine Bonaparte. […] Je n’attache pas grande importance à toutes ces prédictions, mais comme je serais heureuse de les voir se réaliser ! […] Il fut attaché au cabinet du préfet de la Charente.
En vain, ils s’attachent au sol et deviennent cultivateurs en troupes distinctes et en des endroits distincts, enfermés25 dans leur marche avec leur parenté et leurs compagnons, liés entre eux, séparés d’autrui, bornés par des limites sacrées, par des chênes séculaires où ils ont gravé des figures d’oiseaux et de bêtes, par des perches plantées au milieu des marais et dont le violateur est puni de supplices atroces. […] Les femmes des chefs vinrent près d’elle, et chacune pour la consoler lui conta ses propres peines, toutes les calamités des grandes dévastations et de l’antique vie barbare. « Alors parla Gjaflogd, — sœur de Gjuki : — « Je sais que sur la terre — je suis entre toutes la plus dénuée de joie. — De cinq maris — j’ai souffert la perte, — et aussi de deux filles, — de trois sœurs, — de huit frères ; — pourtant me voilà, et je survis seule. » — Alors parla Herborgd, — reine de la terre des Huns : — « Moi j’ai à raconter — un deuil plus cruel. — Mes sept fils, — dans la région de l’Est, — et mon mari le huitième — sont morts dans la bataille. — Mon père et ma mère, — mes quatre frères, — le vent a joué avec eux — dans la mer. — Le flot a battu — le plancher de leur vaisseau. — Moi-même j’étais forcée de recueillir leurs corps, — moi-même j’étais forcée de veiller à leur sépulture, — moi-même j’étais forcée — de faire leurs funérailles. — Tout cela, je l’ai souffert — en une année, — et pendant ce temps, — nul d’entre les hommes — ne m’a apporté de consolation. — Cependant j’étais enchaînée — et captive de guerre, — quand six mois de cette année se furent écoulés. — J’étais forcée de parer — la femme d’un chef de guerre — et de lui attacher sa chaussure — chaque matin. […] Comme l’homme et à côté de l’homme, c’est le cœur qui l’attache. […] — une seconde fois, — le chien païen, — jusqu’à ce que sa tête — eût roulé sur le sol. — L’ignoble carcasse gisait sans vie ; — son âme alla tomber sous l’abîme, — et là fut plongée au fond, — attachée avec du soufre, — blessée éternellement par les vers. — Enchaîné dans les tourments, — durement emprisonné, il brûle dans l’enfer. — Après sa vie, — englouti dans les ténèbres, — il ne peut plus espérer — qu’il s’échappera de cette maison des vers. — Mais il restera là, — toujours et toujours, — sans fin, dorénavant — dans cette caverne — vide des joies de l’espoir. » Quelqu’un a-t-il entendu un plus âpre accent de haine satisfaite ?
Il a rendu la provocation animale de son visage, sous ce front mangé par d’écrasants bandeaux, la lascivité de la taille sans corset, le roulis des hanches dans la marche, le retroussage ballonnant de la jupe, la tombée des mains dans les poches du petit tablier, l’attache dénouée du chapeau au chignon, l’excitation de son dos et de ses bras nus dans l’avachissement de l’étoffe qui l’habille — et cela dans les eaux verdâtres d’une aquarelle de Morgue. […] Il fait attacher à tous ses pantalons, des poches de toile goudronnée, qu’il remplit d’eau, et aussitôt qu’il vous a donné la main, il la plonge dans une de ses poches, et noie le microbe, que vous pouvez lui avoir apporté. […] … qui a été tout à fait émotionnante pour moi… Vous savez, ou vous ne savez pas, qu’il y avait une légende, en Italie, sur le bateau de Tibère, attaché à la rive, le bateau de fleurs, où il prenait le frais… oui, une légende, qui le disait au fond du lac de Nemi… Les archéologues s’étaient moqués de la légende… En dépit d’eux, il y avait eu cependant quelques tentatives pour vérifier la légende, mais sans succès. […] L’effet de cet homme au scaphandre, avec cet appareil sur la figure, ressemblant à un masque antique : ç’a été comme une apparition dans une vision, dans le rêve d’un buveur d’opium… et cet homme vous parlant la tête au-dessus de l’eau, de ce bateau au fond de l’eau, grand comme un navire de ligne, avec un revêtement entier d’émail à l’extérieur, et à l’intérieur de plaques de marbre vert, de marbre rouge… J’ai vu, une fois, le plongeur rapporter une tête de lion avec un anneau dans la gueule — l’attache des barques qui s’accotaient au navire… mais la merveille, jusqu’à ce jour retrouvée, est une tête de Méduse. » Jeudi 14 novembre Ce soir, chez Daudet, Larroumet cause curieusement du Maroc, qui est comme le dernier asile du vieil islamisme, et où les supplices auraient une qualité de férocité, dégotant ceux de la Chine.
A quelle découverte, à quel progrès de la mécanique, ou de l’histoire naturelle, ont-ils attaché leur nom ? […] Mais leurs recherches et leurs découvertes, — dont je ne méconnais pas au surplus l’intérêt — n’ont abouti finalement qu’à fortifier en nous notre attache à la vie, ce qui semble, en vérité, le comble de la déraison chez un être qui doit mourir. […] Mais déjà, sans doute, quand il écrivait cette dernière phrase, une idée encore plus hardie s’élaborait dans l’esprit de Léon XIII, et déjà son active imagination voyait s’ouvrir les perspectives de l’Encyclique du 20 juin 1894 sur l’Unité catholique : Pendant que notre esprit s’attache à ces pensées, — de réconciliation des Églises orientales avec l’Église latine, — et que notre cœur en appelle de tous ses vœux la réalisation, nous voyons là-bas, dans le lointain de l’avenir, se dérouler un nouvel ordre de choses, et nous ne connaissons rien de plus doux que la contemplation des immenses bienfaits qui en seraient le résultat naturel. […] Et cela veut dire enfin qu’indépendamment des obligations de ne pas faire, il y en a pour nous d’agir, dont la première est de travailler à détruire en nous la racine de l’égoïsme, qui est notre attache animale à la vie… Mais je ne traite pas ici la « question sociale », et il me suffit d’avoir indiqué ce que l’on veut dire quand on la transforme en une question morale.
Les Βοurbons ont soulevé contre eux toutes les convictions et tous les intérêts attachés à la Révolution, L’armée me désire.
Pour moi, je l’avoue, j’en veux moins aux grands esprits tels que le sien, même quand je ne les épouse pas ; je m’y attache, bon gré, mal gré, en les étudiant, en les suivant, ne fût-ce que dans leur correspondance ; et celle de Swift avec les illustres amis dont il vivait séparé n’est pas sans charme.
Quand on a abordé quelque écrivain, on s’est attaché parfois à le peindre plutôt qu’à critiquer ses ouvrages.
« Sortis des malheurs attachés à la caducité des rois par des événements que nous n’avons pas provoqués, on nous a offert les malheurs d’une minorité que l’instinct du peuple ne comprendrait pas ; et c’est sérieusement que des hommes d’honneur, de bon sens, qui se sont montrés capables de combinaisons politiques, trouvent des paroles qu’ils appellent des principes, et des phrases qui ressemblent à du sentiment, pour nous dire que ce terme moyen entre le passé et l’avenir pouvait suffire à toutes les exigences !
Une audience par année suffirait à consacrer et à maintenir le lien d’honneur qui flatterait et attacherait les amours-propres bien placés et toujours voisins du cœur.
On s’est trop accoutumé à penser que les hommes du peuple bornaient leur ambition à la possession des biens physiques ; on les a vus passionnément attachés à la révolution, parce qu’elle leur donnait le plaisir de connaître les affaires, d’influer sur elles, de s’occuper de leurs succès ; toutes ces passions des hommes oisifs ont été découvertes par ceux qui n’avaient connu que le besoin du travail et le prix de son salaire : mais lorsque l’établissement d’un gouvernement quelconque, fait rentrer nécessairement les trois quarts de la société dans les occupations qui chaque jour assurent la subsistance du lendemain, lorsque le bouleversement d’une révolution n’offrira plus à chaque homme la chance d’obtenir tous les biens que l’opinion et l’industrie ont entassé depuis des siècles dans un Empire de vingt-cinq millions d’hommes ; quel trésor pourra-t-on ouvrir à l’espérance, qui se proportionne, comme la foi religieuse, aux désirs de tous ceux qui veulent y puiser ?
Vous vous attacherez surtout à caractériser rigoureusement, étroitement, vos personnages.
Par un motif contraire, nous nous sommes attachés à réduire à leur juste valeur certains Ecrivains trop indiscrétement qualifiés de Grands Hommes dans les Dictionnaires historiques.
Justesse de raisonment, force de pensées, élégance de style, finesse d’expression, sagesse de morale, tout y plaît, tout y attache, & les vers en sont si bien frappés, qu’il est impossible d’en faire de meilleurs dans notre Langue.