Les premières œuvres de nos grands écrivains, quand ils les ont écrites en pleine jeunesse, sont rarement exemptes de rhétorique. […] Les femmes qui pensent ou qui font du style ressemblent fort aux écoliers : et de là vient que, dans notre littérature, celles qui n’ont pas cru faire œuvre d’écrivains, se sont mises au-dessus des autres.
En ces derniers temps, le même écrivain, dans sa comédie de Plaute, a imité quelques scènes de Plaute lui-même. […] De Pongerville On reconnaîtra que Lemercier possédait une partie des éminentes qualités du grand écrivain, mais qu’il lui manquait le sentiment exquis, le gout qui en dirige l’emploi ; il méconnut trop souvent la précision harmonieuse du langage, la beauté des formes qui donnent la vie et la durée aux créations idéales.
Pour ne parler que de la littérature, c’est un curieux spectacle bien digne de pitié ou de raillerie que celui des conclusions contradictoires où peuvent aboutir des écrivains de talent et de bonne foi traitant de la même époque. […] Il est le conseiller ordinaire et des écrivains et du public.
Rien de plus instructif que de suivre dans ses vicissitudes la réputation d’un grand écrivain. […] Il y a étudié les écrivains qui lui paraissent avoir fait passer le plus de leurs pensées et de leurs sentiments dans la jeunesse dont il faisait partie lui-même.
Il y aura toujours bien de la différence, entre un homme à qui l’Histoire de tous les Peuples & de tous les Siecles étoit si présente, & un Ecrivain qui a défiguré l’Histoire de tous les Peuples & de tous les Siecles. […] Ce même Ecrivain avoit dit auparavant, en parlant de l’Esprit des Loix : « Le genre humain avoit perdu ses titres ; Montesquieu les a retrouvés, & les lui a rendus ».
Il est déjà sûr qu’il n’y a point d’écrivain irréprochable pour l’expression dans quelque langue que ce puisse être. […] Tous ces éloges que les auteurs font des écrivains des siécles passés, sont ordinairement fort suspects. […] Tout les ennuie, tout les choque, et sans rien distinguer, ils regardent Homere, comme un écrivain misérable en tout sens. […] Je ne veux pas dire qu’il ne faille avoir égard au son dans l’assemblage des mots ; c’est ce qui met de la grace et de l’harmonie dans le discours, je prétends seulement qu’on peut avoir cet égard en françois comme en grec ; et qu’il y a des écrivains durs et des écrivains gracieux en chaque langue, par rapport à ceux qui la parlent. […] Nous ne manquons ni de termes hazardés, ni d’expressions audacieuses, et il n’y a encore que trop d’écrivains qui le font bien voir.
Des écrivains de talent se font ses biographes, ses scoliastes, — que dis-je ? […] Étrange inconséquence de nos écrivains ! […] tout se tient, tout est solidaire dans l’imagination d’un peuple comme dans celle de ses écrivains et de ses artistes. […] Ce cours, si familier qu’on le suppose, ne saurait exister sans un peu de critique, d’analyse, d’étude des ouvrages d’autrui, et c’est là ce qui manque le plus à l’illustre écrivain. […] Albert de Broglie : livre qui nous a donné, non pas la surprise, mais le plaisir de trouver le jeune et noble écrivain supérieur encore à notre attente et à lui-même.
Comparant donc Byron à Goethe, au milieu de tant d’autres écrivains de notre temps plus ou moins atteints de cet esprit général de doute et de désespoir, nous n’hésitions pas à donner à Byron la supériorité sur Goethe, comme poète caractéristique de l’époque ; car nous trouvions dans Byron, pour employer une expression même de ce poète, une plus grande vitalité du poison. […] Autour de ces grands hommes gravitent, comme les planètes autour des soleils, une foule d’écrivains remarquables mais d’un ordre inférieur. […] « Si, disions-nous, la poésie ne faisait pas entendre aujourd’hui ce concert de douleur qui annonce le besoin d’une régénération sociale ; si elle ne jetait pas ainsi, dans toutes les âmes capables de la sentir, le premier germe de cette régénération ; si elle ne versait pas dans ces âmes, avec la douleur de ce qui est, le désir de ce qui doit être, elle ne serait pas, ce qu’elle a toujours été, prophétique. » Poursuivant partout ce caractère de la poésie de notre temps, nous le montrions jusque chez les écrivains qui alors affectaient le calme d’artistes heureux, satisfaits du présent et des dons accordés par le ciel à leur génie, ou qui se rattachaient à un passé qui a été grand, mais qui ne peut plus être. […] C’est l’état présent de l’Amérique et de l’Écosse qui a inspiré ces deux écrivains. […] Il est vrai que Goethe a prolongé si tard sa vie, que nous le prenons volontiers pour un écrivain de notre génération ; on ne songe guère qu’il avait quarante ans à l’époque de l’Assemblée Constituante, et que son œuvre capitale était achevée dès lors depuis longtemps.
Il ne faut pas s’attendre à trouver de grandes et nombreuses découvertes suggérées par des écrivains. […] Au siècle dernier, dès que la préoccupation scientifique envahit les écrivains, leurs ouvrages prennent des titres significatifs. […] On dira que certains écrivains font exception. […] Mais ces écrivains-là, qui forment minorité, appartiennent à un autre courant d’idées ; ils sont disciples de Gassendi, le philosophe, qui, après Epicure et Lucrèce, se plongea dans la grande nature et réclama vigoureusement pour les sens méconnus. […] Les écrivains s’adressent aux sens et négligent volontiers la psychologie pour la physiologie.
Il n’y a pas de danger qu’on se méprenne sur ce mot Éloge : il ne saurait s’appliquer qu’au grand écrivain toujours debout et subsistant ; l’homme et le caractère sont dorénavant trop connus, trop percés et mis à jour pour que l’éloge puisse y prendre pied décidément, et quoique les appréciations de ce genre soient sujettes à de perpétuelles vicissitudes, quoiqu’il semble qu’en littérature et en morale les choses ne se passent point comme dans la science proprement dite et que ce soit toujours à recommencer, je pense toutefois qu’il y a, dans cet ordre d’observations aussi, de certaines conclusions acquises et démontrées sur lesquelles il n’y a pas lieu pour les bons esprits à revenir. […] Dans un ouvrage composé il y a quelques années, j’avais rassemblé les diverses remarques que j’avais été à même de faire sur le grand écrivain, sur son talent prodigieux et son caractère singulier : lorsque ce livre parut, il choqua quelques admirateurs de M. de Chateaubriand, comme si j’avais voulu nuire à cette admiration dans la partie où elle mérite de persister et de survivre. […] Aujourd’hui, une preuve positive et des plus curieuses de la manière dont les amis du grand écrivain le jugeaient in petto, nous est produite dans une lettre confidentielle de M.
On ne porterait de Molière qu’un jugement imparfait et hasardé si on l’isolait des vieux écrivains français auxquels il reprenait son bien sans façon, depuis Rabelais et Larivey jusqu’à Tabarin et Cyrano de Bergerac. […] L’imprimerie, en effet, fut employée dans l’origine à fixer et à répandre les textes des écrivains grecs et latins, bien plus qu’à exhumer les œuvres de nos vieux rimeurs. […] S’il parut se glisser ensuite entre les deux grands écrivains un refroidissement qui augmenta avec les années, la faute n’en fut pas à lui tout entière.
On en a déjà fait la remarque dans ce journal : ce qu’on ne dirait pas sans inconvenance à Paris au plus célèbre, au plus éloquent, au plus chéri de nos écrivains, on le dira fort civilement, d’un rivage à l’autre de la Manche, à un baronnet écossais. […] Pour nous, avouons-le, nous ne sommes pas fâché de la bévue, car si le fécond écrivain avait soupçonné que cette maudite Révolution continuait Toujours même après la Terreur, il aurait pu, par mégarde, laisser couler de sa plume une couple de volumes de plus, et en vérité le nombre en est déjà bien honnête. […] « Quelques écrivains du premier ordre, Montesquieu lui-même, se sont délassés de leurs profondes recherches sur l’origine des gouvernements, et de leurs abstractions philosophiques, par des contes impudiques, propres à enflammer les passions. » Serait-ce le piquant badinage des Lettres persanes !
Mais dans ce libre échange, d’où résulte la gloire des écrivains et des philosophes, les idées naissent, pour ainsi dire, de l’approbation même que les hommes sont disposés à leur accorder. […] Sans doute il faut de grands talents pour bien administrer ; mais c’est pour écarter le talent qu’on s’attachait à persuader que les pensées qui servent à former le philosophe profond, le grand écrivain, l’orateur éloquent, n’ont aucun rapport avec les principes qui doivent diriger les chefs des nations. […] L’on est un grand écrivain dans un gouvernement libre, non comme sous l’empire des monarques, pour animer une existence sans but, mais parce qu’il importe de donner à la vérité son expression persuasive, lorsqu’une résolution importante peut dépendre d’une vérité reconnue.
Une fois qu’on a dit : je suis joyeux, ou triste, ou irrité, j’aime ou je hais, il semble que vraiment on n’ait plus rien à dire, et de fait on voit souvent des écrivains, de fort grands, se tirer de là par la simple rhétorique, par les périphrases et les comparaisons, par le développement à la Sénèque, qui consiste à inventer cent formes de la même pensée. […] Voyez de quelle façon l’écrivain russe Tolstoï représente un homme dans un état de joie extrême : il fait sa première visite à sa fiancée : Il rôda dans les rues pour passer le temps qui lui restait à attendre, consultant sa montre à chaque instant, et regardant autour de lui. […] Tout cela veut dire : Levine était joyeux ; mais, à cette sèche indication, l’écrivain substitue une riche analyse, qui montre la révolution produite par la joie dans tout le domaine de l’intelligence et de la sensation.
Là encore vous trouverez sans doute beaucoup de fatras et un vide lamentable ; mais parfois, noyé dans cette insignifiance, un détail vous frappera, un détail caractéristique d’une époque et dont l’écrivain n’avait peut-être pas soupçonné la valeur future. […] Si le choix m’en avait été laissé, j’aurais choisi d’abord d’être un grand saint, puis une femme très belle, puis un grand conquérant ou un grand politique, enfin un écrivain ou un artiste de génie. […] L’écrivain raconte n’importe quoi et ramène de temps en temps un thème, un refrain.
Il revivait, non dans ses extravagances dont Boileau, Molière et La Bruyère avaient corrigé la France en l’en amusant, mais dans cette affectation de « ne rien dire de vulgaire », devise d’un écrivain espagnol, fort goûté au temps de la première floraison du précieux, et traduit encore à sa renaissance, Balthazar Gracian. […] Le précieux, tempéré par la crainte du ridicule, le précieux mitigé se personnifie, aux deux époques, en deux hommes d’esprit dupes et intéressés tout ensemble, complaisants de la mode sans se brouiller tout à fait avec le bon sens, et, par un mélange de petites qualités et de travers prudents, sachant se faire des amis utiles et n’avoir que de tièdes ennemis ; tous deux enfin morts comme écrivains, encore vivants comme types, le père Bouhours et l’abbé Trublet. […] En demandant aux écrivains du nouveau, on les invite à prendre le contre-pied des opinions reçues.
Le principe dont nous parlons a tellement été épuisé dans la société religieuse, que nous voyons les écrivains les plus distingués des communions protestantes le sacrifier volontiers à présent. […] Les recherches de cet illustre écrivain sur les Mystères du paganisme, n’étaient qu’une partie du grand ouvrage dont nous parlons. […] Sans doute cette grande maladie de l’esprit humain n’aurait pas été accompagnée de symptômes si affreux sans l’imprudence de quelques-uns de nos plus illustres écrivains du siècle dernier.
IV Il en est d’autres qui valent mieux et qui sont peut-être à sa portée… On dit qu’elle a un grand talent de musicienne, — un vrai talent d’artiste, — et comme écrivain, — écrivain en français, — cette Cosaque n’en manque pas non plus. […] On sent le jet de l’écrivain dans ce style haché et hachant, rapide (c’est sa qualité), mais tendu, forcé, violent, audacieux et de parti pris, abracadabrant !
Mais c’est surtout parce qu’un soldat qui descend de cheval pour se faire écrivain — ne fût-ce qu’un quart d’heure — a toujours à dire quelque chose sous l’impérieuse dictée de l’expérience et de la pratique de la vie. […] Ce ne fut pas, du reste, dans son premier ouvrage que Daumas montra, dans toute leur plénitude, les vives qualités d’écrivain qui allaient distinguer sa manière. […] C’était un document presque officiel, un livre pour les hommes du métier, et quoiqu’on y reconnût la souplesse nerveuse et la propriété d’expression qui indiquent que l’écrivain est tout près et qu’on sent battre son artère, cependant la méthode sévère, exacte et presque géométrique de l’homme spécial, dominait et contenait un style plein de feu, qui ne demandait qu’à jaillir et qu’à s’échapper.
La mort prématurée de Rigault lui profitera-t-elle, à cette traduction, quoique l’étude qui précède ne soit pas un ouvrage posthume de cet écrivain regretté ? […] Il n’aurait plus été l’homme de goût, l’homme de tradition, le professeur d’humanités et de belles-lettres, l’écrivain des Débats ! […] Malgré la forme de ses vers, il était tout autre chose qu’un poète : il était un habile versificateur, un écrivain plein de sécurité, un linguiste, un artiste en mots ; mais ces mots n’étaient pas même poétiques, car, pour que les mots soient poétiques, a dit un adorable connaisseur, il faut qu’ils soient chauds du souffle de l’âme ou humides de son haleine.
Il rame, depuis des années, sur les galères de la publicité, qui n’est pas pour lui comme pour nous, profanes écrivains, la publicité de l’amour-propre, mais celle de la charité, et certainement il n’a pas trouvé dans l’opinion des hommes une récompense en proportion de ses efforts et de ses travaux. […] Ce grand mystique, qui est un grand écrivain, ignoré et déplacé dans un temps où l’esprit humain brutalisé n’est plus fier que de son sens pratique et descend chaque jour plus bas dans sa poussière., reste donc dans le désert de l’inconnu, comme Saint Siméon Stylite sur sa colonne, mais avec cette différence que des populations tout entières allaient se grouper d’admiration et de respect aux pieds du Solitaire miraculeux, comme autour d’un Prophète, pour entendre tomber ses oracles, tandis que le Saint Siméon Stylite du xixe siècle reste sur la colonne de ses écrits, sans que la foule qui passe y prenne garde et s’aperçoive que cette colonne est rayonnante ! […] cela seul, cette visée, fût-elle chimérique, d’élever la Critique assez haut pour qu’elle cesse d’être une irritation et, comme dit encore le mystique écrivain dans sa langue mystique, pour que l’œuvre du Désir et de la Justice conduise à la Paix, cette visée inattendue établit d’emblée une différence des plus tranchées, — une différence absolue entre l’auteur des Plateaux de la balance et les autres critiques et moralistes connus.
Prenons les écrivains de cette époque. […] … Ainsi, excepté quelques aperçus tout-puissants d’un grand écrivain oublié, de ce Saint-Évremond tué et enterré par Montesquieu en vertu de la loi cruelle qui veut que le génie tue toujours celui qu’il a pillé, excepté la préface si hardie des Études historiques de Chateaubriand et quelques pages profondes, majestueuses et amères de Bonald dans ses Mélanges de littérature, on n’avait rien de jugé, de satisfaisant, rien de conclu sur Rome par la raison moderne, quand le livre de Champagny parut. […] Selon nous, l’Empire romain n’est point l’institution que la plupart des écrivains modernes, en cela faibles comme des anciens, ont traitée avec un dédain qui n’honorait pas leur génie.
Mignet il n’est question que de celui-là) ne s’explique par aucun des motifs simples et personnels à l’aide desquels des écrivains étroits et déroutés ont jusqu’à présent cherché vainement à l’expliquer. […] Comme les écrivains de certaine école, dont M. […] C’est peut-être la meilleure raison à donner de la médiocrité d’aperçu d’un ouvrage sur un sujet qui, plus que tout autre, aurait exigé de l’écrivain, assez hardi pour y toucher, cette sagacité supérieure, qui est le vrai génie de l’histoire.
Pelletan est, comme on sait, un des écrivains les plus démocratiques de ce temps. Il y a plus, il est peut-être, par le talent de l’expression, par l’élévation de son sentiment, par l’enthousiasme profond que lui inspire la cause de la démocratie, l’un des écrivains qui font le plus d’honneur à son parti. […] Quant au talent d’écrivain dont ce livre éclate, il est presque aussi grand que les erreurs dont il est plein.
C’est là l’originalité imméconnaissable de Brucker comme écrivain. Parmi ses supériorités, c’est là sa maîtresse supériorité, et elle était en lui si profondément organique, elle avait poussé si naturellement dans la pleine terre de son esprit, qu’il l’avait toujours même sans écrire, même quand il parlait ; car il était encore plus orateur qu’écrivain, il l’était infiniment plus ! […] Il y prend, une à une, toutes ces philosophies sociales dont les imaginations du temps étaient affolées, et entre toutes celles de Babeuf, de Saint-Simon, de Charles Fourrier, de Pierre Leroux, qui voulaient plus que les autres se donner les airs d’être quelque chose, et qui n’étaient, comme les autres, rien de plus que les conséquences de la philosophie du xviiie siècle, et il faut voir avec quelle rapidité d’analyse il les discute et les découd en quelques lignes, de ce style mathématique et brillant qui caractérise sa personnalité d’écrivain !
La Méditation — cette Muse réfléchie — ne l’a pas ingénieusement combiné, et ce n’est pas non plus une volonté laborieuse et tenace qui l’a arraché de l’esprit de l’écrivain comme on arrache l’enfant du sein de sa mère. […] Car après le jugement sur la philosophie de l’écrivain il y a le jugement sur son œuvre, et c’est une loi de l’esprit humain que les chefs-d’œuvre littéraires diminuent d’autant de beautés qu’il s’y trouve de vérités méconnues. […] … Pourquoi faut-il qu’un écrivain d’autant de cœur que l’auteur de la Famille ne soit pas de la vraie religion des grands artistes, de cette religion de Byron-le-mauvais, mais perfectionné par la vie, quand il voulut qu’Allegra fût catholique et quand il écrivit sur son tombeau : « C’est moi qui retournerai vers elle, mais elle ne reviendra jamais vers moi. » En poésie, en moralité sensible, en cœur humain, il n’y a plus rien à attendre en dehors du catholicisme, pas plus qu’en politique, en gouvernement, en science sociale.
Il peut avoir son originalité propre et ses mérites particuliers dans le détail, l’expression des passions et le tour d’observation de son œuvre ; il peut être comme observateur et comme écrivain très différent de la manière de Balzac ; mais, de conception, il est timbré de cet homme qui a mis son cachet — sa griffe de lion — sur tous les esprits de notre temps. […] C’est un homme du monde élégant, un écrivain de high life, comme Bulwer, blasé, bronzé et dédaigneux, quoique souriant. […] On a fait boire ce petit verre d’absinthe à tous les écrivains qui ont pris le vice à poignées, pour le montrer mieux, depuis le grand Molière, père de Tartufe, jusqu’au grand Balzac, père de madame Marneffe !
D’abord, ce n’est pas lui, pour avoir plus vite fait, qui a abrégé les offices du roman comme il sait l’écrire ; car c’est un de ces esprits difficiles et vaillants, dédaigneux de l’improvisation, qui veulent que toute œuvre ait ses escarpements et son labeur, et qui savent, par leur expérience, que l’homme est condamné à manger à la sueur de son front, comme le pain de la terre, le pain de sa pensée ; c’est une de ces organisations d’écrivain, aux mâles mécontentements d’elles-mêmes, toujours prêtes à la rature, à la correction, au changement incessant, mouvement perpétuel de l’esprit à la recherche de l’idéal, et que personne de cette époque, dit-on, n’eut au même degré que les deux plus grands, Chateaubriand et Balzac. […] Dans la première, qui est l’inférieure, Wey rappelle Charles Dickens, mais avec une distinction que ne connaît pas l’écrivain anglais, ce romancier des malheurs de l’enfance ; et cette partie du livre est racontée plus que soufferte. […] Il garde sa force, et cette force est celle d’un homme, d’un véritable homme dans l’écrivain.
M. de Boze, médailliste, antiquaire, et de plus, écrivain correct et facile, a composé trois volumes d’éloges prononcés dans l’Académie des Inscriptions, dont il était secrétaire : le mérite de ces éloges est d’être très simples et naturels ; peut-être aujourd’hui cette simplicité paraîtrait trop uniforme, et ce naturel ne serait point assez piquant. […] Maintenant, si vous considérez ces éloges du côté du mérite de l’écrivain, ce mérite est connu. […] Un écrivain ne peut manquer de plaire quand il est lui, c’est-à-dire, quand son esprit est assorti à son caractère ; mérite plus rare qu’on ne pense.
Ce double geste se retrouve chez tous les écrivains religieux. […] À ces écrivains qui la vengent, l’humanité est reconnaissante. […] N’est-ce point la marque d’un écrivain ? […] On savait gré à l’écrivain de varier ainsi sa manière. […] C’est ainsi que tout écrivain est aux yeux de M.
Même lorsqu’il s’agit d’un écrivain contemporain, voyez plutôt ce que M. […] L’originalité d’un écrivain — de M. […] Paul Desjardins, ne sont pas seulement des écrivains de talent. […] Mais, plus souvent encore, c’est par leur individualité que les artistes ou les écrivains s’inscrivent dans l’histoire de la littérature ou de l’art. […] dont on s’étonne qu’il soit un « maître » pour des écrivains qui, sans jamais l’imiter, l’ont depuis longtemps dépassé !
Un écrivain catholique de l’esprit le plus éclatant, M. […] Un écrivain qui ne dit rien à nos âmes est le plus vil des esclaves et le plus révoltant des histrions. […] Jamais, peut-être, un écrivain n’avait mis une si forte moutarde au nez de la curiosité parisienne. […] Francis Poictevin, lévite pieux de ce culte, dédie son livre à l’écrivain « intime et rare ». […] Il y avait même ce qui est le signe de l’écrivain, je veux dire : l’Expression.
Tacite n’écrit pas comme Tite-Live ; cependant quel est l’homme d’un peu de génie qui ne préfère le penseur profond à l’écrivain élégant, le nerf de l’un à l’harmonie de l’autre ? […] pour rendre le littérateur meilleur écrivain, on a empêché l’homme de devenir meilleur. […] Et quand sera-t-il permis à l’écrivain de se passionner, si ce n’est en plaidant la cause de la vertu ? […] Mais comment un écrivain trouve-t-il un censeur assez intrépide pour s’associer à tant de passesse ? […] Il y a des préceptes pour plaire à l’organe, il n’y en a point pour le blesser avec succès ; et celui qui manquera de ce double tact, ne sera jamais un bon écrivain, et sera toujours un mauvais juge.
Levallois est un écrivain qui pense par lui-même et qui, par conséquent, ne craint pas de contredire à la rencontre quelques idées reçues ; et ici l’affinité de son sujet l’a conduit à des jugements plus vifs qu’on n’en a d’ordinaire sur ces querelles d’autrefois. […] — Depuis lors, soit que l’élément féminin ou femmelin (comme l’a nommé un censeur austère) ait augmenté et redoublé chez les auteurs, soit que les femmes, de plus en plus appelées à l’initiation littéraire, aient répondu de plus en plus vivement, chaque écrivain célèbre a eu son cortège nombreux de femmes ; et si l’on retranche même ce qui est de la mode, de l’engouement, ce qui ne signifie rien en soi, puisque telle femme qui se jetait à la tête de lord Byron, de Chateaubriand ou de Lamartine, à leur moment, se serait jetée en d’autres temps à la tête d’un autre, il reste bien des physionomies particulières, distinctes, bien des figures non méconnaissables, dont l’entourage et l’accompagnement aideraient à définir le génie propre de l’écrivain et du poète ; car on aime si bien un auteur et on ne le préfère si décidément à tous, que parce qu’on s’apparente par quelque côté avec lui. […] Quelle démonstration plus vivante que ce genre de dévouement, d’amitié sûre et de confiance absolue qu’un écrivain et un poète sait inspirer à des cœurs lointains, à des êtres qu’il n’a jamais même entrevus et qui lui demeurent attachés jusqu’à la mort ! […] Chaque noble écrivain ramasse sur sa route et emporte avec soi ses ennemis, ses envieux cachés, des êtres ignobles qui lui sont acharnés, qui s’attachent à lui et en vivent : il est juste que des êtres généreux l’en dédommagent ; il est juste qu’il ait aussi, par compensation, ses joies cachées, des suavités de bonheur qui n’arrivent qu’à lui. […] Je connais une femme, amie intime de M. de Maupertuis, qui me disait que le chagrin avait avancé ses jours. » Au lieu de la Cour et d’un roi « philosophe ou philosophant », ; prêt à accueillir indistinctement les écrivains les plus contraires, l’auteur du livre de Y Esprit ou l’auteur d’Èmile, combien elle aimerait mieux voir celui-ci chez le fermier proposé par Hume, dans la forêt voisine de Richemond, au bord de la Tamise, « dans un pays où la liberté de penser est autorisée et par les lois et par le génie de la nation !
Sans nul doute, les honorables Michelin, Ruel et Lyon Allemand de Londres s’imaginèrent que l’écrivain, qui venait de trépasser, était un de ces prolétaires de la plume, qui louent à la semaine et à l’année leurs cervelles aux Hachette de l’éditorat et aux Villemessant de la presse. […] Convaincue que Victor Hugo ne faisait pas de « l’art pour l’art », mais produisait des vers pour les vendre, la bourgeoisie aurait imposé silence aux plumitifs envieux qui, sous Louis-Philippe, reprochaient à l’écrivain, ses gratifications royales. […] Les mots dont Hugo enrichit son vocabulaire après 1848, lui portèrent tort dans l’esprit des Prudhommes : ils les ahurissaient au point de leur faire prendre des vessies pour des lanternes et l’écrivain pour un socialiste, pour un partageux. […] Mais la critique historique qui n’admire ni ne blâme, mais essaye de tout expliquer, adopte l’axiome populaire, il n’y a pas de fumée sans feu ; elle pense que l’écrivain acclamé par ses contemporains, n’a conquis leurs applaudissements que parce qu’il a su flatter leurs goûts et leurs passions, et exprimer leurs pensées et leurs sentiments dans la langue qu’ils pouvaient comprendre. Tout écrivain que consacre l’engouement du public, quels que soient ses mérites et démérites littéraires, acquiert par ce seul fait une haute valeur historique et devient ce que Emerson nommait un type représentatif d’une classe, d’une époque. — Il s’agit de rechercher comment Hugo parvint à conquérir l’admiration de la bourgeoisie.
Nisard, la différence qu’il y a entre les deux écrivains, l’un plus léger et jouant avec sa propre doctrine, l’autre affirmatif et méthodique jusque dans le doute, et de plus y mettant l’affiche. […] Un écrivain moderne, M. […] Honnête homme, écrivain probe, et par-dessus tout admirateur passionné de Montaigne, Charron est aussi loin d’une telle ambition qu’incapable d’un pareil procédé ; il ne vise qu’à mettre les pensées qu’il admire et qu’il accueille dans un plus beau jour et dans un ordre plus exact, pour les répandre et les faire réussir auprès d’un plus grand nombre d’esprits ; il les range mieux pour les faire pénétrer. […] Louvet ajoute que les huguenots se plaignirent au gouverneur : et sous ce nom de huguenots, l’écrivain ligueur comprend tous les royalistes qui blâmaient ces prédications incendiaires.
Le xvie siècle, qui a produit un si grand nombre de bons capitaines et d’écrivains d’épée, a eu comme un dernier rejeton dans le duc de Rohan, qui s’illustra sous ce double aspect durant le premier tiers du siècle suivant. […] Pour nous, qui nous contentons de sentir sa force, son mérite, mérite toujours contrarié et traversé de certaines ombres, il nous attire surtout à titre d’écrivain, et nous voudrions par ce côté nous en rendre compte à nous-même en présence de nos lecteurs, sans rien ajouter à l’idée, fort élevée d’ailleurs, qu’on se doit faire de lui, et sans rien exagérer. […] Il y a d’estimables écrivains réformés qui s’attachent depuis quelque temps à noircir, à obscurir du moins la gloire de Henri IV, et qui assombrissent sans raison le tableau de la prospérité publique dans les douze années qui suivirent la paix de Vervins, prospérité dont toutes les voix du temps rendent témoignage. […] Ceux qui parlent du duc de Rohan, tout net, comme d’un grand écrivain, ne l’ont pas relu récemment, et se l’imaginent de souvenir.
Thiers d’une manière un peu leste et comme de haut en bas ; elle montre l’illustre historien préoccupé avant tout de chercher « des croyants à la conversion de Napoléon aux idées libérales » ; elle le rappelle à l’ordre pour n’avoir pas eu présents certains passages du livre des Considérations : « Lorsqu’il s’agit, dit-elle, d’un écrivain de l’ordre de Mme de Staël, il ne peut être permis de lui prêter des opinions autres que celles qu’elle a elle-même exprimées. […] Grand esprit plutôt que grand écrivain, Mme de Staël vivra-t-elle ? […] À l’Académie, lorsqu’on produit, à l’occasion d’un mot, les exemples tirés des principaux écrivains témoins de la langue, il est rare que l’exemple emprunté à Mme de Staël ne soulève pas d’objections, et qu’une phrase d’elle passe couramment. […] Elle a besoin plus qu’un autre écrivain d’être lue avec des yeux amis, intelligents.
Térence a le talent voisin de l’âme ; il donne, plus qu’aucun écrivain, raison à ce mot de Vauvenargues, « qu’il faut avoir de l’âme pour avoir du goût. » Si Virgile, venu plus tôt, avait fait des comédies, il les aurait faites comme Térence. […] Qui dit attiques à proprement parler, entend des écrivains nus, sobres, chastes de diction (comme Lysias ou Xénophon), qui n’appuient pas, qui ne redoublent pas, qui ne scintillent pas. […] Quels sont les écrivains attiques en français dont nous puissions comparer sans trop de contresens la diction à celle de Térence ? […] Ce ne sont pas des jeux d’esprit que je me permets : chaque écrivain ou poète classique a sa qualité distinctive et singulière, sa vertu à lui, souveraine, et qui est faite pour guérir du défaut littéraire opposé.
Si un écrivain, dans un livre intitulé Manifestation de l’Esprit de Vérité, s’arme de l’Évangile et du nom de Jésus-Christ contre les riches et les puissants, l’abbé de La Mennais le renvoie à Diderot et à Babeuf, et termine ainsi : « Les passions les plus exaltées se joignant à tant de causes de désordre, personne ne peut dire quels destins Dieu réserve à la société. […] Voilà ce qui, avec une admirable force de logique, une grande chaleur d’imagination et une pratique continuelle et courageuse de liberté que s’arrogeait l’écrivain à titre de prêtre, voilà ce qui, pour toute mémoire qui n’est pas oblitérée, marque le rôle de M. de La Mennais jusqu’en juillet 1830. […] Ce sont les écrivains qui, sous la Restauration, formaient le monde philosophique, dit éclectique. […] Ce que je ne puis m’empêcher de relever, c’est ce qui tient à la logique même, à la série d’idées et de doctrines du grand écrivain.
Le bon public, qui ne crée pas, comme Jéhovah, l’homme à son image, mais qui le défigure à sa fantaisie, croit que j’ai passé trente années de ma vie à aligner des rimes et à contempler les étoiles : je n’y ai pas employé trente mois, et la poésie n’a été pour moi que ce qu’est la prière… » Nous concevons ce qu’a d’impatientant pour le poëte, et pour tout écrivain célèbre, l’idée absolue qu’on se forme de lui, et sur laquelle, bon gré, mal gré, on veut le modeler après coup. […] Le devoir d’un écrivain et de tout homme public est en raison composée de ce qu’il est et de ce qu’il a donné à croire par ses écrits et par ses paroles. […] On ne pourrait remplir son rôle utile en s’enfermant, non pas dans sa quiétude, mais dans son ministère de poëte et d’écrivain, en gardant, pour toute tribune, sa chaire de philosophie, d’histoire ou même d’éloquence ? […] La sagacité du critique se trouvait liée à leurs destinées de poëtes fidèles et d’écrivains révérés ; le meilleur de nos fonds était embarqué à bord de leurs renommées, et l’on se sent périr pour sa grande part dans leur naufrage.
A titre de romancier, d’écrivain original de nouvelles et de petits drames, M. […] Pourtant, je ne crains pas de le dire, chez aucun peut-être des écrivains de ce temps-ci, la faculté impersonnelle, dramatique, narrative, cette qualité que nous avons appris à goûter et à révérer dans Shakspeare, dans Walter Scott, comme dans ses représentants suprêmes, et de laquelle, à l’origine du mouvement romantique, on se promettait ici tant de miracles encore à naître, — nulle part, je le crois, chez nous, cette qualité-là ne s’est produite par des échantillons plus complets et plus purs, plus exempts de faux mélange, que chez l’écrivain réputé si sobre. […] Au rebours en effet de tant d’écrivains de nos jours qui, dès qu’ils abordent l’histoire, se font tout farouches, fatalistes et terroristes à froid, M.
Or, sans ce tribunal toujours existant, l’esprit des jeunes gens ne peut se former au tact délicat, à la nuance fine et juste, qui seule donne aux écrits, dans le genre léger, cette grâce de convenance et ce mérite de goût tant admiré dans quelques écrivains français, et particulièrement dans les pièces fugitives de Voltaire. […] Il faut, malgré les différences qui existeront longtemps encore entre les deux nations, que les écrivains français se hâtent d’apercevoir qu’ils n’ont plus les mêmes moyens de succès dans l’art de la plaisanterie ; et loin de penser que la révolution leur ait donné plus de latitude à cet égard, ils doivent veiller avec plus de soin sur le bon goût, puisque la société et toutes les sociétés, confondues après une révolution, n’offrent presque plus de bons modèles, et n’inspirent pas ces habitudes de tous les jours, qui font de la grâce et du goût votre propre nature, sans que la réflexion ait besoin de vous les rappeler. Les préceptes du goût, dans leur application à la littérature républicaine, sont d’une nature plus simple, mais non moins rigoureuse que les préceptes du goût adoptés par les écrivains du siècle de Louis XIV. […] Ce tribunal exercerait aussi son influence sur la littérature ; les écrivains sauraient ou retrouver un goût, un esprit national, et pourraient travailler à le peindre et à l’agrandir.
Il y a des écrivains qui sont des prêtres ; il y en a qui sont des filles. […] Il n’y a guère d’écrivain dans ce siècle chez qui abondent à ce point les réminiscences ou même les imitations de la littérature classique, grecque, latine et française. […] Dans les portraits littéraires que j’esquisse, je ne cherche qu’à reproduire l’image que je me forme involontairement de chaque écrivain, en négligeant ce qui, dans son œuvre, ne se rapporte pas à cette vision. Or il arrive souvent que l’écrivain y gagne ; mais il y perd aussi quelquefois.
À part Hoffman, défenseur en titre, aucun écrivain de nom ne prit part à la querelle proprement dite, du moins ostensiblement. […] C’est à lui que l’un de ces auteurs de brochures disait en 1812, en parlant du silence imposé aux journaux sur la dispute de Conaxa : Rendez-nous, monsieur, la malignité des journaux… rendez-nous leur fiel… Laissez-nous rire d’un sot écrivain ou d’un insolent plagiaire… Je n’exige pas, monsieur, que vous trahissiez vos devoirs, mais n’exigez pas non plus qu’ils oublient les leurs… Rendez aux journaux, je vous le demande en grâce, leur indépendance ; brisez le charme que vous avez étendu sur eux60. […] Je n’entrerai pas dans l’examen détaillé de son mérite comme publiciste et écrivain politique : ses lettres écrites dans La Minerve nous le montrent à son avantage, élégant, d’une élégance assez commune et monotone, fin, facile, adroit à trouver les prétextes d’opposition et les thèmes chers au public français ; il n’oubliait de caresser aucun lieu commun national, toutes les fois que cela servait à ses fins ; il savait le joint de chaque préjugé pour y entrer à la rencontre. […] Étienne ne manquait pas de lancer son anathème contre les écrivains alors appelés romantiques, dont l’un (M. le comte Alfred de Vigny) devait plus tard le remplacer et le célébrer.
Il abrège et retranche sur les écrivains. […] Êtes-vous écrivain ? […] C’est l’œuvre d’un écrivain qui est l’essentiel dans sa vie. […] Jamais la responsabilité des écrivains n’a été si grande. […] Aucun écrivain de quelque valeur ne voudrait se déshonorer en y attachant son nom.
Mais plus active encore fut, aux écrivains de notre temps, l’influence de Richard Wagner pour éclairer en eux ce pessimisme congénital. […] Où est l’écrivain qui a lu ses Écrits théoriques ? […] Il s’exalta sur les rêves de son âme, au lieu, comme les autres écrivains, d’astreindre son âme à rêver pour le public. […] C’est le langage tout ensemble d’un poète et d’un conteur, d’un écrivain d’aujourd’hui et d’un écrivain d’autrefois. […] Brunetière au premier rang de nos écrivains.
Son livre a été composé avec le sentiment juste des proportions, qu’on ne trouve plus guère aujourd’hui que chez les écrivains universitaires et chez quelques bons écrivains d’Église. […] Géruzez, écrivain cependant très français ? […] D’ailleurs, tant vaut l’écrivain, tant, vaut la méthode. […] Nisard écrivain. […] Poitou sait être, à l’occasion, écrivain très délicat.
L’invention s’exerce de même pour l’écrivain qui fait un chef-d’œuvre par une nécessité de son génie et pour l’enfant qui fait un devoir par obéissance : les objets diffèrent, mais le procédé est essentiellement identique, et cc n’est pas ambition présomptueuse, mais sûreté de jugement que de l’appliquer à une modeste composition. […] Mieux vaut justifier ce que je dis par quelque page d’un grand écrivain.
XIV L’ancien journaliste, généralement expulsé par les écrivains fameux et les anonymes reporters, n’était pas une figure sans intérêt. […] XVI Quand on ne faisait point rédiger les journaux par des littérateurs bien connus, un financier parlait de la bourse ; un économiste, des tarifs ; un boulevardier, des petites femmes ; et un écrivain, des livres.
DIDEROT, [Denis] de l’Académie de Berlin, né à Langres en 1714, Auteur plus prôné que savant, plus savant qu’homme d’esprit, plus homme d’esprit qu’homme de génie ; Ecrivain incorrect, Traducteur infidele, Métaphysicien hardi, Moraliste dangereux, mauvais Géometre, Physicien médiocre, Philosophe enthousiaste, Littérateur enfin qui a fait beaucoup d’Ouvrages, sans qu’on puisse dire que nous ayons de lui un bon Livre. […] Que sera-ce, si nous ajoutons avec Quintilien, que plus un Ecrivain est médiocre, plus il est obscur ?