Ces travaux d’outre-Rhin, et qui se poursuivaient avec tant de patience et d’ardeur, transpiraient peu parmi nous, et les noms de leurs auteurs n’étaient même pas connus de la majorité des hommes réputés instruits de notre pays. […] Notre clergé catholique lui-même, qui ne discute en pareil cas que le moins possible et comme à la dernière extrémité, qui oppose tant qu’il peut aux dissidents une fin de non-recevoir, ne tenait nul compte de ces travaux hétérodoxes, rien ne l’obligeant à s’en inquiéter.
J’ai souvent regretté qu’un travail tout spécial n’ait pas été fait en ce sens sur deux poètes amis qui vivaient du temps de Justinien, Agathias et Paul le Silentiaire, avocats tous deux, poètes et amoureux dans leur jeunesse, et qui devinrent, par la suite, des hommes sérieux comme on dit, l’un historien, l’autre fonctionnaire. […] Je recommande aujourd’hui ce travail à l’helléniste, de loisir, à l’amateur le plus capable d’y réussir et de nous le faire goûter, M.
Les derniers travaux sur la Révolution française ont éclairci sans doute bien des points, mais n’ont peut-être pas également simplifié les idées. […] J’acquérais ainsi l’habitude du travail, de la maturité dans mes idées ; je m’étais déjà exercé sur divers objets, j’avais vu différents pays, beaucoup d’hommes et de choses ; j’avais donc, dès cette époque, des opinions arrêtées sur les intérêts et les devoirs des hommes, sur la morale, sur l’administration, sur la politique.
Cette identité place entre les hommes de ces deux pays un caractère commun qui les fera toujours se prendre l’un à l’autre et se reconnaître ; ils se croiront mutuellement chez eux quand ils voyageront l’un chez l’autre ; ils échangeront avec un plaisir réciproque la plénitude de leurs pensées et toute la discussion de leurs intérêts, tandis qu’une barrière insurmontable est élevée entre les peuples de différent langage qui ne peuvent prononcer un mot sans s’avertir qu’ils n’appartiennent pas à la même patrie ; entre qui toute transmission de pensée est un travail pénible, et non une jouissance ; qui ne parviennent jamais à s’entendre parfaitement, et pour qui le résultat de la conversation, après s’être fatigués de leurs efforts impuissants, est de se trouver mutuellement ridicules. […] Perrot, si connu par ses travaux d’érudition, et qui a bien voulu se faire, cette fois, simple traducteur.
L’étude alors est là, l’érudition dans toutes ses branches et avec ses ingénieux travaux, plus longs, à coup sûr, que la vie : elles ont pour objet d’occuper, d’animer, s’il se peut, les saisons sur lesquelles d’abord on ne comptait guère, et qui ont déconcerté plus d’un. […] Mérimée n’a rien à dissimuler ; son esprit des mieux faits et sa plume des plus sûres restent libres ; il lui suffit d’observer, dans ses travaux d’érudit, la ligne sévère qui est de son goût et du bon goût propre au genre même.
Les moyens par lesquels on acquiert la popularité, occupent entièrement le temps, et n’ont presque point de rapport avec les travaux nécessaires à l’accroissement des lumières. […] La grandeur de la république romaine était l’unique objet de leurs travaux ; elle réfléchissait sur ses guerriers, sur ses écrivains, sur ses magistrats plus d’éclat qu’aucune gloire isolée n’aurait pu leur en assurer.
On a eu l’idée, dans un moment où il venait des idées de bien des sortes et qui toutes n’étaient pas aussi louables, d’établir dans les divers quartiers de Paris des lectures du soir publiques, à l’usage des classes laborieuses, de ceux qui, occupés tout le jour, n’ont qu’une heure ou deux dont ils puissent disposer après leur travail. […] S’améliorer, pour la classe laborieuse, ce n’est pas, selon moi, avoir telle ou telle idée politique, incliner vers tel ou tel point de vue social (j’admets à cet égard bien des dissidences), c’est tout simplement comprendre qu’on s’est trompé en comptant sur d’autres voies que celle du travail régulier ; c’est rentrer dans cette voie en désirant tout ce qui peut la raffermir et la féconder.
M. de Laborde en a réuni un grand nombre dans les notes de son intéressant travail. […] C’est à ces conditions, selon moi, c’est moyennant ces précautions légères, qu’aura gain de cause, auprès même des plus exigeants, ce travail agréable et déjà si goûté, dont je n’ai pu signaler qu’un point essentiel, et qu’anime dans toutes ses parties un heureux sentiment des arts.
Il ne publia les deux premiers volumes de son travail qu’en 1839, et le troisième qu’en 1842. […] Droz d’exposer, dans un récit fidèle et lumineux, la marche des événements et d’apprécier exactement les hommes : Il avait d’abord eu le dessein de terminer son travail au moment où le projet de Constitution, présenté par Mounier et ses amis, est rejeté, et où les principaux membres de ce parti abdiquent et se retirent (20 septembre 1789).
Fouquet s’était créé, dans sa terre magnifique de Vaux, comme un Versailles anticipé ; il y avait fait exécuter des travaux immenses dont il s’efforça d’abord de dérober l’étendue et les dépenses à la connaissance du roi, bien que, par une contradiction singulière et bien naturelle aux fastueux, il affectât ensuite de lui en étaler les résultats et les merveilles. […] Chéruel, qui a publié d’intéressantes études d’histoire d’après les Mémoires inédits de d’Ormesson (1850), et qui prépare un nouveau travail sur cette partie du règne de Louis XIV, a bien voulu me communiquer des analyses et des extraits qu’il en a faits pour lui-même.
Si j’osais traduire cette impression dans une langue toute littéraire et pour des littérateurs, je dirais : Zumalacárregui, c’est son André Chénier : Il est des temps, disait-il (28 juin 1835), où avec de médiocres facultés on peut devenir rapidement fameux ; nous sommes, au contraire, une de ces époques où tout conspire contre le développement des grands caractères, et où le travail des sociétés n’amène à la surface que des natures dégradées. […] Une brochure de lui publiée en 1833 (Extrait du dossier d’un prévenu, etc.) nous le montre, dans un travail pénible et embarrassé, essayant de maintenir une sorte d’union et de transaction entre les violents et les modérés du parti, de couvrir les dissidences profondes de doctrines, et, à cet effet, on le voit épuiser un art infini autour de cet odieux Robespierre, que les fanatiques mettaient toujours en avant.
Il ne faut pas sans doute attacher trop d’importance au charme que nous trouvons dans certains travaux : les livres faits avec plus de goût courent risque d’être faits avec moins de charité. […] On sait le mot de Bossuet, d’après Tertullien, lorsque parlant du cadavre de l’homme : « Il devient un je ne sais quoi, s’écrie-t-il qui n’a plus de nom dans aucune langue. » L’admirable page qu’on va lire de l’abbé Gerbet est comme le développement et le commentaire du mot de Bossuet dans cette première station aux Catacombes, il s’attache d’abord à étudier le néant de la vie, « le travail, je ne dis pas de la mort, mais de ce qui est au-delà de la mort » ; l’idée de réveil et de vie future viendra après.
Quoi qu’il en soit, l’idée de travail et de paix, qui, malgré les échecs qui lui arrivent de temps en temps, semble devoir dominer de plus en plus les sociétés modernes, doit beaucoup à Franklin. […] Parmi ceux qui lui soumirent ainsi leurs idées ou leurs travaux, se trouvait un physicien inconnu qui n’était autre que Marat.
Désaccoutumons-nous de vouloir toujours suppléer au temps, de vouloir faire nous-mêmes le travail des siècles. […] Les hommes, devenus tout à coup désoccupés de grands intérêts et de nobles travaux, étaient descendus à une décadence honteuse, dans laquelle ils voulurent entraîner les femmes.
J’y tresse de la paille pour l’oublier quelquefois : là se réduisent tous les travaux humains. Je suis résigné à tous les maux et je vous bénis à la fin de chaque jour lorsqu’il s’est passé sans malheur. — Je n’espère rien de ce monde et je vous rends grâce de m’avoir donné la puissance du travail, qui fait que je puis oublier entièrement en lui mon ignorance éternelle. » IX Le cri est-il assez aigu d’abord, et finit-il par s’étouffer assez sous la pression d’étau de l’implacable cavalier de marbre ?
Cette noblesse d’âme va jusqu’à la naïveté ; il traite les autres sur le même pied que lui-même, et leur conseille ce qu’il pratique : suivre sa vocation, chercher dans le grand champ du travail l’endroit où l’on peut être le plus utile, creuser son sillon ou sa fosse, voilà, selon lui, la grande affaire ; le reste est indifférent. […] Supposez que ce travail soit fait pour tous les peuples et pour toute l’histoire, pour la psychologie, pour toutes les sciences morales, pour la zoologie, pour la physique, pour la chimie, pour l’astronomie.
On ne saurait trop admirer le courage de Pierre-Maurice Masson, ni le sang-froid qui lui permettait de poursuivre ses travaux jusque sous le feu de l’ennemi. […] Par contre, un des attraits de ces travaux modernes, c’est la précision des références et l’abondance des bibliographies. […] Dans toutes les branches, le travail français a eu son rôle utile, et brillant ; et nombreuses sont celles où les créations du génie français ont été décisives. […] Lapie, ce n’est pas parce qu’il était latin, mais parce qu’il n’imposait aux jeunes gens qu’un travail artificiel et stérile ». […] On gagnait à ces menus travaux le sens du rythme, de la mesure, des différences essentielles qui séparent la poésie de la prose et qui sont d’ordre musical.
Mais un artiste : il savait que l’art est un travail, différant de la vie ordinaire ; et pour ce motif il l’aimait. […] C’est que l’art, en même temps qu’il exige un esprit capable de créer la vie, exige également la faculté de réaliser au dehors la vie créée ; il comporte une part manuelle, le travail de la rédaction : et l’âme du prince sera toujours impropre à un tel travail. […] Je ne saurais, dans ces cursives notes, esquisser même ce précieux travail. […] Elle n’en a point, d’ailleurs, la prétention : on dirait plutôt qu’elle s’amuse à rapporter à d’autres tout l’honneur de ses travaux. […] On a dit qu’il déconseillait le travail : il ne déconseillait que le travail qu’on fait pour soi-même, l’accusant d’être la cause de notre attachement aux vaines apparences du monde ; mais il ordonnait à ses frères de travailler pour autrui.
Mais, en y regardant de plus près, on reconnut que le travail de M. de Saint-Victor, pour être supérieur à celui de ses devanciers, ne rendait guère mieux son modèle, et que le plus souvent la pensée grecque, si pure et si simple, disparaissait sous un amas d’épithètes oiseuses et d’élégances communes.
Conrad, qui a placé enfin toutes ses actions, et qui est aujourd’hui très-riche, parce que ses actionnaires ne le sont plus, plaide contre la chanoinesse de Moldaw, et il a choisi pour avocat le jeune fou des deux premiers actes, qui, ramené par le régime de la prison à des idées plus saines, s’est créé par son travail une position honorable.
Si je n’ai pas insisté davantage sur ce point, c’est que, à vrai dire, mes opinions à cet égard sont assez connues pour que je n’eusse pas à y revenir devant un public au courant de mes travaux.
Diderot est connu, par excellence, pour avoir été le Dessinateur de l’Encyclopédie, l’Enrôleur des Ouvriers, & l’Ordonnateur des travaux.
L’application qu’il donna à cette espece de travail, servit du moins à fortifier ses bons principes.
Les sentiments les plus intellectuels sont composés d’émotions sensitives, les unes individuelles, les autres ancestrales ; ils enveloppent tous des harmonies ou des discordances de mouvements ; les discordances, par les interférences qu’elles produisent, provoquent un travail des nerfs trop faible ou trop grand, conséquemment pénible ; au contraire, l’harmonie dans le contraste, l’unité dans la multiplicité, favorisent l’activité sensorielle et les mouvements nerveux.
Exprimer l’humanité dans une espèce d’œuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d’ascension vers la lumière ; faire apparaître, dans une sorte de miroir sombre et clair ― que l’interruption naturelle des travaux terrestres brisera probablement avant qu’il ait la dimension rêvée par l’auteur ― cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l’Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition, si l’on veut, est sortie la Légende des Siècles.
Il a repris ses travaux de prédilection, avant même d’en avoir tout-à-fait fini avec les petits adversaires politiques qui sont venus le distraire il y a deux mois.
Le même Baillet observe que dieu, qui pouvoit faire succomber ce critique épouvantable à ses veilles continuelles, au travail excessif de ses études, permit qu’il vécut une vingtaine d’olympiades, & davantage, pour l’exécution de quelque grand dessein, & l’expiation des péchés des hommes.
Mettez-lui, dit-il, son habit de travail, son bonnet de forge, son tablier ; que je le voie à son établi avec une lancette à la main ou autre ouvrage qu’il éprouve ou qu’il repasse, et surtout n’oubliez point de lui faire mettre ses lunettes sur le nez.
Sur cette matière, il sera dirigé dans son travail et dans ses leçons par ceux qui en ont le mieux traité, entre lesquels on peut citer : Antoine Thysius, des Républiques les plus célèbres, de Celebrioribus Rebuspublicis 94.
Le mérite des ouvriers illustres et des grands hommes dans toutes les professions dont je viens de parler, dépend principalement de la portion de génie qu’ils ont apportée en naissant, au lieu que le mérite du botaniste, du physicien, de l’astronome et du chymiste, dépend principalement de l’état de perfection où les découvertes fortuites et le travail des autres ont porté la science qu’ils entreprennent du cultiver.
Le travail d’Augier sur ces deux grands types, transportés dans le petit cadre de sa comédie, ressemble à la petite industrie qui réduit les plus belles statues et les plus beaux bustes des musées en figurines propres à orner la canne ou le parapluie bourgeois.
Renan sortit de Saint-Sulpice, ce qu’il emportait de cette austère maison, c’était un sentiment ardent des choses de la conscience ; c’était aussi une solide méthode intellectuelle que lui avaient faite ses travaux de philologie.
« Il faut avoir l’esprit européen », écrivait Mme de Staël ; et autour d’elle, à Coppet, toute une école s’était formée, dont les travaux, après avoir peut-être inspiré les siens, les complètent maintenant, les continuent, et les prolongent. […] Et George Sand, à son tour, discutant sur son art avec Flaubert : « Il faut écrire pour tout le monde, pour tout ce qui a besoin d’être initié… Là est tout le secret de nos travaux persévérants et de notre amour de l’art. […] V ; et Renan, L’Avenir de la science, 1890] ; — et, de la « philosophie de l’histoire » telle que l’avait entendue Voltaire, — ils dégagent une conception plus ou moins discutable ; — mais vraiment philosophique de l’histoire. — Il convient d’ajouter que les conséquences de leurs travaux ne s’aperçoivent pas encore ; — et, en attendant, ce n’est pas seulement en dehors d’eux, — mais en opposition avec eux que la littérature nouvelle se développe. […] J., Lamennais, d’après sa correspondance et de récents travaux, Paris, 1893. […] Les premiers travaux de Renan ; — Averroès et l’averroïsme, 1852 ; — Histoire générale des langues sémitiques, 1857 ; — Études d’histoire religieuse, 1848-1857 ; — Essai sur l’origine du langage, 1858 ; — et que ces travaux ne sont pas les moins remarquables qui nous restent de lui. — Le caractère commun en est d’avoir voulu sauver de la « religion » tout ce qu’on en peut sauver sans croire à cette religion même ; — ce qui serait tout simplement du Voltaire ; — si ce n’était plutôt encore du Chateaubriand ; — à cause de la sincérité sentimentale dont Renan a fait preuve dans cette partie de son œuvre ; — et du charme infini de style dont il a enveloppé ce que son entreprise avait de contradictoire. — Un autre caractère de ces premiers travaux en est la solidité scientifique [Cf. le Livre de Job, 1858 ; le Cantique des Cantiques, 1860 ; et surtout le Discours sur l’état des beaux-arts au xive siècle]. — Collaboration de Renan à l’Histoire littéraire de la France. — Comment tous ces travaux ont contribué à étendre sensiblement le domaine de la littérature, — en y faisant entrer, par l’intermédiaire du style, — les résultats de l’érudition, de la philosophie, et de l’exégèse.
Si l’on entre, par exemple, dans un atelier où s’accomplit un travail dont les procédés sont inconnus, on a beau en examiner les instruments, on ne saurait en soupçonner l’usage, tant qu’on ne les a pas vus fonctionner. […] DEIDIER firent quelques travaux peu importants sur le même sujet. […] Leuret et Lassaigne tendaient aussi à cette même conclusion, quoique Tiedemann et Gmelin, dans leur travail publié à la même époque, commençassent déjà à indiquer des différences dans les propriétés du suc pancréatique comparées à celles de la salive. […] L’animal sera conservé, et, s’il ne meurt pas de péritonite, nous verrons les résultats que nous vous avons annoncés se manifester bientôt ; c’est-à-dire que l’animal rendra avec ses excréments les matières grasses qu’il aura mangées et qu’elles seront expulsées sans avoir subi le travail digestif, par suite de l’absence du suc pancréatique. […] Il existe déjà un certain nombre de cas dans la science qui sont propres à donner cette démonstration, et depuis l’apparition de mon premier Mémoire, l’attention a été attirée sur les symptômes des maladies du pancréas, et plusieurs travaux ont été publiés sur ce sujet.
J’ai trop vu disparaître Dans quelques vains plaisirs aussitôt échappés Des jours que le travail aurait mieux occupés. […] J’ai moi-même analysé en détail et apprécié, dans un travail sur madame de Staël128, cette polémique de Fontanes. […] Jouet de son humeur bizarre, Je dois compatir à tes maux ; Tiens, que ce faible don répare Le prix qu’attendaient tes travaux. […] Il est même dans mon intention que le ministre fasse comprendre qu’il n’est aucun travail qui puisse mériter davantage ma protection. […] « Il n’y a pas de travail plus important.
L’auteur n’en faisait-il pas comme un aveu dépouillé d’artifice, le jour où il dédiait un de ses romans : « Aux jeunes écrivains de France… à ceux, ajoutait-il, dont la sympathie m’a chaque jour dans mon travail aidé… » N’a-t-il pas fait mieux encore, en allant plus loin et plus profondément que les hommes ? […] France, ne sont au prix de ces vers qu’artifice où le travail de l’érudit vient alourdir l’inspiration du poète : on y sent le coup de dictionnaire de l’archéologue, et tout justement cet effort qui est le contraire même de la vie. […] Je voudrais en un mot que le travail de synthèse, qui reconstitue une pensée, se fût opéré peu à peu, à mesure de l’analyse qui le décompose en ses multiples éléments. […] La poitrine ne se dilate complètement que sur les sommets, et le travail de l’analyste, en plus d’un point semblable à celui de l’archéologue qui poursuit ses fouilles, est un travail de plaine. […] Mais une fois terminé ce premier travail éliminatoire, quand il aurait, de son clair regard d’observateur, fouillé l’âme de chacune en plongeant ses yeux dans leurs yeux, quand il aurait sondé les reins et ausculté les cœurs de celles qui représentent une valeur, quel serait son diagnostic ?
Pour juger de l’importance de ce travail, il suffit de se peindre le cahos où les premiers commentateurs ont trouvé les ouvrages les plus précieux de l’antiquité. […] La cinquieme définit une chose par ce qui l’accompagne ; ainsi l’on a dit de l’Alchimie, que c’est un art insensé, dont la fourberie est le commencement, qui a pour milieu le travail, & pour fin l’indigence. […] De-là vient que les pêcheurs de Sannazar sont d’une invention malheureuse ; la vie des pêcheurs n’offre que l’idée du travail, de l’impatience & de l’ennui. […] Critique , l’auteur qui, pour composer un poëme, a besoin d’une longue étude des préceptes, peut s’en épargner le travail. […] C’est du fond de ce caractere que sont émanés ces tours si naturels, ces expressions si naïves, ces images si fideles ; & quand la Mothe a dit, du fond de sa cervelle un trait naïf s’arrache, ce n’est certainement pas le travail de Lafontaine qu’il a peint.
Ce travail préparatoire achevé, le notaire alluma les bougies et annonça qu’on allait commencer les rabais. […] Arago s’est remis à ses travaux. […] On a vu souvent des travaux d’hommes de lettres sérieux rester longtemps dans les cartons de la rédaction, mais la copie du Charançon n’y fait jamais long séjour. […] Ce spectacle m’a rappelé les beaux travaux gastronomiques que j’ai vu quelquefois exécuter par M. […] Je lui avais inspiré quelque confiance, sans doute, — et, sans que je m’en sois aperçu, il a opéré dans mes poches un travail pneumatique qui a parfaitement réussi.
Un travail complet sur Voltaire serait au reste l’histoire du xviiiie siècle lui-même.
C'est un homme qui aurait pu, avec plus de travail et un meilleur esprit, jouer un rôle remarquable dans la littérature.
En théorie, il est optimiste, absolument et sans examen ; il professe la croyance à la possibilité proche de la fraternité et de la répartition égale et durable des biens de la terre et des produits du travail.
Surtout, je l’ai vu « au travail » ; et — expliquez-moi cela, — bien que je ne pusse le comparer, je l’ai senti supérieur.
Mais le lendemain étant un sabbat solennel, le travail fut remis au surlendemain 1212.
… ou bien était-ce comme un travail de la France, prête à enfanter le règne miraculeux de Louis196 ?
On aimait se représenter Zola vivant parmi les paysans, amassant des documents personnels, intimes, analysant patiemment des tempéraments de ruraux, recommençant, enfin, le superbe travail de l’Assommoir.
Ces hommes nez plus industrieux que laborieux, et qui veulent toujours subsister d’un travail qui ne soit point pénible, ne pouvant plus vivre des profits du théatre qui les avoit nourris jusqu’alors, ou moururent de faim ou changerent de métier, et les personnes du même caractere qui vinrent après eux exercerent leurs talens dans d’autres professions.
Quant à leurs travaux politiques, ils sont de premier ordre, et depuis Montesquieu il n’y a rien en ce genre de plus vigoureusement pensé et de plus consciencieusement étudié. […] Il raille l’idéologie quelque part : « Idéologie, étude stérile, travail de la pensée sur elle-même, qui ne saurait produire. […] L’idée ancienne était celle-ci : vous serez libre par l’emploi, la charge, la fonction que votre travail vous aura acquise, par la corporation, la classe, l’ordre où vous serez parvenu (tous sont ouverts) grâce à votre travail. […] Personne, tout en gardant l’amour de ce que sa patrie avait pensé et avait fait de grand, n’a eu plus qu’elle l’intelligence ouverte à tout le travail de la pensée européenne. […] Elle lui a servi à laisser à la porte du cabinet de travail quand il prenait sur lui d’y rentrer, une bonne moitié au moins de l’homme absurde qui changeait toujours.
mais quelque peu, Flaubert dans son travail d’écrivain. […] Un système est une méthode de travail. […] La division du travail dans les sociétés s’appelle la spécialité, ou la compétence. […] Il avait celle-là dans son cœur, dans son esprit, dans son travail, dans sa parole. […] Tels Travail et Fécondité.
Issue du travail du siècle. — Transformation économique et morale. — Comparaison des portraits de Reynold et de ceux de Lely. — Doctrines et tendances contraires en France et en Angleterre. — Les révolutionnaires et les conservateurs. — Jugement de Burke et du peuple anglais sur la Révolution française. […] Et si un homme ne l’a pas, il y a dix à parier contre un qu’on découvrira qu’il en est dépourvu, et alors tout son travail et toutes les peines qu’il a prises pour la feindre sont perdus. […] Il fallait cette grosse pioche de travail, rudement maniée et tout encrassée de rouille pédantesque, pour creuser dans cette civilisation grossière. […] On s’afflige de voir tant de travail perdu ; on s’étonne que, pendant tant de générations, des hommes si vertueux, si zélés, si réfléchis, si loyaux, si bien munis de lectures, si bien exercés par la discussion, ne soient parvenus qu’à remplir des bas-fonds de bibliothèques. […] Jadis l’instinct le soutenait ; à présent l’opinion le consacre, et c’est la même force secrète qui, par un travail insensible, ajoute maintenant l’autorité de l’opinion à la pression de l’instinct.
Quel avantage a l’homme des travaux qu’il fait sur la terre ? […] Si ton père boulanger avait raisonné comme toi, s’il avait voulu se débarrasser de tous les tracas et mener une vie inutile aux autres, et si le père Zacharias Kobus avait eu la même façon de voir, vous ne seriez pas là, le nez rouge et le ventre à table, à vous goberger aux dépens de leur travail. […] Ils déjeunaient alors ensemble, puis allaient voir les travaux, qui marchaient très-bien et prenaient une belle tournure. […] On n’a jamais eu besoin de lui dire : « Sûzel, il faut s’y prendre de telle manière. » C’est venu tout seul, et voilà ce que j’appelle une vraie femme de ménage… dans deux ou trois ans, bien entendu, car, maintenant, elle n’est pas encore assez forte pour les grands travaux ; mais ce sera une vraie femme de ménage ; elle a reçu le don du Seigneur ; elle fait ces choses avec plaisir. « Quand on est forcé de porter son chien à la chasse, disait le vieux garde Frœlig, cela va mal ; les vrais chiens de chasse y vont tout seuls, on n’a pas besoin de leur dire : Ça, c’est un moineau, ça une caille ou une perdrix ; ils ne tombent jamais en arrêt devant une motte de terre comme devant un lièvre. » Mopsel, lui, ne ferait pas la différence. […] Seulement, je vous en prie, monsieur Kobus, réfléchissez.… réfléchissez bien à ce que nous sommes et à ce que vous êtes… Réfléchissez, que vous êtes d’un autre rang que nous ; que nous sommes des gens de travail, des gens ordinaires, et que vous êtes d’une famille distinguée depuis longtemps non-seulement par la fortune, mais encore par l’estime que vos ancêtres et vous-même avez méritée.