Je ne vois guère que lui qui puisse à cette heure y prétendre.
On ne dédaigne pas de vérifier les titres qu’ils prétendent à la renommée.
Il suffirait, pour ne point se méprendre sur la mienne, d’avoir lu ce que je n’ai cessé d’écrire depuis quelques années ; mais c’est une peine que je ne prétends infliger à personne.
Si messieurs les journalistes l’accusent de n’avoir pas fait de corrections, il prendra la liberté de leur envoyer les épreuves, noircies par un minutieux labeur, de ce livre régénéré ; car on prétend qu’il y a parmi ces messieurs plus d’un Thomas l’incrédule.
L’auteur n’a jamais prétendu à la splendeur de ces titres, au-dessus desquels il n’y a rien.
Voici, à titre d’exemple, le programme d’une ces jeunes revues63 : celle-ci « prétend refléter l’âme nouvelle de la jeunesse, ses préoccupations sociales sans s’inféoder à aucune politique, son souci d’art national, simple, vigoureux, méthodique, suivant le sens de l’esprit latin.
Sa Majesté Impériale n’est pas de l’avis de Bayle, qui prétend qu’une société d’athées peut être aussi ordonnée qu’une société de déistes, mieux qu’une société de superstitieux79 ; elle ne pense pas, comme Plutarque, que la superstition est plus dangereuse dans ses effets et plus injurieuse à Dieu que l’incrédulité80 ; elle ne définit pas avec Hobbes la religion une superstition autorisée par la loi, et la superstition une religion que la loi proscrit.
Nous n’avons jamais soutenu, d’ailleurs, qu’on doive toujours imiter ; nous prétendons seulement que l’imitation est un excellent moyen de formation et d’assimilation littéraire.
On savait que depuis longtemps le duc de Raguse travaillait à ces Mémoires, et que, comme Chateaubriand, il prétendait avoir son Outre-Tombe.
La Nature fait de la conscience comme elle fait de la chair, comme elle fait du marbre, comme elle fait de tout, et vous revenez au Panthéisme par toutes les voies que vous prétendiez éviter.
D’autres critiques, aussi Allemands du sud que Rapp, ont prétendu que, pour cette raison d’origine et de terroir, Hebel ne pourrait avoir ailleurs que dans son pays le succès et la sympathie qu’il mérite.
Valéry Vernier serait donc suffisante alors qu’elle serait inférieure à ce qu’elle est, pour juger de Leopardi et de son prétendu génie.
Chacun en secret y prétend ; mais l’un s’affiche et l’autre se cache.
L’homme prétend être aimé de la jeune fille, et aimé uniquement. […] Il prétend que le public reste insensible à ces émotions et s’en retourne ennuyé, chagrin. […] Molière n’a pas prétendu peindre Cotin. […] Mais il est furieux, mais il prétend confondre son rival, mais il l’accable avec une sorte de rage. […] Il s’amusait et ne prétendait qu’amuser son public.
M. de Laprade prétend que Lucrèce veut supprimer le divin dans la nature. […] Je ne prétends pas pour cela que l’art en soit absent. […] Je ne prétends pas qu’en ces sortes de sujets la vérité excuse tout. […] Il serait injuste de prétendre que le monde ne présente à l’observateur, et que M. […] Cette idée, je l’ai entendu attaquer très vivement et je prétends la défendre.
L’Imagination moderne est réduite au néant pour avoir prétendu se borner au fini, se passer de l’idée de Dieu. […] Héroïsme, passion, morale sans précise date : la vérité sur l’homme intérieur, sur un type caractéristique de l’âme humaine, voilà ce que prétend dire le Poëte et ce que les spectateurs prétendent entendre. […] Toutes deux prétendront se contenter de la vie telle qu’elle est, et toutes deux la feront mentir. […] Depuis que c’est la rue du Sentier qui paye, c’est la rue du Sentier qui prétend imposer son goût aux poëtes. […] Elle prétendait rester étrangère aux « vaines agitations décadentes », mais là n’est pas son vrai sens.
Un des éditeurs de Corneille, nommé Joly, prétend que c’est cette apostrophe qui a donné lieu à la locution proverbiale : Discourir sur la pointe d’une aiguille. […] Mais le comte de Gormas, dépité de ce que le Roi lui a préféré Don Diègue pour gouverneur du prince de Castille, réplique avec aigreur et avec une mauvaise humeur déjà insultante : À de plus hauts partis ce beau fils peut prétendre ! […] » Il ne prétend pas user du droit que lui donne la promesse faite par Chimène, ni se prévaloir de la volonté favorable du Roi ; non, en présence de ce Roi, il renonce à une conquête si chère ! […] Eh bien, je ne prétends point nier que cette invention soit curieuse, je crois même que, dans tel ou tel de nos grands théâtres populaires, cette scène aurait du succès ; oui, j’entends d’ici les rires et la joie : en effet, l’épisode est amusant et fait plaisir au spectateur parce qu’il va dans le sens de ses vœux. […] On l’a attribué au fameux Lope de Vega ; mais il m’est tombé depuis peu entre les mains un volume de Don Juan d’Alarcon, où il prétend que cette comédie est à lui, et se plaint des imprimeurs qui l’on fait courir sous le nom d’un autre.
Son prétendu Fragment d’Alcée confesse ouvertement quelques-unes des maximes les plus usuelles de ce code relâché : Quel mal ferait aux Dieux cette volupté pure ? […] Ce fut à qui suivrait ce bon ton prétendu : En écrivant, chacun trembla d’être entendu ; Nos rimeurs à l’envi parlaient en logogriphes, Nos Saphos se pâmaient à ces hiéroglyphes, Nos plats journaux disaient : C’est le ton de la Cour ! […] Nous étions pour convives moi, Ginguené, Flins, le chevalier de Parny ; La Harpe, qui prétendait qu’il n’allait plus à ces parties de jeunes gens, nous avait envoyé sa femme.
Noble Glamis, ce que tu veux obtenir te crie : « Voilà ce qu’il te faut faire si tu prétends obtenir. » Voilà ce que tu crains de faire plutôt que tu ne désires que cela ne soit pas fait. […] Elles me font sortir les yeux de la tête. — Prétendre que tout l’océan du grand Neptune puisse laver ce sang et nettoyer ma main ! […] L’oiseau des ténèbres a poussé toute la nuit des cris aigus ; quelques-uns prétendent que la terre, saisie de fièvre, a tremblé.
Ce que je note ici, c’est qu’une institution qui nous est commune avec toutes les nations littéraires de l’Europe moderne, chez celles-ci vient après les modèles, et chez nous vient avant, en sorte que l’esprit français semble faire d’avance ses conditions à tous ceux qui prétendront en donner dans leurs écrits des images ressemblantes. […] A ceux qui prétendaient qu’il n’en subsisterait rien après vingt-cinq ans, il répondait par ces belles paroles : « Je ne demeure pas d’accord que l’utilité de ces remarques soit bornée sur un si petit espace de temps, non seulement parce qu’il n’y a nulle proportion entre ce qui change et ce qui demeure dans le cours de vingt-cinq ou trente années, le changement n’arrivant pas à la millième partie de ce qui demeure ; mais à cause que je pose des principes qui n’auront pas moins de durée que notre langue et notre empire. […] Comment s’y conduire, soit pour les éviter, soit pour ne pas les envenimer ; par quelles illusions nous confondons la vérité avec notre intérêt ; par quel sophisme de la vanité, croyant ne faire que redresser notre prochain, nous l’opprimons ; dans quelle mesure doit-on résister ou déférer aux opinions établies, respecter les personnes d’autorité ou ceux qu’elles, accréditent, prétendre à la créance des autres ; quels sacrifices nous conseille notre intérêt bien entendu, et nous commande la charité chrétienne : voilà les points que touche Nicole, et sur lesquels il n’est pas d’esprit droit qui ne soit d’accord avec lui.
Comment dès lors prétendre au titre de science première et universelle ? […] Et que l’on ne dise point qu’il y a contradiction à prétendre que le progrès des sciences les ramène à la philosophie, après avoir soutenu plus haut qu’il les en détache. […] Si l’on prétend que le psychologue doit écarter toutes ces variations accidentelles pour arriver à la condition dernière et absolue de l’activité mentale, alors on transforme une étude concrète en une étude abstraite, on substitue une entité à une réalité ; on ressemble au zoologiste qui prendrait pour base de ses recherches le type idéal de l’animalité.
Ils ont prétendu que ce Roman étoit rempli de lieux communs foiblement exprimés ; que les descriptions étoient trop longues & trop remplies de petites choses ; que les tableaux de la vie champêtre étoient monotones ; que ses fictions n’étoient pas toujours sensées ; que la passion de Télémaque pour Calipso étoit aussi froide qu’inutile. […] On a prétendu que les efforts continuels qu’elle fait pour démontrer l’impuissance de la raison, ne sont propres qu’à énerver l’ame, & à la priver de cette force, de cette énergie qui enfante les vertus. […] Sans prétendre régler les rangs de cette foule de concurrens qui se sont présentés tour-à-tour, voici ce que je pense sur chacun d’eux d’après Mr.
Si l’on entend dire par là qu’aucune forme éteinte n’est exactement intermédiaire en tous ses caractères entre deux formes vivantes, l’objection est valable ; mais je prétends seulement que dans une classification parfaitement naturelle beaucoup d’espèces fossiles devraient être placées entre des espèces vivantes, et quelques genres éteints entre nos genres actuels, et même parfois entre des genres appartenant à des familles différentes. […] Nul ne saurait prétendre non plus que ce soit en vertu d’une loi immuable que l’Australie a produit principalement et exclusivement des Marsupiaux, ou que l’Amérique de Sud a seule produit des Édentés et quelques autres types qui lui sont propres ; car nous savons qu’anciennement l’Europe a été peuplée de nombreux Marsupiaux, et j’ai déjà montré dans d’autres ouvrages que la distribution des mammifères terrestres a été très différente de ce qu’elle est aujourd’hui. […] Ce que je prétends, c’est que dans les cavernes du Brésil il y a un grand nombre d’espèces étroitement alliées par la taille et par d’autres caractères aux espèces qui vivent actuellement dans l’Amérique du Sud ; et quelques-unes de ces formes fossiles peuvent avoir été les ancêtres des espèces vivantes.
On a prétendu que cet incident avilissait le héros ; mais je ne saurais me ranger à cet avis. […] Dans ces chroniques, Shakespeare ne prétend à aucune unité rigoureuse et officielle. […] À l’en croire, il n’a voulu composer ni un livre d’enseignement, ni un poème ; il ne prétend ni à la science ni à l’inspiration. […] Plus j’avance dans l’analyse de ce livre, et plus j’ai peine à deviner ce qu’il veut, ce qu’il prétend. […] L’historien et le poète prétendent tous les deux à une réalité complète.
Paul Bourget ne sépare pas de la réalité sa doctrine ; il prétend la tirer de la réalité même et de l’expérience. […] — n’est point agressive : « cela (car il insiste), personne ne peut le prétendre ». […] Seulement, les romanciers réalistes se moquent de nous, quand ils prétendent nous offrir la réalité toute nue. […] Que prétend-il ? […] Du moins, il y prétend : et il n’y parvient pas.
« Lorsque je vous retiray des mains des infidelles, et que je vous acheptay, mon intention n’estoit pas de me préparer des chagrins et de me rendre malheureux ; au contraire, je prétendis profiter de la décision du destin sur le sort des hommes pour disposer de vous à ma volonté, et pour en faire un jour ma fille ou ma maistresse. […] Il se déclare pour la première fois nettement, il se propose et prétend s’imposer : reste toujours à savoir s’il fut accepté, et rien ne le prouve. […] Ils changeraient bien leur prétendu bonheur contre vos infortunes. » Un trait bien honorable pour Mlle Aïssé, c’est l’antipathie violente et comme instinctive qu’elle inspirait à Mme de Tencin. […] J’ai vraiment bien mieux à faire, madame : je chasse, je joue, je me divertis du matin jusqu’au soir avec mes frères et nos enfants, et je vous avouerai tout naïvement que je n’ai jamais été plus heureux, et dans une compagnie qui me plaise davantage. » Il a toutefois des regrets pour celle de Paris ; il envoie de loin en loin des retours de pensée à Mmes de Mirepoix et du Châtel, aux présidents Hénault et de Montesquieu, à Formont, à d’Alembert : « J’enrage, écrit-il (à Mme du Deffand toujours), d’être à cent lieues de vous, car je n’ai ni l’ambition ni la vanité de César : j’aime mieux être le dernier, et seulement souffert dans la plus excellente compagnie, que d’être le premier et le plus considéré dans la mauvaise, et même dans la commune ; mais si je n’ose dire que je suis ici dans le premier cas, je puis au moins vous assurer que je ne suis pas dans le second : j’y trouve avec qui parler, rire et raisonner autant et plus que ne s’étendent les pauvres facultés de mon entendement, et l’exercice que je prétends lui donner. » Ces regrets, on le sent bien, sont sincères, mais tempérés ; il n’a pas honte d’être provincial et de s’enfoncer de plus en plus dans la vie obscure : il envoie à Mme du Deffand des pâtés de Périgord, il en mange lui-même92 ; il va à la chasse malgré son asthme ; il a des procès ; quand ce ne sont pas les siens, ce sont ceux de ses frères et de sa famille.
— Hugo, que le docteur Will, vieux poète allemand, saluait de ces mots, devenus historiques : « phus sêtes hune grand’boîte », eut été un bien plus grand poète encore — c’était du moins ce que prétendait mon ami Paul Arène — s’il était allé au café. […] Il rompit avec toutes les formules surannées et la mesquine étiquette d’un style jusqu’alors prétendu « noble ». […] Assurément, je ne prétends pas. placer Bertrand au-dessus d’Hugo, mais seulement dire que ni Bug-Jargal ni les Burgraves ne m’ont procuré un plaisir aussi complet que Gaspard de la Nuit. […] Je ne prétends pas que ce nom à lui seul signifie « toute la poésie » du siècle dernier.
Il a rompu en visière avec ce pédantisme de la critique qui prétend trancher les questions les plus complexes avec des données incomplètes, au nom de règles absolues dont l’expérience à maintes fois démontré la fragilité. […] Sa vie, la disposition habituelle de son âme étaient celles d’un stoïcien, d’un stoïcien sans raideur et sans orgueil, qui ne prétendait point se donner en modèle aux autres. […] Planche prétendait qu’il exposait en rhéteur ce que Spinoza avait exposé en géomètre ; Caro lui reprochait de revêtir des formules de Hegel le naturalisme de Diderot. […] Je dis d’un sage et non pas d’un saint, car la sainteté suppose quelque chose d’excessif, d’enthousiaste, d’ascétique et de surhumain que Taine pouvait admirer, mais à quoi il ne prétendait pas. […] La préface qu’il a mise en tête du septième volume de son Histoire de France suffirait à montrer qu’il ne pouvait prétendre à un pareil rôle.
L’attention de la commission s’est portée d’abord sur les pièces jouées au Théâtre-Français, soit “en cinq ou quatre actes”, a soit “en moins de quatre actes”, et qui, ayant obtenu un succès, pouvaient de plus prétendre avoir satisfait, selon les termes de l’arrêté, “à toutes les conditions désirables d’un but honnête et d’une exécution brillante.”
En même temps qu’il a été si soigneux de rattacher à chaque page, à chaque vers, tout ce qui s’y rapporte directement ou indirectement chez les Anciens ou même chez les modernes, le nouvel éditeur ne tire point trop son auteur du côté des textes et des commentaires, et il ne prétend point le ranger au nombre des poëtes purement d’art et d’étude ; il relève avec un soin pareil, il sent avec une vivacité égale et il nous montre le côté tout moderne en lui, et comme quoi il vit et ne cesse d’être présent, de tendre une main cordiale et chaude aux générations de l’avenir : « Chénier, remarque-t-il très justement, ne se fait l’imitateur des Anciens que pour devenir leur rival. » À Homère, à Théocrite, à Virgile, à Horace, il essaye de dérober la langue riche et pleine d’images, la diction poétique, la forme, de la concilier avec la suavité d’un Racine, et quand il en est suffisamment maître, c’est uniquement pour y verser et ses vrais sentiments à lui, et les sentiments et les pensées et les espérances du siècle éclairé qui aspire à un plus grand affranchissement des hommes.
On va jusqu’à prétendre qu’on en trouverait plusieurs dans le fond de sa crypte… » Est-ce assez soutenu ?
Cela, au moment même où les trônes s’écroulent, où l’opérette triomphe avec Hervé et Offenbach, où Renan ironise, où Taine coupe l’essor de l’âme en lui rognant les ailes et prétend que le crime et la vertu sont des produits naturels du cerveau comme le vitriol et le sucre ; mais tandis que la France s’étourdit de flonflons, Wagner y introduit le mysticisme et l’influence de Schopenhauer se marque par une explosion soudaine de pessimisme.
Dès le 14 septembre 1676, madame de Sévigné écrivait à sa fille : « On prétend qu’elle n’est plus ce qu’elle était, et qu’il ne faut plus compter sur aucune bonne tête, puisque celle-là n’a pu soutenir le tourbillon de ce bon pays.
Ceux qui prétendent que la terreur & la pitié doivent être excitées avec une égale véhémence, désireroient que le premier de ces mouvemens fût, dans ses Pieces, aussi vivement traité que le second.
On prétend que Léonard de Vinci recommandait à ses élèves, lorsqu’ils cherchaient un sujet de tableau, d’étudier avec soin l’aspect des surfaces de bois ; on finit par voir se dessiner, au milieu des lignes confuses, certaines formes d’animaux, des têtes humaines, des groupes pittoresques.
. — Au temps jadis, où l’on assonançait, il fallut, prétend-on, suppléer à la faiblesse des sons par leur répétition persistante ; ceci pour dessiner suffisamment la mesure.
Alors commence ce fameux drame entre Adam et Ève, dans lequel on prétend que Milton a consacré un événement de sa vie, un raccommodement entre lui et sa première femme.
Saint Jérôme prétend que saint Luc était médecin, profession si noble et si belle dans l’antiquité, et que son Évangile est la médecine de l’âme.
J’aime mieux revenir à vous, chers élèves, que je ne prétends pas juger avec autant de rigueur.
Ciceron ne tombe pas d’accord de cette societé, et il prétend que Panurgus, c’est le nom de l’esclave, devoit être censé appartenir en entier à Roscius qui l’avoit instruit, parce que la valeur du comédien excedoit de bien loin la valeur de la personne de l’esclave.
L’esprit humain hait naturellement la gêne où le mettent toutes les methodes qui prétendent l’assujetir à n’operer que suivant certaines regles.
Mais la passion d’une religieuse pour un homme, si elle est possible, doit être quelque chose de terrible, d’inouï, de tragique à faire pâlir Phèdre, et le livre qui l’exprime, s’il est éloquent comme vous le prétendez, doit porter un caractère de désordre, de fatalité, de folie, de douleur à la fois abjecte et sublime, auquel, dans l’histoire des littératures, il n’y a rien à comparer.
il n’est pas possible d’être, implicitement mais plus clairement, matérialiste dans le sens le plus épais du mot, quoique Taine subtilise et prétende ailleurs : « que la matière, substance douée de force, n’existe pas… ».
Un critique célèbre, il est vrai, mais pour qui le succès souvent voile le fait5, a prétendu, je le sais bien, que l’influence des chansons de M.
Eh bien, ce sont ces intelligents messieurs, qui soutiennent que Shakespeare explique la Trinité, qui prétendent que l’humanité pond son Dieu, ce long Dieu du devenir qui ressemble à un câble et que l’humanité fait et augmente d’une spirale tous les jours ; ce sont ces messieurs, qui soutiennent les droits du corps autant que les droits de l’esprit, et qui, niant toutes les négations, nient le péché, le châtiment, la guerre, la mort et l’enfer ; ce sont eux, ces messieurs, que Paul Meurice appelle : « les Chevaliers de l’Esprit » !
Quand la philosophie prétend appuyer cette thèse paralléliste sur les données de la science, elle commet un véritable cercle vicieux : car, si la science interprète la solidarité, qui est un fait, dans le sens du parallélisme, qui est une hypothèse (et une hypothèse assez peu intelligible 1, c’est, consciemment ou inconsciemment, pour des raisons d’ordre philosophique.
Je ne prétends aucunement que tout l’Oratoire fût ainsi, et que cet Ordre, même dans les années voisines du terme, n’ait pas eu des portions intactes, un ensemble imposant ; mais qu’on n’ignore pas (ce qu’on fait trop dans les éloges officiels) qu’il y avait ce coin-là, a parte. […] Comme nous ne prétendons nullement donner ici une biographie complète, nous pourrions nous taire sur ces divers contre-projets de Daunou, ou nous borner à en louer la sagesse, du moins la sagesse relative ; mais il y a lieu d’en tirer quelques vues directes pour l’étude de l’homme et de l’écrivain. […] Judicieux esprit qui n’avait nul besoin d’exagérer l’instrument prétendu infaillible, Daunou n’a jamais cru pouvoir s’en passer ; il en a dissimulé du moins plus d’une fois les inconvénients, varié l’emploi et dirigé les applications aux plus justes objets. « Il est maître en fait de méthodes, » a dit M. […] En le dessinant comme nous avons essayé de le faire, en passant et repassant le trait sur les lignes de cette figure modeste, mais expressive, en y indiquant soigneusement les creux et les dégageant à nu, nous n’avons certes pas prétendu diminuer l’idée qu’on en doit prendre ; nous croyons plutôt que c’est ainsi que le vieux maitre a chance de se mieux graver et plus avant dans la mémoire, et qu’au milieu de tant de physionomies transmises qu’un vague et commun éloge tendrait à confondre, la sienne, plus restreinte, demeurera aussi plus reconnaissable. […] « Ne pouvant plus prétendre à d’autres fonctions publiques, puisque celles dont je ne suis point incapable dépendraient plus ou moins du ministère de l’intérieur ; ayant essuyé, depuis trois ans, des pertes considérables ; réduit à de faibles ressources ; exposé à perdre, au premier jour, celles qui me restent à l’Institut, je dois pour ma propre conservation, pour celle d’une sœur âgée et de quelques autres personnes dont je prends soin, solliciter une pension de retraite.
Mais plus la matière sera complexe, plus elle opposera de résistance à qui prétendra l’assouplir. […] Certains iront jusqu’à prétendre qu’il peut se passer de public : cas extrême, cas monstrueux, la condition sine qua non de l’œuvre d’art étant d’être communicable. […] De là devait sortir ce monstre qui se prétend shakespearien : une tragédie sans étoffe, assez bien agencée extérieurement, mais privée d’armature et vide d’âme, uniquement soutenue par le don des mots. […] À l’acteur romantique jouant pour le public, il prétendit opposer l’acteur réaliste qui joue pour lui tout seul. […] Aidé par Mme Suzanne Bing, il prétendit reprendre à pied d’œuvre tout son effort, avec des éléments intacts, très jeunes filles et très jeunes gens non déformés par le Conservatoire.
En ce sens, nous ne devons chercher d’autre unité que celle de la méthode positive envisagée dans son ensemble, sans prétendre à une véritable unité scientifique, en aspirant seulement à l’homogénéité et à la convergence des différentes doctrines. […] Si cet obstacle ne consistait que dans les aveugles déclamations trop souvent émanées des diverses écoles actuelles, théologiques ou métaphysiques, contre le prétendu danger d’une telle opération, les philosophes positifs pourraient se borner à repousser d’odieuses insinuations par l’irrécusable exemple de leur propre vie journalière, personnelle, domestique et sociale. […] D’irrécusables expériences ont d’ailleurs prouvé, en même temps, sur une vaste échelle, au sein des masses populaires, que le prétendu privilège exclusif des croyances religieuses pour déterminer de grands sacrifices ou d’actifs dévouements pouvait également appartenir à des opinions directement opposées, et s’attachait, en général, à toute profonde conviction, quelle qu’en puisse être la nature. […] Enfin, même en supposant réalisée cette chimérique extension, ce prétendu système laisse subsister la difficulté tout entière à l’égard des intelligences affranchies, dont la propre moralité se trouve ainsi abandonnée à leur pure spontanéité, déjà justement reconnue insuffisante chez la classe soumise. […] Sans prétendre à de tels avantages, que le temps doit seul procurer, l’école positive ne demande essentiellement aujourd’hui qu’un simple droit d’asile régulier dans les localités municipales, pour y faire directement apprécier son aptitude finale à la satisfaction simultanée de tous nos grands besoins sociaux, en propageant avec sagesse la seule instruction systématique qui puisse désormais préparer une véritable réorganisation, d’abord mentale, puis morale, et enfin politique.
Leconte de Lisle, qui ne saurait prétendre à la fraîcheur de source d’un Orphée où d’un Hésiode, n’est-il pas vrai ? […] Je ne prétends pas établir par là que, pour être bon critique, il soit indispensable d’écrire comme messieurs tels ou tels. […] De méchantes langues prétendent que sa brouille avec Napoléon III eut pour motif le refus par celui-ci de l’admettre dans ses Conseils en qualité de ministre de l’Instruction publique ; imputation dont il se défend comme un beau diable dans l’Histoire d’un Crime. […] Car le poète n’est-il pas littéralement — et non pas latéralement, comme quelques amateurs de la discorde l’ont prétendu — le confrère du peintre et du sculpteur, aussi bien que du musicien ? […] En effet, l’art violent ou délicat prétendait régner presque uniquement dans les précédents, et il devient dès lors possible de discerner des vues naïves et vraies sur la nature, matérielle et morale.