/ 2132
982. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23

On a vu constamment le Génie sublime ouvrir la carriere au Génie attendrissant.

983. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

J’ai dit plus haut que l’Être, sous toutes ses faces, s’ouvre — champ d’espace infini — aux investigations du poète ; j’ai montré que beaucoup, pour avoir volontairement clos d’une limite leur horizon, n’ont exprimé que la Beauté partielle et furent incomplets : Parnassiens et Symbolistes.

984. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

Racine en eut du scrupule : il s’en ouvrit à Despréaux, qui lui conseilla de ménager davantage des gens dont il avoit autrefois embrassé les idées, & dont il pourroit reprendre un jour la façon de penser.

985. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

Adam s’éveille à la vie, ses yeux s’ouvrent : il ne sait d’où il sort.

986. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Le front ouvert, l’œil sublime du premier, annoncent la puissance absolue : ses cheveux d’hyacinthe, se partageant sur son front, pendent noblement en boucles des deux côtés, mais sans flotter au-dessous de ses larges épaules.

987. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

C’est le pendant d’un lourd et pesant érudit qui a besoin d’un passage, qui monte à son échelle, prend et ouvre son auteur, vient à son bureau, copie la ligne dont il a besoin, remonte à l’échelle, et remet le livre à sa place.

988. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Si le malade meurt, il sera tenu, sans qu’aucune raison ou prétexte puisse l’en empêcher, d’en faire ouvrir le cadavre en présence des étudiants.

989. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

Là finissent les rochers, et s’ouvre une échappée au loin.

990. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Ricaneur éveillé par la vieillesse, à qui les oreilles d’âne d’une raison trop positive poussent sur un front ingénu et ouvert comme celui d’Homère, c’est par la tristesse, la douce, la patiente, la sublime tristesse, que, poète et chrétien dépaysé, il se retrouve dans l’infini, du fond des réalités de la vie !

991. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Magistrature, armée, sacerdoce, triple force de l’ordre éternel, appuyées à la force triple de la famille représentée par ses chefs, voilà la force majeure des pays, et visiblement, pour qui sait ouvrir les yeux et regarder, les deux degrés électoraux que Dieu a rangés autour du pouvoir, et dont, en réalité, seul il dispose.

992. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Il l’ouvre peut-être ainsi, grand Dieu !

993. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

. — Ouvrez l’œil, nation nigaude, et dites si vous vîtes jamais de la peinture plus éclatante et plus voyante, et même une plus grande recherche de tons ?

994. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

Le style romantique a dès le consulat Ouvert l’académie et le conseil d’État.

995. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

En Allemagne372, M. de Schlegel ouvrait ainsi son Cours de littérature dramatique : « Il n’y a point dans les arts de véritable juge sans la flexibilité qui nous met en état de dépouiller nos préjugés personnels et nos aveugles habitudes, pour nous placer au centre d’un autre système d’idées, et nous identifier avec les hommes de tous les pays et de tous les siècles, au point de nous faire voir et sentir comme eux. […] Je venais d’achever un long travail, la lecture suivie des cinq volumes de l’Esthétique de Hegel, et la magnifique pensée de ce grand philosophe, dégagée, autant qu’il m’était possible, des nécessités importunes du système où elle s’est enfermée, avait ouvert à la mienne de vastes horizons. […] Ouvrez le Tartuffe, Le Misanthrope, L’École des femmes, ou même quelqu’une de ces farces grotesques où la composition semble devoir être plus libre, Le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac, etc., et lisez-en une page. […] C’est là qu’il écrivit à La Motte Le Vayer, à l’occasion de la mort de son fils, ce beau sonnet et ce postscriptum où il ouvre son cœur et se laisse aller à la volupté des larmes. […] L’aveuglement d’esprit de Glocester se change en un aveugle ment réel ou physique, à la suite duquel seulement il ouvre les yeux sur la vraie différence de l’amour de ses fils.

996. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Un autre jour il a une vision terrible ; pendant la fièvre, il se repent ; il ouvre la Bible, il y trouve des paroles qui conviennent à son état : « Invoque-moi dans tes jours d’angoisses, et je te délivrerai. » La prière alors vient à ses lèvres, la vraie prière, qui est l’entretien du cœur avec un Dieu qui répond et qu’on écoute. […] » Désormais pour lui la vie spirituelle s’ouvre. […] Il y a bien des choses à voir en route ; le sentiment de la nature est un talent comme la conception de la règle, et Fielding, le dos tourné à Richardson, s’ouvre un domaine aussi large que celui de son rival. […] À présent ouvrez un copiste plus littéral de la vie : sans doute ils le sont tous, et déclarent, Fielding entre autres, que, s’ils imaginent un trait, c’est qu’ils l’ont vu ; mais Smollett a cet avantage, qu’étant médiocre il décalque les figures platement, prosaïquement, sans les transformer par l’illumination du génie ; la jovialité de Fielding et le rigorisme de Richardson ne sont plus là pour égayer ou ennoblir les tableaux. […] On monte l’escalier d’une triste maison située au nord de Fleet-Street, le quartier affairé de Londres, dans une cour étroite et obscure, et l’on entend en passant les gronderies de quatre femmes et d’un vieux médecin charlatan, pauvres créatures sans ressources, infirmes, et d’un mauvais caractère, qu’il a recueillies, qu’il nourrit, qui le tracassent ou qui l’insultent ; on demande le docteur, un nègre ouvre ; une assemblée se forme autour du lit magistral ; il y a toujours à son lever quantité de gens distingués, même des dames.

997. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

. —  Quelle faculté ouvre le monde des causes. […] Il ne se pose pas majestueusement en restaurateur de la science ; il ne déclare pas, comme vos Allemands, que son livre va ouvrir une nouvelle ère au genre humain. […] On a observé que la rosée ne se dépose jamais abondamment dans des endroits fort abrités contre le ciel ouvert, et point du tout dans les nuits nuageuses ; mais que, si les nuages s’écartent, fût-ce pour quelques minutes seulement, de façon à laisser une ouverture, la rosée commence à se déposer, et va en augmentant. […] L’expérience borne la carrière qu’elle nous ouvre ; elle nous a donné notre but ; elle nous donne aussi nos limites. […] Ils sont comme un compas ouvert, qui pourrait l’être moins, et qui pourrait l’être davantage.

998. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Je tiens d’autre part, au nom des Cahiers de la Quinzaine, qui ont ouvert une enquête sur les droits de l’écrivain dans la société contemporaine, à remercier les différents écrivains, juristes et collaborateurs qui ont bien voulu envoyer leur réponse. […] Il ouvre un catalogue qui annonce une vente à l’hôtel Drouot. […] Les Cahiers de la Quinzaine ont ouvert à ce sujet une « Enquête ». […] Le ministre une fois arrêté, la police a ouvert ses coffres-forts, et a saisi des notes personnelles qu’il avait jetées librement sur le papier à des moments perdus. […] Et plus de pédants pour leur crier, chaque fois qu’ils ouvrent la bouche : « Attention !

999. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Après des compliments, il nous demande pourquoi nous n’avons pas parlé des vertus provinciales, de la vie sociale de la province, de cette vie si particulière, si tranchée, si caractéristique, et qu’on trouvait surtout dans les villes de parlement comme Dijon, de cette vie aujourd’hui complètement morte… « Oui, reprend-il, la province ne se fait plus envoyer les livres de Paris, on ne lit plus ; quand il vient des voisins chez moi à la campagne, je leur donne des livres, personne ne les ouvre… » Puis il nous parle de l’article de Sainte-Beuve sur notre livre, et nous dit qu’à cette place où nous sommes, Sainte-Beuve venait souvent causer avec lui en 1848, lui avouant que c’était dans le but de l’étudier, et lui demandait comment il faisait pour parler, et prenait des notes, en se frottant joyeusement les mains : « Je lui ai connu bien des phases d’existence. […] 22 mai Après dîner, en compagnie de Flaubert et de Bouilhet, — s’essayant à apprendre, à Mantes, le chinois, pour fabriquer un poème du Céleste Empire, — nous voici rue de Bondy, à l’entrée du boyau noir, encombré de blouses, au milieu desquelles s’ouvre la porte des coulisses de la Porte-Saint-Martin. […] Nous montons dans du noir, où l’on heurte des voix, nous ouvrons une loge de seconde. […] Trois fenêtres s’ouvrent sur le jardin, où une superbe charmille semble étayer la colline, qui monte toute droite derrière la maison : Des corps de bibliothèque en bois de chêne, à colonnes torses, placés entre ces trois fenêtres, se relient à la grande bibliothèque qui fait tout le fond de la pièce. […] Une bonne ouvre, nous annonce, et nous entrons dans un petit cabinet.

1000. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Vraiment il m’ouvrait un monde nouveau. […] Le meilleur monde a ouvert ses portes à la femme galante devenue duchesse authentique. […] Il s’en ouvre à sa mère. […] La pièce s’ouvre à Rome en 1800. […] Francisque Sarcey qui a ouvert le feu.

1001. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Il nous ouvre entièrement leur cœur ; il les fait parfois parler comme s’ils étaient sans témoins. […] Il a pris à Rotrou le dialogue qui ouvre les Fourberies. […] Pour elle, la porte de ce grenier s’ouvre sur le mystère, sur l’infini. […] — Ne dis jamais ton secret. » Une porte s’ouvre ; la Catanaise paraît. […] J’ouvre l’Avare.

1002. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Dès qu’on considère cette œuvre, c’est, je l’ai dit, une vaste blancheur triste qui s’ouvre. […] Geôle d’or, à la vérité, resplendissante de pierreries incrustées aux murs, et qui, de toutes parts, ouvre vers l’infini des fenêtres ensoleillées ! […] Mais, sans tenir compte de ses affectations, ni des interprétations auxquelles elles donnèrent lieu, ouvrons son livre et, l’ayant relu, pensons. […] Ouvrez son livre au hasard. […] Sa négligence ne boucle pas les ceintures de pierreries, et même ne les ouvre pas exprès.

1003. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Avant de l’ouvrir, encore un mot, et mon préambule sera fini. […] Je l’ouvre, et vous lis cette phrase : « Homme insensible et dur ! […] Apollon te la doit ; ouvre-lui tes trésors. […] C’est que la mort ouvre les portes de l’éternité formidable, dont il se vante d’avoir en main les clefs ! […] « Dante et Giotto ouvrent cette ère glorieuse, et ressuscitent la poésie et les arts du dessin.

1004. (1903) La pensée et le mouvant

Il faut tout un travail de déblaiement pour ouvrir les voies à l’expérience intérieure. […] J’ouvre un traité élémentaire de philosophie. […] Mais nous avons ouvert une trop longue parenthèse. […] Et il est des âmes qui s’ouvrent toutes grandes au souffle bienfaisant. […] Bientôt, sans doute, votre Académie lui eût ouvert ses portes.

1005. (1876) Romanciers contemporains

Il est entré dans un genre ouvert, et il ressemble à ces fils de famille qui n’ont que la peine de recueillir un héritage. […] Il trouva dessous une bourse de cuir qu’il ouvrit. […] Depuis le matin, le portail attendait ouvert à deux battants ; les bergeries étaient pleines de paille fraîche. […] On ouvre avec anxiété le second volume. […] Ils invoquent le diable qui s’empresse d’accourir pour ouvrir à propos une trappe ou indiquer un escalier dérobé.

1006. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Quant à la critique proprement dite, j’espère que les philosophes comprendront ce que je vais dire : pour être juste, c’est-à-dire pour avoir sa raison d’être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, c’est-à-dire faite à un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d’horizons. […] On peut ouvrir au hasard la première feuille venue, où pendant longtemps l’on s’est obstiné, à l’inverse de mon système, à ne pas voir les qualités radieuses qui constituent son originalité. […] Pierrot, un œil ouvert et l’autre fermé, avec cet air matois qui est de tradition, montre au public Arlequin qui s’avance en faisant les ronds de bras obligés, une jambe crânement posée en avant. […] Voyez à côté les dessins de tous ces ouvriers en peintures, — souvent ses élèves ; — ils rendent d’abord les minuties, et c’est pour cela qu’ils enchantent le vulgaire, dont l’œil dans tous les genres ne s’ouvre que pour ce qui est petit. […] Le spectacle de la vie élégante et des milliers d’existences flottantes qui circulent dans les souterrains d’une grande ville, — criminels et filles entretenues, — la Gazette des Tribunaux et le Moniteur nous prouvent que nous n’avons qu’à ouvrir les yeux pour connaître notre héroïsme.

1007. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

La Gorgone a la tête aussi large que les épaules, Tuculcha ouvre un bec d’oiseau de proie. […] Elle se lève, chancelle, ouvre une cassette pour y prendre un poison, puis la dépose. […] Dès 1737 le premier Salon public lui avait ouvert le sanctuaire de la peinture auparavant à demi clos. […] Pendant des siècles, elle a eu champ ouvert : L’humanité, nous dit M.  […] Admis clandestinement dans la littérature par la coulisse que lui ouvrit Le Roi s’amuse au bout de son dernier acte, le chirurgien a tout envahi, tout gâté.

1008. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Ouvrez donc les yeux ; levez-les, surtout, et regardez ! […] Son génie littéraire a ouvert toutes grandes toutes les sources. […] De tels vers expliquaient le sens profond de ce beau « mystère » qu’il rêvait, et, du même coup, ouvraient toutes grandes à la poésie française des voies nouvelles. […] ouvrez moi les portes de la nuit, Afin que je m’en aille, et que je disparaisse ! […] Les hommes bien doués, même quand leur complexion générale les y pousse, en sortent toujours par la porte que leur ouvre leur faculté dominante.

1009. (1890) Dramaturges et romanciers

La dernière partie du roman s’ouvre de la manière la plus dramatique par la scène de l’orage, exacte représentation de la tempête qui va se lever et foudroyer tant d’âmes. […] Ici j’ouvrirai une courte parenthèse qui me permettra de tirer des observations ci-dessus une réflexion incidente qui les complétera. […] Qui ne sait combien Goethe avait deviné juste et quels champs inconnus la critique ouvrit à son inspiration ? […] Au moment d’être justement souffleté, il ouvre ses bras, et ce fils, en qui la nature outragée n’avait fait parler jusqu’alors que le mépris, dément en un clin d’œil son caractère et ses répugnances instinctives pour s’y précipiter. […] L’excellent oncle de Maison neuve ouvre ses bras à ses neveux repentants, s’ensuit-il moins que ces neveux viennent de se souiller et presque de se déshonorer ?

1010. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Son rêve ici lui ouvre par avance l’avenir, et cette belle et bonne bataille où il verra, non pas cinquante mille, mais plus de cent mille hommes engagés, et où il commandera en chef, aura nom l’Alma. […] Vous voyez, mon cher ami, qu’il faut manœuvrer, ouvrir l’œil et jouer serré. […] En ces moments pénibles, la pensée religieuse à laquelle il s’était ouvert depuis quelque temps le ressaisissait à propos ; il y puisait l’humilité en même temps que la force : Vois-tu, frère, écrivait-il à M. de Forcade, à M. 

1011. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Ballanche a magnifiquement et pieusement répondu à la lettre de l’illustre contradicteur, lorsque apprenant sa mort, il ouvre la troisième partie des Prolégomènes par cette sorte d’hymne funéraire : « L’homme des doctrines anciennes, le prophète du passé vient de mourir…. […] Du Clésieux et datée de Précy-sur-Oise (12 octobre 1834) : ……………… Tel je vous sens, ami, — surtout quand, seul aux champs, Par ce déclin d’automne où s’endort la nature, Un peu froissé du monde et fuyant son injure, J’ouvre à quelques absents mon cœur qui se souvient… Si, parmi mes lecteurs des dernières années, il en est qui se sont plu à relever chez moi des sentiments de méfiance et de scepticisme habituel, ils ne sauront jamais ce qu’il m’en a coûté et ce que j’ai eu secrètement à souffrir pour avoir porté dès l’abord toute ma sincérité et ma tendresse d’âme dans mes relations politiques et littéraires. […] La langue et les traditions latines étant pénétrées maintenant par les esprits, il demandait qu’on se portât vers les langues de l’Orient, et qu’on ouvrît de nouveaux sillons de linguistique et de nouvelles formes intellectuelles.

1012. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Le sort qui de l’honneur leur ouvrit la barrière Offrit à leur constance une illustre matière. […] Mercure étant apparu aussitôt et ayant demandé la cause de ces larmes, chacun d’eux répondit qu’il avait perdu sa hache dans le fleuve, etc. »172 Je suppose qu’arrivé là, La Fontaine s’est mis à bâiller, respectueusement sans doute, en se disant, par conscience, qu’Esope était un grand homme, et « méritait des autels. » Mais en faisant ces réflexions décentes, sa main allait chercher au bout de la table un petit volume, assez mal famé, et qu’il aimait trop ; il ouvrait maître Rabelais et y lisait le même conte, l’imagination allumée par tout ce que le grand rieur lui faisait voir : « De son temps était un pauvre homme villageois, natif de Gravot, abatteur et fendeur de bois, et en cettuy état gagnait cahin-caha sa pauvre vie. […] Quand Pilpay veut ouvrir son drame d’une façon naturelle, il se perd dans des récits sans fin, et souvent détruit d’avance sa morale.

1013. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

Si j’ouvre la porte aux passions, je serai toujours pauvre : l’avarice, la luxure, l’ambition ne connaissent point de bornes ; l’avarice surtout est un abîme sans fond. […] Il ouvrit sa maison aux deux époux, et la mort seule le sépara de sa fille. […] Un volume de Virgile copié tout entier de sa propre main était ouvert devant lui ; il y écrivit en marge quelques lignes inaperçues alors, découvertes depuis à Milan : c’était un souvenir anniversaire de son amour, devenu piété, pour Laure, une note pour son cœur ; puis il pencha son front sur la note et sur le livre, et il s’y endormit du dernier sommeil.

1014. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Ils pensent pour nous, et ils nous rapportent les conquêtes de leurs pensées ; prêtons-leur l’oreille et ouvrons-leur nos cœurs. […] C’est ce qui arrive très souvent à l’homme le mieux disposé qui ouvre au hasard un des dialogues de Platon. […] Le geôlier, qui leur ouvre les portes, les prie d’attendre un peu, parce qu’on ôte en ce moment les fers du condamné : les fers tombés, ils sont introduits.

1015. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

. — Il s’ouvrit dans cette occasion au secrétaire, et lui manifesta non-seulement en général le projet qu’il nourrissait de faire qu’une faction choisît le nouveau pape dans la faction contraire, afin qu’à l’heure de l’élection la part fût égale pour tous, mais encore il lui confia l’idée spéciale de briser le grand obstacle qui s’offrait aux cardinaux cherchant le pape dans le parti Mattei. […] Quant au cardinal qui en était l’inventeur, s’il ne rencontra pas de difficultés pour faire accepter à son conclaviste le rôle qu’il devait jouer auprès du chef de la faction Mattei, afin de la disposer en faveur de Chiaramonti, ce conclaviste n’en éprouva pas davantage (grâce à Dieu qui nous aidait) pour faire adopter l’idée à ce chef dès qu’il lui en ouvrit la bouche. […] On ouvrit alors le conclave, et le peuple se vit admis au baisement des pieds.

1016. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Au lieu d’ouvrir les yeux, d’observer l’homme et la nature, de grossir le bagage scientifique transmis par les siècles, on jugeait de la vérité par ouï-dire, sur la parole d’un ancien. […] Mais, d’autre part, elle subit la pression perpétuelle de la vie ambiante, et elle y cède bon gré mal gré ; puis, il faut bien qu’elle puise dans le milieu qui l’enveloppe pour combler les vides que la mort crée dans ses rangs ; aussi, à mesure que les nouveautés triomphent et cessent d’être nouvelles, s’ouvre-t-elle aux hommes qu’elle a repoussés, admet-elle un, à un les vocables qui l’ont choquée ; elle enregistre ainsi les réputations consacrées et les faits acquis ; elle se rallie sur le tard aux révolutions qui ont réussi. […] Anatole France, Loti, Bourget, Lemaître, pour ne citer que les plus connus, y ont eu large part ; que beaucoup de travaux solides et utiles, mais peu susceptibles d’être goûtés par le commun des lecteurs, ont dû les moyens de s’achever à ces libéralités intelligentes ; qu’enfin, pour beaucoup d’écrivains novices, ces distinctions, accompagnées d’une petite somme d’argent ont été la vie, l’indépendance, le loisir de travailler assurés pour plusieurs mois, l’accès ouvert aux revues, aux journaux, aux théâtres, bref une aide précieuse aux jours difficiles des premiers pas vers la lumière.

1017. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Car dans ce désert humain, oui, sur quelque colline, dans un paysage de végétations ouvert à des lointains, sous l’abri de montagnes infranchissables, et dans une placidité d’été paisible, marbre sur marbre, nu, sans emblèmes, avec l’invisible triptyque ars moralement gravé en un fronton immatériel, et dans un sanctuaire formidable d’inaccessibilité atteinte, parmi l’indéniable d’une obscurité, d’un silence où toutes les âmes seront une âme, une obscurité lucide de splendeurs, un silence sonore de piétés, — où seront évanouies les simagrées simiesques des histrions, les falbalas, les rampes et les frises, et tous les accidents de voix et d’instruments débiles — ce sera les pages ouvertes de l’unique, tout puissante et tout suffisante symphonie, comme une infinité comprise et entendue. […] il s’arrêtait ; n’osait-il ouvrir, en un drame autrement ordonné, la barrière aux musiques d’exubérantes ? […] Songez aussi que les décorations, absolument inutiles à la signification musicale, n’existent que pour compléter le livret dramatique ; puisqu’il y avait forme dramatique, il fallait bien qu’il y eût décors ; et, si Wagner a voulu magnifiques les décorations, c’est qu’obligé à des décorations il voulut des panoramas dignes du déploîment très spécial au théâtre où son œuvre s’ouvrait.

1018. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

Mais, dans cette lutte de toutes les impressions pour la victoire, il n’en est qu’un certain nombre qui l’ont emporté, qui se sont ouvert des voies dans la matière organisée et s’y sont créé des centres d’action. […] Aujourd’hui nous croyons aux entrées ex abrupto de sensations nouvelles, parce que nous naissons avec des organes tout formés, avec un cerveau garni de cinq fenêtres sur le dehors, dont on n’a plus qu’à ouvrir les volets. […] Il vous suffit d’ouvrir les yeux pour embrasser une infinité de points lumineux ; l’état de conscience enveloppé dans la sensation de la lumière est un océan aux ondes innombrables.

1019. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

Sans doute, pour arrivera définir la ligne comme ligne, à la définir géométriquement, il faudra abstraire et raisonner ; mais pour la voir, et la voir avec sa forme propre, il n’y a qu’à ouvrir les yeux. […] Elle est le cadre commun du mécanisme et de la finalité : du mécanisme, parce qu’elle ouvre devant nous le champ illimité des mouvements possibles ; de la finalité, parce que les mouvements de notre part auxquels elle ouvre ainsi une perspective sont tous appétitifs et tendent tous à quelque lin.

1020. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Ouvrez l’Edda et les Niebelungen ; la lecture la plus superficielle y découvre un goût de rêverie et des sentimens profonds, sombres ou exaltés qui nous rappellent sans cesse que les héros et les bardes de ces vieilles poésies n’ont pas vu le ciel de l’Italie ou celui de l’Espagne. […] Il appartient au xviiie  siècle, et en même temps il ouvre un autre siècle, appelé à une tout autre destinée en philosophie comme en politique. […] Mais dès que Thalès, ou tout autre, négligeant la partie variable et ne s’occupant que de la partie constante des triangles équilatéraux, eut démontré la propriété essentielle du triangle équilatéral, ce premier pas ouvrit la carrière.

1021. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Il ne suffit pas d’avoir ouvert les prisons à un grand nombre de patriotes, il faut maintenant délivrer ceux qui sont prisonniers en eux-mêmes sous les verrous de la peur. […] Il a non seulement ouvert l’accès à toutes les réflexions qu’on a voulu lui présenter, mais les a souvent provoquées.

1022. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Goethe, sans son goût pour la Grèce qui corrige et fixe son indifférence ou, si l’on aime mieux, sa curiosité universelle, pouvait se perdre dans l’infini, dans l’indéterminé ; de tant de sommets qui lui sont familiers, si l’Olympe n’était encore son sommet de prédilection, où irait-il, — où n’irait-il pas, lui, le plus ouvert des hommes et le plus avancé du côté de l’Orient ? […] que si un jour, dans notre belle patrie, dans notre cité principale de plus en plus magnifique, qui nous la représente si bien, nous nous sentions heureux, sincèrement heureux d’en être ; que si surtout les jeunes âmes touchées d’un bon souffle, atteintes de ce contentement louable et salutaire qui n’engendre pas un puéril orgueil, et qui ne fait qu’ajouter à la vie de l’émulation, se sentaient heureuses de vivre dans un temps, dans un régime social qui permet ou favorise tous les beaux mouvements de l’humanité75 ; — si elles ne se constituaient pas dès le début en révolte, en fronde, en taquinerie, en aigreur, en regrets ou en espérances d’en arrière ou d’au-delà, si elles consentaient à répandre et à diriger toutes leurs forces dans le large lit ouvert devant elles ; — oh !

1023. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Vous vous occupez, je suppose, de Mme de Maintenon, vous cherchez les témoignages pour ou contre cette vertu tant controversée ; vous ouvrez le recueil des pensées et dires de Sorbière, le Sorberiana, à l’article Scarron ; vous y trouvez ce charmant éloge de Mme de Maintenon jeune et sous sa première forme d’épouse vierge et immaculée d’un mari impotent : « L’histoire du mariage de M.  […] Quoi qu’il en soit du degré où il admettait le scepticisme de Bayle, il nous représente mieux que personne le mouvement de ferveur et d’enthousiasme qui signala en France l’apparition de ce fameux Dictionnaire ; car cet ouvrage qu’on se borne aujourd’hui à consulter et à ouvrir par places, se lisait tout entier, se dévorait à sa naissance.

1024. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Il sembla véritablement alors qu’une ère nouvelle allait s’ouvrir ; il y avait partout, en ces premiers moments, plus de vivacité dans l’air, et dans les âmes un sentiment de soulagement et d’espérance ; la suite y répondit trop peu. […] Mais en voici bien d’une autre : le mort avait déposé, avant de mourir, son testament aux mains de M. de Sacy, avocat au Conseil, avec un autre papier cacheté, et la suscription du testament porte qu’il sera ouvert en présence de ses créanciers.

1025. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Les événements politiques ouvraient un vaste champ aux imaginations religieuses et mystiques. […] … » Or, maintenant, si j’ouvre le petit livre ne M. le pasteur Peyrat, j’y trouve le passage suivant : « Avec moi, M. de La Mennais ne se départait jamais de sa morale ascétique ni de son pseudo-christianisme incompatibles avec la société et l’univers (n’oublions pas que M. 

1026. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

De Bordeaux où elle était alors, elle s’empressa de répondre à Mme Récamier : « Pardonnez si mes mains ne s’ouvrent pas pour accepter un don si bien offert. […] Juge de quelle considération tu peux t’entourer jusque dans cette retraite, qui sera devenue le lazaret de ton âme… « … Mme Saudeur, arrivée il y a quatre jours, m’a remis ta lettre et tes manuscrits que je n’ai pas eu le loisir d’ouvrir encore, car je suis comme au pillage de mon temps : partout le travail, les correspondances, ménage, couture et visites, qui remplissent mes journées ; elles sont de huit heures jusqu’à minuit.

1027. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

L’expérience de la guerre et même des intrigues civiles, le voisinage de guerriers éminents tels que M. le Prince et M. de Turenne, ouvraient des vues et donnaient des jours sur les hommes et les événements d’autrefois. […] « Ils accoururent donc en sa maison, pour tâcher de lui faire perdre cette funeste pensée, mais ils trouvèrent les portes fermées, et elle ne voulut jamais qu’on les leur ouvrît, quelques instances qu’ils en fissent.

1028. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

L’auteur a jugé ce roman digne d’être revu et reconnu, et il ouvre sa carrière ostensible à dater de là. […] La Peau de Chagrin, publiée en 1831, ouvre la nouvelle et la véritable série des romans de M. de Balzac.

1029. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Je lui parlai donc indifféremment ; mais sitôt que j’ouvris la bouche et que je l’envisageai, je pensai demeurer interdit. […] Tout ceci nous conduirait, si nous l’osions, à conclure avec Corneille que Racine avait un bien plus grand talent pour la poésie en général que pour le théâtre en particulier, et à soupçonner que, s’il fut dramatique en son temps, c’est que son temps n’était qu’à cette mesure de dramatique ; mais que probablement, s’il avait vécu de nos jours, son génie se serait de préférence ouvert une autre voie.

1030. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Que si par hasard on les ouvre, on ne va presque jamais jusqu’à la fin, pas plus que pour l’Astrée ou pour Clélie ; la manière en est déjà trop loin de notre goût, et rebute par son développement, au lieu de prendre ; il n’y a que Manon Lescaut qui réussisse toujours dans son accorte négligence, et dont la fraîcheur sans fard soit immortelle. […] Riche de savoir, rompu à l’étude, propre aux langues, regorgeant, en quelque sorte, de souvenirs et d’aventures éprouvées ou recueillies qui s’étaient amassées en lui dans le silence, il saisit sa plume facile et courante pour ne la plus abandonner ; et par ses romans, ses compilations, ses traductions, ses journaux, ses histoires, il s’ouvrit rapidement une large place dans le monde littéraire.

1031. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Expliquez à un ouvrier, à un paysan les droits de l’homme, et tout de suite il deviendra un bon politique ; faites réciter aux enfants le catéchisme du citoyen et, au sortir de l’école, ils sauront leurs devoirs et leurs droits aussi bien que les quatre règles  Là-dessus l’espérance ouvre ses ailes toutes grandes ; tous les obstacles semblent levés. […] « Les méthodes des sciences mathématiques, appliquées à de nouveaux objets, ont ouvert des routes nouvelles aux sciences politiques et morales. » — Cf. dans Rousseau, Contrat social , le calcul mathématique de la fraction de souveraineté qui revient à chacun.

/ 2132