Nous allons examiner maintenant, pour certaines époques caractéristiques et pour quelques genres littéraires, les influences et les modes auxquels ont été soumis les titres. […] Un jour, cependant, Barbey d’Aurevilly, qui professait pour lui une grande admiration littéraire et une vive sympathie intellectuelle, ne put se tenir de le tancer vertement pour avoir présenté un de ses livres sous ce titre : les Plateaux de la Balance, image usée, vulgaire et jetée au rebut des allocutions de comices agricoles. […] Plus encore que les Romantiques, les jeunes écoles littéraires d’aujourd’hui se sont efforcées par des titres singuliers, des alliances de mots bizarres, d’attirer ou de surprendre l’attention. […] De cette esquisse d’une psychologie des titres que nous avons tentée, on pourra donc tirer cette conclusion que les appellations des livres varient selon les époques et les mœurs, mais reflètent toujours fidèlement les genres et les habitudes littéraires.
Duplessis a le plus montré sa complète connaissance des livres est la Bibliographie parémiologique ou études bibliographiques et littéraires sur les ouvrages et opuscules spécialement consacrés aux proverbes dans toutes les langues (1847). […] C’est de près et dans l’intimité de chaque jour que l’on pouvait le mieux apprécier le genre de mérite et d’utilité littéraire de M.
Je profite de quelques pages restantes pour glisser, suivant mon habitude, une ou deux anecdotes littéraires. […] Quoi qu’il en soit, il y eut procès, condamnation même, et c’est à la veille de cette plaidoirie plus que littéraire que j’adressai à l’auteur la lettre suivante, dans la pensée de venir en aide à la défense et de ramener la question à ce qu’elle était en soi, c’est-à-dire à une simple affaire de goût relevant de la seule critique.
J’ai donné au tome Ier de mes Portraits littéraires un article fort étudié sur M. […] J’en donnerai un extrait à l’usage des curieux en matière de biographie littéraire et qui, une fois mis en goût sur un auteur de renom, trouvent qu’on n’en sait jamais trop : …… Peut-être ne vous sera-t-il pas indifférent d’avoir quelques détails sur la jeunesse du philosophe dont vous suiviez avec tant d’amour les leçons dans sa petite chambre de la rue du Four.
— La grande et bonne nouvelle littéraire est le rétablissement de M. […] Dans nos écoles, messieurs, nous croyons à la gloire littéraire du xixe siècle, et nous en sommes fiers, nous admirons beaucoup et nous espérons beaucoup, mais nous faisons en sorte d’élever l’admiration par la critique et de féconder l’espérance par l’étude. » M.
Elle aussi peut-être s’imagine appartenir au public, non-seulement par ses écrits et ses travaux littéraires, mais encore par sa vie et par les rôles politiques qu’elle a successivement revêtus. […] Nous y voilà donc ; la singularité s’explique, les Mémoires de madame de Genlis sont et devaient être un acte public, comme tous ceux de sa vie une sorte de compte rendu au monument enfin plus que littéraire ; et qu’on cesse de s’étonner que, consacrant cette publication mémorable, le libraire Ladvocat ait fait frapper une médaille en bronze.
Et d’ailleurs, si le poète avait rappelé au roi qu’en l’état actuel des esprits, une pièce de théâtre, composée avec conscience et venue d’un certain côté littéraire, ne devait produire, par sa chute ou son succès, qu’un résultat bien étranger assurément à toute passion politique, le roi aurait bien pu, sans doute, à demi-voix et avec un sourire, prononcer ce terrible mot de romantisme ; mais il eût été facile de démontrer à sa bienveillante attention, que ces débats sont au fond bien moins frivoles, même sous le rapport politique, qu’on ne pourrait le penser. […] Puis, quand l’ancienne littérature est partout ; qu’elle occupe les places, les Commissions, les Académies ; que le gouvernement s’en rapporte à ses décisions en toute matière littéraire où il a besoin de s’éclairer ; quand, il y a quelques mois à peine, une pétition, signée de plusieurs auteurs classiques les plus influents, et tendant à obtenir pour eux le monopole du Théâtre-Français, est venue mourir au pied du trône ; n’y aurait-il pas, de la part du gouvernement du roi, peu de convenance et d’adresse à frapper d’interdiction la première œuvre dramatique composée depuis ce temps par un des hommes de la jeune littérature, une pièce avouée d’elle, réclamée par le public, et sur laquelle on veut bien fonder quelque espoir ?
Il y eut toute une culture, et dans le chapitre v de son Histoire littéraire, M. […] Joubert… quelques pensées de lui sont ce qu’on a écrit de mieux en fait de critique littéraire des Grecs.
[Nouvelles causeries littéraires (1855).] […] Leconte de Lisle Le génie de Béranger est à coup sur la plus complète des illusions innombrables de ce temps-ci, et celle à laquelle il tient le plus ; aussi ne sera-ce pas un des moindres étonnements de l’avenir, si toutefois l’avenir se préoccupe de questions littéraires, que ce curieux enthousiasme attendri qu’excitent ces odes-chansons qui ne sont ni des odes ni des chansons.
[L’Année littéraire (7 juin 1887).] […] Le rêve scientifique domine cette œuvre, où l’auteur, dans son écriture, veut synthétiser les différentes formes d’art : littéraire, musicale, picturale et plastique.
La mythologie et l’histoire tiennent dans mon travail autant de place que l’esthétique littéraire. […] L’heure me semble venue de la faire entrer dans le langage littéraire.
Ses exposés précis, lumineux, sont plus que des notices ; ce sont d’excellents chapitres d’une histoire littéraire qui est encore toute neuve. […] Jannet, dont la Bibliothèque elzévirienne restera comme un monument de cet effort de régénération littéraire érudite. […] A-t-il eu l’idée d’une réaction littéraire, comme nous dirions aujourd’hui ? […] Deux de ses satires, pour nous, se détachent entre toutes : l’une littéraire, l’autre morale ; la satire contre Malherbe et celle de Macette. La satire toute littéraire à l’adresse de Malherbe est excellente, non en totalité, mais dans toute sa partie critique.
est-il contraire à l’intérêt, à la vanité, aux sentiments, aux goûts littéraires de l’auteur ou de son groupe ? […] C’est le mérite de Taine d’avoir déclaré, à propos de la littérature anglaise, que l’évolution littéraire dépend, non d’événements littéraires, mais de faits généraux. […] C’est le procédé naturel de l’histoire littéraire. […] C’est une préoccupation littéraire. […] La réforme a consisté, dans tous les cas, à renoncer aux ornements littéraires et aux affirmations sans preuves.
À ce point de vue, qu’on pourrait presque appeler littéraire, la lecture de ce procès est une étude curieuse. […] dirai-je, car cela nous a valu un morceau littéraire dans sa meilleure manière. […] Critique littéraire. […] La qualité littéraire à laquelle nous donnons ce nom est bien plutôt l’art des combinaisons qu’un entraînement involontaire. […] À vrai dire, il se produit des admirations passionnées qui étonnent un peu l’observateur qui ne veut voir dans ce roman qu’une œuvre littéraire.
. — Quant à la description en elle-même, au point de vue littéraire, je la trouve, moi, très-compréhensible, et le drame n’en est pas embarrassé, car Spendius et Mâtho restent au premier plan ; on ne les perd pas de vue. […] « J’estime qu’il est très-utile de faire ce que vous avez entrepris, c’est-à-dire de chercher à mesurer et à évaluer avec précision les effets de l’influence germanique sur notre rénovation littéraire et poétique du XIXe siècle. Il était bon que cette rénovation littéraire fut considérée non plus de chez nous et du centre, mais du dehors et d’au-delà du Rhin, et qu’elle fût regardée et jugée par quelqu’un qui nous connût bien sans être des nôtres, qui fût de langue et de culture françaises, sans être de la nation même. […] Lorsqu’à mon retour de Liège je commençai ma campagne littéraire des Lundis eh octobre 1849, ce fut M. […] Octave Lacroix, élève du collège de Juilly, très-jeune, vif, gai, spirituel, alerte, et que j’aimais à considérer, avant de l’avoir pour secrétaire, comme mon filleul littéraire et poétique, M.
C’est là une des causes de la popularité de La Fontaine, la plus grande popularité littéraire des temps modernes, et certainement de notre pays. […] L’histoire littéraire compte, aux treizième et quatorzième siècles, quantité de fabulistes qui se cachaient par modestie, ou peut-être pour se recommander, sous le nom générique d’Esope. […] L’histoire littéraire en trouverait peut-être quelque échantillon médiocre dans des recueils ignorés. […] « Il ne s’agit pas de donner des raisons, dit-il quelque part ; c’est assez que Quintilien l’ait dit. » Son début littéraire fut une imitation de l’Eunuque de Térence. […] 83 de la critique littéraire du temps.
— donner une volée… de sa cravache d’amazone philosophique et littéraire à ce jeune missionnaire de salon qui se mêlait des affaires du catholicisme, mais la main n’y est plus et la cravache n’a ni sifflé ni cinglé. […] Il a eu, sans attendre, cette grande situation littéraire d’académicien, qui, chaque jour, aux choix qu’on fait, devient plus belle, et pour sa part il l’a embellie dans le sens où elle continue de devenir si charmante. […] Octave Feuillet, à tort ou à raison, est une importance littéraire. […] J’aurais dit qu’il aurait sacrifié à des besoins et à d’inférieures considérations dramatiques la plus grande forme humaine et littéraire de la pensée au xixe siècle. […] Il a échappé aux éclaboussures du goujatisme littéraire, « qui coule à pleins bords », comme jadis la Démocratie… Et n’est-ce pas Elle toujours ?
Façon d’entendre l’immortalité littéraire. […] Rôle nouveau de l’histoire littéraire. […] Nécessité de l’érudition pour constituer définitivement la philosophie de l’histoire et la critique littéraire.
Seulement le Pape, par égard pour ses vertus et ses bonnes œuvres, lui avait conféré le privilège d’avoir le Saint Sacrement chez elle, et cette distinction fait bien symbole à tout ce qu’elle fut… En littérature, elle ne voulut jamais être une femme qui aurait pris rang, de par son esprit, parmi les esprits littéraires. […] Ils s’estropient par coquetterie. » Elle, se serait-elle estropiée, si elle fût devenue littéraire ? […] L’expression, qu’elle a parfois très belle, et qu’elle ajoute au piquant ou à la force de l’observation quand l’observation la darde ou la secoue, suffit-elle pour faire croire à un talent littéraire, n’existant plus par petites places, mais organisé, articulé, vivant ?
Taine qui est, avant tout, et sera, après tout, un écrivain, un homme littéraire, et qui, s’il entendait ses intérêts, resterait dans cette plantureuse voie de la littérature ; M. […] Mais si la moquerie n’est plus ici, il y a toujours, et plus avivé que jamais, le sentiment littéraire avec toutes ses sagacités et l’écrivain avec toutes ses fantaisies, l’écrivain qui couvre et parfois fait oublier le faux d’un système que je m’obstine à reprocher à M. […] Nulle théorie, du reste, plus faite que celle-là pour les lâchetés d’un temps comme le nôtre, où tous les genres de législation s’amollissent et où ce fameux mot de femme : « Tout comprendre, c’est tout pardonner », a été pourri par les hommes, qui en ont fait, jusque dans l’ordre littéraire : « Tout comprendre, c’est tout accepter !
Celui qui le pénétra davantage fut la préoccupation des choses littéraires. […] Quand tout ce qui était littéraire se faisait philosophe, Vauvenargues était philosophe comme les autres, puisqu’il avait la rage d’être littéraire ; mais il n’était ni athée comme d’Holbach ou La Mettrie, ni ennemi de Jésus-Christ comme Voltaire, ni matérialiste comme Diderot, ni déiste raccourci et bourgeois comme Jean-Jacques, et il ne parvenait qu’à être sceptique, dans un temps qui ne connaissait que le dogme de toutes les erreurs et leur affirmation la plus véhémente.
Je parle bien entendu des éditeurs littéraires… Les autres n’ont pas le diable au corps, mais ils sont le diable de nos corps et de nos esprits. Quant aux littéraires… ils avalent tout, ils trouvent tout bon dans l’homme qu’ils éditent, et quand ils ont lappé leurs assiettes, comme le renard, amphitryon de la cigogne : Et le drôle eut lappé le tout dans un moment, ils disent : « Y en a-t-il encore ? […] Sans doute, il y a dans ce volume d’autres conseils, d’autres enseignements, marqués, tous, soit au coin du goût littéraire soit à celui de l’observation humaine, du sens réel et positif, mais le fond de l’enseignement de Collé c’est la flatterie, la flatterie sur le plus grand pied, infatigable, continue, multiple, perpétuelle !
… Nous n’en sommes plus au temps de Ballanche et aux productions littéraires caractérisées par Ballanche. En fait de productions littéraires, nous n’en sommes ni aux « irrémédiables douleurs, ni aux désolantes préoccupations, ni au funeste délire… », car tout cela avait sa vie et sa poésie encore, et nous ne sommes plus, nous, ni poétiques, ni même vivants ! […] du laid, du bas, de l’ignoble, du honteux… Nous en sommes arrivés à cette phase, inconnue jusqu’ici en littérature, et qu’on peut appeler « le goujatisme littéraire ».
Celui qui le pénétra davantage fut la préoccupation des choses littéraires. […] Quand tout ce qui était littéraire se faisait philosophe, Vauvenargues était philosophe comme les autres, puisqu’il avait la rage d’être littéraire ; mais il n’était ni athée comme d’Holbach ou La Mettrie, ni ennemi de Jésus-Christ comme Voltaire, ni matérialiste comme Diderot, ni déiste raccourci et bourgeois comme Jean-Jacques, et il ne parvenait qu’à être sceptique, dans un temps qui ne connaissait que le dogme de toutes les erreurs et leur affirmation la plus véhémente.
II C’est Fontenelle, cette belle autorité religieuse et même littéraire, qui a écrit le mot fameux et qu’on cite toujours quand il est question de l’Imitation : « L’Imitation est le premier des livres humains, puisque l’Évangile n’est pas de main d’homme. » Seulement rappelons-nous que, quand il grava cette ingénieuse inscription lapidaire pour les rhétoriques des temps futurs, il s’agissait de la traduction de monsieur son oncle, le grand Corneille, et que, sans cette circonstance de famille, l’Imitation lui aurait paru moins sublime. […] Seulement, si nous n’entrons pas plus avant dans ce point de vue pratique, qu’il est impossible de ne pas ouvrir quand il s’agit d’un livre chrétien, il nous reste à connaître le côté littéraire de l’Imitation comme œuvre humaine, et nous allons l’examiner. […] Charles d’Héricault et Moland, connus déjà par des travaux d’une érudition qui ne se contente pas de rechercher, mais qui pense, ont fait précéder leur travail d’une introduction très fermement écrite, dans laquelle ils ont agité toutes les questions littéraire qui se rattachaient, soit à l’Imitation elle-même, soit à l’Internelle Consolacion, qui en est sortie.
Un poète de ce temps — de ce temps « de cénacle », comme on disait, et d’apostolat littéraire, — écrivit alors un livre qu’on lit encore avec plaisir sur le grand poète du xvie siècle ; mais l’artiste intégral, en Ronsard, nous manquait. […] Or, maintenant, voici que nous l’avons… Ce fut une grande nouvelle, et, de plus, un grand bonheur littéraire. […] Quand on lit ces vers d’un caractère si vivement, si surabondamment plastique, on est tenté de voir dans Ronsard un Rubens littéraire, sinon dans toute l’exécution de son œuvre, au moins dans la richesse de sa palette et l’exubérance de son dessin.
Mais le bonheur de rencontrer un manuscrit, oublié et authentique, d’un grand homme, ne recommence pas tous les jours… Quand Chateaubriand nous donna ses quatre grandes pages sur Milton, il l’avait traduit où il allait le traduire, mais après Chateaubriand, le vieux lion littéraire qui essaya d’imprimer ses ongles sacrés sur le poème intraduisible de Milton, y aurait-il quelqu’un d’assez hardi pour vouloir casser les siens sur ce marbre ? […] Le poète du Paradis perdu tient une place trop éclatante dans l’Histoire littéraire de son pays pour ne pas crever les yeux, comme un soleil. […] vous chercheriez en vain, dans toutes les histoires littéraires, un exemple plus frappant et plus beau de l’impérissable vocation du génie.
Il n’est point un vil photographe littéraire, un calqueur à la vitre de la réalité, un pointilleur de descriptions microscopiques, un naturaliste naturant, peintre des plus sales crottes du siècle. […] Ce n’était là ni un pillage ni une grimace littéraire, que cette ressemblance, mais elle équivalait à une identité. […] Catulle Mendès est un acrobate littéraire aussi robustement souple et aussi téméraire que son clown.
Et au nom de la bienveillance, qualité très-charmante mais nullement littéraire, je verrai s’élever contre moi une inviolabilité sur laquelle je ne comptais pas ! […] Je dis que, si on se permet de telles fins de non-recevoir dans l’examen des œuvres littéraires, nous n’avons plus le droit de rire du vers de Boileau : Attaquer Chapelain ! […] Théophile Gautier, à qui ces sortes de travestissements sont faciles (rappelez-vous la préface de Mademoiselle de Maupin), a voulu, non pour la première fois, mettre en masque ce qu’il a de mieux, ce qui fait sa personnalité littéraire, c’est-à-dire son style, et il a déplorablement réussi.
Peu ou point de rêverie, peu ou point de théories, sauf littéraires, et celles-ci très courtes, autant, du reste, qu’insignifiantes. […] Il y a infiniment de jugements littéraires de ce genre répandus dans les œuvres de Stendhal. […] Cela tient à ce qu’il a la vue la plus confuse du mouvement littéraire auquel il assiste. […] Au point de vue plus spécial de l’histoire littéraire, on a déjà vu combien Stendhal est important. […] Il faudrait certainement, pour être un bon critique, avoir pratiqué tous les arts littéraires et en connaître ainsi les secrets.
J’avais payé ces bonnes grâces d’un esprit supérieur par un portrait littéraire et par des articles de la Revue des deux mondes, à l’occasion de ses livres. […] Je me le demande, et pourtant je le fais. — Je les ai peints assez souvent au point de vue littéraire et de l’illusion, tels qu’ils voulaient paraître, aujourd’hui je fais l’autopsie. […] Mais, pour m’en tenir à ses compétitions littéraires, il y était d’une rare intolérance. […] Cousin était tel dans les sujets littéraires qu’il aimait et qu’il traitait : il ne souffrait point, je ne dirai pas de rivalité, mais de voisinage. […] Victor Hugo publia une réimpression de ses premières odes, augmentée d’odes nouvelles et de ballades, avec une préface qui arborait résolument le drapeau de la liberté littéraire.
Il a publié des études excellentes sur le mouvement littéraire contemporain. […] Louis Lumet ne tient pas en très haute estime les milieux littéraires actuels. […] Bibliothèque artistique et littéraire) […] Bibliothèque artistique et littéraire). — M. […] Bibliothèque artistique et littéraire).
Nous préparons des matériaux à l’histoire littéraire future, nous notons les émotions sincères et variées de chaque moment. […] Tout mouvement littéraire a son développement plus ou moins long ; après quoi il s’épuise, languit et tourne sur lui-même, jusqu’à ce qu’une autre impulsion reprenne et mène au delà. « Percez-nous-en d’un autre, » disait Mme Desloges à Voiture, à propos d’un calembour qui n’allait plus : de même en haute poésie. […] Il concourut comme rédacteur aux Archives philosophiques, politiques et littéraires en 1817-1818133 et en 1819 au Lycée français, recueil distingué et délicat de pure littérature134. […] Sa renommée littéraire a souffert, dans le temps, de ses qualités politiques ; sa modération lui avait fait bien de vifs ennemis. […] (Fragments littéraires, page 62.)
Pour Boileau, mettons à part la satire littéraire, si fine et si mordante à travers la langueur de la querelle : ce qu’il a fait, c’est un tableau réaliste. […] Surtout il se crut obligé de s’enfermer dans un genre défini : et n’ayant aucun sentiment naturel qui le tournât vers une partie plutôt qu’une autre de l’éloquence et de la poésie, il se fit satirique, sans indignation et sans malignité : de là la morosité des Satires, caractère littéraire qui ne représente pas du tout le naturel de l’homme. […] D’autres fois, le poète ne peut se tenir d’ajouter un trait plaisant à l’image qu’il évoque : c’est comme une intention littéraire en peinture, et cette voix qui veut nous amuser, nous distrait de la contemplation de l’objet qui d’abord avait été seul mis devant nos yeux. […] Mais quand Boileau touche à la satire littéraire, là certainement il est poète. […] Ainsi s’explique encore que souvent, et même dans ses pièces littéraires, Boileau n’aborde pas franchement ses sujets.
Ce n’est pas de la politique que je viens faire ; je ne veux qu’appliquer à quelques sujets nouveaux la même méthode d’analyse dont j’use à l’égard des auteurs et des personnages littéraires. […] Quand ces hommes ont de l’esprit, du goût, et une certaine prétention à passer pour littéraires, ils ont une ressource très simple, ils font semblant d’avoir lu. […] Broussais, et de l’Othello traduit par M. de Vigny, honoreront la critique littéraire des dernières années de la Restauration. […] N’était ce défaut-là, ce serait parfaitement littéraire. Mais les mesures littéraires, si je puis dire, sont un peu dépassées.
C’était un talent laborieux, flexible, facile, actif, abondant, se contentant beaucoup trop d’à-peu-près dans l’ordre de la poésie et de l’art, et y portant du faux, mais plein de ressources, d’idées, et d’une expression élégante et précise dans tout ce qui n’était que travail littéraire ; de plus, excellent conteur, non pas tant dans ses Contes proprement dits que dans les récits d’anecdotes qui se présentent sous sa plume dans ses Mémoires ; excellent peintre pour les portraits de société, sachant et rendant à merveille le monde de son temps, avec une teinte d’optimisme qui n’exclut pas la finesse et qui n’altère pas la ressemblance. Enfin Marmontel, avec ses faiblesses et un caractère qui n’avait ni une forte trempe, ni beaucoup d’élévation, était un honnête homme, ce qu’on appelle un bon naturel, et la vie du siècle, les mœurs faciles et les coteries littéraires où il s’était laissé aller plus que personne, ne l’avaient pas gâté. […] » Sentez-vous comme ce dernier trait, tout académique, tout littéraire, et qui est du faux Gessner, gâte ce qui précède ? […] … La littérature et un cœur noble sont le véritable charme de la société. » C’est bien ainsi que l’entendait Marmontel ; il avait l’âme avant tout sociable et littéraire. […] Il a été redressé par Le Brun en vers et même en prose (dans le journal La Renommée littéraire, 1763) pour ses impertinences envers Boileau.
C’est la science, les notions demandées à tout, l’encyclopédisme, cette rage des vieux siècles littéraires, qui a fait faiblir la poésie aussi dans Gœthe ; et je cite Gœthe, ce poète, qui n’a pas selon moi la grandeur qu’on lui donne, mais que je prends comme un exemple, parce qu’il est superstitieusement respecté ! […] Dans ce Joseph Delorme que j’admire, parce qu’il y a assez de sincérité pour qu’on s’y moque du mensonge, il y a deux inspirations, l’une collective, imitative, compagnonne de toutes les poésies de 1830, poésie partagée, renvoi d’échos et de reflets, large réverbération, étincelante expression d’un temps ou les Partis (les Partis littéraires) prenaient les hommes et fondaient leur individualité dans la leur ; l’autre solitaire, isolée, personnelle, et celle-là, c’est la vraie, c’est celle-là qui a créé la poésie de Joseph Delorme. Si au lieu de l’auteur, devenu infiniment littéraire, une Critique entendue s’était chargée de ranger les poésies d’un livre auquel M. […] Ce lyrisme, auquel le poète s’est assoupli par la volonté, l’exercice et surtout le compagnonnage littéraire, est le plus grand ennemi de sa nature sincère, de cette poésie qui est la sienne, toute d’observation triste ou cruelle, qui se déchire le cœur dans un coin, et de ce petit coin sombre avec son noir chagrin, comme Alceste, allonge sur le monde extérieur un regard qui, comme celui de certains peintres malades de la bile ou du foie, teint, d’une nuance particulière et soucieuse, les objets sur lesquels il va lentement et longuement se fixer. […] Il resta en lui, allumée et difficile à éteindre, de la flamme épaisse de ce Joseph Delorme, sous le nom duquel il s’était peint ; et vivace, le rêveur ardent et sombre des premiers jours résista et survécut longtemps, à travers tous les travaux d’érudition littéraire auxquels se livra le poète, guéri (voulait-il) de cette hypocondrie puissante qui avait été son génie.
D’ailleurs, au point de vue littéraire, l’éditeur de 1825, dans les portions où les manuscrits nous permettent de le contrôler, a perpétuellement agi comme s’il avait eu droit d’arranger et de traduire à sa guise les paroles du marquis d’Argenson, telles qu’il les trouvait toutes vives et ayant sauté du cœur sur le papier. […] Je pourrais pousser à satiété ce genre de démonstration et de parallèle ; mais il ne faut pas abuser de l’avantage d’avoir raison sur un terrain tout littéraire et envers un homme qu’on respecte et qui n’est pas de notre métier.
Émile Augier, et l’éloge de celui-ci, l’exposé de ses titres littéraires, prononcé par M. […] Laya : « Ce que vous appelez mon affectation (dans le style) est mon naturel. » J’ajouterai que cet homme bouillant et brillant, qui portait toutes ses qualités en dehors et qui les avait aussi en dedans, avait une véritable modestie littéraire sous un air de faste, de même qu’il disait avoir eu une timidité première à vaincre avant d’arriver à toute sa hardiesse.
Maurice Le Blond C’est précisément à cause de sa vision générale de l’univers, que M. de Bouhélier ne s’est pas limité à ce strict impressionnisme littéraire, où semblent se complaire les jeunes hommes actuels. […] Et c’est pourquoi je suis avec vous, de toute ma fraternité littéraire.
» je ne prends la question qu’au sens littéraire. […] L’auteur dénomme ainsi les mauvais farceurs du dernier bateau littéraire et artistique et les dames qui les adornent.
Cela, même au point de vue purement littéraire, n’aura pas, nous le verrons, de petites conséquences. […] Ils sont « modernes », et irrespectueux autant de l’antiquité classique que de l’école littéraire de 1660. […] « Ils adoraient les anciens », dit La Fontaine de la petite école littéraire de 1660. […] Ce n’est pas un monument à élever ; c’est une fortune littéraire à faire. […] Est-ce là tout ce qui constitue le goût littéraire de Voltaire ?
L’individualisation, la spécialisation ont eu, pour résultat premier, le divorce complet qui semble à l’heure actuelle officiellement proclamé, non seulement entre des esprits de haute valeur littéraire, mais entre les genres littéraires eux-mêmes, ceux-là qu’on voyait, aux grandes époques, se développer de concert. […] — rétablir de l’art littéraire une notion plus universelle et plus juste ! […] Sur la querelle du classicisme, voir la Revue d’histoire littéraire de la France, Le classicisme des Modernes. […] Voir Maaike Koffeman, Entre classicisme et modernité : la NRF dans le champ littéraire de la Belle Époque, Amsterdam, Rodopi, 2003, p. 75. […] Sainte-Beuve a consacré deux études successives (décembre 1829 et janvier 1830) à Racine dans ses Portraits littéraires.
Je montai donc dans ma voiture avec mes enfants et cet officier, qu’on avait choisi comme le plus littéraire des gendarmes. […] Elle y prépara les matériaux de son plus important ouvrage littéraire, le roman poétique de Corinne. […] Le succès fut immense, le nom de madame de Staël atteignit ou dépassa toutes les renommées littéraires du temps. […] Elle croyait que l’intention secrète de ce livre, cachée sous des commentaires littéraires, échapperait à la police inintelligente de l’Empire. […] Penser fortement, sentir sincèrement, agir dignement, parler éloquemment, agir au besoin héroïquement étaient à ses yeux une même condition littéraire.
Philosophie et littérature de l’Inde primitive I Reprenons, après cette digression de cœur, l’entretien littéraire un moment suspendu. […] Nous allons dérouler devant vous quelques pages des livres sacrés des Indes, les premiers monuments littéraires et théologiques que leur antiquité nous laisse entrevoir à travers les brumes des temps. […] Nous allons vous en donner une idée sommaire dans l’examen des livres sacrés et des poèmes primitifs de ce premier des peuples littéraires. […] « Les deux plus fortes impressions littéraires de ce genre furent produites en moi par la lecture de ces pages mystérieuses de l’Inde, vraisemblablement déchirées de quelques livres surhumains, et emportées par le vent des siècles du sommet de l’Himalaya jusqu’à nous. […] Nous lui répondrons incessamment entre deux Entretiens littéraires, ou même dans un des Entretiens littéraires que nous publions ; car M.
Pour moi, qui n’ai pas même l’honneur de comprendre et de lire dans leur langue les mémoires de haute science où il s’est montré inventeur, ces considérations sur les profondes et fines parties de l’optique et du magnétisme où il a gravé son nom ; qui n’ai eu que le plaisir de l’entendre quelquefois, soit dans ses cours à l’usage des profanes, soit dans les séances publiques de l’Académie, je ne puis ici que m’approcher respectueusement de lui par un aspect ouvert à tous ; je ne puis que l’aborder, si ce n’est point abuser du mot, par son côté littéraire. […] Biot, esprit plus fin, plus littéraire jusqu’au milieu de la science, raconte en ces termes les impressions qu’il ressentait durant ces mois de veilles, d’observation inquiète et d’attente : Combien de fois, assis au pied de notre cabane, les yeux fixés sur la mer, n’avons-nous pas réfléchi sur notre situation et rassemblé les chances qui pouvaient nous être favorables ou contraires ! […] Sur tous ces points, il faut en prendre son parti avec lui : il a la clarté, la force, la droiture du développement scientifique, il n’a pas le goût littéraire proprement dit. […] Il me semble, à lire ces éloges qu’ont donnés au grand mécanicien Watt les meilleurs critiques littéraires de son pays, qu’il y avait là occasion tout naturellement de montrer par cet exemple qu’aucune incompatibilité absolue n’existe entre les dons du génie industriel et les qualités de culture classique excellente.
Au sens littéraire, il n’y aurait rien à objecter à cette définition, et elle serait heureuse. […] Tite-Live, pour l’histoire, a fait comme les Romains dans tous les genres littéraires : il a eu les Grecs sous les yeux ; il s’est dit qu’il les fallait imiter, et, s’il se peut, égaler. […] Si l’on ôte quelques passages où la simplicité est affectée et la sagacité raffinée, on croit entendre un des anciens jurisconsultes ; Montesquieu a leur calme solennel et leur brièveté grandiose ; et du même ton dont ils donnaient des lois aux peuples, il donne des lois aux événements… Suivant moi, pour que le livre sur Tite-Live fût entièrement vrai (car il l’est sur presque tous les points, et pleine justice est rendue d’ailleurs à l’historien), il eût suffi de laisser au sens du génie oratoire, du génie de l’éloquence déclaré dominant chez lui, la valeur d’un aperçu littéraire, sans lui attribuer la valeur d’une formule scientifique ; il eût suffi enfin de ne pas inscrire à la première ligne de cette étude, de n’y pas faire peser le nom et la méthode de Spinosa, de ne pas rapprocher des termes aussi étonnés d’être ensemble que Spinosa et Tite-Live. […] Chaque sujet de l’histoire littéraire, traité de la sorte et soumis à cette espèce de réactifs, chaque nom célèbre d’écrivain, remis en question, retourné et comme refondu dans ce moule, va devenir nouveau.
Il avait été reçu par M. de La Chapelle, directeur, qui ne parla pas mal non plus et qui dit même des choses assez neuves et très à propos à cette date de 1699, fin d’un siècle, sur les heures de perfection et de décadence littéraire pour les nations : il développa une pensée de l’historien Velleius Paterculus, et parla de cette sorte de fatalité qui fixe dans tous les arts, chez tous les peuples du monde, un point d’excellence qui ne s’avance ni ne s’étend jamais : « Ce même ordre immuable, disait-il, détermine un nombre certain d’hommes illustres, qui naissent, fleurissent, se trouvent ensemble dans un court espace de temps, où ils sont séparés du reste des hommes communs que les autres temps produisent, et comme enfermés dans un cercle, hors duquel il n’y a rien qui ne tienne ou de l’imperfection de ce qui commence ou de la corruption de ce qui vieillit. » C’était bien pensé et bien dit. […] Vuillart qui envoyait volontiers à son ami les nouveautés littéraires, fut lent pour celle-ci : « (23 juillet.) […] Ainsi finit cette petite guerre, peu digne des funérailles littéraires de Racine. […] Autrefois, durant la période littéraire régulière, dite classique, on estimait le meilleur poëte celui qui avait composé l’œuvre la plus parfaite, le plus beau poëme, le plus clair, le plus agréable à lire, le plus accompli de tout point, l’Énéide, la Jérusalem, une belle tragédie.
Quelques écrivains de talent, en effet, doués d’originalité et d’une verve d’exception, quelques efforts brillants, isolés, mais sans suite, aussitôt brisés et qu’il faut recommencer toujours, ne suffisent pas pour doter une nation de ce fonds solide et imposant de richesse littéraire. […] Pour en faire un classique proprement dit, il a fallu lui prêter après coup un dessein, un plan, des intentions littéraires, des qualités d’atticisme et d’urbanité, auxquelles il n’avait certes jamais songé dans le développement abondant de ses inspirations naturelles. […] Il en résulte que nous avons, moins que tout autre peuple, trouvé dans nos ancêtres-auteurs de quoi réclamer hautement à certains jours nos libertés littéraires et nos franchises, et qu’il nous a été plus difficile de rester classiques encore en nous affranchissant. […] Non loin de lui, et avec le regret d’être séparé d’un ami si cher, Horace présiderait à son tour (autant qu’un poète et qu’un sage si fin peut présider) le groupe des poètes de la vie civile et de ceux qui ont su causer quoiqu’ils aient chanté, — Pope, Despréaux, l’un devenu moins irritable, l’autre moins grondeur : Montaigne, ce vrai poète, en serait, et il achèverait d’ôter à ce coin charmant tout air d’école littéraire.
Loin de moi l’idée que l’écrivain littéraire puisse rester indifférent à de certaines heures, qu’il puisse venir parler au public en des jours d’émotion universelle sans laisser lui-même éclater ses vœux, ses émotions, ses sympathies généreuses ! La question n’est pas là : elle est pour le lendemain et pour les intervalles, pour ce qui est le courant de la vie littéraire en un mot. […] Encore une fois, je reconnais que ce droit de promenade buissonnière, qui est celui de toute littérature un peu vive et libre, et pas trop prosaïque, est suspendu dans les jours d’orage, de tempête civile, dans ces affreux moments où la lutte est engagée comme nous l’avons trop vu ; mais, le lendemain, le soleil se lève, le nuage s’entrouvre ; les cœurs restent encore émus et attristés, pourtant le droit que j’appelle le droit littéraire recommence. […] Les chapitres en sont divers, variés, bigarrés comme la vie littéraire de ce temps-ci.