« Pour peu que vous en ayez d’envie, nous pourrions fort bien consacrer la soirée à l’examen de cette question, qui n’est pas difficile en elle-même, mais qui a été embrouillée par les sophismes de l’Orgueil et de sa fille aînée l’Irréligion.
C’est ce difficile travail de la persuasion jointe à la force que le vainqueur de Rivoli et de Marengo avait entrepris auprès de l’Église romaine pour la réconcilier avec la République française.
Si l’éducation est nécessaire dans le monde des arts, ou pour le plus vil des métiers d’ici-bas, comment supposer qu’elle soit moins indispensable pour le plus sublime et le plus difficile des arts, l’art d’instituer des sociétés et de gouverner des républiques ou des empires ?
Il est difficile de passer devant ces maisons sans admirer les énormes madriers dont les bouts sont taillés en figures bizarres, et qui couronnent d’un bas-relief noir le rez-de-chaussée de la plupart d’entre elles.
Il était l’oracle secret de la monarchie absolue, oracle que nous avions l’ordre d’interroger dans tous les cas soudains et difficiles.
Tout annonçait qu’il était résolu à m’en punir ; mais il s’arrêta devant l’idée de frapper le général Bernadotte, soit qu’il eût besoin de ses talents militaires, soit que les liens de famille le retinssent, soit que la popularité de ce général dans l’armée française fût plus grande que celle des autres, soit enfin qu’un certain charme dans les manières de Bernadotte rendît difficile, même à Bonaparte, d’être tout à fait son ennemi.
Molière seul nous a rendus difficiles pour Molière.
Car ces deux faits sont : un artiste né peintre, fait littérateur par les circonstances, et tourmenté dans ses littératures du besoin de sensations picturales, et torturant les mots pour leur exprimer des concrétions ; encore, un artiste charmé uniquement des difficiles technicités, et s’usant à ce que les mots sonnent musicalement, comme des musiques, pour les sentimentalités imprécisées ; et, s’il existe un art définissable des noms de « décadence » et « déliquescence », que ce soit celui-là.
— Dans la vie moderne actuelle, avec l’exiguïté des demeures, c’est bien difficile, de faire durer éternellement les chapelles des morts, les chambres d’agonie, qu’on veut toujours conserver, telles qu’elles étaient, lorsque a sonné la dernière heure d’une personne aimée ; — et ces jours-ci, ç’a été pour moi une véritable tristesse, quand j’ai entendu les coups de pioche, jetant à bas les cloisons de la chambre de mon frère, et détruisant cette espèce de survie d’un être cher, parmi les objets et les choses de son entour, brutalement démolis.
Jamais il n’avait été plus heureux que dans ce temps, tout misérable qu’il était… D’abord, reprend-il, il n’avait pas un moment douté de son succès futur, non qu’il eût une idée bien définie de ce qui lui arriverait, mais il était convaincu qu’il réussirait, ajoutant que c’était assez difficile à exprimer ce sentiment de confiance, que par pudeur vis-à-vis de nous, il définit ainsi « que s’il n’avait pas foi dans son œuvre, il avait confiance dans son effort ».
Richepin, en croyant « aller plus loin que ses devanciers dans le matérialisme », ouvre au contraire la porte à l’idéalisme ; car, si c’est l’habitude qui a tout fait, et si l’habitude n’est pas un résultat de lois mécaniques, elle ne peut plus être qu’un fait vital, une réaction de l’appétit, et il ne sera pas difficile de montrer dans l’appétit le fond même de la vie psychique.
Or, pour que l’homme de bien se portât de lui-même à ce devoir difficile, il fallait qu’il eût en lui une secrète conviction de l’utilité de ce dévouement à sa famille terrestre ; il fallait qu’il crût vaguement à la possibilité de servir, d’améliorer, de perfectionner le sort commun.
« — C’est prodigieusement beau », me dit-il en passant sa large main sur son front, « mais c’est prodigieusement difficile.
Monsieur Robert, ces figures ne sont pas les seules, il y en a d’autres dont il est tout aussi difficile de se rendre compte.
Du reste, le secret d’un tel contre-sens et d’une telle punition est-il si difficile à trouver ?
Issu d’une noble et riche famille, dans la belle colonie grecque de Cyrène, il a senti de bonne heure l’orgueil de sa race, la tradition patriotique des sentiments de ses ancêtres ; et, entre les missions difficiles que lui confiaient ses concitoyens à la cour des empereurs chrétiens, et les heureux loisirs qu’il goûtait dans ses vastes domaines de Libye, il a cultivé les lettres avant tout ; il les a cultivées d’abord, sans autre foi que la science même, sans autre pratique religieuse qu’un reste de polythéisme spiritualisé par la raison.
Pourquoi faire le vice plus heureux, la vertu plus difficile qu’ils ne le sont réellement ?
Cette côte est de difficile accès, à cause des rochers qui la bordent. […] Il ne seroit pas difficile de trouver encore de pareils exemples. […] Facile & difficile, dit Donat, quoe adverbia ponuntur, nomina potiùs dicenda sunt, pro adverbüs posita : ut est, torvùm clamat ; horrendùm resonat ; & dans Horace, turbidùm loetatur : (Liv.
Molière était prêt, quand il mourut, à faire aux auteurs un vol de plus, puisqu’on dit qu’il méditait de tracer l’Homme de cour, et qu’il eût sans doute purgé le monde de l’espèce ridicule, la plus difficile à saisir, la plus souple, la plus altière, la plus basse, la plus ingrate, et la plus changeante de traits, d’allure, de langage, de titres> et de maîtres, que l’on connaisse dans tous les pays. […] L’objet de la comédie, dira l’un, n’est-il pas de faire passer des leçons utiles à la faveur du divertissement et des ris. — Mais vous manquez ce but, répondra l’autre, puisque je ne saisis pas l’objet de vos masques fantastiques, et que je ne comprends rien à vos jeux de mots et à vos équivoques multipliées. — Peut-être est-ce votre faute et non la mienne : il est douteux premièrement que vous ayez appris ma langue, et rien n’est plus difficile à entendre dans tous les idiomes que les finesses des locutions familières. […] Contentez-vous de trois ou quatre règles déjà prescrites, et assez difficiles à suivre ; le choix d’un bon sujet, les trois unités, la vraisemblance théâtrale, et le nécessaire ; l’art dramatique se réduit à ces choses, et c’est en obscurcir les principes que d’étendre indéfiniment ses conditions subdivisées. […] Mais, en me déclarant contre l’infraction de cette excellente loi théâtrale, j’observerai que son observation exacte non seulement est très difficile, mais qu’elle est très rare : aussi, dût-on encore fausser le sens de mes paroles, je me permettrai de vous faire remarquer que l’unité de lieu, et que celle d’action, ne sont pas plus scrupuleusement observées dans la plupart de nos plus estimables comédies, qu’elles ne sont respectées dans plusieurs de nos plus belles tragédies.
Ménalcas, qui n’est ni si libre ni si noble que son ami, répond qu’il ne déposera pas un agneau, parce qu’il a un père et une mère difficiles qui comptent tout le troupeau chaque soir.
Paul Comme disait Alfred Capus, il y a dans cette hypothèse un je ne sais quoi qui la rend difficile à croire.
Sous le roi Louis XV, les ducs d’Orléans, de Nivernais, d’Ayen, de Coigny, les marquis de Courtenvaux et d’Entraigues, le comte de Maillebois, la duchesse de Brancas, la comtesse d’Estrades forment avec Mme de Pompadour la troupe « des petits cabinets » ; le duc de la Vallière en est le directeur : quand la pièce renferme un ballet, le marquis de Courtenvaux, le duc de Beuvron, les comtes de Melfort et de Langeron sont les danseurs en titre290. « Ceux qui sont dans l’usage de ces spectacles, écrit le sage et pieux duc de Luynes, conviennent qu’il serait difficile que des comédiens de profession jouassent mieux et avec plus d’intelligence. » — À la fin l’entraînement gagne encore plus haut et jusqu’à la famille royale.
« Paul Morphy joue huit parties ensemble, et Paulsens en joue vingt ; cela, je l’ai vu de mes yeux. » D’autres images bien plus irrégulières, bien plus nuancées, et, ce semble, bien plus difficiles à rappeler, se présentent avec une précision égale.
« Ceci dit, l’explication n’est pas difficile.
Cela est plus difficile et plus beau que d’aller caresser et contempler les idées des autres.
« Oui, je comprends tout alors, dit-elle l’œil étincelant et la voix animée ; mais tout reste froid et mort autour de moi, et lorsque, au lieu de me sentir, de me deviner, on m’applaudit pour une roulade difficile ou pour une fioritura agréable, il me semble qu’une main de fer vienne comprimer mon cœur !
« Pour moi, qui cherche à ne rien oublier pour remplir tous les devoirs qui me sont imposés, je sais que dans l’exercice de la dignité suprême il se rencontre chaque jour quelques milliers d’articles très difficiles à débrouiller.
Il me serait difficile d’expliquer les motifs qui m’en ont empêché… Mes premiers essais dramatiques, ajoute-t-il, l’expliquent peut-être.
Je sens d’ailleurs et je proteste que c’est une grâce, et que je n’y ai pas le moindre droit ; mais, pour la rendre moins difficile, ou pour rendre au moins la demande moins défavorable, je ne fais aucune difficulté de faire à M. le général Savary les trois déclarations suivantes : « 1º Si l’Empereur des Français avait l’extrême bonté de m’entendre, j’aurais sans doute l’honneur de lui parler de la maison de Savoie ; « 2º Je ne prononcerais pas le mot de restitution ; « 3º Je ne ferais aucune demande qui ne serait pas provoquée.
On ne s’évite pas sans raison quand on n’a mutuellement rien à se reprocher ; mais, quand on ne veut pas d’explications difficiles, on se croise en route sans passer par le même chemin.
La fondation de Trieste, l’incorporation de cette ville maritime à l’Allemagne, les développements rapides de cette ville hanséatique, l’accroissement des industries, des navigations, du commerce de l’Allemagne avec l’Orient, industrie, navigation, commerce qui ont besoin de s’écouler tous les jours en plus grande masse par l’Adriatique, rendent extrêmement problématique la renaissance d’une Venise maritime en face de l’Allemagne ; l’accroissement du Piémont comme royaume unique de l’Italie septentrionale rend la renaissance de la Venise de terre ferme plus difficile encore.
XVII Cependant le père, la mère, les oncles de Cicéron et ses amis le conjuraient de faire violence à son goût pour la retraite, et de ne pas priver la république, dans des temps difficiles, des dons que les dieux, l’étude, les lettres, les voyages, avaient accumulés en lui. « La vertu et l’éloquence ne lui avaient été données, lui disaient-ils, que comme deux armes divines pour la grande lutte qui se balançait entre les hommes de bien et les scélérats, entre la république et la tyrannie, entre l’anarchie des démagogues et la liberté des bons citoyens. » Cicéron céda à leurs instances, et sollicita la questure la même année où les deux plus grands orateurs du temps, ses maîtres et ses modèles Hortensius et Cotta, sollicitèrent le consulat, première magistrature de Rome, qui durait un an.
C’est là le mérite singulièrement difficile de ces livres.
Il n’est pas difficile de demander de quel droit Rousseau affirme la bonté originelle de l’homme dans l’état de nature : cependant, à bien prendre les choses, cette bonté dont il parle est à peu près celle de l’orang, qui ne capitalise pas des revenus, qui ne fait pas travailler d’autres orangs, ne les affame pas, et ne leur fait pas communément la guerre.
Si puissant et si complet fut ce siècle prétendu stupide qu’il laisse au nôtre la tâche singulièrement difficile.
Par la même raison, s’il se décidait pour le bien, on avait imaginé de le récompenser, non en payement d’un devoir rempli, mais pour le porter à l’habitude de bien faire par l’appât d’une rémunération ; car il est si faible, et le bien si difficile, qu’on jugeait nécessaire d’appeler l’intérêt à l’aide du devoir.
Ils n’ont pas d’éclat extérieur, ils ne flattent pas, ils sont sérieux et sévères, ils ne rient pas, ils parlent un langage difficile et que la multitude n’entend pas, celui de la raison.
Gluck écrivait déjà : « La musique doit ajouter à la poésie ce que l’heureux accord de la lumière et des ombres, la vivacité des couleurs ajoutent à la correction et à la bonne tenue du dessin, en animant les figures sans en altérer les contours. » Seulement pour que l’accord et l’équilibre, difficiles à établir et faciles à déranger, se maintiennent, peut-être faut-il qu’il y ait fusion du poète et du musicien en une seule et même personne, et qu’en sus l’artiste doublement doué ait une égale maîtrise dans l’un et l’autre art.
Par contre, nous savons positivement qu’en 1856 ce sujet l’obsédait à tel point « qu’il lui était difficile de s’en débarrasser suffisamment l’esprit, pour continuer son travail du Ring ».
J’imagine qu’un succès pareil doit suffire aux plus ambitieux, sinon aux plus difficiles.
Il faut convenir que les Parisiens d’aujourd’hui ne sont pas bien difficiles sur la mise en scène de leur plaisir.
Il faut reconnaître qu’après la chute d’Henriette Maréchal, il était bien difficile à M.
20 juin En montant à Gergovie dans le déroulement tournant des montagnes et des horizons, le général Bataille nous raconte son enfance, les misères de sa jeunesse et sa difficile fortune.
Il lui a fait facile le travail, qu’il avait autrefois très difficile.
Puis sa parole meurt, et sa figure s’assombrit dans une moue mélancolique, dont il est très difficile au partant de n’être pas touché.
… non, mais tant seulement un millionième de vérité, comme c’est difficile à dire, et qu’on vous le fait payer.
Leur adoration étoit celle de tous les temps & de tous les pays ; adoration d’autant plus difficile à détruire, qu’elle étoit fondée en partie ; il y avoit même du danger à entreprendre de l’affoiblir.
[autorité morale…] autorité morale est d’autant plus précieuse chez notre auteur que les démonstrations scientifiques et l’exposé de la doctrine sont d’une difficile assimilation.
Il serait difficile, si on ne connaissait les mœurs du temps et les qualités de la famille Hugo, de comprendre qu’un jeune homme, fût-il de génie, put posséder d’une manière si parfaite, l’art de se contenir et de dissimuler ses sentiments.
Né comme lui et peu de temps après lui dans le même quartier de Paris et presque dans les mêmes conditions de famille, voici comment il en parle à près de quatre-vingts ans, dans un de ses plus gracieux accès de verve : Boileau, correct auteur de solides écrits, Zoïle de Quinault et flatteur de Louis, Mais oracle du goût dans cet art difficile Où s’égayait Horace, où travaillait Virgile, Dans la cour du Palais je naquis ton voisin ; De ton siècle éclatant mes yeux virent la fin : Siècle de grands talents bien plus que de lumière.