Jean Reynaud2 [Le Pays, 13 septembre 1854] Quand la Critique a devant elle un pareil ouvrage, elle n’est pas médiocrement embarrassée, mais son embarras ne vient point de ce que l’amour-propre de l’auteur pourrait supposer. […] Seulement voici où l’embarras commence… Si la Critique prend au sérieux ce gros livre de Terre et Ciel que d’aucuns regardent comme un monument ; si elle se croit obligée d’entrer dans les discussions qu’il provoque et d’accepter ces formes préméditées d’un langage scientifique assez semblable au latin de Sganarelle, mais moins gai, la voilà exposée à asphyxier d’ennui le lecteur, comme elle a été elle-même asphyxiée ; — et cependant, d’un autre côté, si on touche légèrement à une chose si pesante, d’honnêtes esprits s’imagineront, sans doute, que c’est difficulté de la manier !
Il est même à penser que sans cette circonstance de vaincu, qui touche la chevalerie française, la Critique, trop spirituelle pour ne pas vouloir être populaire, aurait passé bien vite par-dessus le Saint Anselme, de M. de Rémusat, sujet philosophique et qui ne peut intéresser qu’un très petit nombre d’esprits. […] Du reste, ce qui diminuait bien un peu le mérite de la Critique, si bienveillante pour M. de Rémusat et pour son livre, c’est qu’elle devinait à l’avance ce qu’un tel livre devait contenir.
III Ce livre des Docteurs du jour domine de beaucoup la littérature, et c’est même ce qui en expliquerait les défauts littéraires, car il en a, que la Critique est en droit d’y relever. […] Une fois demandé, il jaillit, comme tout jaillissait dans Brucker, cet homme-source, qui avait en lui tous les agissements et tous les bouillonnements de l’esprit humain… Mélange de tous les genres de livres dans un seul livre, tout à la fois roman et histoire, critique d’idées et de systèmes, invention de caractères et de personnages pour rendre plus vivantes et plus entraînantes ses théories ; dramatique, poétique, descriptif, mettant des tableaux de mœurs dans des paysages, naturel et intime, et, au milieu de tout cela, débordant de questions, d’explanations, d’argumentations, de démonstrations et de conversations qui roulent dans une verve de style semblable à un battement précipité d’artères, ce livre est peut-être un chaos de puissant ces trop alchimiquement entassées, mais c’est un chaos auquel il faut appliquer cet éternel mot de génie qu’on peut appliquer pour tout à Brucker, — à cet ébaucheur rapide et sublime !
Je n’ignore pas que ce que j’écris là est contraire à la donnée commune de la Critique, mais ce n’est point une raison pour moi de ne pas risquer mon opinion. […] Et cependant, pour toute Critique virile, et qui s’attache surtout dans l’appréciation des œuvres fortes à la profondeur de l’accent qui y retentit et qui semble venir de si avant dans l’âme humaine qu’on dirait qu’il en est littéralement arraché, rien de l’exécution la plus savante, la plus pondérée, la plus précise et tout à la fois la plus pittoresque et la plus musicale, ne vaut ce rugissement de l’âme élevée à sa plus haute puissance et qui rencontre un mouvement et une expression en équation avec sa foudroyante énergie !
J’ai quelquefois parlé, en mes critiques des Œuvres et des Hommes au xixe siècle, de l’auteur des Jugements nouveaux et des Patriciennes de l’amour 28, et ce que j’en ai dit, je le pense toujours. […] Mais pour ce grand homme sans critique, qui ne sut jamais se juger et qui se prit toujours de travers, la grande vie et la grande gloire ne seront pas où il les mettait.
Il consiste presque toujours dans des allusions fines, ou à des traits d’histoire connus, ou à des préjugés d’état et de rang, ou aux mœurs publiques, ou au caractère de la nation, ou à des faiblesses secrètes de l’homme, à des misères qu’on se déguise, à des prétentions qu’on ne s’avoue pas ; il indique d’un mot toute la logique d’une passion ; il met une vertu en contraste avec une faiblesse qui quelquefois paraît y toucher, mais qu’il en détache ; il joint presque toujours à un éloge fin une critique déliée ; il a l’air de contredire une vérité, et il l’établit en paraissant la combattre ; il fait voir ou qu’une chose dont on s’étonne était commune, ou qu’une dont on ne s’étonne pas était rare ; il crée des ressemblances qu’on n’avait point vues ; il saisit des différences qui avaient échappé ; enfin, presque tout son art est de surprendre, et il réussit presque toujours. […] Je sais bien que ce genre d’esprit a trouvé des critiques ; mais sans l’excuser entièrement, on peut dire que ce caractère de beautés convenait à Fontenelle, comme il y a des parures qui embellissent certaines femmes, et qui siéraient mal à d’autres.
Vue profonde, qui a renouvelé la critique. […] C’est l’épreuve à laquelle une critique judicieuse doit soumettre tous les témoignages rapportés sur les grands hommes. […] Vous la retrouverez demain dans d’autres, où l’on professe cependant le culte de la méthode critique. […] Un critique est un littérateur, un historien de même, de même un philosophe. […] Le même Balzac considérait comme méprisables les essais critiques de ce même Sainte-Beuve.
Traductions des théâtres étrangers, analyses et explications critiques ; essais et échantillons de drames écrits : Barricades, États de Blois, Clara Gazul, Soirées de Neuilly, drames de M. de Rémusat, préfaces modernes, de Cromwell…, et puis quoi ?
Villemain, qui malheureusement n’avait pas toujours une volonté égale à ses lumières ; mais ce que nous n’avons jamais contesté ni méconnu, c’est qu’il est le plus grand littérateur proprement dit du temps ; c’est que s’il fallait chercher une définition précise de ce que c’est que talent, il ne faudrait pas le demander à un autre que lui ; c’est que, enfin, comme professeur en ces belles années 1826-1830, il a donné à la jeunesse et au public lettré les plus nobles fêtes de l’intelligence qui, dans ce genre de critique et d’histoire littéraire, aient jamais honoré une époque et un pays.
Paul Léautaud Aujourd’hui critique dramatique à La Grande Revue, M.
[Les Mercredis d’un critique (1895).]
Camille Mauclair, littérairement, a touché à tout, et l’on peut dire qu’il n’est pas de beautés ni d’idées qu’il n’ait goûtées et comprises, ni de façons de sentir et de penser auxquelles il ne se soit prêté pour nous en donner ensuite, soit en des poèmes, soit en des conférences, soit en des essais de métaphysique ou d’esthétique, soit en des études de critique, soit encore en des romans ou en des contes, sa notation propre et toujours intéressante.
Engagé dans les voies de la science, j’ai quitté la poésie pour n’i jamais revenir, et si, contre mon atente, la critique jète les ieus sur ce livre, èle peut le considérer comme une œuvre posthume.” » [Poèmes et rêveries d’un païen mystique, p. 8 (1895).]
[Les Mercredis d’un critique (1895).]
Bergier, avec un style simple & naturel, est parvenu à réduire en poudre cet amas d’objections, qui ne prouvent que la mauvaise foi de ceux qui les enfantent ; de détruire ces systêmes captieux, qui n’ont rien d’évident que la foiblesse des fondemens ruineux qui les appuient ; de donner aux dogmes de la Religion cette force & cette consistance qui les met à l’épreuve de la critique, & décide les hommages de la Raison, lorsqu’elle n’est pas tout-à-fait corrompue.
Gillet le] Nous avions négligé de parler de celui-ci dans la premiere édition de notre Ouvrage, parce que sa Tragédie de Manco-Capac est une de ses productions que la Critique doit oublier, à l’exemple du Public.
L’Ouvrage dans lequel il fournit moins à la critique, est l’Instruction pour se conduire dans le monde, Instruction qu’il fit pour ses enfans, & où il annonce l’homme qui connoît le monde, un esprit qui fait penser sagement, un Philosophe qui apprécie à leur juste valeur les biens & les maux de la vie.
Son Ouvrage des causes de la corruption du goût, sera toujours, malgré les mépris de l’Auteur du Siecle de Louis XIV, un Ouvrage rempli d’analyses exactes, de vûes saines, de réflexions fines, & de sages critiques.
Ses Eloges & ses Critiques, ses travaux & ses plaisirs, tout étoit outré par le peu d’empire qu’il avoit sur lui-même.
Il est vrai qu’il y regne beaucoup de méthode, beaucoup d’érudition, beaucoup de citations, beaucoup d’observations ; mais les Ouvrages didactiques, surtout de cette espece, exigent encore du goût, de la critique, des vûes bien présentées, & principalement une élocution soignée, propre à animer les préceptes que l’Auteur veut faire goûter.
Non, la critique ne peut qu’humilier l’impuissance & révolter l’amour-propre indigent.
Un célebre Critique a eu raison de dire de cet Ouvrage, « qu’il étoit la Production d’un excellent Citoyen, qui n’écrit que pour se rendre utile, qui voit tous nos travers & tous nos vices, non pour en plaisanter avec légéreté, mais pour nous en corriger ; qui gémit sur cet abîme-de corruption où nous sommes plongés, & qui voudroit nous en faire sortir ; qui nous offre la perspective la plus effrayante des maux que nous preparent des révolutions qu’amenera cette mollesse hébetée, qui tient nos sens engourdis : car le voile est aisé à lever ; ce tableau de la Grece est un miroir où la France doit se voir elle-même.
Après avoir essayé de se rendre utile aux Lettres par un petit Ouvrage, intitulé, le Temple de la Critique, où, parmi des jugements assez sains & vivement exprimés, on en trouve quelques-uns de faux & d’outrés, il a rendu de vrais services au Public par la rédaction de la suite des Lettres édifiantes.
NICOLE, [Pierre] parent du précédent, né à Chartres en 1625, mort à Paris en 1695 ; savant Théologien, habile Controversiste, bon Moraliste, Critique partial.
On a aussi de lui des Lettres critiques, sur les Mémoires du Chevalier d’Arvieux, publiées sous le nom d’un Secrétaire de Mehemet Effendi, qui prouvent qu’il étoit très-digne de le remplacer ; avantage peu ordinaire aux enfans, qui n’ont pas toujours le bonheur d’hériter des talens de leur pere.
Le génie de Corneille triompha des efforts de l'autorité, & le crédit du Ministre ne servit qu'à procurer une excellente Critique, qui fit encore mieux sentir les beautés de cette Tragédie.
Ce Salon-ci n’est point du tout comme les précédents ; il n’y a presque pas un tableau qui ne vaille un mot d’éloge ou de critique.
Depuis les derniers travaux de la critique, et surtout depuis la publication des ouvrages de M. […] Ce serait là une œuvre aussi fastidieuse pour le lecteur que pour le critique. […] « La critique impartiale, écrit-elle, devait certes des félicitations à M. […] C’est ici que la difficulté commence pour la critique. […] On ne pourrait faire que de la critique intuitive sur cette archéologie par intuition.
L’Auteur que les critiques ont déconcerté, doit sortir de la carriere. Il n’appartient de la courir qu’à celui qui a lu sans colere & sans dedain ce que la critique a dit de lui. […] Ces mots peignent naïvement ; & ceux qui les entendent, ne songent point encore à les soumettre à la froide analyse de la critique. […] Il n’y a point de Nation où il y ait plus de critiques & plus de règles qu’en France. […] Les cinq années Littéraires de Clément de Genève, me semblent un modele de critique, de raison, de grâces, de vivacité, d’esprit.
. — Les Voyages de l’Esprit, critiques (1869). — Origines de la poésie lyrique en France au xvie siècle (1873). — Les Prédécesseurs de Milton (1875). — Du génie de Chateaubriand (1876). — Éloge de la Folie, d’Érasme, traduction (1877). — Poèmes de la Révolution (1879). — Portraits de maîtres (1888).
En même temps qu’elle devenait plus intérieure, plus individuelle, la religion devenait plus différenciée, plus raffinée, plus compliquée, plus riche en nuances ; plus scrupuleuse aussi ; plus exigeante vis-à-vis d’elle-même, plus sublimée sentimentalement et intellectuellement, par suite plus critique, plus encline à l’analyse, à l’association, au doute et à l’hérésie.
Les Notes qu’il a cru devoir ajouter, pour éclaircir certains points, soit de l’Histoire Littéraire, soit de l’Histoire Sacrée ou Profane, portent l’empreinte d’une érudition étendue & d’une critique éclairée.
Ses Poésies, qu’on ne lit plus, consistent en des Satires, dont le sujet est moral & critique ; en plusieurs Epigrammes, Madrigaux, Stances, Ballades, parmi lesquelles on trouve plusieurs Pieces d’un très-bon goût, si on fait grace à quelques expressions surannées.
On trouve dans cette Déification un peu de mythologie & de critique littéraire ; voilà tout.
Palissot : sa Tragi-Comédie, intitulée l'Amour tyrannique, que le Poëte Sarasin compare à tout ce qu'il y avoit alors de plus parfait, ne mérite pas le grand succès qu'elle eut dans le temps qu'on la donna, mais elle ne mérite pas non plus le mépris qu'on en fait à présent ; ses Observations sur le Cid sont au dessus de toutes les Critiques de son Siecle, sans en excepter celle de Barbier d'Aucourt.
Plus bibliographe que critique, cette fois, nous tenons pourtant à signaler un livre retrouvé d’une des plus aimables contemporaines de madame de Longueville3.
Nous ne sommes pas réduits ici au panégyrique vide, aux éloges académiques, à la critique oratoire et officielle : nous avons les originaux de La Fontaine, les textes de Pilpay, de Phèdre, d’Esope, tels qu’il les avait sur sa table, nous pouvons voir en quoi il les a changés, marquer du doigt les passages retouchés, ajoutés, corrigés, entrer dans le laboratoire poétique, saisir au vol l’imagination qui arrive, la philosophie qui s’introduit, la gaieté qui s’insinue. […] Il n’y a pas de critique plus instructive, car il n’y en a pas de plus précise ; toutes les esthétiques et toutes les poétiques mises ensemble ne valent pas la lecture d’une pièce de Shakspeare comparée ligne à ligne aux nouvelles italiennes et aux vieilles chroniques que Shakspeare avait en écrivant sous les yeux. […] Phèdre ne nous apprend rien quand il met sa critique en sermon. […] Je sais quand il faut m’arrêter et quand il faut courir. » Au contraire ici la critique est en action et le ridicule palpable, parce que la sottise tombe du moral dans le physique, et que l’impertinence des pensées et des sentiments devient l’impertinence des gestes et des mouvements. […] Je vais faire cette transformation, et vous verrez que dans la plus éloquente tirade des Horaces, c’est un critique qui parle, et ce n’est plus Horace.
Chacun se rappelle la lutte à coups de poings et de livres qui s’engage entre les partisans du chantre et du prélat ; au moment critique, le prélat imagine une ruse de guerre : il étend le bras et bénit solennellement ses adversaires qui sont forcés de plier les genoux sous l’implacable bénédiction. […] Le chancelier, le chef de la justice, est trop heureux en un moment critique de pouvoir se cacher dans une armoire. […] Ainsi encore les derniers fragments du Roman de Renart contiennent une critique amère des lois et coutumes existantes, de véritables appels à la révolte ; et pourtant ceux qui les ont composés ont gardé le cadre commode de la fable tel que leurs aînés l’ont façonné ; ils se servent toujours des animaux pour donner des leçons aux hommes ; ils racontent toujours les prouesses de leur héros populaire. […] Donnez à vos romans une odeur d’hôpital ; Faites-en des charniers peuplés de bêtes fauves : Allez fouiller du nez dans toutes les alcôves ; Peignez-nous chaque ulcère et chaque exploit galant, Comme dit le critique, « en style truculent » ; Et pour féconder l’art dans ce nouveau domaine Traînez tout le fumier de la nature humaine. […] Abattement momentané, suivi d’un réveil violent du sentiment national ; éclosion de poésie et d’œuvres patriotiques où revivent les hauts faits et les héros du passé ; imitation du peuple vainqueur et à la fois réaction contre son influence, allusions et rancunes se glissant partout, au théâtre, dans l’histoire, dans la critique, voilà les effets littéraires produits ordinairement par la défaite76.
Lundi 17 mars Je dîne chez les Sichel, avec Mme Gavarret, la sœur de Saint-Victor, entrevue il y a bien longtemps, quand elle était encore demoiselle, dans les visites que nous faisions, mon frère et moi, au critique. […] Au fond, dans ces colères contre ma préface, ce qui m’étonne, c’est le peu d’ouverture de ces intelligences de critiques, qui blaguent tous les jours l’absence de sens artistique, chez les bourgeois. […] Pierre Gavarni me parle, ce soir, de dédicaces laudatives de Champfleury, mises en tête des livres envoyés à son père, et même de tentatives d’abouchement qui n’ont pas réussi… ça expliquerait un peu le jugement sévère du critique sur les dessins du peintre, dont le chic fait rire. […] Ils ne veulent pas, ces bons critiques, — et cela avec une colère enfantine, ils ne veulent pas de génies, d’esprits originaux. […] Je suis frappé de cela, à la lecture des derniers numéros de la Revue Indépendante, qui contient trois articles de critique par des jeunes : trois articles tout à fait remarquables.
La logique et la critique, la grammaire générale et raisonnée. […] Les éléments de la logique et de la critique conduisent à l’étude de l’histoire et des belles-lettres ; et la grammaire générale raisonnée est l’introduction à l’étude de toutes les langues particulières. […] (La critique.) […] Quintilien, grand écrivain, homme d’un jugement sain, critique d’un goût exquis, juge sévère, mais impartial, des institutions oratoires ; Frontin et Végèce, de la science militaire ; Pline le Jeune, des lettres remplies de sentiment, de délicatesse et de mœurs ; Florus, d’un style tortueux et recherché, de l’histoire romaine ; Suétone, laconique et pur, des anecdotes de la vie scandaleuse et privée des Césars ; Justin, l’abréviateur de Trogue Pompée, que je ne daigne pas nommer, quoiqu’il soit bref et correct. […] C’est l’avis de Denys d’Halicarnasse, Examen critique des plus célèbres écrivains de la Grèce : sur Thucydide ; ch.
. — Thomas, comte de Wharton, lord-lieutenant d’Irlande, par la force étonnante de sa constitution, a depuis quelques années dépassé l’âge critique, sans que la vieillesse ait laissé de traces visibles sur son corps ou sur son esprit, quoiqu’il se soit prostitué toute la vie aux vices qui ordinairement usent l’un et l’autre. […] Encore, un singe a des tours plus divertissants, est un animal moins malfaisant, moins coûteux ; il pourrait avec le temps devenir critique passable en fait de velours et de brocart, et ces parures, que je sache, lui siéraient aussi bien qu’à vous988. » Est-ce un pareil esprit qu’apaisera la poésie ? […] Swift a éteint un incendie, je le veux, mais comme Gulliver à Lilliput : les gens sauvés par lui restent suffoqués de leur délivrance, et le critique a besoin de se boucher le nez pour admirer la juste application du liquide et l’énergie de l’instrument libérateur. […] Ce profond traité contient tout le secret de la métempsychose, et développe l’histoire de l’âme à travers tous ses états. — Whittington et son chat est une œuvre de ce mystérieux Rabbi Jehuda Hannasi, contenant une défense de la Gémara de la Misna Hiérosolymitaine, et les raisons qui doivent la faire préférer à celle de Babylone, contrairement à l’opinion reçue. » Lui-même avertit qu’il va publier « une histoire générale des oreilles, un panégyrique du nombre trois, une humble défense des procédés de la canaille dans tous les siècles, un essai critique sur l’art de brailler cagotement, considéré aux points de vue philosophique, physique et musical », et il engage les lecteurs à lui arracher par les sollicitations ces inestimables traités qui vont changer la face du monde ; puis, se tournant contre les savants et les critiques éplucheurs de textes, il leur prouve à leur façon que les anciens ont parlé d’eux. […] Les anciens, dit-il, ont désigné les critiques, à la vérité en termes figurés et avec toute sorte de précautions craintives ; « mais ces symboles sont si transparents, qu’il est difficile de concevoir comment un lecteur de goût, doué de la perspicacité moderne, a pu les méconnaître.
André Suarès écrit des récits de voyages, de la critique et des essais ? […] La diversité des écrivains aurait bientôt déchiré le critique. […] Mais enfin, de quoi s’agit-il, d’histoire ou de critique littéraire ? […] Mais aussi, la critique subit le tort des écrivains. […] Sa critique est la plus accueillante, libre, et la moins prévenue.
Mais il me semble vraiment que la plupart des critiques l’ont jugée beaucoup plus énigmatique qu’elle n’est en effet. […] Tel Kant, préludant, par la Critique de la raison pure, à la Critique de la raison pratique. […] Au reste, ce n’est point une critique que j’ai prétendu faire. […] Mais des critiques distraits, que je ne vous nommerai point, l’ont laissée ouverte. […] Il paraît que non ; et, certain critique m’ayant accusé de vampirisme, un autre, de même force, m’a accusé de « cruellisme ».
⁂ Le projet primitif de cette étude était double : Il comportait, d’abord, un essai de critique médico-littéraire, spécialité nouvelle dont M. le Dr de Fleury est, à l’heure actuelle, le protagoniste averti1.
Quand la prévention qu’on ne saurait manquer d’avoir pour ce qu’on fait, au moment où on le fait, est passée, quand la joie de produire, qui aveugle si facilement l’amour-propre, est apaisée, et qu’on peut regarder son travail avec le même détachement qu’on ferait celui d’un étranger, alors on peut se faire avec fruit le critique de soi-même : le moment est venu de corriger son œuvre.
Pierre Quillard J’aime trop un livre pareil |pour insister sur quelques critiques de détail ; cependant il vaut mieux dire que certaines chansons sonnent trop exactement au diapason de Verlaine et que — mais si rarement !
[La Critique (1898).]
[Les Mercredis d’un critique (1895).]
Ce n’est point pour lui une fonction, une de ces places de jurés-experts comme l’entendent messieurs les critiques ; il ne sent là qu’une occasion de dire, au hasard de l’actualité, ce qu’il voit « dans les faits journaliers de la vie des lettres de Paris ».
C’est dans ce noble but que les poètes Maurice du Plessys, Raymond de La Tailhède, Ernest Raynaud, et le savant critique Charles Maurras sont venus à moi, non en « escorte », mais pour avoir trouvé dans mon Pèlerin passionné les aspirations de leur race et notre commun idéal de Romanité.