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2671. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Ces élégies portent quelquefois le caractère du pays où elles ont été composées.

2672. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Aussi La Bruyère disait-il, dans ses excellents Caractères de Théophraste, que Dangeau n’était pas un seigneur, mais d’après un seigneur.

2673. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Ozanam a bien démêlé et démontré ce double caractère.

2674. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

et aussi, cette revue faite, n’y a-t-il pas une conclusion générale à tirer sur le caractère presque exclusivement latin de notre littérature ?

2675. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

Mais ces grâces vont cesser ; la mort est venue : la douleur de Mlle  de Guérin va prendre un caractère d’élévation et de constance qui ne lui permettra plus le sourire.

2676. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Les grands hommes, les beaux caractères, tels que Bouflers, Catinat, sont modestes (ce qui n’est pas un mal), mais d’une grande circonspection, et semblent quelquefois fléchir ou du moins s’arrêter sous le poids de la responsabilité.

2677. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Heureux ceux qui sont d’un pays, d’une province, qui en ont le cachet, qui en ont gardé l’accent, qui font partie de son caractère et de son histoire !

2678. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Ses débuts sont faits ; il est à cette cour, sur le pied où il a su s’y mettre en vertu de son propre caractère et de son mérite.

2679. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Halévy, dans une de ses Notices et sous le couvert d’un autre nom d’artiste, a laissé échapper quelque chose de sa douleur personnelle et de son secret : « Il y a, dit-il à propos de l’organiste Frohberger, il y a des artistes d’un caractère heureux, pour qui le souvenir des succès d’autrefois est si plein de douceur, qu’ils ne s’en séparent jamais, et qu’ils trouvent dans ce souvenir, quelque ancien qu’il soit, du bonheur pour toute leur vie.

2680. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Un atelier est toujours fort mêlé, mais on était sous le Directoire et le mélange alors avait un caractère particulier : les écoles, comme la société, offraient de violents contrastes.

2681. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Ceux qui ont le plus étudié et le mieux pénétré le caractère des poésies sacrées et des cantiques des Hébreux, les Lowth, les Herder, n’ont rien dit que Bossuet n’ait exprimé avant eux d’une parole pleine et sommaire.

2682. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

« M. le ministre d’État, malgré sa supériorité de talent et d’intelligence, n’est pas obligé, s’étant occupé toute sa vie d’autre chose, de savoir quel est le caractère et, pour tout dire, le tempérament d’un véritable homme de lettres.

2683. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Des sentiments de famille naturels et purs, une facilité de talent non combattue, bientôt l’émotion rapide, mobile, du plaisir et de la rêverie, c’est là le fonds entier de sa jeunesse, ce sont les caractères qui, en simples et légers délinéaments, pour ainsi dire, vont passer de l’âme de Millevoye dans sa poésie.

2684. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Nous remarquons ainsi les témérités de Baïf, qui forge des comparatifs et des superlatifs à la manière latine, qui tente des vers métriques sur le patron des vers latins : ainsi le génie propre de la langue, le caractère original de la versification française sont méconnus.

2685. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Dans l’exaspération de la lutte, la parole chrétienne ne pouvait garder la décence de son caractère, ni les esprits chrétiens la mansuétude de leur Évangile : les protestants glissèrent à la virulence injurieuse ; les catholiques qui ne s’étaient pas encore réformés, retenant lavulgarité facétieuse des Maillard et des Menot, se donnèrent pour rôle d’exploiter et d’exprimer les passions de la populace216.

2686. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Mme Sarah Bernhardt est éminemment, par son caractère, son allure et son genre de beauté, une princesse russe, à moins qu’elle ne soit une impératrice byzantine ou une bégum de Maskate ; passionnée et féline, douce et violente, innocente et perverse, névropathe, excentrique, énigmatique, femme-abîme, femme je ne sais quoi.

2687. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Son second geste, le mouchoir tendu à Dorine, me paraît très conforme au caractère qu’il a ou qu’il se donne, et au rôle qu’il joue dans la maison.

2688. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

La naturalisation, quant aux caractères et aux mœurs, est aussi complète que possible.

2689. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »

L’auteur fait ressortir ingénieusement le caractère par lequel les associations d’idées du poêle diffèrent de toutes les autres en paraissant leur ressembler.

2690. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Mais on n’y sent pas ce goût âpre et sauvage, cette franchise qui ne peut s’allier avec la perfection, et qui fait le caractère et le charme de Dante.

2691. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Pourtant il n’acquit toute sa vigueur de talent et son ressort de caractère que lorsqu’il eut connu l’injustice et le malheur.

2692. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Mme d’Angoulême, obéissant à l’impulsion du sang maternel, eut l’idée d’une résistance ; et, pour l’organiser, elle fit tout ce qu’on pouvait attendre d’un noble et viril caractère.

2693. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Quant au caractère original et propre du spiritualisme de notre siècle, il est absolument ignoré.

2694. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

On ne peut s’en sauver. « Ecrire, a dit Mme de Staël, c’est exprimer son caractère. » Une injure est toujours une faute de goût.

2695. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Et c’est encore la Providence de Dieu qui nous a donné cette langue dont tous les caractères affectent l’universalité.

2696. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Tous les petits talents, tous les petits caractères, les petits arts ; les petites femmes, peuvent très bien n’être pas sincères et être charmants, de ce charme que la dépravation des hommes adore et qu’on nomme la félinité.

2697. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Toutes ces œuvres, pour n’être pas rimées, n’en ont pas moins une poésie charmante, si, par ce nom, l’on entend le don d’exprimer d’une manière rare des idées, ou de décrire des paysages au moyen d’images choisies ; et aussi, selon la belle expression de Diderot : tout ce qu’il y a d’élevé, de touchant dans une œuvre d’art, dans le caractère ou la beauté d’une personne ou même dans une production naturelle.

2698. (1887) La banqueroute du naturalisme

et, ne se rencontrant pas plus dans le langage, comme l’on voit, que dans les mœurs et dans les caractères, où est la vérité ?

2699. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Les faits volontaires sont seuls marqués aux yeux de la conscience du caractère d’imputabilité et de personnalité.

2700. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Vous avez donc l’caractère mal fait ? […] En résumé, l’apparition de cet ouvrage est un événement heureux pour ceux qui aiment les beaux vers dans des pièces d’un autre caractère et charmantes de sentiment et de fraîcheur ; les compositeurs trouveront aisément des prétextes à leurs inspirations musicales. […] « Je vous charge particulièrement non seulement de veille à la sûreté de mes malheureux parents, mais de les entourer de tous les égards dus au malheur… » Je l’assurai que j’étais prêt à sacrifier ma vie pour accomplir la mission qu’il me faisait l’honneur de me confier et que j’en comprenais le caractère et la portée. […] Mon collègue le baron de Schonen, pour n’avoir pas eu la même discrétion et s’être hasardé à lui adresser quelques paroles, s’était attiré une de ces rebuffades par lesquelles se trahissait trop souvent, dans cette princesse, un caractère aigri par la souffrance. « Suis-je donc condamnée, s’était-elle écriée, à avoir toujours devant moi le visage de cet homme ! […] Malgré le dégoût naturel, j’admirai dans quelle mesure progressive et timide, lente et sage expérimentation, elle s’assurait du caractère de celui auquel il fallait qu’elle confiât presque sa vie.

2701. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Ce n’étaient jamais des confidences d’amertume, même cette grande que je ne dis pas, car nos caractères, qui diffèrent sur tant de points, ont ceci de commun que ni vous ni moi ne connaissons l’amertume. […] Tout ce que nous avions de différence, d’écart entre nous donnait précisément, était précisément ce qui donnait une valeur, peut-être unique, à cette perpétuelle référence mutuelle, ce qui la rendait peut-être uniquement précieuse ; fructueuse, renseignante ; cette grande distance de classe et de situation sociale ; distance extérieure, mais intérieure, devenue intérieure depuis des générations, entrante intérieure, entrée intérieure, pénétrée intérieure, entrée dans le sang, teinture entrée dans le sang de la race ; et cette grande distance de caractère, de tempérament, d’âme (non de cœur), cette grande distance intérieure, devenue extérieure, sortante extérieure, qui sort par la peau, par (tous) les pores de la peau, qui se manifeste socialement même, qui fait de vous un optimiste si profondément triste, et de moi un optimiste, un pessimiste quelquefois courageux. […] Ou qu’il avait un si mauvais caractère que personne n’osait lui mettre un mot. […] — La force de (la) grâce de Corneille est telle qu’elle n’effectue pas seulement cette célèbre purgation des passions que disaient, que voulaient les anciens ; cette purgation des caractères et des mœurs. […] Si différents de caractère, si pareils de cœur, je veux l’espérer, je veux le croire, j’en suis sûr, d’un caractère, d’un tempérament, d’une société si différentes ; je veux le croire, d’un même cœur ; plus nous sommes différents, plus dans cette même armée, dans cette seule armée nous sommes indispensables l’un à l’autre.

2702. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Tout va admirablement bien, excepté le caractère de mon auguste mère, qui se fâche du matin au soir et économise tellement que c’est terrible. […] C’est tout un autre caractère, et puis, n’est-ce pas ? […] À propos de votre place dans l’autre monde, grâce à votre caractère régulier vous iriez au ciel, mais le commerce des damnés vous relègue : … intra color che san sospesi. […] Si vous êtes bon élève, vous vous ferez de moi une amie véritable et, si vous avez compris mon caractère, vous savez que mon amitié sera bonne. […] Enfin… Mais comme la Russe a un caractère très large et un esprit plus occupé de choses sérieuses que de bêtises de ce genre, elle trouva avec philosophie tout cela fort naturel, se contentant d’en rire un peu de travers comme l’Arlequin de Saint-Marceaux, un artiste qu’elle vénère et dont elle aime le talent.

2703. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Margency, très lié alors avec Mme d’Épinay, a été jugé fort spirituellement par elle : dans les lettres qu’elle écrit à Grimm, il apparaît sous sa première forme et la plus gracieuse, homme de trente ans environ, galant, léger, versifiant, assez aimable et amusant, « un composé de beaucoup de petites choses », mais assez mince de fond et d’un caractère peu solide, peu consistant. […] Et pour apprécier encore plus à son prix le caractère de cette belle consultation morale, relisez, je vous en prie, dans les Mémoires de Mme d’Épinay, les pages toutes légères de ton et toutes railleuses où il est parlé de cette même relation de Mme de Verdelin et de Margency : le contraste avec l’accent de Rousseau est frappant ; on comprendra mieux, au sortir de cette double  lecture, le sérieux, la dignité et l’élévation qu’il sut rendre aux choses du cœur et de la vie.

2704. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

. — Raisons tirées du caractère français […] Les femmes avaient de l’importance, même aux yeux de la vieillesse et du clergé ; elles étaient familiarisées d’une manière étonnante avec la marche des affaires ; elles savaient par cœur le caractère et les habitudes des ministres et des amis du roi.

2705. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Mais éclairer l’humanité sur les caractères de la vertu, lui montrer avec pleine lumière la fin obligatoire de toutes les actions humaines, et lui indiquer les voies qui mènent à cette fin, c’est un immense service ; et l’on n’a point à s’étonner de l’estime et de la gloire qui le récompensent. […] Le caractère général de sa morale est tout autre, mais les doctrines particulières sont au fond les mêmes.

2706. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

» * * * — Souvent une impression d’enfance donne le pli, le caractère de toute une vie. — On me racontait que Mérimée est un être uniquement fabriqué de la crainte du ridicule, et que cela vient de ceci. […] * * * — Peindre dans un roman la blessure que fait à un homme amoureux, la danse de la femme qu’il aime, et plus que la danse et son enlacement, la transfiguration presque courtisanesque, que la sauterie apporte à cette femme, soudainement sortie de son humeur raisonnable, de son caractère tranquille, du sage apaisement de son honnête personne.

2707. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Pendant ces longues années, il étudie, selon son expression, l’anatomie des monuments, donnant à chaque détail d’architecture, à chaque colonne, son caractère — et s’astreignant à faire cela, sévèrement, à la mine de plomb. […] Et cela avec étranglement de la voix, tremblement des mains, crachement dans la soupe des voisins : tous les caractères d’une épilepsie dangereuse et injurieuse pour tout le monde.

2708. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Ses poésies lyriques, qui ont précédé la composition de son poème, ont gardé les traces de ses affections profanes et passagères, qu’il essaya en vain de voiler à demi sous des allusions symboliques. » « La poésie épique », dit plus loin le jeune commentateur, « apparaît, à son origine, revêtue d’un caractère sacerdotal, se mêlant à la prière et à l’enseignement religieux ; c’est pourquoi, dans les temps même de décadence, le merveilleux demeure un des préceptes de l’art poétique. […] J’en expliquerai d’avance et d’une façon générale le caractère allégorique en disant que le dessein principal de l’auteur est démontrer, sous des couleurs figuratives, les trois manières d’être de la race humaine. « Dans la première partie il considère le vice, qu’il appelle Enfer, pour faire comprendre que le vice est opposé à la vertu comme son contraire, de même que le lieu déterminé pour le châtiment se nomme Enfer à cause de sa profondeur, opposée à la hauteur du ciel.

2709. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Indépendamment de la narration qui devient pleine, variée et nourrie, et qui est d’un mouvement facile et continu, Mézeray est un grand peintre de portraits dans les résumés qu’il donne à la fin de chaque règne et où il retrace en abrégé le caractère, les mérites ou les défauts du roi dont on a lu l’histoire Un sentiment non seulement équitable, mais humain et, autant qu’il se peut, loyal et fidèle, domine dans ces jugements et en tempère la rigueur ; s’il y a quelque circonstance atténuante ou touchante pour les monarques même les plus désastreux et les plus funestes, Mézeray ne l’omet pas.

2710. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Nous qui cherchons partout matière à l’histoire des mœurs et à la distinction des caractères, notons bien le point de séparation que, mieux que personne, il nous aide à observer et à définir.

2711. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Un historien du temps a très bien rendu ce caractère conciliant, adroit et facile, qui était une des puissances de Gabrielle, et c’est un correctif nécessaire à l’impression que laisserait, sans cela, le récit un peu aigre de Sully : Le plaisir, dit l’historien Matthieu en parlant de cet amour de Henri IV, n’était pas le principal objet de ses affections, il en tirait du service au démêlement de plusieurs brouilleries dont la Cour n’est que trop féconde.

2712. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Le ton de cette lettre paraîtra certainement étrange, le style est exagéré ; celui qui écrit est encore sous l’empire de l’exaltation, mais le caractère véridique de cette exaltation ne saurait être mis en doute un moment.

2713. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Quelques-unes, plus rarement, prennent un caractère odieux : « Vendredi, 13 septembre 1686, à Versailles. — Le roi a donné à Lostange la confiscation des biens de son frère, qui est en fuite pour la religion5. » Puis, tout à côté, chez Dangeau, et sans qu’il y insiste, on a aussi l’idée des pertes que fait le royaume, et des résistances qu’on trouve en plus d’une âme : « Jeudi, 24 janvier 1686, à Versailles. — On eut nouvelles que du Bordage avait été arrêté auprès de Trelon, entre Sambre et Meuse : il voulait sortir du royaume avec sa famille.

2714. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Dans sa correspondance de cette époque, il est un passage entre autres qui m’a frappé par le caractère de philosophie et d’élévation qui y est empreint.

2715. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Un jour qu’il était commis pour interroger un prisonnier dans une affaire de faux, il dut le présenter à la question, faire faire tous les apprêts et même le faire déchausser : « Je souffris beaucoup en mon humeur, nous dit-il, d’être obligé d’user de sévérité et de voir les apprêts de la question, quoique je susse qu’elle ne serait pas donnée. » — Tel était l’homme de bien et du plus honorable caractère, auquel sa conduite depuis, dans le procès de Fouquet et la louange de Mme de Sévigné ont donné du lustre.

2716. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Mais bientôt, jusque dans le Lamennais de ce temps-là, nous allons retrouver celui que nous avons connu en dernier lieu, le même caractère exactement, la même âme, une âme excessive, inquiète, haletante, appelant sans cesse et repoussant le repos, enviant la mort etactivant la vie, se croyant une mission d’en haut, unevocation, et tenu d’y obéir : car qui a résisté à Dieu et a eu la paix ?

2717. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Cela fait qu’on est parfaitement à l’aise auprès d’elle en dépit de la différence immense des caractères et des façons de penser, au point que de sa part on peut tout supporter et qu’on se plaît à lui tout dire.

2718. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Les grands caractères, eux aussi, ont leurs faiblesses.

2719. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

De tout temps le génie français a penché vers la gaieté, la légèreté, le bon sens prompt, mais pétulant, imprudent, frondeur et railleur, la satire, la malice et, j’ajouterai, la gaudriole ; si cet élément unique dominait et l’emportait, que deviendrait le caractère de notre langue, de notre littérature ?

2720. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Par exemple, en terminant une Histoire de Port-Royal où le grand Racine aurait rempli toute la place qu’il doit tenir, et où l’on aurait montré l’esprit religieux de cette sainte maison s’exprimant par sa bouche avec un caractère unique de tendresse, de mélodie et de grandeur, dans l’œuvre d’Athalie et surtout dans celle d’Esther on ajouterait quelque chose comme ceci : « Il est un autre Racine que l’on aurait aimé à y joindre, ce Racine fils qui n’a pas été tout à fait sans doute le poète tendre, plaintif, l’élégiaque chrétien, le Cowper janséniste qu’on aurait souhaité à Port-Royal expiré, mais qui en a eu quelques accents ; ce Racine fils qui offre le modèle de la manière la plus honorable de porter un nom illustre quand on est engagé dans la même carrière ; car si le crime d’une mère est un pesant fardeau, la gloire d’un père n’en est pas un moins grand, et Racine fils n’a cessé de le sentir en même temps qu’il a suffi dignement encore à ce rôle difficile.

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