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1639. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Sa distance me fait juger de sa grandeur ; Sur l’angle et les côtés ma main la détermine ; L’ignorant le croit plat ; j’épaissis sa rondeur. […] C’est de la dialectique, d’abord, et puis, de plus, à côté et en même temps, c’est du plaidoyer, c’est de la dialectique en vue d’un but, en vue d’un dessein poursuivi et qu’elle ne perd jamais de vue. […] A l’étranger, les Anglais ont été longtemps à s’acclimater, en quelque sorte, à La Fontaine, qui a certains côtés de son esprit qui ne sont pas les leurs.

1640. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

pas que Flaubert, qui n’a pas une goutte du sang de Rabelais dans les veines, osât aborder par le côté bouffon, pour en rire insolemment un peu, la grande figure mortifiée de l’anachorète égyptien. […] Il n’y en a, dans cette Tentation de saint Antoine, ni du côté des tentateurs, qui devraient avoir tous les feux de l’enfer dans le ventre, puisqu’ils sont des démons, ni du côté de celui qu’ils tentent. […] … Pour ceux qui savent quelque chose de l’histoire des premiers siècles de l’Église, quel marmouset sera le saint Antoine de Flaubert, berné par ses tentations comme Sancho Pança par les muletiers qui le font sauter dans sa couverture, à côté du majestueux patriarche des Solitaires, l’ami du grand Athanase, au souffle inspiré, qui, du fond du désert, s’en vint et plana sur le concile de Nicée, et dont la pauvre sandale de roseaux entrelacés pesa aussi lourdement sur le démon terrassé que la bottine d’or de l’Archange !

1641. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

Il y a donc, d’un côté, la représentation schématique du mouvement total et nouveau, de l’autre les images kinesthésiques de mouvements anciens, identiques ou analogues aux mouvements élémentaires en lesquels le mouvement total a été analysé. […] À côté du développement de l’esprit sur un seul plan, en surface, il y a le mouvement de l’esprit qui va d’un plan à un autre plan, en profondeur. À côté du mécanisme de l’association, il y a celui de l’effort mental.

1642. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Joinville, de son côté, ne fit pas autrement. […] En un mot, il a eu tout le raffinement et tout l’art d’un grand poète blasé : il s’est donné le plaisir d’avoir deux Joinville à ses côtés, tout en faisant le Chateaubriand à son aise et avec un surcroît de verve et d’ivresse.

1643. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Bossuet avait prêché la plus grande partie des siens ; mais en laissant même de côté Bossuet, qui fait exception en tout, il y avait eu une excellente école de sermonnaires qui avaient déjà en partie réformé la chaire et en avaient banni le mauvais goût, les excès d’érudition ou d’imagination surannés et déplacés : M.  […] Bourdaloue même y a peut-être l’avantage par un côté : il y reste plus réel et plus vrai, plus d’accord en tout avec la chaire chrétienne.

1644. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Il est pourtant un côté qu’il importe de bien mettre en vue et de reconnaître : Bourdaloue, vivant et parlant, eut beaucoup plus de variété et d’à-propos que l’on ne suppose, et, s’il ne semble appliqué qu’à semer le bon grain dans les âmes, il est à remarquer qu’il savait pénétrer dans ces âmes et ces esprits de ses auditeurs, et les entrouvrir, par des tranchants assez vifs et assez inattendus. […] Toutefois, comme le nom manque ; comme, au milieu de l’abondance, de la solidité et même de l’agrément relatif des preuves, il y manque de plus l’éclair et le coup de foudre cher aux Français, ce côté militant de l’éloquence de Bourdaloue lui a peu survécu et ne s’est point dessiné de loin, tandis que Pascal, visière baissée, mais brillant du glaive, dans ses immortels pamphlets, est resté avec les honneurs de la victoire.

1645. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Pendant son séjour dans l’État romain, tout en faisant des fouilles et en déterrant des vases noirs « qui ont 2700 ans, à ce qu’ils disent » (je doute là, comme ailleurs, ajoutait-il), il avait mis ses économies à acheter le droit de faire des copies dans des archives de famille gardées avec une jalousie extrême, et d’autant plus grande que les possesseurs ne savaient pas lire : J’ai donc, disait-il, huit volumes in-folio (mais la page écrite d’un seul côté) parfaitement vrais, écrits par les contemporains en demi-jargon. […] De son côté, M. de Balzac trouvait qu’il manquait quelque chose au style de Beyle, et nous le trouvons aussi.

1646. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Ainsi, en 1806, par un décret daté du quartier général de Berlin (30 octobre), il était nommé, non plus comme l’année précédente, à Vienne, administrateur à côté d’un gouverneur, mais administrateur en chef unique des provinces prussiennes et autres, ayant sous sa garde et responsabilité les finances et les domaines, les contributions, la police, tout le pays. […] Daru leur donnait la main par plus d’un côté, mais il s’en distinguait pourtant par des idées moins absolues et plus pratiques, par des goûts littéraires moins tranchés, moins exclusifs et d’une continuité plus modérée : entre eux et les amis de Fontanes, il tenait en quelque sorte la voie du milieu.

1647. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Il y a plus d’un an, mon cher Mirabeau, que vous attaquez ma retraite et l’inaction où je vis ; je me défends par des retours et des généralités ; je me jette tantôt d’un côté, tantôt d’un autre ; je pousse la première idée que je trouve devant moi. […] [NdA] Me figurant Vauvenargues venu cinquante ans plus tard et dans les années de la Révolution, j’ai toujours aimé à le voir en idée à côté d’André Chénier et à peu près dans la même ligne politique.

1648. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Quand on la considère dans ses relations avec Horace Walpole et avec les Choiseul, on la voit par son meilleur côté, du côté où elle se cramponne pour essayer d’aimer.

1649. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

On distingue alors de chaque côté de la cheminée, garnie de ces grands chenets en cuivre jaunes, deux petits sièges analogues à ceux que nous nommons causeuses et que les bonnes bourgeoises du xviie  siècle appelaient des caquetoires ; ils sont un peu usés, et l’on a dû s’y asseoir souvent auprès du feu pour caqueter à son aise, comme dit Furetière. […] Moland à poursuivre du même pas, et avec lui ceux des autres éditeurs qui sont à l’œuvre et qui contribuent, chacun de son côté et par une estimable émulation, à recruter de plus en plus des lecteurs et des admirateurs à Molière.

1650. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

Charles Lenormant mériterait d’être cité aussi à côté d’eux, s’il avait eu autant de goût que d’avidité de savoir et de zèle. […] Ce sentiment se prononce surtout lorsque Sigognac, honteux d’être à charge à ses tristes compagnons sans leur rendre aucun service, et les voyant en peine et tout désemparés depuis la perte du pauvre Matamore, s’offre à le remplacer lui-même, à mettre de côté sa véritable épée, et, sous le nom grotesque de Capitaine Fracasse, qui sera désormais le sien, à faire son rôle sur les tréteaux, en attendant fortune meilleure : un regard d’Isabelle l’en récompense.

1651. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Il naît dans une société marâtre, désavoué par elle, repoussé de tous les côtés, et il débute par un cri de révolte à la Jean-Jacques, de ce Jean-Jacques dont il a reçu le baptême par le nom d’Émile, et qui est mort l’ami et l’hôte de ses grands parents. […] Il avait de plus, en ne faiblissant pas de ce côté, à observer de l’autre la mesure convenable, à porter, sans l’afficher, le deuil même de sa victoire.

1652. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Il paraît bien, au reste, que William Cowper, avec ses vers sans rime et qui tiennent de la manière un peu forcée de Milton, n’a pas mieux réussi de son côté à rendre, non plus la continuité, mais la rapidité du fleuve homérique21. […] Le poète critique attribue même un peu trop à Homère quand, se souvenant à son sujet d’un mot d’Horace pour le réfuter, il dit que là où nous voyons une faute et une négligence, il n’y a peut-être qu’une ruse et un stratagème de l’art : « Ce n’est point Homère qui s’endort, comme on le croit, c’est nous qui rêvons. » Le beau rôle du vrai critique, Pope l’a défini et retracé en divers endroits pleins de noblesse et de feu, et que je rougis de n’offrir ici que dépolis et dévernis en quelque sorte, dépouillés de leur nette et juste élégance : « Un juge parfait lira chaque œuvre de talent avec le même esprit dans lequel l’auteur l’a composée : il embrassera le tout et ne cherchera pas à trouver de légères fautes là où la nature s’émeut, où le cœur est ravi et transporté : il ne perdra point, pour la sotte jouissance de dénigrer, le généreux plaisir d’être charmé par l’esprit. » Et ce beau portrait, l’idéal du genre, et que chaque critique de profession devrait avoir encadré dans son cabinet : « Mais où est-il Celui qui peut donner un conseil, toujours heureux d’instruire et jamais enorgueilli de son savoir ; que n’influencent ni la faveur ni la rancune ; qui ne se laisse point sottement prévenir, et ne va point tout droit en aveugle ; savant à la fois et bien élevé, et quoique bien, élevé, sincère ; modeste jusque dans sa hardiesse, et humainement sévère ; qui est capable de montrer librement à un ami ses fautes, et de louer avec plaisir le mérite d’un ennemi ; doué d’un goût exact et large à la fois, de la double connaissance des livres et des hommes ; d’un généreux commerce ; une âme exempte d’orgueil, et qui se plaît à louer, avec la raison de son côté ? 

1653. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Louis Blanc, de son côté, a scruté ce sentiment qui fit d’elle une républicaine et s’en est rendu compte par une analyse précise42. […] Sa plus grande ambition littéraire (et ce n’en est pas une petite en effet) eût été de s’exprimer à l’imitation de Tacite ; elle revient à cette idée à plus d’une reprise dans sa prison, et avec des alternatives de regret ou d’espérance : « Si j’échappe à la ruine universelle », écrit-elle à un ami, « j’aimerai à m’occuper de l’histoire du temps ; ramassez de votre côté les matériaux que vous pourrez.

1654. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

La religion de l’histoire, le numen historiæ de Pline le Jeune et de Tacite, ils n’en ont pas une bien haute idée, ils ne l’admettent pas : « L’histoire, disent-ils, est un roman qui a été ; le roman est de l’histoire qui aurait pu être. » — La tragédie, ils n’en pensent pas mieux que de l’histoire, mais ils la redoutent davantage, et ils lui en veulent comme au fantôme ennemi qu’on évoque de temps en temps et qu’on fait semblant de ressusciter contre les genres vivants et modernes ; ils disent : « Il est permis en France de scandaliser en histoire : on peut écrire que Néron était un philanthrope, ou que Dubois était un saint homme ; mais en art et en littérature les opinions consacrées sont sacrées : et peut-être, au xixe  siècle, est-il moins dangereux, pour un homme de marcher sur un crucifix que sur les beautés de la tragédie. » Artistes jusqu’à la moelle, ils voient le monde par ce côté unique de l’art ; c’est par là qu’ils sont offensés, c’est par là qu’ils jouissent ; c’est à être un artiste indépendant, sincère, absolu et sans concession, qu’ils mettent le courage civil : « Il faut plus que du goût, il faut un caractère pour apprécier une chose d’art. […] Ne s’abstiennent-ils pas, avec une rigueur qui est, certes, de la force, mais qui ressemble parfois à une gageure, de tout ce qui pourrait adoucir, compenser l’effet produit, non pas l’amortir, mais le racheter et consoler à côté le regard (témoin Germinie Lacerteux) ?

1655. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

J’espère d’ailleurs que le temps pourra quelquefois me justifier ; il apportera sur notre homme de grosses découvertes, mais on se souviendra des petites : la transcription, enfin raisonnable, de la lettre de La Bruyère à Santeul ; l’anecdote de la lettre de celui-ci remerciant La Bruyère de son portrait ; le certificat de licences prises par La Bruyère à Orléans ; l’anecdote de La Bruyère et du prédicateur ; celle de M. le Prince ne se frottant pas, pour s’en amuser, à son caustique gentilhomme ; la mention du mariage du frère aîné avec la fille de M. de Novion, par laquelle se trouve expliqué tout le côté parlementaire du livre ; l’histoire très-complétée de la petite Michallet, de son mariage, et du livre qui fut sa dot ; l’histoire non moins complétée des candidatures de La Bruyère et de sa réception à l’Académie ; le récit de sa mort soupçonnée de poison, etc., bien d’autres choses qu’on ne voit pas encore, parce que je n’ai rien fait pour les montrer ; pauvres aiguilles, comme vous dites, que j’ai perdues négligemment dans une botte de foin… » De mon côté, je ne restai pas sans réponse. […] En même temps qu’il redresse quantité d’erreurs en circulation, lui-même il en commet bon nombre à côté.

1656. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Il y avait entre les cercles doctrinaires studieux, raisonneurs, bien nobles alors assurément, mais surtout fructueux, et les cercles purement aristocratiques et frivoles, il y avait un intervalle fort marqué, un divorce obstiné et complet ; d’un côté les lumières, les idées modernes, de l’autre le charme ancien, séparés par des prétentions et une morgue réciproque. […] De même que du sein des rangs royalistes une voix éloquente s’élevait par accès, qui conviait à une chevaleresque alliance la légitimité et la liberté, et qui, dans l’ordre politique, invoquait un idéal de monarchie selon la Charte, de même, tout à côté, et avec plus de réussite, dans la haute compagnie, il se trouvait une femme rare, qui opérait naturellement autour d’elle un compromis merveilleux entre le goût, le ton d’autrefois et les puissances nouvelles.

1657. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

. — Intacte de l’autre côté du Rhin, presque ruinée en France, la bâtisse féodale laisse partout apercevoir le même plan. […] Mortaillables, mainmortables, bordeliers, d’une façon ou d’une autre, quinze cent mille personnes, dit-on, ont au col un morceau du collier féodal ; rien d’étonnant, puisque de l’autre côté du Rhin presque tous les paysans le portent encore.

1658. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Pour l’histoire de France, le grand réveil du patriotisme que la Révolution provoqua lui donna un intérêt qui attira de ce côté auteurs et lecteurs. […] Il avait le sens des symboles, et la grandeur poétique, la plénitude morale du symbolisme chrétien l’ont saisi : à mesure que la religion du moyen âge se matérialisera, se desséchera, il pleurera cette grande ruine ; il cherchera de tous côtés les illuminés, les indépendants, les révoltés, qui ont gardé la vue de l’Idée et le contact de Dieu : il mettra en eux son amour et sa joie.

1659. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Les femmes sont rejetées dans les bas côtés ou perchées dans les galeries à jour qui longent la grande nef. […] A côté des raisons que l’on dit, il y a les autres.

1660. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Le propre des conversations de Napoléon, comme de celles de Pascal, était de se graver bon gré mal gré dans les esprits qui l’écoutaient, de nous arriver reconnaissables même à travers les témoins les plus ordinaires, et l’on est tout surpris, quand on les retrouve rapportées quelque part, de l’éclat soudain qu’elles jettent sur les pages insignifiantes d’à côté. […] Ils sont à mettre à côté du curieux volume sur les guerres de Jules César, publié par M. 

1661. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Un jour, il était allé seul à la chasse de l’onagre, du côté du pays des Turcs, monté sur son bon cheval Raksch, aussi rapide que le feu. […] Le jeune Sohrab, de son côté, quand vient le matin, en présence de cette armée dont le camp se déploie devant lui, est avide de savoir si son noble père n’en est pas.

1662. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

Mais nous, nous ne trouverons pas que c’était une sottise : car c’est le beau côté de Mme Du Deffand, celui qui la relève, qui nous montre que, pour avoir économisé jusque-là sa sensibilité, elle n’en était pas dépourvue, qu’elle était capable de passion même. […] C’est assez indiquer le côté que j’appelle classique dans le sens élevé du mot chez Mme Du Deffand, celui par lequel elle est en dehors et au-dessus de son siècle.

1663. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

À travers cette contradiction de mouvements, il se dessine lui-même et se trahit dans sa nature secrète, mais il se fait connaître par le côté où il s’y attendait le moins, et on ne lui en sait pas gré. […] Il ne serait pas difficile, si l’on avait l’espace, de justifier ces remarques générales par un grand nombre d’exemples ; et tout à côté, pour rester dans le vrai, on citerait de ces paroles qui semblent couler d’une lèvre d’or, et qui rappellent l’antique beauté avec le sentiment moderne, c’est-à-dire le genre de beauté propre à M. de Chateaubriand, celle où il est véritablement créateur.

1664. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Dès qu’il le connaîtra mieux, le mot de génie va se mêler à tout moment et revenir sous sa plume à côté du nom de Vauvenargues, et c’est le seul terme en effet qui rende avec vérité l’idée qu’imprime ce talent simple, élevé, original, né de lui-même, et si peu atteint des influences d’alentour. […] Suard ont été, après sa mort, infidèles à son esprit par la manière dont ils l’ont tiré à eux de ce côté.

1665. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

Il se reproche en un endroit assez vivement de n’avoir pas étudié, comme il aurait dû, l’histoire ; malgré les emplois importants dont il fut de bonne heure chargé, il aurait certes pu le faire encore : « Mais, d’un côté, les charmes des belles-lettres qui ont été pour moi, dit-il, une espèce de débauche d’esprit, et, de l’autre, le goût de la philosophie et des sciences de raisonnement, ont souvent usurpé chez moi une préférence injuste… » Pourtant, il s’en fallut de peu, nous raconte-t-il agréablement, qu’il ne se ruinât tout à fait dans l’esprit du père Malebranche, qui avait conçu une bonne opinion de lui par quelques entretiens sur la métaphysique ; mais ce père le surprit un jour un Thucydide en main, non sans une espèce de scandale philosophique. […] Au chirurgien La Peyronie, qui voulait qu’on élevât un mur infranchissable de séparation entre la chirurgie et la médecine, il demandait : « Mais de quel côté du mur mettra-t-on le malade ? 

1666. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Le côté du récit où l’auteur vise au Salluste et rappelle le Saint-Réal et autres auteurs classiques de Conjurations, n’est pas trop prédominant. […] Cette fontaine, par sa façade du côté du Pont-Neuf, divertissait les passants avec la petite cascade qu’elle faisait en présence de Jésus-Christ et de la Samaritaine, figurés en bronze doré auprès du puits de Jacob.

1667. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Le défaut féminin Mme des Ursins était de ce côté : « la galanterie et l’entêtement de sa personne fut en elle la faiblesse dominante et surnageante à tout, jusque dans sa dernière vieillesse ». […] Elle finit par soumettre ses vues sur les moyens de se défendre au plus tôt d’une invasion commencée tant du côté du Portugal que de celui de la Catalogne.

1668. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Il est de ces hommes qui se sentent et même qui paraissent toujours à la gêne par quelque côté, tant qu’ils ne sont pas en plein dans le champ de l’action. […] L’imprévoyance des deux côtés est la même : la déclaration de Breda, comme la déclaration de Saint-Ouen, ou comme les promesses venues d’Hartwell qui avaient précédé, est acceptée sur parole ; on ne stipule point les droits, on accepte comme octroyé ce qui aurait pu être l’objet d’un contrat.

1669. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Ils marchaient à côté | l’un de l’autre || des danses Penchés || et s’y versant | dans l’ombre goutte-à-goutte (Contemplations) qui admet jusqu’à deux ou trois accents indépendants de l’accent principal : Qui || des vents ou des coeurs | et le plus sûr || Les vents. […] Mais ce qui donne à son alexandrin un ton si nouveau, c’est qu’il est presque toujours incomplet ; dans la si belle prière C’est la fête du blé, si on laisse de côté la dernière strophe volontairement écrite en vers pleins, sur seize vers il y en a deux de dix syllabes, cinq de douze, et neuf de onze ; dans la pièce xvi (Sagesse) sur douze vers, il n’y en a que trois de réguliers.

1670. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

De son côté lui et son compagnon acceptent volontiers la mort en échange de la possession de femmes qu’ils désirent (v. […] A côté du désir sexuel, il y a place pour l’amour véritable, né d’une émotion esthétique en présence de la beauté soit physique soit morale.

1671. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Il y a toujours du monde à côté, disait Balzac, en parlant des cabinets particuliers. Il y a aussi toujours un homme à côté, quand une femme prend l’ambition de faire œuvre d’homme, et quelle plus œuvre d’homme que l’histoire ?

1672. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

II La critique, en effet, malgré les éloges que lui donne dans son volume l’auteur des Jugements nouveaux, le quel s’en est constitué l’historien et même le champion, la critique littéraire, qui n’est ni la grammaire ni la rhétorique, et qui n’est que d’hier dans le monde, robuste enfant, — terrible parfois, mais enfant encore, — n’a guères brillé jusqu’ici, comme tout ce qui commence, que par ses côtés inférieurs. […] Tout se tient, dans les défauts et les qualités : esprit difficile, haïsseur du commun, Aubryet se précipite de l’autre côté des choses vulgaires et, pour ne pas l’être, il tortille les faits, s’entortille lui-même et finit par s’étrangler.

1673. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Son patriotisme d’Anglais, et d’Anglais d’un certain côté de la Chambre des Lords ou des Communes, ratatine en lui l’historien. […] Avant que madame de Staël, comme fécondée par je ne sais quel mystérieux pollen littéraire, écrivît son livre De l’Allemagne, qui se doutait que la Critique, avec ses œillères, pût relever son front, laborieusement abaissé vers les œuvres dont elle avait à rendre compte, et regarder autour d’un livre, — au-dessus, — à côté, — pour mieux le comprendre et le voir ?

1674. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Or, dans mon pays, tout à côté du sien, quand le cidre, notre hydromel de paysans, a été coupé avec de l’eau et qu’il n’a plus sa franchise et sa vaillance première ; quand son ambre pâli ne pétille plus, on ne l’appelle pas encore « du petit baire », ce dernier des noms et cette dernière des nuances, mais on dit : « c’est du mitoyen. » Eh bien ! […] Cette intéressante uniformité, qui tend à s’emparer de l’univers pour lui donner de tous les côtés le même visage, paraît à son imagination un malheur d’ennui et de platitude incomparable, et lui, lui qui appartient encore à un peuple à physionomie, il efface la sienne avec le scrupule de ces vaillants qui croient que tout ce qui est expressif ou pittoresque touche au ridicule.

1675. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [M. de Latena, Étude de l’homme.] » pp. 523-526

Car, pour louer ensuite plus à mon aise M. de Latena, je veux en passant avouer une disposition de mon esprit qui est peut-être un faible, mais dont je ne puis faire tout à fait abstraction dans mes jugements : je suis (sans être Alcibiade) du goût de celui-ci, à qui Socrate disait : « Vous demandez toujours quelque chose de tout neuf ; vous n’aimez pas à entendre deux fois la même chose. » Je suis de ceux qui, dans cet ordre moral, pencheraient plus volontiers du côté du nouveau (si le nouveau est possible) que du trop connu ; en ce qui est de l’expression, le brillant du tour et la pointe (dans le sens des anciens) ne me déplaisent pas non plus autant qu’à d’autres.

1676. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « I » pp. 1-8

Car, notez-le, d’un côté tout le mal, les mots de brutes, de cadavres, à chaque pas ; et de l’autre des ineffables extases, des félicités intarissables.

1677. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Note »

« Chateaubriand. »  En citant de semblables éloges à mon sujet, je n’ai qu’une intention et qu’un désir : c’est de montrer que si, la veille ou le lendemain d’une telle lettre, nous venions à louer M. de Chateaubriand, comme il était tout naturel de le faire dans le milieu de société où nous vivions près de lui, nous ne faisions nullement pour cela la cour à un puissant lettré dont nous eussions besoin, ni une platitude envers un grand nom idolâtré ; il pouvait y avoir de notre part quelque complaisance assurément, mais cette complaisance n’était pas tout entière de notre côté, et elle était elle-même partagée.

1678. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

Placé entre l’exagération de la Commune et la modération des dantonistes, craignant également d’être entraîné ou ralenti, le Comité, pour en finir, frappa des deux côtés et annula tourte résistance.

1679. (1874) Premiers lundis. Tome I « Hoffmann : Contes nocturnes »

Pour moi, il me semble que ces hommes, doués d’une seconde vue, sont assez semblables à ces chauves-souris en qui le savant anatomiste Spallanzani a découvert un sixième sens plus accompli à lui seul que tous les autres… Ce sixième sens, si admirable, consiste à sentir dans chaque objet, dans chaque personne, dans chaque événement, le côté excentrique pour lequel nous ne trouvons point de comparaison dans la vie commune et que nous nous plaisons à nommer le merveilleux… Je sais quelqu’un en qui cet esprit de vision semble une chose toute naturelle.

1680. (1874) Premiers lundis. Tome II « H. de Balzac. Études de mœurs au xixe  siècle. — La Femme supérieure, La Maison Nucingen, La Torpille. »

A côté des portions bien observées, qu’exprime un style trop complice de son sujet, l’auteur a laissé échapper de singulières inadvertances : en un endroit, Marion Delorme se trouve être une courtisane du xvie  siècle, par opposition à Ninon, qui est du xviie  ; ailleurs, la vie de Mazarin est donnée comme bien autrement dominatrice que celle de Richelieu, lequel meurt à la fleur du pouvoir : cela devient fabuleux.

1681. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »

Il y a tant de maux sur la terre, cependant, qu’il semblerait que tout ce qui arrive dans le monde, doit être une jouissance pour l’envie ; mais elle est si difficile en malheurs, que s’il reste de la considération à côté des revers, un sentiment à travers mille infortunes, une qualité parmi des torts ; si le souvenir de la prospérité relève dans la misère, l’envieux souffre et déteste encore : il démêle, pour haïr, des avantages inconnus à celui qui les possède ; il faudrait, pour qu’il cessât de s’agiter, qu’il crut tout ce qui existe inférieur à sa fortune, à ses talents, à son bonheur même ; et il a la conscience, au contraire, que nul tourment ne peut égaler l’impression aride et desséchante, que sa passion dominatrice produit sur lui.

1682. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XI. De l’ignorance de la langue. — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dispose. — Constructions insolites et néologismes »

On aime aujourd’hui à défaire ses phrases, à ne plus les construire, à braver l’antique et régulière structure des propositions, à jeter les sujets sans verbes au milieu d’une mer d’épithètes et de compléments, à greffer d’étranges et singulières incidentes sur le tronc des phrases, à faire chevaucher les prépositions les unes sur les autres, à supprimer toutes les articulations des périodes, tous les mots qui liaient les termes expressifs, et les assemblaient selon les exigences de la syntaxe, pour ne laisser subsister que ces termes expressifs, dépositaires de l’impression et du sentiment, qu’on plaque les uns à côté des autres comme des couleurs sur la toile, sans rien qui les assemble ou les sépare, que les seules lois de l’accord et de l’opposition des tons.

1683. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

Pas un journal, pas une revue qui n’en fît l’éloge… Tandis que les Pensées marchaient ainsi de triomphe en triomphe, l’auteur, lui, tendait de tous côtés une oreille inquiète.

1684. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

La mise en scène, comme on voit, devait offrir de grandes difficultés ; elle exigeait des masques bien étranges, même à côté des masques fantastiques de la comédie italienne.

1685. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Ou bien pouvons-nous malgré tout approcher de la vérité par quelque côté, c’est ce qu’il convient d’examiner.

1686. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de l’édition originale »

Déjà la mémorable guerre de Grèce avait fait se retourner tous les peuples de ce côté.

1687. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Démosthéne, et Eschine. » pp. 42-52

Démosthène, de son côté, observoit son adversaire avec plus de malignité que jamais.

1688. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

On fit de chaque côté des gageures considérables.

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