L’auteur est le vétéran du succès. […] L’étonnement ne me vient pas de Ninon Janin : il ne me vient pas de ce que cette Ninon est toujours Janin, le Jules Janin du meilleur temps de sa jeunesse, mais bien de ce que, dans le rajeunissement de son être, l’auteur de cette Fin d’un Monde et du Neveu de Rameau fût positivement, littéralement un autre que lui ; c’est, enfin, que fils de Diderot, — tout le monde lui connaissait cette généalogie intellectuelle, — il fût devenu si subitement semblable à son père, qu’on peut dire maintenant de Diderot « Janin Ier », comme on peut dire de M. […] Janin, une autre supériorité moins impersonnelle et moins fatale, qui venait non plus seulement des circonstances, mais du genre de talent de l’auteur et de la puissance d’imagination qu’il avait ! […] Janin, si l’Académie française ne donnait pas à l’auteur de La Fin du Neveu de Rameau le fauteuil de Diderot, dont il a pris le talent et dont il va partager la gloire, elle manquerait terriblement de sens critique, l’Académie !
Puisqu’ils sont deux pour faire un auteur, l’un pourrait arrêter ou retenir l’autre ou l’avertir, mais non. […] Il y a du talent cependant, — quelquefois beaucoup, — dans ce défoncement général, dans ce désastre dont les auteurs sont très-contents, très-heureux et fiers, fiers comme les postillons, enrubannés et ivres, d’une noce, qui feraient claquer leurs fouets, comme si de rien n’était, sur la voiture versée et leurs chevaux abattus ! […] Le seul inconvénient de ces portraits est pour la modestie des auteurs, qui semblent avoir voulu intéresser l’amour-propre de leurs juges naturels à leur faire trouver leur livre une œuvre vraie et éclatante, — ce à quoi ils n’ont évidemment pas pensé. […] Je pourrais citer bien des phrases que je regarde comme des éclopements, comme des désarticulations de la langue française, si MM. de Goncourt, qui ont pris leur mesure contre la Critique, ne disaient pas, dans leurs Hommes de lettres, que son plus affreux procédé est de citer en italiques les phrases d’un auteur.
Le style des Lettres prétendues interceptées n’est pas celui des personnages qu’il fait parler ; il est celui de l’Auteur, c’est-à-dire, qu’il est plat, froid, sans justesse, sans variété. […] Cet Auteur est aujourd’hui chargé de la rédaction du Courrier d’Avignon, qui, comme on sait, n’offre que des nouvelles surannées, écrites d’un style qui n’est pas capable de dédommager du défaut de nouveauté.
Cet Auteur auroit beaucoup mieux fait de suivre le conseil de Despréaux, Soyez plutôt Maçon, si c’est votre talent. […] Boulanger est Auteur de quelques autres Ouvrages, tels que le Despotisme Oriental, l’Antiquité dévoilée, qui respirent plus ou moins l’indépendance de toute espece d’autorité & de Religion.
Cet Auteur a peu écrit, & n’a pas même mis son nom à ses Ouvrages, attention qui ne peut être que le fruit d’une timidité excessive, ou d’une très-grande modestie. […] Dès qu’il parut, on l’attribua à Massillon, qui prouva qu’il n’en étoit pas l’Auteur, par les grands éloges qu’il lui donna, éloges que cet Ouvrage obtiendra certainement de la part de tout Lecteur capable de sentir & d’apprécier la solidité des préceptes, la profondeur des réflexions, l’énergie & la précision du style.
Qu’il n’ait point fait les Lettres d’Asi à Zurac, celles du Colonel Talbert, le Traité de Morale que nous lui avons attribués [d’après l’Auteur de la France Littéraire], peu importe au Public, & encore moins à sa réputation. On peut en dire autant des Mémoires du Chevalier de Gonthieu, qu’il ne désavoue pas, aussi bien que de Mémoires d’un Américain, des Lettres d’un Philosophe sensible, & des cinq premiers volumes du Spectateur François, que cet Ecrivain réclame dans une Lettre à l’Auteur du Mercure.
Madame Lambert a un mérite qui manque à la plupart des Auteurs Moralistes, & principalement à ceux de son sexe. […] Lorsqu’elle cite les Auteurs classiques, Latins & François, c’est toujours sans affectation & sans pédanterie.
L'Auteur auroit mieux fait de composer tout bonnement des Traités, que d'imaginer un commerce chimérique, dont le Lecteur n'est jamais la dupe. […] Remond de Saint-Mard a composé aussi une Poétique, mais une de ces Poétiques arbitraires, qui, dérogeant aux vrais principes, ne laissent voir que les idées de l'Auteur, contre lesquelles le bon goût doit se tenir sagement en garde.
L'Auteur n'y dissimule pas son mécontentement à l'égard de la France, non plus que son grand attachement au Protestantisme. […] Si ces intérêts ont changé, il n'en est pas moins vrai que les réflexions & les vûes de l'Auteur annoncent beaucoup de pénétration, de justesse, & de solidité.
Son Année chrétienne a subi ce sort, parce qu’elle laisse transpirer des opinions que l’Auteur avoit puisées dans un commerce intime avec MM. de Port-Royal. […] Les Regles de la vie chrétienne, du même Auteur, sont également remplies de maximes solides, de sages principes.
On voit dans une pièce fugitive à son ami Deschamps, auteur de la Revanche forcée, quelle différence essentielle l’habile connaisseur établit entre Grécourt et Chaulieu, et même entre Bernis et Grécourt. […] Dans le professeur on retrouvait encore le conteur, l’auteur comique ; il avait du bon comédien ; il lisait en perfection, avec un art infini, il jouait et dialoguait ses lectures. […] Thiers dans le discours, si judicieux d’ailleurs, qu’il prononça à l’Académie française, en venant y succéder à l’aimable auteur des Étourdis : « M.
L’auteur nous décrit une tempête dans la grande sylve : «… On entend hurler et mugir, gémir et soupirer : des clameurs aiguës, des bourrasques se mêlent à la plainte du bois. […] Notre âme se passionne à ce spectacle, etc… » C’est encore pire quand l’auteur s’avise d’avoir des « pensées ». […] L’auteur pourrait nous dire : « Allez-y voir. » Mais cela prouverait seulement que nous sommes incapables de faire ce qu’il a fait, ce dont nous convenons sans peine.
Il donnait le ton à l’auteur de Candide. […] Un auteur ne doit jamais défendre ses propres ouvrages, mais un homme qui se respecte doit venger ses sentiments méconnus. […] Ces vers ne sont nullement dans sa bouche, ils sont dans la bouche de son héros ; et si jamais il a été possible de confondre le héros et l’auteur, et de rendre l’un solitaire des opinions de l’autre, à coup sûr ce n’était pas ici le cas. […] Mais depuis quand un auteur serait-il solidaire des paroles de son héros ? […] L’auteur et le héros ont deux langages très opposés, etc. » (Préface de la première édition d’Harold.)
Ces divers cas montrent aussi que la variabilité n’est pas en connexion nécessaire avec l’acte générateur, ainsi que quelques auteurs l’ont supposé. […] Les auteurs théoriciens sont seuls à en suspecter la valeur absolue. […] Quelques auteurs supposent qu’une longue domesticité diminue cette forte tendance à la stérilité. […] Quelques auteurs latins posent explicitement des règles analogues. […] Ces deux paragraphes nous ont été envoyés par l’auteur avec plusieurs autres ajoutés et modifications lors de notre seconde édition.
Le mérite de l’Art de se connoître soi-même a été senti non seulement par les Lecteurs ordinaires, mais encore par plusieurs Auteurs qui ont su en tirer le plus grand parti. […] Par ce moyen, un très-grand nombre d’Auteurs jouiroient de la gloire attribuée à leurs copistes, si toutefois c’en peut être une de figurer dans l’Encyclopédie.
Il auroit dû cependant mieux choisir ses Auteurs. […] Il ne faut pas oublier que plusieurs Auteurs ont puisé dans cet Ouvrage bien des petits faits qu’ils nous ont donnés ensuite, d’un air avantageux, comme des découvertes.
On désirreoit seulement que l’Auteur eût mis plus de rapidité dans son style quelquefois traînant, & qu’il n’eût pas dénaturé certains faits, n’en eût pas hasardé quelques autres, & eût eu l’attention de présenter les circonstances telles qu’elles étoient ; ce qu’il eût fait vraisemblablement, s’il eût été moins attaché à ce qui tendoit à favoriser ses opinions particulieres. […] Le même Auteur a publié depuis un nouvel Ouvrage, qui peut servir de suite au précédent, & où le défaut d’exactitude & de fidélité se fait un peu moins sentir.
Ce qu’il a avancé sur l’excellence du Gouvernement féodal, prouve qu’il est des Auteurs capables de fermer les yeux au flambeau de la raison & à celui de l’expérience. Ils ont beau revêtir leurs paradoxes de l’appareil d’un raisonnement captieux, répandre sur leur style les charmes de l’éloquence, employer toutes les ressources de l’art pour séduire les esprits, l’illusion n’a presque jamais son effet, ou, si elle subsiste quelques momens, la réflexion la proscrit bien vîte, & l’Auteur paradoxal ne recueille que le blâme qui lui est dû.
Les faveurs des Muses sont rarement le fruit d’une persévérance opiniâtre ; on se morfond à leur faire si long-temps la cour, & tout Auteur doit bien se garder de publier ce qu’il en obtient par importunité. […] » Il falloit que toute la progéniture de cet Auteur fût invinciblement dévouée à l’anathême ; car le Public a porté le jugement terrible qu’il redoutoit.
D’abord, presque tous les Grands Hommes qu’il cite ne le sont pas ; secondement, leurs plaisanteries ne sont pas des plaisanteries ; enfin les réflexions de l’Auteur sur la mort, ne sont pas des réflexions, mais des saillies qui n’ont pas même le ton des saillies. […] Son seul mérite consiste dans quelques anecdotes sur les anciens Philosophes, qui supposent de l’étude & des recherches aux yeux de ceux qui ignorent que l’Auteur les a presque toutes puisées dans Diogene Laërce & dans les notes de Ménage.
Il est facile de juger que l’Auteur a vu de ses propres yeux ; qu’il a examiné & réfléchi avec soin sur la plupart des objets qu’il présente au Lecteur. […] Jean-François Felibien, son fils, Historiographe des Bâtimens du Roi, Membre de l’Académie des Inscriptions, mort en 1733, est Auteur d’un Recueil historique de la Vie & des Ouvrages des plus célebres Architectes, qui est estimé des Artistes.
Cet Auteur ne travailloit que pour vivre, & la faim ne donne ni le tact nécessaire pour sentir les beautés, ni le temps de les perfectionner. […] Dans ces temps encore barbares, les Auteurs & les Spectateurs étoient également peu difficiles ; on n’étoit nullement étonné de voir le début d’une Piece s’annoncer dans un lieu, & le dénouement arriver dans un autre vingt ans après.
L’Auteur leur donne des avis très-judicieux, & leur indique avec discernement les sources où ils peuvent puiser. […] On y trouve une Préface lumineuse, qui donne d’abord une juste idée de la matiere que l’Auteur va traiter.
Le Jardin des Racines Grecques, du même Auteur, est un des Livres les plus propres à faciliter l’intelligence de cette Langue, si peu cultivée aujourd’hui. Ce n’est donc pas faute de secours qu’on néglige si fort les Auteurs Grecs.
Quoiqu’il ne faille pas juger de cet Auteur par ce qu’en ont dit plusieurs Faiseurs de Brochures, &, entre autres, Chevrier ; il n’en est pas moins vrai que sa vie a été agitée par des événemens singuliers & très-fâcheux. […] Les mêmes qualités & les mêmes défauts sont également sensibles dans les Entretiens politiques, & dans cinq ou six Ouvrages polémiques, du même Auteur, qui roulent sur des intérêts de Gouvernement.
Le nom de cet Auteur se soutient encore sur les débris de sa réputation, pour avoir cultivé les Lettres, dans un temps où elles étoient encore plongées dans la barbarie. Son zele ne contribua pas peu à en faire naître le goût parmi ses Contemporains, qui venoient de toute part l’entendre expliquer les Auteurs Grecs & Latins.
Vernet, [Jacob] Ministre & Professeur en Théologie, à Geneve, sa patrie, né en 1698 ; Auteur d'un Traité de la vérité de la Religion, d'un Abrégé d'Histoire universelle, des Lettres critiques d'un Voyageur Anglois, & de quelques autres Ouvrages peu connus, peu estimés, & qui méritent peu de l'être. […] Vernet est Auteur, comme on l'assure, de l'Epitaphe, en style lapidaire, du P.
Il y a deux intentions dans la publication de ce livre, l’intention littéraire et l’intention politique ; mais, dans la pensée de l’auteur, la dernière est la conséquence de la première, car l’histoire des hommes ne présente de poésie que jugée du haut des idées monarchiques et des croyances religieuses. […] Il a semblé à l’auteur que les émotions d’une âme n’étaient pas moins fécondes pour la poésie que les révolutions d’un empire.
Le désir d’introduire, comme on dit en Angleterre, devant le public, la nouvelle traduction de Shakespeare, a été le premier mobile de l’auteur. […] L’auteur l’a compris.
On a bien dit de lui qu’il était un auteur difficile, comme Perse ou Martial. […] Il avait certainement de la lecture, et le seul auteur qu’il n’allègue jamais, Flaubert, ne devait jamais être loin de sa main. […] Il était le fils (d’autres disent le neveu) du romancier maritime Edouard Corbière, l’auteur du Négrier, dont le violent amour pour les choses de mer influa sur le poète très fortement. […] Ainsi vient de faire et ainsi fera encore l’auteur de ces cahiers. […] La théorie du roman, exposée en une note de la page 120, n’est pas médiocrement intéressante : il faut espérer que l’auteur, à l’occasion, s’en souviendra.
François Coppée Je fais grand cas de l’auteur de : Dans la rue , et je le tiens pour un descendant, en ligne directe, de notre Villon. […] Celui-là, c’est Montmartre, Montmartre tout entier qui prend le frais à sa porte, c’est Aristide Bruant, l’auteur de Saint-Lazare , né à Courtenay (Loiret), le 6 mai 1851. » [Cité dans Les Chansonniers de Paris (1895).]
C’était en 1846 : j’appris que l’auteur d’Ango et des Deux Serruriers venait de composer un Diogène, une comédie athénienne ; j’étais fou, comme je le suis encore, de tout ce qui touche à la Grèce maternelle, et, avec la confiance de la jeunesse qui ne doute de rien, j’allais trouver Pyat, que je n’avais jamais vu, et je lui dis combien je serais heureux de connaître sa pièce. […] C’est là qu’il me lut Diogène, à une table de cabaret, sous une allée de lilas ; la comédie lyrique, satirique, aristophanesque, infiniment jeune et audacieuse m’intéressa extrêmement, et la personnalité de l’auteur encore plus.
L’obscurité de ses idées, & la diffusion de son style, le placent au rang de ces Auteurs qui sont peut-être capables d’étudier avec fruit pour eux-mêmes, mais peu propres à éclairer l’esprit des autres. […] Au reste, s’il faut juger des qualités personnelles de cet Auteur par le nombre & le mérite de ses amis, on ne peut que se former l’idée la plus avantageuse de son caractere.
le Brun, dans sa Critique des Géorgiques de M. l’Abbé Delille, sont réellement beaux, quoi qu’en ait dit un Journaliste célebre, mais pas toujours préférables à ceux de l’Auteur critiqué. […] Il y a encore un autre Auteur de ce nom, à qui le Public doit, sinon la plus fidele, du moins la plus élégante Traduction qui ait paru jusqu’à présent dans notre Langue, de l’Iliade d’Homere & de la Jérusalem délivrée du Tasse.
Il faut néanmoins avouer que l’Auteur a su y répandre des traits d’esprit, de la morale, & quelques saillies d’une imagination pleine d’enjouement. […] Le Temple de Mémoire, mêlé de Vers & de Prose, eût mérité à l’Auteur d’y avoir une place distinguée, s’il l’eût construit avec un peu plus de soin & plus de goût.
Son changement, dont les motifs, malgré l’adresse de l’Auteur, trouvent peu de grace dans un cœur delicat, change aussi les sentimens qu’on se plaisoit à éprouver en sa faveur. […] Madame de Graffigny est Auteur du Drame de Célie, en cinq actes & en prose.
Celui-ci est Compositeur d’un Dictionnaire du vieux langage François, qui peut être utile à ceux qui aiment la lecture de nos anciens Auteurs, aux Généalogistes, aux Chartriers, aux Notaires, sur-tout aux derniers, lorsqu’ils sont embarrassés pour l’intelligence de quelques expressions hors d’usage. […] Il n’en a pas été ainsi des Lettres secretes, publiées par le même Auteur, sous le nom de cette même Princesse, parce qu’il étoit aisé d’en sentir la supposition.
Mathieu est aussi l’Auteur d’une Tragédie intitulée la Ligue, Tragédie mauvaise, comme on peut le croire, où l’on trouve ces Vers que Racine semble avoir imités : Je redoute mon Dieu, c’est lui seul que je crains… On n’est point délaissé, quand on a Dieu pour pere ; Il ouvre à tous la main, il nourrit les corbeaux, Il donne la pâture aux jeunes passereaux, Aux bêtes des forêts, des prés & des montagnes, Tout vit de sa bonté, &c…… L’Auteur d’Athalie dit : Je crains Dieu, cher Abner, & n’ai point d’autre crainte…..
M. de Voltaire sur-tout n’y étoit pas ménagé ; c’en fut assez pour le rendre ennemi irréconciliable de l’Auteur. […] Helvetius lui-même, ont-ils jamais attaqué l’Auteur de la Henriade ?
Sans les Vers** de Boileau, qui parlent de lui, sa mémoire seroit peut-être oubliée ; car ses Poésies, comme ces Pieces fugitives que nos petits Auteurs voient réguliérement périr le lendemain de leur naissance, ne sont pas dignes d’entrer dans aucun Recueil intéressant. […] Son talent principal consistoit à disserter sur tous les Ouvrages nouveaux nouveaux, à les critiquer sans ménagement, à tourner en ridicule les Auteurs, à amuser les Sociétés où sa malignité le faisoit rechercher : pauvre genre de distinction, qui fait le seul mérite de tant d’Aristarques ambulans, dont les lumieres se bornent à prononcer, dans les Cafés & autres Bureaux d’esprit, sur tout ce qui paroît ; Etres déterminés à ne rien approuver que ce qui est marqué au coin des Fabriques qu’ils protégent, mais dont le Public rejette les censures, comme il ignore leur existence.
Les Auteurs les plus célebres rechercherent sa société, & célébrerent à l'envi son mérite. Corneille, Quinault, Pavillon, la consultoient sur leurs Ouvrages ; &, s'il faut en croire ce dernier, l'Auteur d'Armide éprouva pour elle une tendresse qu'elle partagea sans scrupule, quoique Quinault fût marié.
À Monsieur Théophile Silvestre L’auteur des artistes vivants Mon cher Silvestre, L’abîme appelle l’abîme. […] J’ai donc pensé que je dégageais un sentiment et une ressemblance de plus entre nous, en dédiant à l’auteur des Artistes vivants, ces Romanciers vivants, qui sont aussi des peintres ou des sculpteurs, à leur façon, comme vos artistes, puisque, comme eux, mais avec des procédés différents, ils s’efforcent d’exprimer la Vie et veulent atteindre à la Beauté.
Cependant, je crois nécessaire d’observer que, connaissant la difficulté d’un travail de ce genre, je ne me serais peut-être point décidé à l’entreprendre si l’auteur lui-même ne m’y avait encouragé. […] On peut être assuré de ne trouver dans ces pages rien qui n’appartienne à l’auteur. […] On a beaucoup écrit dernièrement contre la direction littéraire que l’auteur a suivie dans cet ouvrage. […] L’auteur s’est plu à y exposer avec détail une partie des idées superstitieuses qui, en Russie, peuplent encore l’imagination du paysan. […] Dans la première, l’homme sombre et impitoyable que l’auteur nous dépeint est esquissé rapidement, mais le fantasque personnage qui figure dans la seconde est étudié avec beaucoup de soin.
Excellent critique, incomparable pour le grec, et ne le cédant à aucun pour le latin, ses remarques sur les anciens auteurs sont des trésors. […] Mais son latin a cela de particulier qu’il est farci de grec, dont l’auteur était tout rempli également ; et il y a même çà et là des pointes d’hébreu : de sorte qu’une seule et même phrase, commencée dans une langue, continuée dans une autre, peut s’achever dans une troisième. […] Après saint Basile vient Chrysostome ; après Chrysostome, c’est le tour d’Hippocrate ; puis Tertullien, Sénèque, Athénée, Polybe… : toujours un auteur ancien qu’il lit, qu’il s’explique à lui-même, qu’il répare pour le texte, qu’il éclaire de ses notes, de ses commentaires, et à propos duquel il amasse non seulement une science de mots, mais une grande abondance et richesse de pensées. […] Ce journal lui fait beaucoup d’honneur en ce que, sans que l’auteur vise à aucun effet ou songe à aucun lecteur futur, on y voit clairement, naïvement, l’état perplexe de sa croyance et la force de conscience qu’il lui fallut, modéré et timide comme il était, pour résister à des assauts aussi répétés que ceux qu’on lui livrait. […] Enfin ces auteurs et chefs d’une réformation, à d’autres égards nécessaire, je les vois s’accorder si peu entre eux qu’ils sont l’un pour l’autre comme des loups dévorants.
Soyez donc éditeur, si c’est votre plaisir et votre orgueil, mais soyez-le avec tous les soins qu’exige cette tâche épineuse ; et gare surtout si, auteur vous-même, vous laissez trop passer le bout de l’oreille ! […] En nous parlant du La Rochefoucauld de la fin, de celui qui n’était plus que l’auteur des Maximes et le plus aimable homme de la société, vous dites : « Il paraît aussi désormais s’être médiocrement occupé de la politique, quoique cependant il ait encore demandé, en 1666, la place de gouverneur du Dauphin… » Mais est-ce que c’était s’occuper de politique que de désirer la charge de gouverneur du Dauphin ? […] Mais venir soutenir qu’un morceau tout à fait inconnu jusqu’ici, — ou très peu connu, même en admettant qu’il ait couru et circulé en quelques mains vers 1649, — enlève à Pascal l’honneur d’avoir le premier dégagé la langue et va désormais s’introduire comme de droit, dans l’histoire de notre littérature, entre le Discours de la Méthode et les Provinciales, c’est vraiment imposer ses imaginations à un public trop docile ; c’est trop magnifiquement traiter La Rochefoucauld comme auteur, après l’avoir tant dénigré dans sa vie, au moral. […] Décidément, à ses yeux, « La Rochefoucauld, depuis la découverte du Mémoire de 1649, prend place avant Pascal dans l’histoire de la langue. » On avait dit, à propos du livre des Maximes publié en 1665, que l’auteur avait « cette netteté et cette concision de tour que Pascal seul, dans ce siècle, avait eues avant lui. » M. de Barthélémy s’empare de cet éloge : « C’est donc au duc à qui en revient désormais tout l’honneur, dit-il ; la date du Mémoire ne peut le lui laisser contester. » Mais la difficulté n’est pas dans la date ; le Mémoire de 1649, si on le lit de sang-froid et sans se monter la tête, n’offre pas précisément cette netteté et cette concision de tour, ou du moins ne l’offre pas à un haut degré : il a d’autres qualités, mais pas celles-là éminemment. […] L’auteur s’amusait à faire dire à tout ce beau monde élégant : « Se peut-il qu’on croie le cœur humain si corrompu ?
Les autres auteurs remarqués pour leurs jugements ou leurs comptes rendus de Salons, M. […] Quand il fait une critique, il se représente ce qu’il dirait à l’auteur en personne, « Pourquoi, remarque-t-il, écrire le matin sur un honnête homme ce que l’on ne dirait pas, lui présent, le soir à dîner ? […] Un jour que Mlle J… du Théâtre Français récitait la pièce dans une soirée, l’auteur présent, celui-ci surpris lui-même et gagné au sentiment que sa poésie recélait se mit tout d’un coup à éclater en sanglots. […] L’auteur n’a pas craint de marquer par là que c’est le paysage qui domine, que c’est le pittoresque des choses qui l’emporte sur les actions des personnages. […] L’auteur n’a pas craint, puisqu’il avait affaire à des comédiens, de leur appliquer dans la vie les aventures mêmes des tragi-comédies qu’ils représentent ; il n’a pas manqué d’employer la reconnaissance finale et subite, ordinaire à ces fabuleux dénoûments, en faisant d’Isabelle la fille d’un prince.
L’auteur lui-même, dans ce précieux roman, nous enseigne comment il conçoit le roman ; et nous avons à la fois sous les yeux ce qu’il a fait et ce qu’il a voulu faire. […] Tout au moins l’auteur eût-il pu marquer avec plus de finesse les progrès du détachement de Claude et du martyre de Christine. […] Eût-il été d’un bon exemple que Dieu permît à l’auteur de Pot-Bouille et de Nana de raconter innocemment une histoire innocente ? […] D’abord, par un scrupule admirable, l’auteur a tenu à bien marquer que ce conte bleu est un épisode de l’histoire des Rougon-Macquart. […] L’auteur ne veut pas nous laisser oublier que, si Angélique est sage, c’est parce qu’elle brode des chasubles et qu’elle vit à l’ombre d’une vieille cathédrale, mais que, dans d’autres conditions, elle eût pu aussi bien être Nana.
Sa vie fut simple, et je ne la rappelle ici que pour ceux qui aiment à bien savoir de quel homme on parle quand on a affaire à un auteur. […] Joubert, né en 1754, mort en 1824, était, de son vivant, aussi peu auteur que possible. […] Ces fragments, par leur qualité et malgré quelques défauts d’une pensée trop subtile, sont assez distingués cette fois pour que l’auteur mérite de vivre dans la mémoire future. […] À la difficulté particulière des sujets, s’ajoute celle qui naît de la subtilité de l’auteur. […] Joubert va répliquer pour moi : La force n’est pas l’énergie : quelques auteurs ont plus de muscles que de talent.
En contraste de Mme de Gercourt et d‘un abbé de sa connaissance, qui joue un fort vilain rôle dans le roman, l’auteur place un curé tolérant dans le genre de celui de Mélanie, plus occupé de la morale que du dogme : cette morale, il faut en convenir, à l’examiner de près, paraîtrait un peu relâchée, et Mme de Genlis, si elle avait répondu, aurait pu prendre sa revanche. […] Mme Sophie Gay, par le caractère et par le tour natif, datait de bien avant la Restauration ; elle est une des femmes qui avaient le plus d’esprit sous l’Empire ; mais, comme il arrive, l’auteur chez elle retardait sur la femme du monde ; ce n’est que dans les premières années de la Restauration et dans cette seconde moitié de son âge qu’elle a réalisé la plupart de ses productions littéraires. […] Qui a lu Le Moqueur amoureux (1830), Un mariage sous l’Empire (1832), La Duchesse de Châteauroux (1834), ne s’est aperçu en rien que ce ne fût pas à un auteur du moment, et du dernier moment, qu’il ait eu affaire. […] L’auteur, en y mettant, dès les premières pages, de cette érudition dont on est curieux aujourd’hui, est sorti de son genre et de sa nature. […] Sa vanité n’était point pour elle ni pour ses ouvrages ; elle ne la mettait que dans le succès de ses proches, de ses entours ; quant à elle-même, qui avait tant produit, elle n’avait point d’amour-propre d’auteur : ce n’était qu’un amateur qui avait beaucoup écrit.
La dernière partie des Études est plutôt relative à la société, à ses maux, et aux remèdes que propose l’auteur. […] Inconnu, rebuté et indigent la veille, l’auteur passa en quelques jours à l’état de grand homme et de favori de l’opinion. […] Mme de Coislin, une des femmes les plus considérables et les plus consommées de l’ancienne Cour, invitait l’auteur à la venir voir. […] Cet ouvrage des Harmonies offre encore de très beaux tableaux, aussi beaux que dans aucun des ouvrages précédents, mais aussi toutes les exagérations de système et de style naturelles à l’auteur, et où s’est complu sa vieillesse. […] Voici une anecdote que je sais d’original et qui doit être d’une date un peu postérieure ; on y voit comme les belles dames cherchaient l’auteur de tant de pages charmantes et ne le trouvaient pas.