C’est le déshabillé zinzolin qui lui donne l’air d’une femme de Watteau sans bonheur ; car les femmes de Watteau sont heureuses… Elle ne le fut point, elle. […] Tout hussard qu’il fut, il avait parfois l’air d’un huron, dit la comtesse de Sabran elle-même, et le prince de Ligne, dans un portrait peut-être trop velouté, ajoute que souvent il « prenait l’air bête de La Fontaine et qu’il tournait ses pouces devant lui comme Arlequin ».
C’est ici pour la première fois que la simplicité nuit au génie, comme un air trop pur, qui serait mortel à la santé. […] Non, elle était encore, la femme puissamment rassise dans la raison, telle que les hommes conçoivent la raison, quand l’Extase, qui enlève l’esprit au ciel et ce corps de boue volatilisé, dans les airs, la lâchait et la mettait par terre.
Il y prend, une à une, toutes ces philosophies sociales dont les imaginations du temps étaient affolées, et entre toutes celles de Babeuf, de Saint-Simon, de Charles Fourrier, de Pierre Leroux, qui voulaient plus que les autres se donner les airs d’être quelque chose, et qui n’étaient, comme les autres, rien de plus que les conséquences de la philosophie du xviiie siècle, et il faut voir avec quelle rapidité d’analyse il les discute et les découd en quelques lignes, de ce style mathématique et brillant qui caractérise sa personnalité d’écrivain ! […] … Raymond Brucker, le trop oublié Brucker, — dont les petits lettrés de cet âge disent peut-être, avec des airs curieux et naïfs : « Qu’est-ce que c’est donc que ce Raymond Brucker ?
Quand elle arrivera au rien, — et elle est en marche vers ce noble but, — elle se donnera des airs d’être tout. […] Ce que nous aurions voulu, c’est le chamfortiste sur les femmes, sur l’amour, sur la vie réelle, sur le monde, le moraliste plutôt que le métaphysicien, le Français plutôt que l’Allemand, et surtout l’Allemand livré à ses arabesques métaphysiques, aussi vaines que celles du bâton d’un fou dans les airs !
Car c’est là qu’il faut toujours en revenir avec Quinet, ce gourmand et ce malade de mots… C’est cette fureur de l’expression gongorique et de l’image, qui donne à ce livre de la Création cet air lyrique et oraculaire qu’aucun autre ouvrage du même auteur n’eut au même degré que celui-ci, malgré sa prétention scientifique. […] Ce Jocrisse sérieux vise à l’air inspiré : « Et vous, vertes forêts, — dit-il, — fougères primitives, cyades aux feuilles grêles, couvrez-moi de votre ombrage sacré jusqu’à ce que j’aie traversé cette partie de mon pèlerinage, la plus difficile, à travers les êtres qui ne sont plus !
Quinet, au lieu de trouver une inspiration personnelle, un fond de choses vierge, comme on est en droit de l’exiger de tout homme qui se donne les grands airs d’une épopée, on est assailli des plus importunes et, que dis-je ? […] Les personnages nécessaires et importants de ce long récit ne seraient pas nombreux, si, dans cette mêlée historique et panthéistique, tous les êtres ne devenaient pas personnages ; si tous les peuples de la terre, les oiseaux des airs, les fleurs des champs, ne parlaient pas et ne jouaient pas leur bout de rôle, au gré du poète.
Critique fin comme un lynx, — trop fin peut-être, — ayant ce ton détaché qui est à cent lieues en l’air du pédantisme et que Beyle aurait aimé plus que personne, spirituel, incisif, pénétrant, mais pénétrant comme une pointe, ayant sous chaque mot dont il se sert une aiguille d’or qu’il enfonce délicatement dans la tête des sots, Paulin Limayrac devait comprendre ce mélange de dandy, d’officier, d’artiste, d’homme du monde, de penseur original, d’humoriste, de touriste, d’excentrique et d’ironique que fut cette Chimère fabuleuse qui répondait au nom de Beyle… ou plutôt qui n’y répondait pas. Limayrac est une imagination vive et nuancée, c’est un esprit de perçant sourire, une plume qui n’appuie pas, comme le diamant qui fend la vitre, et qui, comme ce diamant qui coupe, étincelle ; il promettait donc, par quelques-unes de ses analogies avec Beyle, une notice piquante et profonde sous des airs légers, — la plus jolie manière d’être profond.
About, qui est allé en Grèce, Germaine est à respirer l’air des îles Ioniennes et à dialoguer tendrement avec son mari sous les lauriers-roses… Ce que fera la Chermidy, demandez à la Gazette des Tribunaux ! […] On y trouvera, dans la vaste et fructueuse spécialité d’art qu’il ouvre aujourd’hui, des compositions de l’ordre de Maître Pierre : des romans qu’il prépare, assure-t-on, sur l’air comprimé, sur les tunnels sous-mer et les aqueducs suspendus, l’aérostat et ses effets, la photographie de chez Giroux, les silos pour les conserves de céréales, les campagnes contre les charançons, le Guide des omnibus, l’itinéraire des halles et marchés et les coulisses de la Bourse.
Les flèches obscurcissent l’air. […] Sandeau, avec ses yeux limpides, son gros nez rouge, sa rude moustache blanche, son air d’innocence, avait je ne sais quel air de capitaine en retraite. […] Il a besoin d’air et d’espace. […] Le cycle de l’épopée m’a tout l’air d’être clos pour longtemps. […] Elle avait un air mutin qui devait se changer bientôt en un air héroïque.
Buloz, commissaire du roi auprès du Théâtre-Français, et lui reprochait, d’un air méprisant, ses titres mêmes à la fondation de cette Revue.
Henri Barbusse semble tout à fait étranger au mode de concevoir qui fut habituel à la plupart des poètes de l’âge précédent… Par la volonté des dieux propices, il échappa à la contagion d’idées très précieuses par elles-mêmes, mais que l’indécente familiarité des sots avait avilies, comme toujours… De là ce livre où l’on ne retrouve pas l’air de famille ordinaire aux livres de début qui s’impriment en France et en Belgique.
C’est lui qui a fait la plus grande partie des Chansons, sur lesquelles le célebre Lambert a mis les airs les plus beaux & les plus touchans.
Pour les détails, on ne sauroit trop y applaudit : l’élégance, le naturel, l’aménité, y répandant un air de vie qui égaye l’imagination, la fixe sur tous les objets, & les lui rend sensibles.
Les plaisirs y sont purs & doux, Comme l’air que l’on y respire ; L’innocence y tient son empire, Et chacun, sans estre jaloux, Y possede ce qu’il désire….
Et puis ce monarque long, sec, maigre, élancé, vu de profil, avec une petite tête couverte d’un chapeau retapé n’a-t-il pas l’air d’un escroc qui a la vue basse.
L’autre, grande, blonde et fort blanche, de 30 ans environ, à l’air imposant et aux grands airs de tête, était Delphine Gay, aujourd’hui la femme de l’inventeur de la presse à bon marché, M. […] C’est un homme de 35 ans, fort simple, et qui n’a nullement l’air d’être lui. […] Paul Foucher a toujours l’air d’être au spectacle. […] Il a des prétentions au dandysme, quoique sa fortune, son air et ses façons le trahissent souvent. […] C’est d’ailleurs un gros garçon de bonne mine, de 32 à 33 ans, grand, fort, à l’air monacal et imposant.
La première semble indifférente au premier abord ; pourtant, il est peu d’émotions plus profondes et plus douces que celle de passer d’un air vicié à un air très pur, comme celui des hautes montagnes. […] La ballade écossaise n’a-t-elle pas chanté avec raison « l’air, l’air libre, qui fouette le visage et fait courir le sang » ? […] On sait le rôle que jouent la « fraîcheur » ou la « tiédeur » de l’air dans les descriptions de paysage. […] L’air est plein d’une haleine de roses. […] Un aveugle sourd, qui reconnaît le passage d’une personne à l’ébranlement de l’air ou du plancher, doit pouvoir distinguer un pas léger ou pesant : c’est le germe de l’impression de la grâce.
Au sommet des tourelles paraissaient des ménestrels et des jongleurs avec Orphée, Arion et les grands joueurs de harpe, puis derrière eux des myriades de musiciens avec des cors, des flûtes, des cornemuses, des chalumeaux, qui sonnaient et remplissaient l’air ; puis tous les charmeurs, magiciens et prophètes. […] À cause de cela son âme qui voltigeait déjà en l’air Revint dans son triste sein. […] L’amour entre dans son cœur avec l’air chaud et suave ; la campagne se transfigure, les oiseaux parlent, et il les entend : Là je m’assis parmi les belles fleurs, Et je vis les oiseaux sortir en sautillant des berceaux Où toute la nuit ils s’étaient reposés. […] Il est homme expert, il écoute la confession d’un air agréable et doux ; son absolution est tout aimable ; pour les pénitences, il est accommodant. […] And I, that all these plesaunt sightis se, Thought suddainly I felt so swete an air Of the Eglentere, that certainly There is no hert (I deme) in such dispair Ne yet with thougtis froward and contraire So overlaid, but it should sone have bote, It it had onis felt this savour sote.
On manquait d’air dans cette glorieuse caserne. […] Je me sentais fier de respirer le même air dont ils vivaient sur la même minute de temps. […] J’avais beau trouver le monde prévenu et accueillant pour moi, ce n’était pas mon air natal. […] … Avons-nous l’air d’un peuple bien nourri ?… avons-nous l’air d’un peuple bien nourri ?
Cousin (son air d’oraison funèbre à part) est un très-beau morceau, très-instructif, une belle page de l’histoire de l’Université en France : en face de l’invective croissante, M.
Remy de Gourmont Parmi les vers jamais ordinaires des Amours jaunes, il y en a beaucoup de très déplaisants et beaucoup d’admirables, mais admirables avec un air si équivoque, si spécieux, qu’on ne les goûte pas toujours à une première rencontre : ensuite on juge que Tristan Corbière est, comme Laforgue, un peu son disciple, l’un de ces talents inclassables et indéniables qui sont, dans l’histoire des littératures, d’étranges et précieuses exceptions, — singulières même en une galerie de singularités.
L’éditeur a eu l’attention de mettre la musique, et ce sont, en général, des airs très faciles improvisés par M.
Il se garait comme il pouvait de l’humidité et des courants d’air.
Ses Périodes ne sont ni décousues ni hachées, comme celles de la plupart des Orateurs de ce siecle ; mais les incises en sont trop symétriques, ce qui donne à son élocution, d’ailleurs forte de pensées & de couleur, un air maniéré qui la dépare.
Mais craignez d’imiter ces doigts volages, qui semblent tracer en l’air toutes les lignes de Mathématiques ».
S’il juge à propos d’en faire présent au Public, on y reconnoîtra Lafontaine avec un air de Cour, qui eût rendu sa naïveté encore plus piquante.
Encore si l’on avait devant soi le tableau dont on écrit ; mais il est loin, et tandis que la tête appuyée sur les mains, ou les yeux égarés dans l’air, on en recherche la composition, l’esprit se fatigue, et l’on ne trace plus que des lignes insipides et froides.
Elle étoit fort jolie et fort aimable, et elle avoit de plus beaucoup d’air de Mme de Lesdiguières. […] Elle me dit qu’elle étoit chagrine, et la mauvaise humeur dont elle parloit auroit fait les belles heures des autres femmes, tant elle avoit de douceur naturelle et tant elle étoit peu capable d’aigreur et de colère… Après le dîner, elle se coucha sur des carreaux… ; elle m’avoit fait mettre auprès d’elle, en sorte que sa tête étoit quasi sur moi… Pendant son sommeil elle changea si considérablement, qu’après l’avoir longtemps regardée j’en fus surprise, et je pensois qu’il falloit que son esprit contribuât fort à parer son visage… J’avois tort néanmoins de faire cette réflexion, car je l’avois vue dormir plusieurs fois, et je ne l’avois pas vue moins aimable. » Et plus loin : « Monsieur étoit devant son lit ; elle l’embrassa, et lui dit avec une douceur et un air capable d’attendrir les cœurs les plus barbares : Hélas ! […] Dans son beau et vaste jardin de la rue de Vaugirard, si verdoyant, si embaumé, dans la maison de Gourville à Saint-Maur, où elle s’habitue en amie franche, à Fleury-sous-Meudon, où elle va respirer l’air des bois, on la suit malade, mélancolique ; on voit cette figure longue et sérieuse s’amaigrir et se dévorer. […] Elle en avoit aussi beaucoup que M. de Nemours les connût ; mais cette dernière douleur n’étoit pas si entière, et elle étoit mêlée de quelque sorte de douceur. » — Les scènes y sont justes, bien coupées, parlantes, en un ou deux cas seulement invraisemblables, mais sauvées encore par l’à-propos de l’intérêt et un certain air de négligence. […] L’abbé de Charnes, qui reprend cette critique mot à mot pour la réfuter avec injure, m’a tout l’air d’un provincial qui n’avait pas demandé à Mme de La Fayette la permission de la défendre ; Barbier d’Aucourt, sans avoir rien de bien attique, s’en fût tiré autrement.
Sur les débris des fleurs que les mains ont cueillies, Que j’aime à respirer l’air que tu respiras ! […] Ces exemples lui donneraient l’air d’un ouvrage d’écolier. » A la fin de 1802, MM. […] L’air natal vous vaudra encore mieux, il sera peut-être un baume pour votre mal. […] Parti pour sa tournée d’inspecteur général, il se trouva malade dès Roanne ; sa poitrine, sept ans auparavant, apaisée par l’air du Midi, s’irritait cette fois davantage : il voulut continuer. […] Il enchaînait de tout les semences fécondes, Les principes du feu, les eaux, la terre et l’air, Les fleuves descendus du sein de Jupiter… Et celui qui, tout à l’heure, était comme le plus petit, parlait incontinent comme les antiques aveugles, — comme ils auraient parlé, venus depuis Newton.
Je n’en ai pas encore vu un s’échauffer contre un soldat-paysan, et j’ai vu en même temps un air de respect filial de la part de ces derniers… C’est le paradis terrestre pour les mœurs, la simplicité, la vraie grandeur patriarcale : des paysans dont l’attitude devant les seigneurs est celle d’un fils tendre devant son père, des seigneurs qui ne parlent à ces paysans dans leur langage grossier et rude que d’un air bon et riant ; on voit un amour réciproque entre les maîtres et les serviteurs » Plus au sud, dans le Bocage, pays tout agricole et sans routes, où les dames voyagent à cheval et dans des voitures à bœufs, où le seigneur n’a pas de fermiers, mais vingt-cinq à trente petits métayers avec lesquels il partage, la primauté des grands ne fait point de peine aux petits. […] Ils adoucissent, ils tempèrent les poursuites parfois trop rigoureuses des fermiers, des régisseurs, des gens d’affaires54. » — Une Anglaise qui les voit en Provence au sortir de la Révolution dit que, détestés à Aix, ils sont très aimés sur leurs terres. « Tandis que devant les premiers bourgeois ils passent la tête haute, avec un air de dédain, ils saluent les paysans avec une courtoisie et une affabilité extrêmes. » Un d’eux distribue aux femmes, enfants, vieillards de son domaine de la laine et du chanvre pour filer pendant la mauvaise saison, et, à la fin de l’année, il donne un prix de cent livres aux deux meilleures pièces de toile. […] Presque toujours à côté de ces plaines fertiles, une terre mal entretenue et presque épuisée présente un contraste affligeant ; cependant la nature du sol est égale, ce sont deux parties du même domaine ; il voit que cette dernière est la portion de l’abbé commendataire. » — « La manse abbatiale, disait Lefranc de Pompignan, a souvent l’air du patrimoine d’un dissipateur ; la manse monacale est comme un patrimoine où l’on n’omet rien pour améliorer », en sorte que les « deux tiers » dont l’abbé jouit lui rapportent moins que le tiers réservé à ses moines. — Ruine ou détresse de l’agriculture, voilà encore un des effets de l’absence ; il y avait peut-être un tiers du sol en France qui, déserté comme l’Irlande, était aussi mal soigné, aussi peu productif que l’Irlande aux mains des riches absentees, évêques, doyens et nobles anglais. […] Tu ne saurais penser le plaisir que j’ai eu les jours de fête de voir le peuple entier partout dans le château, et de bons petits paysans et petites paysannes venir regarder le bon patron sous le nez et presque lui tirer sa montre pour voir les breloques, tout cela avec l’air de fraternité sans familiarité.
Concert Wagner : Choral, monologue et quintette des Maîtres ; prière de Rienzi ; sc. fin. de la Walküre ; sc. relig. de Parsifal ; air du Hollandais ; lieder ; 1er tableau du 3e acte de Lohengrin. […] Girdlestone : Ouv. de Tannhæuser ; lied des Maîtres ; lied ; prière d’Elisabeth ; discours de Pogner ; duo du 3e acte de Lohengrin ; prél. de Lohengrin ; chant d’amour de la Walküre ; romance de l’Etoile ; ballade de Senta ; lied ; Air de concours de Walther. […] Dans une chambre où l’air s’alanguit, autour d’un piano, six hommes se tiennent, pieusement. […] La salle, bondée de monde, avait un air de fête, et M. […] C’est le chant d’amour de Siegmound, le lied du Ier acte et l’air de concours de Walther (Voir l’annonce, ci-après).
Ils sont des opéras : des ouvrages essentiellement de musique, avec paroles, en forme dialoguée et concertante, et accompagnés de spectacle ; la générale ordonnance des pièces et la spéciale ordonnance de chaque scène est soumise, par principe, à l’ordonnance supérieure de formes purement musicales, airs, duos, chœurs, morceaux d’ensemble, finales ; toutes tendances dramatiques, soucis de l’expression, d’une humaine vérité, faisant ces œuvres des opéras plus dramatiques, plus expressifs, plus vrais, les laissent, encore, des opéras, des festivals de concert perfectionnés, des chefs-d’œuvre musicaux, la continuation d’Alceste, d’Euryanthe, d’énormes essais, tourmentés, des floraisons étranges miraculeusement surgies au dessus des banales forêts connues, d’indécises croissances, vagues enfantements de désir. — Tristan et la Tétralogie sont des drames littéraires, avec musique et plastique : le texte littéraire est fondamental de l’œuvre, il est le commencement, le moyen, et la fin ; la représentation scénique l’éclaire seulement, et la musique, aussi, l’éclaire, par son commentaire, sa psychique explication, prodigieuse glose à la parole et à l’acte. […] Sans doute ; et l’on peut trouver aussi quelque analogie entre l’Iliade et les paroles de l’air de Malbrough. […] En effet, il conçut Lohengrin au moment même, où, après avoir cruellement souffert de n’être pas aimé, de n’être pas compris, il se rendit compte qu’il en était ainsi, parce que ses œuvres étaient nouvelles, parce qu’elles ne rentraient pas dans la catégorie des opéras, et que le public, les y plaçant bon gré mal gré, y cherchait des airs, des duos, des trios, au lieu de se laisser aller aux impressions qui lui eût certainement fait éprouver la fusion intime de la musique et de la poésie si une idée préconçue ne s’y fût opposée. […] de Tristan ; Marche d’hommage ; air de concours des Maîtres, et Lieder (M. […] 22 Juin Concert Richter : Ouv. du Hollandais ; airs des Maitres Chanteurs (M.
XV Nous le disions il y a quelques jours : « Cette philosophie récente de la perfectibilité indéfinie de l’humanité ici-bas est donc une bulle d’air colorée aux regards de l’enfant qui l’insuffle de son haleine. […] Il créa un être revêtu d’un corps ; il le vit ; et la bouche de cet être s’ouvrit comme un œuf brisé ; de sa bouche sortit la parole, de la parole sortit le feu ; les narines s’ouvrirent, et des narines sortit le souffle, et du souffle sortit l’air qui se dilate et se répand partout ; les yeux s’ouvrirent, et des yeux jaillit la lumière, et de cette lumière fut produit le soleil ; les oreilles se sculptèrent, et des oreilles naquit le son qui donne le sentiment du loin et du près (des distances) ; la peau s’étendit, et de cet épiderme étendu naquit la chevelure, de cette chevelure de l’homme naquit la chevelure de la terre, les arbres et les plantes ! […] Pourquoi m’as-tu ravi ma part de ciel, de lumière, d’air, de jeunesse, de joie, de vie ? […] Le fer ne peut la diviser, ni le feu la brûler, ni l’eau la corrompre, ni l’air l’altérer… Mais, soit que tu penses qu’elle meurt avec le corps, soit que tu la croies, comme moi, éternelle, ne t’afflige pas : toutes les choses qui ont un commencement ont une fin, et les choses sujettes à la mort doivent avoir un régénérateur. […] Telle me semble la vie des hommes sur cette terre, et sa durée d’un moment, comparée à la longueur du temps qui la précède et qui la suit : de l’hiver il repasse dans l’hiver. » L’air extérieur, la pluie, la neige, le vent, les frimas, c’est la condition de l’homme ; la salle chaude et abritée, c’est le progrès ; l’oiseau, c’est la civilisation qui traverse un moment cette douce température, mais qui, hélas !
Je les ai encore ; elles restent livrées justement aux intempéries de l’air et aux insectes, qui font justice du papier noirci par une main novice, dans un coffre de mon grenier de Milly. […] Des symphonies sourdes et lointaines comme l’écho des cantiques d’un temple, sortant par les pores de l’édifice, remplissaient l’air d’un bourdonnement, harmonieux qui préparait l’âme à de mystiques sensations. […] Sa vue a ranimé mes esprits abattus ; Mais lorsque, revenant de mon trouble funeste, J’admirais sa douceur, son air noble et modeste, J’ai senti tout à coup un homicide acier Que le traître en mon sein a plongé tout entier… De tant d’objets divers le bizarre assemblage Peut-être du hasard vous paraît un ouvrage. […] Je l’ai vu : son même air, son même habit de lin, Sa démarche, ses yeux, et tous ses traits enfin ; C’est lui-même. […] Il ajouta même, non sans quelque air de mécontentement : “Parce qu’il sait faire parfaitement des vers, croit-il tout savoir ?
L’autre2 écrivant à une maîtresse en l’air, lui dit : Votre nom est écrit en grosses lettres sur mon cœur... […] Molière ayant suspendu son chef-d’œuvre du Misanthrope, le rendit quelque temps après au public, accompagné du Médecin malgré lui, farce très gaie et très bouffonne, et dont le peuple grossier avait besoin ; à peu près comme à l’opéra, après une musique noble et savante, on entend avec plaisir ces petits airs qui ont par eux-mêmes peu de mérite, mais que tout le monde retient aisément. […] Mais la folie du bourgeois est la seule qui soit comique, et qui puisse faire rire au théâtre : ce sont les extrêmes disproportions des manières et du langage d’un homme, avec les airs et les discours qu’il veut affecter, qui font un ridicule plaisant ; cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes ou dans des hommes élevés à la cour, qui couvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé grossièrement, et dont le naturel fait à tout moment un contraste avec l’art dont il veut se parer. […] Toutes les paroles qui se chantent sont de Quinault ; Lulli composa les airs.
Mais l’air extérieur entra dans la crypte, le temps reprit ses droits soudain, et de la plupart des merveilles entrevues il ne resta qu’un peu de poussière. […] Vanloo est loué de « modeler sa machine » et d’en étudier « les lumières, les raccourcis, les effets dans le vague même de l’air ». […] L’orchestre enrichi de timbres nouveaux servit à donner aux airs une sorte de couleur locale. […] Ils ont des airs de clergymen en Angleterre, de conspirateurs en Russie, de docteurs en France. […] Pierre, qui voudrait se dérober, cède à son air de bonté et de noblesse.
Chantez-moi un air. » La dame irritée refuse. « Elle chantera, ou je l’y forcerai. […] Il donnera au roman extravagant l’air d’une histoire certifiée. […] Ils n’ont ni la fougue généreuse de Pascal, ni la gaieté étourdissante de Beaumarchais, ni la finesse ciselée de Courier, mais un air de supériorité accablante et une âcreté de rancune terrible. […] Il s’agit de peindre l’entrée d’un capitaine dans un château, ses airs, son insolence, sa sottise, et l’admiration que lui méritent son insolence et sa sottise ! […] They held the universe to be a large suit of clothes, which invests every thing : that the earth is invested by the air ; the air is invested by the stars, and the stars are invested by the primum mobile… What is that which some call land, but a fine coat laced with green ?
Les avoués souriants prennent un air de corybantes, et il y a du faune dans les avocats macabres. […] Il est tout frisotté, avec une figure joufflue, de beaux yeux caressants, un petit air endormi. […] » parce que la véritable application de son hélice était dans l’air et non dans l’eau. […] Nous commençons à respirer, peu à peu, un air d’orage. […] Mangé une bécasse exquise, respiré l’air salin de la mer : un peu de bonheur brut.
Les sons des cloches se mariaient dans l’air aux cris des muezzins. […] De temps en temps, son domestique Picard passait, d’un air secret, un rouleau de papier à la main. […] Il s’était depuis longtemps donné des airs et des attitudes de penseur austère. […] Le récit est alerte et fait circuler un peu d’air dans ce pays stérile et enflammé. […] « Dans l’air alourdi de fumées odorantes… ses yeux se ferment.
et quelques exaltés lancèrent leurs chapeaux en l’air, ce qui est le dernier terme de l’enthousiasme. […] … Ils parlent dans le soir, d’un air avertisseur. […] Il surgit çà et là, entre deux lamentations sur les maux du siècle, et module un air de flûte infiniment agréable. […] Et le soleil entre, gai, d’un air de dire bonjour. Il l’air bon et pur.
Cette description d’une chasse à courre a tout l’air de me donner un démenti. […] Célimène avait tout à fait l’air d’une petite marionnette. […] Il entre dans la chambre de son frère, le poignarde, et revient, l’air égaré. […] Elles examinent le vieux prêtre d’un air de supériorité étrangement déplacé. […] Elles le trouvent « très bien », tout à fait l’air d’un homme du monde.
Peisse, un de ces écrivains discrets que deux ou trois hommes d’imagination font profession d’admirer beaucoup pour se donner des airs judicieux. » — Le fait est que M.
Sans doute, il n’a pas le lyrisme supérieur des grands poètes, l’éclat de Leconte de Lisle, la grâce pénétrante de Sully Prudhomme, la virtuosité de Richepin ; mais il circule sous ces strophes comme un air de belle humeur, de santé et de gaîté cavalière.
Berruyer d’avoir affoibli la dignité des Ecritures par trop de délicatesse dans l’expression ; de s’être trop attaché à des idées particulieres sur la Chronologie, en rejetant ou en éludant les systêmes adoptés avant lui ; de s’être trop compu dans des descriptions que la gravité de la matiere exigeoit qu’on abrégeât ; d’avoir répandu quelquefois un air profane, où il eût fallu plus de décence & de simplicité.
Ô Chardin, ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette ; c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau, et que tu attaches sur la toile.
La poussière précieuse s’en ira de dessus la toile, moitié dispersée dans les airs, moitié attachée aux longues plumes du vieux Saturne.
Cousin n’aimait ni le luxe, ni la bonne chère, ni les femmes (malgré ses faux airs), ni beaucoup d’autres choses encore : on peut l’en louer si l’on veut ; mais il aimait la domination, la prépondérance, et il n’était pas bon de le croiser ni de le côtoyer dans sa ligne à certains moments. […] La Rochefoucauld, dans une page célèbre, la plus longue qu’il ait écrite, le prétend et m’a bien l’air de le prouver. […] Mohl, on ne se coule plus. — C’est que tous ces gens-là portent sur eux constamment des vessies de précaution, remplies d’air et de belles paroles, et voilà pourquoi ils ne se coulent pas. […] Pendant qu’ils étaient, lui et elle, debout à les regarder, on sonne : Vigny prend une mine grave, et dit à la demoiselle : « Mademoiselle, quelqu’un vient, remettons-nous ; il importe quon nous trouve assis. » — Mademoiselle D. le regarda d’un air étonné et eut peine à ne pas lui envoyer un éclat de rire au visage. […] Tous ceux qui m’ont vu en février 1848 savent quels étaient mes sentiments, et de quel air j’observais jour par jour les événements et les hommes.
» On en brûle avec un réchaud sur la scène, et la lourde fumée emplit l’air. […] Ils ont le même goût pour les exercices des membres, la même indifférence aux intempéries de l’air, la même grossièreté de langage, la même sensualité avouée. […] — Nous courons après la grandeur, comme les enfants après les bulles soufflées dans l’air. — Le plaisir, qu’est-ce ? […] je défaille. » Elle meurt, demandant quelque douce voix qui lui chante un air plaintif, un air d’adieu, un doux chant funèbre. […] O thou art fairer than the evening air, Clad in the beauty of a thousand stars !
Au dehors, l’air et la lumière qui glisse en rampant dans la spirale. […] Il y a ensuite dans le cœur de l’homme un certain amour de la victoire exagéré jusqu’au mensonge, qui donne souvent à ces toiles un faux air de plaidoiries. […] Les gerbes sont empilées ; la moisson nécessaire est faite et l’ouvrage est sans doute fini, car le clairon jette au milieu des airs un rappel retentissant. […] Qu’ils moissonnent, qu’ils sèment, qu’ils fassent paître des vaches, qu’ils tondent des animaux, ils ont toujours l’air de dire : « Pauvres déshérités de ce monde, c’est pourtant nous qui le fécondons ! […] Plus tard, sans aucun doute, il nous étalera, dans des peintures achevées, les prodigieuses magies de l’air et de l’eau.
Si nous pouvions voir Corneille tel qu’il était, avec son grand manteau noir, son immense perruque, sa calotte, son extérieur simple et négligé, son air grave et modeste, nous sentirions qu’un homme de cette espèce ne devait pas penser comme nos petits auteurs merveilleux. […] De pareilles réflexions auraient été plus intéressantes pour le public, plus dignes de Voltaire, que ce triste catalogue de vétilles grammaticales, cette maigre et froide critique du style, qui n’apprend rien à personne, et qui malheureusement a toujours l’air de l’envie et de la méchanceté. […] Le grand Corneille, si admirable dans l’art de peindre sur la scène les héros de l’ancienne Rome, était gauche, froid et contraint quand il fallait faire, par devoir et par politique, des compliments en l’air à quelque grand du jour, dans une épître dédicatoire. […] pourquoi a-t-il l’air de s’en moquer et d’en triompher ? […] Cliton, complaisant et flatteur, se récrie sur l’air conquérant de son jeune maître ; Il prévoit du malheur pour beaucoup de maris.