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1435. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

En comparant les faits accumulés par l’expérience, elles ont pu éliminer les accidents, dégager ce qui est fixe et permanent et en tirer des lois, c’est-à-dire arriver à la connaissance précise et « à ce caractère essentiel de la science qui est de prévoir. » Quant à l’indépendance des sciences qui sont sorties déjà ou tendent à sortir de la philosophie, nous l’avons vue se produire naturellement, par un travail continu et inconscient, et la scission résulter de la nature même des choses. […] Ajoutez toutes les grandes vues d’ensemble que nous ne pouvons pressentir, tout ce que nous révéleront des sciences encore à naître : pense-t-on qu’alors la matière manquera aux esprits philosophiques, c’est-à-dire préoccupés du général. […] Cependant l’esprit ou plutôt l’être intelligent lui-même est complètement perdu de vue au milieu de ces transactions où il ne paraît avoir aucune part.

1436. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Selon lui, les larmes sont une sécrétion destinée à protéger l’œil contre les insultes mécaniques, parce qu’elles débarrassent l’œil des corps irritants ; les impressions pénibles de la vue, puis les impressions générales de tristesse, même morale, se sont liées peu à peu à la sécrétion des larmes. […] L’obscurité, une lumière trop vive, un jour tranquille, donnent tour à tour à la figure une physionomie différente : l’obscurité nous fait écarquiller les yeux pour recevoir les rayons trop rares ; l’éclat du soleil nous fait froncer les sourcils pour protéger notre vue ; un jour tranquille imprime au visage un air de sérénité. […] Mantegazza, sous le nom de synonymies mimiques, rapproche les douleurs de l’odorat et la mimique du dédain, les plaisirs de l’odorat et la volupté amoureuse, les douleurs de l’amertume et celles du chagrin ou de l’amour-propre contrarié, les plaisirs ou douleurs de l’ouïe et les affections tendres, les plaisirs ou douleurs de la vue et les affections intellectuelles, etc.

1437. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Voici donc, selon nous, la véritable définition psychologique de la liberté, conforme à l’idée que le genre humain s’en est toujours faite : — La liberté est le maximum possible d’indépendance pour la volonté, se déterminant, sous l’idée même de cette indépendance, en vue d’une fin dont elle a également l’idée. — Nous trouvons ainsi dans la détermination de la volonté raisonnable deux idées directrices : l’idée de sa causalité propre et l’idée de sa finalité. […] Et on ne pourrait rien prévoir à son sujet, pas même le plaisir que causera la vue de l’objet aimé, parce que « une cause interne profonde donne son effet une fois, et ne le produira jamais plus » ? […] Mais on peut fort bien vouloir cette chose déterminée, remuer le bras, non pour elle-même, mais en vue d’une autre fin ; et cette fin peut être, en certains cas, totalement ou partiellement, d’exercer notre vouloir, de manifester notre indétermination sous tel ou tel rapport.

1438. (1914) Boulevard et coulisses

Je venais de rencontrer quelques camarades d’école que j’avais perdus de vue, amenés au journalisme par le goût des lettres ou la nécessité de gagner leur vie. […] L’ébauche que j’ai essayé de vous tracer de cette époque de 1880 à 1885, vue du boulevard, serait plus incomplète encore, si je ne vous parlais pas de ce krack de l’Union générale, qui ne fut pas seulement une des grandes catastrophes financières des temps, contemporains, mais une date dans l’histoire de Paris. Quelques mois avant ce krack, on spéculait dans tous les mondes parisiens avec une fièvre que je n’ai jamais vue, pas même au temps des mines d’or.

1439. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Mais on peut arguer contre mes vues des dissemblances qui existent entre les habitants autochtones de ces îles ; car on peut se demander comment il se fait que dans des îles situées en vue les unes des autres, ayant la même nature géologique, la même altitude, le même climat, etc., beaucoup des immigrants se soient différemment modifiés, quel que soit le degré de ces différences. […] Mais ces îles, quoique en vue les unes des autres, sont séparées par des bras de mer profonds, dans la plupart des cas, plus larges que la Manche ; et il n’y a aucune raison de supposer qu’elles aient jamais été réunies à une période géologique antérieure.

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