Léon Blum, dont j’aime, d’ailleurs, le talent très clair, est du nombre de ces critiques qui font vraiment trop d’honneur à mon invention.
Fénelon, qu’on a trop grandi de toutes manières, bel esprit bien plus que grand esprit, continuant la Renaissance sous Louis XIV, Fénelon, ce grec en français, mais dont la forme antique pâlit devant celle d’André Chénier comme un poncif pâlit devant la vie, Fénelon n’a vraiment de talent personnel et incontestable que dans son Existence de Dieu, le plus éloquent fragment de métaphysique qu’on ait écrit, et ses Lettres spirituelles, ses œuvres de conseil et de direction.
Elle lui dit des choses étranges et vraiment funestes. […] que l’égoïsme est laid quand il se barbouille, lui qui, vraiment, serait si beau s’il se nettoyait de toutes les vertus dont il se farde ! […] Nier la moralité, cela peut vouloir dire : 1° nier que les motifs éthiques que prétextent les hommes les aient vraiment poussés à leurs actes. […] Et, soit dit en passant, une chose demeure-t-elle vraiment incompréhensible et inconnue par le fait qu’elle n’est touchée qu’au vol, saisie d’un regard, en un éclair ? Faut-il vraiment commencer par s’y asseoir solidement, l’avoir couvée comme un œuf ?
Les odes légères d’Horace étaient faites pour être récitées au dessert, entre lettrés et délicats, Lydé ou Pyrrha présentes et souriantes ; c’était là vraiment son miel de Tibur. […] Un écrivain normand qui, bien que d’une très moderne école, sait rendre à Malherbe ce qu’on lui doit, a très bien dit de lui : « Malherbe fut d’un génie qui sentait vraiment cette noblesse dont il tirait vanité si grande. […] On cite toujours la lettre de Voiture, écrite dix ans plus tard, sur la politique du Cardinal : pièce vraiment historique, qui honore à jamais ce bel esprit et le tire du rang des purs frivoles, où ses autres écrits le laisseraient. […] A entendre Balzac cette fois, on croirait vraiment qu’il est d’une autre école que Malherbe, qu’il est un homme tout de pensée, et qu’il a en profond dédain ceux qui prennent garde à leurs phrases. […] Il ne convient pas que Balzac, devant la postérité, prenne à ce point ses avantages sur Malherbe et se donne les airs de le morigéner à son aise : c’est intervertir les rôles ; c’est oublier de quel côté vraiment était la solidité.
Il y a des actions vraiment expressives du caractère constant ou du milieu social, et d’autres plus ou moins accidentelles ; les actions expressives sont celles que le romancier doit choisir pour composer son œuvre. […] On a dit avec beaucoup de justesse que, par là, Balzac n’est pas vraiment réaliste ; il est classique comme les poètes dramatiques du dix-septième siècle, avec cette différence qu’il l’est beaucoup plus, et que, « simplificateur extrême, il n’aurait pas même admis la clémence d’Auguste, ni les hésitations de Néron, ni fait Harpagon amoureux ; il conçoit tous ses personnages sur le modèle du jeune Horace, de Narcisse ou de Tartufe ». […] Vraiment, il n’a pas eu de bonheur dans ses rencontres. […] Le héros de Germinal, après sept jours d’ensevelissement et de diète, songe encore à satisfaire cet instinct, et son idée fixe, en tombant dans un évanouissement qui est peut-être la mort, c’est Catherine que pourrait bien être enceinte… Si les ouvriers et paysans étaient ainsi, on serait vraiment en droit de s’étonner de l’infécondité de la race française. […] du mystère de la tombe entr’ouvert à cette heure là… Cosette se leva, marchant dans l’herbe inondée de rosée, et se disant, à travers l’espèce de somnambulisme mélancolique où elle était plongée. « — Il faudrait vraiment des sabots pour le jardin à cette heure-ci.