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443. (1864) Le roman contemporain

Un volume, deux volumes au plus, c’est tout ce que comporte la fécondité des écrivains ou tout ce que supporte la curiosité des lecteurs. Une seule exception peut être citée à l’encontre de cette règle, c’est la publication des dix volumes des Misérables de M.  […] Quand on a lu ses dix volumes, il n’est guère possible de ne pas se ranger à l’avis d’un critique distingué, M.  […] Nous n’avons pas la moindre envie de nier, après avoir lu ces dix volumes, que madame Sand ait été déplorablement élevée. […] Victor Hugo a publié un ouvrage en dix volumes intitulé Les Misérables ?

444. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Elles le furent par les écrivains qui nous occupent dans ce volume ; elles le sont par ceux qui essayent de marcher sur leurs traces. […] l’écrivain dénué de sens moral qui, dans sa jeunesse composait un volume où l’on a remarqué surtout les situations scabreuses ? […] En 1856, ils rapportent d’un voyage d’Italie un volume dans le genre des Reisebilder, mais tellement échevelé qu’ils le brûlent sans oser en rien publier qu’un court fragment dans l’Artiste. […] et l’hypothèse n’est-elle pas inadmissible de huit ou dix volumes, composés de phrases plus ou moins harmonieuses, mais absolument dénuées de sens ? […] Il y a évidemment dans son assez lourd bagage un court volume à extraire, une sorte d’anthologie de ce qu’il a publié de plus parfait, et elle suffirait à lui marquer sa place entre les maîtres de notre époque.

445. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Il entendit pour la première fois prononcer le nom de Goethe, et un volume de ses Poésies et Chansons lui tomba entre les mains. […] En recevant le volume de poésies, Goethe reconnut vite un de ses disciples et de ses amis comme le génie en a à tous les degrés ; non content de faire à l’auteur une réponse de sa main, il exprima tout haut la bonne opinion qu’il avait conçue de lui. […] En entrant, il m’apporta deux gros volumes et me dit : « Il ne faut pas que vous partiez si vite ; il faut que nous fassions plus ample connaissance. […] Ces deux volumes renferment le Journal littéraire de Francfort, des années 1772 et 1773 ; c’est là que tous les petits articles de critique que j’écrivais alors ont été publiés. […] Je fis sur les quatre volumes d’Art et Antiquité le travail qu’il m’avait demandé, et je le lui envoyai à Marienbad avec une lettre où je lui disais que j’avais l’intention de quitter Iéna et d’aller habiter une grande ville.

446. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

C’est ainsi qu’à propos de l’édition illustrée de La Femme au dix-huitième siècle, qui a été épuisée deux ou trois jours, avant le Jour de l’an, Hébert, le principal commis de Didot, me dit : « Savez-vous que votre grand succès a nui à la vente de nos autres volumes d’étrennes ?  […] Un premier volume a paru, il n’a pas moins de quatre cents pages, et sera suivi de huit cents autres. […] Lundi 24 octobre J’envoie à la princesse, un exemplaire de mon second volume du Journal des Goncourt, paru ces jours-ci, avec cette lettre : Princesse, Je vous envoie un volume où il est parlé, plusieurs fois, de Votre Altesse. […] Et comme Deshayes me demande à la place de l’exemplaire sur hollande, un exemplaire sur japon, ainsi que Burty en a reçu un du premier volume, et que je lui dis que je ne sais pas, si vraiment maintenant je pourrai lui en procurer un, il m’engage à ne pas lui faire cette réponse, mais à lui faire espérer un exemplaire, comme il le désire, parce qu’il craint que dans l’état nerveux où il se trouve, ma réponse n’amène une crise. […] Certes le tirage pour moi, n’est pas une marque de la valeur d’un volume, toutefois le livre, que le critique du Français estimait devoir se vendre à quarante exemplaires, est à son vrai huitième mille.

447. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Ce document, voici en quoi il consiste : Chateaubriand avait publié à Londres son Essai sur les révolutions en deux volumes qui n’en faisaient qu’un, un énorme in-8º de près de 700 pages ; il y avait versé toute son érudition historique juvénile, tous ses rapprochements d’imagination, toutes ses audaces de pensée, ses misanthropies ardentes et ses douleurs rêveuses ; livre rare et fécond, plein de germes, d’incohérences et de beautés, où est déjà recèle tout le Chateaubriand futur, avant l’art, mais non avant le talent. […] Quelque royaliste fervent, en parcourant le volume, aura été blessé de les voir dans la bouche de Louis XVI soit comme trop insignifiants, soit pour toute autre raison. […] Il formera deux volumes in-8º, 350 pages chacun. […] [NdA] Je puis ici, dans cette réimpression en volume, et sans inconvénient pour des lecteurs réfléchis, constater plus au long par des textes ces trois sortes de reniements : 1º Celui du Dieu-Providence.

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