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1533. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

Mais toujours est-il que, s’il est sceptique comme le siècle dont il est le fils, il n’a pas le style qui doit embaumer cette misérable larve d’un esprit qui n’ose pas vivre, puisqu’il n’ose affirmer, et qu’il faut pourtant avoir si on est sceptique, sous peine… de n’être même pas.

1534. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

C’était absolument fou et profondément vrai, et ces fantoches extravagants vivaient de la Vie la plus intense, tantôt comique, tantôt douloureuse. […] Sous une apparence paisible, il vivait dans une grande effervescence intérieure. […] — Personne a-t-il jamais strictement vécu de sa poésie, excepté ceux qui en sont morts ? […] La nécessité de vivre lui fit accepter des travaux d’industrie où il apporta une manière nouvelle qui en faisait des objets d’art. […] Ainsi, pièce à pièce, l’édifice où nous avons vécu s’écroule, et chaque pierre qui tombe porte un nom illustre suivi d’une épitaphe.

1535. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

S’il vivait, son amour au mien serait fatal : En me privant d’un fils, le ciel m’ôte un rival. […] Grand cœur, il songe à vivre inutile, loin de ses semblables à qui il se devrait tout. […] Malgré le plus brillant talent du monde, il vécut dans une pauvreté perpétuelle et il « ne fut rien ». — Qu’importe ? […] Elles vivent d’une vie propre qui n’a plus rien à voir, à un moment donné, ni avec les causes efficientes ni avec les causes finales. […] Il a vécu.

1536. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

N’as-tu donc tant vécu que pour cette infamie ! […] À ces deux peuples célèbres on peut joindre les Anglais, chez qui les femmes sont peu répandues dans le monde, et ne vivent point avec les hommes. […] Mais ce qui révolta tous les esprits, c’est la bassesse et la lâcheté de Vendôme, absolument contraires aux mœurs et à l’esprit du temps où l’on suppose qu’il a vécu. […] …………………………………………… Moi vivre, moi lever mes regards éperdus ! […] César ne vivait point sous un gouvernement libre.

1537. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Nous subissons les inconvénients du temps où nous vivons, ayons-en du moins les avantages. […] Ceux qui cherchent dans les parents des grands hommes la trace et la racine des vocations éclatantes, ceux qui demandent aux mères de Walter Scott, de Byron et de Lamartine, le secret du génie de leurs fils, remarqueront ce caractère à la fois mélancolique et cultivé de madame de Chateaubriand ; ils auraient à remarquer aussi que deux des sœurs du poëte, et l’une particulièrement, ont laissé des pages touchantes ; qu’un de ses oncles paternels, prêtre, faisait des vers, et qu’un autre oncle paternel vivait à Paris, voué aux recherches d’érudition et d’histoire. […] François-Auguste de Chateaubriand naquit donc à Saint-Malo, rue des Juifs, dans une maison voisine de celle où devait naître quelques années plus tard M. de La Mennais ; il était le dernier de dix enfants, dont six vécurent, quatre sœurs et un frère, l’aîné de tous.

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