/ 1907
404. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

C’est ainsi que les peintres ont personifié les vertus, les vices, les roïaumes, les provinces, les villes, les saisons, les passions, les vents et les fleuves. […] Ainsi les néreïdes et les tritons sonnants de leurs conques, que Rubens a placez dans le port pour exprimer l’allegresse avec laquelle cette ville maritime reçoit la nouvelle reine, ne font point un bon effet suivant mon sentiment. […] Ce char renverse dans sa course les figures étonnées des villes et des fleuves, qui formoient la frontiere des hollandois, et chaque figure se reconnoît d’abord ou par l’écu de ses armes ou par ses autres attributs.

405. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Dumont ou Jefferson, par exemple, furent surtout préoccupés des vices et de la légèreté de la nation dont ils avaient d’abord observé la surface ; ils ne croyaient pas assez à l’influence puissante qu’avaient déjà exercée, dans toute la jeunesse des classes moyennes, les philosophes et les théoriciens politiques du xviiie  siècle ; ils ne savaient pas quelle moralité rapide ennoblirait, épurerait cette population des grandes villes, dont l’écume alors bouillonnait. […] Il ne s’en tint pas au séjour des grandes villes, dont la moralité et le bien-être lui paraissaient, à tort, je le crois, choses désespérées.

406. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Il paraît que réellement, vers ce temps-là, le geôlier de la prison de Poitiers s’entendait avec une troupe de voleurs qui pillaient la ville toutes les nuits. […] Rochereuil a eu la preuve de la complicité du geôlier avec les voleurs de la ville, et, comme il l’a menacé de le dénoncer s’il ne lui obéissait pas, il a exigé de lui des sorties que le geôlier épouvanté lui accorde toujours… C’est ainsi que Rochereuil et son ami l’abbé Goujet, qui ont des complices parmi les ministres et les maréchaux de l’Empereur, peuvent partir un soir pour l’assassiner, à la tête de son armée.

407. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Dira-t-on que c’est elle qui, dès l’origine, a commandé aux hommes la division du travail, — qui, faisant surgir ici les collèges et les sodalités, là les associations scientifiques, mondaines, religieuses, industrielles, a multiplié les cercles dans lesquels chacun d’eux devait entrer — qui a poussé leurs États à élargir leurs frontières, leurs masses à s’agglomérer entre les murs des villes — qui les a incités, enfin, à croître et à multiplier ! […] Si au contraire le triomphe de l’égalitarisme s’explique, non plus seulement par l’invention d’une théorie, mais par la constitution même des sociétés qu’il soumet, alors les conditions du combat sont changées : morceler les États, raser les villes, barrer les routes, parquer les hommes en groupes fermés entre lesquels on empêcherait les imitations et à l’intérieur desquels on empêcherait les distinctions individuelles, voilà toutes les révolutions sociales qu’il vous faudrait préalablement achever pour arrêter l’élan démocratique de notre civilisation.

408. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Une ville grecque demanda une statue à un artiste célèbre, et lui laissa le choix du sujet. […] Penses-tu qu’une ville puisse subsister, si les jugements publics n’y ont plus de force, si tout citoyen, à son gré, peut les enfreindre ?

/ 1907