En accouplant deux hommes si éloignés par le temps où ils ont vécu, si différents par le genre et la nature de leurs œuvres, nous ne nous soucions pas de tirer quelques étincelles plus ou moins vives, de faire jouer à l’œil quelques reflets de surface plus ou moins capricieux. […] Sa sensibilité est vive et tendre ; mais, tout en s’attristant à l’aspect de la mort, il ne s’élève pas au-dessus des croyances de Tibulle et d’Horace : Aujourd’hui qu’au tombeau je suis prêt à descendre, Mes amis, dans vos mains je dépose ma cendre.
Mais, si ce n’est neuf, c’est vrai, c’est vif, c’est amusant. […] Mais la satire de Lesage est pittoresque ; elle est une peinture des hommes et de la vie ; et c’est par là que Lesage est au xviiie siècle le véritable héritier de Molière et de La Bruyère, à l’exclusion de tous ces auteurs de comédies qui ne savent que diriger des épigrammes pincées contre les mœurs sans les représenter au vif.
Cependant le plus vif de son éloquence lui vient de sa partialité. […] De là aussi ses vives peintures de leurs propriétés, qui sont à ses yeux comme des reflets confus du caractère de l’homme.
Ceux des historiens qui s’en sont le plus occupés, Buckle ou Taine, par exemple, ont procédé par de vives intuitions qui, sans être le moins du monde à mépriser, n’ont pas une valeur vraiment scientifique. […] Un romancier de notre siècle a marqué fortement l’action des récits de voyages sur une imagination vive de femme qui s’ennuie.
C’est ainsi qu’un guide en Suisse, pour l’ascension du Righi ou de toute autre montagne, vous conduit au meilleur endroit, un peu avant l’aurore, s’y place à côté de vous : et l’on voit tout à coup le soleil se lever à l’horizon et sa vive lumière elle-même développer par degrés l’immense paysage, dont le guide alors vous indique les hauts sommets et vous dénombre tous les noms. […] Souvestre de la chronique originale du xvie siècle, a produit sur les auditeurs une vive émotion et leur a fait admirer l’esprit de la chevalerie dans la personne de son dernier rejeton.