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2112. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans » pp. 64-66

Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans Quand Virgile composa ses georgiques qui sont un poëme dogmatique, dont le titre nous promet des instructions sur l’agriculture et sur les occupations de la vie champêtre, il eut attention à le remplir d’imitations faites d’après des objets qui nous auroient attachez dans la nature. […] Dans un autre, c’est un tableau de la vie champêtre qui forme un païsage riant et rempli des figures les plus aimables.

2113. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Il me racontait un jour, comme il aimait à le faire en se parlant à lui-même dans une sorte de monologue, toute sa première vie et ses débuts ; qu’étant jeune avocat à Paris, reçu d’abord dans quelques maisons de l’île Saint-Louis, il se retira vite de ce monde secondaire de robins et de procureurs, dont le ton l’avait suffoqué. […] Pasquier se montrait là ce qu’on l’a vu plus tard soit au Luxembourg, soit dans sa vie dernière de retraite et de société, un lien entre les hommes ; mais c’était un lien actif, pénétrant, et il avait déjà doucement préparé les esprits quand il les mettait en présence. […] Il se garda bien de donner dans aucune de ces théories absolues, de ces professions de foi excessives, qui ne servent qu’un jour et qu’une heure, et qui embarrassent dans toute la suite de la vie publique. […] Je vous demande un peu quelles obligations j’ai pu avoir dans ma vie à M.  […] M. de Barante, dans l’ouvrage intitulé : La Vie politique de M. 

2114. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Plus d’une fois il fit des chutes de cheval à se rompre les os ; il se tuait littéralement, il avait comme hâte de dépenser sa vie. […] Il lui en touchait un mot dès l’année 1746, puis encore dans ses lettres du 10 janvier et du 10 mars 1767, et il lui en parle en des termes qui ne sont point parfaitement d’accord avec ce que dit l’auteur de la Notice sur la Vie de Favart en tête des Mémoires de ce dernier. […] Il en était là, en plein torrent de cette vie de bruit, de joie et d’opulence, lorsqu’il fut pris, le 12 ou 13 novembre (1750), d’une sorte de rhume qu’il brusqua. […] Le dernier mot du maréchal de Saxe est le jugement le plus vrai : sa vie fut en effet un beau songe. […] J’ai rapproché précédemment (page 85) le nom du maréchal de Saxe de celui de Kléber ; j’ai été heureux de rencontrer depuis, dans la Vie politique et militaire de Napoléon par Jomini (tome I, page 302), une confirmation de cette vue.

2115. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Le colonel d’un régiment de chasseurs lui avait sauvé la vie en Galice ; elle s’attacha à lui par reconnaissance et par inclination ; on lui savait gré parmi nous de son courage et de sa fidélité à son libérateur. […] Ils arrachèrent au général une dernière dépouille, sa giberne : il consentit à la livrer ; mais, montrant ses décorations : « Vous aurez ma vie, dit-il, avant que vos mains y aient touché. » Les prisonniers ne firent que traverser Séville pendant la nuit. […] Ses derniers moments furent, comme sa vie entière, dignes en tout d’admiration. […] Avant tout, le hasard et la bizarrerie des destinées ; cette fatalité « qui préside aux événements de notre vie, qui paraît dormir dans les temps calmes, mais qui, dès que le vent s’élève, emporte l’homme à travers l’air comme une paille légère » ; les premiers succès, l’entrain du début, les heures brillantes de la vie, les espérances déjà couronnées ; puis les revers, les lenteurs, les mécomptes, les difficultés tournant à la ruine ; la prison, la souffrance, une épreuve sans terme ; une longue agonie dans l’âge de la force ; une nature d’élite écrasée, victime et martyre des persécutions ; les haines aveugles des foules, les sauvages préjugés des races ; l’horreur des guerres injustes ; toujours et partout, çà et là, quelques âmes bienfaisantes et compatissantes ; notre pauvre humanité au naturel et à nu, en bien et en mal ; une belle mort enfin, délicate et magnanime. […] Traditions et Souvenirs, ou Mémoires touchant le temps et la vie du général Auguste Colbert (1703-1809) ; Paris, Didot, rue Jacob, 56. — Trois volumes sont publiés.

2116. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Au reste, homme du monde, et très-semblable à ce que les lecteurs pourront voir dans Arthur, le travail et l’idée de la gloire ne furent que des éclairs dans une vie donnée plutôt aux sentiments et aux émotions. […] Il manque au jour présent de la plus belle vie L’espérance et le souvenir. […] — Comme cet ordre de pensées et ce genre de vie calment et réparent l’âme ! […] Car, dans les songes de ma vie, J’ai vu des Anges dans l’azur, Et contemplé d’un œil d’envie Ce Ciel et si grand et si pur ! Aujourd’hui la terre est trop bello, Je n’en détache plus les yeux, Je t’y vois, et crois dans ces lieux Commencer la vie immortelle.

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