L’amour de l’art, de la beauté universelle qui fait pleurer les hommes et par le moyen de quoi nous formulons nos rêves, nous palpons un instant notre idéal, a toujours exalté notre poète. […] Ils divinisent l’objet de leur vision et font surgir de la nature l’âme universelle qui la meut. […] Il ne s’agit donc plus d’une sensibilité de romantique, c’est-à-dire particulière et maladive, mais d’une sensibilité générale donnant le sens de l’universel. […] La nature resplendissait de vie joyeuse ; les fleurs tôt venues s’épanouissaient sans s’épuiser, comme incapables de mourir, et c’était, à travers trois saisons délicieuses de grâce et d’éclat, tempéré, un chant universel de jeunesse et de douce ardeur. […] Mais l’aspiration poétique procède de ce caractère de mobilisme universel.
Je ne sais si l’histoire de l’esprit humain offre un spectacle plus curieux que celui de notre longue et universelle aberration au sujet de la Poétique, comme de tous les autres ouvrages de ce grand homme. […] N’a-t-il pas eu le front d’attribuer au principe de sa critique, au goût, un esprit de sympathique largeur et d’intelligence universelle ? […] Il explique toutes choses, quelles qu’elles soient, par une seule et même méthode, les règles éternelles, universelles de la nature. […] Il s’égaie des sots de la comédie et de leurs sottises ; mais il aime dans un exemple particulier toucher une vérité universelle. […] » Guénaut eut le dessus, et, à l’aide de sa panacée universelle, l’antimoine, emporta le malade.
Sa philosophie est un pessimisme radical, intransigeant, absolu, qui conclut à la loi suprême de la souffrance, au désespoir universel. […] Quelque universelle, immédiate, menaçante que paraisse, par exemple, la question sociale, M. Dumas croira toujours que la question des rapports entre les sexes est plus universelle encore, plus immédiate, plus menaçante. […] Encore ne s’agit-il que d’une certaine morale — car le mot a changé de sens, tout comme séduire — mais qui est précisément celle qui correspond à la raison universelle, à la raison de tout à l’heure, la seule par conséquent que M. […] Ils regardent, ils dissertent, ils ne raisonnent pas, ils ne concluent guère, bref, ils abandonnent autant la casuistique que la dialectique, en sorte que les traditions de la « morale universelle » vont se perdant ni plus ni moins que celles de « l’universelle raison ».
Parce que le moi est la réalité la plus immédiatement saisissable, la plus nettement déterminée (en apparence du moins), non par vanité seulement, elle s’y attache, elle s’y replie, et dans ce qui frappe ses sens, comme dans ce qu’atteint sa pensée, elle tend naturellement à chercher surtout les relations et les manifestations du moi : n’excédant guère la portée des sens ou du raisonnement, cherchant une évidence pour avoir une certitude absolue, dogmatique et pratique à la fois, objectivant ses conceptions, et les érigeant en lois pour les traduire en faits : sans imagination que celle qui convient à ce caractère, celle qui forme des enchaînements possibles ou nécessaires, l’imagination du dessin abstrait de la vie, et des vérités universelles de la science.
Mongin dans un de ses Discours académiques, « c’est là qu’on est étonné de voir dans un seul homme l’ame universelle de plusieurs Grands Hommes, l’ame du Guerrier, l’ame du Sage, du grand Magistrat & de l’habile Politique ; là il s’éleve, il change, il se multiplie, & prend toutes les formes différentes du mérite & de la vertu.