L’art de causer devient le premier de tous ; bien entendu, il s’agit de causer agréablement, pour employer une heure, sur vingt sujets en une heure, toujours en glissant, sans jamais enfoncer, de telle façon que la conversation ne soit pas un travail, mais une promenade. […] Il y a en lui un trop fort courant d’attention et de volonté pour qu’il puisse s’employer à porter des bagatelles ; il lui faut quelque lourd travail utile qui dépense sa force. […] C’est qu’aujourd’hui on ne vit plus en public à la façon des ducs brodés de Louis XIV et de Charles II, mais en famille ou devant une table de travail ; le roman remplace le théâtre en même temps que la vie bourgeoise succède à la vie de cour.
C’est l’expression de Théophile Gautier : « Les mots ont en eux-mêmes et en dehors du sens qu’ils expriment une beauté et une valeur propres, comme des pierres précieuses qui ne sont pas encore taillées et montées en bracelets, en colliers ou en bagues. » Ailleurs : « Il y a des mots diamant, saphir, rubis, émeraude, d’autres qui luisent comme du phosphore quand on les frotte, et ce n’est pas un mince travail de les choisir. » 26. […] Tu croyais n’aimer pas ta fille, “ce paquet de chair rouge qui se violace et qui glousse”, dont ta femme a tant souffert pendant cette nuit mortelle où tu te convulsais de rage, de honte et de peur, aux cris de l’accouchée, — cette petite envahissante qui t’a volé jusqu’aux soins de ta vieille bonne, a troublé le travail de tes soirs, le repos de tes nuits, — qu’as-tu donc, si tu ne l’aimes pas, à trembler comme un peuplier à la pensée de te voir enlever ta petite Marie ? […] Alors commença son véritable travail, germa en lui la consolation réelle avec l’ambition de devenir un maître à son tour.
Né près du peuple, absent de Paris pendant douze années, il est resté à l’écart du travail que faisait la société polie sur la langue ; et quand il revient, en 1638, il garde son franc et ferme style nourri d’archaïsmes, de locutions italiennes ou espagnoles, de façons de parler et de métaphores populaires ou provinciales, un style substantiel et savoureux, plus chaud que fin, plus coloré que pur, brusque en son allure et assez indépendant des règles savantes ou du bel usage.
Je dis qu’un tel amusement ne serait pas sans fruit ; que tous les bons esprits me sauraient gré de ce travail.
. ; ajoutez-y la sensation de notre cerveau en travail et d’une certaine chaleur qui se développe.