Il est d’abord à propos de remarquer qu’il n’est jamais sorti de sa plume rien de médiocre : premier trait qui le distingue de tous les autres Ecrivains. […] Considérées du côté de la morale, c’est un mélange d’idées singulieres, de vertu frénétique, de sentimens excessifs, de traits sublimes, de discussions pédantesques.
Horace , dit-il, fut condamné par les duumvirs, mais il fut absous par le peuple : Le peuple, qui ne raisonne point, mais qui sent, fut en effet presque toujours pour Corneille, contre tous les traits de la satyre & de la malignité. […] Ce grand homme est mort en 1684, dénué de fortune & même dans la misère, si le trait suivant est vrai.
Tous les jours, reproduit sous des traits inconstants, Le fantôme du siècle emporté par le temps Passe, et roule autour d’eux ses pompes mensongères. […] Cet antre protégeoit leur paisible sommeil ; Souvent le cri de l’aigle avança leur réveil ; Ils chantoient l’Éternel sur le roc solitaire, Au bruit sourd du torrent dont l’eau les désaltère, Quand tout à coup un ange, en dévoilant ses traits, Leur porte, au nom du ciel, un message de paix.
Cette expression laisse encore voir les traits du caractere particulier de Jules II. […] Cent mille beautez médiocres mises ensemble ne valent pas, ne pesent pas, pour ainsi dire, un de ces traits qu’il faut bien que les modernes, mêmes ceux qui font des églogues, loüent dans les poësies bucoliques de Virgile.
C’est de Sceaux, en effet, que partit le trait de feu qui devait allumer l’indignation couvant de la France. […] Accablé par la méprisante clémence du duc d’Orléans, qu’il avait platement invoquée, souffert en France après son exil, il écrivit quatorze tragédies illisibles maintenant, et c’est de dessous ces quatorze blocs, roulés par lui sur sa mémoire, qu’il décocha, vieillard, çà et là, quelques flèches satiriques encore, qui n’atteignirent pas plus que le trait du vieux Priam épuisé… Il avait quatre-vingt-un ans quand il mourut.