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432. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Mais n’est-ce donc rien, demanderai-je à mon tour, que de poser le problème comme le fait l’auteur, de le serrer de si près, de le cerner de toutes parts, de le réduire à sa seule expression finale la plus simple, de permettre d’en mieux peser et calculer toutes les données ? […] Edmond About faisant une leçon sur la politique de Bossuet devant des catholiques sincères qui s’en irritaient, mais qui prenaient leur revanche en parlant à leur tour dans la conférence suivante. […] On n’y réussit d’abord qu’incomplétement, et l’on pourrait citer plus d’une exception heureuse, plus d’un élève distingué qui, par son tour et son ressort d’esprit déjoua le régime mortifiant de ces froides années, — l’israélite Bréal, l’ingénieux mythologue de l’école de Renan ; le protestant George Perrot, savant archéologue et voyageur ; le spirituel voltairien Goumy, et bien d’autres encore. — (Voir à l’Appendice, à la fin du volume, une lettre d’un ancien élève sur l’École normale de ce temps ; j’aime à noter et à recueillir ces témoignages directs.)

433. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

Cette vanité occupait seule presque toutes les classes : l’homme ne vivait que pour faire effet autour de lui, pour obtenir une supériorité de convention sur son concurrent immédiat, pour exciter l’envie qu’il ressentait à son tour. […] Il existait des sociétés qui pouvaient, par des allusions à leurs habitudes, à leurs intérêts, même à leurs caprices, ennoblir des tours familiers, ou proscrire des beautés simples. […] Un tour de force assez difficile, qu’on se permettait dans l’ancien régime, c’était l’art d’offenser les mœurs sans blesser le goût, et de jouer avec la morale, en mettant autant de délicatesse dans l’expression que d’indécence dans les principes.

434. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

On sent trop que, dans la pensée même de l’auteur, ce sont surtout des « morceaux » difficiles, des tours de force de poésie lyrico-scientifique. […] On dit : « C’est un Touranien civilisé, qui fait des tours comme s’il était de Montmartre. » On s’arrête comme devant un bateleur : « C’est un beau gars, et joliment adroit » ; et l’on passe. […] Ce faiseur de tours en vaut la peine.

435. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Mais l’univers à son tour n’est pas la forme complète ; l’unité n’y est pas assez sensible. […] Mais, quoi qu’il arrive, lors même qu’une Renaissance redeviendrait nécessaire, il est indubitable qu’elle aurait lieu, que les barbares s’appuieraient sur nous comme sur des anciens pour aller plus loin que nous et ouvrir à leur tour des points de vue nouveaux. […] Ce tour, particulier au génie allemand, explique la marche singulière des idées en ce pays depuis un quart de siècle environ, et comment, après les hautes et idéales spéculations de la grande école, l’Allemagne fait maintenant son XVIIIe siècle à la française ; dure, acariâtre, négative, moqueuse, dominée par l’instinct du fini.

436. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Si Duhamel invente un appareil pour le dessèchement des grains, et s’il place cet appareil dans une tour qu’il surmonte d’ailes toutes semblables à celles d’un moulin à vent, Vicq d’Azyr y verra « un monument élevé par le patriotisme, vraiment digne de décorer la maison d’un philosophe, et bien différent de ces tours antiques… » Suit une petite sortie contre les tours gothiques et féodales.

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