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1453. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

La cavalerie faisait des merveilles dans la plaine ; l’infanterie fit de même d’abord sur la hauteur et dans les bois ; mais à un moment, en débusquant dans la plaine à leur tour, les plus ardents à la poursuite furent repoussés ; ils se rejetèrent en arrière, et il y eut un mouvement rétrograde, presque une panique. […] Il sentait à son tour le poids de la responsabilité : « Ce que je crains le moins, ce sont les ennemis, écrivait-il ; et dès que j’aurai passé le Rhin, mon salut consiste à les chercher partout, et je désire seulement qu’ils ne prennent pas le parti d’éviter le combat. » Louis XIV fut mécontent de ce raisonnement prolongé et de cette persistance de Villars dans son propre sens : Vous m’aviez bien mandé, lui écrivit-il (19 mars 1703), le besoin que vos troupes avaient de repos, et la nécessité de leur donner un mois ou cinq semaines pour se rétablir, faire joindre leurs recrues, et les réparations dont elles avaient besoin pour être en état d’agir plus utilement ; mais vous ne m’aviez pas donné lieu de croire que vous les feriez repasser dans l’Alsace ; je devais même être persuadé que vous les feriez cantonner de l’autre côté du Rhin.

1454. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Il avait raison, et je traduirai, si Ton veut bien, la même observation à mon tour et à ma manière. […] S’il y a l’ombre d’un inconvénient, ne me le dites pas. » Mes articles faits et publiés (ceux qu’on vient de lire), le digne ami de Tocqueville et qui était bien près alors d’aller le rejoindre lui-même, aussitôt sa lâche pieuse accomplie, M. de Beaumont m’écrivait de Tours, a la date du 6 janvier 1866 : « On dit que les auteurs ne sont jamais complètement satisfaits de ce qu’on publie même de plus louangeur sur leurs œuvres.

1455. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

« Nous sommes dans un siècle qui lasse le mépris. » Après avoir dit et redit ce mot sur tous les tons pendant près de vingt ans à ses adversaires de gauche, il le répéta sur tous les tons pendant vingt autres années à ses anciens auditeurs de droite, devenus à leur tour ses adversaires. […] La verge qui nous châtie en ce moment sera brisée à son tour.

1456. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Fatalistes que nous sommes et adorateurs du résultat, nous admettons difficilement que les choses de l’histoire auraient pu prendre tout aussi bien un autre tour, pas plus mauvais que celui qui a prévalu, et qu’il n’a souvent tenu qu’à un rien qu’il en fût ainsi. […] Ainsi Saint-Évremond nous est l’exemplaire le plus parfait et le plus distinct par le tour, de ce qu’était un des hommes les plus spirituels et les plus délicats de la cour de France vers 1661.

1457. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Et cependant ce pays a produit des esprits qui, à un certain tour d’idées particulier, ont uni une certaine manière ]d’expression, et qui offrent un mélange, à eux, de fermeté, de finesse et de prudence, un mérite solide et fin, un peu en dedans, peu tourné à l’éclat, bien qu’avec du trait, et dont Mme Necker, dans les manuscrits qu’on a publiés d’elle, ne donnerait qu’un échantillon insuffisant. […] Il se rapprocherait beaucoup de Duguet pour la manière et le tour modéré, suivi, fin et rentré, si Duguet avait été plus littérateur.

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