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1351. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

* * * — C’est étonnant, comment tout à coup dans le livre que je suis en train de faire, un chapitre, qui n’est pas arrivé à son tour d’exécution, prend despotiquement possession de ma pensée, et je dois le faire immédiatement, sinon il ne sera jamais bien fait. […] mon cher, mais c’est un paravent. — Et ses yeux font le tour de la pièce, — Avec les voleurs dont nous sommes entourés… il est besoin de cacher un peu ce qu’on fait… et quand on me le demandera mon roman sur le Midi, je dirai que je n’étais pas en train de rire… Puis la vie est si courte… Il ne faut pas se répéter… Je veux faire une chose terrible, un collage.

1352. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Ainsi, cet immense masque humain, chacun des génies l’essaye à son tour ; et telle est la force de l’âme qu’ils font passer par le trou mystérieux des yeux, que ce regard change le masque, et, de terrible, le fait comique, puis rêveur, puis désolé, puis jeune et souriant, puis décrépit, puis sensuel et goinfre, puis religieux, puis outrageant, et c’est Caïn, Job, Atrée, Ajax, Priam, Hécube, Niobé, Clytemnestre, Nausicaa, Pistoclerus, Grumio, Davus, Pasicompsa, Chimène, don Arias, don Diègue, Mudarra, Richard III, lady Macbeth, Desdemona, Juliette, Roméo, Lear, Sancho Pança, Pantagruel, Panurge, Arnolphe, Dandin, Sganarelle, Agnès, Rosine, Victorine, Basile, Almaviva, Chérubin, Manfred. […] Il y a de formidables tours de cathédrales, comme, par exemple, la giralda de Séville, qui semblent faites tout entières, avec leurs spirales, leurs escaliers, leurs sculptures, leurs caves, leurs cœcums, leurs cellules aériennes, leurs chambres sonores, leurs cloches, leur plainte, et leur masse, et leur flèche, et toute leur énormité, pour porter un ange ouvrant sur leur cime ses ailes dorées.

1353. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

À Guernesey, au bord de la mer, sur un promontoire, une haute colonne, pareille à un phare, presque une tour. […] Comment vous y prendrez-vous pour faire une tour aussi haute que ce nom : Shakespeare ?

1354. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

C’est un éloge qu’on ne peut refuser à Vien ; mais quand on tourne les yeux sur Doyen qu’on voit sombre, vigoureux, bouillant et chaud, il faut s’avouer que dans la prédication de saint Denis tout ne se fait valoir que par une foiblesse supérieurement entendue ; foiblesse que la force de Doyen fait sortir ; mais foiblesse harmonieuse qui fait sortir à son tour toute la discordance de son antagoniste. […] Nous en parlerons à son tour.

1355. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

— Si je vous présente à mon tour quelques types, c’est que leur individualité se détache vivement de la trivialité de l’ensemble. […] Il vient à son tour, il s’approche, me demande le journal… nous causons ; et de Gazette en Charivari… Demain le secret de la grand-poche est à moi ! 

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