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712. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

C’est une chose bien étrange, que les Dépositaires du pouvoir n’aient pas été touchés d’un si beau zele, & n’aient pas daigné se rendre à la force de ses raisons ! […] Elle étoit sincérement touchée de leur aveuglement & de leur phrénésie.

713. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

Je n’ai pas à m’occuper des dispositions de ce projet ni à les discuter ; mais il s’agit d’une matière qui prête à bien des observations littéraires, morales, et je tâcherai d’en toucher quelques-unes. […] Dans les choses tout à fait essentielles à l’État, si un accident imprévu cause une ruine, si une des poutres qui soutiennent l’édifice s’écroule, il vient un moment où le besoin absolu qui se fait sentir à tous peut amener une réparation ; mais dans l’ordre délicat, en ce qui touche les intérêts de l’esprit, les ruines une fois faites, par le temps qui court, ont grande chance de rester des ruines, et, quand la société a tant à lutter pour subvenir au strict nécessaire, il peut arriver que le jour de la réparation se fasse longtemps attendre pour le superflu.

714. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Je sais bien que cet Apollon est sans verve, sans enthousiasme ; qu’il ne dispute pas ; qu’il touche de sa lyre comme par manière d’acquit, et qu’il est plus tranquille encore que l’ Antinoüs dont il est imité. […] Aussi voyez ce sujet que je vous ai fait dessiner exprès d’après un marbre antique ; Persée a l’air de donner la main à Andromède pour descendre ; Andromède, plus obligée aux dieux de sa délivrance qu’à Persée, qu’elle ne regarde pas, droite, presque sans action, sans passion, sans mouvement, les regards et les mains levés vers le ciel, touchée, en actions de grâces, est debout sur une petite éminence qui ne ressemble guère à un rocher, et ce méchant petit dragon mort n’est là que pour désigner le fait.

715. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 35, de l’idée que ceux qui n’entendent point les écrits des anciens dans les originaux, s’en doivent former » pp. 512-533

Le mérite principal de l’historien ne consiste pas comme celui du poëte à nous toucher. […] Mais le mérite principal de la poësie consiste à nous toucher.

716. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

La vue de la beauté le touche, le pénètre, l’élève au-dessus de lui-même, et il s’abandonne à ce transport avec d’autant plus de charme qu’il ne craint pas de s’égarer. […] Je l’accablerais de questions auxquelles il répondrait sans doute, car mon admiration le toucherait.

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