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642. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Il touche encore de si près à Dieu que toutes ses méditations sont des extases, tous ses rêves des visions. […] Cependant l’âge de l’épopée touche à sa fin. […] Cette Melpomène, comme elle s’appelle, frémirait de toucher une chronique. […] Nous touchons donc au moment de voir la critique nouvelle prévaloir, assise, elle aussi, sur une base large, solide et profonde. […] Cette touche heurtée, qui me choque de près, complète l’effet et donne la saillie à l’ensemble.

643. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Jamais le jeune poète n’oublia ce service : il avait coulé du cœur de Lucien comme une prière, il avait touché le cœur de Béranger comme un sentiment. […] Il avait employé, avec l’habileté qui lui était naturelle, tout ce qui peut toucher le cœur, convaincre l’esprit, flatter l’amour-propre, griser l’ambition ; tout, jusqu’aux confidences les plus abandonnées, jusqu’aux prières, et, le croira-t-on ? […] Vous m’avez touché par votre éloquence ; vous seriez un orateur très éminent et très persuasif dans les conseils de votre pays, si vous n’étiez pas son roi ; mais vous ne m’avez pas convaincu. […] Béranger fut touché, mais inflexible. […] Le mari et la femme l’étendaient avec des soins de mère et de père sur son canapé ; ses pieds sans force touchaient encore à terre ; son visage était pâle, mais serein.

644. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

— Un événement politique qui touche de près à la littérature est l’élévation de Victor Hugo à la pairie.

645. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 392-394

On y remarque cependant, en plusieurs endroits, la touche du Peintre du grand Condé.

646. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Avoir tout vu de la vie, en savoir tous les courants et tous les écueils, s’y être brisé, puis s’en être relevé, connaître les hommes par leurs passions et savoir s’en servir, avoir appris à ses dépens à toucher en eux les cordes qui résistent et celles qui répondent, avoir conservé au milieu de toutes ses traverses, et jusque dans les désastres où l’on est tombé par sa faute, son sang-froid, sa gaieté, son entrain, ses ressources d’esprit, sa bonne mine, son courage, son espérance surtout, cette vertu et cette moralité essentielle de l’homme ; quelle préparation meilleure, quand le ressort principal n’a point fléchi, quand le principe d’honneur a gardé toute sa sensibilité ! […] J’aurai besoin d’eux devant l’ennemi, car on ne fait rien tout seul : je vais m’attacher à les bien connaître. » Le 15 janvier 1837, il touche pour la première fois la terre d’Afrique. […] Pendant un séjour à Hyères pour une convalescence trop provisoire, il se sentit touché des entretiens d’un prêtre, qui lui parla un langage d’affection et de charité : J’ai trouvé dans le curé d’Hyères, écrivait-il à son jeune frère du second lit (M. de Forcade), un prêtre comme je les comprends et les aime. […] Le choléra s’abat sur nous et fait de grands ravages… la 1re division est décimée ; la 2e moins touchée ; la 3e a peu de cas ainsi que la 4e, mais la 5e est horriblement maltraitée… Le moral des troupes est excellent, mais comment oser entasser pour quatre ou cinq jours sur des vaisseaux des hommes qui ont le germe cholérique, germe qui existe aussi sur la flotte, où plusieurs équipages sont atteints et ont eu des morts ! […] Mais il a touché le terme, et, comme dans l’épopée antique, le fantôme de la mort l’environne jusque durant sa victoire et se tient debout à ses côtés. « Si je triomphe, avait-il dit en s’embarquant, je ne resterai pas longtemps à jouir du succès ; j’aurai fait plus que ma tâche, et je laisserai le reste à faire à d’autres ; mon rôle sera fini dans ce monde, nous vivrons pour nous dans la retraite et le repos. » Il écrivait cela à la maréchale en se flattant peut-être ou plutôt en la flattant ; il n’y avait plus pour lui que l’éternel repos.

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