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856. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

De cette puissante voix qui se fait entendre tout à la fois dans vos ouvrages, dans les journaux, dans les salons vous avez dit : « L’art dramatique n’est point connu en France, nos prédécesseurs n’y entendaient rien, nos pères ont eu tort de rire, ou d’éprouver de vives émotions à la représentation de leurs anciens ouvrages, il n’y a de vrai beau que la nature, moi seul je ferai connaître aux Français le vrai beau. » À ces paroles mémorables cent novateurs ont répondu par des cris de joie ; vous êtes tout à coup devenu leur prophète, leur Dieu ; vous avez parlé, ils vous ont écouté avec respect ; vous avez prêché votre loi, ils ont suivi vos préceptes ; vous avez ordonné des chefs-d’œuvre, ils ont travaillé ; enfin vous avez opéré vos miracles, et les théâtres sont tombés. […] Au reste, Monsieur, honneur à vous qui avez acquis une telle puissance sur les comédiens, qu’ils ont reconnu publiquement qu’on pouvait par arrêt de la Cour les forcer à rejouer une pièce tombée par arrêt du public. […] S’il est tombé dans une effroyable décadence, c’est grâce à trois ou quatre cents billets donnés et à la doctrine romantique qui a voulu se faire un public en dépit du goût et de la raison. […] Pour prévenir une cabale classique qui n’existait pas, on fit paraître un pamphlet dans lequel on prétendait que les auteurs (perruques) s’entendaient avec la police pour faire tomber Hernani.

857. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la seconde édition »

J’ai tâché de n’y pas tomber.

858. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 298-300

L’autorité de M. de Fontenelle, celle de Perrault, de la Mothe, de l’Abbé Terrasson, venoient à l’appui de cette judicieuse déclamation, où il disoit, entre autres choses, que les défauts d’Homere l’avoient tellement choqué, & dégoûté de le traduire, que la plume lui en étoit souvent tombée des mains.

859. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 32, de l’importance des fautes que les peintres et les poëtes peuvent faire contre leurs regles » pp. 273-274

Ils lisent les poëmes comme ils regardent les tableaux, et ils sont choquez seulement des fautes, qui, pour ainsi dire, tombent sous le sentiment, et qui diminuent beaucoup leur plaisir.

860. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Elle représenta au roi, après une visite qu’il avait faite à Noisy et dont il avait été fort content, que « la plupart des familles nobles de son royaume étaient réduites à un pitoyable état par les dépenses que leurs chefs avaient été obligés de faire à son service ; que leurs enfants avaient besoin d’être soutenus pour ne pas tomber tout à fait dans l’abaissement ; que ce serait une œuvre digne de sa piété et de sa grandeur, de faire un établissement solide qui fût l’asile des pauvres demoiselles de son royaume, et où elles fussent élevées dans la piété et dans tous les devoirs de leur condition. » Le père de La Chaise appuyait le projet ; Louvois se récriait sur la dépense. […] Lavallée, s’était si complètement immobilisé dans le passé, qu’on y tombait brusquement de Mme de Maintenon à Mirabeau. » Depuis ce jour-là, depuis l’abolition des titres de noblesse, il semblait qu’il n’y eût plus d’incertitude que sur le jour précis où l’institut devait périr. […] En 1793, Saint-Cyr dévasté perdit un moment son nom, et la commune ruinée s’appela Val-Libre. — En 1794, pendant qu’on travaillait dans l’église pour en faire un hôpital, la tombe de Mme de Maintenon ayant été découverte dans le chœur, fut brisée, son cercueil violé, ses restes profanés : elle fut, ce jour-là, traitée en reine.

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