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1738. (1903) Propos de théâtre. Première série

Il n’aime pas mentir, il n’aime pas tromper ; il n’aime pas la ruse, qui est arme d’esclaves ; il n’aime pas le machiavélisme ; il n’aime pas non plus, encore qu’il se serve peu de ces termes, violer le droit, la liberté individuelle et la Déclaration des droits de l’homme.

1739. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Les mots propres, le relief des expressions franches ne s’y trouvent pas ; les termes généraux, toujours un peu effacés, conviennent bien mieux aux ménagements et aux finesses de la société choisie. […] Il la fixe en termes exacts justifiés par le dictionnaire, en constructions simples justifiées par la grammaire, pour que le lecteur ait à chaque pas une méthode de vérification et une source de clarté.

1740. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Dans les longues promenades que ce profond connaisseur de toutes les gloires françaises me faisait faire dans les rues de Paris de la rive gauche, m’expliquant l’histoire de chaque maison et de ses propriétaires au xviie  siècle, il me disait souvent ce mot : « Mon ami, on ne comprend pas encore quel crime a été la révolution de février ; le dernier terme de cette révolution sera peut-être le démembrement de la France. »  Le coup d’état du 2 décembre nous froissa profondément. […] Je comprendrais donc qu’un bon esprit et un bon patriote, plus jaloux d’être utile à ses concitoyens que de leur plaire, s’exprimât à peu près en ces termes : « Corrigeons-nous de la démocratie.

1741. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

C’est un traducteur très séduisant, avec son mot à mot trouvant si bien l’expression propre, ses petites hésitations balbutiantes devant un terme archaïque, ou un terme d’argot, avec son intonation à mezza voce qui, au bout de quelque temps, a le charme berçant d’une cantilène.

1742. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Mauclair réussit parfaitement à réunir, pour le temps que durent ses pages d’écriture, ces deux antinomies, la femme debout dans ses voiles à la proue d’un vaisseau et la femme couchée nue dans une alcôve ; son analyse, qui procède par juxtaposition de termes, trouble les logiques coutumières ; on éprouve la fugitive sensation de coucher avec les madones de Raphaël ou avec les nymphes de Jean Goujon : sensation rare, mais peu désirable et peut-être glaciale. […] La plupart des hommes sont si mal fixés sur ce que les anciens grammairiens appelaient la propriété des termes que certains seront surpris de voir opposer deux mots que leur ignorance a l’habitude confondre. […] En joignant les deux termes on arrive à un troisième état d’esprit où les deux tendances se confondent, où l’échelle de Jacob, montée du cœur où elle s’appuie, ne s’arrête en son ascension qu’en ce point de l’infini où commence la certitude.

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