/ 3290
1978. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Lacordaire, qui avait fait vœu d’humilité et qui tenait trop à son vœu pour se donner les soins mondains d’une candidature, pensait encore moins à l’Académie que l’Académie ne pensait à sa Révérence, quand tout à coup l’élection provoquée par MM. de Falloux, Cousin et Villemain, a eu lieu. […] Lacordaire, car de ces incorrections qui tiennent à l’absence d’attention et à la fatuité dans le travail comme celle-ci, par exemple, dont je pourrais multiplier le nombre : « les premiers disciples dispersés par la croix où ils étaient nés » (p. 160), de ces incorrections, je n’en parle pas !

1979. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

On tenait l’obus formidable qu’il fallait empêcher, par tous les moyens, d’éclater. […] On dit bien avec l’aplomb de l’escamoteur : « Il n’y a plus, en philosophie, de transcendance ; il n’y a plus que de l’immanence », la transcendance, — c’est-à-dire, pour être clair, — la difficulté dans les questions par leur hauteur même, n’en existe pas moins de toute son existence indestructible, et l’esprit humain ne se tient pas pour dit qu’elle n’est plus parce que M. 

1980. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Pelletan y est tenu. […] Quand on a nié la Chute et qu’on sait à quel degré les idées se tiennent et se commandent, il ne faudrait, sous aucun prétexte, risquer ces mot ?

1981. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Comme tous les hommes d’un talent marqué, qui obéissent toujours plus ou moins à une vocation intellectuelle, il les tenait d’une organisation spéciale, mais il les devait aussi aux fonctions de ce merveilleux sacerdoce qui crée réellement des facultés dans l’esprit des hommes, à la confusion de la métaphysique étonnée. […] Il en a eu un autre, qui passera comme les idées politiques par lesquelles on pourrait l’expliquer, mais l’empire qu’il tient de sa connaissance du cœur de l’homme ne passera point ; il restera son vrai mérite et sa vraie gloire.

1982. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Le temps qui s’est écoulé depuis cette époque n’a pas diminué la joie d’avoir signalé l’un des premiers un ouvrage qui frappe et tient presque en échec (on le dirait, du moins, à leur silence,) les esprits le plus connus pour s’occuper des hautes spéculations de la pensée. […] Cette méthode tient toute, il est vrai, dans le vieux procédé de l’induction, le vis-à-vis du syllogisme dans le raisonnement, et ceci menace d’être fâcheux pour les novateurs, qui s’imaginent que l’esprit humain doit procéder comme un joujou à surprise ; mais pour nous, qui savons quelle mince chose c’est, au regard de Dieu, que l’invention permise aux hommes, nous ne nous étonnerons pas de la reprise en sous-œuvre d’un procédé qu’une intelligence véritablement philosophique a su presque métamorphoser, en le grandissant… L’induction, telle que l’entend l’abbé Gratry, n’est plus le simple procédé de la raison décrit dans tous les livres de psychologie par les anatomistes de la pensée, c’est, sous sa plume, une méthode souveraine et d’un emploi sûr, dont on n’a pas jusqu’ici soupçonné la force parce que la rapidité foudroyante de ce procédé naturel a empêché de l’observer et de le fixer par l’analyse.

/ 3290