Il n’y a pas d’obstacle que des volontés suffisamment tendues ne puissent briser, si elles s’y prennent à temps.
Et Ulysse ayant atteint frappa lui d’une flèche au gosier, et la pointe alla d’outre en outre à travers le cou tendre. […] Et le sage Télémaque commença à eux à parler : « Je n’arracherai point par une mort non honteuse l’âme de ces femmes qui répandaient l’opprobre sur ma tête et sur celle de ma mère et couchaient avec les prétendants. » « Que donc je n’enlève pas la vie par une mort pure à celles qui donc ont versé les opprobres sur ma tête et sur notre mère et qui dormaient auprès des prétendants. » Il parla ainsi et il suspendit le câble d’une nef noire, et il le tendit autour du dôme, de façon à ce qu’aucune d’entre elles ne touchât du pied la terre. » Il dit donc ainsi ; et ayant attaché à la grande colonne du pavillon le câble d’un vaisseau à-la-proue-azurée il le jeta autour d’elles, n’ayant tendu en haut, de peur que quelqu’une n’arrivât jusqu’au sol avec ses pieds.
Que nous sommes loin du temps où Joseph de Maistre pouvait écrire dans les Soirées de Saint-Pétersbourg : « Observez, je vous prie, que le métier de la guerre, comme on pourrait le croire ou le craindre, si l’expérience ne nous instruisait pas, ne tend nullement à rabaisser, à rendre féroce ou dur celui qui l’exerce. Au contraire, il tend à le perfectionner. » Citer ces lignes, signées d’un témoin qui avait vu les grandes guerres françaises, et cela du camp ennemi, puisqu’il avait séjourné en Russie durant tout le règne de Napoléon, c’est mesurer la dégradation infligée par les barbares d’outre-Rhin à ce type du militaire dont Maistre disait encore : « L’homme le plus honnête est ordinairement le militaire honnête. » I La cause de la perversion allemande, nous la connaissons. […] Il faudra, si véridique soit-il, qu’un masque se tende sur son visage, pour dissimuler au malade la sévérité du pronostic porté intérieurement.
Tout l’effort des casuistes tendait à rendre la morale facile et la dévotion aisée, afin de ne décourager personne, l’essentiel étant d’accomplir les devoirs extérieurs de la religion, d’en pratiquer les rites, d’en porter les insignes, de se déclarer fils soumis de l’Église en général, et fidèle ami de la compagnie de Jésus en particulier. […] De même pour la substance unique et infinie, avec son infinité d’attributs (dont nous ne connaissons que deux, l’étendue et la pensée), se manifestant chacun par une infinité de modes, etc… C’est une belle construction idéologique, un magnifique palais d’idées, et d’ailleurs tous ceux d’entre nous qui ont l’instinct philosophique tendent à ne concevoir l’univers que comme unité et ses lois comme générales et nécessaires ; mais enfin tout cela nous paraît relever de l’hypothèse, et les preuves de Spinoza ne sont plus de celles qui nous convainquent sans réplique. […] Si la poésie moderne tend à n’être plus qu’une prose tumultueuse, cela vient peut-être de ce que les nouveaux poètes n’ont pas fait de vers latins. […] Mais la vie conjugale et la mort de Berthelot révèlent un amour plus profond et plus touchant, si l’on y réfléchit, que ceux de Tristan et Yseult ou de Roméo et Juliette… Il était en outre, le plus tendre et le plus fidèle des amis, mais aussi le plus ombrageux.
sois tendre ; je suis ivre. […] Seulement, le bon Leroux considère l’État seul éducateur comme un idéal auquel il faut tendre ; mais non pas proclamer tout de suite. […] Ils se ressemblent d’ailleurs par plusieurs points, et si Racine quitta le théâtre parce qu’il se maria, et Crébillon parce qu’il devint veuf, ce qui est une différence, tous les deux furent des tragiques du genre terrible et non pas du « genre tendre » comme on a dit sottement de Racine ; tous les deux s’interrompirent un long temps juste au milieu de leur carrière, et tous les deux eurent des fils qui furent des littérateurs et qui, avec du talent, ne ressemblèrent pas du tout à leurs pères. […] En somme, c’est le cœur de Gréard, son âme délicate et tendre, un peu féminine, il faut dire le mot, qui ne peut pas donner pleine hospitalité à Sainte-Beuve.