Si on vous disait : « Pendant le siège de Mons, la jeune noblesse en quittant Paris laissa bien des aventures galantes et des liaisons de cœur ; il y eut de belles affligées qui bientôt se consolèrent ; on s’écrivait des billets avant et après le siège, mais le retour pour plusieurs ne fut point aussi heureux que l’avait été le départ » ; si on vous disait cela, on ne vous apprendrait rien qui ne soit facile à supposer et qui n’ait dû être ; mais si l’on ajoutait : « Il existe une trentaine de lettres écrites par l’un de ces cavaliers de l’état-major du roi à une jeune dame de la Cour, qui fut persuadée, touchée, tendre à son égard, puis volage », on voudrait lire ces lettres : eh bien, le marquis de Lassay nous les a conservées. […] Il avait retrouvé une amie sincère, véritable et tendre, dans une personne bien plus jeune que lui, dans Mme de Bouzols, fille de M.
L’électeur, s’il était exact et fidèle au rendez-vous, devrait y tendre de son côté et n’en être pas loin. […] Il hésitait à entrer dans les montagnes Noires, de peur d’y être coupé, sans pouvoir joindre un allié qui tendait si peu la main.
Loin de moi, encore une fois, de vouloir diminuer l’estime due à un mouvement d’investigation qui est devenue général, et qui, sous l’apparence un peu confuse et poudreuse d’un grand inventaire, tend à renouveler, à rafraîchir peut-être, dans un temps futur, la surface de l’histoire littéraire (quoique la littérature ait moins, je crois, à y gagner que l’histoire) ! […] Je ne dis pas qu’il ne serait pas extrêmement curieux aujourd’hui d’avoir ces notes si, par hasard, elles s’étaient conservées, mais je dis que, dans le système qui tendrait à prévaloir et qui prévaut déjà, on en viendrait à les préférer décidément à la composition même, à cette histoire de la guerre du Péloponèse si parfaite, si épique ou dramatique, et d’une si austère unité d’action ; on en viendrait en tout à préférer les matériaux à l’œuvre, l’échafaudage au monument.
Ce talent admirable d’orateur moraliste et tendre, cette âme charmante, virgilienne et racinienne, ce panégyriste de la Madeleine repentie, après une première saison d’austérité et de ferveur, s’était apaisé comme il est naturel, s’était même attiédi du côté de la foi et était arrivé, sur la fin, à plus de sagesse humaine peut-être que divine. […] Le pauvre père n’a pu désavouer ses enfants, quoique anonymes ; ils lui tendaient leurs petits bras persans, et il leur a sacrifié l’Académie.
On est tenté de se dire en les feuilletant : Que de choses aimables il aurait pu faire s’il n’avait pas si constamment tendu son esprit, s’il ne s’était pas laissé atteler à des corvées honorables, à des sujets officiels ennuyeux ; si, né hors de sa classe, la nécessité l’avait obligé de bonne heure à se rompre, à se hâter et à se prodiguer ! […] Plusieurs revues et journaux de toutes nuances ont fait de cet ouvrage de grands éloges, en même temps que le Moniteur officiel publiait des articles qui tendaient à en faire la critique.